FNH N° 1088

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 8 décembre 2022 - 8 DH - N° 1088

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Tourisme Le Maroc réussit sa session de rattrapage P. 14/15

Marchés financiers Quelles perspectives en 2023 ? Holmarcom élargit sa portée financière P. 8 RACHAT DE CRÉDIT DU MAROC PME/TPE «Il est urgent d’appliquer le quota de la commande publique» ● Entretien avec Abdellah El Fergui, président de la Confédération des TPE/PME. P. 16

P. 11

Sociétés cotées Le ralentissement de la demande pèse sur les revenus

P. 10

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Pouvoir d’achat, Fettah dégaine ses chiffres

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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Editorial

> Bourse & Finances

Par Fatima Ouriaghli

Le Masi tergiverse en attendant la prochaine réunion de BAM Rachat de Crédit du Maroc : Holmarcom élargit sa portée financière Capital-risque et capital-développement : Ces start-up et entreprises attractives Sociétés cotées : Le ralentissement de la demande pèse sur les revenus Marchés financiers : Quelles perspectives en 2023? Attijari Global Research : «Le marché actions n’a pas encore consommé l’essentiel de son potentiel baissier»

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O n a mis de côté nos rancœurs. On a oublié les tracasseries du quotidien. On a oublié la vie chère qui dépouille les Marocains. On a oublié la Covid-19, qui continue sournoi- sement de frapper. On a oublié nos malheurs et nos frus- trations. Bref, on a tout oublié ou presque, dans l’euphorie collective née d’une victoire. C’est fou comme le foot peut changer le visage d’un pays… en seulement 90, voire 120 minutes. Mardi, le Maroc s’est transformé en un gigantesque sas de décompression à ciel ouvert, après la victoire des Lions de l’Atlas aux dépens de l’Espagne, à l’issue des séances de tirs au but. Pour la première fois de son histoire, le Royaume accède à un quart de finale d’une Coupe du monde. NOS GENTILS MATADORS

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> Economie

Zones industrielles : La durabilité au cœur des nou- veaux enjeux de développement Tourisme : Le Maroc réussit sa session de rattrapage Entretien avec Abdellah El Fergui : PME/TPE , «Il est urgent d’appliquer le quota de la commande publique» Implantation à l’étranger : Quelle stratégie pour les entreprises marocaines ? 13 14 16 17

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Pour la première fois, un pays arabe figure parmi les 8 meil- leurs pays d’un Mondial. Pour la première fois, un entraineur africain emmène son pays à ce niveau de la compétition mondiale. Alors, on peut comprendre aisément cette liesse popu- laire qui a accompagné le tir au but victorieux de Achraf Hakimi. On peut comprendre que les Marocains aient fait la fête très tard la nuit du mardi au mercredi. Et l’on comprend

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Le Roi Mohammed VI, que l’on a aperçu dans sa voiture, a communié avec le peuple marocain, drapeau national à la main.

> Focus Agricole

Campagne agricole : L’espoir renait dans le monde rural

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tout à fait que le Roi Mohammed VI, que l’on a aperçu dans sa voi- ture, ait communié avec le peuple marocain, drapeau national à la main. On y adhère même. Car tout cela est historique. Loin là-bas, au Qatar, quelques bonshommes ont réussi à faire plonger plus de 34 millions de Marocains dans un délire eupho- rique. Forcément, dans le Royaume, la nuit fut longue. Et, mercredi, en allant au boulot, les Marocains avaient la banane. Juste près de chez nous, de l’autre côté de nos frontières, les 47,6 millions d’Espagnols se sont réveillés avec la gueule de bois. Oui, le foot peut être cruel ! Mais rappelons-nous qu’en 2018, le Maroc n’a pas réussi à s’extirper des phases de poule, malgré de bonnes prestations et un nul arraché in extremis par les Espagnols, durant les arrêts de jeu (2-2). Le vent a donc tourné. Ici, des larmes de joie. Là-bas, des larmes de tristesse, de déception, d’incompréhension. Car, dans l’arène bien verte du stade Education City d'Al Rayyan, c’est finalement le lion qui a terrassé le taureau. Les Lions de l’Atlas ont été les gentils matadors d’une Roja dont le tiki-taka fut, au bout du compte, bien stérile. Après une corrida victorieuse, nos lions ont besoin d’une bonne paella. N’est-ce pas ? u

> L'univers des TPME 19 Nouveau programme d’investissement de l’OCP : Une aubaine pour les PME nationales > Société Entretien avec Me Nesrine Roudane : Corruption, «Comme toute action de lutte contre un fléau, le chemin peut être laborieux» Tâches domestiques : Les inégalités persistent 20 23 > Culture Dérive casablancaise : La voie de la réflexion 24 > High-tech Intelligence artificielle : La nouvelle arme du journalisme 26

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Pouvoir d’achat Fettah dégaine ses chiffres Par D. William

L e projet de Loi de Finances 2023 a presque bouclé son circuit législatif. Lundi der- nier, il a été adopté à la majorité par la chambre des conseillers. Au total, 56 conseillers l’ont adopté, 11 s’y sont opposés et 6 absentions ont été enregistrées. Selon la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, parmi les 333 amendements proposés dans le cadre de la première partie du PLF à la Chambre des conseillers, 60 ont été retenus, alors que 228 autres ont été retirés. Ainsi, plus de 57% des amendements proposés ont été ainsi acceptés et concernent, entre autres, le code général des impôts. Nadia Fettah est aussi montée au créneau pour défendre ce PLF, mais aussi la politique gouvernementale en général, dans ce contexte écono- mique national et international délé- tère caractérisé par la flambée des prix. La ligne de défense n’a pas changé d’un iota. C’est la même depuis plusieurs mois : «la préoc- cupation majeure du gouvernement est de préserver le pouvoir d'achat des citoyens et limiter les effets de l'inflation importée sur leur vie quo- tidienne». Pour appuyer cette asser- tion, Fettah a sorti sa calculette pour livrer un argumentaire chiffré difficile- ment contestable : • La subvention des produits de base, qui a nécessité une enveloppe de quelque 40 milliards de dirhams, en 2022, se poursuivra. Les dépenses globales de soutien du gaz butane sont prévues à 22,1 Mds de DH, 9,1 Mds de DH pour le blé importé, 1,4 Md de DH pour la farine nationale de blé tendre, 1,3 Md de DH pour le sucre importé, et 3,5 Mds de DH pour le sucre raffiné. • Le secteur du transport a bénéficié d'un appui à hauteur de 560 MDH mensuellement. Montant augmenté

de 40% au titre du mois de novembre pour atteindre 710 MDH. • 2 Mds de DH ont été alloués au sec- teur touristique en vue de faire face aux répercussions de la crise. • 10 Mds de DH ont été mobilisés pour lutter contre les effets de la séche- resse, à travers des approvisionne- ments réguliers en aliments et la pré- servation de la stabilité de leurs prix. • Pour maintenir inchangés les tarifs des différents services offerts par l'ONEE, qui a été impacté par la hausse des prix des matières pre- mières sur les marchés internatio- naux, ce dernier a bénéficié d’un sou- tien de 5 Mds de DH. Ainsi, le budget de l'État supporte 75 dirhams de chaque 100 dirhams, et 125 dirhams de chaque 200 dirhams payés par le citoyen dans sa facture d’électricité. • Le coût global du dialogue social pour le secteur public s'élève à 9,2 Mds de DH. Et l'ensemble des accords issus du dialogue social devraient coûter

quelque 40 Mds de DH supplémen- taires pour l'année 2022. Pour autant, les citoyens ne per- çoivent pas, dans leur quotidien, l’ef- fort budgétaire consenti par le gouver- nement, dès lors qu’ils ne bénéficient pas d’une aide directe, comme l’ont fait d’ailleurs plusieurs pays à travers le monde. Avec un taux d’inflation de 8,1% en octobre sur une année glissante, le panier de la ménagère reste cher, avec une augmentation de l’indice des produits alimentaires de 13,8%. Les prix des carburants sont aussi à des niveaux élevés (14,92 DH le litre de gasoil et 14,65 DH le litre d’essence sans plomb), malgré une légère détente observée ces derniers jours. Conséquence : de plus en plus de voix s’élèvent pour protes- ter contre l’érosion de leur pouvoir d’achat. Dimanche 4 décembre à Rabat, à l’appel du Front social maro- cain, entre 1.500 et 3.000 Marocains ont battu le pavé pour dénoncer la vie chère. ◆

Les citoyens ne perçoivent pas, dans leur quo- tidien, l’effort budgétaire consenti par le gouvernement, dès lors qu’ils ne bénéficient pas d’une aide directe.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

4 Ç A SE PASSE AU MAROC A l'issue du match qui a opposé, mardi, la sélection nationale de football à son homologue espagnole, le Roi Mohammed VI a félicité les membres de l’équipe nationale pour leur parcours et leur qualification historique aux quarts de finale de la Coupe du monde de la FIFA, Qatar-2022. www.fnh.ma Le Souverain s’est ainsi entretenu au téléphone avec le président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, et l’entraîneur de l’équipe nationale, Walid Regragui, auxquels le Souverain a exprimé ses sincères félicitations aux joueurs et aux staffs technique et administratif, qui ont su donner le meilleur d'eux-mêmes et accom- plir un parcours excellent au cours de cette compétition sportive majeure. Le Roi a salué la prestation historique des membres de l'équipe nationale qui ont été à la hauteur des attentes et aspirations du large et valeureux public marocain qui les soutient au Maroc, au Qatar et partout dans le monde, les appelant à maintenir le cap dans cette compétition, à continuer à faire honneur au football national et à porter haut l’étendard du Royaume. ■ Mondial 2022 : Le Roi félicite l'équipe nationale

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8,41 Mds de DH pour les plans d'action régionaux en cours d’étude L e ministère de l’Intérieur s’attèle actuelle- ment à l’étude des projets et plans d’action régionaux au titre de 2023, qui nécessiteront

Le PLF 2023 adopté à la majorité L a Chambre des conseillers a adopté à la majorité, lundi, le projet de Loi de Finances (PLF) n°50.22, au titre de l'année budgétaire 2023. Le PLF 2023 a reçu l'aval de 56 conseil- lers, alors que 11 autres s'y sont opposés et avec 6 abstentions. Les principaux amendements approuvés par la Chambre des conseillers concernent, entre autres, le code général des impôts. Intervenant lors d'une séance plénière à la Chambre des conseillers dédiée à la discussion générale du PLF 2023, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, a affirmé que le gouvernement a pris une série de mesures pour faire face à la hausse des prix imposée par la conjoncture actuelle, notant à cet égard le soutien des matières de base, dont les charges sont prévues à 40 milliards de dirhams durant l'année 2022. Elle a aussi souligné que le gouvernement a pris des déci- sions audacieuses pour la préservation du pouvoir d'achat, notamment dans cette conjoncture exceptionnelle marquée par la hausse des prix. Par ailleurs, elle a fait savoir que notre pays a réussi la gestion de ses finances publiques, comme en témoigne le maintien du Maroc de sa notation attribuée par Standard & Poor's Global Ratings, qui a assuré les perspectives stables des équilibres financiers du Royaume. ■ Chambre des conseillers

une enveloppe budgétaire estimée à 8,41 mil- liards de dirhams, et ce dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réduction des dispa- rités territoriales et sociales en milieu rural (2017- 2023). Selon le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, qui s’exprimait lundi au Parlement, ce montant est réparti entre les conseils des régions (3,6 Mds de DH), le Fonds pour le développe- ment rural et les ministères chargés des secteurs de l’Agriculture, la Santé, l’Education et l’Equipe- ment (3,39 Mds de DH), l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) avec 415,85 MDH et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (495 MDH), ce qui portera à 50 Mds de DH le budget global consacré au programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural. Afin de parachever l’application et la mise en œuvre de ce programme, le ministère de l’Inté- rieur procède, à travers les comités régionaux de développement du milieu rural et des zones montagneuses, au suivi et à l’accompagnement nécessaires pour accélérer la cadence de réali- sation des projets, assurer une répartition équili- brée des missions entre les différents partenaires dans chaque région et actualiser les données du système informatique dédié à ce programme. Par ailleurs, le ministère de tutelle procède à la programmation de projets dès la réalisation des études nécessaires tout en veillant à maîtriser leurs coûts, tout en orientant les investissements vers les zones les moins développées. Les efforts concernent aussi la poursuite de la pro- grammation et la réalisation du plan d’action de la dernière année du programme, à savoir 2023… Après avoir rappelé les objectifs du programme de réduction des disparités territoriales et

sociales en milieu rural, Laftit a indiqué que le bilan provisoire de ce programme, au titre de la période 2017-2022, comporte l’élaboration de six plans d’action régionaux annuels pour le développement du milieu rural, pour un montant total de près de 41,43 Mds de DH, soit 83% de l’enveloppe budgétaire globale consacrée à ce programme. Pour ce qui est de l’impact des projets réali- sés, 1.066 communes territoriales rurales ont été ciblées et 142 centres à caractère rural et 59 communes à caractère urbain, mais qui connaissent une forte interaction avec la popu- lation rurale, ont bénéficié de ces projets. Ce programme a permis la création de plus de 103 millions de journées de travail et de 234 mille opportunités d’emploi directes ou indirectes. De même, le nombre des communes qui ont vu une amélioration de leur situation en matière d’électrification rurale a atteint 4.118, alors que 418 communes ont connu une amélioration sur le plan de l’alimentation en eau potable. Sur le plan des routes et des pistes rurales, une amélioration a été constatée dans 358 com- munes, alors que 128 communes ont connu une évolution positive en matière de mise à niveau et d’équipement des structures d’enseignement et 157 ont vu une amélioration de leurs structures de santé. ■

8.085 C’est le nombre de GAB au Maroc. Les villes les mieux équipées sont Casablanca avec 1.573 GAB, Marrakech avec 702 GAB, Rabat 663 GAB, Tanger 495 GAB, Agadir 443 GAB et Fès 416 GAB.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Tenue à Abidjan du 23 ème Sommet

Kenya : Gros carton

Le Sénégal se dote d’une nouvelle politique industrielle

ordinaire de l’UEMOA

pour le nouveau Fonds des microcrédits

L e président ivoirien, Alassane Ouattara, a présidé lundi à Abidjan, le 23 ème Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette rencontre a été l’occasion de faire le point sur les évè- nements importants de la vie de l’Union, depuis le Sommet ordinaire du 25 mars 2021, et sur les défis à relever pour consolider l’Union économique et monétaire. Alassane Ouattara a relevé dans son discours d’ouverture les difficultés auxquelles les Etats sont confrontés actuellement, notamment les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui se traduisent par des difficultés d’approvision- nement et la flambée des prix des denrées alimentaires et énergétiques. ■

E n l’espace de 4 jours, 8,4 millions de Kényans ont souscrit au Fonds des microcrédits lancé mercredi par le président William Ruto. Selon le secrétaire du cabinet en charge des Coopératives et des PME, Simon Chelugui, 2,9 milliards de shillings (Ksh) ont été déboursés jusqu’à dimanche. Le président Ruto a lancé le fonds dans le but de fournir des prêts soutenus par l'État aux petites entreprises qui ont du mal à accéder au financement des banques tra- ditionnelles. La période de remboursement a été plafon- née à 14 jours et les emprunteurs bénéfi- cieront d’un taux d’intérêt de 8% par an. ■

«L e Sénégal vient de se doter d’une nouvelle poli- tique industrielle qui est une stratégie optimale de substitu- tion des importations et de promo- tion des exportations, mais égale- ment de valorisation de nos res- sources intérieures », a indiqué le ministre du Développement indus- triel et des Petites et Moyennes industries, Moustapha Diop, lors de la plénière de l’Assemblée nationale consacrée au vote du budget de son ministère pour l’exercice 2023. Le ministre a ajouté que quatre axes composent la nouvelle politique, dont celui qui concerne la trans- formation des matières premières agricoles, sylvopastorales et halieu- tiques. ■

Le port d'Abidjan se dote d'un

Nigeria : Vers la taxation

second terminal à conteneurs

des cryptoactifs dès 2023

L e Port autonome d’Abidjan (PAA) vient de se doter d'un second terminal à conteneurs, bâti sur une super- ficie de 37,5 ha pour un investissement global de 596 milliards de FCFA. Cette plateforme vise à offrir à la Côte d'Ivoire un outil performant permettant de proposer aux armateurs, chargeurs et transitaires, des solutions adaptées

pour l'importation, l'exportation et le transit des marchandises au départ et à destination de la Côte d'Ivoire. Construit selon les dernières normes environnementales, le nouveau terminal à conteneurs permettra au port d'Abidjan d'accueillir et de gérer annuellement 2,5 millions de conteneurs contre un million actuellement. ■

L e gouvernement du Nigeria prévoit de taxer les cryptos et autres actifs digitaux dès 2023, selon des médias locaux qui citent une déclaration de Zainab Ahmed, la ministre des Finances, lors d'un discours prononcé au Conseil économique national sur la Loi de Finances pour l'exer- cice fiscal à venir. «La proposition de loi explique comment les cryptomonnaies et autres actifs numériques seront taxés, conformément à l'objectif stratégique du gouvernement d'accroître la taxation transfrontalière et internationale et l'expansion du commerce électronique avec les pays émergents» , a rapporté un média local. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Zone Euro : Premier recul de l'inflation en 17 mois, à 10% en novembre

L e taux d'inflation annuel de la zone Euro a reculé à 10% en novembre, contre 10,6% en octobre, soit la première baisse depuis juin 2021 grâce une accal- mie sur les tarifs de l'énergie, a annoncé Eurostat. Tirée par l'énergie et l'alimentation, l'inflation avait atteint chaque mois un plus haut niveau historique depuis novembre 2021. La situation s'était aggravée depuis le printemps avec les perturbations des marchés liées à la guerre en Ukraine. La baisse constatée en novembre est plus forte que ce qu'avaient anticipé les analystes de Bloomberg et

Factset, qui tablaient sur une inflation à 10,4%. Le ralentissement de la hausse des prix a surtout concer- né l'énergie. Cette composante de l'indice a progressé de 34,9% en rythme annuel, après 41,5% en octobre. ■ L'économie espagnole connaîtra une croissance supérieure à la moyenne européenne en 2023

L es prévisions de croissance de diffé- rentes organisations nationales et internatio- nales prévoient que l'éco- nomie espagnole sera supérieure à la moyenne

L'emploi aux États-Unis toujours très solide en novembre

L e marché de l'emploi américain a de nouveau surpris en novembre, montrant une santé de fer avec des créations d'emplois nombreuses, semblant repousser toujours la perspective d'une récession qui plane cependant sur la première économie du monde. « Les choses évoluent (...) dans la bonne direction », a salué le président américain Joe Biden depuis la Maison Blanche : « les Américains travaillent, l'économie croît, les salaires progressent plus vite que l'inflation ». En novembre, 263.000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, selon le département du Travail, bien plus que les 200.000 qui étaient attendus par les analystes. En octobre, 284.000 emplois avaient été créés. Le taux de chômage est lui resté stable

des pays de l'OCDE, du G20 et de l'Union européenne en 2023, a souligné la première vice-présidente du gou- vernement espagnol et ministre de l'Économie et de la Transformation numérique, Nadia Calviño. C'est ce qu'elle a fait remarquer lors de la séance de contrôle du Congrès, où elle a insisté sur la «force» de l'économie espagnole, même dans un contexte interna- tional «complexe» et de grande incertitude. Malgré cela, la ministre prévoit d'affronter le début de l'année 2023 «avec une force relative», et ce après un quatrième trimestre au cours duquel un «grand dyna- misme» a été observé dans la consommation et l'inves- tissement, tandis que le marché du travail a continué à créer des emplois. ■ Aide aux pays pauvres : La France mobilise 20% de ses DTS auprès du FMI

à 3,7% en novembre, un niveau très bas. Ces chiffres pourraient pousser la Banque cen- trale américaine, la FED, à continuer de res- serrer fortement les conditions monétaires afin de lutter contre l'inflation, limitant l'accès au crédit pour les entreprises comme pour les particuliers. ■

Les villes chinoises lâchent du lest sur les règles

sanitaires

D es commerces qui rouvrent et moins d'exigence pour les tests PCR : les règles sanitaires s'assouplissent dans de plus en plus de villes chinoises, dont Pékin et Shanghai, une semaine après des manifestations de colère historiques. Dans la capitale de 22 millions d'habitants, de nombreux magasins ont rouvert et les habitants peuvent à nouveau utiliser les transports en commun, sans devoir présen- ter un résultat de test PCR négatif datant de moins de 48 heures. A Shanghai, longuement confinée au prin- temps dernier, cette mesure est étendue depuis mardi à un grand nombre de lieux publics, à l'exception des centres de soins, hôpitaux, écoles, restaurants, bars et mai-

L a France va mobiliser quatre milliards de droits de tirage spéciaux du FMI, équivalant à cinq milliards d'euros, en faveur des «pays les plus vulnérables», a annoncé le ministère de l'Économie. Bruno Le Maire « a signé les accords permettant de concrétiser les contributions de la France à deux fonds du Fonds monétaire international (FMI) destinés à sou- tenir les pays les plus fragiles », à l'occasion de la visite d'État du président Emmanuel Macron aux États-Unis, précise un communiqué. ■

sons de retraite. La capitale économique, peuplée de 25 millions d'habitants, avait déjà annoncé la levée de l'obligation de présenter un test PCR négatif pour accéder aux parcs et sites touristiques. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis décembre 2021

Le Masi tergiverse en attendant la prochaine réunion de BAM ◆ Le Masi, qui démarre son dernier mois de l'année, a enregistré une nouvelle séquence hebdomadaire positive (+1,78%) sans pour autant se départir de son hésitation. ◆ Les investisseurs limitent leurs initiatives dans un contexte toujours aussi compliqué.

baux de la cote sont toujours tirés par un effet prix favorable - qui commence toutefois à se diluer- si l’on compare avec les trimestres d’avant-, les premiers signes sur la capacité bénéficiaire sont peu reluisants. En effet, pour les sociétés ayant publié leur RNPG, celui-ci ressort en baisse de 11,8% à 12,7 milliards de DH pour un Masi en recul de 18%. Maintenant que la page des trimestriels est tournée, les investisseurs ont dans le viseur la prochaine réunion sur la poli- tique monétaire. La Banque centrale a pris la décision, au mois de septembre, d’augmenter le taux directeur de 50 pbs pour le porter à 2%. Il convient de noter que le premier resserrement de politique monétaire entamé par Bank Al-Maghrib n’est pas curatif et qu’il a essentiellement pour objectif d’agir sur les anticipations d’inflation des opérateurs économiques marocains. Pour décembre, le consensus table sur une hausse du taux dans la

fourchette des 25 à 50 pbs. Sur le marché des taux, en l’absence de la publication des besoins annoncés du Trésor durant le mois de décembre, ce dernier a enregistré une levée totale de 7,5 Mds de DH cette semaine, face à une demande plutôt importante d’environ 10 Mds de DH. La maturité 13 semaines, concernée par une levée de 4,5 Mds de DH, s’apprécie de 7 pbs à 2,65%. La nouvelle formule proposée par le Trésor, plus adaptée aux exigences de rentabilité des investisseurs, semble susciter leur appétit envers les BDT. Sur le volet macro, pas beaucoup d'élé- ments à mettre sous la dent pour cette semaine. Selon l'enquête de conjoncture de BAM et pour les trois prochains mois, les industriels anticipent une amélioration de l'activité. Toutefois, 28% des entre- prises déclarent ne pas avoir de visibilité quant à l'évolution future de la production et 31% pour ce qui est des ventes. ◆

L es opérateurs boursiers se sont résolument habitués aux bouchons lors des dernières séances avant la fin du délai légal des publications. Cette année encore, l'on a assisté à la même «scène», avec un flot important de publi- cations trimestrielles tombées lors de la seule journée de mercredi. Le len- demain, la poussière des publications trimestrielles est quelque peu retombée et l'humeur du marché s'est matériali- sée par un retour des intérêts acheteurs (+1,03% pour le Masi lors de la séance de jeudi), mais toujours peu convaincant et ne remettant pas en cause le message baissier de fond. En substance, le bilan des trimestriels est mitigé, avec des avertissements, mais aussi des indications sur les perspectives des résultats annuels. Si les revenus glo- Par Y. Seddik

Le bilan des trimestriels est mitigé, avec des avertissements, mais aussi des indications sur les perspectives des résultats annuels.

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Rachat de Crédit du Maroc

◆ Après l’obtention des autorisations réglementaires requises, le groupe Holmarcom et Crédit Agricole S.A. ont finalisé l’acquisition, par Holmarcom, de la première tranche de la participation détenue par Crédit Agricole S.A. dans Crédit du Maroc. Enjeux de l’opération. Holmarcom élargit sa portée financière

Agricole S.A. dans Crédit du Maroc, soit 78,7%, par le groupe Holmarcom à travers sa holding, Holmarcom Finance Company (HFC), et sa filiale AtlantaSanad Assurance. L’acquisition par Holmarcom des parts détenues par Crédit Agricole S.A. dans Crédit du Maroc porte dans un premier temps sur 63,7% du capital (50,9% par HFC et 12,8% par AtlantaSanad). Selon les engagements pris dans le cadre du contrat de cession, Crédit Agricole S.A. restera au capital de la société, avec une participation de 15% qu’il céde- ra à Holmarcom au terme d’une période de 18 mois. Conformément à la législation en vigueur au Maroc, cette acqui- sition a été approuvée par Bank Al-Maghrib qui a octroyé un nouvel agrément à la banque. L’opération a, par ailleurs, reçu l’aval des entités compétentes, à savoir le Conseil de la concur- rence, l’Autorité marocaine du marché des capitaux et l’Office des changes. Dès la signature du contrat de cession entre les deux groupes le 27 avril 2022, les deux par- ties ont entamé des travaux en vue de préparer l’autonomisa- tion complète de la banque avant le désengagement définitif du groupe bancaire français. ◆

envisageons d’impulser un chan- gement progressif, tout en accé- lérant la dynamique commerciale et la transformation de la banque, pour en faire un opérateur finan- cier moderne, innovant et engagé au service des citoyens et des entreprises nationales, en faveur d’un développement durable et responsable». Rappelons que le groupe bancaire français, Crédit Agricole S.A., a accompa- gné le développement de sa filiale marocaine depuis plus de 15 ans (et préalablement au travers du Crédit Lyonnais). A travers cette cession, il sou- haite donner à Crédit du Maroc de nouvelles opportunités grâce à son intégration à un groupe solide, ayant de fortes perspec- tives de développement dans la finance. La banque française participera toujours au développement de l’économie au Maroc, où elle demeure présente à travers les entités Wafasalaf, dans le cré- dit à la consommation, et Wafa Gestion, dans l’Asset mana- gement, en partenariat avec Attijariwafa bank. Structure de l’opération Holmarcom et Crédit Agricole S.A. ont convenu de l’acquisition de la participation totale de Crédit

Avec la concrétisation de cette opération, Holmarcom va pou- voir accélérer la dynamique commerciale et la transforma- tion du Crédit du Maroc.

et d’un fort potentiel, le groupe Holmarcom envisage pour la banque de nouvelles perspec- tives de croissance en s'ap- puyant, d'un côté, sur les leviers de développement qu'offre le marché bancaire marocain et, d'un autre, sur les synergies pos- sibles avec le reste des activités du Groupe. «Nous sommes très heureux d’accueillir Crédit du Maroc au sein du groupe Holmarcom et nous nous réjouissons de pou- voir poursuivre le développement d’une banque qui dispose de fon- damentaux solides et d’un fort potentiel» , a déclaré Mohamed Hassan Bensaleh, président- Directeur général du Groupe Holmarcom. Il a également expliqué que «nous

C 'est désormais acté. Après avoir signé en avril dernier le contrat de cession, le Groupe Holmarcom et Crédit Agricole S.A. ont concrétisé l’opération portant sur le rachat d’une participation majoritaire dans Crédit du Maroc. Une opé- ration très attendue dans le milieu financier. Il faut dire que pour Holmarcom, ce projet d'acquisition s’inscrit dans le cadre de sa vision stra- tégique visant à construire un pôle financier intégré, avec une vocation panafricaine. Le Groupe avait, à cet effet, opéré en 2019 une réorganisation structurelle de ce pôle dans l’objectif d’accom- pagner ses ambitions de déve- loppement, qui s’articulent autour du renforcement de sa position dans le secteur des assurances, la diversification de ses métiers financiers et l’accélération de son expansion en Afrique subsaha- rienne. Convaincu que Crédit du Maroc dispose de fondamentaux solides Par Y. Seddik

Crédit Agricole S.A. restera au capital de la société, avec une partici- pation de 15% qu’il cédera à Holmarcom au terme d’une période de 18 mois.

Le nouvel actionnaire s’appuiera, pour le déploiement de sa vision, sur les talents de la banque et renforcera l’équipe managériale actuelle par des profils porteurs d’une nouvelle dynamique. Ainsi, sur le plan de la gouvernance, la structure actuelle avec un Conseil de surveillance et un Directoire est maintenue. Le Conseil de surveillance est désormais présidé par Mohamed Hassan Bensalah. Le poste de président du Directoire est confié à Ali Benkirane, qui rejoint Crédit du Maroc après une expérience éprouvée dans le secteur bancaire au Maroc. Ali Benkirane, nouveau président du Directoire de CDM

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Capital-risque et capital-développement

◆ Pour les sociétés de capital-risque, la bonne cible est une start-up à haut potentiel de revenus futurs. ◆ Au Maroc, les fonds spécialisés dans le capital-développement sont à la recherche, entre autres, d’entreprises plus matures ayant un certain nombre d’ancienneté et une situation financière saine. Ces start-up et entreprises attractives P our peu que l’on suive l’actua- lité économique et financière du pays, il est assez aisé Par M. Diao

Fin novembre 2022, Nama Holding, société d’investisse- ment dédiée au développement des filières industrielles à fort contenu exportateur, détenue par CDG Invest, a annoncé une prise de participation minori- taire dans le capital du Groupe Vita Couture. L’autre actualité toute fraîche en la matière est la prise de participation du fonds Columbus 1 de Red Med, dans le capital de CEFA Industries, qui évolue dans le domaine des pâtes alimentaires et le couscous. D’ailleurs, le Conseil de la concurrence a reçu la notification de cette opération portant sur 35% du capital et des droits de vote de la jeune entité industrielle, lancée en septembre 2020. Au-delà de ce rappel, la question incon- tournable est la suivante : quel est le profil-type de start-up ou d’entreprises suffisamment attrayantes aux yeux des fonds spécialisés en capital-investis- sement ?

La bonne cible «Pour les sociétés de capi- tal-risque, la bonne cible est une start-up à haut potentiel de revenus futurs» , explique Amine Diouri, directeur Etudes et Communication chez Inforisk. En d’autres termes, les inves- tisseurs en capital-risque sont en quête de start-up qui ne génèrent pas de gros revenus au moment de l’investissement, mais dont les perspectives de développement (compte tenu du business model), à terme, sont prometteuses. «La valorisation de la start-up- cible est tributaire du futur. Les investisseurs en capital-risque sont en principe regardants sur les profils de l’équipe dirigeante de la start-up dans laquelle ils investissent», poursuit-il. A l’évidence, l’innovation est un critère important pour les capi- tal-risqueurs. Toutefois, celle- ci n’est pas liée exclusivement aux nouvelles technologies. Par exemple, la manière de commer- cialiser un produit ou un service peut être innovante et attractive pour les pourvoyeurs de finan-

cialisés dans le capital-déve- loppement sont à la recherche d’entreprises plus matures, ayant un certain nombre d’an- nées d’ancienneté et une situa- tion financière saine» , fait obser- ver Diouri, qui attire l’attention sur le caractère crucial de la qualité professionnelle du diri- geant de l’entreprise et celle de l’actionnariat. Notons qu’outre un business model pertinent et une bonne organisation (organi- gramme, système d’information performant, etc.), les structures dans lesquelles les fonds de capital-développement inves- tissent ont généralement une stratégie de développement et de croissance programmée, avec à la clef, entre autres, l’im- plantation à l’étranger ou la réa- lisation d’investissements dans des unités de production. Ce qui nécessite du financement et de l’expertise. Deux atouts dont regorgent les fonds de capital- développement, dotés généra- lement d’un réseau profitable à l’entreprise bénéficiaire de l’investissement et de bonnes compétences managériales et stratégiques. Au final, la cible idéale des fonds de capital- développement est la PME d’une certaine taille et structu- rée, réalisant un chiffre d’affaires (CA) annuel supérieur à 50 MDH. Les entreprises de taille inter- médiaire (ETI), susceptibles de réaliser un CA annuel pouvant atteindre 500 MDH ainsi que les PME du programme Elite Maroc (www. fnh.ma), porté par la Bourse de Casablanca, consti- tuent également une cible de choix. ◆

de constater que les socié- tés de capital-investissement (un domaine qui regroupe l'ensemble des opérations consistant à prendre des par- ticipations au capital de socié- tés non cotées), sont de plus en plus actives. Au Maroc, les fonds de capital-investisse- ment ont beaucoup fait parler d’eux au cours de ces der- niers mois. En effet, plusieurs opérations en capital-risque et capital-développement ont été enregistrées. Le programme 212 Founders, porté par CDG Invest, lancé en 2019 et qui, jusqu’à octobre 2022, a concré- tisé 12 financements en Seed et Series A pour un montant total de 57 MDH, est un exemple édifiant à l’échelle nationale (www.fnh.ma).

Les investis- seurs en capi- tal-risque sont en principe regardants sur les profils de l’équipe diri- geante de la start-up dans laquelle ils investissent.

cement. Notons aussi que la capacité des dirigeants d’une start-up à créer un écosystème ou un réseau de partenaires autour de leur boîte est un avantage de taille. Il importe de préciser que l’activité du capital-risque est particulièrement risquée, eu égard à l’importance accordée au futur, lequel comporte des aléas parfois

Le capital-inves- tissement est un domaine qui regroupe l'ensemble des opérations consistant à prendre des parti- cipations au capital de sociétés non cotées.

difficilement maîtrisables. «Pour leur part, les fonds spé-

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Sociétés cotées

◆ Les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire réalisent une forte croissance de leurs revenus. ◆ Le secteur bancaire renoue avec un niveau de croissance des bénéfices d’avant-Covid. Le ralentissement de la demande pèse sur les revenus

de DH, en hausse de 14,3% en glissement annuel. Plus en détail, 11 secteurs cotés représentant 69% de la capi- talisation du marché affichent des hausses sensibles de leur chiffre d’affaires, à savoir : énergie (+62,7%), mines (+42,6%), BTP (+27,3%), agroalimen- taire (+26,0%), grande distribution (+17,5%), ports (+11,9%), techno- logies (+11,3%), assu- rances (+7,1%), immobi- lier (+5,2%), banques (+4,0%) et financement (+3,7%). De son côté, le secteur télé- coms, dont le poids dans la capitalisation est de 16%, affiche une stabilité (+0,1%). Dernier constat, et pas des moindres, les secteurs auto- mobile et du ciment, qui représentent plus de 10% dans la capitalisation bour- sière, affichent une baisse de leurs revenus à fin sep- tembre 2022 de 11,6% et 1,1% respectivement. Banques : Retour à une capacité bénéficiaire pré-Covid Pour AGR, le secteur ban- caire présente un profil de croissance différent de celui de la cote. Grâce à un effort de provisionnement important réalisé au début de la pandémie en 2020, les banques cotées dispose- raient toujours d’une marge d’amélioration de leurs bénéfices en 2022. La nor- malisation continue du coût du risque demeure jusqu'à présent le principal driver de la croissance bénéficiaire

du secteur. Après analyse des états financiers au terme des 9 premiers mois de l’année 2022, le bureau de recherche relève plusieurs points. Ainsi, les revenus des banques cotées ont progressé de 4% à 52,6 Mds de DH, portés par la bonne dynamique de la marge sur commission (+10%) et de la marge d’in- térêt (+6,2%). Cette perfor- mance a été toutefois limitée par le repli des activités de marché de -1,9 Mds de DH (-15,6%) dans un contexte de taux défavorable. Le coût du risque poursuit sa normalisation à travers une baisse de -7,3%, et ce en dépit de la détérioration des perspectives de croissance économique tant au niveau local qu’international. Cette situation s’expliquerait par un effort de provisionnement important réalisé au début de la pandémie en 2020. «À cet effet, nous nous attendons à une poursuite de la nor- malisation du coût du risque du secteur durant le T4-22» , estiment les analystes. La normalisation du coût du risque demeure le principal driver de la croissance béné- ficiaire des banques cotées depuis 2021. «À fin sep- tembre 2022, nous assistons à une poursuite du redresse- ment des bénéfices du sec- teur de +10,9% à 9,6 MMDH. Un niveau supérieur de 4,0% par rapport au RNPG réalisé durant la période pré-Covid, soit 9,2 Mds de DH à fin septembre 2019» , précise-t- on. ◆

Au terme du troi- sième trimestre 2022, 45 sociétés cotées affichent des revenus en hausse contre 22 en baisse.

dances sectorielles de ce 3 ème trimestre, l’on constate certaines disparités. Les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire réalisent une forte croissance de leur CA, portée par un effet prix positif à 58,2% et 22,1% respectivement. Mais selon AGR, ces évolutions ne reflè- teraient pas la tendance des marges en 2022. Pour sa part, le secteur de la grande distribution affiche une pro- gression de ses revenus de 19,3% grâce au développe- ment continu de son réseau de vente. À l’opposé, les secteurs auto- mobile et ciment pâtissent de la baisse de la demande en accusant un repli de leur CA de 9,4% et de 6,5% respecti- vement, alors que le secteur minier affiche un recul de 5% des revenus en raison d’un double effet négatif prix/ volume. En gros, les revenus de la cote cumulés à fin sep- tembre ressortent à 218 Mds

M algré un effet prix toujours favorable, les revenus agré- gés de la cote au terme du 3 ème trimestre affichent une décélération visible après deux trimestres de croissance soutenue. Ceux-ci ressortent à 72,6 milliards de DH, en progres- sion de 11,4%, contre des hausses de 15,9% et 14,8% pour les trimestres précé- dents. Pour cause, un ralen- tissement de la demande locale qui commence à se faire sentir sur les carnets de commandes des opérateurs. Dans une note d’analyse sur les trimestriels, Attijari Global Research (AGR) recense 45 sociétés cotées ayant enre- gistré une progression de leur chiffre d’affaires (CA) tri- mestriel contre 22 émetteurs dont les revenus ont reculé durant la même période. Pour ce qui est des ten- Par Y. Seddik

Les revenus de la cote cumulés à fin

septembre ressortent à 218 Mds de DH, en hausse de 14,3% en glissement annuel.

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Marchés financiers

◆ Hausse des taux, inflation et guerre en Ukraine ont été les principaux catalyseurs des marchés financiers en 2022. Et 2023 ne s’annonce guère mieux. Quelles perspectives en 2023 ?

Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR

hausse des taux sur leur activi- té de placement et de gestion de risque. En outre, Alexandre Baradez, chef économiste chez IG, a offert à l’assistance, pendant 3 heures, un tour du monde des perspectives macroé- conomiques. Des USA à la Chine, en passant par l’Europe et l’Afrique du Nord. Baradez a été également interpellé sur sa lecture des fondamentaux du marché financier marocain,

particulièrement sur l’equity.

stratégies à horizon 4 à 6 mois ont été établies et présentées à l’assistance. Et, effectivement, même si le contexte peut paraître morose et les actions en baisse, des opportunités d'investissement existent. Après une année 2022 marquée par le resser- rement rapide et coordonné des politiques monétaires des Banques centrales du monde entier, l'année 2023 verra ces mêmes banquiers centraux adopter une approche peut- être plus attentiste. Cette évo- lution et le retour en territoire positif des rendements obli- gataires réels signifient que les marchés obligataires ont, dans une large mesure, retrou- vé leur statut défensif et qu’il faudra donc rester sélectif sur le marché des actions, en ne s’embarquant que dans des trends de bonne qualité, sou- vent soutenus par de bons fondamentaux. ◆

D ans plusieurs éco- nomies du monde, 2023 sera une année de récession selon le FMI. Malgré cela, des opportunités d'in- vestissement découleront du décalage qui se poursuit entre les pays avancés et les émer- gents. Le séminaire organisé le 7 décembre à Casablanca par Boursenews sous le thème «Perspectives des marchés en 2023» a été l’occasion pour les participants d’en savoir plus sur ces opportunités. De la macro…. Cette rencontre a connu la participation d’institutionnels de renom comme les patrons de CIMR (Khalid Cheddadi), de CIH Bank (Lotfi Sekkat) et de Tamwilcom (Hicham Serghini). Ces financiers ont à tour de rôle expliqué l’impact de la Par A. Hlimi

… Et des stratégies de tra- ding Durant cette conférence, Laurent Albie, analyste tech- nique indépendant, qui a diri- gé l’Association française des analystes techniques pendant plusieurs années, s’est pen- ché sur les actions marocaines en livrant des anticipations basées sur le chartisme et la psychologie de marché. Des

Même si le contexte

peut paraître morose et les actions en baisse, des opportuni- tés d'inves- tissement existent.

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