FNH N° 1033 ok

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 31 Août 2021 - 8 DH - N° 1033

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Rentrée scolaire 2021/2022 Les formules d’enseignement dévoilées

Covid-19 : baisse des cas au Maroc

Il est trop tôt pour crier victoire P. 36 P. 38

Saaïd Amzazi, ministre de l'Éducation nationale

L'heure du bilan a sonné P. 32 à 35 GOUVERNEMENT EL OTMANI

Entretien avec Najib Akesbi, professeur et économiste

Reprise économique

Algérie

Finance participative

«Nous tablons sur un PIB de 4,6% en 2021»

Sciences et technologie L’histoire d’une faillite

Le cadre réglementaire s’étoffe

P. 42/43

Quelles perspectives pour l’investissement au Maroc

● Les experts de Euler et Hermès tablent sur une croissance de 4,6% en 2021 et de 3,8% en 2022. Eclairage de Selin Özyurt, Economiste senior, responsable de la région Afrique au sein de Euler Hermes. P. 40/41

P.11

Programmes électoraux

La rédaction de Finances News Hebdo compare pour vous les mesures économiques des partis politiques

Yasser Biaz, DG de l'UM6P Ventures

P. 26 à 31

P. 45

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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MARDI 31 AOÛT 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique : Vaccination en Afrique, le continent attend le bon vouloir des Occidentaux Ça se passe dans le monde : Afghanistan, l’impossible nation

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C’ est un contexte particulier que nous vivons ces dernières semaines du mois d’août avec le voisin algérien. Ce pays manifeste invraisemblablement des symptômes de convul- sions avec effets indésirables et irrationnels. Rappelons les faits. Le 20 août, une partie de la Kabylie a pris feu, une catastrophe bien naturelle qui s’est déclenchée dans moult régions de la planète à cause des vents et de la chaleur. L’Algérie manque malheureu- sement d’équipements et de matériels modernes pour faire face à cet aléa climatique. Le pays ne dispose que de très peu d’infrastructures malgré ses ressources en hydrocarbures. L’Algérie a eu du mal à atteindre (et éteindre) les régions incendiées afin de protéger une population encerclée par les feux. Le pouvoir de ce pays voisin, et comme à l’accoutumée, va jeter la pierre sur le balcon du Royaume. Car il faut bien trouver un bouc émissaire pour détourner l’attention du peuple algérien et justifier la perte de 86 vies humaines. Arrêtons-nous sur cette étape : la réaction du Roi du Maroc dans l’immé- diat fut d’assister son voisin en proposant des canadairs et du matériel pour secourir la région ravagée. Le 24 août, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré en grande pompe que «l’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d’actions hostiles du Royaume à l’égard de son pays». Actions hostiles, mais de quoi parle-t-on ? Le Maroc n’a-t-il pas soutenu historiquement la résistance algérienne pendant un siècle ? Le Maroc n’a-t-il pas tendu la main à ce pays à plusieurs reprises pour reconstruire un vrai grand Maghreb ? Le Maroc n’a-t-il pas proposé des aides logistiques pour combattre le feu qui a ravagé une partie de l’Algérie ? Et la liste est longue (voir pages 42/43) On voit clairement que l’hostilité du Maroc envers l’Algérie a une autre définition dans la logique du pouvoir algérien ! L’hostilité dans le langage de la diplomatie algérienne, c’est le chemin fait par son Roi, sage, visionnaire, un Roi qui gère son pays avec raison et diplomatie et un peuple engagé dans la démocratie. L’Algérie est frustrée et prise de court par la vitesse avec laquelle les États-Unis et Israël ont reconnu la marocanité de nos provinces du Sud, une reconnaissance justifiée par l’histoire et par le leadership marocain. Les zones sombres dans lesquelles baigne le pays voisin sur le plan éco- nomique et social, en dépit des ressources naturelles dont il dispose, ne peuvent continuer à leurrer un peuple qui se soulèvera un jour ou l’autre pour réécrire l’histoire et exiger la réédition des comptes. D’ici là, le cercle fermé et déboussolé du pouvoir algérien poursuivra son acharnement et sa malveillance à l’encontre du Maroc qui avance dans la confiance. u LA CONVULSION DE LA DIPLOMATIE ALGÉRIENNE Algérie Par Fatima Ouriaghli Editorial

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> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Le Masi retrouve de l’élan dans un marché peu animé Loi des Finances 2022 : Vers un budget serré ! Finance participative : Le cadre réglementaire s’étoffe Marché des capitaux : Quelles perspectives pour les taux ? OPCVM : 2.000 nouveaux investisseurs séduits malgré la crise Risques climatiques : Bank Al-Maghrib prend le lead Placements : L’épargne des Marocains défie la crise sanitaire

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> Economie

Programmes électoraux : Les mesures économiques dominent Engagements des partis : Qu’en est-il de la mobilisa- tion des ressources budgétaires ? Entretien avec Mohamed Amrani : Programmes légis- latifs 2021, les partis ont placé la barre très haut Gouvernement El Otmani : L'heure du bilan a sonné Aide aux entreprises : Un bilan gouvernemental mitigé Entretien avec Najib Akesbi : Bilan économique, «Les citoyens ont le droit de juger les réalisations gouver- nementales » Rentrée scolaire : Les formules d’enseignement dévoilées Logistique/ Port de Casablanca : Nouvelle procédure pour les marchandises en souffrance Covid-19 : baisse des cas, Il est trop tôt pour crier victoire Covid-19 / Reprise : L’économie nationale subit l’im- pact des variants Entretien avec Selin Özyurt : Reprise économique, «Nous tablons sur un PIB de 4,6% en 2021»

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> Politique Algérie : L’histoire d’une faillite 42

> L'univers des TPME

> Focus Agricole Génération Green : La stratégie doit combler les limites du PMV 46 > Tribune libre Ce patriotisme qui nous manque 47 > Culture Festival : De l’art, sinon nous suffoquons 48 Emergence d’une licorne marocaine : Ces prérequis cruciaux qui font défaut Sciences et technologie : Quelles perspectives pour l’investisse- ment au Maroc 44 45 > Développement durable Feux de forêts au Maroc : Les leçons à tirer pour l’avenir 50

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L a tendance globale des prix de la location marque une baisse au second trimestre 2021. En effet, selon les données publiées par le «Tensiomètre locatif» de Mubawab, un appartement vide se loue en moyenne à 7.300 DH par mois au Maroc, en baisse de -3% en glissement trimestriel. Les appartements meublés se louent, quant à eux, en moyenne à 8.300 DH par mois, en hausse de 2%. S’agissant des prix des villas vides en location, ceux-ci marquent une baisse de -0,5%, entre le premier et second trimestre de l’année en cours, pour un montant de 22.700 DH en moyenne. Ceux des villas meublées restent pour, leur part, stables, et se louent au prix de 23.800 DH en moyenne. ■ Immobilier : Les prix de location s’orientent à la baisse

Élections 2021

Consommation de drogues

Le ministère de l’Intérieur dévoile le détail des candidatures D ans le cadre des prochaines élec- tions législatives,

La société civile se mobilise pour la prévention des overdoses

A l’occasion de la Journée mondiale de la prévention des surdoses, l’Association de lutte contre le Sida (ALCS), l’Association nationale de réduction des risques des drogues (RDR Maroc) et l’Association Hasnouna pour le soutien aux usagers de drogues (AHSud) se mobilisent pour lutter contre ce fléau. En partenariat avec le ministère de la Santé, cette action se dessine dans la lignée de leurs programmes, à savoir : la réduction des risques d’infection par le VIH et le VHC chez les usagers de drogues, le plaidoyer pour le respect des droits de ces derniers et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à leur encontre. L’usage de drogues cause chaque année près d’un demi-million de décès dans le S elon une source bien informée, l’Agence nationale de la conserva- tion foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) acceptera des notaires la signature électronique des dos- siers d’inscriptions et d’enregistrements, et ce à partir du 15 septembre prochain. Selon la même source, l’installation des outils informatiques, notamment du logi- ciel qui permettrait l’échange de données et l’acceptation des signatures électro- niques entre l’ANCFCC et les notaires, est en cours de mise en place auprès de ces derniers. Cette nouveauté vise à fluidifier et faciliter

monde, dont plus de 70% sont liés à la consommation d’opiacés et plus de 30% sont dus aux overdoses. La situation nationale ne peut qu’être le reflet a minima de ce constat mondial, en l’absence de statistiques exactes. En effet, si les équipes de proximité ont recensé une augmentation du nombre de décès par overdoses sur le terrain, le ministère de la Santé n’a pas encore développé de mécanismes de suivi, en particulier dans les régions du Nord du Royaume. En ce 31 août 2021, les trois associations thématiques se joignent aux familles et aux proches de celles et ceux qui sont décédés à la suite d’overdoses pour exprimer l’immense affliction face à ces décès qui auraient pu être évités. ■

communales, préfecto- rales et régionales, pré- vues le 8 septembre 2021, le ministère de l’Intérieur a dévoilé le détail des candi-

datures. Il en ressort que l’opération de dépôt des candidats, close le 25 août 2021, a connu un fort engouement de la part des citoyens et des citoyennes, et la participation de 31 partis politiques. Le nombre de listes présentées au niveau national pour les circonscriptions électorales, locales et régionales a atteint 1.704. Les listes locales s’élèvent à 1.472 regroupant 5.046 candidats contre 4.742 en 2016. Pour les circonscriptions régionales, le nombre de candidatures s’établit à 1.769. Les candidatures féminines, quant à elles, se sont chiffrées à 2.329, soit un taux de 34,17% dont 1.567 pour les circons- criptions électorales régionales et 762 dans les circonscrip- tions locales. ■

L’ANCFCC adopte la signature électronique pour les notaires

l’échange de données entre l’Agence et les notaires, et permettre aussi une meilleure traçabilité des dossiers. ■

58.400.433 C’est le nombre d’opérations de paiement durant les 7 premiers mois de l’année 2021, pour 22.331.900.326 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +38,0% en nombre et +31,7% en montant par rapport à la même période de 2020.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Vaccination en Afrique Le continent attend le bon vouloir des Occidentaux

une baisse notable en termes de cas déclarés. À titre d’exemple, l’Afrique du Sud qui reste toujours en tête, dénombre 11.760 cas, le Maroc 6.420 cas, la Tunisie 2.540, la Libye 1.605 et l’Éthiopie avec 1.283 cas. Dans cette bat- terie de chiffres, il faut souligner qu’un pays comme la Tunisie demeure une région à haut risque puisqu’elle a officiellement enregistré près de 550.000 cas au total avec près de 18.000 morts pour 12 mil- lions d’habitants. Une situation inquiétante Outre la Tunisie, les chiffres sont aussi inquiétants en Égypte qui compte plus de 283.813, au Rwanda, qui a décidé de reconfi- ner sa population, au Kenya, en Érythrée ou encore en RDC où les autorités ont indiqué, début juillet 2021, que le nombre de cas actifs depuis les cinq der- nières semaines est passé de 2.000 à plus de 10.000. Il y a aussi les cas de l’Ouganda, de la Namibie et de la Zambie qui ont dépassé le cap des 2.000 décès. Ce qu’il faut aussi retenir, c’est que jusqu’à fin août 2021, le variant Delta a été détecté dans 21 pays africains. Dans des régions désertiques comme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, les autorités sanitaires affirment que la situation est plutôt stable pour le moment à l’exception du Liberia, de la Sierra Leone et du Sénégal où la tendance est à l’aggravation avec un total de plus de 55.000 cas de conta- minations. Sous cette chape de plomb qui s’abat sur tout le conti- nent africain, il y a tout de même quelques signes de soulagement. Dans ce sens, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont annoncé qu'ils réaliseront dès 2022 l'étape

finale de la production de leur vaccin contre la Covid-19 au Cap, en Afrique du Sud, pour doter largement le continent africain. Objectif : fournir jusqu'à 100 mil- lions de doses par an «exclusive- ment» aux 55 pays « membres de l'Union africaine ». Sans oublier l’apport considérable du Maroc qui va mettre sur pied un vaccin, 100% marocain, destiné égale- ment aux pays africains. Un pro- jet ambitieux qui « a pour objet la production dans notre pays du vaccin anti-Covid, ainsi que d’autres vaccins cl é s, de manière à promouvoir l’autosuffisance du Royaume et d’en faire une plateforme de biotechnologie de premier plan à l’échelle du conti- nent africain et du monde dans le domaine de l’industrie du «fill & finish », peut-on lire dans un communiqué officiel des autorités marocaines en juillet 2021. En attendant la finalisation de ce vaste projet, il faut préciser qu’à la date du 25 août 2021, plus de 5 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont la majorité dans les pays riches. L’OMS continue, malgré tous les retards, à nourrir « tou- jours l’espoir que 10% des per- sonnes en Afrique puissent être vaccinées d’ici la fin du mois de septembre ». Le continent africain table sur quelque 117 millions de doses qui doivent arriver en septembre 2021, mais que pas moins de 34 millions de doses supplémentaires seront néces- saires pour atteindre cet objectif de vacciner les 10% visés. Un vaste chantier dont les contours restent flous puisque les pays riches privilégient d’abord leurs populations en envoyant sporadi- quement des miettes à l’Afrique, livrée à elle-même et attendant le bon vouloir des Occidentaux. ◆

Le Maroc va mettre sur pied un vaccin, 100% marocain, des- tiné également aux pays africains.

le virus continue de tuer dans une vingtaine d’autres pays, très touchés par les vagues succes- sives de la Covid et ses variants, manquant de moyens financiers et humains, manquant de logis- tique et d’organisation, des pays qui attendent des aides interna- tionales qui arrivent au compte- goutte. Le tout avec une vacci- nation qui peine à atteindre les 5% de la population dans de nombreux pays, malgré les décla- rations des pays riches qui ont promis une quantité de doses de 2 milliards à la fin de l’année 2021. A ceci s’ajoutent le scepticisme et la réticence des populations aux vaccins. D’où les courbes ascen- dantes des chiffres avec des pics dans certains pays comme l’Afrique du Sud avec plus de 300 décès par jour, suivie par la Tunisie (102), par le Maroc (95), par le Kenya (33) et l’Algérie (28). À ce jour, avec plus de 7.700.000 cas de contaminations, avec pas moins de 191.000 Africains qui sont décédés, la bonne nouvelle est que les pays les plus touchés enregistrent, durant les deux der- nières semaines du mois d’août,

L es quatre coins de la planète ne sont pas tous logés à la même enseigne face à la pan- démie du coronavirus, qui frappe le monde depuis jan- vier 2020, avec plus de 200 mil- lions de cas et presque 5 millions de morts. Si l’Amérique du Nord compte le plus grand nombre de victimes, suivie de l’Europe et de pays comme l’Inde, le Brésil ou encore la Russie, le continent afri- cain semble mieux gérer la crise sanitaire et humaine, à l’excep- tion de l’Afrique du Sud, de la Tunisie, du Maroc et de l’Égypte, qui tiennent les premiers rangs à l’échelle continentale en termes de contaminations. Aujourd’hui, quand on parcourt toutes les données disponibles sur l’Afrique, nous nous rendons compte que la troisième vague de contamination à la Covid-19 a commencé à ralentir en Afrique du Sud, durant cet été, un pays, il faut le préciser, qui totalise à, lui seul, 37% des contaminations à l’échelle du continent. Mais Par Abdelhak Najib Écrivain-journaliste

La vaccina- tion peine à atteindre les 5% de la population dans de nom- breux pays africains.

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Afghanistan L’impossible nation M aintenant que les Talibans ont pris le pou- voir et se sont instal- lés dans le pays, avec une vision à long terme, Par Abdelhak Najib Écrivain-journaliste

cenaires, grâce au trafic de drogues où l’opium sert d’économie souterraine. Sans oublier le très juteux commerce illicite d’émeraude, source principale d’inimitiés séculaires entre zones tri- bales pachtoune, hazara, tadjike, ouz- bek, judéo-afghane et d’autres mino- rités qui évoluent dans le sillage des grandes familles comme vassaux dont le poids, en cas d’alliance pour trouver la clef à la constitution d’un gouverne- ment, s’avère conséquent. Dans toute cette mosaïque, aucun régime ne peut tenir sans une main de fer capable de jouer aux équili- bristes pour maintenir un semblant d’unité nationale sujette à caution. En ce sens que la majorité doit, coûte que coûte, être assurée par une tribu sun- nite et majoritaire, soit les Pachtounes, soit les Hazaras, avec le concours des autres sous-groupes qui monnayent à la dure leur soutien à une partie ou à l’autre. C’est pour cette raison que l’équation afghane semble inextricable et accouche constamment de nouvelles confusions qui rendent les projections dans le futur aléatoires. Aujourd’hui, après l’invasion presque intégrale du territoire afghan par les forces talibanes, rien ne garantit la sta- bilité dans ce pays, à plus forte raison à cause de la majorité pachtoune au sein de la commanderie talibane. Ce qui pose un véritable problème de gestion des régions, où il est impératif que le commandant en chef soit issu de la tribu dont il assure la gouvernance. A ceci s’ajoutent les dissensions gran-

dissantes au sein des différents clans talibans qui ne s’entendent pas encore sur quel régime mettre sur pied : est-ce un Califat avec la charia en guise des lois et des règles ou un Émirat, avec un conseil de consultation, qui n’aboutit jamais qu’aux crises et aux bras de fer interminables finissant dans des bains de sang. Kaboul, capitale d'une nation isla- mique Ce qu’il faut aussi retenir dans le nou- veau chapitre afghan qui est en passe de s’écrire par une autre forme d’ap- proche politique, nourrie aux ratages du passé et profitant de la faiblesse de certaines tribus qui ont été laminées par les forces occidentales durant la dernière guerre de 20 ans, c’est que l’unique langage en vigueur reste la vio- lence dans toutes ses manifestations. Autrement dit, les Talibans veulent aujourd’hui faire de Kaboul, la capitale d’une nation islamique, sunnite obli- gatoirement, fondée sur une gestion politique et économique pragmatique adossée à des contrats licites ou illicites passés et actés avec la Chine, l’Inde, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique pour l’exploitation des terres rares très demandées par la technologie mon- diale. Ce qui assure aux Talibans une manne financière qui les dispense de recourir au terrorisme et aux rapts et autres kidnappings pour remplir les caisses de l’Émirat. Nous sommes là face à une vision toute nouvelle qui a surpris les Occidentaux qui ont pensé que l’arrivée des Talibans, encore une fois, aux commandes allait se dérouler selon les mêmes termes comme au temps d’Oussama Ben Laden et du Mollah Omar. Non, loin de là. La donne a changé et les chefs talibans se sont adaptés aux exigences de la Realpolitik telle qu’elle doit être négociée avec les grandes puissances, selon certains termes, pour garder un semblant d’entente repoussant le conflit et les bras de fer. Nous l’avons bien vérifié, encore une fois, l’Occi-

dent fait preuve d’une grande naïveté et immaturité pensant que Talibans riment avec Al Qaïda ou Daech. Au contraire, aujourd’hui, les Talibans veulent faire du négoce. Ils veulent vendre des matières premières. Ils veulent s’enrichir. Ils veulent installer dans la durée un Etat nation viable, avec des accords politiques et écono- miques ouverts avec les partenaires qui le souhaitent. Dans cette optique, les chefs talibans assurent la communauté internationale qu’il n’y aura pas de représailles, pas plus qu’aucune ven- geance ne sera tolérée. Les dirigeants de Kaboul affirment qu’ils veulent ins- taurer une autre manière de gouverner, dans la paix et la stabilité, mais selon leurs lois et leurs idéologies religieuses et politiques appelant leurs partenaires potentiels à respecter leurs traditions et leur différence. Dans la même ligne de conduite, les Talibans ont rassuré les Occidentaux et les Nations unies que les femmes ne seront pas mal traitées, que les femmes ayant un travail vont continuer à l’exercer, que les écoles font ouvrir leurs portes, qu’aucune stig- matisation des femmes n’est envisa- gée, toujours dans le respect des droits humains et en parfaite adéquation et concordance avec les us et coutumes du pays. Toutes ces promesses sont bien belles, mais l’Histoire de ce pays et surtout des Talibans nous a appris qu’en termes de rapports aux femmes, les dérives et les travers sont à prendre au sérieux. Tout comme il faut être réaliste et penser, à juste raison, que la loi du Talion fera, tôt ou tard, son entrée en jeu sur la scène des équi- libres politiques et tribaux dans tout le pays. Car, à moins d’un miracle, ni les Talibans ne sont capables de concep- tualiser un Etat moderne et rationnel, ni les Occidentaux ne peuvent laisser les tribus s’arranger entre elles, à la recherche d’un équilibre des forces, sans intervenir, ni manipuler une partie contre l’autre. C’est là tout le pari pour l’Afghanistan de demain : se construire dans la durée, en paix, sans ingérence étrangère. ◆

maintenant que les attentats occupent les devants de la scène, maintenant que les morts et les blessés se chiffrent par dizaines au lendemain du départ des grandes puissances, maintenant que Joe Biden, le Président des USA, promet des représailles et de faire payer cher les auteurs des attaques cau- sant la mort des soldats américains, quelles sont les configurations qu’im- plique cette mainmise des talibans sur l’Afghanistan ? Et quelles projections pouvons-nous faire dans l’avenir d’une nation qui n’a connu que la guerre, vivant au rythme des conflits armés à répétition, entre tribus rivales et guerres larvées avec l’ex-URSS et l’armée amé- ricaine, pendant plus de 40 ans, sans interruption ? Quand nous mettons tous les éléments d’analyse en perspective, nous réali- sons, sans l’ombre d’une hésitation, que le chaos fait partie de l’Histoire des Afghans. D’un Royaume, il passe par l’Émirat, par le Califat, par la république communiste, par des gouvernements de coalition sans base d’entente ins- crite dans la durée. Le tout sous le sceau du spectre de la guerre civile qui alimente les seigneurs de guerre, qui s’enrichissent en jouant aux mer-

Quand nous mettons tous les éléments d’analyse en perspective, nous réali- sons, sans l’ombre d’une hésitation, que le chaos fait partie de l’Histoire des Afghans.

L’Occident fait preuve d’une grande naïveté et immaturité pensant que Talibans riment avec Al Qaïda ou Daech.

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis septembre 2020

Le Masi retrouve de l’élan dans un marché peu animé ◆ La torpeur estivale n’a pas eu raison du marché actions qui s’installe sur des hauts de mai 2018.

effet le dos rond à la détérioration de la situation épidémiologique avec notam- ment la hausse fulgurante des décès enregistrée dans les premières semaines du mois. Mais en face la vaccination de la population s'accélère grâce à la régula- rité des approvisionnements en vaccins, laissant espérer l'atteinte de l'immunité collective plus tôt que prévu. Par ailleurs, les quelques résultats tom- bés durant cette période n’ont pas appor- té d’entrain à la cote alors qu’une bonne partie des émetteurs (y compris certaines grandes capitalisations) étaient attendus jusqu’à la deadline. Passée cette période de publications, les investisseurs auront un premier aperçu sur le niveau de reprise enregistré par les entreprises cotées. Comportement du marché sur la semaine La Bourse de Casablanca a clôturé la période allant du 23 au 27 août 2021 sur une hausse 1,41% à 12.784 points. Sur

le plan sectoriel, 20 indices ont clôturé en hausse, tandis que quatre autres ont affiché grise mine. Ainsi, le secteur de la «Sylviculture et papier» s'est envolé de 6,74%, devançant les «Distributeurs» (4,59%), les «Matériels, logiciels et services informatiques» (2,86%) et l'«Électricité» (2,5%). Le volume global des échanges de la période a atteint plus de 374,166 MDH et la capitalisation a dépassé les 656 Mds de DH. Attijariwafa bank a été l'ins- trument le plus actif avec 57,013 MDH, soit 15,35% du volume d'échanges, devant Maroc Telecom (9,03%) et Salafin (9,02%). Durant cette période, les meil- leures performances hebdomadaires ont été l'œuvre de S2M (10,52%), M2M Group (8,2%), Promopharm (8,11%) et Med Paper (6,74 %). Les plus fortes baisses ont été accu- sées par Zellidja (7,74%), SNEP (7,39%), Sothema (5,53%) et Réalisations méca- niques (3,75%). ◆

Par Y. Seddik

L es séances du mois d’août ont défilé dans le plus grand calme en l'absence de nouvelles de taille sur le front macro et micro- économique. Ceci avec une moyenne quotidienne de volumes de 50,4 MDH mais accompagnés de quelques pics de volatilité. En effet, l'expression «la Bourse est au beau fixe» a pris tout son sens durant ce mois alors que le Masi reste sur un haut de mai 2018, avec une performance men- suelle de près de 4%. Cette exubérance n'a pourtant rien d'illogique. L'économie retrouve plus ou moins sa pleine vitesse de croisière progressant de 12,6% au deuxième trimestre, les taux sont toujours bas et les entreprises publient de bons résultats. Reste la question du virus, qui divise encore les spécialistes, mais qui n'a pas, pour le moment, entamé le moral des investisseurs. Le marché a fait en

L'économie retrouve plus ou moins sa pleine vitesse de croi- sière progres- sant de 12,6% au T2, les taux sont toujours bas et les entreprises publient de bons résultats.

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BOURSE & FINANCES

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Loi des Finances 2022

◆ La croissance devrait se normaliser en 2022 après un fort rattrapage en 2021. ◆ Les ministères appelés à faire l'impasse sur les dépenses non prioritaires. Vers un budget serré !

lement question d'améliorer les recettes de l'Etat grâce à un élargissement de l'as- siette fiscale ou encore à la poursuite de la réforme de la Caisse de compensation. Les dépenses d'investissements doivent, elles, être justi- fiées et seront encadrées. Reste à savoir si le gouver- nement actuel, mené par le PJD, sera là pour défendre ce projet de budget en octobre, un mois après les élections législatives. Réforme du secteur public La lettre de cadrage met éga- lement l'accent sur la finali- sation et l’accélération des grands chantiers de la réforme de l’Administration, qui s’arti- culent, notamment, autour de la bonne gouvernance, la simplification des procédures, la digitalisation et l’activation de la charte de la déconcen- tration administrative. Sur ce volet, il est également ques- tion de la poursuite du chan- tier de la simplification des procédures administratives et la généralisation de l’adminis- tration numérique. Le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, a déjà enta-

mé le travail sur ce chantier majeur. Place désormais à l’application. Généralisation de la protection sociale L’autre chantier majeur sur lequel le Maroc a pris des engagements et sur lequel le Roi s'est prononcé est la généralisation de la protec- tion sociale. Le prochain gou- vernement devra procéder au lancement de la deuxième phase de la généralisation de l’Assurance maladie obli- gatoire (AMO) aux catégo- ries vulnérables bénéficiant actuellement du Ramed. Pour se faire, la lettre de cadrage insiste sur la mise en place d'un cadre propice à la géné- ralisation des allocations fami- liales à partir de 2023, à travers l’accélération de l’activation du registre social unifié ainsi que la réforme progressive du système de compensation. En parallèle, il est demandé dans ce document signé par le Chef du gouvernement de démarrer la mise en œuvre de la réforme du système de retraite, dans le cadre d’une approche partici- pative impliquant les différents acteurs. ◆

Le Chef du gouver- nement exhorte les différents départe- ments à privilégier les financements innovants.

des ressources humaines... La lettre de cadrage du PLF 2022 nous donne le ton et un avant- goût sur une année budgétaire qui sera encore marquée par les conséquences de la crise sanitaire sur les caisses de l'Etat. Le gouvernement sor- tant s'attend en effet à une croissance limitée du PIB à 3,2% avec l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne et une récolte de 70 millions de quintaux. Quant aux priorités de la pro- chaine année budgétaire, elles restent les mêmes : relancer l'économie post-Covid, pour- suivre le chantier de la couver- ture sociale, mettre à niveau les compétences humaines et dérouler la réforme des éta- blissements et entreprises publics (EEP). Le Chef du gouvernement exhorte, par ailleurs, les diffé- rents départements à prendre en compte dans leurs propo- sitions les financements inno- vants basés sur les partena- riats publics-privés. Il est éga-

A près une année 2021 sur un nuage, profitant d'un effet de base favorable et de la bonne cam- pagne agricole, la croissance devrait se normaliser en 2022. C'est du moins ce que projette le gouvernement El Otmani. Le déficit budgétaire devrait, lui, continuer à subir un «Covid Long» , ce qui a poussé le Chef du gouvernement à demander aux différents départements ministériels, dans la lettre de cadrage de la Loi de Finances 2022, de se concentrer sur les dépenses essentielles. Serrez-vous la ceinture Le mot d'ordre est la réduc- tion des dépenses. Pas de nouveaux sièges sociaux, pas d'acquisition de véhicules de fonction, concentration des investissements sur les pro- jets déjà lancés ou encore limitation des recrutements en privilégiant le redéploiement Par A. Hlimi

Les nouvelles dépenses d'investis- sements doivent, elles, être justifiées et seront encadrées.

Un intérêt particulier devra être accordé par la classe poli- tique à la mise en œuvre de la loi-cadre sur la réforme de la fiscalité afind’asseoir la justice fiscale, garantir l’équité et mobiliser les ressources fiscales pour financer les poli- tiques publiques. Un sujet qui est fortement revenu sur le devant de la scène pendant la crise sanitaire et qui néces- site du courage politique...A bon entendeur ! Fiscalité : Il faut mener le combat !

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Finance participative Le cadre réglementaire s’étoffe

Bittamlik». Il a également approuvé la documentation contractuelle relative au «Nantissement des dépôts d’inves- tissement» et a labellisé l’offre de pro- duits participatifs de la fenêtre «Sanad Tamwil» de la CCG. Rappelons que cette offre de garantie permet de sou- tenir le financement participatif des besoins des TPME et de contribuer au financement du logement des ménages à revenus faibles et irrégu- liers ainsi que des ménages relevant de la classe moyenne. Par ailleurs, le CSO a labellisé, à la demande de BAM, la structuration pour la mise en place de lignes de refi- nancement par la Banque centrale afin de soutenir les banques et fenêtres participatives. Ladite structuration prévoit l’acceptation par BAM, en tant que collatéral éligible, des placements en Wakala Bil Istithmar effectués par les banques conventionnelles auprès des banques participatives. ◆

◆ Le Conseil supérieur des Ouléma et Bank Al-Maghrib ont mené en 2020 plusieurs chantiers structurants pour faciliter le développement de la finance participative au Maroc. Tour d’horizon.

liquidité des banques participatives afin de leur introduire l’obligation de respecter un ratio de liquidité de mini- mum 100%, selon des dispositions transitoires étalées sur une période de 3 ans. Conjointement avec les acteurs ban- caires, la Banque centrale a aussi poursuivi cette année les travaux pour faciliter la préparation des docu- ments à soumettre à la labellisation du Conseil supérieur des Ouléma (CSO). Elle a échangé également avec le

Comité Charia de la finance participa- tive pour répondre aux questions des experts et des Ouléma dans le cadre de leur instruction des demandes de labellisation fournies par le marché et Bank Al-Maghrib. Le CSO à pied d’œuvre L’année n’a pas été de tout repos pour le CSO également. Celui-ci a labellisé la documentation contrac- tuelle relative aux produits partici- patifs «Salam» et «Ijara Mountahiya

M algré une année 2020 tumultuleuse sur fond de crise sanitaire, Bank Al-Maghrib a poursuivi ses activités d’accom- pagnement pour le développement de l’industrie de la finance participative et pour compléter le cadre réglementaire y afférent. BAM a, en effet, finalisé l’amendement de la circulaire relative au ratio de Par Y. Seddik

COMMUNIQUE DES INDICATEURS TRIMESTRIELS D’AGMA S.A. (2 ème TRIMESTRE 2021)

Indicateurs du deuxième trimestre 2021 :

EVOLUTION %

T2 2020

MDH

T2 2021

Chiffre d'affaires social HT

42,5

44,5

4,6%

Indicateurs cumulés au 30/06/2021 :

EVOLUTION %

Au 30/06/20

Au 30/06/21

MDH

Chiffre d'affaires social HT

68,3

72,6

6,4%

Investissements au 30/06/2021 :

EVOLUTION %

Au 30/06/20

Inves ssements TTC MDH

Au 30/06/21

0,8

0,2

-73,5%

En MDH

Le chiffre d’affaires social du deuxième trimestre 2021, a progressé de 4,6% par rapport à la même période de l’exercice écoulé en s’établissant à 44,5 MDH versus 42,5 MDH.

44,5

+4,6%

42,5

En MDH

T2 2021

T2 2020

Le chiffre d’affaires social cumulé au 30/06/2021 s’est hissé au niveau de 72,6 MDH contre 68,3 MDH un an plus tôt, soit une croissance de 6,4% (+4,3 MDH) qui s’explique, d’une part, par un bon renouvellement au 01/01/2021 et, d’autre part, par l’augmentation des primes des contrats en portefeuille.

72,6

+6,4%

68,3

30/06/21

30/06/20

Le chiffre d’affaires consolidé au 30/06/2021 s’élève à 72,6 MDH ; il est égal au chiffre d’affaires social car celui de la filiale, objet de la consolidation, représente la charge comptabilisée chez AGMA SA (opération intra-groupe). Les investissements comptabilisés au 30/06/2021 s’élèvent à 0,2 MDH et concernent, principalement,

l’acquisition de matériel informatique. AGMA n’a pas d’endettement financier.

Mohamed Hassan BENCHEKROUN h.benchekroun@agma.co.ma Relation presse : Maha KHSSASSI m.khssassi@agma.co.ma

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Marché des capitaux Quelles perspectives pour les taux ? S ur le marché primaire de la dette, la demande élevée des investisseurs, essen- tiellement concentrée sur le court terme, a permis aux taux obligataires de rester glo- Par A. Hlimi ◆ Les taux des bons du Trésor devraient poursuivre leur tendance de fond globalement stable. balement bas durant le deuxième trimestre. Et ce, malgré quelques tensions passagères du fait que le Trésor a décidé de lever plus que les besoins annoncés pour les mois d'avril et juin, provoquant des réactions mécaniques des taux. Un constat qui se confirme sur le marché

Le marché obliga- taire a connu un été plutôt calme et sans tensions.

secondaire où le deuxième trimestre a été caractérisé par un essouffle- ment de la tendance baissière des taux, enregistrée lors du premier tri- mestre de l’année, engendrant une légère volatilité sur toutes les matu- rités. Twin Capital Gestion explique ce phénomène par la hausse des besoins du financement du Trésor, puisés essentiellement sur le marché local jusqu’à présent, et des niveaux historiquement bas atteints des ren- dements obligataires. Les besoins du Trésor seraient de 49 Mds de dirhams jusqu'à la fin de l'année La société de gestion estime qu'en prenant en considération le montant des tombées prévues pour l’année 2021 et l’hypothèse d’un finan- cement extérieur net de 31 Mds, ainsi que les levées brutes réalisées jusqu'au 30/06/2021, le Trésor aurait besoin de lever un montant de 49 Mds de dirhams sur le restant de l’année 2021, soit des levées men- suelles brutes autour de 8 Mds en moyenne. Ces besoins sont quali- fiés de «relativement soutenables» par le gérant d'actifs, qui anticipe même un potentiel léger allègement en fonction du sort de l’opération de l’emprunt national prévue durant le 4 ème trimestre 2021 et/ou de la mobi- lisation d’un financement extérieur beaucoup plus important que celui prévu par la LF 2021. Où vont les taux ? Si l'on tient compte de plusieurs éléments, notamment d’un contexte de reprise de la croissance écono- mique en 2021, d’une inflation tou-

jours sous contrôle et d'une reprise de la demande, d’un besoin de financement résiduel du Trésor sur le reste de l’année d'une moyenne de 8 Mds de dirhams par mois, ou encore des niveaux très bas et de la faible marge de manœuvre de Bank Al-Maghrib sur le taux directeur, alors Twin Capital Gestion estime que «les taux des Bons du Trésor devraient poursuivre leur tendance de fond globalement stable, mais avec une orientation haussière de la volatilité engendrant une légère cor- rection à la hausse durant T3-2021» . Cette tendance devrait s’estomper dès la fin de la période estivale. La tendance des taux en T3-21 serait due à une relative tension sur le cash pendant la période estivale et au manque de visibilité sur le timing de sortie du Trésor à l’international. Ainsi, la volatilité sur la courbe des taux devrait se situer entre 5 et 10 pbs. Attention tout de même, prévient l'Asset Manager. Car, «des risques de non réalisation de notre scénario en T3-2021 pourraient apparaître en cas d’une réapparition de signes d’aggravation de la situation de la pandémie malgré le bon déroule- ment de la campagne de vaccina- tion, d’un retard au niveau de la sortie du Trésor à l’international, de la non réalisation des opérations de privatisation et de financements innovants prévus dans la LF 2021». Dans ce contexte, le scénario d’une correction haussière confirmée des taux deviendrait de plus en plus probable sur le reste de l’année tant que les risques cités ci-dessus res- teraient non maîtrisés. ◆

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OPCVM

2.000 nouveaux investisseurs séduits malgré la crise

◆ Forte collecte des OPCVM en dépit de la crise sanitaire. ◆ Le secteur attend une refonte réglementaire pour atteindre son plein potentiel.

la cinquième année consécutive, en 2020. Cette augmentation provient

d’une évolution contrastée selon les catégories avec des hausses concernant la catégorie des per- sonnes morales résidentes ainsi que la catégorie des personnes

En dépit de la crise, 28 fonds ont été lancés en 2020.

physiques résidentes, soit respecti- vement + 4% et + 2%. Tandis que le nombre de personnes physiques et morales non résidentes s’est établi en baisse en 1%. Des fonds continuent d'être lan- cés malgré la crise Concernant la dynamique de créa- tion des fonds, 138 OPCVM ont été créés au cours des sept dernières années dont près de la moitié sont des fonds obligataires avec 68 fonds créés, suivis des fonds diversifiés et monétaires avec respectivement 41 et 18 fonds créés. Les fonds actions arrivent en dernier avec 11 fonds créés durant la période allant de 2014 à 2020. En dépit du contexte de crise, la dynamique de création des fonds s’est poursuivie en 2020 avec 28 fonds créés. Une tendance vers les fonds obligataires a été observée. En effet, sur un total de 28 fonds créés, presque les deux tiers, soit 18 fonds, concernent la catégorie Obligataires. Le reste concerne la catégorie Diversifiés avec 4 fonds créés et 6 fonds répartis à parts égales entre la classe Monétaires et la classe Actions. Au 31 décembre 2020, 35% des OPCVM, soit 176 sont des fonds obligataires moyen et long terme (OMLT). Ainsi, ces

effet, investir dans un OPCVM, c'est confier son épargne à des profes- sionnels du marché des capitaux, qui offrent de la diversification acces- sible à toutes les bourses puisque le minimum que l'on peut investir dans un OPCVM correspond à une part ou à une action de cet OPCVM. Autant dire que l’on peut investir de très petits montants si on le souhaite. La crise sanitaire a démontré la rési- lience de ces placements qui ont permis aux porteurs de parts de limiter fortement la dégradation de leur épargne, voire de la fructifier en temps de crise. D'ailleurs, le contexte a permis de mieux vendre et distri- buer ces produits. En témoigne une hausse des investisseurs dans les OPCVM qui s'est poursuivie, pour

L e nombre de porteurs de parts d'OPCVM est en progression régulière et constante depuis 2015 avec, sur les 5 dernières années, près de 2.000 nouveaux investisseurs conquis, essentiel- lement des personnes physiques. L'ASFIM se fixe comme objectif d'attirer plus de particuliers grâce à l'éducation financière et retrouver, sait-on jamais, les niveaux sommets de 2007 où l'on comptait 28.000 por- teurs de parts. L'intérêt d'investir une partie ou la totalité de son épargne en OPCVM, particulièrement pour les particu- liers, n'est plus à démontrer. En Par A. Hlimi

La crise sani- taire a démon- tré la rési- lience de ces placements qui ont permis aux porteurs de parts de limiter forte- ment la dégra- dation de leur épargne.

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derniers correspondent au pro- fil d’investissement des institu- tionnels, qui sont les principaux investisseurs en OPCVM. Une nouvelle loi attendue pour démocratiser encore plus les OPCVM Attendue depuis plusieurs années, la loi sur les OPCVM, qui introduit plusieurs nouveau- tés pour le marché de la gestion d'actifs, devrait aboutir cette année. Elle permet, entre autres, d'élargir l'activité des OPCVM à l'international, marque le coup d'envoi des OPCVM Sharia Compliant et offre la possibilité aux fonds d'être cotés, ce qui aidera à initier les très attendus ETF's. Cette loi fait consensus auprès des opérateurs qui l'at- tendaient avec impatience pour passer à un autre niveau de performance et relever d'autres défis, après celui de la taille. Des défis restent à relever Si le secteur a gagné le défi de la taille, aidé par la clientèle ins- titutionnelle qui a su profiter de ces instruments, d'autres chal- lenges sont à relever. L'ASFIM, association qui regroupe les professionnels du secteur, a identifié en premier, dans le cadre de la feuille de route du secteur à horizon 2030, l'ex- position à l'international. Une En plus du nombre d'inves- tisseurs, la collecte nette des OPCVM en 2020 a également été au-dessus de toutes les espé- rances, atteignant un plus haut depuis 2012, avec un pic de 44,6 milliards de dirhams. Cette collecte est orientée principa- lement vers les OPCVM obliga- taires et OPCVMmonétaires qui s’accaparent 96% des souscrip- tions. Une collecte nette au plus haut depuis 2012

habilitation internationale pour les gérants d'actifs est en train d'êtremise en place avec le sou- tien de l'AMMC pour permettre aux gérants marocains d'attirer des investisseurs étrangers et diversifier la clientèle. A ce titre, la nouvelle loi sur les OPCVM permettra clairement de créer

cette classe d'actifs. Le deuxième défi à relever est celui de l'offre produit. Aujourd'hui, cette industrie est faiblement diversifiée avec une grande exposition aux produits de taux. Là aussi, la nouvelle loi permettra aux gérants de se diversifier encore plus. Enfin, il

s'agit de marketer les OPCVM auprès des particuliers qui ne détiennent en direct que 7% des encours. Un effort d'éduca- tion financière auprès du grand public est également déployé dans ce sens par l'ASFIM et qui commence, discrètement, à porter ses fruits. ◆

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