Découvrez le numéro 1052 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 27 janvier 2022 - 8 DH - N° 1052
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Réouverture des frontières La dernière ligne droite
Climat des affaires
Encore un effort à faire !
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Les banques sur un nuage REPRISE POST-COVID-19 ● Les banques marocaines ont quasiment retrouvé leurs niveaux de bénéfices d'avant crise. ● Les acteurs du secteur s'expriment.
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Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 27 JANVIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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> Actualité
Voyons voir : CAN 2021, comme un parfum de triche Ça se passe au Maroc 4 5
> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Équilibre des forces Secteurs cotés : Zoom sur les indicateurs clés à suivre Augmentation de capital de Mutandis : Où va votre argent ? 6 7 8
Editorial
> Spécial banques
Post-Covid-19 : Les banques sur un nuage Financement : Le crédit à l'équipement ne décolle pas Entretien avec Sidimohamed Abouchikhi : Creditinfo Group, «Nous prévoyons de lancer de nouveaux services» Risques climatiques : Un défi majeur pour le système bancaire Checkinfo : Vers l’éradication des impayés sur chèque Entretien avec Chama Bennani : BMCI, «La gestion des risques climatiques est parfaitement intégrée dans nos process de financement» Créances en souffrance : Le marché secondaire atten- du pour 2022 Réglementation prudentielle : Les banques se plient aux règles Entretien avec Ghyzlaine Alami Marrouni : Transformation digitale, la méthode Attijariwafa bank Réseau bancaire et digitalisation : 2020, point d’inflexion Financement agricole : Crédit Agricole du Maroc au chevet de «Generation Green» Entretien avec Jamal Eddine El Jamali : Crédit Agricole du Maroc, un acteur de référence pour accompagner l’agriculture et le monde rural Innovation technologique : L’industrie bancaire classique bousculée par les Fintech Entretien avec Yacine Faqir : Fintech et secteur bancaire, une relation à géométrie variable CIH Bank : CIH Pay révolutionne les moyens de paiement Banques participatives : La croissance se poursuit Entretien avec Youssef Baghdadi : Bank Assafa, «à moyen terme, nous nous attendons à une augmenta- tion de la demande» Entretien avec Abdessamad Issami : Banques partici- patives, de nouveaux contrats en cours d'approbation Entretien avec Mouna Lebnioury : Banques partici- patives, «le démarrage du Takaful sera une véritable levée de verrous»
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Par Fatima Ouriaghli
DROITE DERNIÈRE LIGNE U n ciel marocain qui reprend vie grâce à un important trafic aérien. Des avions qui décollent, d’autres qui atterrissent sur des tarmacs redevenus bruyants, où gesticulent les agents de piste. Des aéroports qui retrouvent leur ambiance naturelle, avec tous ces panneaux lumineux et écrans pour informer les passagers, les bruits des valises trolley tirées parfois de façon indélicate, ces voix suaves qui appellent les retardataires… Des voyageurs accueillis par leurs proches à la sortie de l’aéroport, dans des moments mêlant joie, émotion, tristesse... Des chauffeurs de taxi en quête de clients. C’est toute cette frénésie dans et autour des aéroports que les Marocains espèrent retrouver à partir du 1 er février. C’est l’expression d’une volonté collective, d’une demande soutenue et pressante des citoyens, synonyme d’un ras-le-bol face à une décision de fermeture des frontières actuellement largement dénoncée et contestée.
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Les autorités avaient déci- dé de boucler les frontières jusqu’au 31 janvier. Nous sommes donc sur la dernière ligne droite. Nous saurons ce qu’il en est durant les quatre prochains jours. Et ils seront décisifs. Décisifs dans le sens où la décision de mettre sous cloche le Maroc est assez iné- dite, avec des conséquences économiques et sociales désastreuses. Le secteur tou- ristique en particulier est très
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C’est l’expression d'une demande, syno- nyme d’un ras-le-bol face à une décision de fermeture des frontières largement dénoncée.
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> Focus Agricole
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Campagne agricole : La saison risque d’être com- promise 43 > Economie Environnement d'affaires et d'investissement : encore un effort ! La Russie a-t-elle les finances pour faire la guerre ? 44 46
sinistré. Les opérateurs de cet écosystème sont asphyxiés financiè- rement et économiquement après deux ans de pandémie et la mul- tiplication des restrictions, et ce malgré 2 Mds de DH posés sur la table par le ministère de tutelle tout récemment. Leur seule exigence du moment : rouvrir les frontières afin de leur permettre de retrouver un certain niveau d’activité. A côté des opérateurs touristiques dans le désarroi, et dont la grogne s’amplifie, se joue un autre drame social, avec notamment tous ces Marocains bloqués à l’étranger, loin de leurs familles. Alors, le gouvernement va-t-il daigner rouvrir le pays ? Il y a au moins deux signes positifs qui peuvent être relevés. D’abord, avec Omicron, le pic de contaminations a probablement été déjà atteint, selon le ministère de la Santé. Ensuite, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a jugé importante la réouver- ture des frontières, mais sous conditions. Suffisants pour espérer ? On le saura bientôt. u
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> Développement durable
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Réhabilitation du Boulevard du 9 avril : Forte mobilisation des équipes de Lydec
> L'univers des TPME
Transformation digitale : le CESE s’érige en force de propositions
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> Tribune libre
Quels prérequis pour un régime flottant et sont-ils remplis par le Maroc ? Partie 3 : Les conditions ne sont que partiellement réunies pour un flottement du Dirham 50
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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CAN 2021 Comme un parfum de triche Par D. William
N ous le disions tantôt dans ces colonnes : cette Coupe d’Afrique des nations est très particulière. Sinon unique en son genre. Unique parce qu’elle tombe en pleine crise sanitaire, ce qui fait que le foot- ball en soi n’occupe pas forcément la cen- tralité des débats. Il est d’ailleurs souvent supplanté par le volet sanitaire, voire par d’autres évènements extra-sportifs. L’on s’attendait à ce que le coronavirus, par un jeu de contaminations, participe à une redistribution des cartes en fragilisant hasardeusement certaines sélections natio- nales plus que d’autres. Avec des équipes parfois décimées par les cas positifs, l’on se doute bien que les potentiels sportifs ne peuvent pleinement s’exprimer. Elles ne combattent plus à armes égales. Tout cela, les pays qui convoitent ce trophée conti- nental s’y sont préparés : elles allaient être touchées à divers degrés par la pandémie et devraient s’y adapter.
Par contre, ce à quoi ils ne s’attendaient pas, c’est tout cet imbroglio sanitaire, qui laisse planer un fort parfum de favori- tisme, voire de triche sur cette Coupe d’Afrique des nations. Sont pointés du doigt notamment, les fameux tests PCR, soupçonnés d’être honteusement tripa- touillés, ou encore le protocole sanitaire de la Confédération africaine de football, sur lequel toutes les fédérations de football s’étaient accordées, mais qui a été changé en pleine compétition, sans explication. Pour pénaliser certaines équipes et en favo- riser d’autres ? C’est ce que pensent cer- tains observateurs et joueurs de cette CAN 2021, qui l’ont laissé entendre sans voile. Il y a, en effet, de quoi s’interroger quand on sait qu’aucun joueur du Cameroun n’a été testé positif, alors que tous ses adversaires ont été touchés la veille de leur confronta- tion, notamment le Burkina (4 cas), le Cap- Vert (2), l’Ethiopie (8) et les Comores (12). A ces suspicions de triche, s’ajoutent les
polémiques relatives aux conditions d’hé- bergement, ou encore l’arbitrage parfois décrié, avec le souvenir de cette fin de match Mali – Tunisie, rocambolesque, qui a été sifflée trois fois. Tous ces faits, loin d’être anodins, jettent le discret sur cette compétition continentale. Mais n’en réduit pas la dimension, encore moins l’intérêt, tant il y a eu des surprises historiques qui ont passionné les foules, suscité l’admiration et remis le football au centre des enjeux. Nous en citerons une : la qualification des Comores en huitièmes de finale pour leur première participation à une CAN de leur histoire. A 10 pendant presque 90 mn et avec un joueur de champ comme gardien de but, cette équipe héroïque et courageuse a été sortie de la compétition par le pays organisateur. Une victoire sans gloire pour le Cameroun, qui est venu au bout de la 132 ème nation FIFA décimée par les nombreux cas de covid-19, sur le score de 2-1. ◆
Il y a de quoi s’interroger quand on sait qu’aucun joueur du Cameroun n’a été testé positif, alors que tous ses adver- saires ont été touchés.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Ç A SE PASSE AU MAROC
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L a Direction générale des impôts (DGI) a publié, mercredi, une circulaire relative aux dispositions fiscales introduites par la Loi de Finances (LF) au titre de l'exercice 2022. Cette circulaire a pour objet de présenter les mesures fiscales introduites par la LF n°76-21 pour l'année budgétaire 2022, en matière d'impôt sur les sociétés (IS), d'impôt sur le revenu (IR), de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des droits d’enregistrement et autres taxes, ainsi que les mesures communes à tous ces impôts, droits et taxes. Elle rappelle que la LF 2022 intervient dans un contexte particulier marqué par deux événements majeurs, à savoir la publication du rapport général sur le nouveau modèle de développement (NMD) et la promulgation et l'entrée en vigueur de la loi-cadre n°69-19 portant réforme fiscale. ■ DGI : Publication d’une circulaire relative aux dispositions fiscales de la LF 2022
La CGEM reçoit le président du Conseil de la concurrence L a Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a reçu, mardi 25 janvier 2022, Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence, en présence des présidents des fédérations sectorielles et des représentations régionales. Lors de cette rencontre, Chakib Alj s’est félicité de la qualité du parte- nariat qui lie la CGEM et le Conseil de la concurrence. Il a également insisté sur l’importance d’œuvrer à la dynamisation des règles de la concurrence dans le but de créer une compétition saine et juste pour l’ensemble des opérateurs économiques. Pour sa part, Rahhou a rappelé les missions de cette institution consti- tutionnelle en matière de régulation de la concurrence, tout en passant en revue les modalités d’interaction avec le Conseil et les procédures de sa saisine par les entreprises ou leurs associations, notamment dans le domaine du contrôle des concentrations économiques et de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles. Il a également souligné l’importance d’adopter une démarche préven- tive permettant aux entreprises d’éviter de s’exposer à des risques liés au non-respect des règles de la concurrence saine et loyale. S’inscrivant dans cette démarche, Rahhou a annoncé la mise en place d’un guide en faveur des acteurs économiques pour l’élaboration de leurs propres programmes de conformité concurrentielle. L’objectif escompté à travers cette initiative est de renforcer la culture concur- rentielle au sein des entreprises afin qu’elles se dotent des procédures et des outils de veille et de suivi leur permettant d’identifier les risques susmentionnés pour une meilleure prévention. La CGEM s’est engagée à promouvoir ce guide auprès de l’ensemble de ses membres. ■
Accès au financement
Fettah Alaoui défend les mécanismes mis en place par l'Exécutif
L e gouvernement a adopté une série de méca- nismes pour faciliter l'accès au financement aux entreprises, a indiqué, au Parlement, la ministre de l'Economie et des Finances. Selon Nadia Fettah Alaoui, ces mécanismes sont liés essentiellement à l'offre «Damane» (garantie), au ren- forcement du financement collaboratif, à l'appui du secteur du microcrédit, ainsi qu'à la consolidation de sa contribution à l'inclusion financière et au soutien des activités génératrices de revenu. En dépit des effets néfastes de la pandémie sur le tissu économique national, les activités de garan- tie ont enregistré, durant les neuf premiers mois de 2021, une évolution remarquable par rapport à la même période en 2020, a-t-elle relevé. Fettah Alaoui indique que l'intervention de l'Etat en faveur des entreprises a atteint plus de 271.000 crédits avec des financements avoisinant 45,6 milliards de dirhams.
Ces financements, a-t-elle précisé, se répartissent sur l'activité normale, avec 58.584 crédits de 33,6 Mds de DH et les mécanismes «covid-19» (213 cré- dits de près de 12 Mds de DH). Les activités «fonds de financement», lequel est dédié au financement collaboratif, ont atteint un volume de 59,7 Mds de DH au titre des neuf premiers mois de 2021. Par ailleurs, le Programme intégré d'appui et de financement des entreprises «Intelaka» a été lancé pour renforcer les offres actuelles de la Caisse cen- trale de garantie (CCG), avec trois nouveaux produits en faveur des entreprises nouvellement créées et exportatrices, à savoir «Damane Intelak», «Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi» et «Start-TPE». Depuis le lancement de ce programme en février 2020 et jusqu'à fin septembre 2021, plus de 24.000 entreprises ont été financées avec un volume dépas- sant 5,8 Mds de DH à même de permettre la création de plus de 67.000 emplois, a-t-elle noté. ■
Casablanca
Inauguration du centre de santé Oum Keltoum, «Al Wala»
L e ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, accompagné de Said Ahmidouch, wali de la région de Casablanca- Settat, et Mohamed Berrada, président de la Fondation sociale et culturelle Oum Keltoum de Sidi Moumen, a procédé récemment à l’inauguration du centre de santé urbain de 2 ème niveau Oum Keltoum-Al Walaa, réalisé à Sidi Moumen au niveau de l’arrondissement Sidi Bernoussi. Ce centre, désormais ouvert au public, a été établi dans le cadre des orientations royales relatives à la réforme du système de santé et au renforcement des soins de santé de base dans la perspective de la généralisation de la couverture médicale. Réalisé en partenariat entre le ministère de la Santé et la Fondation Oum Keltoum pour un budget de 6,2 millions de dirhams, le centre s’étale sur une superfi- cie de 726 m 2 . Il a été doté de différents équipements biomédicaux de base, et devra fournir divers services de santé de proximité, notamment les consultations et les traitements paramédicaux, en plus de la prise
en charge des maladies chroniques, la lutte contre la tuberculose, la santé de la mère et de l’enfant, la santé scolaire, et les services bucco-dentaires. Il est à rappeler que cette nouvelle réalisation de santé a été précédée il y a quelques années par deux autres réalisations effectuées par la Fondation Oum Keltoum, sous l’impulsion de la famille Berrada : la construction, l’équipement et le financement de l’hôpital Moulay Youssef (ex hôpital Sid Soufi) et de l’hôpital Hassani à Casablanca, dans le cadre de partenariats publics- privés, entre le ministère de la Santé et la Fondation. ■
39.137 C’est le nombre de commerçants et sites marchands actifs en paiement via carte bancaire qui ont été recensés durant l’année 2021. L’évolution est de +6,8% par rapport à l’année 2020.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis janvier 2021
Équilibre des forces ◆ Le marché actions termine la semaine sans changements. ◆ Teintée d’hésitation, la semaine a pourtant connu une participation des opérateurs élevée, avec des volumes avoisinant les 1,7 milliard de DH.
Sur le plan sectoriel, 16 indices ont clô- turé cette semaine en territoire positif, contre 6 secteurs en baisse, tandis que le secteur des services aux collectivités n'a enregistré aucune variation, suite à la suspension de cotation de son unique titre Lydec. A la demande de l'AMMC, la suspension de la cotation des titres de capital de la société Lydec est reconduite à compter du 25 janvier 2022, et ce suite au dépôt d'un projet d'offre publique concernant ladite société. Rappelons que ce projet d'OPA obliga- toire a été déposé suite au franchisse- ment du seuil de 40% des droits de vote de Lydec par Veolia Environnement SA dans le cadre du règlement-livraison de l’offre publique d’achat initiée en France par Veolia sur Suez, intervenu le 18 jan- vier dernier. L’AMMC dispose donc de 15 jours de Bourse pour examiner la recevabilité de ce projet. En tête du classement des meilleures
performances sectorielles de la période, l'indice des «Ingénieries et biens d'équi- pement industriels» s'est envolé de 19,97%, boosté par Delattre Levivier Maroc (+19,29%) et Stroc Industrie (+20,72%). L'indice de la «Sylviculture et papier» a bondi, pour sa part, de 12%, porté par son unique titre Med Paper. Il est suivi des secteurs «Loisirs et Hôtels» (+6,87%), «Sociétés de placement immobilier» (+6,44%), «Industrie phar- maceutique» (+5,85%) et «Electricité» (+5,08%). A la baisse, le secteur des «Services de Transport» a abandonné 2,75%, celui des «Sociétés de portefeuilles-Hol- dings» a reculé de 1,54% et celui des «Télécommunications» de 1,07%. A l’image de la semaine dernière, les valeurs peu liquides du bas du tableau signent lesmeilleuresperformancesheb- domadaires : Stroc Industrie (+20,72%), Delattre Levivier Maroc (+19,29%) et IB Maroc.com (+13,57%). ◆
Par Y. Seddik
A près trois semaines de forte accélération, le marché actions s’est accordé un repos légitime au sommet de l’année. Le Masi (0,00%) n’a en effet pas bougé d’un iota, bou- clant la semaine là où il l’a commencée à 13.783 points. Ce mouvement de rééquilibrage entre acheteurs et vendeurs intervient dans des volumes en forte hausse. La cote a enregistré un flux hebdomadaire de 1,7 milliard de DH, dont 1,36 Md de DH réalisés sur le marché central et 306 MDH sur celui de blocs. Les bancaires ont été les dossiers les plus travail- lés cette semaine : Bank Of Africa avec près de 234,77 MDH et une part de 17,22% des transactions, devançant Attijariwafa bank avec plus de 120,23 MDH (8,82%) et BCP avec près de 116,9 MDH (8,57%).
Ce mouvement de rééquili- brage entre acheteurs et vendeurs inter- vient dans des volumes en forte hausse.
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Secteurs cotés
◆ Revue des indicateurs clés de quatre secteurs cotés après une année perturbée. ◆ La forte concurrence que connait le secteur des télécoms a fait baisser les prix. ◆ Les importations des énergies au Maroc ont connu des tendances mixtes. Zoom sur les indicateurs clés à suivre
connu des tendances mixtes à fin septembre 2021. Ainsi, les importations du fioul ont reculé de 31,4%, tandis que ceux du propane, essence, gasoil et du gaz naturel ont évolué de 44,9%, 21,0%, 17,4% et 14,4% respec- tivement. Ceux du charbon ont affiché une légère hausse de 0,9% à 8 millions de tonnes au T3-2021. Télécoms : Un secteur mar- qué par une baisse confir- mée des tarifs Le secteur Télécoms a été marqué par un environnement concurrentiel au cours de cette année, qui s’est traduit par une baisse des tarifs au niveau natio- nal. Au 1er trimestre 2021, le sec- teur a connu une évolution posi- tive des parcs abonnés. En effet, le nombre d’abonnés mobile a évolué de 8,2%, avec un taux de pénétration de 143,2% au T3-2021, contre 133,7% au T3-2020. Toutefois, nous signalons un recul global des usages. L’usage moyen mensuel sortant par client mobile (min/mois/client) et l’usage moyen mensuel sortant par client fixe, ont connu des baisses respectives de 7% et 22,7% au troisième trimestre de l’année en cours. Côté prix, la forte concurrence que connait le secteur, combinée à la baisse des terminaisons d’appels instaurée par l’ANRT, ont contribué au recul des prix de la communication. Par conséquent, nous notons une baisse de l’ARPM (revenu moyen par minute) de 1% au T3-2021 à 0,20 DH/min. ◆
ter en flèche les coûts de trans- port des conteneurs. A partir d’octobre 2021, expliquent les analystes, l’indice s’est stabilisé pour atteindre un prix moyen de 9.227,30 USD/40 FT BOX à fin décembre. La décision prise par la CMA-CGM de sus- pendre pendant six mois (à partir du 9 septembre 2021 jusqu’au 1er février 2022) toute hausse des taux de fret spot sur l’ensemble de ses lignes, a probablement participé à cette stabilisation des prix. Énergie : Les prix soutenus par la reprise Les prix des matières énergé- tiques ont connu une forte aug- mentation en 2021. En effet, les cours moyens sur les années 2020/2021 du pétrole WTI et le Brent se sont renchéris de 73,5% et 66,5% à 68,1$/bbl et 70,5 $/bbl respectivement. Cette remontée est stimulée par une accélération de la demande mondiale en lien avec la réouverture de l’écono- mie, un maintien de la stratégie d’augmentation modeste de la production par l’OPEP à 400.000 barils/j afin de garder les prix hauts, et la hausse des taux de vaccination. Au niveau local, les prix du gasoil et de l’essence ont augmenté de 1,0DH et 1,50 DH pour atteindre des prix moyens aux alentours de 9,30 DH/L et 10,80 DH/L res- pectivement. Une hausse favo- risée par la reprise économique nationale. Selon les dernières données de l’Office des changes, les importations des énergies ont
Dans une note fouillée publiée cette semaine CDG Capital Insight regroupe une série d'indicateurs clés de plusieurs sec- teurs.
et le fort appétit pour le pétrole, suite au redémarrage des indus- tries énergétiques. Au niveau national, la consom- mation de ciment a grimpé de 14,8% en 2021 à 14,0 MT, dopée par la reprise des projets immobiliers et d’infrastructures publiques. Côté prix, Ils signalent une hausse des prix moyens du rond à béton de 21,2% à 9,20 DH/kg. Toutefois, en dépit d’une hausse des coûts des intrants, les prix du ciment sont restés quasi-stables. Fret maritime : Les charges des industriels sous pression En 2021, l'indice composite World Container de Drewry a affiché un prix moyen annuel de 7.555,20 USD/conteneur de 40 pieds, soit une forte hausse de 248% par rapport 2020, et un bond de 435% par rapport à 2019. La demande croissante de marchandises et la pénurie de conteneurs vides dans les ports asiatiques en 2021 ont fait mon-
P erturbation des chaînes logistiques, déstabilisation de l’offre et la demande, hausse des coûts des intrants…, l’année 2021 a été chahutée pour bon nombre de secteurs cotés. Dans une note fouillée publiée cette semaine, CDG Capital Insight regroupe une série d'indicateurs clés de plusieurs secteurs, dont le BTP qui a connu une flambée des prix des matériaux de construction en 2021. Les analystes expliquent dans cette note que ce sont les cours du charbon thermique, du coke de pétrole, et la ferraille qui ont affiché les plus fortes évolutions enregistrées sur cette période, soit 127,3%, 71% et 72,3%. Une hausse encouragée par la reprise économique mon- diale, principalement chinoise, la baisse des niveaux d’approvi- sionnement en acier suite à l’ar- rêt des usines début Covid-19, Par Y. Seddik
Au niveau national, la consom- mation de ciment a grimpé de
14,8% en 2021 à 14 millions de tonnes.
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BOURSE & FINANCES
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Augmentation de capital de Mutandis
◆ Mutandis lance une augmentation de capital de 300 MDH pour soutenir ses ressources financières après une année 2021 marquée par de forts investissements. ◆ Le pipeline des projets encourageant pour les actionnaires et futurs actionnaires de la société. Où va votre argent ?
s'est engagé Adil Douiri, fonda- teur de la société et qui va d'ailleurs souscrire à l'opé- ration. Les nouveaux investis- seurs devront donc béné- ficier d'un dividende de 8,50 DH/action, qui sera assurément proposé en Assemblée générale et qui représente un rendement de 3,5% par rapport au cours de 240 DH. Une activité en croissance Après l'acquisition de l'amé- ricain Season, Mutandis a connu une reconfiguration de ses revenus avec désormais 50% du chiffre d'affaires réa- lisé à l'international, dont 28% uniquement aux Etats-Unis. Season est leader américain de la sardine haut de gamme et Mutandis s'attend à ce que cette nouvelle activité rapporte 420 MDH de chiffre d'affaires par an et 45 MDH de béné- fices. Le management travaille actuellement sur l'élargisse- ment des produits distribués par la marque avec «une étude de marché menée actuelle- ment pour identifier de nou- veaux produits et de nouveaux distributeurs à commercialiser à travers cette marque». Outre Season, les projets en cours au Maroc pour lesquels la société déploie 300 MDH d'investissements, devront apporter un chiffre d'affaires autour de 300 MDH annuelle- ment. Il s'agit de l'ouverture de 3 nouvelles usines cette année permettant l'augmenta- tion des capacités dans le jus
et l'hygiène corporelle, l'amé- lioration des marges dans le jus et le lancement de nou- velles gammes dans l'hygiène, notamment l'hygiène corpo- relle que la société ne produit pas encore. Le management justifie le prix de l'augmentation de capital de 240 DH par une Discounted Cash-Flow (DCF) induisant une valorisation de 345 DH (en intégrant Season mais pas les autres projets en cours) et sur laquelle une décote de 30% a été appliquée. La valorisa- tion par le cours moyen pon- déré donne un prix de 249 DH sur lequel a été appliquée une décote de 3,5%. Au niveau du cours de 240 DH proposé pour cette aug- mentation de capital, Mutandis offre une décote qui se justifie par des marges attendues en baisse à cause de l'envolée des matières premières. Mais le chiffre d'affaires est attendu en forte hausse à partir de 2022 (et en partie en 2021). Le retour à des marges normatives dès le deuxième semestre 2022 devrait effacer cette décote et ramener l'action au moins sur les niveaux atteints à la suite de l'annonce de l'opé- ration Season. Aussi, la pro- messe d'un dividende stable par rapport à l'an dernier mal- gré les perturbations liées aux matières premières va créer un plancher pour l'action. Enfin, l'ambition affichée par le mana- gement de multiplier les opéra- tions de croissance devrait être en faveur d'un renforcement de la valeur du titre en Bourse. ◆
En 2021, l’opportu- nité s’est présentée pour Mutandis d’entrer sur le mar- ché américain par l’acquisition de la société Season.
la société Season, propriétaire d’une marque vieille de 100 ans et leader de la conserve de sardines haut de gamme sur le marché américain. Le mon- tant de l’acquisition de Season s’est élevé à environ 400 mil- lions de dirhams et n'était pas budgétisé. Ainsi, pour soutenir ces inves- tissements, rééquilibrer ses ratios financiers et préserver son même niveau de dividende, le management a décidé de faire appel au marché. Cette augmentation de capi- tal, qui se fera au prix de 240 DH/action, valorise l'entreprise à près de 2 Mds de dirhams et permettra aux nouveaux actionnaires de profiter du divi- dende 2021, bien que l'opé- ration soit lancée en 2022. «Nos dividendes ont franchi un nouveau palier ces dernières années, nous permettant de distribuer 8,50 DH/action. Nous souhaitons préserver ce même niveau de rémunération pour nos actionnaires malgré les investissements en cours» ,
Par A. Hlimi
P our son augmenta- tion de capital de 300 MDH, Mutandis a choisi de supprimer le droit préférentiel de souscriptions, de s'appuyer sur trois banques d'affaires leader et sur un syndicat de placement le plus large pos- sible, donnant à l'opération une allure de véritable introduction en Bourse. Dès lors, la question est de savoir ce que va faire l'entreprise avec cet argent. En 2020, Mutandis avait annoncé le lancement d’un programme d’investissement de 300 millions de dirhams, visant à construire 3 nouvelles usines pour la création de nou- velles gammes de produits et l’augmentation des capacités de production. Cet investis- sement visait à construire les moteurs de croissance du futur pour Mutandis. En 2021, l’op- portunité s’est présentée pour Mutandis d’entrer sur le marché américain par l’acquisition de
Adil Douiri : «Nos dividendes ont franchi un nouveau palier ces dernières années, nous permettant de distribuer 8,50 DH/action».
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SPÉCIAL BANQUES
Post-Covid-19
◆ Les banques marocaines ont quasiment retrouvé leurs niveaux de bénéfices d'avant crise. ◆ La rentabilité dépend de plus en plus des activités de marché. Les banques sur un nuage
Par A. Hlimi
Un an et demi après la crise, la rentabilité d'avant crise a quasiment été retrouvée.
B lessées, données pour mortes dans certains pays, les banques ont connu des moments critiques au début de la pandémie. L'arrêt de toute activité économique, la montée des risques et des impayés ont causé des trous béants dans leurs bilans, obli- geant les Banques centrales du monde entier à ouvrir les vannes et les maintenir sous perfusion monétaire en attendant des jours meilleurs. Au Maroc, la résilience du secteur s'est très vite confirmée, et les tout premiers stress-tests réalisés par Bank Al-Maghrib en mai 2020 ont démontré la capacité des banques à faire face à la situation. Et pour s'en assurer, la Banque centrale a emboîté le pas à ses homologues en servant la totalité des besoins des banques, en élargissant le collatéral, en rallongeant la durée des prêts, en faisant baisser le taux directeur et en empê- chant momentanément les banques de distribuer des dividendes. Les banques ont dès lors donné des signaux de résilience et cela s'est maté- rialisé par la reprise lente mais certaine du secteur en Bourse. Un an et demi après la crise, la rentabilité d'avant crise a quasiment été retrouvée. Ainsi, lorsque l'on regarde les revenus à fin septembre 2021, ils sont en hausse de 8% par rapport à septembre 2019. La comparaison avec 2020 montre, pour sa part, une hausse limitée du PNB du
secteur avec une progression limitée de 2,82%. Pour comprendre cette dif- férence, il faut lorgner du côté des taux. Car les différentes baisses du taux direc- teur en 2020 ont eu pour impact immé- diat de générer des performances impor- tantes dans les activités de marché. D'ailleurs, les salles de marché les plus performantes ont permis aux banques de réaliser un produit net bancaire des plus élevés en 2020, en pleine pandémie. La résilience du secteur se mesure éga- lement à l'aide des performances opé- rationnelles des banques. Au total, le résultat d'exploitation du secteur a bondi de 10,8% entre septembre 2021 et sep- tembre 2019 et de 17,6% comparé à 2020. Quant aux bénéfices, mesurés par le résultat net part de groupe du secteur,
ils affichent toujours une baisse de 6% par rapport à 2019, quoique quasiment le double de 2020 à cause des dons Covid- 19 affichés en 2019 et qui ont plombé les résultats des banques. Pour cette année 2022, le secteur connaî- tra une évolution majeure avec la mise en place attendue d'un marché secondaire pour les créances en souffrance. Les professionnels du secteur s'attendent à ce que ce marché allège et assainisse les bilans des banques pour leur donner un nouveau souffle. La titrisation syn- thétique devrait également se mettre en place et offrir aux banques le moyen de s'affranchir de certains risques, et donc augmenter leur capacité à distribuer du crédit. Aussi, et en lien avec le rétablisse- ment de la situation économique, le coût du risque du secteur, qui représente plus de 6 fois son niveau d'avant crise, devrait commencer à se résorber et soutenir la rentabilité du secteur. BAM maintient pour sa part jusqu’en juin 2022 l’assouplissement des règles prudentielles, à travers notamment la fixation des seuils réglementaires à 8,5% pour le ratio Tier 1 et à 11,5% pour le ratio de solvabilité global. Ceci offrira au secteur une marge de manœuvre au volet réglementaire. ◆
Pour l'année 2022, le sec- teur connaîtra une évolution majeure avec la mise en place attendue d'un marché secondaire pour les
créances en souffrance.
L'expansion de l'activité risque de se heurter à des contraintes macro, mais aussi sanitaires ou tech- niques. Citons à titre d'exemple la circulaire relative aux dations en paiement et ventes à réméré pouvant conduireàunebaissedes fondspropres et des ratiosde solvabilité. BMCECapital GlobalResearchrappelle dans undocument de recherche qu'il s'agit d'unepondérationde 250%au-delàde4ans dedétentioncontre 100% dès la 1ère inscription de l’actif au bilan. Toujours sur le volet réglementaire, l'application probable de la circulaire 19 G sur le moyen terme peut entraîner une hausse du coût du risque en social pour les banquesmarocaines et toucher l'activité auMaroc. Enfin, le secteur n'est pas à l'abri de l'exacerbationde la situation sanitaire qui serait un catalyseur pour une remontée des risques. Quels risques pour le secteur bancaire ?
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Le crédit à l'équipement ne décolle pas Financement
◆ En baisse en rythme annuel, l'évolution du crédit à l'équipement en dit long sur la confiance des entreprises en sortie de crise.
partie impacté par les conséquences du variant Omicron, le HCP relève que les activités de la construction auraient affiché une hausse de 6,7%. Une hausse modérée comparée aux 17,6% de croissance enregistrées un trimestre plus tôt. La valeur ajoutée minière aurait, elle, fléchi de 4,4% après avoir enregistré une hausse de 5,5% un trimestre auparavant. Seules les activités agricoles auraient conti- nué de soutenir la croissance écono- mique globale au T4-2021, affichant une amélioration de 19,1%. Ces évolutions se constatent uni- quement sur le marché du crédit, avec des crédits à l'équipement qui régressent de 1,4% à fin novembre 2021 par rapport aux 11 premiers mois de l'année dernière. Or, les cré- dits à l'équipement sont un indicateur avancé sur la confiance des chefs d'entreprise en l'avenir, et donc leur disposition à investir. En revanche, les crédits à la trésorerie, qui per- mettent de compenser les besoins pressants à court terme des entre- prises, affichent, eux, une hausse de plus de 10% sur la même période, indiquant là aussi que les entreprises sont plus préoccupées par le com- blement de leurs besoins en fonds de roulement que par des investisse- ments à long terme. Et pour complé- ter ce tableau, les créances en souf- france atteignent 84 Mds de dirhams, en hausse de près de 6% sur 11 mois. Un niveau qualifié de préoccupant par la Banque centrale, les banques et les agences de notation. Dans ce contexte, l'encours des cré- dits bancaires devrait tourner autour de 1.000 Mds de dirhams en 2021, en baisse timide de moins de 3%. En face, les dépôts bancaires ren- seignent également sur un certain marasme et un attentisme certain des Marocains. L'encours dépasse désormais les 1.000 Mds de dirhams (+3,6% à fin novembre), essentiel- lement à cause de la hausse des dépôts à vue et de la forte progres- sion des dépôts en devises, qui ont bondi de 32,3% suite à la hausse des transferts. ◆
bout de son nez et la hausse des prix a permis de relever plus vite que prévu le niveau de PIB. Toujours sur ce plan économique, et lorsqu'on s'intéresse uniquement au dernier trimestre 2021 qui a été en
enregistrée en 2021 est de 7,2% et qu'elle compense largement la chute de 6,3% de 2020. Mais ce rattrapage ne s'explique pas totalement par la reprise de l'activité économique. Car, entre-temps, l'inflation a pointé le
Par A. Hlimi
L a reprise économique post- covid n'est pas aussi vigou- reuse qu'on l’aurait imaginée. Il est vrai que la croissance
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Creditinfo Group
«Nous prévoyons de lancer de nouveaux services» ◆ Deux leviers sont susceptibles d’améliorer significativement l’activité du Credit bureau au Maroc : le premier est celui des données alternatives, le deuxième renvoie à la digitalisation qui permettra aux Fintech marocaines de lancer des services financiers novateurs à travers l’Open Banking.
qui était plus visible auprès des ménages (+7,2%) qu’auprès des entreprises non financières privées (+4,8%). F.N.H. : Selon vous, quels sont les principaux leviers susceptibles d'améliorer l'activité du Credit Bureau au Maroc ? S. A. : Deux leviers sont susceptibles d’améliorer significativement l’activité du Credit bureau. Le premier est celui des données alter- natives. La disponibilité des informations émanant des grands facturiers, tels que les TELCO et les fournisseurs de services, permettra aux établissements de crédit de prendre de meilleures décisions de financements, de réduire le risque crédit et de faire un grand pas vers l’inclusion financière d’une partie de la population active. Le deuxième levier est celui de la digi- talisation, qui permettra aux Fintech marocaines de lancer des services finan- ciers novateurs à travers l’Open banking. Conditionné par le consentement préa- lable des clients et soumis à des règles de protection des données personnelles, ce système permettrait aux banques de par- tager leurs données avec d’autres acteurs du secteur financier. Un vent d’innova- tion qui apporterait une meilleure expé- rience client, des solutions d’agrégation des comptes en banque ou du coaching budgétaire. F.N.H. : A court et moyen terme, quelles sont les principales priori- tés de Creditinfo Group au Maroc et en Afrique de l'Ouest ? S. A. : Creditinfo Group continue de per- pétuer sa tradition de mettre les défis de ses partenaires au cœur de ses priorités. Nous travaillons pour offrir des solutions
Propos recueillis par M. Diao
Finances News Hebdo : Quelle lec- ture faites-vous des risques d’in- solvabilité des particuliers et des entreprises, notamment pour les établissements bancaires ? Sidimohamed Abouchikhi : L’année 2020 a été façonnée par la pandémie, et la solvabilité des ménages et des entre- prises a été durement touchée. Toutefois, grâce à la volonté des acteurs bancaires, aux mesures de soutien et de relance instaurées par le gouvernement et Bank Al-Maghrib, la voie vers la normalité com- mençait à prendre forme. L’évolution du volume des consultations réalisées par les institutions financières illustre parfai- tement cet aspect. Durant l’exercice 2021, le nombre des consultations du Credit bureau était de 2,7 millions contre 2,3 en 2020 et 2,5 en 2019. Une croissance annuelle de 17% par rapport à 2020 qui s’est accompagnée par une augmentation de l’encours des crédits : à fin novembre, il était de 965,3 Mds de DH contre 957,4 Mds de DH au 31/12/2020. Cette évolution concerne aussi bien les ménages que les entreprises. Ainsi, sur la période susmentionnée, l’encours des crédits aux entreprises non financières (ENF) privées passait de 388,9 à 402,3 Mds de DH. Une augmentation annuelle de 3,5% qui recouvre des hausses de 8,3% des facilités de trésorerie, de 2,7% des prêts à l’équipement ainsi qu’une baisse de 8,4% des prêts immobiliers. L’encours des ménages a enregistré, quant à lui, une augmentation de 9,9%. Si la hausse des comptes débiteurs et crédit de trésorerie était similaire à celle des entreprises non financières privées (+9%), c’est surtout au niveau des crédits immo-
biliers où les ménages se sont distingués par une augmentation de 6,9% (238 Mds de DH à fin novembre 2021 contre 222,7 Mds de DH en décembre 2020). Ce regain de normalité a été précédé par des mesures entreprises par les éta- blissements bancaires pour maîtriser le risque crédit et améliorer la qualité des nouvelles productions. C’est ainsi qu’ils ont revu leurs appétits aux risques, ren- forcé leurs systèmes de suivi du porte- feuille et changé leurs politiques d’octroi. A titre d’illustration, durant le troisième trimestre, les banques avaient durci les critères de financement des ménages souhaitant des prêts à l’habitat et des crédits à la consommation. L’ensemble des mesures prises ont permis de limiter l’augmentation des défauts de paiement. Au 30 novembre, les créances en souffrance étaient de 84,8 Mds de DH contre 80,2 en décembre 2020. Une augmentation globale de 5,7%
Incessamment, nous compléte- rons notre score Credit bureau
par un score des données financières.
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Risques climatiques
innovantes permettant de faire face aux difficultés inhérentes à un contexte éco- nomique particulièrement challengeant. De par notre cœur de métier, nous sommes parfaitement bien placés pour comprendre l’intérêt de la disponibilité de l’information. Dans cet esprit, nous pré- voyons de lancer de nouveaux services. Incessamment, nous compléterons notre score Credit bureau par un score des données financières. En analysant les informations financières fiabilisées de l’ensemble des sociétés marocaines sur plusieurs exercices, Creditinfo sera en mesure de permettre à ses partenaires de renforcer leurs contrôles de cohérence, d’affiner leurs politiques d’octroi de crédit par segment d’activité et de considérer l’impact des variables opérationnelles, telle que le crédit fournisseur, dans la décision de financement. Le deuxième service permettra à tout un chacun d’avoir accès à son rapport de solvabilité à distance et en toute sécurité. Cette action a pour objectif d’amélio- rer l’éducation financière, d’augmenter le climat de confiance, de réduire le suren- dettement et de limiter les défauts de paiement. Ce service sera lancé au Maroc et en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, pour accompagner ses parte- naires dans le défi de la prise de décision, deux services à valeur ajoutée sont pré- vus : le score de recouvrement et le score psychométrique. Le premier intervient en réponse à l’augmentation des créances douteuses des institutions financières. Il leur permettra d’optimiser leurs pro- cessus de recouvrement et d’augmenter leurs efficacités en priorisant les dossiers ayant les scores les plus élevés. Le deuxième service apporte une nouvelle dimension à l’analyse des demandes de crédit en étudiant les traits de caractère. Un aspect particulièrement intéressant pour une certaine catégorie de clients méconnus n’ayant aucun historique de paiement. Cette solution répondrait par- faitement aux besoins de certaines insti- tutions de microfinance et TELCO, notam- ment en Afrique de l’Ouest. Enfin, Creditinfo Group intègre dans ses priorités à court terme pour l’Afrique de l’Ouest, la présentation d’une solution de Digital onboarding. En créant des processus rapides, intuitifs et contrôlés, nos partenaires pourraient démarcher des clients situés dans zones reculées tout en réduisant la lourdeur des processus et le coût opérationnel. ◆
◆ L’adaptation du modèle d'activité des banques marocaines face aux risques environnementaux en est à ses balbutiements. Un défi majeur pour le système bancaire
La directive de BAM fait mention de la désignation par l’organe d’adminis- tration d’une personne en charge des questions climatiques dans les instances de gouvernance.
tive relative au dispositif de gestion des risques financiers liés au changement climatique et à l’environnement à des- tination des établissements de crédit et organismes assimilés. Les établissements concernés doivent mettre en œuvre pro- gressivement la directive précitée. Celle-ci stipule en substance dans son article 6 la désignation par l’organe d’administration d’une personne en charge des questions climatiques dans les instances de gouver- nance. Le document de la Banque cen- trale mentionne également que les éta- blissements prennent en considération les enjeux climatiques dans le cadre de leur politique de refinancement, de placement et d’investissement et dans la conduite opérationnelle de leurs activités (article 7). Pour ce chantier relativement nouveau pour le secteur bancaire, l’une des prin- cipales contraintes a trait à la complexité d’appréhender et de mesurer les risques climatiques (www. fnh.ma). Au final, force est d’admettre qu’il faudra du temps et un fort engagement de la part des établisse- ments bancaires pour faire de la finance verte un véritable levier de transformation économique. ◆
I l est sans conteste que le système bancaire européen est souvent cité comme un exemple édifiant. Dans le contexte actuel, en proie au réchauffement prononcé de la pla- nète, les risques climatiques constituent un enjeu de premier ordre pour les éta- blissements bancaires du Vieux continent. Pour preuve, rien qu’en novembre 2021, la Banque centrale européenne (BCE) a exhorté les grandes banques de la zone Euro à adapter d’urgence leur modèle d'activité face aux risques environnemen- taux. Et ce, après avoir constaté d’impor- tants retards en la matière. D’ailleurs, si plusieurs banques européennes se sont engagées à délaisser les ressources fos- siles ou à stopper les financements du charbon, leur portefeuille reste très car- boné. Ce parallèle avec le Vieux continent prouve que même dans des contrées développées, la finance verte a encore une marge de progression. Pour le Maroc, faudrait-il rappeler qu’au terme de près de deux ans de travail, Bank Al-Maghrib (BAM) a publié en mars 2021 une direc- Par M. Diao
Pour le secteur bancaire, l’une des principales contraintes a trait à la complexité d’appréhender et
de mesurer les risques clima- tiques.
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