WEB_Allons 4_22

SAM ALLONS

04 | 2022

La génération Y Comment elle marche p. 4-5

Les jeunes Les motiver à s’engager p. 8-9

Pensées d’avenir des jeunes p. 13

LA JEUNE GÉNÉRATION

ÉDITORIAL

SOMMAIRE 02 Éditorial Robert Steiner

Robert Steiner Responsable des courts-termes, collaborateur communication

03 Pris sur le vif Martha Gafafer

« Wesh’ poto, tu chilles ? » 1 Quel âge donneriez-vous à une personne qui parle ainsi ? Douze, quinze, peut-être dix-sept ans ? Avez-vous déjà levé les yeux au ciel et vous êtes-vous demandé, légèrement agacé, ce qui se passe avec les jeunes d’aujourd’hui ? Cela nous amène directement au thème passionnant de ce SAM Allons : la jeune génération. Peut-être ne faites-vous plus partie de ces jeunes. Pourtant, vous avez été jeune et il se peut qu’aujourd’hui, vous vous souveniez du « bon vieux temps ». Ce temps sur lequel vos parents s’interrogeaient à l’époque, en se remémorant aussi le « bon vieux temps ». « Nous sommes tous les en- fants de notre génération », m’a récemment expliqué un ami. Je viens de me rendre compte que j’ai écrit cet édi- torial d’un tout autre point de vue que celui dans lequel vous le lisez, cher lecteur, chère lectrice. Qu’aurais-je écrit et comment, si j’étais venu au monde quarante ans plus tôt ? Eh bien, on ne le saura jamais. Mais une chose me semble désormais claire : toutes les générations ont leurs particularités. La langue et la culture changent constam- ment et, en fait, rien ne reste pareil - sauf Dieu. J’aime cette contradiction apparente d’un Dieu constant qui a créé un monde toujours changeant. J’apprécie les deux : le changement et la constance ! Mais ce n’est que grâce à la constance de Dieu que je peux m’engager dans le changement. Les auteurs de ce numéro de SAM Allons – jeunes et déjà un peu plus âgés – vous emmènent en voyage vers la jeune génération. Si Dieu est mon ancre, je peux flotter sereinement sur les vagues, qui parfois s’élèvent et se brisent avec bruit, mais qui d’autres fois scintillent et murmurent en ondulant dou- cement. Je ne me fracasse sur aucun rocher et les courants ne m’emportent pas. C’est pourquoi j’apprécie particuliè- rement d’avoir beaucoup à faire avec des gens plus jeunes – autrefois comme enseignant du primaire, aujourd’hui comme responsable des courts-termes. C’est passionnant et j’apprends toujours quelque chose sur moi-même.

04 Comprendre les milléniaux Michelle Pfister

05 Pensées d’avenir

Des jeunes dans nos pays d’engagement

06 Je le referais Jakob Marty

08 Motiver des jeunes pour un engagement Luisa Vonarburg

10 IMP-ACTES 11 Testez vos connaissances sur les générations !

12 Même génération – autre culture Sandra G.

Robert Steiner

1 Langage francophone de certains jeunes d’au- jourd’hui : « Ça va, mon pote, tu te détends ? »

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PRIS SUR LE VIF

13 Pensées d’avenir

Lorsque Davia a rejoint notre équipe, elle était très réser- vée, calme et n’osait pas aller seule au groupe de jeunes. Elle connaissait mal la langue française, elle préférait rester à la maison ou chez l’un de nous parce qu’elle ne savait simple- ment pas très bien comment se comporter en tant que seule Blanche. Un peu plus tard, Manuela, une nouvelle court- terme est arrivée dans le projet. Elle parlait bien le français, était curieuse, audacieuse, joyeuse, spontanée et a tout de suite pris contact avec les jeunes de l’église proche. Davia a pu accompagner Manuela et s’est véritablement épanouie, lors de sorties en commun ou d’autres activités avec la jeu- nesse locale. Davia et Manuela habitaient dans la même maison et sont devenues de bonnes amies. Tous les courts-termes m’ont appris quelque chose – par exemple le comportement aisé et naturel face à des personnes inconnues. J’ai reçu d’elles de nombreux bons conseils pour l’utilisation du téléphone mobile et de l’ordinateur portable. Quand je n’étais pas sûre, j’osais leur demander de l’aide. J’ai trouvé cela TRÈS précieux et ces nouvelles connais- sances m’ont facilité bien des tâches. Ce que j’ai trouvé plus difficile, ce sont les nombreuses sé- parations et la nécessité de m’adapter aux nouvelles arri- vées. Mon programme journalier était souvent déjà plus que rempli avec mes propres tâches. Comment pouvais-je alors encore réussir à être hospitalière, compréhensive et patiente avec de jeunes personnes qui n’avaient « aucune idée » de l’Afrique ? Hier j’étais invitée à manger chez deux anciennes aides-en- seignantes. Deux autres anciennes courts-termes étaient éga- lement présentes. Nous nous connaissions parce qu’elles avaient toutes été plusieurs mois à Macenta dans ProES- POIR. Je me suis sentie très honorée et estimée, en tant que 65+, de pouvoir me trouver au milieu de ces quatre jeunes femmes. Je suis encore tout imbibée de la cordialité, des ré- cits pétillants et de l’écoute attentive. Je suis réjouie de voir comment toutes les quatre, dans leur beauté et leur particu- larité uniques, ont gagné en maturité et en saine assurance.

Des jeunes dans nos pays d’engagement

14 Quelques pensées bibliques Jürg Pfister

15 JOBS

Travailler chez SAM global

16 Au gré des événements Mouvements du personnel

17 Actuel

Du nouveau de nos pays

18 Pouls financier Peter Röthlisberger

Titre : Les élèves de Lighthouse Bat- tambang s’amusent à la fête du Nouvel An khmer. À Lighthouse Battambang, des jeux et des ac- tivités typiques ont été organi- sés pour cet événement. Entre autres, l’aspersion mutuelle de farine ou de talc, car la peau claire est considérée comme un idéal de beauté au Cambodge.

Mireille, Drusilla, Sarah, Martha, Melanie et Christina

Martha Gafafer Ancienne collaboratrice en Guinée

Pour des raisons de sécurité, nous ne mentionnons pas les noms de fa- mille de nos collaborateurs et collaboratrices à l’étranger.

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COMPRENDRE LES MILLÉNIAUX ( GÉNÉRATION Y )

Un grand scepticisme En fait, il s’avère que les milléniaux sont très exigeants. Ils sont critiques à l’égard des ONG et veulent par exemple savoir exactement comment leurs dons sont utilisés et quel est leur impact. Dans ce contexte, la transparence est particuliè- rement importante pour eux. Comment communiquer de manière transparente ? En ligne, bien sûr ! La génération Y, c’est-à-dire les milléniaux, est faite de « numériques natifs » qui passent plu- sieurs heures (cinq en moyenne selon les sources) par jour en ligne. Ils aiment regarder de courtes vidéos et préfèrent faire des dons via des applications. La mixité comme clé Selon l’enquête, les milléniaux ne sont pas moins disposés que les autres géné- rations à faire des dons, à travailler bé- névolement ou à s’engager à l’étranger. Mais des divergences importantes ont été constatées entre les générations, en particulier sur des thèmes comme l’exi- gences de transparence, l’égalité des droits (rôles), la famille (et sa compati- bilité avec le travail), la numérisation et le style de direction. La clé du succès ré- side toutefois dans la collaboration entre les générations, comme le montrent plu- sieurs études. Les différences comme ressources Si une compréhension mutuelle peut être obtenue, où l’acceptation et une colla- boration constructive sont recherchées, il existe un énorme potentiel dans le mé- lange des générations. Les milléniaux se

distinguent par leur esprit combatif, leur sens de la justice et leur tolérance. En fin de compte, aucune génération n’est meil- leure ou pire que l’autre et, dans cette co- habitation aussi, « c’est le ton qui fait la musique ». En page 15, vous trouverez quelques recommandations sur la ma- nière d’agir avec les « mystérieux » mil- léniaux, dont je fais moi-même partie. La preuve par l’exemple En vue de mon travail de master 1 , j’ai émis l’hypothèse que les milléniaux (nés vers 1980-2000) étaient fondamentale- ment moins enclins à faire des dons et à s’engager que les générations précé- dentes. Cela a été démenti par la suite. Il s’est avéré qu’ils ne présentent pas une disposition au don ou à l’engagement si- gnificativement plus faible que les autres générations. Mais l’analyse a également montré que ces jeunes ont des exigences élevées (par exemple sur des thèmes tels que l’égalité des droits ou la conciliation de la vie professionnelle et de la vie fami- liale) et qu’ils présentent une complexi- té qu’il faut étudier de manière appro- fondie pour acquérir la compréhension nécessaire. Les plus grandes différences, par exemple entre les milléniaux et les baby-boomers, ont été observées dans la compréhension du rôle de l’homme et de la femme, dans le style de direc- tion ainsi que dans l’attitude face à la numérisation. Pour les milléniaux, la communauté, l’égalité des genres et la famille sont trois valeurs très importantes. La transpa- rence et l’authenticité leur tiennent éga- lement à cœur.

Un nombre croissant d’églises et d’organisations chrétiennes se de- mandent : « Comment aborder les jeunes ? » L’importance de la ques- tion semble incontestée, bien que beaucoup en restent au « comment »… Pour son travail de master, Jürg Pfister avait fait des recherches sur les géné- rations et publié un livre « Motivation der Generation X » (motiver la généra- tion X) en 2003. Lorsque cela a été mon tour de trouver un sujet pour mon mas- ter, une chose était évidente à mes yeux : nous devons nous préoccuper des mil- léniaux (la génération Y). Je voulais dé- terminer pour quoi cette génération se passionne et ce que SAM global pour- rait faire pour les motiver à s’engager à l’étranger ou les enthousiasmer à don- ner. À cet effet, j’ai organisé une enquête dans toute la Suisse, à laquelle 217 per- sonnes ont répondu. Préjugés Plusieurs organisations à but non-lucra- tif se plaignent des difficultés d’atteindre le public des jeunes. Certains sont même persuadés que les milléniaux, les per- sonnes nées entre 1980 et 2000, sont égoïstes, paresseuses et narcissiques. De leur côté, beaucoup de milléniaux consi- dèrent les organisations à but non lucra- tif comme poussiéreuses, ringardes, in- discrètes, voire hypocrites. Mais d’où viennent ces préjugés réciproques, et se révèlent-ils exacts ?

04

Que faut-il pour que les milléniaux fassent des dons ? L’actualité, l’urgence et la transparence sont nécessaires pour que les millé- niaux fassent un don. Ils veulent sa- voir ce qu’il advient de leur argent, par exemple par le biais d’un bref message vidéo, et qu’il fasse une réelle différence. Le mode de paiement le plus souvent cité est une application numérique. Les dons uniques sont plus courants que les dons récurrents, et le montant est en moyenne un peu plus bas que pour les générations précédentes. Cela pour- rait aussi s’expliquer par le fait que les plus jeunes membres de cette génération sont encore en formation ou en train de construire leur famille. L’organisation qu’ils soutiennent devrait défendre des valeurs similaires aux leurs et se distin- guer par une utilisation transparente des fonds. Ils ne se laissent guère im-

pressionner par les stands dans la rue et les « lettres de sollicitations » envoyées par la Poste les agacent également. Ils souhaitent toutefois que les organisa- tions à but non lucratif soient plus pré- sentes sur les réseaux sociaux. Motiver à s’engager

Michelle Pfister Ancienne co-responsable communication

1 Executive MBA (EMBA) management marketing Les voyages sont généralement appré- ciés, un millénial sur deux souhaitant parcourir le monde. Mais il est égale- ment important qu’une mission à l’étran- ger soit compatible avec la vie de famille et que le travail sur place soit vraiment durable et fasse une différence. Ils ont tendance à ne pas s’engager trop long- temps à l’avance, mais sont ouverts à des engagements plus courts et à « voir pour la suite » plus tard. Ils ont l’habi- tude d’avoir beaucoup de choix et n’ai- ment pas se fixer. Ils vivent dans cette flexibilité et ne veulent pas se laisser dé- posséder de cette liberté. Ils se sentent vraiment à l’aise dans des structures peu hiérarchisées. PENSÉES D’AVENIR Des jeunes de nos pays d’engagement partagent ici et en page 13 leurs pensées sur leur avenir propre et celui de leur pays, et leurs désirs personnels : Remarque : les résultats sont basés sur l’enquête que j’ai menée moi-même et sur la littérature cor- respondante. En cas d’intérêt, le travail de mas- ter peut être obtenu, directement auprès de moi ou par la base au pays..

Le plus important dans ma vie, ce sont les gens que j’aime. Mon rêve est d’avoir un bon travail et de trouver le bon partenaire de vie. Je souhaite avoir un bon travail et de l’amour. Le plus grand défi en tant que jeune cambodgienne est de gérer les contraintes, la pression émotionnelle et les paroles menaçantes.

Liphing, 17 ans du Cambodge

La force des jeunes réside dans leur facilité à utiliser les réseaux sociaux ainsi que dans la musique. De plus, certains ont une sensibilité pour les processus mécaniques, notamment les moteurs. Mais beaucoup n’ont pas vraiment la possibilité d’utiliser leurs capacités à bon escient. Heureusement, la plupart des enfants ont aujourd’hui la chance d’aller à l’école.

Sylvain du Cameroun

Je souhaite devenir une personnalité forte. Avoir un bon travail et une carrière réussie, que j’aie toujours du travail et que je puisse servir ma famille. Un grand défi est de trouver un travail ou de pouvoir construire quelque chose. Savoir comment gérer cela pour réussir. Mais il y a de nombreuses raisons d’échouer : il peut s’agir de personnes avec lesquelles tu travailles et qui ne sont pas sincères/honnêtes, ou si je donne de l’argent à quelqu’un pour qu’il fasse un travail et que celui-ci ne se réalise pas comme prévu. Il y a beaucoup de choses qui peuvent s’interposer.

Amadou, 28 de Guinée

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« JE LE REFERAIS » Il devait offrir une image inhabituelle lorsqu’il est arrivé à l’aéroport de Zurich, après presque dix mois en Gui- née, avec quatre valises bien remplies. Et l’on aurait été tout aussi étonné de leur contenu : des tissus de toutes les couleurs et de tous les motifs. Et pour chacun d’entre eux, il aurait sans doute eu une anecdote à raconter sur les nombreuses rencontres et discussions avec des couturières et tailleurs locaux. Mais les histoires de cet ar- ticle sont un peu différentes. Nous avons demandé à Jakob si et pourquoi les engagements à court terme sont et restent pertinents.

Penses-tu avoir pu faire une différence ? Au début, on pense pouvoir faire bouger les choses et ensei- gner à beaucoup de gens. Maintenant, je pense que les ap- prentis auraient pu terminer leur formation sans moi. En ce sens, on n’avait pas absolument besoin de moi. Je pense tou- tefois que j’ai pu faire une différence par ma façon de vivre ma foi. C’est plutôt culturel et personnel, dans les relations avec les gens. Les gens nous observent et se demandent : « Comment travaille-t-il ? Est-il fiable ? Prend-il son travail au sérieux ? Est-ce qu’il prend le temps pour les autres et est- ce que les relations sont importantes pour lui ? » En tant que Blanc, nous sommes toujours observés et j’ai vu cela comme une chance. Saliou, qui est devenu entre-temps un bon ami, était depuis longtemps en contact avec des Blancs. Il peut donc très bien réfléchir à sa culture et comprend aussi nos problèmes avec sa culture. Ainsi, j’ai beaucoup profité des conversations avec lui.

Quelle était ta motivation pour cet en- gagement ? Je voulais faire quelque chose de nouveau après ma formation et après une partie de mon service civil. J’avais la liberté d’es- sayer quelque chose et je me voyais bien faire un engagement en mission. Ma mère m’a donné cette idée et m’a encouragé dans cette voie. Elle avait fait quelque chose de semblable en tant que jeune adulte. Je voulais également faire quelque chose d’utile, transmettre ce que j’avais appris et servir les gens. Qu’en est-il maintenant, à la fin de ton engagement ? Je ne regrette absolument pas ma décision ! Tous les jours n’ont pas été super, mais il en va de même en Suisse. Dans l’ensemble, j’ai passé une période formidable et marquante et j’ai pu apprendre beaucoup de choses. Si c’était à refaire, je le referais.

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Penses-tu que de tels engagements courts termes sont importants... ...pour toi personnellement ? Oui, on apprend à connaître d’autres personnes et d’autres cultures et on peut ainsi mieux adopter une perspective étran- gère. Je peux maintenant dire : j’ai vécu et mangé avec ces gens, en tant qu’étranger dans leur pays. Je comprends aussi à quoi ressemble la vie africaine pour les Africains. De plus, j’ai appris que je peux renoncer plus facilement que je le pensais. ...pour les responsables de projets qui t’encadrent sur place ? Parfois, je pensais qu’on n’avait pas besoin de moi ici. Mais ce n’est pas le cas des aides-enseignants. Sans eux, un enga- gement à long terme ne serait souvent pas possible. À la fin, j’ai encore eu un entretien avec Amélie et Sandro. Je n’étais pas sûr de savoir quelles étaient leurs attentes à mon égard et si, le cas échéant, je les avais déçus. Mais cela n’était pas le cas, ils ont reconnu mes points forts et ont vu que j’ai pris beaucoup de temps pour les gens sur place. J’ai- mais soigner les contacts et j’ai pu voir comment cela s’est fait naturellement. ...pour les gens sur place ? Pour les engagements courts termes, c’est un peu difficile à évaluer, car une année passe vite et les gens sur place doivent constamment s’adapter à de nouvelles personnes. Mais à long terme, les engagements en valent la peine et même si tout le monde n’apprécie pas notre présence, nous avons beaucoup de retours positifs. Les gens nous apprécient, nous, notre style de vie et notre culture, ainsi que notre honnêteté et nos relations avec les autres. Ce dernier point en particulier peut aussi les amener à commencer à s’intéresser à la foi en Christ qui nous façonne.

Cela ne te dérange pas de ne pas forcé- ment avoir vu les effets escomptés ? Il ne faut pas faire dépendre toute la valeur de l’engagement sur ce qu’il a apporté aux autres. Sinon, on est finalement déçu. Je me dis : « Ce que j’ai fait pour les apprentis est bon et certains en tireront peut-être quelque chose ». En tout cas, moi, j’ai pu en profiter énormément. Le reste, je ne peux pas le mesurer et je peux aussi compter sur l’aide de Dieu. Il est également important de ne pas se mettre trop de pression. On peut tranquillement se laisser guider par Dieu, mais bien sûr, les chances d’avoir une influence positive sont moindres si l’on se barricade dans sa chambre. J’ai toujours discuté de la foi avec Saliou. Il ne connaît pas seulement bien le Coran, mais aussi un peu la Bible. En résumé, je peux dire qu’il ne faut pas accorder trop d’im- portance à ce que l’on peut « apporter » à des gens lors d’un engagement court-terme. Ce qui est bien, c’est de pouvoir dire à la fin : « J’ai beaucoup appris, cela m’a vraiment ap- porté quelque chose ». De tels engagements de courte durée continueront-ils d’attirer les jeunes à l’avenir ? De tels engagements de courte durée continueront-ils d’atti- rer les jeunes à l’avenir ? Il sera de plus en plus facile d’effectuer un engagement à l’étranger. Aujourd’hui, on peut toujours téléphoner à ses proches, on trouve de nombreux produits à l’étranger et le changement est de plus en plus facile, ce qui réduit les obs- tacles pour les jeunes. J’ai eu le sentiment de ne pas devoir renoncer à beaucoup de choses. Plus ces pays sont dévelop- pés, plus les différences avec nous s’amenuisent. Cela a aus- si un inconvénient : on n’apprend plus aussi bien à renoncer. Beaucoup de gens m’ont dit : « Je ne pourrais pas faire ce que tu fais là ». Mais ils se rendraient certainement compte qu’ils y arriveraient quand même. Je pense que dans dix ans, les engagements « en brousse » ne seront plus vraiment « en brousse ». Les modes de vie s’adapteront les uns aux autres et il faudra renoncer à encore moins de choses. Reste à savoir si c’est mieux... l’apprentis- sage et les avantages personnels seront moindres. Plus vous êtes étranger et éloigné, plus le choc est grand, mais plus vous avez de chances d’en tirer quelque chose. On apprend aussi à quelle vitesse on peut s’habituer à quelque chose de nou- veau, que ce soit bon ou mauvais. J’ai trouvé cela très im- pressionnant. Par exemple, la troisième fois que je suis arri- vé à Conakry, je n’étais plus impressionné. La pauvreté, la saleté, le chaos... je m’y étais habitué.

Jakob Marty Ancien collaborateur en Guinée

07

MOTIVER DES JEUNES À S’ENGAGER

d’âge de 18 à 24 ans se préoccupe particulièrement de son propre bien-être et de sa propre santé. Un autre point impor- tant pour eux est la personnalisation des produits, afin qu’ils correspondent à leurs besoins et à leurs souhaits. La dura- bilité représente également une part importante des besoins de la jeune génération. En résumé, l’étude relève que cette tranche d’âge est très préoccupée par sa santé et que la dura- bilité joue un rôle important. Il s’agit maintenant de reprendre ces résultats au sein des organisations, de répondre à ces be- soins et de proposer des solutions dans ce sens à ces jeunes. Dans une étude publiée par Nordstrom et al. en 2021 6 , on a découvert que les jeunes sont souvent inspirés par les or- ganisations non-lucratives, mais pas suffisamment pour agir concrètement. Ils considèrent que leur possibilité d’action est trop faible. Si on leur offrait la possibilité de prendre cons- cience de leurs capacités d’action au cours d’un stage pra-

Depuis 133 ans, nous réalisons dans différentes pays une collaboration professionnelle au développement. Les personnes engagées ont de tout temps été un élé- ment central de notre histoire. Mais depuis plusieurs années, on constate une tendance à la baisse du nombre de collaboratrices et collaborateurs. Afin d’y remédier, je me suis investie dans un travail qui traite de la façon dont nous pourrions approcher et motiver des jeunes à s’engager 1 . Les bénévoles sont un bien précieux non seulement pour les organisations, mais également pour la société. Sans leur tra- vail, beaucoup de choses ne seraient pas possibles. En Suisse, en 2020, près de 1.2 millions de personnes exerçaient une ac- tivité non rémunérée auprès d’organisations, de sociétés ou d’institutions officielles (Benevol Zug, 2022) 2 . Mais de nou- velles conditions-cadres dans la société et la mutation des valeurs influencent par- ticulièrement le bénévolat. L’individuali- sation, le développement démographique et la densification des heures d’école et d’études en font partie depuis un certain temps déjà (Beher et al., 2000) 3 . De plus, beaucoup de personnes aimeraient s’en- gager en fonction de leur tranche d’âge et de motifs propres pour des thèmes qui représentent pour elles une importance personnelle élevée (Freund, 2019) 4 . Les jeunes dans le viseur PricewaterhouseCoopers 5 a publié en 2020 une étude sur la génération Z. Ils sont arrivés à la conclusion que ce groupe

tique, ils les considéraient comme plus élevées. De plus, les jeunes indiquaient qu’après cette expérience concrète, ils étaient prêts à s’engager. Concrètement, cela signifie que les jeunes ou les jeunes adultes doivent être équipés correctement en leur faisant prendre conscience de leurs possibilités d’engagement.

Il s’agit maintenant de re- prendre ces résultats au sein des organisations, de ré- pondre à ces besoins et de proposer des solutions dans ce sens à ces jeunes.

Horizon temporel et phases de vie Kelle et al. (2021) 7 affirment que le temps consacré au béné- volat dépend fortement des conditions de vie personnelles, de la phase de vie et des points d’attache au bénévolat. Le genre, l’âge, la formation et la vie familiale et professionnelle jouent un rôle important dans ce cadre.

08

Mais les jeunes ne sont pas non plus insensibles aux chan- gements de valeurs. Comme l’écrit Freund (2019) 4 , le com- portement de loisirs orientés vers la consommation exerce une influence sérieuse sur le bénévolat. Ce changement de va- leurs a pour conséquence que le bénévolat est moins orienté vers le long terme et est plutôt réalisé selon des thèmes et des projets. Il a ainsi été constaté que des engagements sponta- nés liés à un projet gagnent en importance. La responsabilité personnelle, les possibilités d’organisation ainsi que la flexi- bilité dans l’activité bénévole sont de plus en plus souhaitées. Pour mettre en pratique avec succès les résultats obtenus, il s’agit selon Freund (2019) 4 d’inclure les bénévoles dans le processus de transformation et de mettre les mesures en pratique ensemble.

Luisa Vonarburg Co-responsable communication 7 ème semestre BSc psychologie économique

Des cadeaux qui ont un sens Un cadeau doit être bien réfléchi et en va- loir la peine pour ceux qui le reçoivent. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes demandé quels seraient des ca- deaux utiles et valables pour nos amis dans nos pays d’engagement. En résumé, vous trouverez dans notre catalogue 23 cadeaux utiles et appropriés. Ce catalogue cadeaux vous permet d’offrir de la joie et de changer des vies sur place. Comment faire ? Vous achetez le cadeau de votre choix qui soutiendra une personne à l’étranger dans l’un de nos projets. La petite carte déta- chable est un présent symbolique que vous pouvez donner à un ami, de la famille ou une collègue de travail. Ils ne reçoivent certes pas de cadeau physique, mais ils y renoncent pour que quelqu’un d’autre re- çoive un cadeau utile.

Remarque de l’auteure : les résultats d’études et les références reposent pour la plupart sur des cultures occidentales. Le bénévolat dans les sources mentionnées se réfère au bénévolat dans son propre pays et a été transposé aux engagements avec SAM global, et les conditions de base ont été mises sur pied d’égalité.

À la Haute École de Lucerne dans le cadre de mes études en psychologie économique Benevol Zug. (2022, 13. Januar). Zahlen und Fakten zur Freiwilligenarbeit. Consulté le 5 avril 2022 sur https://be- nevol-zug.ch/freiwilligenarbeit/zahlen-und-fakten-freiwillige- narbeit/ Beher, K., Liebig, R. & Rauschenbach, T. (2000). Strukturwan- del des Ehrenamts. Juventa. Freund, S. (2019). Organisationsentwicklung in Freiwilligenor- ganisationen. Springer Publishing. https://doi.org/10.1007/978- 3-658-28789-4 PricewaterhouseCoopers. (2020, Juni). So tickt die Genera- tion Z. PwC. Consulté le 5 avril 2022 sur https://www.pwc. de/de/handel-und-konsumguter/so-tickt-die-generation-z.html Nordstrom, O., Tulibaski, K. L. G. & Peterson, T. O. (2021). Bridging the Gap: A Qualitative Analysis of What It Takes to Inspire Youth to Engage in Volunteering. Nonprofit and Voluntary Sector Quarterly, 51(2), 350–368. https://doi. org/10.1177/08997640211005854 Kelle, N., Kausmann, C. & Arriagada, C. (2021). Zeitlicher Umfang und Häufigkeit der Ausübung der freiwilligen Tätig- keit. Empirische Studien zum bürgerschaftlichen Engagement, 167–182. https://doi.org/10.1007/978-3-658-35317-9_9

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Bien sûr, vous pouvez aussi vous faire offrir un cadeau pour une occasion spéciale.

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www.sam-global.fr/category/geschenke

IMP- ACTES

Sur cette page, nous souhaitons vous faire parta- ger les bonnes choses qui ont pu arriver- entre autres grâce à vos dons. Il est difficile de mesurer l’impact d’un seul don, mais « l’eau, goutte à goutte, creuse le

roc », dit-on. L’agriculteur Arnaldo nous raconte ce que les nombreuses gouttes d’eau ont apporté à sa vie au cours des dix dernières années. Son histoire est motivante - et n’est pas une exception.

« Je connais ProSERTÃO déjà depuis 8 ans et Martin B. depuis 10 ans. De sa part et de celle de l’église, j’ai beau- coup découvert sur Dieu et Sa Parole. De plus, j’ai beaucoup appris sur les nou- velles méthodes de plantation, les instal- lations de compostage, l’aménagement des jardins et l’amélioration des sols. Par exemple, ceux-ci ne sont plus brû- lés. Quand on me demande de quoi les gens de la région du Sertão ont le plus « J’ai trouvé la liberté »

besoin, c’est très clair : ils doivent dé- couvrir Dieu et Sa parole, et ils doivent aussi apprendre à cultiver la terre et à exploiter les champs de façon durable. Par le travail effectué par ProSERTÃO j’ai été délivré de l’alcoolisme. J’avais un bar ; à cet endroit se trouve maintenant un centre où les enfants, les adolescents, les jeunes et les adultes peuvent écouter la Parole de Dieu et apprendre beaucoup de choses. Ma vie a été transformée dans

un sens positif depuis que je marche avec Jésus-Christ. Ma famille a reçu un nou- veau fondement. Nous avons appris à cultiver des légumes et, depuis l’année passée, nous exploitons de façon durable un champ qui peut être irrigué pendant les six mois de la période sèche. Mon dé- sir est que beaucoup d’agriculteurs avec leurs familles puissent encore faire une expérience semblable. »

Des jeunes viennent s’engager dans les villages.

Les futurs responsables apprennent de nouvelles mé- thodes de culture et comment rendre les sols à nou- veau fertiles.

Les enfants d’hier sont aujourd’hui de jeunes hommes et femmes qui servent dans les villages.

« Parfois, des années s’écoulent avant que les gens des villages ne réussissent à se tenir debout. C’est chaque fois une grande joie lorsqu’une personne a le désir de vivre avec le Christ et de Lui confier sa vie. Il y a 14 ans, l’église de Barras n’existait pas encore. Aujourd’hui, elle sert dans de nombreux villages de l’intérieur et ces personnes aident à leur tour d’autres villages. Puisse ces IMP-ACTES se poursuivre et la bénédiction de Dieu se manifester encore dans de nombreux villages et individus. »

Martin & Susanne B. responsables de projet, ProSERTÃO Brésil

*Les plantations ne se font pas uniquement pendant les mois de pluie, mais en per- manence. On améliore les sols, on ne cultive pas en monoculture, mais on plante une diversité qui se complète et se protège mutuellement.

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TESTEZ VOS CONNAISSANCES SUR LES GÉNÉRATIONS ! Chaque génération traverse des crises, progresse et a sa propre vision de la vie professionnelle et privée. Nous avons sélectionné quelques caractéristiques marquantes des générations de 1946 à 2012 et avons créé un quiz sur ce sujet. Votre tâche consiste à trouver les caractéristiques de la génération Z de haut en bas, pour finalement trouver un terme typique de la Gen Z (en anglais). Chaque ligne contient une caractéristique de la génération Z. Bonne chance !

Années 1946-1964

Années 1997-2012

Années 1981-1996

Années 1965-1980

i

H

T

D

Smartphone et tablette

« Ok, boomer. »

Ordinateur personnel

Forte natalité

E

i

i

P

Boom d’internet

Crise économique

Population importante

Nano-computing

L

G

H

G

Digitalisation

Globalisation

Divorces en hausse

Génération après-guerre

H

E

i

O

Équilibre vie professionnelle et privée T

Miracle économique

Frontière claire entre travail et vie privée K

Épanouissement dans le travail F

N

Réalisation de soi dans le privé E

Mélange travail- vie privée O

Travail comme moyen d’arriver à un but A

Accro au travail

E

Honnêteté

Le travail a une grande importance S

Digital de naissance

Libre épanouissement

L

N

Y

Mot clé pour la génération Z

« La vérité absolue. » Ce qui ne peut être nié.

Si vous êtes intéressé/e à savoir à quelle génération appartient telle ou telle caractéristique, vous pouvez le lire sur notre blog. Parfois, il n’est pas si facile de classer correctement les générations. Et si vous venez d’en faire l’expérience de ma- nière ludique et un peu provocante, c’est pour illustrer la vie quotidienne. Souvent, nous partons de notre propre his- toire et considérons les thèmes et les personnes sous cet angle.

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https://intergeneration.ch/fr/bases-de-connaissances/generations-par-categories/

MÊME génération – AUTRE culture

me fait mal de voir que des jeunes avec un tel potentiel restent passifs dans des circonstances qui leur sont mauvaises. Je pense que la peur de faire une erreur est très grande. C’est justement parce que la réputation et le statut sont si dé- cisifs dans la culture que l’on préfère ne rien entreprendre, dont on pourrait être accusé par la suite. Cela conduit sou-

tention de manière plutôt subtile, les Cambodgiens et Cambodgiennes n’ont absolument pas peur de poser en public pour des photos ou de faire défiler leur page Facebook à toute vitesse dans les cafés ou dans le bus. Pendant leur temps libre, les jeunes ci- tadins aiment faire des excursions en scooter, jouer au badminton ou au hack bag khmer (un jeu d’adresse avec une balle jouée avec les pieds) dans le parc, aller dans des cafés avec des amis ou souvent simplement se détendre à la maison dans un hamac. Mais en fait, les loisirs ne sont pas aus- si clairement définis que chez nous. À la campagne, les jeunes participent aux travaux des champs et en ville, ils aident dans l’entreprise familiale ou dans les restaurants de rue. Quand il y a du tra- vail, on travaille et inversement, quand il n’y en a pas, on peut très bien ne rien faire. On a des vacances pendant les jours fériés et sinon on « travaille » souvent tout le week-end. Cette sépara- tion floue entre travail et loisirs est pour moi, en tant que Suissesse, un défi qui m’accompagnera encore longtemps. Je souhaite aux jeunes du Cambodge de trouver le courage de prendre des res- ponsabilités et des initiatives pour fa- çonner activement leur vie et leur envi- ronnement, et de continuer à montrer l’exemple en honorant la génération plus âgée et en cheminant avec elle.

Un diplôme universitaire, un bon travail ou un propre business et une famille heureuse - c’est ce dont rêvent les jeunes Cambodgiens et Cambodgiennes. La cohésion fa- miliale et le statut sont des valeurs essentielles, profondément enraci- nées dans la culture.

Ce sont des projets très ambitieux pour la majeure partie de la population, no- tamment pour les jeunes ruraux qui n’ont guère la possibilité de terminer leur 12 ème année et de suivre une forma- tion. On observe une grande ruée de ces jeunes vers les villes, motivés par l’es- poir de gagner suffisamment d’argent pour soutenir sa famille à la campagne. Lorsque je suis arrivée au Cambodge il y a dix mois, je ne comprenais pas pourquoi beaucoup de jeunes faisaient des études qui les intéressaient peu, surtout que parfois, les études choi- sies ne correspondaient guère aux ta- lents de la personne. Mais tant que l’on sera convaincu qu’un bachelor est nécessaire pour obtenir un bon emploi et que les parents le soutiennent, les choses ne changeront pas. Passivité et responsabilité Dans mon travail chez Lighthouse Bat- tambang, j’ai remarqué que les jeunes ont souvent une attitude un peu pas- sive. Contrairement à ce qui se passe en Europe, je vois beaucoup moins le be- soin de vouloir changer une situation. Bien sûr, une certaine sérénité a aussi de nombreux aspects positifs. Mais cela

vent non seulement à la passivité, mais aussi à une absence volontaire de prise de responsabilité. Par contre, dès que la responsabilité est clairement déléguée ou qu’elle ne concerne personne d’autre, les jeunes peuvent faire preuve de beaucoup de créativité et d’imagination. Je suis tou- jours étonnée de voir avec quelle sim- plicité ils trouvent des solutions et com- ment ils utilisent leurs talents pour, par exemple, préparer des repas fantas- tiques, organiser des événements, fa- briquer des décorations, réparer des ob- jets ou exécuter une mission ensemble.

Le temps libre, pour travailler

Sandra G. Responsable de projet junior Lighthouse Battambang, Cambodge

Ce qui accapare la jeune génération comme jamais auparavant, c’est sa représentation sur les réseaux so- ciaux. Avec des filtres très voyants et intéressants, on essaie de suivre les tendances et l’idéal de prospéri- té. C’est similaire pour la jeunesse oc- cidentale, mais l’utilisation de ces ré- seaux et la prise de selfies et de photos est une affaire beaucoup plus publique au Cambodge qu’en Suisse. Alors qu’en Suisse, nous poursuivons la même in-

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QUELQUES PENSÉES BIBLIQUES

était bon, mais cette compréhension m’aidait à ne pas juste m’énerver mais à suivre un chemin constructif avec les gens. De retour en Suisse après les an- nées en Afrique, j’ai écrit un travail de master sur la génération X. Cela m’a beaucoup aidé à comprendre cette gé- nération. Maintenant, il s’agit d’inves- tir à nouveau car les milléniaux sont encore différents. Notre conviction : Nous avons besoin les uns des autres Chaque génération a ses points faibles. C’est seulement ensemble que nous pourrons maîtriser de manière optimale les défis qui se présentent. Ceci est va- lable pour des organisations comme SAM global, mais aussi pour les entre- prises, les églises et les communautés. Nous avons besoin les uns des autres pour pouvoir subsister. Dans Philip- piens 2.3 il est écrit : 3.

Qu’est-ce qui aide à vivre en- semble en étant réconciliés ? 1. Notre attitude : Fondamentalement, l’autre génération n’est ni meilleure ni pire, elle est sim- plement différente. Quand je prépare des personnes pour un engagement interculturel, il est impor- tant pour moi que nous partions du fait que l’autre culture n’est fondamentale- ment ni meilleure ou pire, mais simple- ment différente. Dans chaque culture, il existe des valeurs qui plaisent à Dieu et d’autres qui ne Lui plaisent pas. C’est cela qu’il s’agit de rechercher. Dans la culture européenne aussi il existe des choses qu’il faut sérieusement remettre en question. Quand nous abordons une autre culture avec cette attitude, qu’elle n’est pas meilleure ou pire, mais simple- ment différente, nous sommes ouverts pour apprendre à la connaître, à bien l’examiner et ensuite à l’évaluer sur la base de la Parole de Dieu. Chaque génération a un caractère et des valeurs qui lui sont propres, elle a même développé sa propre sous- culture. Quand je pars du fait qu’elle n’est pas d’abord meilleur ou pire que la mienne, c’est un grand avantage et je suis ouvert à la considérer sans tout de suite la juger et la condamner. Chaque génération a ses forces et ses faiblesses. 2. Notre désir : Mieux comprendre l’autre génération Lorsque je vivais en Guinée j’ai remar- qué que plus je me plongeais dans la culture et comprenais les gens, mieux je pouvais m’en accommoder. Cela ne signifiait pas que je trouvais que tout

« La jeunesse actuelle est entiè- rement corrompue, elle est mé- chante, mécréante et paresseuse. Elle ne sera plus jamais comme la jeunesse d’avant et elle ne réussira jamais à maintenir notre culture. » Cette citation vient d’un critique culturel babylonien et date d’envi- ron 5 000 ans. Cela nous permet de penser que les conflits de gé- nérations sont probablement aussi vieux que l’humanité. Le grand désir de Dieu, c’est la récon- ciliation entre les générations, l’atten- tion portée les uns aux autres. Le tout dernier verset de l’ancien Testament dit (Malachie 3.24) : « Il (Élie) ramènera le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays de destruction. » Dans le premier chapitre de l’Évangile de Luc, cette parole est reprise quand il est question de Jean-Baptiste (Luc 1.17) : « Il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer pour le Seigneur un peuple bien disposé. » Cela montre clairement que Dieu dé- sire la réconciliation entre les généra- tions et s’attend à ce que les parents, les plus âgés, se tournent vers les enfants, les plus jeunes ; c’est à eux de faire le premier pas et d’être des exemples qu’il vaut la peine d’imiter, par une vie qui plaît à Dieu.

Avec humilité considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes.

Si nous vivons cela, également entre les générations, nous nous mettrons mu- tuellement en liberté et apprendrons les uns des autres. Ce sera un défi, mais aucun chemin ne permet de l’éviter, et cela en vaut vraiment la peine.

Jürg Pfister Directeur de SAM global

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Peter Röthlisberger Co-responsable des finances

L’année touche déjà à sa fin. Grâce à l’entrée d’un legs important, nous sommes près de 7% au-dessus des recettes de dons et de legs de l’année précédente, au 30.09.22. Les dons individuels directs à cette date sont restés pratiquement constants en com- POULS FINANCIER

paraison pluriannuelle. L’année dernière, nous avions environ 80 000 francs de plus à notre disposition, de la part de grands donateurs. Cette année, nous avons reçu dans la même mesure des dons plus élevés pour des projets, ceci notamment grâce au mailing spécial « aide d’urgence renchérissement » et à un gros investissement dans le centre de santé de ProESPOIR Gui- née. Cette année encore, nous avons eu de la course sponsorisée des promesses de dons pour plus de 100 000 francs, dont environ la moitié a été reçue à la date de ce rapport. Jusqu’à présent, 60% des dons et des legs nécessaires ont été reçus, par rapport à ce qui est nécessaire pour des comptes équi- librés. L’objectif de dons est cette année de près de 4 millions de francs, soit environ 10% de plus que l’année précédente. Cela s’explique notamment par le lancement de nouveaux projets au Cambodge et au Burkina Faso. Actuellement, si tous les projets peuvent être réalisés comme prévu, il nous manque encore 1,6 million de francs jusqu’à la fin de l’année (1,4 mil- lion l’année dernière à la même date). Nous sommes toujours étonnés de la grandeur et de la sollicitude de Dieu, qui rend possible l’obtention de montants aussi importants en un temps relativement court.

Nous vous remercions de votre précieux soutien à notre travail par vos prières, votre engagement et vos finances.

Dons Merci pour votre générosité. Pour faire un don avec Twint (Suisse), scannez le code QR dans l’application Twint.

Il nous manque en- core 1’590’000 CHF pour un résultat positif

But 3’960'000

But 2’970’000

Entrées 2’370’000

But 1’980’000

Entrées 1’340’000

But 990’000

Entrées 680’000

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1 er trimestre

2 ème trimestre

3 ème trimestre

4 ème trimestre

IMPRESSUM Rédaction Luisa Vonarburg Graphisme SAM global Luisa Vonarburg Impression Jordi SA, Belp Traduction A. Bolliger, C. Dentan, M. Deriaz, R. Gindroz, J-P. Habegger, J. Klinger, C. Reifsteck, J-M. Tapernoux Siège central SAM global, Wolfensbergstrasse 47, CH-8400 Winterthur Tél +41(0)52 269 04 69 CCP : 84-1706-5 IBAN : CH58 0900 0000 8400 1706 5 BIC : POFICHBEXXX Secrétariat romand SAM global, Impasse de Grangery 1, CH-1673 Ecublens Tél +41(0)24 420 33 23 Tél portable : + 41(0)76 565 81 20 ecublens@sam-global.org www.sam-global.org/fr Diffusion du SAM Allons 2 300 exemplaires / 4x par année Banques d’images Archives de SAM global p. 20 unsplash.com / DESIGNECOLOGIST Belgique SAM global, Rue Chapelle Emmanuel

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Solution de la page 11 : high key

NOUS SUIVRE @samglobal.org_fr SAM global est une organisation sans but lucratif, fondée en 1889. Avec de nombreux collaborateurs européens et locaux, SAM global fournit un travail de développement durable dans onze pays : Angola, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Ca- meroun, Chine, Guinée, Inde, Né- pal, Sri Lanka et Tchad. SAM glo- bal travaille dans le monde entier en collaboration avec des églises pro- testantes-évangéliques, des orga- nisations partenaires locales et des œuvres de bienfaisance. De nom- breux bénévoles s’engagent aussi pour ce travail.

SAM signifie Serve And Multiply (servir et multiplier) : nous désirons servir des gens de différentes cultures et religions dans leur intégralité, se- lon l’exemple que nous a laissé Jé- sus-Christ, afin qu’ils puissent faire l’expérience pratique de l’amour de Dieu, et la partager avec d’autres. Le siège principal se trouve à Winter- thour (Suisse). Il existe des représen- tations de SAM global à Ecublens/ FR (Suisse), en France et en Belgique.

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Prochaine édition en février :

Code d'honneur Ehrenkodex

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