Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 12 mars 2021 - 8 DH - N° 1014
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Entretien «Le Maroc s’enlise dans une corruption à caractère systémique»
Assurance crédit
Coface prévoit une augmentation des risques d’insolvabilité
Lionel Piquer, CEO Coface Maghreb, Afrique de l’Ouest et centrale
Azeddine Akesbi, économiste
P. 20/21
P. 10/11
BANQUES
Le coût de la prudence ● Les banques marocaines n’ont jamais autant provisionné qu’en 2020.
P. 8
Vaccin anti-Covid-19
Bourse
Fonds MDM Invest
Vers un allègement des conditions d’éligibilité
La course aux gros chèques
Aradei Capital fait mieux que prévu
Nawfal Bendefa, PDG de Aradei Capital
P.12
P. 18
Maroc-Allemagne
Femme et médias
Le milieu des affaires marocain droit dans ses bottes
Du pain sur la planche
P. 14/15
P. 16/17
P. 24 à 27
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Le cannabis n’est pas leur kif Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 3 4 5 6
> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : En roue libre, le marché guette les dividendes Banques : Le coût de la prudence Marché des taux : Ce que prévoit CDG Capital pour 2021 Entretien avec Lionel Piquer : Assurance crédit, «nous prévoyons au Maroc une augmentation des risques d’insolvabilité» Bourse : Aradei Capital fait mieux que prévu
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Par Fatima Ouriaghli
A près 364 jours «dans l’ombre», les voilà mises en orbite pour une journée, la Journée internationale de la femme. Ce 8 mars au Maroc, comme toutes les années, le dis- cours, ou plutôt les revendications n’ont pas changé : meilleure prise en compte du droit des femmes, meilleure repré- sentativité, égalité, parité, équité… Ce combat pour leurs droits légitimes et fondamentaux semble interminable, sans fin. A cause de l’enracinement de certains stéréotypes. A cause du voile qui entoure certains esprits rétro- grades. A cause d’une société marocaine qui, volontiers, cultive et entretien un machisme qui n’a plus droit de cité dans ce monde moderne. Pourtant, tout cela est aux antipodes des discours officiels, aptes à brandir les quelques avancées réalisées au Maroc dans le domaine du statut, mais qui taisent sournoisement 8 MARS ARRÊTONS CES SLOGANS COSMÉTIQUES !
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> Economie
Vaccin anti-Covid-19 : La course aux gros chèques Maroc-Allemagne : Le milieu des affaires marocain droit dans ses bottes Fonds MDM Invest : Vers un assouplissement des conditions d’éligibilité Contrats commerciaux : L’invocation du cas de force majeure, valable face à la Covid-19 ? Entretien avec Azeddine Akesbi : «Le Maroc s’enlise dans une corruption à caractère systémique» Immobilier : Le secteur n’arrive pas encore à retrouver sa vitesse de croisière Focus 8 mars: Femme et médias, du pain sur la planche Professeure Bouchra Meddah : Celle qui fait honneur aux dames au ministère de la Santé JMA Conseil en pleine action sociale ! Images
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toutes ces rigidités qui empêchent les femmes de jouer un rôle autrement plus important dans le dévelop- pement socioéconomique du Royaume.
> Focus Agricole Femmes rurales : Un statut toujours défavorisé 28 > L'univers des TPME Système d’information : L’enjeu de la maîtrise des coûts pour la PME 29
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Parité, égalité, équité ? Des mots
Parité, égalité, équité ? Des mots cosmétiques, réduits en une simple clause de style et maniés de façon démago- gique par tous ces hommes qui veulent pacifier ces intel- ligences féminines rebelles. Lesquelles ne demandent, pourtant, qu’une chose : jouir pleinement de leurs droits fondamentaux et occuper valablement la place qui leur échoit dans la société. Est-ce trop demander ? Le Maroc moderne peut-il se construire sans ses femmes ? A l’évidence non. Dès lors, il va falloir s’affranchir de toutes ces résistances, ces barrières au changement qui ralentissent la marche du Maroc vers le progrès et la modernité et qui érigent des idées préconçues en normes établies. C’est à ce prix que nous aurons bien plus que 12,8% des entreprises dirigées par des femmes en 2019. C’est à ce prix que les femmes accéderont davantage aux postes de res- ponsabilité dans la fonction publique (23,5% en 2019). C’est à ce prix que les femmes rurales, qui supportent avec dignité le fardeau des traditions et sont les grandes victimes des mariages précoces, seront mieux considérées et valorisées dans la société. u cosmétiques, réduits en une simple clause de style et maniés de façon démagogique.
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> Développement durable
> Tribune libre Menaces sur la réforme éducative par une gouvernance centralisée : cas de la planification et de l’orientation 34 Gaspillage alimentaire mondial : 17% de la nourriture disponible finissent dans les poubelles Label pavillon vert : 74 éco-écoles décrochent le sésame 30 31
> Société
Entretien avec Brahim Kermaoui : Enfants volés, Brahim Kermaoui raconte son combat pour la vérité 36
> Culture
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Musique : Khtek, figure libre En avant : Asmae Charifi, graine de star Sortie : 7elmat Ado exaucée
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> Politique Elections législatives : Le nouveau quotient électoral isole davantage le PJD 42 > HIgh-tech Deepfake : Cette composante perverse et méconnue des fake news 40
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Le cannabis n’est pas leur kif
Par D. William
L e projet de loi sur le canna- bis sera examiné ce jeudi en Conseil de gouvernement, après deux reports. Ce projet clivant crée de fortes dissensions au sein même du Parti de la justice et du développement. L’idée d’admettre, dans quelques années, que c’est sous le magistère des islamistes que le can- nabis a été légalisé au Maroc n’est pas acceptable pour certains, à l’image d’un Abdelilah Benkirane, figure forte de cette formation politique. La légalisation du cannabis pose-t-elle un problème moral à certains Pjdistes ? Bouscule-t-elle leurs références idéolo- giques ? Ou s’agit-il juste d’une posture politique pour ne pas être en phase avec certains partis d’opposition, comme le PAM qui milite depuis longtemps pour un
usage licite de cette plante ? Il faut, semble-t-il, mieux cadrer le débat et ne pas faire une lecture partielle de ce projet de loi, encore moins faire dans la démagogie. Car de quoi parle-t-on ? Il ne s’agit pas d’autoriser les citoyens à se rouler un joint au coin de la rue, mais plutôt de la légalisation du cannabis exclusivement à usage thérapeutique. Autrement dit, développer tout un éco- système bien encadré et bien réglementé pour promouvoir les filières du cannabis médical, cosmétique et industriel. L’enjeu est à la fois social et économique, car il s’agit de donner l’opportunité à des mil- liers d’agriculteurs qui s’adonnent à cette culture (actuellement) illicite pour appro- visionner les réseaux de trafic de drogue, de migrer vers une activité économique légale, génératrice de revenus.
Peut-on dès lors opposer la morale ou encore les références idéologiques aux intérêts économiques du Royaume ? Evidemment que non. Aujourd’hui, le Maroc ne fait que s’inscrire dans cette tendance internationale marquée par la légalisation du cannabis à usage théra- peutique. C’est un pari économique à faire pour un pays où, au bas mot, pas moins de 140.000 exploitants s’activent dans le kif. Oui, le cannabis a des ver- tus… économiques. Il faudra pouvoir expliquer ça aux farouches opposants à la légalisation, ces gens pour lesquels le cannabis n’est pas leur kif. Ou encore leur opposer l’as- sertion du philosophe et poète américain, Ralph Waldo Emerson, qui disait qu’ «une mauvaise herbe est une plante dont on n'a pas encore trouvé les vertus». ◆
«Une mauvaise herbe est une plante dont on n'a pas encore trouvé les vertus», dixit Ralph Waldo Emerson.
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Ç A SE PASSE AU MAROC
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Paiement sans contact
Destin de trois femmes exceptionnelles
Visa et CMI augmentent le plafond
VISIONNEZ CETTE VIDEO
V isa et le Centre monétique inter- bancaire (CMI) ont annoncé l’augmen- tation de la limite de vérification de la carte à 600 DH au Maroc, ce qui permettra aux consommateurs, pour
des achats plus importants, un paiement sans contact à l’aide de leur carte, téléphone portable ou appareil por- table. Visa et CMI travaillent en étroite collaboration avec les banques locales et les partenaires de l'industrie des ser- vices financiers pour mettre en œuvre cette nouvelle limite sans code PIN, qui représente une augmentation de 50% par rapport au montant actuel de 400 DH. La technologie sans contact offre le moyen le plus rapide, le plus pratique et le plus sécurisé de paiement aux consommateurs et aux commerçants, par simple contact de la carte. Les transactions sans contact étant devenues plus prisées parmi les Marocains pendant la pandémie, ce nouveau plafond continuera à améliorer l'expérience d'achat des consommateurs. «L'augmentation de la limite de paiement sans code PIN permettra aux commerçants et à leurs clients d’accepter et d'effectuer davantage de paiements sans contact. Notre objectif est d’atteindre un taux global de 40% de paiements sans contact d’ici la fin de l’année» , indique Mikael Naciri, Directeur général du CMI. ■
La Chambre des conseillers adopte la loi-cadre sur la protection sociale
L a Chambre des conseillers a adopté en séance plénière, mardi à l'unanimi- té, le projet de loi-cadre n°09.21 rela- tif à la protection sociale, en présence du ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benchaâboun. Ce texte vise principalement à protéger les catégories pauvres et vulnérables, ainsi que les familles à revenu limité contre les dangers relatifs à la maladie, la vieillesse et la perte d'emploi. Près de 22 millions de Marocains, dont 11 millions de Ramedistes et 11 millions de professionnels, commerçants, agricul- teurs, artisans traditionnels et de per- sonnes exerçant une activité libérale, auront une assurance maladie obligatoire (AMO) avec les mêmes services et paniers de soins dont bénéficient actuellement les travailleurs du secteur privé. L'Etat supportera les droits d'affiliation des 11 millions de Ramedistes, appartenant aux catégories vulnérables et pauvres, pour une enveloppe annuelle d'environ 9 Mds de DH, soit une augmentation annuelle de 7 Mds de DH par rapport
aux dépenses liées à l'achat de médica- ments dans le cadre du système actuel de Ramed. En cela, 4,2 Mds de DH ont été alloués au titre de la Loi de Finances de 2021. L'ensemble des familles, surtout celles en situation de pauvreté et de précarité, qu'elles soient avec des enfants ou non, bénéficieront des indemnités de protection des dangers relatifs à l'enfance ou des indemnités forfaitaires et ce, sur la base du registre social unique (RSU) pour un meil- leur ciblage. Cet appui coûtera environ 20 Mds de DH, dont 14,5 Mds de DH consa- crés aux allocation familiales en faveur des familles pauvres. La loi-cadre stipule aussi l'élargissement de la base des adhérents aux systèmes de retraite aux personnes exerçant une acti- vité et ne bénéficiant pas d'une pension, à travers l'accélération de la mise en place du système de retraite pour la catégorie des professionnels et travailleurs indé- pendants et personnes non-salariées, qui exercent une activité libérale. Il s'agit également de la généralisation de l'indemnité pour perte d'emploi. ■
14.967.502 C’est le nombre d’opérations de paiement en janvier et février 2021, pour 5.905.710.633 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, sur les TPE et sites des facturiers et sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +8,9% en nombre et +7,0% en montant par rapport à la même période de 2020.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
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La BAD, meilleure institution financière multilatérale pour 2021
L 'économie sud-africaine
Sénégal Couvre-feu allégé à Dakar et Thiès
se contracte de 7% en 2020
L a Banque africaine de développement (BAD) a été dési- gnée meilleure institution financière multilatérale dans le monde pour l'année 2021 par le magazine américain Global Finance. Cette consécration à l'occasion de la 22ème édition des prix Global Finance de la meilleure banque d'investissement constitue une reconnaissance mondiale des efforts constants de la BAD pour accompagner ses clients au niveau de 54 pays membres dans le financement de leur développement, souligne la banque. Ce prix vient appuyer la stratégie opérationnelle mise en œuvre par la BAD sous la direction de son président, Akinwumi Adesina, ajoute la même source. En 2020, la banque a été reconnue pour sa réactivité face aux besoins exprimés par le continent africain, suite au déclenchement de la pandémie. ■
Le PIB de l'Afrique du Sud s'est contracté de 7% en 2020 à cause de l'impact de la Covid-19, a indiqué le Département sud- africain de la statistique (Stats SA, gouver- nemental). Cette baisse du PIB s'est pro- duite malgré la croissance de l'économie de 1,5% au cours des trois derniers mois de 2020, a déclaré le statisticien général, Risenga Maluleke, lors d'un point de presse sur la performance économique du pays au 4 ème trimestre de 2020. « Si nous explorons les données historiques, il s'agit de la plus forte baisse annuelle de l'activité écono- mique que le pays ait connue depuis au moins 1946 », a souligné Maluleke. ■ La Tunisie a reçu 30.000 doses de vaccins contre la Covid-19 L a présidence tunisienne a annoncé l'arrivée, mardi, de quelque 30.000 doses de vaccins contre le nouveau coronavirus (Covid-19), permettant ainsi le lancement dans les prochains jours de la campagne de vaccination initialement pré- vue en février dernier. Ainsi, 30.000 doses de vaccins Spoutnik V sont arrivées de Russie mardi. Ces vaccins seront suivis de 500.000 doses «dans les prochaines semaines» livrées « après des efforts diplomatiques constants ». La Tunisie, qui compte quelque 11,7 millions d'habitants, est le seul pays du Maghreb à ne pas avoir commencé la vaccination de sa population. ■
L e couvre-feu partiel décrété dans les régions de Dakar et Thiès dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid- 19, sera allégé et fixé désormais de minuit à cinq heures, a annoncé le président sénégalais Macky Sall. « Dans l’immédiat, à la faveur de la campagne de vaccination en cours et de l’amélioration de la situation Covid-19, j’ai décidé d’alléger le couvre-feu lié à l’état de catastrophe sanitaire dans les régions de Dakar et de Thiès, qui sera désormais fixé de minuit à cinq heures », a-t-il sou- ligné dans une déclaration télévisée. Avant d’ajouter que « cette mesure contribuera à élargir le champ des activités productives et d’aider au retour progressif à une vie nor- male dans ces deux régions qui concentrent l’essentiel des activités économiques du pays ». ■
Côte d'Ivoire/Législatives Le parti au pouvoir remporte la majorité
L e Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) a obtenu la majorité aux élections législatives du 6 mars dernier, avec 137 sur les 255 sièges que compte l'Assemblée nationale ivoirienne, selon des résultats officiels publiés mardi. D'après la Commission électorale indépendante (CEI), les partis de l'opposition ont, quant à eux, décroché 91 sièges, dont 23 pour le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ex-allié du RHDP), 8 pour les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo et 50 pour la coalition «Ensemble pour la démocratie et la souveraineté» (EDS), formée par les pro-Gbagbo et le PDCI de l'ancien chef de l'Etat, Henri Konan Bédié. Les autres formations de l'opposition ont obtenu 10 autres sièges au moment où les candidats indépendants en ont eu 26. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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L'Autorité bancaire européenne victime d'une cyberattaque
L’ Autorité bancaire européenne (ABE) a indiqué avoir été la cible d'une cyberattaque, tout en assurant qu'aucune donnée n'avait été affectée. Le régulateur, qui détient des données sensibles sur les établissements bancaires de l'Union européenne et leurs niveaux d'encours de crédit, a déclaré qu'il redou- blait d'efforts pour se protéger contre une cyberattaque mondiale exploitant des failles du logiciel du serveur de messagerie de Microsoft. L’Autorité a précisé que l'attaque n'avait affecté que ses serveurs de messagerie. Elle fait ainsi partie de plusieurs milliers d'organisations, qui en Asie et en Europe, ont été les cibles d'attaques qui, selon Microsoft, utilisent des
failles dans différentes versions de son logiciel de ser- veur de messagerie. Ainsi, malgré des correctifs d'urgence fournis par Microsoft, les attaques informatiques se poursuivent. ■ Zone Euro : La chute du PIB au 4 ème trimestre plus marquée qu'attendu fortement qu'estimé ini- tialement au cours des trois derniers mois de 2020, avec la chute de la consommation des ménages provoquée par les restrictions sanitaires, montrent les chiffres révisés publiés par Eurostat. Le produit intérieur brut (PIB) des 19 pays ayant adopté la monnaie unique a reculé de 0,7% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, alors que les éco- nomistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une confirmation de l'estimation précédente, soit une contraction de 0,6%. Par rapport au dernier trimestre 2019, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 4,9% sur octobre-décembre, légè- rement moins qu'estimé auparavant (-5,0%). ■ L’Europe et les Etats-Unis signent une trêve dans leur conflit commercial L’ économie de la zone Euro s'est contractée plus
Remise de la Covid-19, la Chine vise au moins 6%
P rudence face à l'incertitude : la Chine vise une croissance de 6%cette année, alors que son économie continue à se remettre du choc épidémique de 2020, a annoncé son Premier ministre, devant le parlement qui doit accroître la pression sur Hong Kong. Premier pays touché par le coronavirus qui a paralysé son économie, la Chine avait renoncé en 2020 à fixer un objectif annuel de croissance, une décision rarissime dans l'histoire du géant asiatique. Cette année, « la Chine continuera à faire face à de nombreux risques et défis en matière de développement », a averti le Premier ministre Li Keqiang à l'ouverture de la session plé- de croissance en 2021
nière annuelle du Parlement. « Mais les fondamentaux économiques qui soutiendront la croissance à long terme restent inchangés », a-t-il assuré devant les quelque 3.000 députés de l'assemblée, pour la plupart le visage couvert d'un masque bleu. ■
La BCE n'a que très peu augmenté ses achats
d'obligations
L a Banque centrale européenne (BCE) n'a que très légèrement augmenté ses achats d'obligations la semaine der- nière, même en prenant en compte les titres arrivés à échéance, montrent les données publiées, qui risquent d'alimenter les doutes sur sa détermination à endiguer la remontée des rendements. Les achats réalisés dans le cadre de son programme d'achats d'urgence face à la pandémie (PEPP) ont représenté un montant total de 18,2 milliards d'euros. L'institution a précisé que les montants infé- rieurs aux attentes publiés au titre des deux dernières semaines s'expliquaient par le fait que des volumes importants étaient arrivés à
L’ Union européenne et les Etats-Unis se sont mis d'accord pour suspendre pour quatre mois les droits de douanes respectifs qu'ils appliquent dans le cadre du vieux litige Boeing/Airbus, un signe de détente commerciale entre les deux blocs après la prési- dence Trump. « Le Président Biden et moi-même sommes convenus de suspendre tous nos tarifs imposés dans le cadre des litiges Airbus-Boeing, tant sur les produits aéronautiques que non aéronautiques, pour une période initiale de quatre mois », a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. ■
échéance et donc sortis de son bilan. Mais les chiffres détaillés montrent que même ses achats bruts ont été inférieurs à leur moyenne historique. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis mars 2020
En roue libre, le marché guette les dividendes ◆ Alors que la baisse des résultats est déjà intégrée dans les cours, le marché reste très attentif aux annonces des dividendes. ◆ Le Masi a réalisé une semaine sans relief avec une volati- lité réduite à 0,66%. Par Y. Seddik
reprise par à-coups, et la rotation du cash devrait profiter aux entreprises résilientes et rémunératrices. D'ailleurs, cette première semaine de mars a été pimentée par quelques annonces de dividendes de la part du Crédit du Maroc, Disway (qui compte distribuer le dividende le plus élevé depuis son IPO), ou encore Aradei Capital, qui a augmen- té son DPA à 12,4 DH, au-dessus des prévisions annoncées à l'occasion de son introduction en Bourse en décembre dernier. Durant les trois semaines restantes du mois, le marché sera particulièrement attentif aux dividendes proposés par les entreprises cotées. Les investisseurs appréciant tout particulièrement les entreprises généreuses en matière de dividendes lors de périodes d’instabilité boursière et de taux bas comme c’est le cas actuellement. La forte demande sur les actions Disway depuis l'annonce de son dividende en dit long sur les attentes du marché.
Comportement du marché sur la semaine Cette semaine, le niveau d’activité a baissé à 184 MDH, soit un VMQ de près de 37 MDH. La volatilité historique, elle, s’est résorbée à 0,66%. Sur le plan sectoriel, 10 secteurs des 24 représentés à la cote ont terminé la semaine sur une note négative, contre 13 en hausse, alors que l'indice des «Sociétés de portefeuilles-Holdings» est resté inchangé. Les secteurs «Loisirs et Hôtels» (-4,67%), «Services aux collec- tivités» (-3,61%) et «Ingénieries et biens d'équipement industriel» (-3,38%) ont enregistré les plus forts replis. A la hausse, l'industrie pharmaceu- tique a réalisé la meilleure performance avec un gain de 5,92%, devant les «Equipements électroniques et élec- triques» (+3,57%). D'un point de vue graphique, la ten- dance est considérée baissière tant que l'indice est sous 11.460, avec un support à 11.200 points. ◆
M onotone, la phase de digestion post-résultats trimestriels s'est étalée sur toute la semaine pas- sée, avec une absence très marquée de volatilité et de volumes. L'indice Masi (-0,07%) n’a pas bougé d’un pouce, terminant la semaine à 11.365 points. Les gérants et analystes ont en effet pris le temps d’affiner les calculs des revenus agrégés de la cote. Ceux-ci res- sortent en fait en baisse de 6,7% au 4 ème trimestre (Vs -4,5% au 3 ème trimestre). La baisse a donc été plus rapide que celle enregistrée au trimestre d'avant, en dépit de la poursuite de la reprise de l’activité économique post-confinement. Notons que sur l’ensemble de l’année, les entre- prises cotées ont dégagé un chiffre d’af- faires agrégé de 239,8 milliards de DH, soit un recul de 5,1%. Le marché va assurément intégrer cette
Cette semaine, le niveau d’acti- vité a baissé à 184 MDH, soit un VMQ de près de 37 MDH.
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Banques
◆ Les banques marocaines n’ont jamais autant provisionné qu’en 2020. ◆ Elles ont opté pour une politique de prudence au détriment de leur rentabilité. Le coût de la prudence C ontraintes par les normes réglemen- taires, en l’occur- rence IFRS 9, les banques marocaines en consolidé s'établit à près de 1 milliard de DH, affichant la progression la plus rapide d’une année à l’autre à 298,8%. Le taux du coût du risque est de 1,51% contre 0,45% une année auparavant. Les autres banques cotées ne font pas Par Y. Seddik
ont dû massivement provision- ner en 2020. L’application de cette norme ayant un effet pro- cyclique (conçue aussi pour être prospective : Forward Looking), le secteur est alors structurelle- ment impacté par les hauts et bas des cycles économiques. Le cycle actuel n’étant claire- ment pas favorable, la charge de risque du secteur s’est envo- lée vers des proportions jamais atteintes. Ceci, alors même que la Banque centrale a assoupli les règles prudentielles, notam- ment en autorisant de surseoir au provisionnement des crédits qui ont fait l’objet d’un moratoire de paiement par les banques. Révélateur des préjudices éco- nomiques que pourrait provo- quer a posteriori la pandémie, le coût du risque (CR) enregistre une augmentation de 243%, se fixant à 5,5 milliards de DH chez Attijariwafa bank. Ce montant est de 6,1 milliards de DH, en progression de 139% pour la Banque Centrale Populaire. Chez CIHBank, le coût du risque
mieux : le CR progresse de 124,7% et pèse pour 722 MDH sur les comptes de Crédit du Maroc, alors que BMCI fait état d’un CR de 901 MDH, en augmentation de 104,7%. La détérioration soudaine de la conjonc- ture économique ainsi que l’augmentation attendue des taux de défaut (voir encadré) ont ainsi imposé des provision- nements élevés sur l’année. Pour mémoire, l’agence S&P prévoyait en décembre dernier «que la politique de provision- nement s'allège au deuxième semestre 2020 et 2021, atté- nuant de fait la pression sur la rentabilité. En face, la qualité des actifs (prêts : ndlr) pourrait se détériorer considérablement à mesure que le processus de report d'échéance de crédits arrive à terme» . Une situation qui pourrait conduire les banques à resserrer les conditions de financement et à se concentrer sur les prêts existants.
Face à une crise sans précédent, les banques marocaines ont préféré opter pour une politique de provisionnement anticipatif et prudent.
La détério- ration sou- daine de la conjoncture économique et l’augmen- tation atten- due des taux de défaut ont imposé des provisionne- ments élevés en 2020.
dent, les banques marocaines ont préféré opter pour une poli- tique de provisionnement anti- cipatif et prudent, au risque de saper (momentanément) leur rentabilité, comme elles l’ont toutes indiqué dans leur com- munication financière. En effet, les banques ont fortement aug- menté leurs provisions pour risque de crédit cette année. Des charges de risque (en plus des dons au Fonds Covid) qui ont consommé en moyenne 63% de leur résultat opération- nel, niveau bien au-dessus des moyennes historiques (25% en 2019). Les deux mastodontes du secteur, Attijariwafa bank et BCP, affichent des bénéfices en baisse de 48,1% et 59% respectivement à 3 milliards de DH et 1,2 milliard de DH. L’effet croisé de l’augmenta- tion soudaine des risques avec la baisse de la marge d’ex- ploitation a fait pression sur le résultat net de CIH Bank (-81,1%), BMCI (-76%) et CDM (-62,6%). ◆
Les mécanismes de garantie pèsent La mise en place fin mars des prêts garantis par l’Etat a conduit les banques à octroyer de nouveaux crédits dont elles doivent suppor- ter le risque financier de l’expo- sition non garantie, qui se situe entre 5 et 20% selon les produits proposés par la CCG. Toutefois, cette forte hausse des crédits accordés aux entreprises ne correspond pas à une reprise économique, mais sert à financer les pertes liées à la crise, surtout pour le produit Damane Oxygène. Dès lors, même si les banques dis- posent d’une garantie de l’État pour la majorité de ces nouvelles expo- sitions, leur risque est très élevé sur la partie résiduelle. D’autant plus qu’elles n’ont théoriquement pas l’autorisation de prendre des garanties ou des sûretés sur cette exposition. Notons qu’à elle seule, Attijariwafa bank a débloqué 22,6 milliards de DH dans ces crédits garantis en 2020.
Les créances en souffrance, bête noire du système bancaire, ont culminé à 80 milliards de DH, avec un surplus de 10milliards de DH entre décembre 2019 et décembre 2020. Le taux de sinistralité s’est situé à 8,4%. Une situationqui nous rappelle ainsi la nécessité d’accélérer le projet de création d’une structure de défaisance et/ou d’un marché secondaire des créances en souffrance, déjà à l’étude chez la Banque centrale. La sinistralité vole de record en record
Une profitabilité rongée Face à une crise sans précé-
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BOURSE & FINANCES
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Marché des taux
◆ Le cadre monétaire devrait rester «globalement stable» en 2021, et ce en dépit du creusement prévu du déficit de liquidité. ◆ Le seul moyen de couvrir le besoin de financement de l'État est l'endettement, avec un recours plus important aux solu- tions innovantes. ◆ Le caractère cyclique des recettes fiscales impacte les besoins mensuels du Trésor. Ce que prévoit CDG Capital pour 2021 “L es finances pub l i ques à l'épreuve de la crise c o v i d - 1 9 : Par Y. Seddik
d’environ 7 milliards de DH, les tombées en bons du Trésor semblent s’orienter sensible- ment à la hausse d’environ 8 milliards de DH. Par consé- quent, le besoin global du Trésor pour 2021 sera qua- si-stable en 2021, lit-on dans l'étude. Ce besoin sera atténué par les opérations d’échange et en partie financé par d’autres ressources que les BDT. Aussi, malgré l’importance des besoins du Trésor à l’image de l’année 2020, la demande continuera à dépasser l’offre de papier BDT sur le marché primaire. En ce qui concerne la courbe des taux, le scénario le plus probable (à cadre monétaire stable) est une stabilité, avec des évolutions ponctuelles faibles au cours de l'année, compte tenu du comporte- ment cyclique des besoins du Trésor. En effet, il ressort de
l'étude qu’environ 60% des recettes fiscales sont encais- sées au terme des quatre tri- mestres, avec une concen- tration aux mois de mars et de décembre. La saisonnalité des recettes fiscales est par- ticulièrement générée par les acomptes trimestriels de l’IS et leurs régularisations effec- tuées généralement au mois de mars. Les tombées, elles, sont concentrées principalement en fin d’année, ce qui laisse suffi- samment de marge au Trésor pour mener des opérations d’échange. Pertes fiscales estimées à 65 milliards de DH pour 2020 et 2021 «A l'image de la quasi majorité despays, lacrise sanitairea for- tement déstabilisé l'équilibre des finances publiques, aussi bien du côté des recettes avec une baisse importante des res- sources fiscales, que du côté des dépenses avec les exi- gences sociales, particu- lièrement celles relatives à la santé et aux aides accordées aux ménages» , a souligné Ahmed Zhani, économiste en recherche macroéconomique et taux à la direction Insight, dans une présentation vidéo de cette analyse, publiée sur le site de CDG Capital. Selon lui, sur la base d'un scénario hors-crise, la perte fiscale pour les exercices 2020 et 2021 devrait dépasser les 65 milliards de DH, a fait valoir
Zhani. Il note aussi que les dépenses continuent à évoluer sur un trend haussier, en lien avec la rigidité des charges courantes qui sont devenues très difficiles à réduire après l'engagement de la réforme de la compensation et le rôle contra-cyclique que devrait jouer l'État à travers un effort d'investissement considé- rable prévu à 230 milliards de DH cette année, contre une moyenne de 140 milliards de DH enregistrée au cours des quatre dernières années. «Pour les prochains exer- cices, la restauration des équi- libres des finances publiques, notamment la baisse du déficit et d'endettement ayant atteint des niveaux importants en 2020, de respectivement 7,5% et 76% du PIB, semble une mission extrêmement difficile en liaison particulièrement avec la baisse et la faiblesse des ressources», a estimé l'analyste. Enfin, l'étude fait savoir que le seul moyen de couvrir le besoin de financement de l'Etat est l'endettement, avec un recours plus important aux solutions innovantes, notam- ment les partenariats public- privé, à l'image de l'année 2020, dont le déficit public a presque doublé comparati- vement à une année aupara- vant pour dépasser la barre de 80 milliards de DH. Les trois prochaines années devraient connaitre des levées impor- tantes du Trésor. ◆
Analyses et perspectives» , un rapport fraîchement produit par CDG Capital où elle décortique la situation financière de l’État, la politique monétaire et l’évo- lution actuelle (et future) du marché des taux. Premier constat établi par cette étude : le déficit budgétaire devrait s'atténuer légèrement en 2021, allégeant le besoin de financement du Trésor. Ce der- nier pourrait, cependant, chan- ger en liaison avec ses deux autres piliers déterminants (DTFE et collectivités territo- riales) et leur comportement, indiquent les analystes. En effet, en dépit de la légère baisse prévue du déficit public
malgré l’importance des besoins du Trésor à l’image de l’année 2020, la demande continuera à dépasser l’offre de papier BDT sur le marché primaire.
En ce qui concerne la courbe des taux, le scénario le plus probable (à cadre monétaire stable) est une stabilité.
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◆ La double crise sanitaire et économique a mis l’économie marocaine à rude épreuve. ◆ Dans cet entretien, Lionel Piquer, CEO Coface Maghreb, Afrique de l’Ouest et centrale, nous livre ses prévisions sur les perspectives économiques régionales, et donne le détail sur le nouveau rôle du bureau Coface Maroc dans la stratégie du Groupe. «Nous prévoyons au Maroc une augmentation des risques d’insolvabilité» Assurance crédit
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Par quoi se distingue l’accompagnement en faveur de vos clients au Maroc durant cette période de crise ? Lionel Piquer : La crise sanitaire et économique que nous traversons depuis presque un an pèse sur l’écono- mie mondiale. L’économie marocaine a été mise à rude épreuve. Le rôle de la Coface est de soutenir nos clients. Toutes nos équipes se sont mobilisées pour accompagner nos clients. Nous avons renforcé le dia- logue et la proximité avec nos assurés et, surtout, fait preuve d’adaptabilité vis-à-vis d’eux en leur accordant des mesures de flexibilité. Parmi elles, le délai des déclarations de menace de sinistre a été allongé de 60 jours et nous avons accepté, pour les situations les plus critiques, que le paiement des primes soit décalé. Pour 2021, nous res- tons optimistes avec une prévision de rebond du PIB à 4% au Maroc (contre +4,3% au niveau mondial), notamment grâce au développement des vaccins et au déploiement de la stratégie vac- cinale au niveau mondial. Mais nous prévoyons également une augmenta- tion des risques d’insolvabilité, consé- quence des effets de la crise. En couvrant les entreprises, notamment les PME et ETI (Entreprise de taille inter- médiaire), contre le risque de défail- lance de leurs clients partout dans le monde, l’assurance-crédit joue un rôle
2021 reste une année incertaine, remplie de défis mul- tiples. La relance éco- nomique dépendra également de la réussite de la cam- pagne de vaccination à l’échelle mon- diale.
économique essentiel.
aux autres continents en 2020, mais sur le plan économique, les conséquences ont été dramatiques. Avec une estimation d’un taux de crois- sance mondial en 2020 de -3,8%, le déclin de la croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait se tra- duire par un recul du PIB de 3,3%. L’effondrement du cours des matières premières et de la demande a été
F.N.H. : Le niveau de risque a augmenté suite à cette double crise sanitaire et économique. Quelles sont donc vos apprécia- tions sur le risque actuel ? Et quelles sont vos perspectives ? L. P. : L'Afrique a relativement été épargnée par le Sars-CoV-2 comparée
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néfaste pour une grande majorité des économies africaines très dépendantes des exportations de matières premières. Les pays africains dépendants des exportations de pétrole subissent la baisse des cours du brut qui reste au niveau le plus bas. La fermeture des frontières a également
eu un lourd impact sur les écono- mies très tournées vers le secteur du tourisme. Dans la plupart des pays occidentaux, des plans de soutien à l’économie ou de relance ont été déployés par les Etats. Malheureusement, en Afrique, peu de pays sont en mesure de mettre en place des aides similaires pour
Notre objectif est d’atteindre une position de leader en Afrique en accé- lérant la transfor- mation culturelle et métiers de Coface.
limiter les effets de la crise. Pour 2021, nous prévoyons un rebond du PIB en Afrique subsaharienne à +2,5% contre +4,3% au niveau mondial. Les secteurs suivants devraient néan- moins rester porteurs en 2021 en Afrique occidentale et centrale : les télécommunications (essentiellement distribution et service de téléphonie mobile), du fait du maintien d’une cer- taine distanciation physique/sociale et de l’essor continu des paiements et de la banque en ligne. L’agriculture de sub- sistance et d’exportation, par nécessité pour la première, et à cause de la fer- meté de la demande alimentaire mon- diale pour la seconde, avec, en plus, la fin des problèmes d’approvisionnement en engrais et semences, grâce à la levée progressive des restrictions de transports. La sylviculture, du fait de la demande soutenue en matière de bois de construction pour les logements individuels, notamment en provenance de la Chine, mais également des écono- mies avancées et émergentes dont les ressources ne sont pas suffisantes et qui optent pour l’importation d’Afrique. La distribution pharmaceutique, évi- demment, du fait de la lutte contre la pandémie. F.N.H. : Quels sont les pays de la région les plus impactés, et qu’en est-il du Maroc ? L. P. : Les effets de la crise devraient être plus limités dans des régions comme l'Afrique de l'Est, moins dépen- dantes des exportations de matières premières. En revanche, les effets seront plus importants dans les pays de l'Afrique centrale, plus vulnérables face
à la chute des cours du pétrole. Globalement, les pays les plus dépen- dants des matières premières et du sec- teur du tourisme sont les plus impactés. Pour exemples : l’Afrique du Sud, avec un déclin du PIB de 8%, a été fortement impactée par la crise économique à cause de sa dépendance aux reve- nus pétroliers, d’un endettement public élevé (83% du PIB en 2020) et d’un déclin des exportations vers les écono- mies avancées (automobile). De même, la Tunisie connait un déclin de 9%, un endettement public élevé (89%), une baisse des exportations vers les éco- nomies européennes (textile et habille- ment, automobile, aéronautique), et un fort impact sur le secteur du tourisme. Vient ensuite le Congo avec un abais- sement de 8% de par une forte dépen- dance au pétrole. Il y a aussi le Maroc, avec une chute de 7% : les exporta- tions vers les économies européennes (automobile, aéronautique, textile et habillement) ont fortement baissé et le tourisme n’a pas été épargné. 2021 reste une année incertaine, remplie de défis multiples. La relance économique dépendra également de la maîtrise de la réussite de la campagne de vaccination à l’échelle mondiale. Comptez-vous pour- suivre votre développement en Afrique ou marquer un «standby» à cause de la crise actuelle ? F.N.H. : L. P. : Coface entend poursuivre son développement à l’échelle panafricaine
pour accompagner les entreprises rési- lientes à la crise dans le développement de leurs activités domestiques et à l’export. En effet, l’Afrique représente un débouché économique prometteur pour les investisseurs, avec un haut potentiel de croissance et d’innovation. Supporté par le plan stratégique «Build to Lead» du Groupe Coface, notre objectif est d’atteindre une position de leader en Afrique en accélérant la transformation culturelle et métiers de Coface. F.N.H. : Quel sera dorénavant le rôle du bureau Coface Maroc dans le déploiement de votre stratégie régionale ? L. P. : Coface opère dans plusieurs pays du Maghreb, de l’Afrique de l’Ouest et centrale sur les métiers de l’assurance et du service. Nous avons une équipe de 75 personnes, dont 45 basées au Maroc. 70 personnes travaillent égale- ment sur ce site, sur le Shared Services Center de nos clients internes (France, Italie, Angleterre). De par sa taille critique, le bureau du Maroc est l’interlocuteur privilégié du Groupe Coface pour la zone Afrique. Il représente un hub à partir duquel nous mobilisons nos experts et nos partenaires pour optimiser la qualité de service offerte à nos clients, et se différencier grâce à notre expertise en matière de risques et d’information. Ce hub permet de générer des synergies business et opérationnelles. ◆
De par sa taille critique, le bureau du Maroc est l’interlocu- teur privilégié du Groupe Coface pour la zone Afrique.
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Bourse
◆ Dans une année de crise sanitaire marquée par des restrictions d’activité, Aradei Capital a fait preuve de résilience. ◆ La foncière affiche une performance financière nettement supérieure à ce qui a été présenté au marché lors de l’IPO. Aradei Capital fait mieux que prévu A radei Capital a démarré la séance post-publ icat ion de ses résultats annuels haut en couleur, preuve que le marché Par A. Hlimi
a été satisfait de sa publi- cation. En effet, la foncière a fait état d'un rebond de l’activité au 4 ème trimestre 2020, lié à une reprise encourageante de la fré- quentation de ses actifs dès la levée du confine- ment en juin (plus de 31
La fréquentation connaît une nette reprise qui sera encore encouragée par la campagne de vaccination.
millions de visites en 2020). Sur le T4, la fréquentation des centres commerciaux et des galeries commerciales a atteint 81% de son niveau à la même période de l’année dernière. «Globalement, nous avons connu un dernier tri- mestre qui a été nettement meilleur que nos prévisions» , a déclaré Nawfal Bendefa, PDG de Aradei Capital, lors de la conférence de presse finan- cière, tenue à l'occasion. Ceci s’est directement reflé- té sur les revenus d’Aradei Capital, qui clôture l’année avec un chiffre d’affaires de 271 MDH, en hausse de 12 MDH par rapport aux prévi- sions 2020 communiquées dans le prospectus de l’IPO
(259 MDH). Un écart positif de 5% par rapport au busi- ness plan initialement pré- senté. «Là aussi, c’était l’une des bonnes surprises, princi- palement due aux ouvertures qu'on a pu accélérer», a pré- cisé N.Bendafa. Un dividende augmenté Le Funds From Operations réalisé à fin 2020 est de 131 MDH, encore une fois meilleur que ce qui a été annoncé lors de l’IPO, à savoir 105 MDH. Quant au taux de distribution des dividendes proposé par le Conseil d’administration, il est passé d’une prévision de 85% à 100%. Ce qui fixe le dividende unitaire à 12,4 DH par action contre une prévi-
sion de 8,4 DH par action. Idem pour la marge d’EBE qui s’est améliorée de 2 points comparativement au forecast à 79%. «Des prévisions réali- sées en octobre et qui étaient vraiment difficiles à appréhen- der» , selon le top manage- ment, qui met aussi l'accent sur le taux de recouvrement qui se situe à 95%. Perspectives 2021 Les actifs de Aradei Capital étant intégralement ouverts, la fréquentation connaît une nette reprise qui sera encore encou- ragée par la campagne de vac- cination mise en place. Pour le management, et bien que des restrictions devraient encore perdurer sur les premiers mois de 2021, la confiance est là. Elle compte dépasser ces obs- tacles, notamment grâce à un partenariat renforcé avec les locataires du fait des gestes commerciaux mis en place pendant le confinement et à la relation de confiance qui a été instaurée. Egalement grâce
aux actifs qui continuent d’atti- rer des marques prestigieuses, une demande accrue pour l’im- mobilier commercial moderne, des lieux de commerce de proximité dans des zones de chalandise attractives, un pipe- line identifié et une diversifica- tion au-delà du retail ou encore une reprise du pipeline encou- rageante pour la croissance. Signalons enfin qu'après le secteur industriel dans lequel elle a investi à Meknès (espace loué à l’équipementier Yazaki), la foncière poursuit sa straté- gie de diversification opportu- niste avec le lancement de son premier immeuble de bureaux à Casablanca (GLA de 6.500 m 2 ). Ce premier immeuble de bureaux bénéficie d’une cer- tification environnementale pour sa construction, Edge Advanced, certification déve- loppée par l'IFC (International Finance Corporation). La foncière a également lancé les travaux d'extension de Label Gallery Rabat (GLA de 2.300m 2 ). ◆
Globalement, nous avons connu un der- nier trimestre qui a été net- tement meil- leur que nos prévisions.
Créée en2019parAradei Capital, lamarque «Sela» est une conceptionmoderne de l’immobilier commercial, pensée pour favoriser l’émergence de liens forts entre les communautés. Aradei Capital compte désormais cinq Sela et entend développer cettemarque dont le nomen arabe signifie lien, connexion. Sela Park, un concept novateur
E CONOMIE
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Vaccin anti-Covid-19
◆ Le calendrier de vaccination initialement arrêté risque d’être perturbé. ◆ Sinopharm n’a livré qu’1,5 million de doses sur les 40 millions commandées. La course aux gros chèques L e Maroc figure parmi les 10 pre- miers pays qui ont réussi le défi de la vaccination contre reconnaître que ces der- nières ont tout mis en œuvre pour réussir cette campagne de vaccin relève de l’objec- tivité. Au 9 mars, 4.017.087 de per- sonnes ont reçu la première dose de vaccin au Maroc, tandis que 717.113 ont reçu la seconde dose. Par D. William
◆ La surenchère mondiale pénalise les pays les moins riches comme le Maroc, qui a pourtant bien ficelé sa campagne de vaccination.
lective pour réduire ainsi les effets négatifs induits par la propagation de la pandémie et assurer un retour à la vie normale. Le grand bémol Cette ambition du Maroc se heurte néanmoins à un rem- part de taille : la disponibilité des vaccins. Sur les 65 mil- lions de doses commandées par le Royaume, seules 8,5 millions ont été réception- nées au moment où nous écrivions ces lignes. Il s’agit de 7 millions de doses du vaccin AstraZeneca et de 1,5 million de doses de celui de Sinopharm, groupe phar- maceutique chinois auprès duquel le Maroc a acquis 40 millions de doses. La faiblesse des livraisons de
Sinopharm laisse perplexe à plus d’un titre. Et ce, d’au- tant que le Maroc a, a prio- ri, des relations privilégiées avec ce groupe, au nom de l’accord de coopération qui les lie depuis août 2020. Un accord qui ouvre «la voie à une présence stratégique de Sinopharm au Maroc», se félicitait le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et qui prévoit une coopération en trois volets : «la coopération en matière d’essais cliniques de Phase III du vaccin anti-Covid-19, une coopération globale et une volonté de transcender nos deux seuls pays, pour s’ouvrir au Sud et au Nord». Autrement dit, rendre acces- sible ce vaccin aux autre pays du continent africain. Il faut néanmoins croire qu’entre août et main- tenant, de l’eau a coulé sous les ponts. En effet, le marché mondial des vaccins fait actuellement face à une demande lar- gement supérieure à l’offre. L’industrie phar- maceutique pense pro- duire 10 milliards de doses de vaccins anti-Covid-19 pour cette année, pour des besoins mondiaux estimés à 15-20 milliards de doses. Forcément, les laboratoires comme Sinopharm sont ten- tés de céder aux sirènes de la monnaie sonnante et tré- buchante, et beaucoup de
la Covid-19. C’est l’Organi- sation mondiale de la santé qui le dit. Et c’est une réa- lité constatée sur le terrain. Effectivement, depuis son lancement le 29 janvier der- nier, la campagne de vacci- nation se déroule de façon impeccable, tant du point de vue des moyens humains et logistiques mobilisés que de l’organisation mise en place. Si les observateurs, et la presse en particulier, sont prompts à tirer sur les auto- rités en mettant sur la place publique leurs défaillances,
Les Etats puissants sortent le
S’il faut se féliciter du dérou- lé de cette campagne, il y a néanmoins lieu de rester sceptique pour la suite. Car, rappelons-le, l’objectif du Royaume, décliné mi-février dernier par le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, est, dans les 3 à 5 prochains mois, de vacciner environ 30 millions de citoyens maro- cains, soit 80% de la popu- lation. L’ambition étant de parvenir à une immunité col-
chéquier. Les laboratoires se font des sous. Et les autres pays sont dans l’expectative.
Le Maroc pourra compter sur l’arrivée de 1,8 million de doses dans le cadre du Mécanisme Covax.
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