Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 12 mai 2022 - 8 DH - N° 1065
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Croissance Des objectifs déjà caducs
Sociétés cotées
L’inflation joue aux trouble-fêtes
P. 12
P. 20
Les équilibres économiques sous pression P. 10 HAUSSE DU DOLLAR
Une équation juridique à plusieurs variables Marchés publics et entreprises en difficulté
Obligations indexées sur l’inflation Un «must» pour le marché financier marocain
Entretien
«L’e-réputation peut amener à faire ou défaire tout un projet entrepreneurial»
P. 26/27
Cinéma
● Entretien avec Selma El Hassani Sbai, professeure universi- taire au département de droit privé, Université Mohammed V, Faculté de droit Rabat- Agdal. P. 22 à 24
La nouvelle vie de Chahtane
P.13
Politique monétaire
La FED durcit le ton
P. 14/15
P. 39
Driss Chahtane, fondateur et patron de Chouf TV
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Daech : La mort dans l’âme Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
Par Fatima Ouriaghli Editorial
Point Bourse Hebdo : Le Masi flanche, lesté par les financières Hausse du Dollar : Les équilibres économiques sous pression Sociétés cotées : L’inflation joue aux trouble-fêtes Obligations indexées sur l’inflation : Un «must» pour le marché financier marocain Politique monétaire : la FED durcit le ton
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> Economie 10
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A lger et sa marionnette le polisario sont de plus en plus isolés de la communauté internationale. La vérité historique a fini par triompher des années de mensonges, de tartufferie, de four- berie et d’agissements malsains d’un régime nombriliste dont le seul dessein est de profiter de privilèges que lui confère le pouvoir. Aujourd’hui, de plus en plus de pays se rendent compte (mieux vaut tard que jamais) de la duplicité du pouvoir algérien et prennent en conséquence leur distance vis-à-vis de lui, non sans essuyer menaces et autres intimidations. Ces derniers mois en particulier, ce régime, qui tente d’immortaliser un système politique pervers décrié et honni par le peuple algérien, accumule les revers diplomatiques. Etats-Unis, Allemagne, Espagne, SEULS AU MONDE Alger – Polisario
Croissance : Des objectifs déjà caducs Entretien avec Selma El Hassani Sbai : Marchés publics et entreprises en difficulté, une équation juri- dique à plusieurs variables Matériaux de construction, pénurie, inflation… : David Toledano dit tout Entretien avec Me Nesrine Roudane : «L’e-réputation peut amener à faire ou défaire tout un projet entre- preneurial» Centre Targant à Taghazout Bay : Un levier pour mettre en valeur et développer la filière argan Entretien avec Jamila Idbourous : «Il est primordial de valoriser la production de l’huile d’argan localement»
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Pays-Bas, Philippines…, tous ces pays soutiennent l’initiative marocaine d’autonomie pour le règlement du conflit artifi- ciel autour du Sahara, dans le cadre de la souveraineté du Maroc. La réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, mercredi à Marrakech, était d’ailleurs l’occasion pour certains pays de réitérer leur appui à la position duRoyaume. Les Pays-Bas considèrent ainsi le plan d'autonomie présenté en 2007 par le Maroc comme «une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l'ONU» pour trouver
> Focus Agricole
Smag : Une hausse à l’épreuve des modes de rémuné- ration traditionnelle 30 > L'univers des TPME Souk At-tanmia Maroc : Une initiative aux multiples facettes 31
Etats-Unis, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Philippines…, tous ces pays soutiennent l’ini- tiative marocaine d’au- tonomie pour le règle- ment du conflit artificiel autour du Sahara …
> Société 30
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une solution à la question du Sahara. De même, «le soutien du gou- vernement espagnol à l’initiative marocaine d'autonomie, en étant le cadre le plus approprié et le plus crédible pour résoudre la question du Sahara marocain, s'inscrit dans le cadre d'une dynamique interna- tionale pour résoudre ce conflit artificiel» , estime le chef de la diplo- matie marocaine, Nasser Bourita, qui s’exprimait lors d’un point de presse conjoint avec son homologue espagnol, José Manuel Albares. Oui, il y a un processus international naturel et irréversible de soutien au plan d’autonomie qui laisse pantoise la paire Alger - polisario. Et la condamne à être simple spectatrice de l’histoire politique qui se joue devant elle et qu’elle a travestie pendant des années. Aujourd’hui, sa thèse séparatiste et complotiste ne trouve plus ni écoute ni relais et semble avoir échoué sur une île déserte. Alger et le polisario sont de plus en plus seuls. Isolés du monde, comme le fut Tom Hanks dans le film à succès «Seul au monde». Et la trop grande solitude nourrit des ressentiments et prête foi à la dépression et à la paranoïa. C’est pourquoi Alger voit des ennemis partout. Ceci explique donc cela. Comme dirait l’autre. u
Entretien : Alpinisme, les glaciers de l'Himalaya fondent pour l’ascension de Bouchra Baibanou 32
> Culture
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FICAM : C’était TOON-TASTIQUE !!! Quelques incontournables du FICAM Gros plan : Un festival populaire ! L’Institut français, un relais incontournable ! Cinéma : La nouvelle vie de Chahtane
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> High-tech
Reconnaissance faciale : Une technologie à double tranchant ?
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Daech La mort dans l’âme Par D. William
D aech symbolise le terrorisme dans ce qu’il a de plus abject. Au point qu’une rencontre internationale spécifique lui est dédiée, à travers notam- ment la première réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique. Ouvert mercredi à Marrakech, ce conclave fédère les représentants de plus de 80 pays et organisations inter- nationales. Objectif : débattre des défis imposés par le terrorisme sous toutes ses formes et le repositionnement de Daech en Afrique. Si l’Etat islamique n’est plus cette puis- sante organisation terroriste à la méca- nique bien huilée qui a orchestré des attentats spectaculaires et particuliè- rement sanglants à travers le monde, et notamment en Europe, son idéolo- gie rétrograde s’est toutefois largement disséminée et inspire malheureusement encore des illuminés. Qui commettent des actes barbares et sanguinaires en son nom. Prennent, dans la terreur, la vie
d’innocentes personnes dans l’espoir de faire prospérer la propagande de Daech. Quoique beaucoup moins bien structurée qu’il y a 8 ans, elle a toujours un pouvoir de nuisance. Comme l’ont d’ailleurs plusieurs autres organisations qui ont désormais fait de l’Afrique subsaharienne leurs bases pour répandre les miasmes du terrorisme. Al-Qaïda au Maghreb islamique, Daech, Boko Haram, Mujao…, toutes se livrent à une surenchère macabre pour signer les attentats les plus meurtriers. Chiffres édi- fiants donnés par le ministre des Affaires étrangères lors de cette rencontre de Marrakech : en 2021, l'Afrique subsaha- rienne a enregistré 48% des décès dus au terrorisme dans le monde, soit 3.461 vic- times, ce qui porte le nombre de morts à 30.000 au cours des 15 dernières années. Nous le disions tantôt sur ces colonnes : aujourd’hui, l’Afrique ne devra plus seu- lement relever l’énorme défi du dévelop- pement économique du continent, mais devra également faire face au défi sécu- ritaire. Car la gangrène du terrorisme,
avec ses ramifications aussi nombreuses que dangereuses, est bien là, sournoise, vicieuse, lâche, perfide. L’heure est donc à la mobilisation pour dresser un rem- part contre ces fanatiques adeptes des attentats suicides et des exécutions som- maires. Et c’est tout l’enjeu de cette rencontre de Marrakech, qui permet aussi de mettre sur orbite l’expérience et l’expertise acquises par le Maroc dans la lutte contre le terro- risme, reconnues à l’échelle internationale. Le coordonnateur principal adjoint par intérim du Bureau de contre-terrorisme relevant du Département d'Etat américain, Christopher Landberg, ne dit pas autre chose. «Allié et partenaire clé des États- Unis, le Maroc est un leader régional et mondial dans la lutte contre l'extrémisme violent», déclare-t-il. C’est dire qu’à l’heure où la montée en puissance des groupes terroristes au Sahel inquiète les dirigeants africains, le Royaume est appelé à jouer un rôle majeur pour la paix et la sécurité régionales. ◆
En 2021, l'Afrique sub- saharienne a enregistré 48% des décès dus au terrorisme dans le monde, soit 3.461 vic- times.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
www.fnh.ma Ç A SE PASSE AU MAROC L a propagation du virus se poursuit à un niveau «faible à très faible» durant cette troisième période intermédiaire qui se poursuit encore pour sa dixième semaine consécutive, depuis la première semaine de mars 2022, selon le coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la Protection sociale. Mouad Mrabet, qui a fait le bilan mensuel de la situation épidémique (13 avril /10 mai 2022), indique que pour les nouvelles infections hebdomadaires, le taux est de moins de 1/100.000 personnes par semaine au cours des quatre dernières semaines. Le taux hebdomadaire de positivité est resté presque inchangé, alors qu'il s'est stabilisé à moins de 1% au cours de la même période. S'agissant des cas graves et critiques, ils sont «les plus bas depuis le début de la propagation du virus dans notre pays». ■ Covid-19 : La transmission du virus «faible à très faible»
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Sahara marocain
Marrakech
Les Pays-Bas dans la dynamique internationale de soutien au plan d'autonomie
Les représentants des 73 pays et actionnaires institutionnels à l’AG de la BERD
L es travaux de la 31 ème assemblée générale (AG) annuelle de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) se sont ouverts officiellement, mercre- di à Marrakech, en présence du Chef du gou- vernement, Aziz Akhannouch. Ils se poursuivent jusqu'au 12 mai et réunissent les représentants des 73 pays et actionnaires institutionnels de la Banque, dont le Maroc. Premier rassemblement physique de la BERD depuis Sarajevo en 2019, cet événement, placé sous le thème «Relever les défis dans un monde turbulent» , se veut une occasion pour débattre des défis mondiaux tels que le soutien à la crois- sance économique, la lutte contre le changement climatique et le renforcement de l'environnement des affaires dans les régions où la Banque inves- L es travaux de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech ont été clôturés, mercredi à Marrakech, en présence des représentants de plus de 79 pays et organisations internationales. Ce conclave international, qui confirme la ferme détermination du Maroc à coordonner étroitement avec ses partenaires pour éradi- quer la menace émanant de Daech, a connu la participation de 47 ministres, dont 38 chefs de diplomatie, qui ont activement participé aux débats axés sur la sécurité et la stabilité régionales pour lutter contre les sources du terrorisme et d’extrémisme dans le continent. Organisée à l'invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étran- ger, Nasser Bourita, et du secrétaire d'État
tit. En parallèle avec son assemblée générale, la BERD tiendra son forum d'affaires qui s'impose en tant que plateforme idoine pour explorer les opportunités d'investissement et nouer des liens durables d'affaires. Les panels du Business Forum se pencheront, quant à eux, sur la numérisation, la durabilité et la transition vers une économie verte, la mobilisation des capitaux privés, l’égalité et l’in- clusion, aux côtés d’autres thèmes d’actualité. ■
L es Pays-Bas ont considéré, mercredi, le plan d'autonomie, présenté en 2007 par le Maroc, comme «une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l'ONU» pour trouver une solution à la question du Sahara. Par cette nou- velle position, exprimée dans le communiqué conjoint publié à l'issue des entretiens entre le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, les Pays-Bas viennent de s'inscrire clairement dans la dynamique internationale de soutien au plan d'autonomie marocain pour clore définitivement le différend artificiel autour de la marocanité du Sahara. ■
Clôture des travaux de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech
américain, Antony Blinken, cette première réunion de la Coalition mondiale anti-Daech en Afrique a été l’occasion pour la pour- suite de l’engagement et de la coordination internationale dans la lutte contre Daech, avec un accent particulier sur le continent africain ainsi que sur l’évolution de la menace terroriste au Moyen-Orient et dans d’autres régions. Lors de cette réunion, les ministres de la Coalition ont passé en revue les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisa- tion dans les zones précédemment impac- tées par Daech, dans le domaine de la com- munication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers. ■
41.444.286 C’est le nombre d'opérations de paiement durant la période des 4 premiers mois de l’année 2022, pour 16.671.909.973 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines et étrangères, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +28,5% en nombre et +26,9% en montant par rapport à la même période de 2021.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Les banquiers de la CEMAC prêts à participer à la relance de l’économie régionale
Afrique du Sud La production minière dépasse 61 milliards de dollars en 2021
AGR Africa Bond Index
Un repli de 7% au T1-2022
L a valeur de l'indice AGR Africa Bond Index (AGR ABI), un indice de la dette souveraine en Afrique, a reculé de 7%, passant de 96,2 points au mois de janvier 2022 à 89,4 points au 1 er avril 2022, selon Attijari Global Research (AGR). De même, la valeur de l'encours passe de 99,5 milliards de dollars à 94 milliards, malgré la progression du nombre de consti- tuants atteignant désormais 88 lignes obli- gataires contre 87 un trimestre auparavant, indique AGR dans son bulletin trimestriel AGR Africa Bond Index. ■ Sénégal : Lancement d’un programme d'allocations financières pour les ménages vulnérables L e président de la République du Sénégal, Macky Sall, a lancé, mardi à Dakar, l'opération de transfert moné- taire exceptionnel au profit des ménages vulnérables afin de les aider à faire face aux effets du conflit en Ukraine et de l'épidémie de la Covid-19. « Pour apporter des solutions à la conjonc- ture défavorable, j'ai décidé du soutien à la résilience de 542.956 ménages pour rece- voir de la part de l'Etat un cash transfert financier exceptionnel d'un montant de 43,4 milliards de FCFA (66 millions d'euros) », a déclaré le président Macky Sall. Le montant total de la somme à distri- buer s'élève à 43 milliards 436.480 mille francs CFA, soit 80.000 francs pour chaque ménage inscrit sur le Registre national unique, à l'échelle du territoire national. ■
L es banquiers de la Communauté économique et moné- taire d’Afrique centrale (CEMAC) se sont dit « capables de financer l’économie régionale avec ou sans emprunts extérieurs ». Au cours de la première édition des Journées du banquier, tenue récemment à Libreville, les banquiers issus des six pays membres de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad) ont longuement réfléchi sur la relance de l’économie régionale post Covid-19. « Nous disposons dans la zone de toutes les ressources qu’il faut pour financer nos économies. Nous disposons de tous les instruments. Il y a le secteur bancaire, le secteur financier à travers les sociétés de Bourse et la Commission de surveillance du marché financier de l'Afrique centrale (COSUMAF) », a expliqué Loukoumanou Waidi, Directeur général de BGFIBank Gabon. ■
L a production minière en Afrique du Sud a dépassé 61,8 mil- liards de dollars pour la pre- mière fois l'année dernière, grâce à la vigueur des prix des matières premières, a indiqué le Conseil sud- africain des mines. « La valeur de la production était juste en deçà de 1.200 milliards de Rands en 2021 et bien au-dessus des 910 milliards de Rands atteints en 2020 », précise le Conseil dans un rapport annuel. Il a expliqué que l'augmentation de la valeur était le résultat de l'amé- lioration des prix des matières pre- mières, qui étaient 40% plus élevés d'une année à l'autre, notant que la dévaluation de 12% de la monnaie locale par rapport au Dollar a signifié que les sociétés minières n'ont pas pleinement profité des prix interna- tionaux des matières premières. ■
Kenya : L’économie enregistre une
croissance de 7,5% en 2021
L e PIB réel du Kenya a enregistré une croissance solide de 7,5% en 2021, a indiqué le Bureau national des sta- tistiques du Kenya (KNBS) dans son enquête annuelle sur l’économie nationale.
Cette croissance, qui intervient après une contraction de 0,3% de l’économie kényane en 2020, est principalement tirée par « la reprise de la plupart des activités économiques après la levée des mesures de confinement liées à la pandémie de la Covid-19 », explique le KNBS. « En 2021, toutes les activités économiques ont enregistré une croissance positive à l'exception de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche qui se sont contractées de 0,2% », a précisé le bureau lors de la présentation de cette enquête annuelle. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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BCE : Une première hausse des taux pourrait intervenir dès juillet
L a Banque centrale européenne pourrait commencer à relever ses taux d'intérêt dès le mois de juillet, a averti sa présidente Christine Lagarde, alors que la zone Euro est confrontée à une flambée de l'inflation. La BCE « va mettre fin » dans un premier temps à ses achats nets d'actifs « au début du troisième trimestre », soit juillet, puis une première hausse de taux interviendra « quelque temps après », a déclaré Lagarde, précisant que « cela pourrait signifier une période de quelques semaines seulemen ». L'institut monétaire a prévu de tenir sa prochaine réunion de politique monétaire le 9 juin, à Amsterdam, puis la suivante le 21 juillet à Francfort avant la pause estivale.
« Après la première hausse des taux, le processus de normalisation sera progressif », a ajouté Lagarde, ce qui laisse présager d'autres hausses de taux à venir après le premier amorçage de l'été. ■ La guerre en Ukraine et l’inflation ralentissent la croissance dans les régions de la BERD
L a Banque euro- péenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a indiqué mardi prévoir un ralentissement éco- nomique plus important et une pression inflation- niste accrue dans ses
L’OPEP+ maintient une modeste augmentation
de la production
L’ Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés ont déclaré - qu'ils s'en tiendraient aux plans existants pour des augmentations légères de la production de pétrole en juin, malgré la flambée des prix du brut. L'alliance a reconfirmé « la décision d'ajuster à la hausse la production globale mensuelle de 432.000 barils par jour pour le mois de juin 2022 », précise le cartel de pays producteurs de pétrole. Cette décision est intervenue après que l'Union européenne a dévoilé un plan visant à éliminer progressivement les impor- tations de pétrole russe, ce qui a fait grimper les prix du pétrole dans un contexte de pré- occupations accrues concernant l'offre. En L e déficit commercial des biens français a enregistré un nouveau record en mars, s'établissant à 11,5 milliards d'euros, une dégradation attribuée aux importations d'énergie dont les prix ont flambé dans le sillage de la guerre en Ukraine, ont indiqué les Douanes. Le déficit avait déjà franchi la barre des 10 milliards d'euros en février avec 10,3 milliards d'euros, selon les chiffres corrigés des Douanes. « En cumul sur douze mois glissants, il s’établit au niveau record de -100,0 milliards d’euros. Ceci est impu- table pour moitié à la hausse des prix de l’énergie, dont le solde se dégrade à nou- veau. Il atteint également un record absolu
régions sous l'effet de la guerre en Ukraine. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régio- nales, la BERD relève que la croissance dans les régions où opère la banque, devrait encore augmenter de 1,1% cette année. Mais cela représente une révision à la baisse de 0,6 point de pourcentage par rapport aux prévisions publiées aussi récemment que fin mars. La croissance dans ces régions se redressera pour atteindre 4,7% en 2023, ce qui reflète une nouvelle révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage, précise la même source. ■
juillet 2021, l'OPEP+ a convenu d'augmenter la production chaque mois pour pallier pro- gressivement les réductions de production opérées au plus fort de la pandémie de covid-19 en 2020. ■
Twitter : Elon Musk veut lever
l'interdiction de Donald Trump
France : Le déficit commercial affiche un nouveau record en mars
L e milliardaire Elon Musk a déclaré qu'il annule- rait l'interdiction «définitive» de l'ancien président Donald Trump par Twitter en cas d'aboutissement de son offre de rachat de l'entreprise, d'un montant de 44 milliards de dollars. Musk a affirmé au Financial Times que l'interdiction « était moralement incorrecte et totale- ment stupide », bien que Trump ait déclaré publiquement qu'il ne reviendrait pas sur le réseau social et utiliserait plutôt sa propre plateforme, Truth Social. ■
en cumul sur douze mois glissants, à 100 milliards d'euros », indiquent-elles dans un communiqué. ■
B OURSE & F INANCES
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Le Masi flanche, lesté par les financières ◆ Le Masi a enregistré une forte baisse cette semaine alors que les taux ont connu une envolée. ◆ La confiance des investisseurs s’est fortement dégradée à fin avril. Par Y. Seddik Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis mai 2021
à 12.850 points. Il est venu s'écraser en clôture sur les 12.666 points. Exposées à une hausse des taux du Trésor, particulièrement sur le marché secondaire, les financières (banques et assurances) accusent le coup. Elles font partie des perdants de l'inflation. ATW (-2,20%), BCP (-2,67%), BOA (-2,50%), CIH (-3,56%) ou encore BMCI (-5,98%) ont pesé particulièrement sur la tendance générale cette séance. Le secteur ban- caire, rappelons-le, représente 32% de la capitalisation boursière. Sur le volet des publications, Disway annonce un chiffre d'affaires consolidé de 492 MDH au premier trimestre 2022, en hausse de 2,8% par rapport au premier trimestre 2021. Panique sur le marché de taux Le mouvement de panique observé à la Bourse de Casablanca se fait également sentir sur le marché obligataire où les taux primaires ont connu une importante
hausse mardi, provoquant des tensions sur les portefeuilles obligataires des ges- tionnaires d'actifs. La hausse a atteint jusqu'à 14 points de base sur le 5 ans, qui passe à 2,315% d'un coup ! Même les maturités courtes ont connu des hausses fortes, à l'image du 52 semaines (+7,3 pbs) ou encore le 26 semaines où l'une des lignes s'est envolée de 12,3 points de base lors de la séance. Pourtant, le Trésor a levé un montant rela- tivement moyen de 2,7 Mds de dirhams, alors que les investisseurs ont mobilisé 7,2 Mds pour la séance. En réalité, sur le marché, les opérateurs expliquent ces envolées par les exigences des investis- seurs qui ont été revues à la hausse plutôt que par des besoins excessifs du Trésor pour le moment. Ceci, dans un climat inflationniste et dans la perspective d'une accentuation des besoins du Trésor, alors que les fenêtres de tir à l'international se referment avec la hausse des taux de la FED, et bientôt de la BCE. ◆
D ans un contexte géopolitique tendu, le niveau de confiance des investisseurs envers le marché actions s’est nette- ment dégradé. Après avoir atteint un plus haut historique de 67,4 pts en octobre 2021, l’AGR, Indice de confiance des investisseurs en Bourse (ICIB), a corrigé de -22,6 pts à fin avril 2022 pour ressortir à 44,8 pts. Il met ainsi fin à une série de hausses succes- sives observées post choc Covid-19, soit depuis avril 2020. Mardi dernier, l'indice Masi a abandonné 2,44%, sa quatrième baisse consécu- tive et la plus forte depuis le 23 mars dernier. Après les 13.000 points lundi, l'indice phare de la place a cassé tour à tour durant cette séance un seuil chartiste à 12.930 points et sa moyenne mobile à 50 jours, se situant à 12.900 points puis, en fin de séance, un support potentiel
La hausse a atteint jusqu'à 14 points de base sur le 5 ans, qui passe à 2,315% d'un coup !
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BOURSE & FINANCES
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Hausse du Dollar
◆ La hausse du billet vert renchérit le coût des importations des produits de base pour le Maroc. ◆ Le coût de remboursement de la dette extérieure tend également à augmenter à mesure que le Dollar se renforce. Les équilibres économiques sous pression J amais le Dollar n’avait été aussi fort depuis deux décen- nies. Depuis le début de l’année, le Dollar produits connaissent une envo- lée sans précédent. Notons au passage que les réserves en devises du Maroc se sont éta- blies à 329,2 milliards de DH, l’équivalent de 6 mois et 11 jours d’importations. nuer l’exposition du portefeuille de la dette extérieure publique au risque de change et d’en limiter l’impact sur l’encours et le service de la dette. Par Y. Seddik
bation du commerce interna- tional, ralentissement de l’éco- nomie mondiale, inflation…, les facteurs favorisant le renforce- ment du Dollar américain sont nombreux. Parallèlement, la demande pour la monnaie de réserve internationale va conti- nuer à s’intensifier, alors que la FED a annoncé la réduction de son bilan (en retirant de la liqui- dité) à partir du mois prochain. La hausse du billet vert n’est une bonne nouvelle pour presque aucun pays. Les manuels d’économie nous enseignent qu’un Dollar fort pousse l’activi- té économique des États-Unis à ralentir et l’inflation américaine à être exportée. Une inflation que le Maroc importe et paye cher, comme en témoignent les récentes évolutions macroéco- nomiques. En réalité, pour l’éco- nomie marocaine, la hausse du Dollar a un impact direct sur la balance commerciale, avec des importations de produits de base mécaniquement plus chers, car elles sont le plus sou- vent libellées en Dollar. Cela, au moment où les prix de ces
Rappelons que sur la seule année 2021, le Maroc a honoré 41 milliards de DH de dettes extérieures. Cette année, le Royaume devra faire face à des tombées de rembourse- ment importantes de 43 mil- liards de DH (dont 17 Mds en Eurobonds), selon les projec- tions du service de la dette extérieure publique du départe- ment des Finances. En outre, le Trésor, qui envi- sage de recourir au marché international pour lever environ 40 milliards de DH (près de 4 milliards de dollars) comme prévu dans le Budget 2022, devra lever le pied au vu de ces circonstances. Quelles prévisions pour le Dirham sur les 3 prochains mois ? Compte tenu des prévisions sur l’EUR/USD et des condi- tions de liquidité du marché des changes interbancaire durant le 2 ème trimestre 2022, les analystes de AGR ont revu à la hausse leurs prévisions de l’USD/MAD sur les 3 mois à venir. Le MAD devrait s’appré- cier face à l’USD sur 1, 2 et 3 mois. Ce scénario est soutenu par le lancement de l’opération «Marhaba», dont l’impact serait visible sur la liquidité du marché de change au Maroc. Les niveaux cibles de la parité USD/MAD ressortent à 9,80; 9,85 et 9,80 à horizons 1, 2 et 3 mois contre un cours spot de 9,99. ◆
Index, qui mesure la variation du Dollar américain face à un panier de six devises majeures, a augmenté à 104,19 points (au plus haut depuis 2002). La parité USD/MAD, quant à elle, a dépassé le seuil de 10 pour la première fois depuis 2 ans jeudi dernier, avant de clôturer la semaine à 9.99. Le Dirham se déprécie face à l’USD pour la 5ème semaine consécu- tive. «À l’origine, un effet panier restrictif pour le MAD de +1,58% contre un effet liquidité qua- si-neutre de 0,06%. Le Dollar s’est ainsi apprécié de +1,64%, soit la plus forte hausse hebdo- madaire de l’année» , expliquent les analystes de Attijari Global Research dans une note. Changement de cap de la poli- tique monétaire américaine, guerre en Ukraine, super-cycle des matières premières, pertur-
Toutefois, le Maroc pourra légè- rement contrebalancer cela grâce à ses secteurs exporta- teurs, dont en tête celui des phosphates qui a presque doublé ses exportations pour atteindre 24,54 milliards de dirhams à fin mars. D’autres secteurs comme les mines, dont les cours sont fixés en Dollar, sont également bien lotis. «Au vu des conditions de mar- ché et des niveaux faibles du Dirham, nous recommandons aux exportateurs en Dollar de mettre en place des stratégies de couverture flexible à court terme» , recommande AGR.
Le Maroc pourra
contrebalan- cer la hausse du Dollar américain grâce à ses secteurs exportateurs, notamment celui des phosphates.
Impacts sur la dette extérieure
Par ailleurs, le Maroc fait face à un problème supplémentaire. Il s’agit du service de la dette extérieure, avec un coût de rem-
boursement (charge d’inté- rêts) qui tend à augmenter à mesure que le Dollar se ren- force. Cependant, ce risque de change est plutôt maî- trisable. En effet, la part de la dette libellée en devises dans le portefeuille de la dette du Trésor représente près de 24,6%. Cette dette est composée de 60,6%
La demande pour la monnaie de réserve internationale va continuer à s’inten- sifier alors que la FED, a annoncé la réduction de son bilan.
de dette libellée en Euro et de 33,8% en Dollar US et devises liées. Cette structure, qui reste proche de celle du panier de cotation du Dirham, permet en fait d’atté-
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Trimestriels des sociétés cotées
◆ Alors que la saison des trimestriels bat son plein, les investisseurs scrutent les effets de l’inflation des prix des intrants sur les entreprises et leur capacité à la répercuter sur leurs marchés. L’inflation joue aux trouble-fêtes
sur des marchés de grande consommation sensibles aux prix de vente, a pu répercuter la hausse des coûts sur les prix de vente, ce qui a été plutôt bien accepté, selon le management. Outre ces entreprises, les minières sont également en première ligne pour profiter de la hausse des matières pre- mières. Managem et CMT essen- tiellement. Ces dernières ont vu leurs cours s’envoler (+13%) sur un mois, soutenus par les consé- quences de la crise en Ukraine et l’inflation qui profite à l’or. «En ce début d’année 2022, les cours des principales matières premières sur lesquelles le marché actions est exposé, poursuivent leur tendance haussière. Cette situation profite particulièrement aux minières et aux industriels locaux. Ces der- niers bénéficieraient d’un gain de parts de marché (PDM) consi- dérable face aux importations», écrivait le bureau Attijari Global Research (AGR) début mars. En face, les financières, les entre- prises du BTP et de l’immobi- lier ou encore les entreprises du secteur technologique et les dis- tributeurs automobiles, en plus d’un faible pricing power, devront
faire face à la hausse des taux, les pénuries et l’explosion des charges opérationnelles. Dans ce contexte, les analystes seront particulièrement attentifs au commentaire des entreprises sur leurs marges plutôt que sur l’évolution du chiffre d’affaires, principal indicateur surveillé habi- tuellement au premier trimestre. Le marché obligataire double- ment impacté par l’inflation Sur le marché obligataire, les gérants se disent préoccupés également par l’inflation. Sur ce marché, l’inflation a un impact sur les taux qui progressent sur le marché primaire, mais également et surtout sur le marché secon- daire, provoquant des pertes latentes pour les institutionnels et les OPCVM. L’autre effet est une baisse des rendements réels, cor- rigés par l’inflation, qui accélère les pertes. Selon un gérant obli- gataire, cette situation entretient l’avantage de l’investissement en actions au détriment des obliga- tions. Mais force est de consta- ter que le marché actions passe également par des moments dif- ficiles (-7% en 3 mois), avec un contexte économique toujours aussi peu porteur. ◆
Les investisseurs seront particuliè- rement attentifs à la capacité des entreprises à réper- cuter la hausse des coûts sur les prix de vente.
résilientes face à la hausse des coûts des intrants.
F ace à l’inflation, les business models des entreprises ne sont pas tous égaux. D’aucuns surfent sur la hausse des prix quand d’autres la subissent ou, au mieux, la réper- cutent légèrement. C’est dans ce contexte que s’ouvre la sai- son des résultats du premier tri- mestre 2022. Perte de productivité L’indice des prix à la consom- mation a enregistré une hausse de 5,3% au cours du mois de mars 2022, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 9,1% et de celle des produits non alimentaires de 2,8%. On notera dans ce tableau l’envolée des prix des carbu- rants de 8%, ce qui aura pour impact immédiat une baisse de la consommation des ménages d’une part et, d’autre part, une perte de productivité pour qua- siment tous les secteurs cotés. L’investisseur devra donc navi- guer en eaux troubles pour choisir des titres d’entreprises Par A. Hlimi
Pricing power Les investisseurs seront parti- culièrement attentifs à la capa- cité des entreprises à répercu- ter la hausse des coûts sur les prix de vente. Certaines sociétés disposent en effet de ce pricing power, cette possibilité de vendre plus cher sans que cela n’affecte la demande pour ses produits ou ses services. Certains champions cochent cette case, à l’image de Label’Vie, Snep et, dans une moindre mesure, Sonasid. Même Mutandis, et bien que présente
Sur le marché obligataire, les gérants se disent pré- occupés éga-
L’inflation galopante pourrait impacter négativement le budget de l’Etat des suites de l’accroisse- ment important attendu des dépenses de compensation du gaz butane et du blé ainsi que des aides publiques octroyées aux professionnels du transport, rappelle-t-on chez BMCE Capital Global Research (BKGR). Bank Al-Maghrib estime que le déficit budgétaire devrait se stabiliser à -6,3% du PIB en 2022, profitant vraisemblablement de la mobilisation exceptionnelle escomptée des res- sources, à travers notamment les mécanismes de financement spécifiques et les recettes demono- pole. En attendant et à fin février de cette année, le Trésor affiche un déficit de 11,5Mds contre 10,3 Mds à la même période en 2021, reflétant, selon BKGR, un alourdissement des dépenses (+18,4%), particulièrement de compensation face à des recettes qui augmentent à un rythme moindre (+7,2%)…Autant de ressources englouties par l’inflation et qui retarderont l’effort de relance. Inflation et déficit public
lement par l’inflation.
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Obligations indexées sur l’inflation
◆ Une émission d’une obligation indexée sur l’inflation par le Trésor marocain marquerait une étape importante dans le développement du marché financier marocain. ◆ Elle permettrait de combler un vide en termes d’instruments financiers, avec une protection contre l’inflation. Un «must» pour le marché financier marocain
sont monnaie courante dans le monde, tant au niveau des éco- nomies développées que celui des économies émergentes, et ont souvent été émises par les États afin de répondre à cette problématique. Communément, cet instru- ment est émis par les Etats afin d’accroître l’efficience des marchés dans des cir- constances de forte infla- tion, mais aussi pour des raisons qui leur sont plus directement avantageuses. Les analystes en citent quelques-unes : réduire le coût de la dette souveraine; une gestion du risque d’adéquation actif-passif pour les Trésors publics; encourager l’épargne et capter une plus large partie de la monnaie en circulation dans le circuit financier; développer les marchés financiers et pro- mouvoir leur efficience; fournir des indicateurs de l’anticipation d’inflation par les marchés pour les besoins de politique moné- taire et budgétaire. Bénéfices pour le marché financier marocain Ayant connu une hausse impor- tante de la monnaie fiduciaire, le Maroc pourrait bénéficier d’une initiative qui encouragerait l’épargne dans un contexte où la monnaie fiduciaire se déva- lue plus rapidement. Ainsi, une émission de BDTi pourrait être attractive pour les OPCVM obli- gataires. Aussi, les investisseurs institu- tionnels tels que les assureurs et les caisses de retraite auraient à disposition un instrument d’in-
vestissement leur permettant d’immuniser leurs bilans contre le risque d’inflation, lit-on dans la note. Une BDTi permettrait à ces investisseurs institutionnels de couvrir leur exposition au risque d’inflation sans réduire la duration de leur portefeuille (à maturité égale, une BDTi aurait une duration supérieure à celle d’une obligation nominale), voire d’améliorer le rendement de leur portefeuille, pour peu que le niveau d’inflation actuel se péren- nise plus longtemps que prévu. L’intérêt d’un tel instrument du côté émetteur ne se limiterait pas seulement au Trésor, mais pourrait s’étendre à certains établissements publics dont les revenus sont directement ou indirectement liés à l’inflation (Transports, Eau et Energie…), ou encore à certaines entreprises privées ayant potentiellement la faculté d’ajuster leurs prix à l’in- flation sans perte importante de volume. Ceci aurait à son tour pour conséquence souhaitable de fournir davantage de profon- deur au marché de la dette liée à l’inflation, et au marché de la dette privée en général. Enfin, indiquent les auteurs de la note, au-delà des bénéfices pour les investisseurs et pour le marché des capitaux, le Trésor bénéficierait d’un nouvel outil de financement lui donnant un degré de liberté additionnel pour la gestion de la dette. L’évolution de cette nouvelle classe d’ac- tifs sera une source d’informa- tions précieuse pour les autori- tés financières pour renseigner davantage les politiques budgé- taires et monétaires. ◆
L’évolution de cette nouvelle classe d’actifs sera une source d’informa- tions précieuses pour les autorités financières.
de façon générale reste basse et diminue en valeur réelle». Les analystes expliquent aussi que le rendement des titres d’em- prunt du Trésor demeure éga- lement à des niveaux bas, bien que nous puissions entrevoir une poursuite de la hausse des taux moyen et long terme entamée depuis le début d’année, et ce suite à la situation difficile des finances publiques et des antici- pations inflationnistes des opé- rateurs. Cette situation pourrait alors induire une certaine réti- cence des investisseurs à investir dans de la dette longue de l’État aux niveaux actuels de taux. Partant de ce constat, CDG Capital Insight estime qu’ «il pourrait être opportun dans ces circonstances pour le Trésor marocain d’émettre des obliga- tions dont le remboursement en principal et les coupons soient réévalués à l’indice de l’inflation. Nous référerons par la suite à une telle obligation hypothétique par l’acronyme BDTi» . Il faut dire que ces obligations
D epuis fin 2021, l’éco- nomie marocaine est sujette à une infla- tion importée qui est en train d’éroder les marges des entreprises et l’épargne des ménages. Pour l’heure, ce contexte est qualifié de transitoire par les autorités monétaires. Les tensions infla- tionnistes pourraient s’atténuer dans les mois à venir, comme elles pourraient aussi perdurer plus largement dans le tissu éco- nomique si la hausse des prix continue de s’installer durable- ment au niveau international. Dans une note de recherche, CDG Capital Insight écrit que «cette inflation qui surprend le marché à la hausse, repré- sente une perte de richesse pour les épargnants. En effet, étant donné que le taux directeur de la Banque centrale marocaine reste jusqu’ici à un niveau historique- ment bas, la rémunération des dépôts et des produits d’épargne Par Y. Seddik
Ce type d’ins- trument per- mettrait aux investisseurs de couvrir leur exposi- tion au risque d’inflation sans réduire la duration de leur porte- feuille.
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La FED durcit le ton C hose promise, chose due. La FED poursuit son resserrement monétaire, qui n’en est qu’à ses débuts. Elle a augmenté son taux directeur d’une four- Par Omar Fassal *
d’amener le taux directeur vers cette plage d’ici la fin de l’année. Conséquence immédiate, le Dollar s’est beaucoup renforcé. Il a gagné 8% depuis le début de l’année face aux autres devises, et surtout, il atteint un plus haut de 20 ans face à un panier composé des principales devises internationales. Face au Dirham marocain, il atteint désormais 10,01, en progression de +7,8% depuis le début de l’année. Malgré tous les efforts de la FED, l’inflation qui atteint actuellement 7,6% en 2022 ne bais- sera qu’en 2023 à 2,8%. Ce niveau est supérieur aux 2% que visent d’habitude les grandes Banques centrales, mais la FED a modifié son objectif. Comme l’inflation a été plus basse pendant un certain temps à son objectif de 2%, elle s’autorise dorénavant à ce que l’inflation dépasse momentanément les 2%, pour compenser le retard cumulé. En d’autres mots, elle s’intéresse maintenant à la moyenne, plutôt qu’à l’arrêté de fin de mois. Du côté des autres principales Banques centrales, plusieurs dynamiques sont observées. La Banque d’Angleterre suit de près le resserrement américain. La Banque centrale a annoncé un relè- vement de 25 points de base de son taux directeur à 1%, le niveau le plus élevé depuis 2009. Par contre, la Banque d’Angleterre est plus pessimiste dans ses déclarations. Contrairement à la FED qui assure que son resserrement n’aura pas d’impact sur l’activité, en Angleterre, Andrew Bailey, le Gouverneur de la Banque centrale admet qu’il y aura un ralentissement certain. L’inflation continuera d’augmenter tout au long de l’année pour toucher près de 10% en fin d’année en raison des prix de l’énergie. Cela devrait faire basculer l’économie britannique en récession au quatrième trimestre de l’année. Ensuite, au niveau de la Banque cen- trale européenne, on observe une accé- lération. Initialement, elle ne comptait durcir sa politique monétaire qu’à la fin de l’année au mois de décembre. Deux principales justifications à cela. D’abord, la moitié de l’inflation observée en Europe est due à la hausse des prix de l’énergie. Du coup, la BCE prévoit
chette de 0,25-0,50% vers 0,75-1,0%. Deux précédents suite à cette hausse, qui permettent de prendre conscience du changement majeur qu’opère actuel- lement la FED. D’abord, c’est la première fois depuis 2000 (période des excès financiers de la bulle Internet), que la FED augmente son taux directeur non pas de 25 points de base, mais de 50. Ensuite, c’est la première fois depuis 2006 qu'elle augmente son taux directeur pour la deuxième réunion successive. En effet, la FED avait déjà augmenté son taux lors de la réunion de mars. Elle suit donc le chemin qu’elle avait annoncé, et qui consistera à augmenter son taux directeur lors de chacune des réunions prévues cette année. Il en reste encore cinq : juin, juillet, septembre, novembre et décembre. Les prévisions du marché anticipent un taux directeur entre 2,5% et 2,75% d’ici la fin de l’année 2022. Non seulement la FED compte pour- suivre ses hausses du taux directeur, mais elle souhaite également réduire la taille de son bilan. Comment ? Elle dis- pose d’un encours de titres financiers qu’elle avait acheté pour injecter des liquidités, principalement des bons du Trésor, et des obligations émises par les agences gouvernementales de titrisa- tion des prêts immobiliers (Freddie Mac, Fannie Mae, Ginnie Mae). Lorsque ces titres arrivent à maturité, la FED reçoit un remboursement de la part de l’émetteur. Ce remboursement correspond à une destruction monétaire sur son bilan. Pour conserver la même quantité de monnaie en circulation, elle doit réinvestir ces capitaux remboursés. Si elle ne le fait pas, cela correspondra à une ponction définitive de liquidités. C’est ce qu’elle compte faire : ne pas réinvestir les rem- boursements qu’elle reçoit. Elle compte ainsi réduire son bilan de 30 milliards de dollars par mois de bons du Trésor, et de 17,5 milliards d’obligations immobilières titrisées (Mortgage Backed Securities ou
MBS). Trois mois plus tard, elle compte rehausser ces plafonds : 60 milliards pour les bons du Trésor et 35 milliards pour les MBS. Si jamais la quantité de titres arrivant à maturité ne lui permet pas de ponctionner les objectifs de liqui- dité qu’elle vise, elle ne se contentera plus d’attendre que les titres arrivent à maturité; elle ira de l’avant en vendant ces titres aux acteurs du marché des capitaux. Les flux reçus après la vente correspondront à une destruction moné- taire. Vraisemblablement, c’est ce qui arrivera, car les MBS ont des maturités très longues : il n’y en aura pas suffisam- ment qui arrivent à maturité sur les mois à venir. La FED durcit sa politique monétaire pour réussir à maîtriser l’inflation, même si elle reconnait tout de même qu’une grande partie de celle-ci provient de l’inflation importée, en raison des ruptures sur les chaînes d’approvisionnement mondiales provenant des confinements de villes industrielles majeures en Chine, et de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. La crainte, c’est que le resserrement de la FED ne ralentisse trop fortement la conjoncture économique. Elle rassure en expliquant que, selon elle, le taux neutre - qui ne provoque ni ralentissement ni accélération de l’activité économique - se situerait quelque part entre 2% et 3% : on en est encore loin. Le but est
Le renché- rissement du Dollar aura un impact sur notre facture énergétique libellée dans cette monnaie, et sera en par- tie compensé par les ventes de phosphates libellées éga- lement en Dollar.
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