FNH N° 1086

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 24 novembre 2022 - 8 DH - N° 1086

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Assurances Les sujets qui préoccupent le secteur

Economie marocaine 2023, une année de dépit ou de répit ?

P. 12

P. 16

PROFESSIONS LIBÉRALES

Bouillon de colère ● Les professions libérales maintiennent la pression sur le gouvernement pour faire sauter la retenue à la source prévue dans le PLF 2023.

P. 11

Grande consommation Lesieur Cristal huile son ancrage africain

Marché boursier Akdital affiche une santé de fer avant son introduction en Bourse

P. 14

Immobilier «La charge fiscale comprise entre 34 et 50%»

◆ Oleosen, la filiale de l’entreprise cotée à la Bourse de Casablanca, s’est dotée d’une nouvelle ligne de production de savon au Sénégal. P. 20/21

P. 15

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Transporteurs, les chouchous du gouver-

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nement

Ça se passe au Maroc

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Ça se passe en Afrique

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Editorial

Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Rebond technique pour le Masi

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Par Fatima Ouriaghli

Professions libérales : Bouillon de colère

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Assurances : Les sujets qui préoccupent le secteur

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> Economie 15

L es travaux du 9 ème Forum de l'Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC), qui vise à renforcer le dialogue et la coopération entre les communautés, cultures et civilisations, ont eu lieu les 22 et 23 novembre à Fès. L’événement a pour- tant presque failli passer inaperçu, éclipsé sans doute par le Mondial 2022 qui se joue au Qatar et qui polarise toutes les attentions. La ville spirituelle est ainsi le lieu de rendez-vous d’éminentes per- sonnalités, dont notamment le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui se sont exprimées sur un thème qui a une résonance particulière en ce moment : «Vers une alliance de paix : Vivre-ensemble comme une seule humanité». Dans le monde actuel, parler du vivre-ensemble semble être pourtant un anachronisme, quand on sait notamment que, de plus en plus, l’Occident se barricade face à la migration, le monde est devenu intolérant, les différences sont brandies comme un épouvantail…, le tout enveloppé dans un discours populiste pour effrayer et manipuler les masses crédules. Dans son message adressé aux participants au Forum, le Roi Mohammed VI résume pertinemment la situation actuelle. Extrait : • « Jamais notre civilisation n’a été aussi exposée, jamais le vivre- ensemble n’a été aussi menacé au quotidien; • Rarement l’Autre n’a été autant associé à la suspicion ou n’a été utilisé pour attiser la peur et fomenter la haine; • Les extrêmes saturent le débat et disqualifient les discours modé- rés; les religions sont trop souvent instrumentalisées, lorsqu’elles ne sont pas stigmatisées; • Le terrorisme se nourrit de séparatisme et guette là où l’instabilité politique ralentit le développement socioéconomique; • Le populisme agite les sociétés, inventant des questions sans y répondre, brandissant la migration tel un épouvantail dans les contextes d’élection et érigeant le migrant en bouc-émissaire »… La migration, à elle seule, cristallise tous les débats en Europe, et divise surtout profondément la classe politique en France. Une France où certains politiques dénoncent honteusement une soi-disant défer- lante migratoire, un fléau…. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Ces trafiquants d’idées oublient-ils que sur le plan mondial, la migra- tion représente moins de 14% de la population ? Ignorent-ils qu’à l’échelle africaine, 4 migrants africains sur 5 restent dans le conti- nent ? Savent-ils que la migration enrichit les pays d’accueil, puisque 85% des revenus des migrants restent dans ces pays ? Non, ils sont bien au courant de ces données, mais sont guidés par la mauvaise foi. Ils se nourrissent surtout des convictions irrationnelles, racistes et haineuses de l’extrême droite. Alors comment, dans un tel contexte, est-il possible de dialoguer et de construire des ponts qui unissent les populations et les personnes au-delà de leurs différences culturelles ou religieuses ? C’est là toute la question. u LE VIVRE-ENSEMBLE, UN ANACHRONISME

Finance participative : Daama Tamwil démarre sa

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tournée régionale

Bourse : Akdital affiche une santé de fer avant son

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introduction en Bourse

Immobilier : «La charge fiscale comprise entre 34 et

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Economie marocaine : 2023, une année de dépit ou de

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50%»

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répit ?

Logements subventionnés : La FNPI exige plus de

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détails sur le cahier des charges

Formation professionnelle : Déploiement d’un nou-

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veau système d’évaluation de la qualité

Grande consommation : Lesieur Cristal huile son

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ancrage africain

Santé : L’Afrique à l’unisson

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Entretien avec Imane Kendili : Réduction des risques

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en santé, «Il est important que nous puissions mener

des actions ensemble en Afrique pour des politiques

de santé souveraines»

> Focus Agricole

Sécheresse : Le potentiel de production et d’export

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impacté

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> L'univers des TPME

Accompagnement des porteurs de projets : Le pro-

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gramme Forsa fait carton plein

> Société

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Entretien avec Bahija Gouimi : Leucémie, «Il était

temps de transformer ce combat individuel en un

combat collectif»

> Culture

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Biennale internationale de Casablanca :

Moussem des arts

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Exposition : Afroféminisme en ébullition

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> High-tech

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Internet par satellite : Les opérateurs à la

conquête de l’espace

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Transporteurs Les chouchous du gouvernement Par D. William

L’ inflation nous fait des misères. Ici comme ailleurs, la hausse des prix à la consommation contraint les ménages à faire des arbi- trages budgétaires. Parce que tous les prix ont augmenté. Partout. Aux Etats-Unis, l'indice des prix à la consommation américain a augmenté de 7,7% en octobre par rapport au même mois de 2021, son taux annuel le plus bas depuis janvier dernier, selon le départe- ment du Travail. Dans la zone Euro, l’inflation a atteint 10,6% en octobre, après avoir enregistré en septembre une hausse de 9,9% en glissement annuel. Au niveau de la zone OCDE, l’inflation a augmenté en septembre 2022 pour atteindre 10,5% en glissement annuel, après 10,3% en août. Et une inflation à deux chiffres a été enregistrée en sep- tembre 2022 dans 19 des 38 pays de l’OCDE.

Le Maroc subit également de plein fouet cette vague de hausse des prix. L’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois d’octobre 2022, une hausse de 0,4% par rapport au mois précédent. D’après le haut-commissa- riat au Plan, comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 8,1% à fin octobre 2022, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 13,8% et de celui des produits non alimentaires de 4,3%. Pour les produits non alimentaires, les varia- tions vont d’une hausse de 0,1% pour la «Santé» à 12,6% pour le «Transport», renseigne le HCP. Cette hausse de 12,6% du «Transport» est pour le moins para- doxale, compte tenu de l’aide dont béné- ficient les professionnels du transport routier depuis plusieurs mois. D’ailleurs, compte tenu de la conjoncture actuelle marquée par la continuité de la hausse des prix des carburants, le gouverne-

ment vient de décider d’augmenter de 40% la valeur du soutien qui leur est accordé concernant le montant de la septième tranche, octroyée depuis le lundi 21 novembre 2022. Rappelons-le, ce soutien accordé aux professionnels vise à préserver le pou- voir d'achat des citoyens et à assurer la continuité des services de transport des personnes et l'approvisionnement des différents marchés et chantiers. Mais il est difficile pour le citoyen d’apprécier véritablement l’impact de cette aide des transporteurs sur sa bourse. Car il paye toujours tout plus cher, du carburant aux produits alimentaires consommés cou- ramment. Peut-être faudrait-il évaluer la portée de ce dispositif et voir s’il profite réellement aux citoyens. Mais le gouvernement ne se risquerait jamais sur ce terrain. Les transporteurs ont un pouvoir de nuisance économique trop important. Il préfère donc les chouchouter. ◆

L’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 8,1% à fin octobre 2022.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Développement des énergies renouvelables : Le Roi demande d’accélérer la cadence

L e Roi Mohammed VI a présidé, mardi 22 novembre 2022 au palais royal de Rabat, une réunion de travail consacrée au développe- ment des énergies renouvelables et aux nouvelles perspectives dans ce domaine. Cette réunion de travail s’inscrit dans le cadre du suivi régulier par le souverain des objectifs stra- tégiques que le Royaume s’est fixés en matière de développement à grande échelle des énergies renouvelables, notamment celui de porter la part de ces énergies à plus de 52% du mix électrique national à l’horizon 2030. Un exposé a été présenté devant le Roi sur l’état d’avancement du programme de développement des énergies renouvelables. Ce programme a per- mis au Maroc d’affirmer aujourd’hui son leadership régional et mondial dans ce secteur majeur de la transition énergétique, selon un communiqué du cabinet royal. Ainsi, le Roi a donné ses hautes directives en vue d’accélérer le développement des énergies renouvelables, notamment les énergies solaire et éolienne. En construisant sur ses avan- cées, le Maroc devrait accélérer le déploiement des énergies renouvelables afin de renforcer sa souve-

Par ailleurs, la montée en compétitivité des éner- gies renouvelables ouvre de nouvelles perspectives prometteuses pour le Royaume, en particulier dans les domaines de dessalement de l’eau de mer et de la filière émergente de l’hydrogène vert et de ses usages. Afin de placer le Maroc dans le club des pays à fort potentiel dans cette filière d’avenir, et répondre aux multiples projets portés par des investisseurs et leaders mondiaux, le Souverain a donné ses hautes instructions à l’effet d’élaborer, dans les meilleurs délais, une «Offre Maroc» opérationnelle et incita- tive, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert au Maroc. Elle devrait comprendre, outre le cadre réglementaire et institu- tionnel, le schéma des infrastructures nécessaires. Cette réunion de travail s’est déroulée en pré- sence du conseiller du Roi, Fouad Ali El Himma, du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, de la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, et du Directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, Abderrahim El Hafidi. ■

raineté énergétique, réduire les coûts de l’énergie et se positionner dans l’économie décarbonée dans les décennies à venir. Il s’agit notamment d’activer la réalisation des projets en cours de développement, de même que valoriser l’avantage compétitif du Maroc pour attirer davantage d’investissements nationaux et étrangers dans le secteur. A cet égard, le Roi a demandé d’accélérer la réalisa- tion des trois projets d’énergie solaire Noor Midelt.

Maroc : Baraka alerte sur la situation critique de la réserve d'eau

L e volume actuel de la réserve d'eau au Maroc reste infé- rieur à 4 milliards de m 3 , a affirmé, mardi au Parlement, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Les barrages affichent un taux de remplissage de 24%, à ce jour, contre 34% enregistré l'an dernier. Les récentes précipitations, bien qu'elles soient plus importantes que celles de l'année écou- lée, demeurent inférieures de 60% à la moyenne. Le ministre a

en outre expliqué qu'à cause de l'exploitation excessive de la nappe phréatique, celle-ci connaît une baisse de trois mètres, dépassant parfois même les 6 mètres, comme c'est le cas à Zagora et à la Haute Moulouya. Tout en évoquant «un véritable problème d'eau qu'on doit affronter» , Baraka a indiqué que la région méditerranéenne connaîtra à l'horizon 2050, selon les données disponibles, une baisse comprise entre 20 à 30%. ■

Le Maroc, 1 er exportateur de véhicules particuliers vers l'Europe L e Maroc est devenu le premier exporta- teur de véhicules particuliers vers l'Eu- rope, selon le ministre de l'Industrie et du

nieurs de conception de voitures de haut niveau, pour des marques allemandes, britanniques, françaises et américaines, ajoutant que l'objectif est d'atteindre 50.000 ingénieurs en trois ans. Le ministre annonce par ailleurs le lancement, dans les prochaines semaines, d'une voiture d'une marque conçue à 100% au Maroc dans les mar- chés nationaux. Rappelant que les exportations de l'automobile devraient atteindre cette année, 100 milliards de dirhams, il a fait état d'une capacité de pro- duction de 700 mille voitures, avec l'objectif d'atteindre un million de voitures.

Commerce. Ryad Mezzour, qui répondait à une question à la Chambre des conseillers autour des perspectives de l'industrie automobile au Maroc, a souligné que le Maroc a dépassé notamment la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis d'Amérique. D'après le ministre, la demande globale des voitures sur le marché européen, qui est le plus grand mar- ché de voitures marocaines, a reculé durant cette année de 26%. Parallèlement, les ventes marocaines ont enregistré une hausse de 50% sur ce marché. Sur un autre registre, Mezzour a indiqué que le Maroc dispose de 10.000 ingé-

Il a également précisé que la stratégie de l'in- dustrie automobile vise un taux d'intégration de 80%, au lieu de 64% actuellement. ■ 8.085 C’est le nombre de GAB au Maroc.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Les villes les mieux équipées sont Casablanca avec 1.573 GAB, Marrakech avec 702 GAB, Rabat 663 GAB, Tanger 495 GAB, Agadir 443 GAB et Fès 416 GAB.

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Afrique du Sud : Grève nationale

Sénégal Le secteur minier concentre 37,9% des exportations

Tunisie : La BAD table sur une croissance économique de 2,5% en 2022

dans la Fonction publique

L e ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ, a indiqué que 37,9% des exportations

du pays concernent le secteur minier, soit 733 milliards de francs CFA en valeur. « Le secteur minier concentre 37,9% de nos exportations, soit en valeur la somme de 733 milliards de francs CFA. Ce secteur, c'est aussi une production de 646 milliards de francs CFA, soit 6,7% des recettes fiscales », a-t-il dit. Bâ intervenait lors du passage du ministre des Mines et de la Géologie, Oumar Sarr, qui défendait le bud- get alloué à son département estimé à plus de 8 milliards de francs CFA. Les indicateurs ont montré que ce secteur est relativement dynamique et contribue de façon active dans la formation de la richesse nationale, a rappelé Mamadou Moustapha Ba. ■ L'Union européenne injecte 2,5 millions d'euros dans le secteur agricole ghanéen

Flux financiers illicites : L’Afrique perd plus de 80 milliards de dollars par an L’ Afrique perd pour le compte des flux financiers illi- cites (FFI), plus de 80 milliards de dollars, soit plus de 5.000 milliards de FCFA par an, a souligné le représentant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), organe technique des Nations unies, Douglas Kigabo, en mission de cadrage conjointe, à Libreville, avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et la GIZ. L es syndicats de la Fonction publique en Afrique du Sud ont organisé, mardi, une grève nationale pour revendi- quer des hausses de salaire face à l'inflation galopante qui secoue le pays. Des foules composées en grande partie de membres de l'Association des fonctionnaires (PSA) et du Syndicat national des travailleurs de la fonction publique et assimilés (Nupsaw) se sont rassemblées dans huit provinces du pays, alors qu’une marche vers le Trésor national a été organisée dans la capitale Pretoria pour remettre les revendications salariales. Les fonctionnaires accusent le gouvernement d'appliquer unilatéralement une hausse de salaire de 3 %, au lieu du 10% revendiqué. ■

La Tunisie devrait enregistrer une croissance économique de 2,5% en 2022 et 3,2% en 2023, sous l’effet de la relance des secteurs touristique et industriel, selon les prévisions de la Banque africaine de développe- ment (BAD). Dans son rapport sur les Perspectives économiques en Afrique du Nord 2022, la BAD estime que cette reprise de l’activité éco- nomique n’est cependant pas suf- fisamment « robuste pour retrouver les emplois perdus depuis le début de la pandémie de Covid-19 ». Les projections réalisées montrent qu’il est nécessaire d’améliorer le climat des affaires et de stimuler la concurrence afin d’accélérer la reprise des investissements privés, fait remarquer la même source. L’année 2021 a été marquée par une embellie importante, avec une croissance du PIB de 3,4%, rappelle la BAD. ■

« Le rapport le plus récent que nous avons, a estimé les flux financiers illicites annuels en Afrique autour de 80 milliards de dollars par an », a déclaré Kigabo lors d’une séance de travail avec les responsables de la Commission gabonaise de lutte contre la corruption et l'enrichissement illicite (CNLCEI), indiquant, par ailleurs, que cette estimation serait même «sous-évaluée». ■

L’ Union européenne (UE) a injecté 2,5 millions d'euros dans le secteur agricole ghanéen afin d'améliorer l'accès des agriculteurs aux facilités de crédit pour financer leur production agri- cole et leurs entreprises dans la chaîne de valeur agricole au cours des six prochaines années. Le fonds sera géré par Sinapi Aba Savings & Loans (SASL), une institution financière non bancaire qui propose des prêts et des produits d'épargne aux parti- culiers et aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME), en mettant l'accent sur les zones rurales et les femmes, rapporte l'Agence de presse du Ghana (GNA). ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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OCEDE : La croissance mondiale ralentira à 3,1% 2022, puis à 2,2% en 2023

L a croissance de l'économie mondiale va subir un coup de frein, passant de 3,1% en 2022 à 2,2% l'an prochain, avant de rebondir à 2,7% en 2024, selon les dernières prévisions de l'OCDE. Sur fond de guerre en Ukraine, «la croissance est en berne, l'inflation élevée est persistante, la confiance s'est érodée et l'incertitude est élevée», constate l'Organisa- tion. «L'économie mondiale subit sa plus grave crise énergé- tique depuis les années 1970», d'après l'économiste en chef par intérim de l'OCDE, Alvaro Santos Pereira. «Le choc énergétique a amené l'inflation à des niveaux inédits depuis plusieurs décennies et fait baisser la crois- sance partout à travers le monde» , poursuit l'économiste.

La hausse des prix devrait atteindre 8% en moyenne cette année dans les pays du G20, avant de retomber à 5,5% en 2023 et 2024, selon les projections de l'organi- sation. ■ Le patron de Binance s'engage à publier ses réserves et critique son rival

Italie : La cheffe du gouvernement présente son projet

L a nouvelle cheffe du gouvernement ita- lien, Giorgia Meloni, a présenté un pro- jet de budget pour 2023 qui fait la part belle à la lutte contre la hausse des coûts de l'énergie. «Je suis très satisfaite» de ce projet de budget, a déclaré Meloni devant la presse, ajoutant que ce document «fait des choix politiques» et concentre les ressources «sur deux grandes priorités». Ces deux priorités sont «la croissance, c'est- à-dire mettre en sécurité le tissu productif» ainsi que «la justice sociale, c'est-à-dire l'attention aux familles, aux personnes ayant les revenus les plus faibles et aux catégories les plus fragiles» , a-t-elle précisé. de budget pour 2023 A près avoir déboursé des milliards d’euros pour soulager les entreprises et les ménages de la crise énergétique, la France doit commencer dès l'an prochain à assainir ses finances, recommande le Fonds monétaire international (FMI). A travers le gel des prix de l'électricité et du gaz, des chèques énergétiques, remises sur les prix du carburants, soutien aux entre- prises..., la France a multiplié les dépenses depuis un an, évaluées par le FMI à plus de 2% de son PIB. Celles-ci ont pesé sur des finances publiques déjà très dégradées par la pandémie du Covid-19 durant lesquelles le gouvernement a notamment financé le chômage partiel et les fermetures de commerces au titre du budgétaire dès l'an prochain

L e patron de la principale Bourse d'échange de cryptoactifs, Binance, s'est engagé à publier ses réserves «dans deux semaines», et s'est défendu d'avoir coulé son concurrent, FTX. Changpeng Zhao a plaidé pour une enquête sur la chute spectaculaire de FTX, et critiqué son fondateur, Sam Bankman-Fried, lors d'une conférence à Abou Dhabi, aux Emirats Arabes Unis. Le milliardaire sino-canadien a assuré que Binance avait «absolument» les moyens de survivre à des retraits massifs de la part de ses clients. ■ La communauté scientifique inquiète de perdre Twitter, devenu un outil précieux

Le budget consacre plus de 21 milliards d'eu- ros aux mesures de soutien aux ménages et entreprises face à la flambée des prix de l'énergie, sur un total de 35 milliards d'euros de dépenses. ■

Le FMI appelle la France à resserrer sa politique

D epuis des jours, médecins urgentistes, virologues, infectiologues ou encore épidémiologistes multi- plient les messages sur Twitter, indiquant à leurs abonnés comment les suivre sur d'autres plateformes au cas où le réseau social racheté par le milliardaire Elon Musk venait à dysfonctionner. L'entreprise à l'oiseau bleu s'est séparée de la moitié de ses 7.500 employés, et plu- sieurs centaines d'autres ont claqué la porte, soulevant des inquiétudes sur la capacité du réseau à perdurer. ■

«quoi qu'il en coûte». «Il est justifié de commencer la consolidation budgétaire en 2023» , écrit le FMI dans les conclusions d'une mission d'évaluation éco- nomique de la France. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis novembre 2021

Rebond technique pour le Masi ◆ Le marché actions reprend du terrain perdu lors de la semaine dernière.

En termes de newsflow, les investis- seurs ont pris connaissance du chiffre de l’inflation à fin octobre. Bien que toujours au-dessus de 8%, l’IPC a légèrement ralenti, avec des prix à la consommation en hausse de 13,8%. Les opérateurs devront-ils voir en cette décélération un signal du début du tarissement de l’infla- tion ? Rien n’est moins sûr. Sur le volet des entreprises cotées, la saison des publications des trimestriels se déroule sur un rythme relativement lent. Marsa Maroc et Wafa Assurance ont publié un chiffre d’affaires en progres- sion de 12% chacune. Par ailleurs, Akdital, acteur privé national de la santé, vient d’obtenir le feu vert de l’AMMC pour une introduction à la Bourse de Casablanca. Cette opération d’un montant de 1,2 milliard de DH, visant à accompagner la croissance et le développement d’Akdital, sera réalisée par voie d’augmentation du capital social réservée au public à hauteur d’un mon- tant (prime d’émission incluse) de 800

MDH, et de cession au public d’actions de la société pour un montant de 400 MDH. Au terme de cette semaine soldée par une hausse de 4,51%, 11 secteurs des 23 représentés à la cote casablancaise ont terminé en hausse, 11 en baisse, alors qu'un seul secteur a été stable. Le secteur télécommunications a réa- lisé la meilleure performance (10,81%), devant les banques (6,97%) et les ser- vices de transport (6,50%). Du côté des perdants, le secteur ingé- nieries et biens d'équipement industriels (-7,40%) a accusé le plus fort repli de la semaine, suivi des sociétés de porte- feuille-holdings (-2,19%) et de l'électri- cité (-1,95%). Le volume global des échanges s'est élevé à plus de 261 MDH, réalisés sur le marché central. Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent Maroc Telecom avec un volume transactionnel de 52 MDH, Attijariwafa bank (44 MDH) et Label’ Vie (33 MDH). ◆

Par Y. Seddik

L e marché boursier a l'air d'avoir du mal à retrouver de la séré- nité, en tout cas à renouer avec quelque chose qui ressemble aux parcours qui étaient visibles auparavant, dans la période pré-covid. Tout se fait par à-coups, à la hausse comme à la baisse. Surtout à la baisse en ce qui concerne 2022, avec un Masi qui perd plus de 19% malgré la dernière reprise technique. L’indice a en effet construit son rebond cette semaine sur les plus bas de l’an- née. Chose qui lui a permis de rallier la zone de polarité des 10.800 points qui fait office actuellement de résis- tance. Aidé par un rebond technique de Maroc Telecom sur le niveau majeur de 94 DH et par la réaction positive des investisseurs sur Attijariwafa bank après ses trimestriels, il a affiché 4 séances haussières sur 4 possibles la semaine dernière.

Au terme de cette semaine soldée par une hausse de 4,51%, 11 sec- teurs des 23 représentés à la cote casablan- caise ont termi- né en hausse.

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BOURSE & FINANCES

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Professions libérales

les démarches judiciaires jusqu’à nouvel ordre. De même, le 17 novembre, il a été fait mention d’un compromis entre le Syndicat national des médecins du secteur et le gou- vernement, à l’issue d’une réu- nion tenue avec Lekjaa. L’accord prévoit le prélèvement à la source de 5% pour les personnes morales et de 10% pour les per- sonnes physiques, la possibilité d’appliquer le régime de «société civile professionnelle» pour les cabinets médicaux, un taux d’IS à 20% avec un prélèvement à la source de 5%. Mais, coup de ton- nerre ! Le lendemain, cet accord a été vivement dénoncé par dif- férents syndicats de profession- nels libéraux. La Coordination nationale des médecins du sec- teur libéral, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, la Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes du Maroc, le Syndicat professionnel national des opti- ciens du Maroc et la Fédération nationale des physiothérapeutes du Maroc déploraient ainsi «l’ap- proche discriminatoire adoptée par le ministre délégué chargé du Budget, en concluant des accords avec un interlocuteur unique sur une question cruciale qui concerne de nombreuses professions libérales». Mieux encore, lundi dernier, un grand sit-in a eu lieu devant le Parlement à Rabat pour contes- ter «la mesure injustifiée qu’est la retenue à la source ou l’aug- mentation de l’IS». Il a regroupé la Coordination syndicale des médecins généralistes du sec-

la Chambre syndicale des bio- logistes. Pour les protestataires, «ces dispositions vont impacter négativement les finances des petits cabinets, ce qui risque de dissuader les jeunes médecins d’entreprendre et les amènera à quitter le pays». Quelle réponse du gouverne- ment ? Face à la fronde des professions libérales, quelle sera la réponse du gouvernement ? Pour l’instant, l’Exécutif ne privilégie pas l’adop- tion d’une solution globale, mais plutôt de négocier avec chaque profession, étant cependant réso- lu à maintenir le prélèvement à la source. Sauf que cette approche ne fonctionne visiblement pas. Parce que c’est sur le principe même de la retenue à la source que ça coince. Les professions libérales n’en veulent point. «Nous avons décidé de mainte- nir notre mouvement de grève jusqu’à nouvel ordre. Certes, les avis sont mitigés chez les confrères quant à la façon de protester, mais dans l’ensemble, ils sont tous unanimes à reje- ter les décisions imposées. Nous n’avons pas été suffisamment impliqués dans la conception des nouvelles mesures. La justice est un secteur névralgique, il a besoin de réformes bien étudiées», nous confie Nabil Haddaji, avocat au barreau de Casablanca. «L’impôt n’a pas un rôle uni- quement fiscal en assurant des recettes pour l’Etat, mais il a aussi un rôle social et écono- mique. Il fallait préalablement lan- cer des études et des enquêtes auprès de tous les intervenants. Ce genre de mesures prises à la va-vite a des effets contrepro- ductifs» , peste-t-il. Alors que le PLF poursuit son parcours à la Chambre des conseillers, la mobilisation des professions libérales ne faiblit pas, alors que les négociations sont toujours en cours avec le gouvernement. La question est de savoir si elles réussiront à faire plier l’Exécutif concernant la rete- nue à la source. ◆

◆ Les professions libérales maintiennent la pression sur le gouverne- ment pour faire sauter la retenue à la source prévue dans le PLF 2023. ◆ Les négociations sont toujours en cours. Bouillon de colère

présence de Abdellatif Ouahbi et Fouzi Lekjaa, respective- ment ministres de la Justice et du Budget. Cet accord prévoit notamment la réduction des avances sur IR à verser par les avocats de 300 DH prévus dans le projet de Loi de Finances 2023 à 100 dirhams, selon la méthode optionnelle annoncée. En outre, la durée de l'exonération du paie- ment de l'impôt des nouveaux avocats inscrits aux barreaux est portée à cinq ans à compter de la date d'inscription. Par ailleurs, l'accord prévoit d'élargir au cercle des dossiers à caractère social l'exonération de prépaiement de l'IR. Il s'agit aussi de réduire la retenue à la source à 10% au lieu de 15% pour les avocats personnes physiques et à 5% au lieu de 10% pour les personnes morales. A la grande surprise, cet accord a finalement été rejeté par la base, après une réunion houleuse tenue le 16 novembre dans l’après-midi. Les avocats ont ainsi décidé de poursuivre leur grève, notamment le boy- cott des tribunaux et de toutes

Par D. William

L es professions libérales sont toujours très remon- tées contre le gouverne- ment. Elles disent niet à certaines dispositions fiscales contenues dans le projet de Loi de Finances 2023, notam- ment la retenue à la source. Alors que le PLF est actuelle- ment en discussion à la seconde Chambre, elles espèrent que le texte soit amendé et que le prin- cipe même de la retenue à la source soit purement et simple- ment abandonné. Ce mouvement d’humeur s’ac- compagne cependant d’une véri- table cacophonie, sur fond de dissensions internes au sein des corporations. En effet, après plu- sieurs jours de protestations et de manifestations, le bureau de l’Ordre des barreaux du Maroc avait décidé d’une suspension de la grève le mercredi 16 novembre. Laquelle faisait suite à l’accord conclu la veille suite à une ren- contre avec le chef de gouver- nement, Aziz Akhannouch, en

Ce mou- vement d’humeur s’accom- pagne d’une véritable cacophonie, sur fond de dissensions internes au sein des cor- porations.

teur privé, l’Association marocaine de cardiologie, le Syndicat national des ophtalmologistes du sec- teur privé, l’Association des cardiologues privés, le Syndicat national des endo- crinologues, nutritionnistes

C’est le principe même de la retenue à la source que les professions libé- rales rejettent.

et diabétologues, l’Association des gynécologues obstétriciens de Rabat, l’Association des rhu- matologues et orthopédistes du secteur libéral, l’Association des neurologues du secteur privé et

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Assurances

◆ Avec la généralisation de l’AMO, les assureurs s’attendent au basculement de leurs clients vers la CNSS. ◆ Aucune avancée n’a été réalisée sur la problématique du recouvrement. Les sujets qui préoccupent le secteur

Même son de cloche auprès du président par intérim de l’ACAPS, Othman Khalil El Alamy, qui a indiqué que «le risque le plus imminent est celui qui pèse sur l’assu- rance maladie à court terme, avec la généralisation de la protection sociale et le bascu- lement de la population relevant de l’article 114 de la loi AMO vers la CNSS» . Et d’expliquer que pour les intermédiaires d’as- surance, plus de 60% des com- missions de l’assurance maladie proviennent d’assurances obli- gatoires et donc à peine 40% des commissions sont issues d’assurances non obligatoires. «Cette forte dépendance aux assurances obligatoires est pour nous un facteur de risque. C’est pour vous dire que les inter- médiaires d’assurances sont appelés à sortir de leur zone de confort pour aller chercher les clients et développer les assu- rances facultatives», a insisté El Alamy. Notons que les intermé- diaires perçoivent quelque 367 MDH de commissions sur cette branche. Recouvrement : à quand une solution définitive ? Bien que les assureurs renou- vellent la grande majorité des contrats entreprises à la fin de l'exercice précédent, les paie- ments se font par tranche et certaines entreprises seront très tentées de retarder cette dépense. Le recouvrement est une véritable bête noire dans l’activité des assureurs et des intermédiaires. «S'il y a un sujet qui continue à nous préoccuper et sur lequel notre marché n'a fait aucune

avancée, c'est bien celui du recouvrement. Il n'est pas nor- mal que notre secteur, qui s'est structuré et qui s'est modernisé, reste prisonnier d'un système archaïque qui peut entrainer, dans certains cas, des situations dramatiques. Les outils moné- tiques peuvent servir à améliorer ce process et le sécuriser, aussi bien pour les assurés que pour les intermédiaires et les compa- gnies» , relève Bensalah. Il faut dire que la relation entre les intermédiaires et les assu- reurs est bien souvent altérée par la problématique des créances sur les intermédiaires. Cette pro- blématique, qui persiste depuis des années, est très consom- matrice de temps et d’effort des deux côtés. D’ailleurs, l’ACAPS compte mener deux chantiers en collaboration avec les par- ties prenantes : le premier chan- tier est relatif à l’apurement des créances dues sur les intermé- diaires, alors que le 2 ème aura pour objectif de trouver des solu- tions permettant d’éviter cette problématique de créance, ou du moins en réduire l’ampleur. «Nous vous proposons de mener ensemble une réflexion dans ce sens et étudier la pos- sibilité d'utiliser les nouvelles technologies de paiement, pour vous libérer du bon vouloir de l'assuré en termes de paie- ment, assurer la remontée du cash et recevoir la commission dans la foulée. Ce projet, qui ne pourra bien évidemment pas se construire sans l'implication de l'ACAPS, pourra porter, dans un premier temps, sur l'assurance automobile, avant d'être étendu à d'autres risques» , a suggéré Bensalah. ◆

Le recouvrement est une véritable bête noire dans l’activité des assureurs et des intermédiaires.

certitude poussent les agents économiques à renforcer leurs couvertures pour améliorer leur résilience aux risques» , a-t-il lancé. L’arsenal juridique portant sur la généralisation de l’AMO, qui sera vulgarisée à compter du 1 er décembre prochain, a été bouclé. Pour les compagnies d’assurances, la généralisation de la couverture médicale est un sujet qui préoccupe, puisque cela entraînera forcement une perte en termes de clientèle. «S'il y a un autre sujet sensible que nous devrions gérer intel- ligemment, c'est bien celui de l'assurance maladie obligatoire, qui entraînera un basculement de nos clients vers la CNSS. L'impact sera, sans aucun doute, considérable pour les entreprises d'assurances» , a noté Mohamed Hassan Bensalah, pour qui les agents et les courtiers auront également un manque à gagner non négligeable qu'il faudra com- bler par la complémentaire santé et par les assurances décès et invalidité, que «nous gagnerons à développer davantage» .

A lors que les crises s’enchaînent, le sec- teur des assurances a fait jusqu’à présent montre de résilience. En 2021, l’industrie a affiché des indicateurs satisfaisants, avec pas moins de 50 milliards de DH de primes émises et une croissance de près de 10%. «Notre secteur a été mis à rude épreuve ces dernières années, mais nous sommes parvenus à préserver notre activité. La per- formance enregistrée en 2021 témoigne de notre capacité de résilience et nous conforte dans nos efforts» , a déclaré le pré- sident de la Fédération maro- caine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR), Mohamed Hassan Bensalah, lors de la dernière rencontre avec les agents et les courtiers. Pour lui, la croissance des primes est le fruit du dynamisme dont fait preuve le secteur depuis plusieurs années, mais pas seulement. «Nous avons constaté que les facteurs d'in- Par Y. Seddik

Pour les compagnies d’assurances, la générali- sation de la couverture médicale est un sujet qui préoccupe.

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Finance participative Daama Tamwil démarre sa tournée régionale

L a caravane de «Daama Tamwil» a fait escale, jeudi dernier à Casablanca, comme première étape d’une cam- pagne de communica- tion nationale visant à présenter aux réseaux bancaires nationaux l’offre de produits de la fenêtre participative de Tamwilcom. S’adressant aux entreprises et aux par- ticuliers, les nouveaux produits partici- patifs de «Daama Tamwil» proposent des solutions diversifiées en matière de garantie de financement adaptées aux besoins de l’entrepreneuriat (Damane Dayn et Damane Moubachir), du loge- ment (Fogarim Iskane et Fogaloge Iskane) ou encore du cofinancement (Tamwil Chamal). Ainsi, les deux pro- duits d’entreprises, «Damane Dayn» et «Damane Moubachir», portent sur la garantie des financements accordée par les banques et fenêtres participa- tives en faveur des entreprises contrac- tant un financement respectivement supérieur et inférieur à 1 million de dirhams (MDH). Pour ce qui est du logement, «Fogaloge Iskane» est destiné à garantir les finan- cements accordés en faveur de la classe moyenne et des Marocains rési- dant à l'étranger (MRE) pour l’acqui- sition d’un logement ou d’un terrain, alors que son équivalent «Fogarim Iskane» s’adresse aux populations à revenus irréguliers ou modestes. Le produit «Tamwil Chamal» intervient, pour sa part, dans le cadre de la pro- motion de l'entrepreneuriat. Il est desti- né au cofinancement, avec les banques et fenêtres participatives, des petites entreprises opérant dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Par Y. Seddik ◆ Tamwilcom lance la pre- mière tournée régionale de sa Fenêtre Daama Tamwil en faveur des banques et fenêtres participatives par- tenaires.

Le DGA de Tamwilcom et responsable de la fenêtre participative «Daama Tamwil» , Abdelaziz Bounakhla, explique

que cette campagne de communica- tion nationale vise à établir le rappro- chement avec les différents acteurs de

la finance participative dans l’objectif de présenter la nouvelle gamme de produits et ses caractéristiques. ◆

POUR NE RIEN RATER DE LA BOURSE @bourse_news @boursenews www.boursenews.ma Bourse news

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◆ Après une croissance de 53,6% du chiffre d’affaires sur la période 2019-2021, le management du groupe Akdital prévoit une croissance moyenne de l’activité de 5,1% par an à horizon 2027. ◆ Un scénario qualifié de «conservateur» et qui ne tient pas compte de certains éléments susceptibles de booster encore plus la croissance. Akdital affiche une santé de fer avant son introduction en Bourse

meilleure manière les institution- nels qui sont restés plutôt sur leur faim lors de l'IPO de TGCC avec les modèles d'allocation classiques. Pour séduire ces investisseurs de toutes tailles, Akdital compte surtout sur les atouts d'un busi- ness plan que son patron Rochdi Talib et son direc- teur financier ont défendu devant la presse ce mardi 22 novembre, 24 heures après le feu vert de l'AMMC pour l’IPO, dans un exercice de com- munication où le management a su raconter une belle histoire de croissance. Celle d’un pro- fessionnel, aidé par les fonds de l’entourage pour investir dans son secteur de compétence puis, effet taille aidant, arrive à séduire un capital-investisseur qui l’aide à accélérer sa crois- sance et bien s’entourer, pour ensuite toquer à la porte des marchés afin de passer un cap. Et derrière le discours de pas- sionné et un Story Telling sédui- sant, il y a aussi des chiffres. Le chiffre d’affaires engrangé par Akdital est passé de 325 MDH en 2019 année pleine à 450 MDH rien qu’au premier semestre de cette année, grâce aux ouver- tures soutenues de cliniques sur la période. 1.000 nouveaux lits ont été rajoutés en une seule année au périmètre de Akdital. Le résultat net connait une crois- sance encore plus importante, en passant de 6 MDH en 2019

à 28 MDH au S1 2022, et l’atter- rissage est attendu à 100 MDH en fin d’année. Et cette capacité bénéficiaire profite à la fois de l’activité et du montage financier mis en place par Akdital pour optimiser les ressources. Il faut savoir que le groupe a séparé récemment l’activité immobilière de l’exploitation des murs. La construction et le développe- ment des cliniques sont faits à travers Akdital Immo, dans la laquelle le mastodonte Aradei Capital est actionnaire et assure un développement rapide des capacité litières. Ceci épargne à Akdital les charges d’amortis- sement sur les derniers projets. Une tendance qui devrait s’accé- lérer dans le futur, surtout que le groupe souhaite faire 8 nouvelles ouvertures rien qu’en 2023. Pour 2024, 4 nouveaux établisse- ments sont prévus pour porter la capacité à plus de 3.000 lits d’ici fin 2024. Outre l’expansion géographique, Akdital mise sur une diversifica- tion de l’offre. «A partir de 2023 et sur les années à venir, de nou- velles disciplines seront propo- sées par le groupe, à savoir des prestations de gériatrie, de réé- ducation fonctionnelle, d’addic- tologie, de chirurgie réparatrice ainsi que des centres de check- up. Ces nouvelles unités verront le jour à travers des unités spé- cialisées situées à Bouskoura, Taghazout et Marrakech» , indique Talib. ◆

La souscription est prévue du 29 novembre au 6 décembre au prix de 300 DH.

essentiellement de la famille du PDG Rochdi Talib, il s’engage à détenir ses titres pendant 3 ans à compter de l’IPO et ne pas descendre sous 40% du capital pendant 2 années supplémen- taires. Et pour s'assurer de la réussite de cette introduction en Bourse dans un contexte où les investis- seurs sont pour le moins frileux, le groupe de cliniques privées et son conseiller financier CFG Finance ont concocté une offre en deux tranches pour les inves- tisseurs. Une première avec un minimum de souscriptions de 3 MDH, qui sera servie au pro- rata, et une seconde, avec allo- cation par itération, à hauteur de 150 actions par souscripteur plutôt adaptée aux petits por- teurs et qui représente 41% de l'offre. Pour Younes Benjelloun, administrateur de CFG Bank, cela permettra de servir d'une

1 ,2 milliard de dirhams. Il faut remonter à 2008 et la période faste des introductions en Bourse sur le marché casablancais pour retrouver une opération d’une telle envergure. Dans le détail, le groupe sou- haite mobiliser 800 MDH pour financer sa croissance, essen- tiellement l’ouverture de nou- velles cliniques dans des villes moyennes et petites. Et le reste, soit 400 MDH, permettra d’as- surer une sortie partielle pour un fonds du capital investisseur MCP qui accompagne le groupe depuis bientôt 3 ans. MCP s’en- gage à garder le reste de sa par- ticipation, soit 10% du capital, pour un minimum de 12 mois. Quant au reste du noyau dur des actionnaires, qui détient 57,9% du capital et qui est composé Par A. Hlimi

Le manage- ment a su raconter une belle histoire de croissance.

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