FNH N° 1031

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 15 jui l let 2021 - 8 DH - N° 1031

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Production du vaccin anti-covid-19 au Maroc «Le chiffre de 5 millions de doses par mois reste très réalisable» P. 16 à 18

Abdelmajid Belaïche, analyste des marchés pharmaceutiques

Comment accélérer la création d’un marché secondaire P. 9 CRÉANCES EN SOUFFRANCE

Législatives 2021

Wafa Assurance

Tourisme

Le PJD en quête du hat-trick

Les opérateurs du secteur toujours dans l’expectative

A la conquête du marché égyptien

P.14

IS et TVA

Les principaux enjeux de la future réforme fiscale

P. 15

Location saisonnière

La reprise de la demande se poursuit

● Saad Eddine El Otmani a la lourde tâche de mener les islamistes vers un troisième succès consécutif. P. 22

P. 13

P. 19

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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JEUDI 15 JUILLET 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

Voyons voir : Il faut sauver Marhaba 2021…, à tout prix !

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Les actions basculent en période estivale IS et TVA : Les principaux enjeux de la future réforme fiscale Réforme fiscale : Le prochain gouvernement aura du pain sur la planche Créances en souffrance : Comment accélérer la créa- tion d’un marché secondaire Wafa Assurance : A la conquête du marché égyptien 8 9 12 13 14

Par Fatima Ouriaghli

C ette pandémie va nous poursuivre jusque dans nos chau- mières pendant longtemps encore. Depuis un an et demi, nous vivons par procuration, laissant nos gouvernants tout décider pour nous. Au gré de l’évolution de la situation épidémiologique, ils nous dictent notre façon de vivre, régissent nos déplacements, gèrent nos interactions sociales… Bref, ils tri- patouillent nos libertés individuelles, lesquelles servent de variable d’ajustement face à la pandémie. Et l’on ne s’en émeut que très peu. Bien au contraire, il y a une forme d’acceptation et de résignation qui, dans la conscience collective, s’inscrivent dans la normalité. On adhère volontiers à ce qui se joue devant nous et que l’on peut aisément qualifier de maltraitance psychologique. Au point qu’aujourd’hui nous semblons tous nous être reconvertis en MALTRAITANCE PSYCHOLOGIQUE

joueurs de loto : programmer une petite sortie pour demain reste un pari aussi risqué que prévoir un voyage dans une semaine. D’un jour à l’autre, tout peut changer. Nos désirs, nos envies ont une date de péremption très limitée à cause des caprices du coronavirus. Le pire est que nous sommes dans un cercle vicieux duquel nous ne sortirons pas de sitôt. Simplement parce que tout le monde ne dispose pas, de

> Economie

Nos désirs, nos envies ont une date de péremption très limitée à cause des caprices du corona- virus.

Tourisme : Les professionnels dans l’expectative Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Production du vaccin anti-covid-19 au Maroc, «Le chiffre de 5 millions de doses par mois reste très réalisable» Location saisonnière : La reprise de la demande se poursuit

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> Focus Agricole Irrigation : De nouveaux défis pour rationaliser les ressources en eau 20 > L'univers des TPME Transformation des organisations : Ce que propose la start-up Womiprod 21 > Politique Législatives 2021 : Le PJD en quête du hat-trick 22

façon équitable, du sésame censé nous sortir de ce cercle infernal. Oui, les pays riches se sont accaparés du vaccin, alors que les pays intermédiaires et pauvres font face à des déficits chroniques de doses compromettant leur campagne de vaccination. Les pays riches disposent de plus de stocks qu’il n’en faut, et en sont même arrivés à l’obligation vaccinale face à des citoyens qui refusent de se faire piquer. Pendant ce temps, les pays intermédiaires et pauvres courent après les doses pour circonscrire les ravages d’une pandé- mie qui y tue chaque jour des milliers de personnes. Cette inégalité d’accès aux vaccins est forcément un terrain propice à la propaga- tion du virus et à la naissance des variants. C’est pourquoi il faut se résoudre, d’ores à déjà, à continuer à vivre par procuration. Et en attendant, pour tous ces pays qui ne sont pas privilégiés, le réconfort réside dans la solidarité. C’est le sens du geste noble posé par le Souverain, qui a ordonné l’envoi d’une aide médicale d’ur- gence à la Tunisie, pays meurtri par la pandémie et qui a enregistré une moyenne de 140 décès quotidiens sur les sept derniers jours. u

> Développement durable Véhicules électriques : La ligne de production de la borne de recharge 100% marocaine voit le jour Systèmes alimentaires : Guterres appelle au changement de toute urgence 24 25

> High-tech

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Automatisation industrielle : Quelle portée dans les années à venir ?

> Culture

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Parution : Chronique d’un règne Portrait : Le miraculé !

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Il faut sauver Marhaba 2021…, à tout prix ! Par D. William

D ifficile pour nos gouvernants de prendre des décisions. En ces temps de pandémie, la décision d’aujourd’hui et les motivations qui la sous-tendent, peuvent très vite devenir obsolètes le lendemain et être remplacées par d’autres jugées contradic- toires. Nous disions dans notre précédente édi- tion que le gouvernement marocain est dans l’embarras : il est confronté à la nécessité de garantir le succès de l’opéra- tion Marhaba 2021, tout en maîtrisant une situation sanitaire qui se détériore de jour en jour. Actuellement, l’on se rend bien compte qu’il est bien difficile de jouer sur les deux tableaux. Circonscrire la circu- lation du coronavirus revient à mettre en place des mesures restrictives; et réussir Marhaba équivaut à oxygéner un peu l’éco- nomie en assouplissant les conditions de déplacement des citoyens dans les diffé- rentes villes du Royaume et en facilitant l’accès au territoire national.

Or, le gouvernement vient d’inclure dans la liste B des pays à risque élevé la France, l’Espagne et le Portugal (www.laquoti- dienne), des pays où le variant Delta, très contagieux, a détérioré la courbe épidémio- logique. Il est devenu majoritaire en France, représente 75% des mutations au Portugal et 1/3 en Espagne. Cette décision a créé un sacré foutoir, alors que tout un dispositif incitatif a été mis en place pour justement permettre aux Marocains résidant à l’étranger (MRE), dont une très forte communauté est établie notamment en Espagne et en France, de pouvoir regagner la mère patrie. D’ailleurs, les réservations à Royal Air Maroc ont explosé dès que le Roi a donné, mi-juin, ses instructions aux acteurs du transport pour faciliter le retour des MRE au pays à des prix abordables. Pour sauver la mise, les autorités ont été très vite contraintes d’ajuster le tir, en abandonnant la quarantaine contrôlée de 10 jours à la charge des Marocains non ou

incomplètement vaccinés en provenance des pays de la liste B au profit d’un auto- isolement à domicile pendant 5 jours, avec test de dépistage (antigénique rapide ou PCR) au 5 ème jour. Décision pertinente ? Certainement, si tant est qu’elle s’inscrit dans la volonté de ne pas foirer l’opération Marhaba. Mais l’on doute légitimement de son efficacité sur le plan sanitaire. Comment s’assurer en effet que l’auto-isolement va être respecté ? Va-t-on mettre un agent de sécurité devant chaque appartement ou immeuble où est logé un MRE non vacciné provenant d’un pays de la liste B ? Ou doit-on simplement compter sur le sens de la responsabilité des MRE ? Une chose est sûre : entre la reprise des vols internationaux, l’allègement des res- trictions et le relâchement des citoyens, tous les ingrédients sont réunis pour que la situation sanitaire se dégrade davantage. Surtout avec la présence du variant Delta sur le territoire national. ◆

Va-t-on mettre un agent de sécurité devant chaque appartement ou immeuble où est logé un MRE non vac- ciné provenant d’un pays de la liste B ?

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

4 Ç A SE PASSE AU MAROC S uite à l'aggravation de la situation épidémiologique en Tunisie, en raison d'une forte augmentation des contaminations et des décès liés à la covid-19, le Roi a donné ses très hautes instructions pour l'envoi d'une aide médicale d'urgence à ce pays maghrébin frère. L'aide médicale ordonnée le Roi sera compo- sée de deux unités de réanimation complètes et autonomes, dotées d'une capacité totale de 100 lits, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Elle comprendra, en outre, 100 respirateurs et deux géné- rateurs d'oxygène d'une capacité de 33 m 3 /heure chacun. L'aide sera acheminée par les avions des Forces Royales Air. Cette décision du Roi s'inscrit dans le cadre des liens de solidarité active entre le Royaume du Maroc et la république tunisienne, ainsi que de la fraternité authentique qui unit les deux peuples frères. ■ Covid-19 : Le Roi ordonne l'envoi d'une aide médicale d'urgence à la Tunisie 150 M € pour «Génération Green» www.fnh.ma

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Réforme des EEP La Chambre des conseillers approuve le projet de loi cadre L a Chambre des conseillers a approu- vé, mardi en séance

L e Maroc et l'Agence française de développement (AFD) viennent de signer deux conventions de financement pour un montant total de 150,6 millions d'euros (M€) en appui à la nouvelle stratégie agricole du Maroc «Génération Green 2020-2030». Ce programme met l'accent sur la revita- lisation des territoires ruraux marocains par le renforcement des infrastructures de commercialisation agricole, le déve- loppement de l'entrepreneuriat agricole et para-agricole et la conversion des petites exploitations vers des modes de production plus respectueux des ressources naturelles (eau, sols, biodiversité). Il cible la capacitation des jeunes et des femmes en zone rurale pour qu'ils développent leurs propres entreprises ou coopératives de services dans le secteur agricole et para-agricole. Jusqu'à 100.000 jeunes seront accompagnés à monter et développer leurs projets entre- preneuriaux. En outre, 12.000 producteurs et productrices bénéficieront d'appuis pour développer des pratiques agri- coles climato-intelligentes et plus de 8.000 hectares seront convertis en agriculture biologique ou agro-écologique. A noter que l'agriculture représente 12% à 14% du PIB sur les dix dernières années, contribue à 38% à l'emploi au niveau national et à 70% en zone rurale. ■

plénière, le projet de loi cadre n°50-21 relatif à la réforme des établis- sements et entreprises publics (EEP). Ce texte vise à renfor- cer le rôle stratégique du secteur des EEP dans le développement socioéco-

nomique, à même de contribuer à l’accélé- ration de la transformation structurelle et au renforcement du plan de relance de l’écono- mie nationale. L’objectif ultime de cette réforme est d’améliorer l’efficacité socioéconomique et les performances des EEP, en corrigeant les dysfonctionnements structurels qui entravent leur développement, en assurant une meilleure cohérence et complémenta- rité entre les EEP et en renforçant les par- tenariats avec le secteur privé et l’ensemble des composantes de la société. Le projet de loi cadre définit ainsi les princi- paux objectifs à atteindre ainsi que les prin- cipes encadrant cette réforme ambitieuse, notamment la continuité du service public et sa capacité de changement et d’adapta- tion, la transparence, la libre concurrence, la préservation des droits acquis, la reddition des comptes, l’allocation optimale des res- sources, outre l’implication des différentes parties prenantes. Ces objectifs se sont traduits en une série

de dispositions innovantes, en particulier des opérations de restructuration des EEP et l’amélioration de leur gouvernance, à tra- vers notamment la généralisation du méca- nisme de contractualisation pour consacrer, entre autres, la culture de gestion basée sur les résultats et l’encadrement de la création des EEP à travers la définition des normes strictes et des règles claires, ainsi que l’éva- luation périodique des missions et activités des EEP. En ce qui concerne le rôle de l’Agence nationale de gestion stratégique des partici- pations de l’État, à laquelle vont être trans- férées les participations détenues par l’État dans les entreprises publiques, elle sera créée, dans un premier temps, sous forme d’un établissement public, avant d’être transformée, dans un délai maximum de 5 ans, en société anonyme. En outre, ce projet de loi cadre comprend aussi des mesures de nature à contribuer à l’encadrement du rôle et de la gouvernance de l’Agence.Haut du formulaire. ■

9.096.403 C’est le nombre d’opérations de paiement en ligne durant le 1er semestre 2021, pour 3.606.409.789 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des sites eGov, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +57,1% en nombre et +34,4% en montant par rapport à la même période de 2020.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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États-Unis : Les démocrates du Sénat s'accordent sur un plan d'investissement de 3.500 milliards de dollars

L e plan du président américain Joe Biden d'investir massivement dans les infrastructures a reçu un coup de pouce mardi lorsque les démocrates du Sénat se sont mis d'accord sur un plan d'investissement de 3.500 milliards de dollars (2.970 milliards d'euros) qu'ils souhaitent inclure dans une résolution budgétaire qui sera bientôt débattue, a déclaré Chuck Schumer, chef de la majorité démocrate au Sénat. «Nous sommes parvenus à un accord» , a annoncé Schumer aux journalistes après plus de deux heures de discussions à huis clos auxquelles ont participé des démocrates de la commission du budget du Sénat et des représentants de la Maison blanche. «Vous ajoutez cela aux 600 milliards de dollars du plan

bipartisan et vous arrivez à 4.100 milliards de dollars, ce qui est très, très proche de ce que le président Biden nous a demandé», a indiqué Schumer. ■

L'UE valide les plans de relance

de la France, de l'Italie et de l'Espagne

France : La présidentielle aura lieu les 10 et 24 avril 2022

L e premier tour de l’élection présiden- tielle en France aura lieu le dimanche 10 avril prochain, deux semaines avant le second tour programmé pour le 24, a confirmé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait auparavant indiqué avoir consulté les représentants de l’ensemble des partis politiques sur le calendrier électoral des élections présidentielles et législatives de 2022, et présenté les deux seuls couples de dates compatibles avec l’article 7 de la Constitution. La première option avec un premier tour le

L es ministres européens des Finances ont validé mardi les plans de relance de 12 Etats membres de l’UE, dont ceux de la France, de l’Italie et de l’Espagne, ouvrant ainsi la voie aux premiers versements de subventions et de prêts. Les 27 ministres réunis à Bruxelles ont donné leur feu vert aux plans élaborés par l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal, la Slovaquie et l’Espagne, a annoncé la Commission européenne. ■ La BCE donne son feu vert aux travaux visant à créer un Euro numérique

10 avril et un second tour le 24 avril, alors que la seconde option consistait à tenir le premier tour du scrutin présidentiel le 17 avril et le second tour le 1 er mai. ■

L'impasse à l'Opep+ risque d'entraîner une guerre des prix, selon l'AIE

L ’ impasse des négociations de l'Opep+ sur les niveaux de pro- duction de brut pourrait conduire à une guerre des prix, alors que les progrès dans la vaccination contre la Covid-19 nour- rissent une hausse de la demande, a déclaré l'Agence internationale de l'énergie (AIE). «Le risque d'une bataille de parts de marché, même s’il est minime, plane sur les marchés, tout comme le risque que les prix élevés du carburant alimentent l'inflation et nuisent à une reprise économique encore fragile», explique l'agence. «L'impasse dans laquelle se trouve l'Opep+ signifie que, jusqu'à ce qu'un compromis puisse être trouvé, les quotas de production resteront aux niveaux de juillet. Dans ce cas,

L aLa Banque centrale européenne (BCE) a annoncé le lancement d'un projet pilote de deux ans en vue d'introduire à plus longue échéance l'Euro numé- rique, conçu comme une réponse à la dématérialisation croissante des paiements et à la multiplication des cryp- tomonnaies. L'institut va lancer la «phase d'investigation» du projet d'Euro numérique, qui a pour objectif d'offrir la «forme de monnaie la plus sûre», celle de la «monnaie de Banque centrale», selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion du Conseil des gouverneurs à Francfort. La décision ferme sur le lancement d'un Euro numérique interviendra après cette phase exploratoire. La BCE veut accompagner l'explosion des paiements dématérialisés, qui s'est amplifiée avec la pandémie de la Covid-19. ■

les marchés pétroliers se resserreront de manière significative, alors que la demande rebondit après le plongeon causé par la pandémie de coronavirus en 2020» , indique l'AIE. ■

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Le FMI menace de cesser

Fitch Ratings abaisse la note de défaut à long terme de la Tunisie de «B» à «B-»

La Banque centrale

le financement du Kenya

du Ghana va tester sa monnaie électronique d'ici septembre

Covid-19 : Accord Sénégal-Europe- USA pour la production de vaccins à Dakar L e Sénégal, des organismes et Etats européens et les Etats-Unis d'Amérique, ont signé, à Dakar, un accord pour financer l'installation dans la capitale sénégalaise d'une usine de production de vaccins contre la covid-19 et autres maladies. L'Afrique importe 99% de ses besoins en vaccins, selon un communiqué conjoint du gouvernement sénégalais et de la «team Europe», composée notamment de pays et orga- nismes européens. L'accord de financement vise à entamer la L e Fonds monétaire international (FMI) a menacé de ces- ser de financer le Kenya si le pays d'Afrique de l'Est ne respecte pas les objectifs d'inflation fixés. L'une des conditions stipulées par le FMI pour le programme convenu en février 2021 est que le Kenya maintienne un objectif de plus ou moins 2,5% d'inflation afin d'assurer la stabilité des prix du pays. Cependant, les données du Bureau national des statistiques du Kenya (KNBS) montrent que le taux d'inflation est passé de 4,1% en septembre 2020 à 6,5% en juin 2021. Le FMI a averti que si le Kenya dépasse les objectifs fixés, le financement sera interrompu jusqu'à ce qu'une réunion consultative entre le Conseil d'administration du FMI et le gouvernement kényan ait lieu. «L'accès aux ressources du fonds sera interrompu jusqu'à ce que la consultation ait lieu» , a mis en garde le FMI. ■

L 'Agence de notation Fitch Ratings a annoncé avoir abaissé la note de défaut à long terme des émetteurs en devises étrangères (IDR) de la Tunisie de «B» à «B- avec perspective négative. L'abaissement de la note «reflètedes risques accrus de liquidité budgétaire et externe dans le contexte de nouveaux retards dans l'accord sur un nouveau programme avec le FMI, qui est nécessaire pour accéder à l'appui budgétaire de la plupart des créan- ciers officiels», a précisé l'agence. L’agence a ajouté qu’en l'absence de réformes solides, les créanciers publics pourraient considérer qu'une restructura- tion de la dette est nécessaire avant de pouvoir accorder un soutien supplémen- taire. ■

L e Ghana va lancer une phase pilote de sa monnaie élec- tronique d'ici septembre, a annoncé Maxwell Opoku-Afari, pre- mier vice-gouverneur de la Banque du Ghana. Il a indiqué que l'intro- duction de cette monnaie numé- rique de la Banque centrale (CBDC) était l'un des impératifs politiques critiques de l'après-Covid-19, car la pandémie a accéléré le mouvement vers une économie sans numéraire et était susceptible de façonner la politique monétaire à l'avenir. «La monnaie numérique fait partie de la reconnaissance par la Banque centrale de la nécessité d'un paie- ment numérique et d'une prestation numérique de services financiers. Par ce biais, la Banque du Ghana offrira une plateforme sur laquelle nous pourrons ajouter plus de valeur aux transactions numériques» , a dit Opoku-Afari. ■

Afrique du Sud : Violences

sans précédent depuis des années, au moins 70 morts

production de vaccins à l'Institut Pasteur de Dakar (IPD) pour réduire les frais des importations. Il va jeter les bases d'une «souveraineté pharmaceutique et médicale» au Sénégal et en Afrique, a déclaré le ministre sénégalais de l'Economie, Amadou Hott, cité dans le communiqué. ■

L es affrontements ont opposé en Afrique du Sud des foules de contes- tataires et les forces de l’ordre, faisant plusieurs dizaines de morts, tandis que des centres commerciaux ont été pillés ou incendiés dans ce qui constituent les plus importantes violences dans le pays depuis des années. Ces troubles font suite à l’incarcération la semaine dernière de l’ancien président Jacob Zuma, qui s’est rendu aux autorités pour purger une peine de quinze mois de prison pour outrage au tribunal. La police nationale a indiqué qu’au moins 72 per- sonnes avaient péri dans les troubles. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis juillet 2020

Les actions basculent en période estivale ◆ Les lourdeurs d’été commencent à se faire sentir sur le marché casablancais. ◆ L’indice enregistre un gain de 0,47% cette semaine. V olumes anémiques et variation a minima : l'activité à la Bourse de Casablanca en cette semaine estivale se ressent avec l'ab- sence d'une partie des opéra- Par Y. Seddik

«Boissons» n'a affiché aucune variation. Le secteur «Électricité» a accusé la plus forte baisse (-3,94%), sous l'effet de son unique titre représentatif Taqa Morocco. Le secteur agroalimentaire a cédé de son côté 2,88%, tiré vers le bas principalement par Cosumar (-3,69%). A la baisse égale- ment, le secteur du «Bâtiment et Matériaux de construction» s'est replié de 2,65%, les «Mines» de 2,25%, celui des «Banques» de 1,92%. Du côté des gagnants, le sec- teur de l'«Industrie pharmaceutique» s'est envolé de 3,51%, celui des «Services aux collectivités» a progressé de 3,23%. Sur le podium des valeurs les plus actives de la semaine, figurent Ciments du Maroc, Cosumar, Label Vie, Maroc Telecom et Attijariwafa bank, avec des parts respec- tives de 31,66%, 27,40%, 7,06%, 5,64% et 5,14%. Frémissement à la hausse des taux obligataires Un montant de 3,4 milliards de DH a été

levé sur un total de 5,47 Mds de DH lors de l'opération d'adjudication du 13 juillet. Il s'agit notamment de bons de maturité de 52 semaines de 100 MDH, souscrits au taux de 1,527%. Cette opération d'adjudication porte aussi sur des bons de maturité de 5 ans et de 15 ans, avec des montants de 3,2 Mds de DH et 100 MDH, souscrits aux taux respectifs de 2,032% et 2,64%. Ainsi, le taux à 52 semaines a pris 0,1 pbs, les 5 ans et 15 ans ont augmenté de 4,6 et 1,1 pbs. Éléments techniques D'un point de vue graphique, après la cassure d'un support graphique le 5 juil- let, l'indice Masi accélère sa baisse et passe le 6 juillet sous sa moyenne mobile à 50 jours, pour la première fois depuis le 1er avril 2021. L'indicateur MACD passe sous la ligne 0 et renforce la configuration baissière. Le prochain support se trouve à 12.050 points. ◆

teurs partis profiter des congés estivaux. Le marché casablancais a en effet évolué dans le plus grand calme en l'absence de nouvelles sur le front macro et micro éco- nomiques. Le parcours emprunté par l’in- dice a toutefois été relativement haussier, avec un gain de 0,47% sur la période allant du 6 au 13 juillet 2021. Côté transactions, la volumétrie a été peu nourrie durant cette semaine, se chiffrant à 643 MDH sur le marché central. Pour le moment, les opé- rateurs attendent le démarrage imminent de la saison des résultats semestriels, qui devrait vite ramener de l'animation. Au terme de cette semaine, 11 secteurs ont clôturé en territoire négatif contre 12 en hausse, tandis que le secteur des

Un montant de 3,4 milliards de DH a été levé sur un total de 5,47 Mds de DH lors de l'opération d'adjudication du 13 juillet.

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BOURSE & FINANCES

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Créances en souffrance

◆ Le recours à la revente des créances en souffrance est aujourd’hui indispensable. ◆ Toutefois, plusieurs facteurs juridiques, fiscaux et institutionnels bloquent l’avancée du projet de création d’un marché secondaire. Comment accélérer la création d’un marché secondaire

sérieuses sur le fond même du droit. Dans la réalité, cet accord a peu de chances d'être obtenu». Du côté des contraintes fiscales, il faut noter, entre autres, que la règlementation ne se prononce

dictions fiscalement avantageuses et fréquemment utilisées pour les investissements dans des PNP» , explique Me Laamrani. Ces structures ne sont toutefois pas possibles en vertu de la loi marocaine, qui impose des obli- gations d'informations complètes, y compris le dépôt d'un mémo- randum d'information et/ou d'un prospectus. L’autre alternative possible est la création d’une structure de défai- sance. Rappelons qu’à ce sujet le wali de la Banque centrale avait déclaré que «nous sommes sur la bonne voie et nous avons associé à des réunions, le ministère de l'Économie, des Finances et de la Réforme de l'Administration et le ministère de la Justice» . Le wali de BAM a également fait savoir qu'il a saisi le Secrétariat géné- ral du gouvernement pour piloter l'ensemble de ces aspects avec les Départements ministériels concer- nés, et ce en vue de résoudre les problématiques dans les meil- leures conditions possibles et dans les plus brefs délais. «Afin de créer un marché secon- daire des prêts non performants, il faudrait résoudre les contraintes fondamentales juridiques, fiscales et institutionnelles du régime de transfert de ces créances. ll serait avisé alors d'envisager la réforme des dispositions du DOC et du code de commerce pour permettre le transfert de créances de manière commode, rentable et attractive. Il faut en l'occurrence supprimer l'accord de l'emprunteur quand la créance est litigieuse et n'exi- ger plutôt que la notification ou la signification du débiteur», résume Laamrani à ce sujet. ◆

pas sur la question des ventes de prêts non perfor- mants en décote, c’est-à-dire en dessous de leur valeur comptable. «Il faut préciser à cet égard que si des PNP sont cédées au cours des 5 premières années de leur identification comme tel, l'administration fiscale pour-

Le secteur ban- caire se fait l'écho, depuis quelques années, d'un projet de création d'un marché secondaire de créances en souffrance.

rait exiger des établissements de crédit l'annulation des déductions fiscales qu'ils ont appliquées lors de la constitution des provisions sur ces PNP» , lit-on dans l’étude. Enfin, Laamrani relève que l'une des contraintes majeures au Maroc à la création d'un marché secondaire des PNP réside dans l'inexistence d'un cadre juridique du recouvrement et les difficultés des voies d'exécution. Les solutions possibles ? Actuellement, la seule façon d'in- vestir dans un portefeuille de PNP au Maroc est de recourir à une structure de titrisation, «mais le mécanisme apparaît relativement dispendieux». La structure de titrisation maro- caine présente toutefois des incon- vénients par rapport aux réglemen- tations régissant l'achat de porte- feuilles PNP dans d'autres juridic- tions. «Il peut s'agir notamment de la vente directe de portefeuilles de PNP à des structures ad hoc (SPV) qui émettent des titres aux inves- tisseurs dans le cadre d'un régime de placement privé, dans des juri-

Ce dernier explique que «dans le contexte juridique, prudentiel et institutionnel marocain actuel, plu- sieurs facteurs constituent autant d'obstacles à la cession des PNP» . Parmi les obstacles juridiques rele- vés par Abdelatif Laamrani, avocat aux Barreaux de Casablanca, Paris et Montréal et docteur en droit, celui du monopole bancaire : «ce principe s’opposerait à ce que des fonds d’investissement étrangers fassent l’acquisition de créances de crédit au Maroc». Ces derniers doivent, s’ils le souhaitent, être soit adossés à des établissements de crédits agréés, soit solliciter l’agré- ment de Bank Al-Maghrib. L’autre obstacle juridique a trait à l'article 192 du DOC qui «exige l'assentiment du débiteur en cas de créance litigieuse. L'alinéa 2 du même article définit la créance liti- gieuse comme celle faisant l'objet d'un litige sur le fond même du droit ou de la créance au moment de la vente ou de la cession, ou bien lorsqu'il existe des circons- tances de nature à faire préva- loir des contestations judiciaires

L e constat est sans appel. Le secteur bancaire marocain ploie sous un stock de créances en souffrance qui ne cesse de grossir, alimenté par les effets de la crise sanitaire. La mise en place d’un marché secondaire est donc aujourd’hui un besoin on ne peut plus pressant. Il devrait pro- téger les banques d’une deuxième lame dans la crise économique provoquée par la pandémie, l’envo- lée attendue du chômage risquant de mettre de nombreux ménages en difficulté et de les rendre inca- pables de rembourser leurs prêts. Mais le projet tarde toujours à voir le jour à cause de sa complexité, tant sur les aspects légaux, fis- caux et institutionnels y afférents, comme l’avait d’ailleurs déjà sou- ligné le wali de Bank Al-Maghrib lors d’une conférence de presse. C’est le même constat établi par le cabinet Abdelatif Laamrani, dans une étude sur la cession des prêts non performants (PNP) au Maroc. Par Y. Seddik

L'une des contraintes majeures au Maroc face à la création d'un marché secon- daire des PNP réside dans l'inexistence d'un cadre juridique du recouvrement.

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Réforme fiscale

◆ Nécessité de bien préparer les décrets d’application. ◆ Les textes doivent être précis et clairs, prenant en considération l’environnement socioéconomique. Le prochain gouvernement aura du pain sur la planche L a fiscalité est un levier important pour une bonne répartition des richesses. Elle permet de réduire les dispa- Par C. Jaidani

mises en application au cours du mandat du prochain gouver- nement. «En dépit de plusieurs réformes, le système fiscal marocain pré- sente de nombreuses limites. Inspiré du système français, il est à plusieurs niveaux en déphasage avec la réalité maro- caine. L’informel dispose d’un poids important et la culture fiscale n’est pas bien ancrée chez les contribuables» , sou- ligne Youssef Oubouali, profes- seur de droit fiscal à l’Université Hassan II de Casablanca. «Ce sont toujours les mêmes qui payent l’impôt. Cette situation entraîne une concentration de l’assiette fiscale et une pression sur les assujettis. Le manque de visibilité et de cohérence des textes incite à la fraude fiscale. Outre la loi cadre sur la réforme, il est essentiel de bien conce- voir les décrets d’application, qui doivent prendre en considé-

ration l’avis des professionnels de la fiscalité, notamment les experts-comptables. Les textes doivent être clairs et précis pour réduire les interprétations hasar- deuses» , explique Oubouali. Ces dysfonctionnements ont été également relevés par Benchaâboun devant les parle- mentaires. Il a notamment pointé du doigt le nombre élevé d’inci- tations fiscales dont les effets sont sujets à discussion, d’au- tant que les mécanismes de leur évaluation sont quasi absents. «Les incitations existent dans tous les systèmes fiscaux dans le monde mais, souvent, elles sont utilisées abusivement, créant ainsi une charge pour l’Etat sans aucune contrepar- tie. Certes, les incitations pour l’immobilier ont donné une forte impulsion au secteur et ont per- mis l’accès à la propriété à des milliers de citoyens. Mais cer- tains promoteurs les ont acti-

économiques et sociaux. Il doit corriger certains dysfonction- nements afin d’accompagner le nouveau modèle de déve- loppement. Pour ce faire, il est nécessaire de le discuter profondément et permettre à toutes les parties concernées de donner leurs avis. Il ne faut surtout pas le réduire à son aspect purement technique. La réforme fiscale n’est pas seule- ment une question de taux ou d’assiette fiscale; elle revêt un caractère encore plus large. Il est utile de prendre en consi- dération d’autres volets afin de lui assurer les ingrédients de sa réussite. Il est donc primordial de lui accorder assez de temps pour prendre forme. Je ne com- prends pas cette précipitation pour présenter le texte au cours de cette législature» , souligne Ibtissam Azzaoui, député Parti authenticité et modernité (PAM). Pour sa part, Omar Belafrej, député de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) et membre de la commission des Finances à la Chambre des représentants, a souligné que «la crise sanitaire a montré le rôle important de l’Etat pour assurer les services publics, surtout dans des secteurs clés comme l’éducation et la santé. Il est important de mobiliser de nouvelles ressources budgé- taires qui ne peuvent être géné- rées qu’à travers l’élargissement de l’assiette vers de nouvelles niches fiscales comme la for- tune, l’héritage et autres» . ◆

rités sociales et territoriales et d’améliorer les services publics. Conformément aux recomman- dations des troisièmes assises de la fiscalité, tenues en mai 2019 à Skhirate, un ensemble de réformes ont été préconisées. Suite à un travail de longue haleine mené par l’équipe de Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances, de l’Economie et de la Réforme de l’Administration, en partena- riat avec d’autres institutions, ayant abouti à la création d’un projet de loi cadre relatif à la réforme fiscale, le texte a été finalement adopté au parlement. Il regroupe les grandes orienta- tions de cette réforme qui seront

La réforme fiscale n’est pas seule- ment une question de taux ou

d’assiette fis- cale, elle revêt un caractère encore plus large.

vées frauduleusement en lançant des projets de type moyen standing, alors qu’ils sont déclarés en logement social. Certains acqué- reurs ne font pas partie de la population cible, pour- tant ils ont pu disposer de leurs logements», précise Oubouali. Au sein de la classe poli- tique, la réforme fiscale a été

Mohamed Benchaâboun veut, à travers la réforme fiscale, remédier aux dysfonctionne- ments du système actuel pour assurer plus d’équité aux contribuables.

très sollicitée par toutes les for- mations politiques, mais chaque parti a exprimé sa propre vision. «C’est un projet de loi forte- ment attendu par les acteurs

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IS et TVA ◆ Pour l’heure, plusieurs incertitudes entourent la consécration du principe de neutralité fiscale en matière de TVA et de la réforme de l’IS, dans le sillage de l’implémentation du projet de loi cadre n°69-19 relatif à la réforme fiscale. Les principaux enjeux de la future réforme fiscale

au butoir (pour certains sec- teurs d’activité), lequel est une conséquence de la multiplicité

pour les particuliers, la ten- dance est à la réduction du taux de TVA pour les produits de base, voire l’exonération. Dans le cadre de la réforme de la TVA qui se profile, Hicham Mouchir s’attend à la mise en place de trois taux de TVA (10%, 20%, 24 ou 25%). La création d’un taux marginal plus élevé qu’actuellement pour les produits de luxe d’une certaine valeur pourrait ainsi permettre à l’Etat de compen- ser le manque à gagner généré par la réduction du nombre des taux de TVA. Précisons en outre que dans le cadre dudit projet de loi cadre, l'État devrait œuvrer pour l’al- lègement de la pression fis- cale sur les contribuables en instaurant progressivement un taux unique pour l'impôt sur les sociétés (IS), conformé- ment aux meilleures pratiques internationales. ◆

des taux. Cette donne a généré des crédits TVA au profit des entreprises, ce qui a abouti à la génération du droit au remboursement du crédit TVA. Par ailleurs, en ce qui concerne les enjeux relatifs à la réduc- tion des taux de cet impôt indirect (une des princi- pales sources des recettes

«Un retour en arrière ne s’opè- rera pas quant au barème progressif normal de l’IS com- posé actuellement de trois taux (10%, 20%, 31%)».

publiques), notre interlocuteur soutient que l’équation ne sera pas simple pour l’Etat. «Cet impôt, certes ‘injuste’ et ‘aveugle’ car ne tenant pas compte du pouvoir d’achat ou du niveau de revenu des contribuables, est crucial pour le budget général de l’Etat. Il sera difficile pour l’Exécutif de renoncer à cet impôt» , sou- ligne Mouchir. Notons tout de même que

lité de tous devant l'impôt, l'Etat s'engage à concrétiser le principe de neutralité fis- cale en matière de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Interrogé sur les enjeux liés à la future réforme de cet impôt indi- rect, Hicham Mouchir, expert- comptable et économiste, rap- pelle d’abord le principe de base de la TVA : celui de la neutralité. «L’opérateur éco- nomique n’est qu’un inter- médiaire qui collecte la TVA auprès du consommateur pour le compte de l’Etat. En consé- quence, cet impôt indirect ne doit ni impacter son revenu ni sa trésorerie, encore moins ses résultats», explique l’expert. Et de souligner que « parmi les objectifs de la loi cadre, il y a la consécration de la neutra- lité fiscale, à travers la réduc- tion du nombre des taux de la TVA autour de quatre actuel- lement». En d’autres termes, l’un des buts majeurs de la loi cadre est d’apporter des solu- tions aux problématiques liées

P lusieurs rapports nationaux et inter- nationaux relatifs aux perspectives de développement du Royaume et au système fis- cal s’accordent sur la néces- sité de procéder à la refonte du système fiscal. Pour cause, celui-ci pèche au niveau de la rentabilité et de l’équité. Pour y remédier, l’Exécutif a pré- senté, il y a quelques jours, le projet de loi cadre n°69- 19 relatif à la réforme fiscale devant la Commission des finances et du développement économique relevant de la Chambre des représentants. Concrètement, le dispositif ambitionne, entre autres, de rectifier plusieurs dysfonction- nements du système fiscal, notamment en matière d'effi- cacité et d'équité. En vertu du projet de loi cadre, notamment pour ce qui est de l'équité fiscale et l'éga- Par M. Diao

LaCGEMs’est battuependant des annéespour lepassage d’un IS proportionnel à un IS progressif, avec des taux multiples tenant compte de la capacité contributive des entreprises en fonction de leur taille. A la question de savoir si revenir à un taux unique en matière d’IS n’est pas une sorte de retour en arrière, l’expert-comptable et économiste apporte un éclairage de taille. «Un retour en arrière ne s’opèrera pas quant au barème progressif nor- mal de l’IS composé actuellement de trois taux (10%, 20%, 31%). Par contre, dans le cadre de la future réforme, il fau- drait s’attendre à des changements concernant les taux de l’IS appliqués aux sociétés implantées dans les zones d’accélération industrielle (ex-zones franches) et celles ayant le statut de Casa Finance City», conclut Hicham Mouchir. Réforme de l’IS, un retour en arrière ?

L'expert comptable Hicham

Mouchir s’at- tend à la mise en place de trois de taux de TVA (10%, 20%, 24 ou 25%).

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◆ Wafa Life Insurance Egypt table sur des revenus de 10 millions de dollars dès la première année. ◆ Le Groupe envisage à horizon 2025 d’élargir sa présence en Afrique à 10 ou 11 pays. A la conquête du marché égyptien D ans une logique indus- trielle de long terme, Wafa Assurance conti- nue de renforcer sa pré- sence un peu partout mique et prometteur de l’Égypte. Un marché (3ème de l’Afrique) où l’assurance de personnes totalise 48% des 2,4 milliards de dollars de primes en 2020. garanti et des rendements élevés. Ensuite, la protection de la santé à travers une offre internationale et locale, permettant d’adresser les besoins d’une large base de popu- lation. Par Y. Seddik

(vie/non-vie), raison pour laquelle les activités sont pour l’heure concen- trées sur la branche vie. Concernant les prochaines étapes, la fililale va déployer les parcours clients digitaux, alors que la mai- son-mère compte lancer des pro- duits d’assistance pour le marché égyptien et pour les Égyptiens rési- dant à l’étranger. Ambitions grandissantes pour l’Afrique À l’occasion de cette présentation, le président du groupe, Ramsès Arroub, est revenu sur les ambi- tions que nourrit le Groupe sur le continent. En effet, Wafa Assurance envisage à horizon 2025 d’élargir sa présence en Afrique à 10 ou 11 pays. Cette stratégie permettra de passer d’une couverture du mar- ché de l’assurance en Afrique (hors Afrique du Sud) à 65%. «Nous couvrons moins de 39% du marché de l’assurance en Afrique. L’objectif assigné par nos action- naires est d’être présent dans les 10 plus gros marchés de l’assurance de la région. Aujourd’hui, nous sommes à mi- chemin dans notre plan de déve- loppement régional» , nous précise Ramsès Arroub. Et d’ajou- ter : «Nous sommes présents dans 6 pays en Afrique, la plu- part étant francophones. Le pre- mier pays anglophone est effective- ment l’Égypte. Nous comptons ainsi nous appuyer sur le savoir-faire en assurance, mais également lin- guistique des équipes égyptiennes pour continuer notre expansion en Afrique dans les pays anglophones. Je pense principalement à des pays de l’Afrique de l’Est, l’Afrique cen- trale et de l’Ouest». ◆

La proposition de valeur du nou- veau-né de l’assurance en Égypte va reposer, au lancement de l’acti- vité, sur trois principaux piliers. Tout d’abord, la protection et la valori- sation de l’épargne via un capital

Et enfin, l’assurance inclusive, en participant au programme d’inclu- sion financière lance par les autori- tés égyptiennes, en déployant l’offre Taamine Iktissadi, gamme de pro- duits destinée a offrir au plus grand nombre des produits d’assurance faciles d’accès, simples a souscrire, rapides en termes d’indemnisation et abordables en termes de prix. «En 2021, nous démarrons avec la protection de la santé. Nous pas- serons aux produits de l’assurance inclusive fin 2022», annonce Abeer Helmy Saleh, Directeur général de Wafa Life Insurance Egypt, lors de la conférence de présentation digitale de la filiale, depuis Le Caire. En termes de prévisions chiffrées, «notre ambition pour la première année est de dégager 10 millions de dollars de chiffre d’affaires. C’est un objectif atteignable. Dans les cinq prochaines années, nous ambi- tionnons de faire partie du top 5 des acteurs de l’assurance vie en Égypte» . Autant dire que le Groupe ne compte pas y faire de la figura- tion. Rappelons que le taux de pénétra- tion en Égypte est de moins 1%, faible par rapport aux pays compa- rables. Le top management explique que tous les acteurs fournissent des efforts pour faire augmenter ce taux, notamment en travaillant sur le volet de la distribution. Interpellé sur l’activité non-vie, le DG de Wafa Life Insurance Egypt explique que le régulateur égyptien ne donne pas un double agrément

sur le continent africain. Déjà pré- sente dans 4 pays (Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire et Cameroun), l’assu- reur pénètre le marché très dyna-

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