Finances News Hebdo N° 1051

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 20 janvier 2022 - 8 DH - N° 1051

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Finances publiques L'exercice 2022 démarre avec des doutes

Covid-19

Ouvrez les frontières, le tourisme a besoin d'oxygène !

P. 22 à 24

P. 7

«Une logique d’assouplissement progressif» P. 8 à 10 RÉGLEMENTATION DES CHANGES

Hassan Boulaknadal, Directeur de l’Office des changes

Digital Nation

Bourse

Maroc - Espagne

En attendant un «grand geste» de Madrid...

«Pour réussir, le Morocco Tech doit être doté d’une gouvernance publique-privée»

Quels drivers pour 2022 ?

● Enjeux de Morocco Tech, construction d’une «Digital nation», inclusion numérique, programmes phares de l’AUSIM..., tour d’horizon avec

Mohamed Saâd, Directeur général

P. 32/33

P.12

Papier et carton

adjoint en charge du pôle Ressources à la Bourse de Casablanca et président de l’AUSIM. P. 18 à 20

Marché des capitaux

La pénurie de matières premières s’accentue

Du nouveau pour les opérateurs

P. 11

P. 21

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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JEUDI 20 JANVIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

Voyons voir : Tourisme : Entêtement coupable Ça se passe au Maroc 4 5

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Nouvelle semaine positive pour le marché actions Finances publiques : 2022 démarre avec des doutes Entretien avec Hassan Boulaknadal : Réglementation des changes, «une logique d’assouplissement pro- gressif» Marché des capitaux : Du nouveau pour les opérateurs Bourse : Quels drivers pour 2022 ? Bourse de Casablanca : La Tech cotée fait des émules La dette : Toujours plus haut !

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Par Fatima Ouriaghli Editorial

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> Economie 8

L a situation s’empire au niveau des établissements sco- laires. La propagation d’Omicron constitue désormais une source légitime d’inquiétude dans le déroulement normal de cette année scolaire. Et pour cause, les fermetures d’écoles s’enchaînent, que ce soit dans le public ou le privé. Ainsi, au cours de la période du 10 au 15 janvier courant, 4.870 cas de Covid-19 ont été enregistrés dans les établissements sco- laires publics et privés de diverses régions du Royaume, condui- sant à la fermeture de 130 établissements scolaires, en plus de 24 établissements relevant de missions étrangères. Par ailleurs, 187 classes ont été fermées durant cette période. Il faut rappeler que selon le protocole en vigueur, à l’enregistre- ment de trois cas ou plus dans une classe, cette dernière est fermée et l’enseignement à distance adoptée pour une période GÉNÉRATIONNELLE Catastrophe

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Décélération de la croissance en 2022 : Le HCP tire la sonnette d’alarme Conjoncture : Omicron relance les inquiétudes sur la croissance en 2022 Morocco Tech : Le Maroc en marche pour la Digitale nation Entretien avec Mohamed Saâd : Digital Nation, «Pour réussir, le Morocco Tech doit être doté d’une gouver- nance publique-privée» Papier et carton : La pénurie des matières premières s’accentue Fermeture des frontières marocaines : Quelle logique sanitaire ? Covid-19 : Ouvrez les frontières, le tourisme a besoin d'oxygène ! Croissance du secteur pharmaceutique : Voici ce qu’il en est réellement Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Industrie phar- maceutique, «il y a eu un véritable remaniement de la structure de nos importations» Construction en hauteur : Une option nécessaire pour résoudre la rareté du foncier

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de sept jours. Dans le cas où dix cas ou plus sont enregis- trés dans différentes classes au niveau de l'établissement, la décision de fermer l'éta- blissement et d'adopter l'en- seignement à distance pour une période de sept jours est prise en coordination avec les autorités compétentes. Vu l’hyper contagiosité d’Omicron, et compte tenu du protocole sanitaire mis en place, cette année scolaire

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Compte tenu du pro- tocole sanitaire mis en place, cette année scolaire est partie pour être fortement perturbée.

> Focus Agricole

Marchés de gros : Les intermédiaires faussent le jeu de l’offre et de la demande

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est partie pour être fortement perturbée. Les fermetures d’écoles vont probablement se multiplier, le milieu scolaire étant en effet un terreau fertile pour la propagation du virus, d’autant que les mesures barrières y sont en général peu respectées par les élèves. Le pari des autorités de maintenir les écoles ouvertes est-il alors voué à l’échec ? En tout cas, avec tous ces établissements et classes fermés, ce sont des milliers d’élèves qui sont contraints de suivre des cours à distance, pendant que les autres sont en présentiel. C’est peu dire que, dans pareille condition, l’égalité d’accès au savoir est loin d’être garantie. La tutelle avait-elle cependant une autre option ? Un enseigne- ment 100% à distance étant inenvisageable, le modèle pédago- gique actuel semble être un moindre mal. Mais il ne faut pas se tromper : après deux ans de pandémie, le système éducatif a été copieusement chahuté, avec notamment des élèves qui semblent être toujours sous la menace d’une catastrophe générationnelle. u

> L'univers des TPME

La France atteint le seuil des 25 licornes : Quels enseignements à tirer pour le Maroc ? 31 > Politique Maroc – Espagne : En attendant un «grand geste» de Madrid... 32 > Société Entretien avec Dr Tayeb Hamdi : 34 Grippe- Coronavirus, «il faut retenir que tout symptôme peut être un signe de la Covid-19» > Culture Art : Nature pas morte 37 > High-tech Gaming : Les tops et les flops de l'année 2021 38

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Tourisme Entêtement coupable Par D. William

L e gouvernement marocain est très généreux…avec l’argent du contri- buable. Une fois de plus, il vient de racler les tiroirs pour faire un joli chèque de 2 milliards de dirhams aux acteurs du tourisme. Objectif : soutenir un secteur fortement sinistré par 22 mois de crise sanitaire, à travers des mesures pour «sauvegarder les entreprises, éviter la destruction massive d’emplois et préparer la relance». Il fallait cependant s’attendre à ce que l’Etat passe à la caisse. Il était même contraint de le faire, puisque depuis le début de la crise, il a multiplié les décisions qui ont conduit le secteur touristique à l’agonie. Si cer- taines d’entre elles pouvaient être largement justifiées par la nécessité de protéger la santé des citoyens, d’autres sont largement contestables et procèdent d’un usage abusif du principe de précaution, voire s’appa- rentent à un excès de zèle. La fermeture des

frontières marocaines jusqu’au 31 janvier 2022 s’inscrit dans cette veine. Pour plu- sieurs professionnels de santé, cette mesure n’obéit plus, actuellement, à une logique sanitaire. Mais le gouvernement préfère s’entêter : il reste sourd aux cris d’orfraie lancés par les scientifiques et ignore les demandes de plus en plus bruyantes des citoyens de rouvrir le Maroc. Dès lors, il paraît tout à fait logique qu’il se saigne pour aider un secteur que lui-même contribue à asphyxier. L’Etat agit ainsi comme un pom- pier-pyromane. Sauf qu’après avoir éteint le feu, il faut penser à la reconstruction. Et là, la tâche est autrement plus difficile. Parce que si durant cette crise le tourisme mondial a beaucoup souffert, les pays à vocation touristique ont cependant déployé, chacun en ce qui le concerne, un ensemble de dispositifs pour relancer l’activité, dans le sillage de la reprise de l’économie mon- diale. Au Maroc, au contraire, on a multiplié

les signaux négatifs à l’égard des touristes, à cause notamment des restrictions mises en place et des suspensions à répétition des vols qui ont plongé tout l’écosystème touristique dans l’expectative. Agences de voyages, hôteliers, transporteurs aériens, loueurs de voitures, artisans…, tous tirent le diable par la queue. Actuellement, la situa- tion des opérateurs touristiques est telle que parler «relance» est presque incongru. Ils sont plutôt dans une posture de sur- vie. Peuvent-ils préparer la relance quand le secteur n’offre plus aucune visibilité ? Peuvent-ils planifier quand les frontières sont subitement fermées ou ouvertes au gré de l’évolution de la pandémie ? Les touristes peuvent-ils encore avoir confiance en la destination Maroc ? Non, bien évidemment. En cela, au-delà de la nécessité de gérer autrement cette pandémie, il faudra initier un véritable travail de reconquête des touristes étrangers. ◆

Le gouverne- ment reste sourd aux cris d’orfraie lancés par les scienti- fiques et ignore les demandes de plus en plus bruyantes des citoyens de rou- vrir le Maroc.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

JEUDI 20 JANVIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO Ç A SE PASSE AU MAROC L e variant Omicron s'est largement propagé au Maroc et devient le variant le plus répandu avec 95% des contaminations, le reste étant des cas Delta, selon le ministère de la Santé. La quasi-totalité des régions est toujours classée rouge à cause du haut niveau de diffusion du virus. A noter que le taux de positivité de cette troisième vague dépasse les 24% en ce moment. 536 personnes se trouvent actuellement en soins intensifs dans les hôpitaux du Royaume. Ce chiffre est en hausse de 48% d’une semaine à l'autre. Parallèlement, le nombre de décès a progressé beaucoup plus lentement sur la même période (+16%). ■ Covid-19 : 95% des contaminations sont des cas Omicron

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Paiement par smartphone

Enseignement

Dialogue concluant entre le gouvernement et les syndicats

F idèle à son image de banque novatrice et fort de son position- nement de pionnier en matière de digitalisation des services bancaires, CIH Bank lance le service «CIH PAY», une solution de paiement permettant aux clients d'utiliser leurs cartes bancaires Mastercard à partir de leur Smartphone, et ce pour régler leurs achats aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Concrètement, CIH PAY permet de digitaliser sa carte bancaire sur son smartphone et réaliser des paiements avec ce dernier chez les enseignes équipées de TPE sans contact, au Maroc et à l’étranger. L’activation de ce service est effectuée sur l’application CIH Mobile, indique la banque. Pour renforcer la sécurité des paiements effec- tués avec CIH PAY, Mastercard exploite son dispositif de «tokenisa- tion», une solution permettant de sécuriser les transactions électro- niques, en réduisant le risque posé par la transmission de données sensibles en ligne. Ainsi, aucune donnée bancaire n’est enregistrée ou transmise au commerçant. «S’agissant d’une première au Maroc et en Afrique du Nord, CIH PAY vient étoffer les canaux de paiement mis en place par la banque, dans le cadre de sa stratégie omnica- nale, et ce afin d’offrir aux clients instantanéité, sécurité ainsi qu’une meilleure utilisation de leurs moyens de paiement» , note la banque. Le service «CIH PAY» est valable, dans un premier temps, pour tous les clients titulaires d’une carte bancaire Mastercard et disposant d’un appareil mobile Android utilisant la technologie NFC. ■ CIH Bank lance CIH PAY, une première en Afrique du Nord

L e chef du gouvernement a supervisé, mardi, la cérémonie de signature d'un accord entre le ministère de l'Éducation nationale et les cinq syndicats d’enseignement les plus représen- tatifs, dans le cadre du dialogue social sectoriel. L'accord comporte plusieurs mesures en relation avec les dossiers posés sur la table du dialogue, en l'occurrence la révision du statut actuel des fonctionnaires du ministère de l’Éducation natio- nale et la création d’un statut motivant et unifié qui englobe l’ensemble des catégories du sys- tème éducatif, le règlement de plusieurs dossiers revendicatifs prioritaires, à savoir ceux des cadres de l’administration éducative, des conseillers en orientation et planification pédagogique, des enseignants du primaire et du collégial chargés L e gouvernement a approuvé un important plan d’urgence d’un montant de 2 milliards de dirhams en faveur du secteur du tou- risme. Cette importante décision fait suite à la réu- nion du vendredi 14 janvier, présidée par Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, pen- dant laquelle Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, a présenté le plan d’urgence du secteur, en présence de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, et Fouzi Lekjaa, ministre délégué au Budget. Après plus de 22 mois de crise sanitaire, cette nouvelle série de mesures de soutien est un signal fort au secteur du tourisme, qui permettra la sauvegarde d’entreprises, évitera la destruc- tion massive des emplois, et préparera la relance du secteur. Cinq mesures phares ont ainsi été adoptées : • Le prolongement du versement de l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH durant le premier trimestre

hors de leur cycle, des cadres d’enseignement titulaires de diplômes supérieurs ou de doctorat. Il s'agit aussi de la programmation de l’examen des autres dossiers revendicatifs présentés par les 5 syndicats les plus représentatifs et la pour- suite du dialogue au sujet du dossier des cadres des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF). ■

Un plan d’urgence de 2 milliards de dirhams pour le tourisme

2022, pour l’ensemble des employés du secteur du tourisme, les transporteurs touristiques et les restaurants classés. • Le report des charges dues à la CNSS pendant 6 mois pour ces mêmes employés. • L’établissement d’un moratoire relatif aux échéances bancaires sur une durée pouvant aller jusqu’à 1 an, pour les hôteliers et les trans- porteurs touristiques. Les intérêts intercalaires seront pris en charge par l’État pour une période équivalente aux mois de non activité en 2021, ainsi que le premier trimestre 2022. • La prise en charge par l’État de la taxe profes- sionnelle due par les hôteliers en 2020 et en 2021. • L’octroi d’une subvention de l’État au secteur de l’hôtellerie, pour un montant global de 1Md de DH. L’objectif de cette aide est de soutenir l’effort d’investissement (entretien, rénovation, formation…) des hôtels souhaitant se préparer à un redémarrage rapide de l’activité dès la réou- verture des frontières. ■

30.421.103 C’est le nombre d’opérations de paiement sans contact durant l’année 2021, pour 5.759.836.400 DH, effectuées par les cartes ban- caires marocaines, auprès des commerçants dotés de TPE affiliés au CMI. Le ratio du paiement sans contact sur TPE est de 35,6% en nombre et 17,7% en montant.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis janvier 2021

Nouvelle semaine positive pour le marché actions ◆ Le marché actions progresse de 1,52% cette semaine. ◆ Une remontée rapide des taux obligataires pourrait réduire l’appétence des investisseurs pour l’action.

La volatilité pourrait néanmoins persister dans les semaines à venir, au gré des nouvelles annonces sur le plan sanitaire, mais aussi en raison du comportement du marché des taux. Durant la même période, Attijariwafa bank a été l'instrument le plus actif avec près de 97,83 MDH et une part de 14,53% des transactions, devançant TGCC S.A, avec plus de 77,49 MDH (11,51%), et BCP avec plus de 65,76 MDH (9,77%). Sur le plan sectoriel, 20 indices ont mar- qué des variations positives sur cette période. L'indice des «Ingénieries et biens d'équipement industriels» (+34,69%) est arrivé en tête du classement, devançant «Services aux collectivités» (+18,62%) et «Sylviculture & Papier» (+15%). Aux valeurs individuelles, les meilleures performances hebdomadaires ont été réalisées par Delattre Levivier Maroc (+26,19%), M2M Group (+13,62%) et Lydec (+10,45%), alors que les plus

fortes baisses ont été accusées par Saham Assurance (-3,93%) et Med Paper (-3,81%). Tensions sur les taux Après le sursaut des taux 15 ans et 5 ans la semaine dernière, la partie moyenne de la courbe des taux a également cor- rigé à la hausse cette semaine, après une sollicitation relativement importante du Trésor. Ce dernier a levé 4,3 milliards de DH sur le 2 ans, portant à plus de 12 mil- liards de DH ses levées sur le seul mois de janvier 2022. Résultat des courses : le 2 ans a pris 6,8 points de base pour s'établir à 1,833%. Les investisseurs ont proposé 10,6 milliards de DH sur toutes les maturités de la séance. Les opérateurs de la gestion d'actifs s'attendent à une année plus compliquée sur le marché des taux, avec notamment un déficit budgétaire annoncé à plus de 80 Mds de dirhams. ◆

Par Y. Seddik

L e marché poursuit sans accrocs sa remontée cette semaine, toujours porté par des flux acheteurs sur des dossiers classiques et de conviction. Les récentes tensions haussières sur les rendements obligataires (sur toutes les parties de la courbe) semblent ne pas inquiéter pour le moment les inves- tisseurs en actions, qui restent tout de même attentifs aux évolutions des BDT. Du 13 au 19 janvier, le Masi gagne 1,52% à 13.737 points, se maintenant toujours sur des plus hauts de septembre 2008. Au cours des 5 dernières séances, la volatilité et le niveau de participation des opérateurs ont nettement augmenté. Les volumes d’affaires se sont chiffrés à 890 MDH, alors que la volatilité historique est montée à 2,25%, témoignant d’un certain regain d’intérêt pour les actions.

La volatilité historique est montée à 2,25%, témoi- gnant d’un certain regain d’intérêt pour les actions.

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Finances publiques

◆ Les taux des bons du Trésor démarrent 2022 avec une hausse. ◆ Déficit public, inflation…, ces risques qui peuvent faire chavirer les taux cette année. 2022 démarre avec des doutes

avec un 5 ans et un 15 ans qui ont pris chacun 6,9 points de base.

un éventuel resserrement de la politique monétaire américaine. Sur le marché intérieur, là aussi, le risque peut venir d'un ajuste- ment de la politique monétaire par Bank Al-Maghrib au cas où l'inflation importée persisterait. Un resserrement de la poli- tique monétaire risque en effet de renchérir le coût de la dette intérieure. Plusieurs sociétés de gestion d’actifs évoquent d’ail- leurs l’inflation comme principal risque pour les taux obligataires au Maroc en 2022, aux côtés de l’absence de tirages à l’interna- tional. Un autre risque peut venir d’un ralentissement de la reprise après le variant Omicron qui a pesé sur le dernier trimestre 2021 et qui pourrait se traduire par une baisse des recettes fiscales, et donc aggraver les besoins du Trésor. Ce dernier pourra tou- jours actionner les leviers des financements innovants et des privatisations pour contrer ces effets. D’ailleurs, fin 2021, l'Etat a pu se passer du marché obliga- taire en s'appuyant sur les finan- cements innovants suite à la titri- sation de 12 milliards de dirhams d'actifs en fin d'année. ◆

Une sortie à l’international est nécessaire à court terme

Certains opérateurs de la gestion d'actifs s'attendent à une année plus compli- quée sur le marché des taux, avec notamment un déficit budgétaire annoncé à plus de 80 Mds de dirhams, que les investisseurs essayeront de mettre à profit pour tirer les taux vers le haut et avoir

Pour gagner son bras de fer avec les inves- tisseurs, le Trésor a profité d’une hausse des entrées fiscales et des financements innovants.

se sont orientées à la baisse, permettant au final à l’Etat d’em- prunter à des taux extrêmement bas. Pour gagner son bras de fer avec les investisseurs, le Trésor a pro- fité d’une hausse des entrées fiscales et de la concrétisation des financements innovants. On parle de 12 Mds de dirhams en fin d’année. Mais l’année budgétaire 2022 s’annonce serrée. Nous sommes tout juste à mi-janvier et la toute première levée de l’année, évo- quée plus haut, a provoqué un sursaut des taux obligataires

une meilleure rémunération de l’épargne. Dans ce contexte, le Trésor devra combiner, comme chaque année, entre des finan- cements internes et d'autres externes, notamment sur les marchés internationaux. Mais la remontée rapide des taux sur les marchés en Dollar doit pousser le ministère des Finances à faire preuve d'anticipation pour profi- ter d'une bonne fenêtre de tir sur les marchés internationaux avant qu'il ne soit trop tard. Les inves- tisseurs s’attendent à ce qu’une sortie à l’international soit réali- sée plus tôt dans l’année, avant

Par A. Hlimi

L’ année sera com- pliquée sur le marché domes- tique des bons du Trésor. Le «la» a été donné dès la première séance d’adjudication de l’an- née, qui a été plutôt mouve- mentée. Les opérateurs s’atten- daient à ce que le Trésor lève 5 Mds de dirhams ce jour-là, un chiffre déjà élevé par rapport à la moyenne récente. Et à leur surprise, le Trésor a finalement levé 8 Mds de dirhams, pro- voquant un sursaut des taux obligataires. En 2021, la tendance des levées brutes du Trésor est restée baissière comparativement à la même période de l’année pré- cédente. Une situation que nous avons souvent commentée dans nos colonnes, car le Trésor a su faire preuve de stratégie et de finesse pour maintenir ses besoins à un niveau faible et contrer le repli de la demande des investisseurs sur le marché des adjudications. Et il a eu gain de cause, puisque les exigences de rentabilité des investisseurs

Les inves- tisseurs s’at- tendent à ce qu’une sortie à l’international soit réalisée plus tôt dans l’année avant un éventuel resserrement de la politique monétaire américaine.

Le gestionnaire d’actifs TWINCapital Gestion estime qu’en prenant en considération lemontant des tombées prévues pour l’année 2022 et l’hypothèse d’un financement extérieur net de 41 Mds de dirhams, le Trésor devrait lever 114Mds deDHen2022, soit 9,5Mds de dirhams bruts enmoyenne parmois. Ainsi, tenant compte d’une conjoncture macroéconomique en consolidation, suite à la réussite de la campagne de vaccination en cours malgré l’apparition d’une quatrième vague de Covid -19, d’une forte probabilité de maintien du taux directeur inchangé malgré une inflation en légère hausse, mais qui resterait sous contrôle; d’un niveau du déficit public en diminution conférant un besoin de financement intérieur relativement soutenable par le Trésor, les taux des bons du Trésor devraient enregistrer une tendance globalement stable en 2022, avec toutefois une légère volatilité à la hausse à ne pas exclure durant le T1-2022, notamment sur le segment court et moyen terme. L'Asset manager justifie cette anticipation de volatilité à court terme par des tombées impor- tantes prévues pour le T1-2022, le besoin d’implémentation des portefeuilles des investisseurs qui devraient opter pour des niveaux plus attractifs compte tenu du niveau très bas des taux et, enfin, par un éventuel attentisme qui pourrait s’installer chez les investisseurs en attendant d’avoir plus de visibilité sur la sortie du Trésor à l’international. Les prévisions de TWINCapital Gestion

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◆ Lors de l'élaboration de la nouvelle Instruction, l'Office des changes s'est penché sur les mécanismes pratiques et les solutions innovantes à mettre en place. ◆ Un ensemble de mesures complètes et concrètes a été adopté pour accompagner et soutenir le tissu productif national et donner une forte impulsion aux entreprises, avec un effort particulier en direction des start-up. ◆ Entretien avec Hassan Boulaknadal, Directeur de l’Office des changes. «Une logique d’assouplissement progressif» Réglementation des changes

Propos recueillis par M. Diao

Finances News Hebdo : L’Instruction générale des opérations de change 2022 (IGOC) prévoit, entre autres, le relèvement à 200 millions de dirhams du plafond autorisé pour tout investissement marocain à l’étranger. Qu’est-ce qui a motivé cette nouvelle réglementation ? Hassan Boulaknadal : La réglementation des changes est inscrite dans une logique d’assouplissement progressif permettant à l’économie nationale de s’ouvrir sur son environnement et à ses acteurs de s’adap- ter aux exigences d’un marché mondial en constante évolution. S’inscrivant pleinement dans le cadre de la politique économique du Royaume visant le soutien de l’acte d’investir, d’entre- prendre, les nouvelles dispositions de la réglementation des changes accom- pagnent la dynamique de reprise écono- mique en permettant aux opérateurs éco- nomiques de saisir les opportunités qui se profilent au niveau international. Dans cette lignée, le relèvement du pla- fond des investissements marocains à l'étranger à 200 millions de dirhams vise à encourager les entreprises marocaines à s’ouvrir sur l’international, à explorer de nouveaux horizons, à conquérir de nou- veaux marchés et à contribuer, in fine, au rayonnement du Royaume sur la scène internationale. Il faut rappeler qu'avant 2007, les opéra- tions d'investissements à l'étranger par les entreprises marocaines étaient soumises à l’accord préalable de l’Office des changes. En 2007, l’Office des changes a, ainsi, autorisé pour la première fois, les per- sonnes morales résidentes, à transférer

Avec la publi- cation de l'IGOC 2022, la réglemen-

tation des changes a opéré une

véritable mue et a retrouvé une perti- nence nou- velle.

F.N.H. : Parmi les nouveautés phares de l’IGOC 2022, figurent les facilités en faveur du développement des start-up nationales, répertoriées par l’ADD aussi bien en matière d’investissement à l’étranger qu’en matière d’importations de services réglées par carte de paiement, en portant le montant à 1 million de dirhams (contre 500.000 dirhams auparavant). Qu’est-ce qui légitime ce relèvement substantiel de pla- fond ? H. B. : Lors de l'élaboration de la nouvelle

jusqu’à 30 millions de dirhams par an, en vue du financement de leurs investisse- ments à l'étranger. En 2010, ce plafond a été relevé à 100 millions de dirhams pour les investissements à réaliser en Afrique et à 50 millions de dirhams pour ceux réalisés dans les autres continents. En 2022, l'Office des changes a poursuivi ses efforts d'assouplissement et de libé- ralisation en procédant au relèvement à 200 millions de dirhams du plafond auto- risé pour tout investissement marocain à l’étranger et ce, quelle que soit la juridic- tion.

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par cette mesure contenue dans l’IGOC 2022 ? H. B. : Parmi les mesures phares introduites par l'Instruction générale des opérations de change 2022, figure la mise en place d’une dota- tion globale pour les voyages per- sonnels. «La dotation pour voyages person-

Instruction, l'Office des changes s'est penché sur les mécanismes pratiques et les solutions innovantes à mettre en place pour permettre à la réglementation des changes de se mettre au diapason des évolu- tions de l’heure et de se réinventer face aux évolutions profondes et accélérées qui caractérisent l’éco- nomie marocaine autant que son environnement. Avec la publication de l'IGOC 2022, la réglementation des changes a opéré une véritable mue et a retrou- vé une pertinence nouvelle. Un ensemble de mesures complètes et concrètes a été adopté pour accom- pagner et soutenir le tissu productif national et donner une forte impul- sion aux entreprises, avec un effort particulier en direction des start-up. Les nouvelles dispositions apportent un appui inégalé aux start-up natio- nales en mettant en place des faci- lités en leur faveur. En effet, l'IGOC 2022 a considérablement assoupli les conditions d’investissement à l’étranger pour les jeunes entre- prises innovantes répertoriées par l’Agence du développement du digi- tal (ADD). Ces entités sont, désor- mais, autorisées à investir à l’étran- ger. Dans le même ordre d'idées, la nou- velle Instruction a relevé à un million de dirhams le plafond autorisé pour le règlement, par carte de crédit internationale, des importations de services effectuées par les entre- prises susvisées. Ce plafond était limité à 500.000 dirhams. Pertinentes et visionnaires, ces mesures se veulent un levier effi- cient et structurant pour accompa- gner l'émergence et le développe- ment des start-up et pour remettre l’économie sur la voie de la création de valeur et de croissance. F.N.H. : D'un montant de base de 100.000 dirhams par an et d’un montant total qui ne doit pas dépasser 300.000 dirhams par personne et par année, la «dotation voyages personnes physiques» peut être majorée de l’équivalent de 30% de l’IR. Quels sont les principaux objectifs visés

nels» est destinée au règlement des dépenses relatives aux voyages personnels à l’étranger de toute nature : touristique, Omra et Hajj pour soins médicaux, etc. D'un montant de base de 100.000 dirhams par an, «La dotation pour voyages personnels» peut être majorée de l’équivalent de 30% de

l’IR. Le montant total ne doit pas dépasser 300.000 dirhams par per- sonne et par année. Il est à préciser qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle dotation, mais bien d'un regroupement de l'ensemble des dotations accordées aupara- vant aux personnes physiques pour une meilleure flexibilité et un meil-

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la hausse de 17 Mds de DH des avoirs de réserve.

F.N.H. : Au cours de ces dernières années, quels ont été les princi- pales faiblesses et les points forts de la PEG du Royaume ? H. B. : D’abord, je voudrais préciser que la position extérieure représente le patri-

moine net d’un pays vis-à-vis du reste du monde. Sa structure est décomposée en cinq catégories fonctionnelles, à savoir : investis- sements directs, investissements de portefeuille, dérivés financiers, autres investissements et avoirs de réserve. Dans notre pays, la position nette débitrice en investissements

Avant 2007, les opéra- tions d'investissements à l'étranger par les entreprises marocaines étaient soumises à l’accord préalable de l’Office des changes.

directs constitue le principal poste débi- teur de la position extérieure suite à l’importance de l’encours des investisse- ments étrangers au Maroc par rapport à l’encours des investissements marocains à l’étranger (578,8 Mds de DH à fin 2020 contre -576,6 Mds de DH à fin 2019). A titre d’information, à fin décembre 2020, l’encours des investissements directs étrangers représente 52,8% du stock glo- bal des engagements financiers contre 54,7% à fin décembre 2019. De même, l’encours des investissements des non-résidents en titre marocains est plus important que celui des encours des investissements des Marocains en titres étrangers. De ce fait, la position nette des investissements de portefeuille est débitrice (-119,4 Mds de DH à fin 2020 au lieu de -101,5 Mds de DH à fin 2019). S’agissant de la position nette en instruments financiers dérivés, vis-à- vis des non-résidents, celle-ci s’établit à -42,3 MDH à fin 2020 contre +72,9 MDH en 2019. Cette évolution résulte d’une hausse des engagements plus importante que celle des avoirs. La rubrique «Autres investissements» représente la deuxième grande catégorie fonctionnelle des engagements financiers du Maroc vis-à-vis du reste du monde après celle des investissements directs. En 2020, sa position affiche un solde débiteur de 354 Mds de DH contre 335,8 Mds de DH une année auparavant. Enfin, pour l’encours de la rubrique «Avoirs de réserve», celui-ci enregistre une hausse de 67,2 Mds de DH (320,6 Mds de DH en 2020 contre 253,4 Mds de DH une année auparavant). ◆

niveau des principaux indicateurs des échanges extérieurs à fin novembre 2021 : hausse des exportations de 53,8 Mds de DH par rapport à fin novembre 2020, des recettes IDE de 2,5 Mds de DH, des transferts MRE de 25,2 Mds DH… Dans ces conditions, les avoirs officiels de réserve se sont renforcés à 331,2 mil- liards de dirhams au 31 décembre 2021, représentant une couverture de plus de 7 mois d’importations de biens et services. Cette situation est de nature à assurer au marché national une offre en devises non négligeable lui permettant de faire face à tout choc externe sur la balance des paiements. F.N.H. : Quelle est la situation de la position extérieure globale (PEG) du Maroc à fin septembre 2021 ? H. B. : Dans un contexte de crise sanitaire liée au covid-19, la position extérieure globale du Maroc affiche une situation nette débitrice de 767 Mds de DH à fin septembre 2021 contre -759,9 Mds de DH à fin juin 2021. Cette situation résulte de la hausse simultanée des encours des enga- gements financiers (+25,7 Mds de DH) et des avoirs financiers (+18,7 Mds de DH) : - La hausse des engagements financiers est conséquente, principalement, de l’ac- croissement de l’encours des investis- sements directs étrangers au Maroc de 13 Mds de DH et celui de la composante «autres investissements» de +11,9 Mds de DH. - La progression de l’encours des avoirs financiers s’explique, essentiellement, par

leur accès aux devises étrangères. Ce regroupement a été dicté par le souci de faciliter l'accès des citoyens aux devises étrangères pour couvrir les dépenses relatives à leurs déplacements à l'étranger. Cette démarche permettra, également, de simplifier le traitement au niveau des banques et des points de change. Il est à souligner à ce sujet que l’un des objectifs majeurs recherchés à travers ces mesures est de lutter contre le mar- ché parallèle des devises et d’inciter les citoyens à recourir au marché officiel en toute sécurité. F.N.H. : De manière générale, l'IGOC apporte beaucoup de sou- plesse aux opérateurs. Est-ce un signal sur une situation «trop» confortable de nos réserves en devises ? H. B. : Il est clair qu'en termes de relance de l'activité économique, l'accompagne- ment des opérateurs économiques et l’amélioration du climat des affaires s’im- posent, aujourd'hui, en tant que leviers incontournables pour redynamiser le tissu économique national et maintenir l’élan de reprise observé ces derniers mois. Et il semble évident, également, que la relance de l'économie nationale ne pourra se faire sans des mesures d'accompa- gnement et de soutien concrètes, orien- tées vers les opérateurs économiques. Actuellement, l’économie marocaine se remet progressivement de l'impact de la pandémie. En effet, le redressement de l’activité économique est perceptible au

Les avoirs officiels de réserve se sont renfor- cés à 331,2 milliards de dirhams au 31 décembre 2021.

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Marché des capitaux Du nouveau pour les opérateurs

mestre si leur communication annuelle tombe dans le délai légal du commu- niqué trimestriel. De même pour le communiqué du T2 avec le S1. Enfin, le reporting ESG demandé dans le cadre des rapports financiers semestriels et annuels a été revisité par l'AMMC, qui y a apporté des clari- fications et plus de définitions pour le rendre plus clair à l'usage. ◆

S elon la loi, un investisseur qualifié est une personne morale disposant des com- pétences et moyens néces- saires pour appréhender les risques inhérents aux opérations sur valeurs mobilières. Il a pour métier de collecter et de placer l'épargne et peut participer à plusieurs types d'opérations, dont certaines ne sont pas ouvertes au public, comme les placements privés, les opérations de titrisation, etc. Une mise à jour de la circulaire de 2019 de l'AMMC relative aux opérations et informations financières, publiée en 2020 et officiellement confirmée par une décision de la ministre de l'Eco- nomie et des Finances publiée au Bulletin officiel le 10 janvier 2022, vient élargir cette liste. Désormais, le statut d'investisseur qualifié s'étend aux filiales des orga- nismes qui ont ce statut. L'AMMC considérant que ces filiales disposent de l'expertise et des compétences techniques de leurs maisons-mères. Le statut d'investisseur qualifié a éga- lement été accordé au fonds de garan- tie des dépôts bancaires et au fonds de garantie des banques participa- tives. Ces trois nouveaux opérateurs viennent s'ajouter à une liste fixée par l'AMMC et qui comprend d'autres acteurs du marché des capitaux, comme les OPCVM, les investisseurs institutionnels (assurances et caisses de retraite), la CDG, Bank Al-Maghrib ou encore les capital-investisseurs. ◆ La liste des investisseurs qualifiés a été élargie pour intégrer trois nouvelles catégories d'opérateurs. ◆ Une flexibilité apportée aux communiqués trimes- triels. ◆ Le reporting ESG clarifié. Par A. Hlimi

communication financière. Ces der- niers sont désormais dispensés du communiqué financier du dernier tri-

En outre, l'arrêté ministériel de janvier 2022 officialise une flexibilité donnée aux émetteurs dans le cadre de la

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◆ La reprise de l’activité économique et le contexte de taux bas sont les principaux catalyseurs du marché actions en 2022. ◆ La capacité bénéficiaire des entreprises est tributaire des tensions inflationnistes et des difficultés d’approvisionnement. Quels drivers pour 2022 ? C apter une perfor- mance similaire à celle de 2021 sera une mission quasi- impossible pour les dans une moindre mesure, le nouveau modèle de dévelop- pement. Par Y. Seddik

quiétude relevée par le bureau de recherche a trait à la contri- bution de la valeur ajoutée agricole, qui dépend de la pluviométrie qui s’annonce en deçà d’une saison normale. Ainsi, l'atterrissage de la crois- sance économique en 2022, induit par une décélération de la demande interne, pourrait avoir comme implication une inflexion du rythme de crois- sance de la capacité bénéfi- ciaire des sociétés cotées. Justement, pour 2022, les ana- lystes tablent sur une hausse de 11,4% de la capacité bénéficiaire des entreprises à 28,6 milliards de DH. Ceci grâce principalement à l’amé- lioration du coût du risque des banques, la relance de l'activité de construction et au redressement des flux du trafic portuaire. Les éléments qui pourront toutefois peser sur la profitabilité des socié- tés cotées sont une poursuite de la hausse du coût des intrants et des matières pre- mières, des difficultés d'ap-

nités pour les investisseurs actifs. La poursuite du pari sur la réouverture, sur fond de maintien d’une croissance du PIB supérieure à la moyenne, présente aussi des oppor- tunités de surperformance cyclique, notamment au pre- mier semestre, mais il y aura là aussi des gagnants et des perdants. Avantage actions Jusqu'à maintenant, l’arbi- trage demeure toujours favo- rable aux actions, en parti- culier pour les institutionnels. Des risques de remontée des taux au deuxième semestre 2022 planent en revanche. Ils pourraient notamment pro- venir des pressions budgé- taires, de la hausse des taux en vue à l’international qui pourrait renchérir le coût de l’endettement à l’internatio- nal, ou encore de la hausse des spreads escomptée sur les pays émergents et en développement. Ce qui pour- rait par conséquent réduire l’appétence des investisseurs pour l’action. «A défaut d’une meilleure visibilité sur l’évolution de la situation sanitaire à venir et sur l'ampleur du spectre inflationniste pouvant induire une remontée des taux, le profil des valeurs de crois- sance peut être risqué en 2022» , analyse BKGR. Il faut privilégier, selon le bureau de recherche, des valeurs ayant un profil de résilience, à savoir les bancaires et les valeurs de service de base (agro, électri- cité, concession...). ◆

«Pour 2022, nous escomptons une poursuite de la reprise du marché boursier qui devrait principalement profiter d’un arbitrage au profit du mar- ché actions dans un contexte de taux favorable, et ce en raison du probable maintien du taux directeur à un niveau bas. Et de la reprise attendue de l’activité économique qui demeure néanmoins tributaire de l’éradication de la pandé- mie». Selon plusieurs institutions nationales et internationales, la croissance économique devrait ralentir à 3,2% en 2022. Pour BKGR, elle sera boostée par l'opérationnali- sation du fonds Mohammed VI pour l’investissement, alors que la poursuite de la hausse des matières premières et des hydrocarbures devrait impac- ter la balance commerciale et l’inflation. L’autre source d’in-

investisseurs en Bourse cette année. Le contexte n’est pas le même et les catalyseurs non plus. Pourtant, la Bourse de Casablanca effectue un démarrage en fanfare en ce début d’année. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Masi affiche 3,21% de per- formance au compteur. Dans quel environnement évoluera le marché actions en 2022 et quels en seront les drivers ? Avec la crise sanitaire en toile de fond, plusieurs éléments vont driver la croissance en Bourse cette année. Il s’agit, selon les stratégistes deBMCE Capital Global Research, de la reprise de la croissance éco- nomique, la capacité bénéfi- ciaire des entreprises cotées, l’arbitrage actions/ taux et,

Des risques de remontée des taux au S2 planent; ils pourraient notamment provenir des pressions budgétaires.

provisionnement, surtout pour la filière distribution automobile, et une pos- sible reconduction de la fermeture des frontières. Mais, de façon géné- rale, il faut dire que les entreprises cotées auront plus de mal à dépasser

La performance du marché actions sera sans doute moins importante que celle enregistrée en 2021.

les attentes comme ce fut le cas en 2021, du moins à court terme. En fait, il faut s’attendre à une plus grande dispersion de la performance des actions tout au long de l’année, un contexte qui pourrait créer des opportu-

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