Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 16 février 2023 - 8 DH - N° 1096
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Marché des capitaux Taux et inflation rythmeront 2023
Bourse de Casablanca Les actions perdent en attractivité
P. 11
P. 10
Un hold-up qui alimente la colère sociale P. 2/16 à 23 HAUSSE DES PRIX Mehdi Qotbi
Le temps des turbulences Politique P. 31
«Il a fallu laisser du temps à l’art africain pour trouver son public»
Efficacité énergétique Marjane se lance dans le photovoltaïque
P. 28
P. 34/35
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 16 FÉVRIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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> Actualité
Voyons voir : Zwelivelile Mandela, le nouveau pantin d’Alger
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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique
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Editorial
> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Le compteur remis
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à zéro
Par Fatima Ouriaghli
Marché des capitaux : Taux et inflation continueront
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de rythmer 2023
> Economie
Inflation
Bourse : Les actions perdent en attractivité
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Industrie : Pourquoi l’automobile et l’aéronautique cartonnent Hausse des prix : Un hold-up qui alimente la colère sociale Consommation : Les dessous d’une hausse des prix exponentielle Blé tendre : 4 milliards de DH de primes déjà versés par l’Etat La tomate de la discorde Produits agricoles : Dix leviers pour améliorer la commercialisation Entretien avec Younes Sahibi : Investissements des MRE, «Il est grand temps de se pencher sur la question des coûts de transfert»
D epuis plusieurs jours, le chef du gouvernement et ses ministres se relaient pour tenter d’expliquer les raisons de la flambée des prix des denrées alimen- taires. Sont pointés du doigt tantôt les pénuries provoquées par la guerre en Ukraine, tantôt la sécheresse, tantôt la vague de froid, tantôt les spéculateurs et autres courtiers. L’Exécutif se défend aussi de rester inactif face au renché- rissement des prix. Bien au contraire, il ne manque aucune occasion pour étaler toutes les mesures prises pour conte- nir la hausse des prix et préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Promettant même, au passage, un retour des prix à la normale durant les prochains jours. Mais le discours rassurant des politiques ne passe pas. Parce que, au quotidien, les citoyens sont durement impac- tés par la cherté de la vie. Tomate, oignon, viande, œuf…, tous les prix ont pris l’ascenseur, et ce alors que le Ramadan approche inexorablement. La situation devenant ainsi de plus en plus intenable, particulièrement pour les ménages les plus démunis, qui ne ressentent pas du tout les effets des mesures prises par les autorités. Ils sont en effet les plus touchés par l’inflation. Ce constat a été d’abord établi par le Fond monétaire international dans son dernier rapport relatif aux travaux du livre IV publié il y a quelques jours. Selon l’institution, «l'inflation annuelle effective moyenne pour les cinq quintiles de revenu inférieurs était d'environ 10,4% par rapport à l'augmentation de 8,3% de l'indice global des prix à la consommation». Le dernier rapport de la Banque mondiale «Le Maroc face aux chocs d’offres», rendu public mardi 14 février, aboutit à la même conclusion. «L’inflation annuelle a été pratiquement 30% plus élevée pour les 10% les plus pauvres de la popu- lation, par rapport aux 10% les plus riches, principalement en raison de l’impact de la hausse des prix alimentaires qui représentent une part plus importante de dépenses chez les ménages les plus pauvres», note la BM. On comprend alors mieux le désarroi des ménages les plus précaires, désormais contraints à une rigoureuse arith- métique lorsqu’il s’agit de faire les courses, parce que le moindre centime est important. On comprend aussi pour- quoi, de plus en plus, la colère sociale monte et s’exprime dans la rue (voir 16). Il va falloir donc que le gouvernement réagisse autrement en mettant en place des dispositifs plus impactants, susceptibles de soulager les finances des ménages. Et vite !. u LES PAUVRES, ENCORE PLUS PAUVRES
Entretien avec Sofiane Gadrim : Blockchain,
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«Le Maroc peut se positionner comme un leader dans
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ce domaine»
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> Développement durable
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Efficacité énergétique : Marjane se lance dans le photovoltaïque
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> L'univers des TPME
Programme PIAFE-Intelaka : Tanger accueille la cara- vane de sensibilisation à l'entrepreneuriat des jeunes 29
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> Focus Agricole
Fertilisation : Le Maroc accuse toujours un retard dans ce domaine 30
> Politique 31 Le temps des turbulences > High-tech 32 Tech : Les géants en perte de vitesse
> Culture
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Musique : De la douceur à revendre Mehdi Qotbi : «Il a fallu laisser du temps à l’art africain pour trouver son public»
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Zwelivelile Mandela, le nouveau pantin d’Alger Par D. William
C onnaissez-vous Zwelivelile Mandela ? Son nom de famille évoque évidemment beaucoup de choses. Mais Zwelivelile est très loin du modèle de vertu et de rectitude que fut son grand-père, le défunt leader sud-africain Nelson Mandela. Il est considéré comme le paria de cette famille, surtout connu pour ses frasques conjugales. Aujourd’hui, il veut se faire une réputation hors des frontières de son village du Mvezo. Comment ? En servant de pantin à l’Algérie pour s’en prendre publiquement au Maroc. A l’ouverture du Chan 2023 qui s’est tenu en Algérie, dans un discours surréaliste, il a appelé à «mettre fin à l’occupation du Sahara occidental», qualifiant ainsi le Sahara maro- cain de «dernière colonie d’Afrique». Né en 1974, Zwelivelile, encore appelé Mandla, a eu droit à tous les égards : il a été reçu par le président algérien Abdelmajid Tebboune et a rencontré plusieurs membres du gouver- nement. S’en est suivie une visite à Tindouf où il a aussi rencontré des soi-disant res- ponsables du polisario. Que d’ «honneur»
pour quelqu’un qui n’occupe aucune fonc- tion officielle en Afrique du Sud ! Qu’incarne Mandla pour mériter toute cette attention de la part du pouvoir algérien ? Rien en réalité. Comme on le dit ici, «walou» . Ce personnage qui fait «ami-ami» avec ce régime, il faut le regarder comme un pathé- tique mélange d’ignorance, d’arrivisme et d’avidité, mais aussi de naïveté. Ignorant, parce qu’il méconnait profondé- ment la vérité historique sur le Sahara maro- cain : il a un comportement moutonnier et ne fait que répéter ce que lui demandent ses nouveaux mentors. Arriviste et avide, parce que sa virulence et ses attaques contre le Royaume non seulement ne reposent sur rien de factuel, mais ne procèdent pas non plus d’une réelle conviction politique. Arriviste et avide, il faut l’être pour utiliser le nom Mandela comme fonds de commerce en se portant défenseurs des préoccupations sordides du régime algérien. Car, si l’on en croit Maghreb Intelligence, cet énergumène de Mandla aurait conclu un accord avec l’Algé- rie en vertu duquel il «a reçu la promesse
d’un financement conséquent de la part du pouvoir algérien qui peut aller jusqu’à 100 mille dollars USD» , pour «créer une nouvelle fondation panafricaine». «En contrepartie de ce soutien généreux, le petit-fils de Mandela fera ouvertement du lobbying pour soutenir l’agenda diplomatique de l’Algérie dans toutes ses interventions médiatiques ou politiques», note la même source. Ce qui laisse entendre que sa cabale contre le Maroc ne fait que commencer. Naïf, parce qu’il est la marionnette d’un régime dont la légitimité est vivement contestée en interne et qui a perdu tout crédit sur le plan international. Naïf, parce qu’il faut l’être pour croire que son action peut influencer, ne serait-ce que d’un iota, ce dossier du Sahara marocain posé sur les tables de l’ONU. Mais disons ceci à Zwelivelile Mandela et à ses nouveaux «amis» : allez trouver un autre terrain de jeu que le Sahara maro- cain. Cette campagne orchestrée contre le Maroc, comme beaucoup d’autres, fera une nouvelle fois pschitt ! Vaincue par la vérité historique. ◆
Il faut le regar- der comme un pathétique mélange d’ignorance, d’arrivisme et d’avidité, mais aussi de naï- veté.
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Ç A SE PASSE AU MAROC
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L a croissance réelle du PIB au Maroc a chuté, passant de 7,9% en 2021 à 1,2% en 2022 (esti- mation). Elle devrait s’accélérer pour atteindre 3,1% en 2023, grâce à un rebond du secteur primaire, selon la Banque mondiale. Cependant, les risques de détérioration persistent en raison des tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, la décélération des principaux partenaires commerciaux de la zone Euro et les nouveaux chocs climatiques potentiels. Comme dans une grande partie du monde, la guerre en Ukraine, conjuguée à la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, a favorisé une forte augmentation du taux d’inflation, l’inflation annuelle marocaine atteignant un pic de 8,3% à la fin 2022. A l’avenir, la réponse optimale du Maroc en matière de politique monétaire dépendra de la persistance de la pression sur les prix et de l’évolution des prévisions sur l’inflation. ■ La Banque mondiale prévoit une croissance de 3,1% en 2023
Programme Awrach : 103.599 bénéficiaires en 2022
Tourisme
L’ONMT impulse l’ouverture de 35 nouvelles lignes aériennes
L ’ Office natio- nal marocain du tourisme multiplie les actions avec les prescrip- teurs de voyages et les compagnies aériennes nationales et internationales pour augmenter le nombre de sièges en direction du
L e programme «Awrach» a enregistré au cours de l'année 2022 un bilan positif avec 103.599 bénéficiaires, dont 30% de femmes, selon l‘Exécutif. Au total, 30.000 bénéficiaires ont reçu une formation leur per- mettant d'accéder au marché du travail. De même, 70% des bénéficiaires ne disposent pas de diplômes, ce qui fait de «Awrach» le premier programme gouvernemental assurant un emploi à cette catégorie de la population avec des salaires supérieurs aux salaires mini- mums et l’inscription à la CNSS. Ce bilan a été annoncé lors des travaux du comité stratégique du programme «Awrach», tenus lundi à Rabat et consacré à l'examen des résultats du programme au cours de
l’année 2022 et au lancement effectif du pro- gramme «Awrach II». Le chef du gouvernement, qui a présidé cette réunion, a salué les résultats positifs de ce programme et l'implication de tous les sec- teurs dans son déploiement en vue d'instaurer une équité territoriale au niveau des préfec- tures et des régions ciblées, d'autant que près de 50% des bénéficiaires du programme sont issus de zones rurales. Rappelons qu’à travers la Loi de Finances 2023, le gouvernement a mobilisé 2,25 milliards de dirhams au profit du programme «Awrach», avec l'objectif de créer 250.000 emplois au cours de la période 2022- 2023, dans le cadre des chantiers publics de petite et moyenne envergures. ■
Maroc. Pour la saison estivale 2023, l’ONMT a impulsé l’ouverture de pas moins de 35 nouvelles lignes aériennes avec 10 compa- gnies aériennes. Ce sont ainsi 8 destinations marocaines qui sont concernées par ce vaste programme, à savoir Agadir, Essaouira, Fes, Marrakech, Nador, Ouarzazate, Rabat et Tanger. Ces nouvelles lignes concernent 9 marchés émetteurs. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grèce, le Luxembourg, les Pays- Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. 10 compagnies aériennes effectueront ces nouvelles lignes, point à point : Aegean Airlines, Air Arabia Maroc, Binter Canarias, EasyJet, Eurowings Discover, Luxair, Ryanair, TUIfly Belgium, Volotea et Vueling. ■
73% des inactifs sont des femmes en 2022 P rès de trois quarts des personnes en dehors du marché de travail (73,1%) ont été des femmes en 2022, selon le haut-commissariat au Plan. «Près de trois quarts des inactifs (73,1%) sont des femmes, 68,8% résident en milieu urbain, plus de la moitié (51,1%) n’ont aucun diplôme et 44,9% sont âgés de 15 à 34 ans», précise le HCP dans sa récente note d’information relative aux principales caractéristiques de la population active occupée en 2022.
des élèves ou étudiants et 19,6% sont des femmes au foyer. La note fait savoir que plus d’un jeune sur quatre âgé de 15 à 24 ans (25,2% ou 1,5 million) au niveau national ne travaille pas, n’est pas à l’école et ne suit aucune formation (NEET). Près de 72,8% d’entre eux sont des femmes, 40,6% sont mariées et 68,2% d’entre eux ont un diplôme. En plus de leur faible participation à la vie active, reflétée par un taux d’activité de 22,8% en 2022, les jeunes souffrent de la persistance d’un niveau élevé du chômage. Le taux de chômage s’élève à 32,7% parmi les jeunes de 15 à 24 ans contre 13,2% pour les personnes âgées de 25 à 44 ans et 3,3% pour les personnes âgées de 45 ans ou plus. Ce taux culmine à 61,4% parmi les jeunes diplômés de niveau supé- rieur. ■
Avec un effectif de 11,2 millions personnes, les femmes en dehors du marché de travail repré- sentent 80,2% de la population féminine en âge de travailler (81,7% en milieu urbain et 77,2% en milieu rural). D’autre part, parmi les 5,9 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans, 15,4% exercent un emploi
(905.000 personnes), 7,4% sont à la recherche d’un emploi (439.000), alors que 77,2% sont en dehors du marché du travail (4,6 millions). Les trois quarts des jeunes en dehors du marché du travail (77%) sont
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Le FMI débloque une aide d’urgence
L’Afrique du Sud doit ren- forcer ses institutions judiciaires pour lutter contre la corruption
Tunisie : Le taux
en faveur du Burkina Faso
d’inflation devrait atteindre 9,5% en 2023
Sénégal : La production d’hydro- carbures va doper la croissance en 2023 L e démarrage prévu cette année de la production séné- galaise d’hydrocarbures aura un «impact positif» sur le taux de croissance économique du pays à la fin de 2023, déclare la direction nationale de la BCEAO, confirmant des prévisions déjà faites par les autorités locales. Dans un communiqué, la BCEAO, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, souligne avoir remarqué que cette « La crise alimentaire, qui touchait déjà le pays, s'est en effet aggravée après la guerre en Ukraine, et nécessite une aide humanitaire et budgétaire immédiate », a dit Schindler. Le FMI précise que 2,6 millions de personnes sont en situa- tion d'insécurité alimentaire aiguë dans ce pays. ■ L e Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le déblocage d'une aide d'urgence de 80 millions de dol- lars en faveur du Burkina Faso, afin d'aider le pays à faire face à une crise alimentaire qui s'est aggravée depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette aide « contribuera à soutenir les mesures visant à fournir une aide d'urgence aux ménages en situation d'insécurité ali- mentaire aiguë », a déclaré Martin Schindler, responsable de la mission du Fonds qui s'est rendue au Burkina Faso.
L e taux d'inflation en Tunisie devrait atteindre 9,5% en 2023, sur fond de « mesures d'aus- térité sévères » prévues dans la Loi de Finances 2023, selon l'agence de notation Fitch Ratings. « Les pressions inflationnistes devront persister, et ce en raison de l'adop- tion par le gouvernement de mesures d'austérité sévères qui dépassent les estimations », explique Fitch. Ces mesures reposent notamment sur une augmentation des taux d'im- position et des taxes, d'une part, et une réduction des subventions, notamment des produits énergé- tiques et de l'électricité, d’autre part. La levée des subventions des car- burants en Tunisie a dépassé les estimations des experts, basées sur une augmentation des prix du pétrole et du gaz dans le monde cette année qui ne dépasse pas les 4,1% en moyenne. ■
L’ Afrique du Sud doit renforcer ses institutions judiciaires et d'applica- tion de la loi pour lutter contre la corruption qui gangrène le pays depuis de longues années, a indiqué lundi le président sud-africain Cyril Ramaphosa. « Si nous voulons inverser la tendance en matière de corruption, nous devons renforcer les ins- titutions chargées de l'application de la loi et les protéger des ingérences ou manipu- lations extérieures », a déclaré Ramaphosa dans sa newsletter hebdomadaire. Il a pré- cisé que pendant de nombreuses années, la corruption a systématiquement affaibli l'État, endommagé les institutions clés et érodé le tissu social du pays. ■
Les Assemblées annuelles de la BAD, du 22 au 26 mai en Egypte
production d’hydrocarbures pourrait également impacter positivement le compte des transactions courantes du Sénégal avec l’extérieur. Ces perspectives confirment les attentes des autorités sénégalaises, selon lesquelles le taux de croissance du pays, de 4,8% en 2022, devrait atteindre 10% en 2023, grâce aux premiers revenus pétroliers et gaziers attendus cette année. ■
A près avoir accueilli avec succès la COP27 en novembre 2022, la sta- tion balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh se prépare à accueillir les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) en mai prochain. Une mission préparatoire au Caire et à Charm el-Cheikh, conduite par Vincent Nmehielle, secrétaire général de la BAD, a jugé satisfaisants les progrès accomplis à ce jour dans l'organisation des assemblées annuelles qui se tiendront du 22 au 26 mai, souligne la Banque. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis février 2022
Le compteur remis à zéro ◆ Le Masi enregistre une progression de 3,80% sur la semaine. ◆ Les taux et les flux étrangers ont appuyé le rebond initié la semaine dernière.
estiment que les investisseurs étran- gers font de plus en plus de stock pic- king à l'intérieur de l'univers de valeurs présentes dans le MSCI FM et ne les implémentent plus de manière systé- matique. Notons que le poids du Maroc dans cet indice s’est légèrement renforcé, passant à 9,79%. Ainsi, le Maroc est deuxième derrière le Vietnam, dont le poids dépasse les 27%. Maroc Telecom reste la valeur la plus représentée avec un poids de 2,28% dans l’indice. Même si le marché (+3,80%) a rebondi fortement, les gérants restent extrême- ment prudents, avec énormément d’in- terrogations en tête, notamment sur l’inflation, ses effets sur les marges des entreprises cotées et sur la politique monétaire. Qui plus est, les stratégistes de la place estiment que les actions perdent en attractivité. Le nouvel envi- ronnement des taux élevés, conjugué
au profil de croissance des bénéfices ne semblent pas en mesure de soutenir les niveaux de valorisation historiques du marché boursier. Cette semaine, Disway a ouvert le bal des publications trimestrielles en annonçant des revenus consolidés en hausse de 6,9% sur l’année, mais pré- voyant une baisse de 25% de ses béné- fices. La tendance devrait être pareille pour d’autres entreprises exposées aux matières premières et aux devises et qui ont jusqu’à la fin du mois pour remettre leurs copies trimestrielles. Disway a en outre évoqué une baisse du pouvoir d'achat impactant l'activité. Techniquement, le Masi a récemment validé un rebond technique qui devrait se prolonger en direction des 10.800 points, puis à 11.000 pts en cas de fran- chissement. À moyen-terme, la tendance reste bais- sière sous les 11.270 points. ◆
L e marché actions a profité de quelques airs favorables pour reprendre de la hauteur cette semaine. L’accalmie sur le front des taux (le Trésor ayant un peu plus de latitude sur les horizons moyens) et les flux étrangers ont permis au Masi d’effacer la totalité de ses pertes depuis le début d’année et de passer au-dessus de sa ligne de flottaison, avec un symbolique +0,08% en YTD. Ce mouvement haussier a été principa- lement nourri par des flux acheteurs de la part des investisseurs étrangers sur les grandes capitalisations marocaines présentes dans l’indice MSCI FM, dont Maroc Telecom et Attijariwafa bank qui enregistrent les plus gros volumes de la semaine pour 119 et 116 MDH. Toutefois, les opérateurs du marché Par Y. Seddik
Le Masi a récemment validé un rebond tech- nique qui
devrait se pro- longer en direc- tion des 10.800 points.
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BOURSE & FINANCES
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Marché des capitaux
◆ Inflation et hausse des taux continueront d’être les principaux indicateurs à surveiller dans le tableau de bord des investisseurs en 2023. Taux et inflation continueront de rythmer 2023
où la hausse des taux dans le monde entier comme au Maroc pourrait peser significativement sur les plans d’investissement des entreprises et sur la consommation. «A l’heure actuelle, ce risque ne se matérialise pas, comme en atteste l’augmentation des exportations automobiles, entre autres. Cependant, une récession chez les pays par- tenaires pourrait ultimement résulter en une réduction de la demande adressée aux entre- prises marocaines» . Perspectives 2023 Pour les analystes, et concer- nant le secteur bancaire, prin- cipal moteur de la Bourse de Casablanca, l’année 2023 devrait se traduire par un ralentissement de la crois- sance de l’encours de cré- dits, compte tenu de l’impact limité des hausses du taux directeur sur la demande de crédit et du ralentissement des crédits de trésorerie qui ont été soutenus en 2022 en partie par la hausse des cours des matières premières, notamment les produits éner- gétiques. «Au final, la lecture des différents drivers et enjeux du secteur nous laisse penser que les banques cotées à la Bourse de Casablanca enre- gistreront une performance positive des bénéfices cou- rant 2023e» , prévoient les ana- lystes. Toujours pour 2023, la légère baisse prévue des coûts des intrants et du coût de trans- port devrait permettre aux
sociétés agroalimentaires de voir leurs marges s’améliorer légèrement. Quant au secteur minier, ce contexte de niveau de prix élevés soutenus par un Dollar fort et par la baisse des coûts des intrants, dont principa- lement l’énergie, devrait per- mettre aux sociétés opérant dans le secteur de réaliser des résultats satisfaisants et de soutenir le niveau de divi- dendes distribués. L'industrie de la construction pourrait, elle, continuer à res- sentir les effets de la hausse des prix de l'acier, du ciment, du bois et du carburant. En conséquence, l'industrie pour- rait connaître des retards dans l'achèvement des projets, une augmentation des coûts de construction et une réduction des marges bénéficiaires. Même constat pour l'industrie de l’immobilier qui devrait faire face à des vents contraires et, par conséquent, afficher une croissance atone durant l’an- née 2023. Selon les analystes, le rapport de l'offre et de la demande pourrait se dété- riorer davantage. Le niveau des coûts de construction, de financement nettement plus élevés, pourrait freiner la construction de logements. En parallèle, les ménages souffrent de la forte infla- tion, et notamment du niveau élevé des prix de l'énergie. Les prix de l'énergie exercent également une pression sur les industries, ce qui pourrait alors comprimer le marché du travail et par ricochet les reve- nus des ménages. ◆
L’inflation continue- ra de faire pression sur les marges des entreprises cotées en 2023.
Selon le HCP, le pouvoir d’achat des ménages aurait enregistré un recul net de 1,9% en 2022. «La dernière révision à la hausse des SMIG et SMAG n’est pas de nature à changer cette donne, à notre sens, étant donné les niveaux élevés d’inflation déjà enre- gistrés», prédit le bureau de recherche. Une prolongation de cette période inflationniste pourrait donc aboutir à une réduction de la demande locale sur le court terme, qui mènerait à son tour à atténuer l’inflation des prix locaux. Cependant, le levier sur l’in- flation importée reste limité. «Nous percevons par consé- quent un risque de rétrécisse- ment des marges des entre- prises suite à une baisse de la demande intérieure» , indique le document. Quant à la demande exté- rieure, celle-ci pourrait aussi s’éroder dans un contexte de faible croissance mondiale, et
“L’ inflation t a n t impor- tée que locale pourrait continuer de peser sur le coût de production des entreprises» , prévoit CDG Capital Insight dans un nou- veau document de recherche sur les perspectives du mar- ché actions cette année. Pour les analystes, la capacité des entreprises à impacter la hausse des coûts des intrants repose sur le maintien de la demande des ménages. Celle- ci pourrait se réduire sensi- blement en l’absence d’une hausse des salaires, qui reste moins probable au Maroc étant donné le poids de l’économie informelle, un taux de chô- mage élevé, une main-d’œuvre globalement peu qualifiée et l’importance de la masse salariale dans la structure des charges ordinaires de l’Etat. Par A. Hlimi
«Les banques cotées à la Bourse de Casablanca enregistre- ront une performance positive des bénéfices courant 2023».
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BOURSE & FINANCES
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Bourse
◆ Le PE du marché retombe à 16,6x contre une moyenne normative depuis 2008 de 19,6x. ◆ Les secteurs bancaires et des mines sont indiqués dans le contexte actuel. Les actions perdent en attractivité D epuis le début d’année, les stra- tèges des grandes banques d'affaires reconnaissent que les révisions de la croissance des profits en 2023. Par Y. Seddik
période 2022-2023 s’élèvent à 6,9% en moyenne annuelle, nous assistons à une forte cor- rection des multiples de valori- sation du marché. Ainsi, le P/E 2023 retombe à 16,6x contre une moyenne normative depuis 2008 de 19,6x. Ce constat atteste que la récente baisse du marché actions reposerait davantage sur un relèvement des taux d’actualisation appli- qués par les investisseurs plu- tôt que sur une prévision de contraction des profits futurs des sociétés cotées. «Nous croyons que le mar- ché actions est en phase de marquer une rupture avec ses niveaux de valorisation his- toriques, à savoir un multiple des bénéfices autour des 20,0x au cours des 15 dernières années» , explique-t-on dans la note. Jaidi fait remarquer que durant les phases où le rende- ment des BDT-10 ans ressort à moins de 3%, le P/E du mar- ché s’est établi à plus de 20x. Par ailleurs, les périodes où le rendement des BDT-10 ans est supérieur à 4% sont générale- ment caractérisées par des P/E entre 15,7x et 17,2x. Le temps du «stock- picking» est de retour «Nous croyons que la récente correction du marché actions est justi- fiée en grande partie par la tendance haussière des taux au Maroc. Une situation qui a déclenché une correction des niveaux de valorisation des titres cotés. Par ailleurs, la fai- blesse de la croissance bénéfi- ciaire des secteurs non-finan- ciers durant la période 2022-
2023 ne semble pas encore être intégrée au niveau des cours» , concluent les straté- gistes du bureau de recherche. Les répercussions de l’infla- tion et du ralentissement de la demande ne devraient se faire sentir réellement qu’à partir du T4-22. «Dans ce contexte, nous privilégions les secteurs Banques & Mines. Ces derniers présentent une meilleure visi- bilité en termes de croissance, bénéficient d’une certaine résilience face à l’inflation et affichent des niveaux de valori- sation en dessous de notre P/E fondamental cible». Ces deux secteurs pourraient faire l’objet d’une implémen- tation progressive, et ce dans le cadre d’une stratégie de placement sur un horizon MT. Concernant les autres secteurs de la cote, ils préconisent la prudence dans l’attente que le marché intègre les annonces des résultats 2022 et les révi- sions de la croissance des pro- fits en 2023. Pour AGR, le profil de crois- sance des bénéfices de la cote durant la période prévi- sionnelle 2022-2023 cacherait des disparités sectorielles : «les secteurs Banques & Mines justifient l’essentiel de la croissance bénéficiaire de la cote» . D’une part, les banques continuent de bénéficier de la normalisation de leur coût du risque en raison d’un effort de provisionnement important au début de la crise Covid. D’autre part, les minières pro- fitent du contexte inflationniste à travers l’appréciation des cours des métaux et un Dollar fort par rapport au Dirham. ◆
Mais, avant, le directeur de la stratégie du bureau de recherche, Taha Jaidi, s’inter- roge sur un changement de paradigme en 2023 sur le mar- ché actions. Pour lui, la nor- malisation accélérée des taux dans un contexte inflationniste est le principal facteur à l’ori- gine de la récente correction du marché boursier. «Après une longue période de taux bas (2014-2021) favorable aux actions, nous avons assisté en 2022 à un retournement haus- sier de la courbe obligataire. Une situation qui a quasiment neutralisé les spreads de ren- dement entre les actions et les BDT-10 ans… Une situation qui réduit davantage l’attrac- tivité des rendements de divi- dende offerts par les actions», analyse-t-il. Rupture avec les valorisa- tions historiques Alors que les prévisions de croissance des bénéfices agrégés de la cote durant la
le «stock picking» est l’ap- proche à privilégier en 2023. Cela suppose de pouvoir répondre à plusieurs questions: les entreprises choisies sont- elles affectées durablement par les évènements macroé- conomiques ? Peuvent-elles y répondre en ajustant leurs modèles d’affaires ? Peuvent- elles protéger leurs marges ? Peuvent-elles répondre effica- cement à leurs concurrents ?... etc. Les stratégistes de Attijari Global Research déroulent, eux aussi, dans une nouvelle lettre d’investissement inti- tulée «AGR House View» , un argumentaire en faveur du stock-picking recommandant les banques et les mines, et préconisant la prudence pour les autres secteurs dans l’at- tente que le marché intègre les annonces des résultats 2022 et
Les réper- cussions de l’inflation et du ralentis- sement de la demande ne devraient réellement se faire sentir qu’à partir du T4-22.
Le niveau de ren- dement des actions devient moins attractif à mesure que celui des BDT augmente.
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◆ La blockchain est une technologie polyvalente qui peut être utilisée pour toutes les activités impliquant des transactions et des échanges de données. «Le Maroc peut se positionner comme un leader dans ce domaine» Blockchain
◆ Grâce à cette technologie, le transfert d'argent vers et depuis le Maroc pourrait être amélioré. ◆ Entretien avec Sofiane Gadrim, directeur des nouvelles technologies (CTO) et co-fondateur d’Atela.
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Au niveau mondial, la technologie blockchain est en perpétuelle évolution et a déjà fait ses preuves dans plu- sieurs domaines. Sur le plan natio- nal, quel état des lieux en faites- vous ? Sofiane Gadrim : Pour comprendre ce qu'est la blockchain, il faut la considérer comme un livre public, dans lequel tout le monde peut écrire sans pouvoir effacer ou modifier ce qui a déjà été consigné. Ce livre, qui est décentralisé et partagé en temps réel par tout le monde, garantit la transparence des informations enregis- trées. Imaginons que vous souhaitiez acheter une voiture d'occasion. Les informations sur le véhicule peuvent être enregistrées sur une blockchain publique pour une transparence totale. Vous pouvez vérifier l'historique du véhicule en un clic, pour être sûr de faire le bon choix. Le transfert de propriété se ferait alors en toute sécu- rité et transparence sur la blockchain, sans aucun souci de paperasserie ou de forma- lités administratives. La blockchain ne se limite pas aux tran- sactions financières, mais s'applique à tout type d'informations qui peuvent y être enregistrées. C'est pourquoi de nombreux experts la considèrent comme la pro- chaine révolution technologique, capable de changer la manière dont nous gérons nos affaires et échangeons des informa- tions en ligne. Cela, le Maroc l’a compris et a saisi l'op-
En encoura- geant ce sec- teur, le Maroc peut s'assurer que les trans- ferts d'argent continuent sans heurt et contribuent à la croissance de l'écono- mie.
portunité d'embrasser cette technologie. Des institutions de premier plan, telles que le Groupe Banque Centrale Populaire (BCP), font usage de cette innovation. Ainsi, en apprenant des erreurs commises par d'autres pays dans leur adoption de la blockchain, le Maroc peut se position- ner comme un leader dans ce domaine en introduisant les meilleures pratiques
éprouvées ailleurs. Ce développement sus- cite beaucoup d'attentes dans le Royaume et peut stimuler une nouvelle vague d'inno- vations et de création de valeur pour les start-up et entreprises du pays. F.N.H. : La blockchain a un apport technologique considérable dans le monde de la finance, mais pas que.
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D’autres secteurs sont notamment concernés, à savoir la santé, la logistique, le commerce ou encore les assurances. Y a-t-il des cas d’usage déjà bien identifiés à ce jour ? S. G. : La blockchain est une technologie polyvalente qui peut être utilisée pour toutes les activités impliquant des tran- sactions et des échanges de données. Elle apporte une valeur significative grâce à sa robustesse et sa capacité à évoluer. Par exemple, lorsque vous voulez acheter une maison, il est important de vérifier que la personne qui vend le bien est le véritable
propriétaire et que tous les documents sont conformes. C'est là que le notaire entre en jeu, en vérifiant ces infor- mations et en aidant à finaliser la transaction. Sauf que ce processus est parfois lourd et fastidieux. Mais
Investir dans la formation en matière de blockchain serait bénéfique pour le Maroc et crée- rait un terrain fertile pour l'irrup- tion de nouvelles innovations.
à l'aide de la blockchain, il peut être accé- léré et simplifié. Les informations sur la propriété, telles que la preuve de posses- sion et les détails de la transaction peuvent être enregistrées de manière sécurisée sur une blockchain. Du coup, le rôle du notaire peut être encore plus efficace et plus sécurisé grâce à l'utilisation de la blockchain, permettant une transaction immobilière plus rapide et plus simple pour toutes les parties impli- quées. Le terme «Smart contract» découle de cet exemple. C'est un contrat numé- rique automatisé, qui utilise la blockchain pour exécuter les conditions d'un contrat de manière transparente et sécurisée. Ainsi, pour une transaction immobilière, un Smart contract peut automatiser les différentes étapes telles que la vérification de la propriété, la négociation du prix, le transfert d'argent et l'enregistrement du titre de propriété. Les parties peuvent être sûres que les conditions seront bien respectées. Parlons d'un autre cas d'usage potentiel dans la santé. Imaginez que vous soyez hospitalisé et que le médecin traitant sou- haite consulter votre historique médical. Habituellement, ces informations sont stockées sur des fiches ou sur un ordina- teur, ce qui peut rendre la consultation dif- ficile en cas d'urgence médicale. De plus, ces données peuvent être compromises en cas d'attaque informatique, ce qui pourrait entraîner une fuite d'informations sensibles sur Internet. Avec la blockchain, votre dossier médi-
cal peut être stocké sur une plateforme sécurisée, garantissant un accès constant et fiable depuis n'importe quel appareil connecté, sans crainte de piratage ou de fuite de données. Vous pourrez facilement accéder à toutes les informations vous concernant, telles que les médicaments que vous prenez, vos allergies, votre his- torique médical, etc. Seuls les utilisateurs autorisés, vous et vos médecins, auront accès à ces informations, et la block- chain détectera toute activité suspecte. En somme, elle peut améliorer la sécurité et la disponibilité de votre dossier médical en vous donnant un accès en temps réel à toutes les informations concernant votre santé, ce qui peut être très utile pour les médecins qui vous soignent. En explorant les possibilités de la block- chain encore plus loin, nous pouvons imaginer un système où toutes les infor- mations de santé des citoyens sont stoc- kées de manière sécurisée sur une plate- forme blockchain. Ce système donnerait à chaque personne un contrôle total sur l'accès à ses propres données médicales. En séparant les identités des personnes des informations médicales, ce système offrirait également aux chercheurs la pos- sibilité d'accéder à des données ano- nymes pour mener des études sur la santé publique, tout en préservant la confiden- tialité des personnes concernées. Les applications de la blockchain sont vastes et les exemples que je viens de vous donner, ne sont qu'une petite partie
de ce qui est possible avec cette tech- nologie.
F.N.H. : La blockchain a besoin d’un écosystème propice pour éclore, notamment en matière d’investissement. Qu’en est-il ? S. G. : L'investissement nécessite un environnement favorable à cette techno- logie. Pour cela, investir dans la formation en matière de blockchain serait bénéfique pour le Maroc et créerait un terrain fertile pour l'irruption de nouvelles innovations. La formation en blockchain implique de former les gens sur les concepts de cybersécurité, de cryptographie et de Big data. Ce sont des compétences inhérentes pour le développement d'une expertise dans ce domaine. En déve- loppant donc de telles compétences, les Marocaines et Marocains pourraient accéder à des perspectives de carrière plus brillantes. De plus, le Maroc pourrait renforcer sa position de leader dans le développement technologique. Le Maroc peut s'enorgueillir de sa longue histoire dans le domaine de l'outsour- cing, mais pour demeurer compétitif dans ce domaine en constante évolution, il est nécessaire de se tourner vers des secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l'intelligence artificielle, la blockchain et la cybersécurité. En effet, le transfert d'argent vers et depuis le Maroc pourrait être amélioré grâce à la blockchain. L’an dernier, 100
Le dévelop- pement de la blockchain suscite beau- coup d'at- tente dans le Royaume et peut stimuler une nouvelle vague d'inno- vations et de création de valeur pour les start-up et entreprises du pays.
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et ajoutées à la blockchain, permettant à tous les participants autorisés de suivre l'avancement de la livraison en temps réel. Lors de l'arrivée à la douane, les inspec- teurs peuvent accéder aux informations enregistrées sur la blockchain et valider la livraison en y ajoutant un bloc supplémen- taire. Une fois la livraison effectuée et le paiement reçu, les informations peuvent être actualisées sur la blockchain. Les clients peuvent y vérifier les informations
pour s'assurer que la livraison a été effectuée et que le produit est en bon état. Les paiements peuvent également être effectués de manière plus efficace via la blockchain, accé- lérant les processus financiers. F.N.H. : La quasi absence d’une réglementation peut créer un environnement à risque. Pourquoi la blockchain est-elle si com- plexe à réguler ? Et quelles solu- tions concrètes d’encadrement s’offrent aux régulateurs ?
En réglementant les cryptomonnaies, cela peut aider à mieux adopter la technologie blockchain.
marocaines, et de l’entreprise plus généralement ? Sur quels critères identifier l’intérêt de recourir à cette technologie ? S. G. : Les PME peuvent rencontrer des problèmes de gestion administra- tive et transactionnelle en raison de leur manque de moyens techniques, financiers et humains. La blockchain peut aider à résoudre ces problèmes en centralisant les transactions et les informations liées à leur activité dans un registre sécurisé et infalsifiable. En utilisant un exemple concret d'une PME de transport de marchandises, nous pouvons voir comment la blockchain peut soulager le fardeau administratif et opéra- tionnel d'une PME. Avec une flotte de 50 camions, cette PME doit gérer une chaîne logistique complexe comprenant des clients, des fournisseurs, des paiements, etc. Elle peut permettre à cette PME de centraliser toutes les informations liées à sa chaîne logistique, améliorant ainsi la transparence, la fiabilité et la rapidité de ses activités. De plus, elle peut faciliter les paiements avec les fournisseurs et les clients, tout en améliorant la traçabilité des produits en enregistrant les informations sur leur transport et leur conditionnement tout au long de la chaîne d'approvisionne- ment. Par exemple, en utilisant un dispo- sitif IoT (Internet des objets), les informa- tions sur la position et l'état d'un camion peuvent être enregistrées en temps réel
milliards de dirhams ont été transférés au Maroc par les Marocains résidant à l’étran- ger, un record qui représente une impor- tante source de revenus pour le pays. Cependant, si des complications venaient à survenir dans les transferts d'argent en raison de législations peu favorables à l’étranger pour les banques marocaines ou pour une autre raison singulière, cela pour- rait être un manque à gagner de milliards de dirhams pour le pays. Pour se prémunir de telles éventualités, il est important d'adopter une technologie capable de garantir la continuité de ces transferts en tout temps. Les banques traditionnelles peuvent jouer un rôle clé en adoptant des modèles innovants, tels que la blockchain, pour effectuer les trans- ferts. Cela, non seulement renforcerait la sécurité des transferts, mais aiderait éga- lement à l'inclusion financière en permet- tant l'émergence de nouveaux systèmes de paiement. Cela stimulera justement la croissance de start-up qui pourront aider à résoudre les problèmes liés aux transferts d'argent transfrontaliers, tels que les coûts élevés et les délais de transfert. En encou- rageant ce secteur, le Maroc peut s'assu- rer que les transferts d'argent continuent à couler sans heurt et contribuent à la crois- sance de l'économie, tout en maintenant sa souveraineté sur les transferts d'argent.
S. G. : Vous avez peut-être entendu par- ler de la blockchain et des cryptomon- naies, mais savez-vous qu'il y a souvent confusion des deux ? La blockchain est en fait une technologie qui peut être utilisée pour de nombreuses applica- tions différentes, pas seulement pour les cryptomonnaies. Ces dernières sont tout simplement un exemple de l'utilisation de cette technologie. D’ailleurs, Bank Al-Maghrib étudie com- ment réglementer les cryptomonnaies, ce qui est un pas en avant vers la block- chain. En réglementant les cryptomon- naies, cela peut aider à mieux adopter la technologie blockchain, ce qui pourrait entraîner la naissance de nouvelles start- up. Il est important de se rappeler que les cryptomonnaies sont également un moyen efficace pour les entreprises de lever des fonds pour financer leur projet. Cela se fait souvent à travers ce qu'on appelle une ICO (Initial Coin Offering). Une ICO est similaire à une IPO (Initial Public Offering) qui est une levée de fonds classique lors d'une entrée en Bourse, mais qui se fait à travers les cryptomonnaies plutôt qu'à travers des actions. Les investisseurs peuvent alors investir dans ces projets en achetant des jetons de la nouvelle cryptomonnaie, un jeton étant une unité de valeur créée pour représenter une part d'un projet ou d'une entreprise sur la blockchain. ◆
Bank Al-Maghrib étudie com- ment régle- menter les cryptomon- naies, ce qui est un pas en avant vers la blockchain.
F.N.H. : La blockchain est-elle adaptée aux besoins des PME
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