FNH N° 1058

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 17 mars 2022 - 8 DH - N° 1058

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Pouvoir d’achat Fouzi Lekjaa, acte II

Automobile

Les ventes reculent, les prix flambent

Fouzi Lekjaa, ministre du Budget

P. 2

P. 24

Quelle réponse monétaire dans ce contexte tendu ? P. 12 BANK AL-MAGHRIB

Souveraineté économique

CIH Bank

Déficit hydrique

La guerre qu’il faut gagner

Quel modèle agricole face aux sécheresses récurrentes ?

Croissance tous azimuts en 2021

Lotfi Sekkat, PDG de CIH Bank

P. 28

P.14

Wafa Assurance

Réforme structurelle

Il etait une fois, la charte de l'investissement…

Le retour de la sinistralité impacte la rentabilité P. 15

P. 18/19

P. 20

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Coronavirusse, la vague Poutine

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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Editorial

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Maigre rebond pour le Masi cette semaine Bank Al-Maghrib : Quelle réponse monétaire dans ce contexte tendu ? Aradei Capital : 194 MDH de dividendes à distribuer en 2021 CIH Bank : Croissance tous azimuts en 2021 Wafa Assurance : Le retour de la sinistralité impacte la rentabilité 10 12 13 14 15

Par Fatima Ouriaghli

> Economie 12

L e ministre du Budget est intraitable. Entre les maths et Fouzi Lekjaa, c’est visiblement une très longue histoire d’amour. Après sa brillante démonstration mi-février, à l’issue du Conseil de gou- vernement, pour nous expliquer pourquoi les prix flambent et les différentes réponses apportées par l’Etat (www.laquotidienne.ma), il est revenu à la charge dimanche dernier. Invité de l’émission «Décryptage» diffusée sur la radio MFM, Lekjaa nous a de nouveau démontré son amour pour les chiffres en faisant une révélation de taille. Non, il a plu- tôt lâché un grand scoop : «le gouvernement va mobiliser 15 Mds de DH» supplémentaires afin de limiter l’impact de la crise actuelle sur les citoyens. Plus concrètement, l’Exécutif compte rester fidèle à «l’esprit» de la Loi de Finances 2022, à savoir préserver le pouvoir d’achat des ménages marocains, comme il l’a promis. Alors, où iront ces 15 Mds de dirhams ? Pas besoin d’une calculette. Le dispatching a été vite fait par le ministre du Budget : 10 Mds de DH pour la subvention du gaz butane, 3 Mds de DH pour compenser le prix de la farine, en plus des 2 Mds de DH dédiés au soutien du secteur du tourisme. Cette sortie médiatique de Lekjaa appelle deux remarques principales : Primo : Ces 15 Mds de DH seront-ils suffisants pour restituer du pouvoir d’achat aux citoyens ? Visiblement non. Les mots ont leur sens. Nous parlons bien de restitution, car le pou- voir d’achat des ménages marocains s’est déjà fortement dégradé à cause de la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques. Certes, on ne peut passer sous silence l’effort budgétaire fait par le gou- vernement pour subventionner le gaz butane et la farine, mais le panier de la ménagère est bien plus large que ces deux produits. « Le plus élémentaire compte au moins une quarantaine de produits de large consommation », rappelle Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs. Dans ce contexte de séche- resse et de guerre russo-ukrainienne, les tensions sont ainsi ressenties non seulement sur les prix des produits alimentaires, mais également sur les prix à la pompe. Et, sur l’essence et le gasoil, rien de concret n’est proposé pour l’instant. L’Exécutif ayant juste promis un soutien aux transporteurs routiers, dont les modalités restent à définir. Secundo : Au lieu de se réjouir de cet «effort financier», les observa- teurs de la scène économique ont plutôt soulevé une interrogation : Comment l’Etat va-t-il financer cette rallonge budgétaire ? Mystère et boule de gomme. Une réduction de 14% des dépenses d’inves- tissement comme le permet la loi ? Une Loi de Finances rectificative, comme préconisé par de nombreux observateurs ? Ni l’une ni l’autre, assure Lekjaa. Aucune de ces deux options n’est retenue, au nom du sacrosaint principe toujours défendu par les différents gouvernements qui se sont succédé au Maroc : la préservation des équilibres macroé- conomiques. Sur le comment mobiliser ces 15 Mds de DH, le ministre du Budget est donc resté muet. Lekjaa a posé une équation…, sans nous donner la solution. Il la divulguera certainement dans ce qui sera l’acte III. En attendant, les Marocains prennent en pleine figure cette inflation importée. u FOUZI LEKJAA, ACTE II POUVOIR D’ACHAT

Balance commerciale : Vers une énième dégradation Souveraineté économique : La guerre qu’il faut gagner Réforme structurelle : Il etait une fois, la charte de l'investissement… Entretien avec Zakaria Ghassouli : E-commerce , Avito, «le plus grand mall marocain» Automobile : Les ventes reculent, les prix flambent Industrie automobile : Des atouts pour développer la filière «électrique» Aéronautique : Le secteur entame une nouvelle phase stratégique

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> L'univers des TPME

Guerre en Ukraine : Le gouvernement tente de limiter l’impact 27

> Focus Agricole

Déficit hydrique : Quel modèle agricole face aux sécheresses récurrentes ? 28

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> Société

Entretien avec Fouzia Jbara Mahmoudi : Opération Smile Morocco : «la malformation faciale est considé- rée comme la 4 ème malformation chez l’enfant dans le monde» 30 > Culture Exposition : L’art tout feu tout femme Livres : Bintou & Issa, ou la mémoire de l’esclavage

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Semi-conducteurs : La guerre en Ukraine menace l’industrie 34

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Coronavirusse La vague Poutine

Par D. William

T outes choses égales par ail- leurs, le coronavirus et le… coronavirusse, avec la vague Poutine, produisent les mêmes effets. Vladimir Poutine fait trembler le monde. Poutine redistribue les cartes de la géo- politique en tenant en haleine et dans une incertitude déroutante la commu- nauté internationale. Poutine fait vacil- ler les équilibres précaires d’une éco- nomie mondiale à peine remise d’une longue crise sanitaire. Poutine est l’im- pudent chef d’orchestre de la chouan- nerie meurtrière qui a lieu en Ukraine : femmes, hommes, vieillards et enfants tombent sous les balles et les bombes. Sa posture guerrière a ceci de pervers qu’il se joue non seulement de la com- munauté internationale en entretenant le flou absolu sur ses intentions réelles envers l’Ukraine, mais il manipule aussi insidieusement les marchés, tant celui des céréales que de l’énergie. Rappelons que, tout comme l’Ukraine, la Russie est un grenier à céréales : les deux pays en sont des exporta- teurs de rang mondial. Ils représentent 29% des exportations mondiales de blé (17% pour la Russie, 12% pour l'Ukraine), 15% de celles du maïs, mais aussi du colza, du tournesol, de l’orge…. En envahissant l’Ukraine pour déclencher un conflit majeur dans la région, Poutine a fortement perturbé le marché des céréales, créant de vives tensions sur la production et les prix, et déplaçant de fait cette guerre sur le terrain alimentaire. Au point que Antonio Guterres s’en est alarmé. «Nous devons faire tout notre pos- sible pour éviter un ouragan de famine et l’effondrement du système alimen- taire mondial» , a notamment déclaré le secrétaire général de l’ONU. Tous les pays qui dépendent du blé russe et ukrainien doivent donc s’in-

quiéter : ceux de l’Afrique subsaha- rienne, de l’Afrique du Nord, mais aussi du Moyen-Orient. Premier importateur mondial de blé, l’Egypte, par exemple, dépend entièrement de ces deux pays : elle en importe 60% de Russie et 40% d’Ukraine. Tout cela émeut-il Poutine ? Pas le moins du monde. Dans une stratégie cynique mise en place depuis l’invasion de la Crimée en 2014 et les sanctions internationales qui s’en sont suivies, et peaufinée au fil du temps, il se sert plu- tôt du blé comme une arme. Avec un objectif aujourd’hui largement atteint, et qui prend l’économie mondiale en otage : Poutine a su rendre le monde dépendant de son blé, en boostant non seulement la production russe, mais aussi en la commercialisant à des prix très abordables. Aujourd’hui, il se livre à un véritable chantage au blé, privant tous ceux qui le critiquent de ses approvision- nements. Comme dirait l’autre, on

ne crache pas sur la main qui nous nourrit. Ainsi, le 15 mars, il a tempo- rairement interdit les exportations de céréales vers quatre républiques ex- soviétiques (Kazakhstan, Biélorussie, Arménie, Kirghizistan). C’est ce jeu vicieux qu’il duplique sur le marché du pétrole. Moscou a fait récemment capoter les négociations sur le nucléaire iranien qui étaient sur le point d’aboutir, afin de maintenir les cours du pétrole à un niveau élevé. La réactivation de cet accord permettrait en effet à l’Iran de revenir sur le mar- ché mondial du pétrole avec quelque 1,3 à 1,5 million de barils/jour, ce qui atténuerait les tensions sur les prix. Conséquences de ce jeu politico-éco- nomique pervers : la vague Poutine s’est disséminée partout et a rendu fié- vreux les marchés mondiaux céréaliers et énergétiques, créant de véritables chocs inflationnistes. Alors, comment arrêter ce vi(russe) ? Bien malin celui qui saura répondre. ◆

Premier impor- tateur mondial de blé, l’Egypte s'approvi- sionne à hau- teur de 60% de Russie et 40% d’Ukraine.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ............................................................. Adresse : ...................................................................... Ville : ............................. Code Postal : ....................... Tél : ........................................ Fax : ........................... E-mail : ........................................................................ Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L a propagation du nouveau coronavirus demeure faible dans toutes les régions du Royaume, où une baisse considérable des infections a été enregistrée pour la septième semaine consécutive, selon le bilan bimensuel de la situation épidémiologique (28 février/14 mars 2022) du ministère de la Santé. Au total 450 nouveaux cas ont été enregistrés la semaine dernière, soit une baisse de 40% par rapport à la semaine d’avant. A cela s’ajoute une baisse considérable du nombre de cas graves pour la sixième semaine consécutive, avec 63 malades la semaine dernière. Les décès ont, eux aussi, continué à connaître une baisse significative, avec 22 cas au cours de la dernière semaine, soit une baisse de 44% par rapport à la semaine d'avant. ■ Covid-19 : La situation épidémiologique «sous contrôle»

Les charges de compensation augmentent de 2,4 Mds de DH à fin février 2022

L'ONHYM signe un accord avec Sound Energy pour un raccordement au GME U n accord a été signé entre Sound Energy et l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) pour l'intercon- nexion du futur gazoduc reliant Tendrara au gazoduc Maghreb-Europe (GME). En vertu de cet accord qui s'inscrit dans le cadre du développement du gisement de Tendrara, l’ONHYM, pro- priétaire et exploitant du gazoduc Maghreb-Europe, per- mettra le raccordement de la concession de production de Tendrara au GME, via un nouveau gazoduc qui sera construit sur 120 km. Un protocole d'accord relatif à la vente du gaz naturel issu de la concession Tendrara avait été signé, en octobre 2019, entre l'Office national de l’électricité et de l'eau potable (ONEE) et la société Sound Energy Morroco East Limited. Ce protocole d'accord, qui porte sur les conditions princi- pales du contrat de vente du gaz naturel par Sound Energy à l'ONEE pour alimenter ses centrales électriques, est venu couronner une série de négociations entre les différents partenaires. ■

L es charges de la compensation ont augmenté de 2,4 milliards de dirhams à fin février 2022, selon le ministère de l'Economie et des Finances. Cette hausse est en liaison notamment avec la hausse du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 856 $/T contre près de 539 $/T à fin février 2021, précise le ministère dans un document sur la situa- tion des charges et ressources du Trésor de février 2022, notant que ces charges ont enregistré un taux d’exécution de 31%. Pour sa part, l’exécution des dépenses ordinaires du Trésor à fin février 2022 fait ressortir une augmentation de 4,7 Mds de DH (+11%) et un taux d’exécution de 18% par rapport à fin février 2021. Cette évolution s’explique principalement par la hausse des dépenses de biens et services de près de 2 Mds de DH, recou- vrant une augmentation des dépenses des «autres biens et services» de 2,1 Mds de DH et une légère baisse des dépenses de personnel de 108 MDH. Pour leur part, les intérêts de la dette ont

connu une hausse de 349 MDH par rap- port à fin février 2021 pour se situer à 4,2 Mds de DH, recouvrant une augmentation de ceux de la dette intérieure (+626 MDH) et un recul de ceux afférents à la dette extérieure (-277 MDH). Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire néga- tif de 8,4 Mds de DH, contre un solde de -6,9 Mds de DH à fin février 2021. En ce qui concerne les dépenses d’inves- tissement, les émissions ont atteint 14,9 Mds de DH, contre 15,3 Mds de DH un an auparavant. Comparativement aux prévi- sions de la LF 2022, leur taux de réalisation s’est élevé à 19,2%. ■

Ciment

Les livraisons en hausse à fin février 2022

L es livraisons de ciment ont atteint près de 2,23 millions de tonnes (MT) à fin février 2022, en hausse de 5,81% par rapport à la même période de 2021, selon les chiffres de l'Association profes- sionnelle des cimentiers (APC). Par segments, les livraisons destinées aux segments «Distribution» et «Béton

prêt à l'emploi» ont atteint respective- ment 1.348.209 tonnes (-3,35%) et 465.832 tonnes (+35,97%). Pour leur part, les livraisons aux segments «Prefa», «Bâtiment» et «Infrastructures» se sont établis respectivement à 217.641 tonnes (+11,87%), 115.541 tonnes (+14,14%) et 92.678 tonnes (+10,72%). ■

1.830.557 C’est le nombre d’opérations de paiement en ligne durant le mois de février 2022, pour 642.851.662 DH, effectuées par les cartes ban- caires marocaines, auprès des sites des facturiers, des sites eGov et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +36,7% en nombre et +20,2% en montant par rapport à la même période de 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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La Zambie s'attend à un taux de croissance économique de 3,5% en 2022

Burkina Faso Levée des restrictions budgétaires imposées après le coup d’Etat

Cameroun Le FMI pointe les effets négatifs de la taxe sur les transferts d’argent

L a croissance économique en Zambie devrait atteindre 3,5% en 2022, bien que des difficultés potentielles puissent découler de négociations prolongées avec les créanciers, notamment le Fonds monétaire international (FMI), a indiqué la Banque nationale (FNB). « La Zambie avait obtenu une facilité de crédit élargie de 1,6 milliard de dollars sur trois ans, que le Conseil d'administra- tion du FMI est censé approuver une fois que le pays aura restructuré ses plans de remboursement de la dette avec les créanciers », a déclaré Chileshe Moono, courtier d'entre- prise de la FNB, lors d’une conférence sur les perspectives de l’économie zambienne. Il a souligné que la croissance de 3,5% prévue pour cette année semble soutenable, compte tenu des politiques favorables à la croissance poursuivies par le nouveau gouvernement. ■

Dans un rapport qu'il vient de publier, le Fonds monétaire inter- national (FMI) estime que la nou- velle taxe (0,2%) sur les transferts d’argent, entrée en vigueur le 1er janvier 2022 au Cameroun, a des effets négatifs. « Taxer l'argent mobile peut être fiscalement inéquitable et entraver le faible niveau actuel d'inclusion financière. Il a été constaté que les segments pauvres et non bancari- sés de la population, qui vivent sou- vent dans des zones rurales et sont confrontés à des coûts de transac- tion élevés de la part des banques formelles, sont négativement affec- tés par la mesure », indique le rap- port. En outre, précise le FMI, les change- ments de comportement provoqués par l'introduction d'une telle taxe peuvent entraîner des pertes invo- lontaires de recettes fiscales. ■

L es restrictions budgétaires imposées au lendemain du coup d'Etat du 24 janvier dernier au Burkina Faso ont été levées à la suite de l’entrée en fonc- tion du nouvel exécutif, mais «les budgets publics devront être exécutés selon des priorités et suivant une gouvernance ver- tueuse» , a indiqué lundi une source offi- cielle à Ouagadougou. Dans une circulaire en date du 14 mars 2022, le ministre en charge de l’Economie, Séglaro Abel Somé, a informé les ministres et présidents d’institutions, qu’avec l’entrée en fonction des membres du gouvernement de la Transition, les restrictions budgétaires sont levées. ■ BAD : Nouvelle politique d’emprunt pour les pays d'Afrique à faible revenu

Binance lance la crypto académie

pour les Africains francophones

B inance, premier fournisseur mondial d'écosystème de blockchain et d'infrastructure de cryptomonnaie, lance une académie de crypto pour fournir une forma-

tion, des ressources et des outils aux débutants en crypto en Afrique francophone, alors qu'il poursuit sa mission de favoriser l'adoption de la blockchain. La crypto académie débutera le 19 mars dans 7 sites à travers le Cameroun, le Togo, le Bénin et la Côte d'Ivoire, précise la plateforme Binance dans un communiqué. Alors que de plus en plus de personnes cherchent à gagner un revenu, à créer des applications, à élargir leur base de connaissances ou à trouver un emploi dans l'industrie de la blockchain, l'impor- tance de l'éducation ne peut être surestimée, indique Binance. ■

L e Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développe- ment (BAD) a approuvé une nouvelle politique visant à renforcer la viabilité de la dette des pays d’Afrique à faible revenu. Cette nouvelle politique cible principale- ment les bénéficiaires du Fonds africain de développement, le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la banque, a indiqué la BAD dans un communiqué, ajoutant que le Fonds africain de dévelop- pement s’adresse aux pays du continent à faible revenu et en transition. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Chine : Grosse flambée de l’épidémie

Q uelque 30 millions de Chinois confinés. Confrontée à son pire regain épidémique depuis la première vague de 2020, la Chine multiplie les quarantaines sans parvenir à éradiquer la souche Omicron. La Chine a fait état mardi de 5.280 cas de Covid-19 au cours des dernières 24 heures, soit plus du double de la veille. Il s'agit de l'un des bilans quotidiens les plus élevés depuis février 2020 et la mise sous quarantaine de Wuhan (centre), la ville où le coronavirus a été dépisté pour la première fois. A Pékin, relativement préservée avec seulement six cas annoncés mardi, les habitants constataient un renforce- ment des contrôles des pass sanitaires.

La Chine n'a officiellement comptabilisé qu'environ 120.000 malades du Covid (sans compter les personnes asymptomatiques) en tout et pour tout depuis le début de l'épidémie, ainsi que 4.636 morts. ■ Espagne : Les prix à la consom- mation au plus haut depuis 36 ans

L’ indice des prix à la consom- mation (IPC) a augmenté de 0,8% en février en Espagne par rapport au mois précé- dent et a relevé son taux

L'Allemagne confirme des dépenses record pour la défense dès 2022

en glissement annuel de 1,5 point à 7,6%, son niveau le plus élevé depuis près de 36 ans, selon les données publiées par l'Institut national de la statistique (INE). Le taux de glissement annuel de l'IPC enregistré en février (7,6%) est supérieur de 0,2% à celui avancé à la fin du mois dernier par l'INE (7,4%). Dans le cas du taux mensuel (+0,8%), le chiffre final est également supérieur de 0,2% à celui communiqué par l'Institut (+0,6%). Avec le chiffre de février, l'IPC en glissement annuel a enregis- tré son quinzième taux positif consécutif et a été supé- rieur à 6% pendant trois mois consécutifs, des niveaux qui n'ont pas été affichés depuis trois décennies. ■

L’ Allemagne a confirmé vouloir dépen- ser dès 2022 des sommes record pour son armée, sur fond de guerre en Ukraine, afin d'être en mesure de dépas- ser les 2% du PIB préconisés par l'Otan «dans les prochaines années», selon un pro- jet de budget dévoilé. Ce budget, qui doit être débattu au Parlement dans les prochains jours, prévoit pour cette année 50 milliards d'euros de dépenses mili- taires, un «record», selon une source gouver- nementale. S'y ajoute un fonds exceptionnel doté de 100 milliards d'euros constitué dès 2022, mais qui sera utilisé sur plusieurs années. Ces décisions «nous mettront dans la situation de pouvoir atteindre l'objectif de L a France a enregistré en 2021 un nombre record de projets d'investisse- ments étrangers, a annoncé l'agence gouvernementale Business France. Après un fléchissement en 2020 à cause de la pandémie, les projets d'investissements étrangers ont rebondi en 2021 au-dessus du niveau de 2019, qui était déjà une année record, selon le bilan de Business France, qui est chargée de promouvoir la France à l'étranger. Au total, 1.607 sites nouveaux, repris ou étendus, ont permis de créer ou de maintenir quelque 45.000 emplois, dont 460 projets industriels, pesant 34% des emplois induits, selon les données de Business France relayées par les médias de l’hexagone.

«Il faut reconnaître» que l'Ukraine

2% du PIB dans les prochaines années», a ajouté cette source. En 2018, la première économie de la zone Euro n'avait, en comparaison, consacré que 38,8 milliards d'euros pour sa défense. ■

ne pourra pas intégrer l'Otan, selon Zelensky

France : Record des investissements étrangers en 2021

«Il faut reconnaître» que l'Ukraine ne pourra pas adhé- rer à l'Otan, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que ce dossier est l’un des motifs avan- cés par la Russie pour justifier son invasion du pays. « Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C'est la vérité et il faut le reconnaître », a déclaré le président ukrainien. « Je suis content que notre peuple commence à le comprendre et à ne compter que sur ses forces », a-t-il ajouté. ■

L'Allemagne a été en 2021 le premier inves- tisseur étranger en France en nombre de projets, avec 297 projets, soit 18% du total et 18% des emplois créés, devant les États- Unis avec 247 projets. ■

B OURSE & F INANCES

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Maigre rebond pour le Masi cette semaine ◆ Le mouvement de baisse s’estompe et donne naissance à un rebond technique d’amplitude limitée. ◆ Le marché reste très dépendant du newsflow sur la guerre en Ukraine. Par Y. Seddik Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis jfévrier 2021

s’accompagne par un flux hebdoma- daire de 496 MDH, soit une VQM infé- rieure à 100 MDH. Au terme de cette période, 11 indices sectoriels ont clô- turé sur une note positive, contre 11 en territoire négatif. Le secteur de la sylvi- culture et papier a accusé le plus fort repli (-8,92%), suivi par ceux de pétrole et gaz (-6,92%) et de bâtiment et maté- riaux de construction (-5,45%). A l'opposé, l'indice sectoriel des ingé- nieries et biens d'équipement indus- triels (+9,94%) a enregistré la meilleure performance hebdomadaire, devant ceux des mines (+5,98%) et des socié- tés de portefeuille-Holdings (+3,55%). En plus du flot d'informations sur l'Ukraine dont le marché reste très dépendant, la semaine a connu quelques publications annuelles, notamment Aradei Capital qui compte distribuer 194 MDH de dividendes à ses actionnaires, CIH Bank, TotalEnergies

Maroc ou encore Wafa Assurance.

U n peu partout dans le monde, la panique sur les marchés actions semble s'estomper à mesure que les investisseurs digèrent les derniers déve- loppements des pourparlers diploma- tiques entre la Russie et l'Ukraine qui se poursuivent, avec une issue qui reste toutefois incertaine. La même tendance est observée à la Bourse de Casablanca où les investisseurs s’habituent de plus en plus à ce contexte instable. Cette semaine, le Masi a effectué une série de rebonds de faible amplitude (+1,57% sur la semaine), insuffisants pour annuler les pertes essuyées der- nièrement. A titre d’exemple, sur les trois dernières séances de hausse, l’indice a à peine effacé la moitié des pertes enregistrées jeudi dernier. Ce mouvement de reprise technique

Accalmie sur les matières premières Le repli du pétrole, qui avait rassuré les marchés des actions en début de semaine, s’est poursuivi sous les 100 dollars, après que l'Agence internatio- nale de l'énergie (AIE) a dit mercredi craindre un «choc» sur l'offre pétrolière mondiale, à la suite des sanctions contre la Russie prises après son invasion de l'Ukraine, tout en abaissant ses prévi- sions de la demande pour 2022. Le baril du Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clôturé mardi sous les 100 dollars pour la première fois depuis le deuxième jour de l'invasion de l'Ukraine, il y a presque trois semaines. Pour plusieurs observateurs, cette accal- mie pourrait réduire la force des vents contraires sur l'économie mondiale, notamment l'inflation déjà très élevée aux Etats-Unis et en Europe. ◆

11 indices sectoriels ont clôturé sur une note positive, contre 11 en ter- ritoire négatif.

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

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Bank Al-Maghrib

◆ Après la pandémie, la guerre en Ukraine vient nourrir l’inflation et plomber la croissance. ◆ Les pressions internes et externes vont dicter le cap monétaire de Bank Al-Maghrib en 2022. Quelle réponse monétaire dans ce contexte tendu ?

Pour AGR, le facteur qui pourrait justifier une éventuelle hausse

Au niveau de la croissance, les progrès enregistrés en matière de vaccination, le maintien des stimulus budgétaire et moné- taire qui ont permis un rebond de 7,2% du PIB en 2021, ne sont plus de soutien à la reprise. Là aussi, BAM, qui tablait en décembre sur une consolida- tion du PIB à 2,9% en 2022 et à 3,4% en 2023, va sans doute revoir à la baisse ses projec- tions. Certains analystes n’ont pas tardé à le faire. Ceux de BMCE Capital Global Research ont baissé leurs prévisions de croissance en 2022 de 2,9% à 1,8%. Quoi qu’il en soit, l’inflation, la sécheresse et la guerre en Ukraine seront au cœur des décisions monétaires en 2022. Le flegme de Abdellatif Jouahri sera de nouveau mis à l'épreuve. Préférera-t-il tempérer en conti- nuant à offrir un stimulus moné- taire à la relance ? Ou choisi- ra-t-il de resserrer la vis sous peine d’étouffer un rebond éco- nomique fragile après deux ans de pleine pandémie ? Verdict le 22 mars prochain. ◆

du taux directeur de BAM concernerait une hausse non maîtrisable du niveau d’inflation. Le Maroc est certes encore loin de cette configuration, mais n’est pas épargné d’un risque de dérapage inflationniste.

L’inflation, la séche- resse et la guerre en Ukraine seront au cœur des déci- sions monétaires en 2022.

Rappelons qu’avant les pre- mières bombes, l’espoir de BAM était que le choc de l’inflation finisse par se dissiper de lui- même d’ici la fin de l’année, lorsque les prix de l’énergie se seront stabilisés. «Malgré ce net accroissement de sa compo- sante fondamentale (inflation sous-jacente : ndlr), l’inflation devrait rester à des niveaux contenus, passant en moyenne de 0,7% en 2020 à 1,4% en 2021, à 2,1% en 2022, puis recu- ler à 1,4% en 2023», déclarait la banque en décembre. Or, le contexte national et interna- tional évolue rapidement et la hausse des prix, dont le poten- tiel demeure imprévisible, a été exacerbée par le déclenchement de la guerre Russie/Ukraine.

tionaux sur l'inflation intérieure, afin de calibrer les réponses appropriées» . Car si les effets de la crise à court terme sont inflationnistes, sur la croissance ils sont plus difficiles à cerner. Pour définir son cap monétaire mardi prochain, BankAl-Maghrib dispose de nouvelles données macroéconomiques, notam- ment une inflation de 3,1% en janvier ainsi qu’un calcul des premiers effets (les plus prévi- sibles) du conflit russo-ukrainien sur la croissance. À ce jour, les observateurs ne s'attendent pas à ce que la banque opte pour un durcissement monétaire. «Selon nous, Bank Al-Maghrib pourrait garder inchangée sa politique monétaire accommodante à tra- vers un taux directeur stable à 1,5% en 2022. En effet, des poli- tiques budgétaire et monétaire volontaristes demeurent tou- jours cruciales pour soutenir une croissance solide de l’économie marocaine, surtout durant une année agricole marquée par la sécheresse», écrivaient les économistes de Attijari Global Research (AGR) au début du mois.

I l y a des Conseils de Bank Al-Maghrib que l'on attend plus que d'autres. C'est particulièrement le cas pour ce premier de l’année 2022 qui démarre sens dessus dessous. En effet, à peine l’éco- nomie nationale a -t-elle sorti la tête de l’eau -soutenue entre autres par une politique moné- taire accommandante-, que deux «personæ non gratæ» , sécheresse et inflation, viennent assombrir les perspectives éco- nomiques et chahuter la reprise. Poursuivre une politique accom- modante ou refermer le robinet au risque de casser la crois- sance, c’est à ce dilemme éco- nomique imposé par la conjonc- ture que fait face la Banque centrale pour orienter sa straté- gie monétaire en 2022. Le conflit en Ukraine qui, lui, fait planer un sérieux risque de stagflation, rend la tâche encore plus com- pliquée à l'institution. D’ailleurs, le FMI a recommandé aux auto- rités monétaires de «surveiller attentivement la répercussion de la hausse des prix interna- Par Y. Seddik

Avant les premières bombes, l’espoir de BAM était que le choc de l’inflation finisse par se dissiper d’ici à la fin de l’année.

Deux sources de risque peuvent pousser le niveau d’infla- tion à plus de 3% durant la seconde moitié de l’année 2022. Il s’agit, selon AGR, d’un dérapage important des prix de la composante alimentaire, dont le poids est prépondérant dans le panier du consommateur marocain. Déjà en jan- vier 2022, cette composante a connu une forte accélération de 4,3% en glissement annuel. Ou encore de la poursuite de l’envolée des prix des produits énergétiques : les nou- velles projections à l’international anticipent en moyenne unbaril à 100$. JPMorgan table sur unbaril à 185 $ d'ici à la fin de l'année. D'autres n'hésitent pas à parier sur un brent à 200 $. D’où peut provenir le choc inflationniste en 2022 ?

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Aradei Capital

◆ La foncière fait état d'un chiffre d'affaires de 421 MDH en 2021 contre 271 MDH une année auparavant, soit une croissance de 55%. 194 MDH de dividendes à distribuer en 2021 L e Funds From Operations (FFO) – indicateur financier aussi important pour une foncière qu’un résultat net pour une entreprise classique - s'établit à Salé et Agadir). Deux autres villes sont en cours d'étude. Aussi, dans le marché des bureaux d’entreprise, Aradei Capital poursuit les travaux de construction du premier immeuble de bureau de la fon- cière «Prism», premier bâtiment certifié EDGE Advanced au Maroc. Par A. Hlimi

Le FFO annoncé par Aradei Capital est supérieur de 14% aux attentes des analystes de CFG Bank.

204 MDH contre 132 MDH, soit un FFO/ action de 19,20 DH, en hausse de 55%. Il faut dire que ces indicateurs sont largement supérieurs aux prévisions annoncées lors de l’IPO il y a 2 ans, où le groupe projetait de réaliser un chiffre d’affaires de 341 MDH et un FFO de 151 MDH. Des chiffres dépassés de respec- tivement 23% et 35%. Poursuite de la stratégie de diversi- fication Aradei Capital a multiplié les opérations de croissance externe en 2021, lui per- mettant de dépasser les objectifs annon- cés dans son business plan au moment de l’IPO. Il y a tout d’abord un investis- sement important dans le marché des OPCI avec acquisition, en mars 2021, des actions de Cléo Pierre SPI-RFA pour un montant de 557 MDH auprès de BMCI. Une opération considérée comme le premier pas de la foncière dans l'in- dustrie des OPCI au Maroc. Aradei Capital a également investi le secteur de la santé avec la signature en septembre 2021 d'un partenariat stratégique dans le secteur, en prenant une participation de 51% dans Akdital Immo (par augmentation de capital), aux côtés de Akdital Holding (31%) et BFO Partners (17%). Le deal a été réalisé début janvier 2022. Akdital Immo a pour vocation de développer un programme d'investissement de cliniques privées sur 7 villes à travers le Maroc, incluant la clinique située à El Jadida ouverte au public en juin 2021. Quatre cliniques sont actuellement en cours de développement, avec une livraison prévue en 2022 (Tanger, Safi,

au titre de l'exercice 2021, soit un divi- dende unitaire de 18,20 DH/action, contre 12,40 DH/action l'an dernier. Il s'agit d'un taux de distribution de 95% (vs 100% en 2020). Les analystes à l’achat Le FFO annoncé par Aradei Capital est supérieur de 14% aux attentes des ana- lystes de CFG Bank, premiers analystes à couvrir la valeur sur le marché. «La surprise positive était cependant sur le taux de distribution» , explique le courtier. En effet, la société entend dis- tribuer 95% du FFO contre 85% dans la

prévision, ce qui implique un dividende par action de 18,20 DH et un rendement de 4,0% (sur la base du cours actuel de l'action). «Au vu des réalisations du groupe relativement conformes aux attentes, nous avons choisi pour l'ins- tant de maintenir nos prévisions et notre cours cible inchangés à 524 DH l'action, ce qui induit un potentiel de hausse de 15,7% et recommandons donc l'achat du titre. Nous allons cependant affiner nos prévisions et revenir bientôt avec une mise à jour de l'entreprise», lit-on dans une note de recherche en réaction à ces résultats. ◆

6 milliards de dirhams d’actifs La valorisation du portefeuille de Aradei Capital, droits inclus, s'établit désormais à 6,1 Mds de dirhams, soit une hausse de 950 MDH d'une année à l'autre. Cette évolution est générée par l'intégration en mars du portefeuille de 103 agences bancaires louées à la BMCI pour 620 MDH, ainsi que par la base locative solide et l'activité commerciale dyna- mique, avec notamment l'augmentation du taux d'occupation. Dans ce contexte, le management de la foncière Aradei Capital va proposer la distribution de 194 MDH de dividendes

La Société de Gestion BMCI Asset Management porte à la connaissance du public que les notes d’informations et les fiches signalétiques des fonds suivants ont été modifiées comme suit : FONDS DISPOSITIONS

ANCIENNES 11h10 11h10 11h10 11h10 MA0000037012 11h10 Taux Monétaire Interbancaire au jour le jour 11h10

NOUVELLES 11h30 11h30 11h30 11h30 MA0000041899 11h30

BMCI TRESORERIE BMCI TRESO PLUS INSTIMONETAIRE BMCI CASH BMCI MONETAIRE PLUS

Délai de réception des bulletins de souscription/Rachat

Code Maroclear Délai de réception des bulletins de souscription/Rachat Indice de référence

AXA MONETAIRE

Indice composé de 30% MONIA et 70% MBI CT 11h30

Délai de réception des bulletins de souscription/Rachat

Ces changements ont reçu le Visa de l’AMMC en date du 10/03/2022 sous les références suivantes : - SICAV « BMCI Trésorerie», sous la référence VP22038 ; - SICAV «BMCI Tréso Plus», sous la référence VP22036 ; - FCP «Instimonétaire», sous la référence VP22037 ; - SICAV «BMCI Cash», sous la référence VP22033;

- FCP «BMCI Monétaire Plus», sous la référence VP22034; - FCP « Axa Monétaire », sous la référence VP22035;

Les notes d’informations et les fiches signalétiques des FCP susmentionnés sont mises à disposition, pour consultation, au siège de BMCI Asset Management.

BMCI ASSET MANAGEMENT- Société Anonyme au capital de 1.000.000 Dirhams – 25 BD Al Massira Al Khadra, Casablanca. RC : Casa 70875 - Patente : 33100127 - IF : 01030213 - ICE : 001536529000035 - Téléphone : 0522 92 69 00 - Télécopie: 0522 99 03 93 Site Internet : www.bmci.ma/asset-management.

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CIH Bank

◆ En 2021, le coût du risque a nettement baissé avec un impact positif sur les résultats. ◆ Entre 2017 et 2021, la banque a presque doublé ses dépôts et ses crédits avec un TCAM de 18,1%. Croissance tous azimuts en 2021

ciales ont permis à la banque de dégager un PNB consolidé de 3,1 milliards de DH, en pro- gression de 12,6% par rapport à 2020. Pour le management, «cette évolution résulte prin- cipalement de la progression de la marge nette d'intérêt de 22,2% suite à la croissance de l’activité commerciale» . L’autre bonne nouvelle pour la banque est rela- tive au coût du risque qui s’améliore à la faveur de la reprise de l’activité éco- nomique. En consolidé, la charge du risque baisse de 54,2% à 456,5 MDH. Ainsi, le taux du coût du risque est de 0,59% contre 1,51% une année auparavant. Au final, la banque sort de 2021 avec des bénéfices de 603 MDH contre 80,7 MDH en 2020 ou encore 426,4 MDH en 2019, année normative. Guerre en Ukraine et la sécheresse : quels impacts sur l’activité ? Le top management de CIH Bank a également commenté les dernières évolutions géo- politiques et économiques (la guerre en Ukraine et la séche- resse) qui touchent le Maroc. «Je pense que la situation en Ukraine aura des impacts partout. Spécifiquement, je ne pense pas qu’il y ait des impacts directs sur le secteur bancaire, du moins pour le CIH» , a assuré Lotfi Sekkat, PDG du Groupe CIH Bank. «Maintenant, de façon indi- recte, cette situation a accé- léré la flambée des prix des matières premières, laquelle

aura un impact sur notre éco- nomie, sur deux plans : l’aug- mentation des prix et la dispo- nibilité des produits» , a ajouté Sekkat, qui juge très difficile d'en mesurer l’impact exact sur le niveau d’inflation. Il a expliqué que la banque est dernièrement sollicitée par ses clients pour augmenter les lignes sur l’import pour au moins passer cette phase par- ticulière, notamment en met- tant en place des autorisations provisoires. Sur les mesures prises par le gouvernement la semaine der- nière pour soutenir les entre- prises suite au conflit russo- ukrainien, le PDG de la banque a souligné que «c’est une très bonne chose. Je pense qu’il faut laisser du temps aux entreprises pour reconstituer leurs liquidités. Autant l’ins- tallation de la crise se fait de manière brutale, autant la relance prend beaucoup de temps». Il a annoncé qu’un travail est en cours pour définir le type d’entreprises qui vont bénéfi- cier du rééchelonnement des crédits décidé, et qu’une com- munication du secteur ban- caire s’en suivra «au moment opportun». Pour ce qui est de la séche- resse qui touche le Maroc actuellement, L. Sekkat a indi- qué que «CIH Bank est faible- ment exposé à la probléma- tique agricole, avec un impact minime. Mais, bien entendu, une année de sècheresse n’a pas uniquement que des conséquences directes, mais aussi indirectes ». ◆

CIH Bank boucle l’année 2021 avec des bénéfices de 603 MDH contre 80,7 MDH en 2020.

17,1% en 2021 pour s’établir à 63 milliards de DH. Sur base individuelle, ces dépôts sont composés essentiellement de ceux de CIH Bank à hauteur de 57,5 milliards de DH et de ceux d'Umnia Bank à concurrence 3 milliards de DH. La collecte annuelle en ressources à vue a progressé de 21,3% par rap- port à 2020, constituant ainsi 78% de la collecte globale. En hausse de 18,1% par rap- port à décembre 2020, les encours crédits consolidés ont atteint 74,4 milliards de DH. Sur base individuelle, les cré- dits de CIH Bank s'établissent à 60,2 milliards de DH, tan- dis que Sofac et Umnia Bank contribuent respectivement à hauteur de 9,4 milliards de DH et 4,8 milliards de DH. À noter qu’entre 2017 et 2021, CIH Bank a presque doublé ses dépôts et ses crédits avec un TCAM de 18,1% durant cette période pour les deux agrégats. Ces performances commer-

L a stratégie commer- ciale de CIH Bank continue de porter ses fruits. En 2021, le groupe bancaire a enregistré d’excellentes per- formances sur tous les fronts. «L’ année 2021 a été marquée par de très bonnes perfor- mances commerciales, avec des évolutions de crédits et de dépôts à deux chiffres. Nous avons franchi la barre symbo- lique de 2,5 milliards de DH de PNB en social, et le résultat net retrouve un niveau nor- matif par rapport à 2019. Ce qui confirme la solidité de son business model, en tant que banque universelle au service des entreprises et particu- liers» , s’est réjoui Lotfi Sekkat, président-Directeur général de CIH Bank, lors de la confé- rence de presse financière. Avec une collecte nette de 9,2 milliards de DH, les dépôts clientèle progressent de Par Y. Seddik

En consolidé, la charge du risque baisse de 54,2% à 456,5 MDH.

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Wafa Assurance

◆ Le chiffre d’affaires de Wafa Assurance franchit un nouveau palier. ◆ Le retour de la sinistralité non Vie aux niveaux historiques et la hausse de la sinistralité Vie plombent les bénéfices. Le retour de la sinistralité impacte la rentabilité L e retour à la normale post-covid a entaché la rentabilité technique du Groupe Wafa Assurance en 2021. La compagnie explique que «depuis 2019, nous avons constaté que les mesures qui ont été prises pour endiguer le phénomène de la fraude au niveau sectoriel et au niveau de Wafa Assurance ont commencé à porter leurs fruits sur la réduction de la sinistralité». de 2021 s'établit à 536 MDH, en progression de 32,6%. Le ROE ressort ainsi à 9,5%. Il est à noter que le chiffre d'affaires de Wafa Assurance franchit un nouveau palier, s’établissant à 9,08 Mds de DH, en progression de 8,5%. l’augmentation de la sinistralité en Vie. Guerre en Ukraine et inflation : les précisions de Arroub Par Y. Seddik

Interpellé sur les impacts pro- bables (directs ou indirects) du conflit ukrainien sur l’activité du groupe, le PDG déclare que «nous n’avons pas d’exposition directe dans cette région. Ni en termes de contrepartie (pas de réassureur : ndlr) ni en termes d’investisse- ments dans notre portefeuille». Après être revenu en détail sur le contexte inflationniste mondial, et sur les actions menées par la FED, la BCE ou encore la BoJ, R. Arroub a précisé qu’ «en début d’année, nous étions attentifs à ces tensions inflationnistes qui ont été accentuées par le conflit, les- quelles sont a minima importées, voire répercutées sur le marché marocain. Cette inflation induit un ralen- tissement économique et puis une dépréciation des actifs, puisqu’elle ne fait jamais bon voi- sinage avec les marchés finan- ciers. Heureusement, au Maroc, nous avons un certain nombre de prix qui sont administrés et qui devraient peser sur les finances publiques, mais pas sur les ménages, en tout cas pas sur les produits de première nécessité». Et de résumer : «L’inflation engendre une détérioration des ratios économiques, voire un ralentissement. Certains évoquent même un risque de récession aux USA si, en même temps que le renchérissement des matières premières, la FED contracte son bilan. Une récession qui arrivera à retardement en Europe et puis chez nous, mais amoindrie par des mécanismes publics». ◆

affiche en effet un résultat tech- nique non Vie à 188 MDH, en baisse de 28,1%, impacté par un retour de la sinistralité aux niveaux historiques et par le retour du durcissement des règles de provi- sionnement des impayés. Dans la branche Vie, le résultat technique est de 421 MDH, en retrait de 4,9%, intégrant la dégra- dation de la sinistralité vraisem- blablement liée à la pandémie de la Covid-19, comme l’avait expli- qué le top management lors des résultats semestriels. Pour le président-Directeur géné- ral, Ramsès Arroub, «en 2020, il y a eu 3 mois de confinement avec des restrictions et très peu de déplacement de véhicules (…). Donc, 2021 est un retour à ce que l’on considère historique, avec un rebond lié à un stock de dossiers qui n’ont pas été traités en 2020» . Sur la sinistralité auto, R. Arroub

Début prometteur pour Wafa Life Insurance Egypt 2021 a également été marquée par une montée en puissance des filiales tirées par l’assistance et l’activité Vie. Leurs revenus res- sortent à près de 1,4 milliard de DH, en hausse de 20,2% par rap- port à 2020, renforçant ainsi leur contribution dans le CA du Groupe à 14,1%. Les filiales présentes à l’international contribuent à hau- teur de 11,4% aux revenus de la compagnie. Sur Wafa Life Insurance Egypt, Ramsès Arroub souligne que «la filiale a réellement démarré en novembre 2021. Elle n’a que quelques semaines d’activité. Les premiers retours que nous avons sur les produits sont appréciés et positifs. Nous en saurons plus à fin juin et d’ici la fin d’année, quand nous aurons un exercice

Le résultat financier profite de la reprise du marché actions Voyants au vert par contre pour le résultat financier de Wafa Assurance, qui tire profit du rebond du marché actions en 2021. En non Vie, ce résultat ressort à 553 MDH, soit 4 fois supérieur à celui enregistré en 2020. Pour le mana- gement, «cette évolution est le résultat de la reprise du marché financier et d’une politique de pro- visionnement prudente». En Vie, le résultat financier est de 987 MDH, en hausse de 3,2%, reflétant la qualité du portefeuille des pla- cements. Notons que ce résultat revient principalement aux assu- rés par le mécanisme de la partici- pation aux bénéfices (en épargne). Compte tenu de l'amélioration du résultat non technique, le résul- tat net de la compagnie au titre

2021 a éga- lement été marquée par une montée en puissance des filiales, tirées par l’assistance et l’activité Vie.

de pleine activité. Notre opti- misme et notre engagement sont intacts, voire renforcés par les visites de terrain que nous faisons». Par ailleurs, Wafa Assurance arrête et publie pour la pre- mière fois ses comptes

Wafa Assurance arrête et publie pour la première fois ses comptes consolidés en normes IFRS.

consolidés en normes IFRS. Deux indicateurs à retenir : un CA de 9,7 milliards de DH, en hausse de 7,8% et un RNPG de 424 MDH, en retrait de 6,4% sous l’effet du retour de la sinistralité non Vie aux niveaux historiques, après la baisse enregistrée en 2020 liée aux effets du confinement et

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