FNH N° 1110

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 25 mai 2023 - 8 DH - N° 1110

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Salon Auto Occasion Les visiteurs à la recherche de la bonne affaire P. 3/ 22 à 25

BAM, le taux directeur et le consensus de marché P. 10/11 INFLATION

«Le PIB marocain est sous-estimé à cause de certaines activités informelles…» Agrégats macroéconomiques ◆ Depuis la crise financière de 2008, il y a un débat mondial sur le PIB. ◆ Entretien avec le professeur Ahmed

20 ans après la réforme, la CIMR récolte les fruits de sa bonne gouvernance Retraites

P. 12

Marché obligataire Les signaux de détente se multiplient

Azirar, chercheur à l’Institut marocain d’intelligence stratégique.

P. 28 à 30

P. 16

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Fantasque régime algérien Ça se passe en Afrique Ça se passe au Maroc 4 5 6

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Biais haussier conservé Inflation : BAM, le taux directeur et le consensus de marché Retraites : 20 ans après la réforme, la CIMR récolte les fruits de sa bonne gouvernance La métrique de l'impact RSE : Un impératif pour les entreprises engagées Marché obligataire : Les signaux de détente se multiplient 8 10 12 14 16

Editorial

Par Fatima Ouriaghli

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D epuis le 23 mai, la frénésie s’est emparée de Anfa Park. Sur une surface de 6.000 m 2 , ce site abrite en effet le Salon de l’automobile d’occasion, Auto Occasion, organisé par le magazine Autonews. Après deux jours, cette seconde édition tient toutes ses promesses, au regard notamment de l’engouement qu’elle suscite auprès du grand public. Un public séduit par la diversité des offres de véhicules et qui cherche à dénicher la bonne affaire, à tomber sur la belle occase. N’en doutons pas : ce Salon va incontestablement contri- buer à soutenir la dynamique que connaît le marché de l’occasion depuis plusieurs années. Une telle initiative par- ticipe surtout de l’ambition d’Autonews d’aider à structurer un marché largement dominé par l’informel, mais égale- ment, de façon générale, de sa volonté d’apporter une modeste contribution aux efforts déployés par l’Etat pour développer l’écosystème automobile dans son ensemble. Des efforts importants qui, grâce à une forte volonté royale, ont permis à l’industrie automobile marocaine de franchir des caps importants, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Mardi dernier, au Parlement, Ryad Mezzour, ministre de l'Industrie et du Commerce, a rappelé tant s’en faut quelques chiffres édifiants. Le Maroc est ainsi doté, actuellement, d’une capacité de production de 700.000 véhicules par an, avec une perspective d'atteindre un million de véhicules à l’horizon 2025. Rien qu’en 2022, 480.000 véhicules ont été fabriqués dans le Royaume. Et grâce au travail réalisé ces deux dernières décennies, l'écosystème automobile au Maroc atteint un taux d'inté- gration de 65%. Il compte actuellement 160 usines qui emploient 220.000 talents marocains, dont 15.000 ingé- nieurs œuvrant à la création de voitures neuves de haute qualité. Dans le même sens, le Roi Mohammed VI a présidé le 15 mai courant à Rabat la cérémonie de présentation du modèle de la voiture du premier constructeur marocain et du prototype d’un véhicule à hydrogène développé par un Marocain. Bref, grâce à la vision clairvoyante du Souverain, le secteur automobile marocain est actuellement propulsé dans une autre dimension. Et ce sont les initiatives privées, à l’instar des deux projets cités ci-haut ou encore du Salon Auto Occasion, combinées aux actions des pouvoirs publics qui permettront de consolider le positionnement de l’écosys- tème automobile. u LA BELLE OCCASE

> Economie

Salon Auto Occasion : Les visiteurs à la recherche de la bonne affaire Le Salon en images Tourisme : L’espoir renaît Agrégats macroéconomiques : «Le PIB marocain est sous-estimé à cause de certaines activités informelles, voire illégales…» Arbitrage : Un mécanisme pour atténuer la pression sur le système judiciaire

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> Focus Agricole 34 Arboriculture fruitière : Des ambitions fortes pour le nouveau contrat-programme > L'univers des TPME 35 Plateforme Oum Rabii : Au chevet des futurs entrepreneurs > Culture 38 Cinéma : «Reines s’inscrit dans une tradition de road movies pour la plupart américains» > High-Tech 42 IA : Le double impact sur le marché de l'emploi > Développement durable Finance durable : Lancement officiel de l’Observatoire africain à Rabat Décarbonation : La SFI apporte son appui financier à Coca-Cola 36 37

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Fantasque régime algérien

Par D. William

T out acte posé par les parte- naires et alliés du Maroc est scruté, analysé, décortiqué… par les ennemis du Royaume, en particulier le régime algé- rien. Objectif : tenter d’y déceler la moindre faille à exploiter politiquement, quitte à s’aventurer dans des interpré- tations erronées et fantasques. A leur avantage bien sûr. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé lundi, l’Ambassade d’Italie à Rabat ayant été obligée de se fendre d’un communiqué pour s’inscrire en faux contre la propa- gande algérienne. Dans ses élucubra- tions, une certaine presse voyait dans l’activation par la société VFS-Global de son antenne temporaire dans la ville de Tindouf un acte politique. Or, il n’en était rien : il s’agit juste d’une décision administrative qui «vise à améliorer et à simplifier la déposition des demandes de visas». Dans ce cadre, confirme l’Am- bassade, des centres «pop-up» seront

ouverts dans les prochaines semaines dans d’autres villes de l’Algérie. Clairement, la position de l’Italie sur le dossier du Sahara marocain est sans ambiguïté. En effet, l’Italie «confirme sa position, telle qu’elle est exprimée dans la Déclaration sur le Partenariat stratégique multidimensionnel, signée le 1 er novembre 2019 à Rabat, en réaffirmant le plein soutien italien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU pour poursuivre le processus politique, en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies». L’Ambassade de préciser que l’Italie salue, à ce titre, les efforts sérieux et crédibles menés par le Maroc dans le cadre des Nations unies et encourage toutes les parties à poursuivre leur engagement dans un esprit de réa- lisme et de compromis. De quoi refroidir les ardeurs de ces petites intelligences qui entrevoyaient déjà un changement de posture de l’Ita- lie sur la question du Sahara marocain.

Il faut dire que pour le régime algérien, isolé de plus en plus de la scène inter- nationale, le naufrage diplomatique est inarrêtable. Alors, forcément, il est pas- sablement irrité par les succès diploma- tiques engrangés par le Maroc ces der- nières années et s’accroche à la moindre lueur qui pourrait lui permettre de redo- rer son blason. Ce qui est loin d’être gagné, surtout qu’il est très contesté par les Algériens, comme le prouve le Hirak. D’ailleurs, ce n’est pas le pré- sident Abdelmadjid Tebboune qui dira le contraire. En visite d’Etat au Portugal, des Algériens mécontents, partisans du Hirak, ont jeté des œufs sur la voiture présidentielle. Peut-être de quoi le pousser à changer de priorité : être exclusivement au ser- vice du peuple algérien au lieu de consa- crer son mandat à provoquer le Maroc et à attiser les tensions pour masquer les défaillances et incompétences du pou- voir en place. ◆

Au Portugal, des Algériens mécontents, partisans du Hirak, ont jeté des œufs sur la voiture de Tebboune.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Au Nigeria, le président Buhari

L es autorités ghanéennes ont déclaré que le plan de sauvetage de 3 mil- liards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) approuvé pour le pays d'Afrique de l'Ouest aiderait à «réinitialiser l'économie» et à atténuer les difficultés éco- nomiques de millions de citoyens. Bien que «loin d'être une solution magique», la facilité de crédit approuvée par le FMI pour soutenir le plan de relance de la crois- sance économique du pays est «une pre- mière étape cruciale sur la voie de réformes solides et d'une croissance inclusive», a déclaré Ken Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances. Alors que la première tranche de 600 millions de dollars est attendue pro- chainement, le gouverneur de la Banque centrale du Ghana, Ernest Addison, a, pour sa part, exhorté les différents secteurs à soutenir le programme économique du gou- vernement. ■ Le prêt de 3 milliards de dollars du FMI aiderait à «réini- tialiser l'économie» du Ghana

D es dépenses pour des travaux aux domiciles de ministres font l'objet d'une vive polémique en Afrique du Sud, après des révéla- tions concernant des frais, jugés par certains excessifs, pour des rideaux, l'extermination de cafards ou la réno- vation de cuisines. Le principal parti d'opposition, l'Al- liance démocratique (DA), a annoncé qu'il déposait une plainte auprès de l'organisme de surveillance anti- corruption du pays, lui demandant d'enquêter sur ce qui semble être «une corruption manifeste et une inflation sensible» dans l'entretien des demeures ministérielles. ■ Afrique du Sud : Des dépenses considérables aux domiciles de ministres font polémique

inaugure une méga-raffinerie

L e président nigérian Muhammadu Buhari a inauguré lundi à Lagos la méga-raffinerie du milliardaire Aliko Dangote, qui ambitionne de répondre entièrement aux besoins en car- burant du pays le plus peuplé d'Afrique et même d'en exporter sur le continent. Le Nigeria est l'un des plus gros producteurs de pétrole en Afrique, mais il importe pourtant la quasi-totalité de son carburant en raison de la défaillance de ses raffineries d'État. Et les pénuries de carburant empoisonnent le quotidien de ses habi- tants. Lancé en 2013, le projet industriel de plus de 18,5 milliards de dollars (le double du coût initial) est «la plus grande raffinerie à train unique du monde», selon le groupe Dangote, et devrait, à plein régime, avoir la plus grande capacité de raffinage de brut sur le continent africain. ■

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L e ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a indiqué, mardi à la Chambre des conseillers, que le Maroc dispose de 180 projets industriels pour la valorisation des ressources minières dans le cadre de la Banque de projets. Ce secteur figure parmi les plus grands écosystèmes industriels au Maroc, précise-t-il, ajoutant que 87% des expor- tations nationales sont des produits transformés et valorisés et non des matières brutes. Et de noter que le plus grand opérateur industriel au Maroc est le groupe OCP, qui est aussi leader mondial sur le marché des engrais phosphatés. Le Royaume dispose d’un certain nombre d’industries minières et procède à la valorisation de plusieurs matières premières comme le cobalt, le manganèse, le phosphate et la potasse pour les engrais, en plus du cuivre, fait-il savoir. ■ Banque de projets : 180 projets industriels pour la valorisation des ressources minières

Trafic aérien

65% des entreprises marocaines comptent investir dans les 12 prochains mois

Un taux de récupération de 99% en 2023 L es aéroports du Maroc ont enregistré en 2023 un taux de récupération du trafic passagers de 99% par rapport à 2019. Selon le ministère du Transport et de la Logistique, qui a rendu public un communi- qué à l'issue du Conseil d'administration (CA) de l'Office national des aéroports (ONDA), cette dynamique devrait se poursuivre durant l’opération Marhaba de cette année, dans le cadre du renforcement de la connectivité aérienne des aéroports marocains et de la relance du tourisme dans le Royaume. A noter que ce CA a été consacré à l’arrêté des comptes au titre de l’année 2022, l’exa- men des indicateurs d’activité des premiers mois de l'année 2023 et de différents autres sujets. Les comptes financiers 2022 de l’ONDA ont été marqués par une amélioration continue des performances financières deux ans après la pandémie de Covid-19. Le chiffre d'affaires a atteint 3,90 Mds de DH, soit une augmenta- tion de 86% par rapport à 2021 et une baisse de 9% par rapport à 2019, tandis que les charges d’exploitation ont atteint 799 millions de dirhams et la marge nette 323 millions de dirhams. ■

L a CGEM vient de présenter les résultats de son baromètre de conjoncture lancé en avril dernier auprès de 1.200 chefs d’entreprise. Il en ressort que les chefs d’entreprise marocains continuent à être préoccupés par la situation économique, mais sont optimistes quant à la performance de leurs entreprises à l’échelle individuelle et à l’avenir. Cette enquête, qui s’articule autour de 3 axes, à savoir la situation économique et performance indi- viduelle, investissement, R&D et outils de soutien et environnement des affaires, révèle une dégradation marquée de la trésorerie des entreprises répondantes et de leur rentabilité en raison de l’impact de la crise liée au Covid-19, avec une légère amélioration atten- due sur les 6 prochains mois. Malgré ces difficultés, les équilibres d’emplois semblent être préservés.​ Pour faire face à ces difficultés, plus d’un tiers des répondants ont fait appel aux crédits Damane Oxygène et Relance et 65% continuent à rembourser leurs crédits, avec un impact significatif de la hausse du taux directeur ressenti sur les taux d’intérêt.​ En termes de projection d’investissement, 64% des répondants comptent investir dans les 12 prochains mois, avec seulement 8% de projets à plus de 50 millions de dirhams. Malgré ces prévisions, il sub- siste une méconnaissance importante des dispositifs d’accompagnement à l’investissement, avec seu- lement 40% des répondants connaissant la charte de l’investissement et moins de 23% le programme

Tatwir R&D et Innovation.​ Pour ce qui est de l’environnement des affaires, parmi les principales inquiétudes des répondants, figurent l’inflation, la concurrence déloyale de l’informel, la pression fiscale, la difficulté d’accès au financement et ou encore le coût du foncier. La décarbonation arrive parmi les derniers enjeux sélectionnés par les entreprises, avec seulement 34% des entreprises ayant engagé des actions pour adresser ce défi durant les 12 derniers mois. Les insights de ce baromètre viendront ainsi enri- chir la feuille de route de la CGEM et appuyer ses plaidoyers lors des discussions avec l'Etat en faveur de l’instauration d’un climat des affaires favorable à l’investissement et d’une relance économique rapide et durable. ■ la CNSS et les différents acteurs du secteur de la pêche maritime. Le portail permettra également la déclaration de tous les marins pêcheurs concernés, ainsi que l’acti- vation du versement des indemnités de la CNSS. De plus, ce portail met à la disposition des armateurs un espace leur permettant de visualiser la feuille de décompte et de la modifier en cas de besoin. Cette plateforme va bénéficier à 130.000 marins pêcheurs. Afin de bénéficier de ce service, les armateurs sont appelés à s’inscrire sur le portail en accédant à l’espace public du portail via le lien de l’espace public du portail Daman Bahri http://damanbahri. cnss.ma. ■

Pêche maritime

La CNSS lance le portail «Daman Bahri» L a Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a procédé, mardi à Casablanca, au lancement de sa nouvelle plateforme électronique «Portail Daman Bahri», dans le cadre de sa stratégie visant à simplifier les démarches auprès de ses assurés/ affiliés du secteur de la pêche maritime. Lancé en partenariat avec le département de la Pêche maritime et l’Office national des pêches, ce portail, destiné aux armateurs, vise à renforcer la relation de la CNSS avec ses partenaires et à amé- liorer la qualité de ses services. La plateforme s’assigne notamment pour objectif l’authentification des données et le suivi des décla- rations en toute transparence et simplicité, et ce à l’aide d’un échange automatique de données entre

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis mai 2022

Biais haussier conservé ◆ L’effritement des taux et certaines bonnes copies trimes- trielles continuent de soutenir la configuration haussière. Seuls catalyseurs visibles pour le moment.

missariat au Plan, le rythme de hausse des prix à la consommation a nettement ralenti, passant d’une progression de 10,1% sur un an en février à une aug- mentation de 7,8% en avril. Pour l’heure, le Masi semble globalement bien accueillir les chiffres de l’inflation, mais l’évolution du rythme de hausse des prix à la consommation et de la poli- tique monétaire de la Banque centrale, ainsi que la trajectoire de l’économie seront à suivre de près. Pour plusieurs analystes, le combat de BAM contre l’inflation n’est pas terminé. De nouveaux tours de vis sont à prévoir au moins lors de la prochaine réunion en juin 2023. Physionomie du marché Sur le plan sectoriel, 14 indices ont fini en hausse et 9 dans le rouge. Dans le détail, le secteur de la sylviculture et papier a enregistré la plus forte hausse de la semaine (+4,76%), devant ceux de l’agroalimentaire et production (+2,57%) et des sociétés de portefeuilles et hol- dings (+2,11%). A l'inverse, le secteur de l’électricité a

accusé la plus forte baisse (-2,9%), suivi de celui des mines (-2,77%) et de l'immo- bilier (-1,68%). Le volume global des échanges s'est chiffré à plus de 365,64 millions de dirhams (MDH), réalisé principalement sur le marché central (actions) et dominé par les transactions portant sur HPS (32,59 MDH), LafargeHolcim Maroc (31,62 MDH) et Attijariwafa bank (30,84 MDH). Le Trésor profite des liquidités La demande des investisseurs sur les bons du Trésor était proche de 16 Mds de dirhams mardi. Une offre de liquidité importante dont a profité le Trésor pour lever 4 Mds de dirhams, tout en bénéfi- ciant de taux légèrement en baisse. L'argentier de l'Etat a finalement levé 830 MDH sur la maturité 52 semaines et 3,1 Mds de DH sur la maturité 2 ans, soit un montant supérieur aux 3 milliards de besoins annoncés aux intermédiaires avant la séance. Dans ce contexte, le 52 semaines baisse de 3 pbs et le 2 ans de 8 pbs. ◆

Par Y. Seddik

L e marché actions a conservé un léger biais haussier cette semaine après le net rebond enregistré récemment. Des épi- sodes de repos ont eu lieu jeudi et vendredi derniers sans pour autant enrayer la dynamique haussière, qui se nourrit à la fois de tendances macro- économiques bien plus porteuses que redoutées, et d’une saison de publica- tions trimestrielles pour l’heure meilleure qu’espérée. Les secteurs classiques de la cote portent toujours le marché qui gagne 0,29% sur la semaine, alors que les volumes profitent, entre autres, des flux des OPCVM. Des flux adressés essen- tiellement sur les gros dossiers. C'est une nouvelle au goût mi-doux mi- amer : l'inflation au Maroc a baissé à 7,8% sur un an en avril, s'inscrivant ainsi à son plus bas niveau depuis juillet 2022, même si elle reste loin de l'objectif de la Banque centrale. Selon l'indice IPC publié lundi 22 mai par le haut-com-

Le volume glo- bal des échanges s'est chiffré à plus de 365,64 millions de dirhams (MDH), réalisé princi- palement sur le marché central (actions).

SOCIÉTÉ ANONYME AU CAPITAL DE 34 880 000,00 DIRHAMS SIÈGE SOCIAL : 2, ZANQAT TIHAMA – RABAT R.C. N°1971 RABAT AVIS DE CONVOCATION

Mesdames, Messieurs les actionnaires de la SOCIETE IMMOBILIERE BALIMA, société anonyme au capital de 34 880 000,00 DH, sont convoqués en Assemblée générale ordinaire au siège de la Société 2, zankat Tihama, Rabat, le

20 juin 2023 à 15 heures,

En vue de délibérer sur l’ordre du jour suivant : u Approbation du rapport de gestion et des états de synthèse de l’exercice clos le 31 décembre 2022 ; u Approbation des comptes consolidés de l’exercice clos le 31 décembre 2022 ; u Approbation des conventions visées par le rapport spécial des Commissaires aux comptes ; u Affectation des résultats ; u Renouvellement du mandat d’un Administrateur ; u Fixation des jetons de présence alloués au Conseil d’administration ; u Pouvoirs pour formalités.

Pour prendre part à cette Assemblée : Les propriétaires d’actions au porteur devront déposer ou adresser au siège social, 5 jours avant la réunion, une attestation de propriété et de blocage délivrée par la banque ou par l’intermédiaire financier habilité dépositaire des titres. Les titulaires d’actions nominatives devront avoir été préalablement inscrits en compte, soit en nominatif pur ou en nominatif administré, avant le 15 juin 2023, au plus tard. Ils seront admis à cette assemblée sur simple justification de leur identité. Tout actionnaire peut voter par correspondance ou par procuration au moyen d’un formulaire disponible sur le site web de la Société Immobilière Balima à l’adresse suivante : www.balima.com et ce conformément à la loi 17-95 telle que modifiée et complétée. Il est à rappeler, à cet égard, que les états de synthèse au titre de l’exercice 2022 accompagnés des rapports des Commissaires aux comptes sont disponibles sur le site web de la Société Immobilière Balima à l’adresse suivante : www.balima.com TRÈS IMPORTANT Les titulaires d’actions n’ayant pas encore inscrit leurs titres en compte sont invités à les déposer auprès de la Société Immobilière BALIMA dans les meilleurs délais afin de pouvoir jouir des droits attachés aux titres. Toute demande d’inscription de projets de résolutions à l’ordre du jour doit être adressée au siège social de la société par lettre recommandée avec accusé de réception dans le délai de dix jours à compter de la publication de l’avis de convocation. Le Conseil d’Administration

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE 20 JUIN 2023

PROJET DES RÉSOLUTIONS

PREMIÈRE RÉSOLUTION : APPROBATION DU RAPPORT DE GESTION ET DES ÉTATS DE SYNTHÈSE DE L’EXERCICE CLOS LE 31 DÉCEMBRE 2022 L’Assemblée générale, après avoir entendu lecture du rapport de gestion et du rapport général des Commissaires aux comptes relatifs à l’exercice clôturé au 31 décembre 2022, approuve, dans leur intégralité, les opérations, les comptes sociaux et les états de synthèse de cet exercice, ainsi que le rapport de gestion. En conséquence, elle donne quitus entier, définitif et sans réserve au Conseil d’administration pour l’exécution de son mandat au titre de l’exercice 2022. DEUXIÈME RÉSOLUTION : APPROBATION DES COMPTES CONSOLIDÉS DE L’EXERCICE CLOS LE 31 DÉCEMBRE 2022 L’Assemblée générale approuve en tant que de besoin les comptes consolidés relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2022, tels qu’ils lui ont été présentés. TROISIÈME RÉSOLUTION : AFFECTATION DES RÉSULTATS L’Assemblée générale approuve l’affectation des résultats proposée par le Conseil d’administration :

QUATRIÈME RÉSOLUTION : APPROBATION DES CONVENTIONS VISÉES PAR LE RAPPORT SPÉCIAL DES COMMISSAIRES AUX COMPTES L’Assemblée générale, après avoir entendu lecture du rapport spécial des Commissaires aux comptes sur les conventions visées par l’article 56 de la Loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes modifiée et complétée par la Loi n° 20-05, la Loi n° 78-12 et la Loi n° 20-19, approuve l’ensemble des opérations et conventions visées dans ce rapport. CINQUIÈME RÉSOLUTION : RENOUVELLEMENT DU MANDAT D’UN ADMINISTRATEUR L’Assemblée générale prend acte de la fin du mandat d’administrateur de Monsieur Louis-Bernard LECHARTIER à l’issue de cette assemblée et lui donne quitus entier et définitif de sa gestion pour son mandat. L’Assemblée générale décide de renouveler le mandat de Monsieur Louis- Bernard LECHARTIER au poste d’administrateur pour une durée de six années qui prendra fin à l’issue de l’Assemblée générale ordinaire appelée à statuer sur les comptes de l’exercice clos le 31 décembre 2028. SIXIÈME RÉSOLUTION : FIXATION DES JETONS DE PRÉSENCE ALLOUÉS AU CONSEIL D’ADMINISTRATION L’Assemblée générale fixe à la somme de 1 500 000,00 DH (UN MILLION CINQ CENT MILLE DIRHAMS) le montant des jetons de présence alloués au Conseil d’administration pour l’exercice clos le 31 décembre 2022. SEPTIÈME RÉSOLUTION : POUVOIRS POUR FORMALITÉS L’Assemblée générale confère tous pouvoirs au porteur d’une copie ou d’un extrait des présentes à l’effet d’accomplir les formalités légales.

Bénéfice de l’année 2022 Aux 1 744 000 actions composant le capital social, un premier dividende statutaire de 0.50 DH par action, Ajouter le report à nouveau antérieur, oit un solde disponible de : Aux 1 744 000 actions, un dividende ordinaire de 5.00 DH par action, Soit un solde au report à nouveau de : (-) (+) (-)

19.749.023,17 DH 872.000,00 DH

34.845.060,73 DH 53.722.083,90 DH 8.720.000,00 DH

45.002.083,90 DH

Le dividende par action s’élèvera donc à 5,50 DH, contre remise du coupon n°69 dont la date de mise en paiement est fixée au jeudi 27 juillet. La distribution totale de dividende au titre de l’exercice 2022 s’élève, par conséquent, à 9 592 000 DH.

Ce communiqué peut être consulté également sur le site web de la Société Immobilière Balima à l’adresse suivante : www.balima.com

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BOURSE & FINANCES

JEUDI 25 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Inflation

◆ Les niveaux de prix restent toujours élevés même si l’inflation a diminué en avril. ◆ Bank Al-Maghrib va-t-elle poursuivre le durcissement de la politique monétaire ? BAM, le taux directeur et le consensus de marché

la hausse des coûts de pro- duction, ainsi que les pertur- bations saisonnières, a mul- tiplié les mesures. Toute la panoplie y est passée : sub- vention des produits de base, soutien aux transporteurs routiers pour un montant éva- lué à 3,9 Mds de DH à fin janvier dernier, ou encore des intermédiaires et spéculateurs indélicats.

A cela, s’ajoute la hausse à trois reprises du taux directeur. D’ailleurs, à presqu’un mois de la tenue du prochain Conseil de la Banque centrale, l’on se demande si la politique de resserrement moné- taire va se poursuivre.

Au mois d’avril et sur un an, l’inflation a été principalement tirée par la hausse de l’indice des pro- duits alimentaires de 16,3%.

Pour plusieurs observateurs et institutions internationales, BAM devrait prolonger son durcissement monétaire pour au moins ancrer les anticipa- tions d’inflation des agents économiques. Face à ce qui semble être un consensus de marché, l’économiste Rachid Achachi a un avis moins tran- ché. Il ne croit pas que BAM doive continuer sa politique restrictive «du point de vue des besoins de l’économie réelle, parce que l’effet des dernières hausses du taux directeur a été davantage psychologique que moné- taire. C’est ce qu’on appelle un effet d’annonce qui permet de produire un impact sur le comportement des agents économiques davantage que sur les agrégats macroécono- miques» . En cela, Achachi «demeure fondamentalement attaché à

an plus tôt, l’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois d’avril 2023, une hausse de 1,4% par rap- port au mois précédent. Cette variation est le résultat de la hausse de 3,2% de l’indice des produits alimentaires et de la stagnation de l’indice des produits non alimentaires, indique le haut-commissariat au Plan (HCP). Comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 7,8% au cours du mois d’avril 2023. L’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs publics, aurait connu, quant à lui, au cours du mois d’avril 2023, une hausse de 0,3% par rapport au mois de mars 2023 et de 7,6% par rapport au mois d’avril 2022.

Tensions toujours fortes sur les produits alimen- taires C’est au niveau des prix de la composante alimentaire où les pressions sont les plus fortes. Au premier trimestre, elle a enregistré une hausse historique de 18,2%, tandis que les prix des produits non-alimentaires auraient augmenté de 3,5%. Au mois d’avril et sur un an, l’inflation a été principalement tirée par la hausse de l’indice des pro- duits alimentaires de 16,3% et de celui des produits non alimentaires de 2,0%. L’inflation a certes diminué, mais les niveaux de prix éle- vés continuent de grever le pouvoir d’achat des ménages. Et ce, même si le gouverne- ment, qui explique la hausse des prix des produits agri- coles par l'inflation importée,

L es tensions sur les prix sont-ils défi- nitivement en train de s’estomper ? Si les niveaux de prix restent élevés, la tendance au niveau mondial est cependant une baisse du taux d’infla- tion. Dans la zone OCDE par exemple, l’indice des prix à la consommation (IPC) a dimi- nué pour atteindre 7,7% en glissement annuel en mars 2023, après 8,8% en février 2023, et 10,7% lors du pic d’octobre 2022. Même constat au Maroc. Après un premier trimestre 2023 où les pressions infla- tionnistes se seraient accen- tuées, avec une hausse des prix à la consommation de 9,4%, au lieu de +8,3% au tri- mestre précédent et +4% un Par D. William

Pour Rachid Achachi, «il ne faut pas suivre la tendance de la Banque centrale euro- péenne ou de

la FED, qui obéissent à

d’autres impé- ratifs et réali- tés monétaires très différents des nôtres».

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En définitive, Achachi pense qu’ «il ne faut pas suivre la ten- dance de la Banque centrale européenne et de la FED, qui obéissent à d’autres impéra- tifs et réalités monétaires très différents des nôtres». La Banque centrale s’inscri- ra-t-elle sur cette lignée ou poursuivra-t-elle sa politique monétaire restrictive, sachant que la dernière hausse du taux directeur aura été source de clivage profond avec le gouvernement ? Wait and see. Achachi «comprend que le gouvernement n’apprécie pas énormément les récentes hausses du taux directeur, vu qu’elles entrent en contradic- tion avec ses objectifs, qu’il s’agisse du taux de crois- sance ou de la réduction du chômage» , mais considère

aussi que «l’Exécutif obéit à une logique de cyclicité élec- torale» . Autrement dit, «l’enjeu électoral inscrit de fait l’ac- tion gouvernementale dans le court et moyen terme» . «Ainsi, si obtenir de bons chiffres dans 2 ou 3 ans devrait se tra- duire par de mauvais chiffres dans 10 ans, tout gouverne- ment signerait immédiate- ment. Parce que le gouverne- ment part de l’idée, comme disait Keynes, qu’à long terme nous serons tous morts, c’est- à-dire qu’il ne sera plus au pouvoir» , analyse Achachi. Or, poursuit-il, «BAM, comme toute Banque centrale, n’est pas dans cette temporalité. Elle a un objectif de stabilité des prix. Et c’est à partir de prix stables, c’est-à-dire un niveau d’inflation faible, que

l’idée que c’est une inflation essentiellement importée par le canal énergétique» , lequel a affecté tous les aspects de l’économie. La hausse des prix alimentaires n’est d’ail- leurs que le reflet de cette inflation énergétique : «tous les entrants dans le secteur agricole sont impactés par le coût de l’énergie et les frais logistiques, et cela le taux directeur n’y peut pas grand- chose» , explique-t-il. S’il se «réjouit» du fait que l’inflation a diminué au Maroc, il se garde cependant de s’ap- puyer sur cette baisse «pour en déduire une tendance pour l’année prochaine ou les deux prochaines années» . Cela lui parait «risqué», estime-t-il, car la situation reste «très volatile».

le gouvernement doit fonder sa politique budgétaire. Et ne pas faire un usage budgétaire et politique de la monnaie qui doit rester, dans le paradigme libéral, dans une forme de neutralité pour échapper à toute instrumentalisation poli- tique et budgétaire» . Et Achachi de conclure que «le bras de fer n’a pas lieu d’être. Le gouvernement doit considérer le taux directeur et tout ce que fait BAM comme une variable exogène à laquelle il devrait s’adapter, et non exiger d’elle qu’il obéisse à ses objectifs. Après, BAM peut se tromper ou non, mais c’est un autre débat. Toujours est-il que ce n’est pas au gouvernement de juger de la pertinence de ces décisions- là» . ◆

C’est au niveau des prix de la composante alimentaire où les pressions sont les plus fortes.

CITIBANK MAGHREB S.A.

Société Anonyme au Capital de MAD 204.128.006,00

Siège Social : Zénith Millénium, Immeuble 1, Lotissement Attaoufik- Sidi Mâarouf, Casablanca RC N° 29 941

COMMUNIQUE

L’Assemblée Générale Ordinaire des actionnaires de « CITIBANK MAGHREB S.A. » s’est réunie le 23 mai 2023 à 11 heures au siège social de la Banque. L’Assemblée Générale Ordinaire a approuvé les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2022 et les résolutions qui lui ont été soumises. Les Etats de synthèse de « CITIBANK MAGHREB S.A. » au titre de l’exercice 2022 certifiés par les Commissaires Aux Comptes et publiés préalablement à la tenue de l’AGO dans le journal d’annonces légales « Finances News, N° 1102 » du 31 mars 2023, n’ont subi aucune modification.

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Retraites

◆ Malgré un contexte économique défavorable et la contreperformance du marché financier, la CIMR affiche un excédent d’exploitation en 2022 et consolide la pérennité de ses réserves à long terme. 20 ans après la réforme, la CIMR récolte les fruits de sa bonne gouvernance

chés financiers en méforme, le solde reste positif et vient ren- forcer des réserves techniques de la caisse et pérenniser le modèle CIMR à long terme. La CIMR a en outre distri- bué un peu plus de 6 mil- liards de dirhams de pres- tations, renforçant son rôle social. Retraite individuelle : Le nouveau produit phare de la caisse Cette complémentaire de la CIMR, lancée en 2017, connait un fort succès. Elle permet à la CIMR d’accéder à une popu- lation beaucoup plus large : l’ensemble des Marocains. «Curieusement, on constate que ce sont plutôt les sala- riés qui y adhèrent. Ils sont 6.000 sur les 20.000 souscrip- teurs au produit», révèle Khalid Cheddadi. Pour le moment, la Caisse a opté pour une com- mercialisation entièrement digitalisée. Près de 12.000 nouveaux adhérents indivi- duels ont été recrutés en 2022. La CIMR travaille maintenant sur des partenariats avec le secteur bancaire pour étendre sa distribution. Face à la baisse des mar- chés financiers, l’alterna- tive des OPCI Investisseur de long terme, la CIMR n’a pas fait évoluer massivement sa stratégie d’in-

vestissement en 2022 sur son portefeuille évalué en valeur de marché à plus de 81 Mds de dirhams. Le portefeuille est composé d’actions (52%), de produits de taux (38%), d’in- frastructures et d’immobilier de manière marginale (6%). Sur l’action, Cheddadi rappelle l’un des faits marquants de l’année : la Caisse a fait un grand investissement en aug- mentant sa participation dans la BCP. Mais c’est surtout dans les OPCI où la CIMR est plus offensive. «Nous avons investi dans ces fonds où l’Etat a mis ses actifs immobiliers, des ministères, des hôpitaux, etc. On parle de 20 Mds de dirhams d’actifs publics mis dans les OPCI. La CIMR a investi 4,5 Mds de dirhams dedans» , explique Cheddadi. Pour 2023, Cheddadi avoue que la Caisse a levé le pied en ce qui concerne l’investis- sement en actions cotées. En revanche, elle va profiter de la remontée des taux pour reve- nir sur le marché obligataire et poursuivre les investissements sur quelques projets immobi- liers, les OPCI et les projets d’infrastructure. Sur les OPCI de l’Etat, la Caisse obtient des rendements allé- chants d’un peu plus de 6%, avec une clause de révision. Les actifs publics déversés dans ces fonds immobiliers sont assor- tis de contrats de location long terme de 30 ans. ◆

La CIMR a distri- bué un peu plus de 6 milliards de dirhams de pres- tations, renforçant son rôle social.

exception dans le paysage des retraites au Maroc. Nous avons connu une bonne année en 2022, avec une progres- sion des produits, aussi bien auprès des entreprises que des individus», déclare Khalid Cheddadi, patron de la caisse, en conférence de presse au lendemain de cette assemblée générale. «Le régime continue d’avoir du succès auprès des entreprises et des adhérents individuels dont le nombre a augmenté de 40%», s’est féli- cité CHeddadi. Malgré une conjoncture difficile sur le mar- ché financier et qui a pesé sur les placements de la CIMR, la caisse a pu dégager un excédent d’exploitation de 4 Mds de dirhams et sa réserve de prévoyance a progressé de 6%. Bien qu’en baisse de 2 Mds de DH d’une année à l’autre sous le poids des mar-

F ace au mur au début des années 2000, du fait de la générosité passée du régime, de la dégradation des marchés financiers et l´allongement de l´espérance de vie, la CIMR a vite opéré sa réforme pour pérenniser son modèle. C’était en 2003. 20 ans plus tard, la Caisse récolte les fruits de sa nouvelle gouvernance. Le 18 mai 2023, encore une fois et sans sur- prise, l’assemblée générale de la CIMR a acté que le régime ne nécessite aucune réforme. Une situation aux antipodes de ce que nous constatons dans le pôle public, avec la CMR qui agonise et qui risque de voir ses réserves s’épuiser en 2027 si rien n’est fait. «Le régime est pérenne. Il fait Par A. Hlimi

Nous avons connu une bonne année en 2022 avec une progres- sion des pro- duits, aussi bien auprès des entre- prises que des individus.

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La métrique de l'impact RSE

◆ La mesure réelle de l’impact RSE permet de lutter contre le Greenwashing. ◆ Skema Business School a présenté son indicateur de mesure RSE, baptisé SPI. Un impératif pour les entreprises engagées

judicieuse d’indicateurs appropriés. Ces derniers doivent être les enjeux majeurs de la RSE et qui sont alignés sur les objectifs spécifiques de l'entreprise. Par exemple, une entreprise axée sur la réduction des émissions

ment social, nous serons aux alentours des 60%».

La métrique de l'impact en matière de RSE ouvre la voie à une responsabi- lité véritablement mesurable.

Collecter, analyser puis communiquer La collecte de données pré- cises est un élément essentiel de la métrique de l'impact en matière de RSE. Les entre- prises doivent mettre en place des systèmes robustes pour réunir les données nécessaires à la mesure de leurs indica- teurs de performance clés. Cela peut inclure la collecte d'informations internes auprès des différentes parties pre- nantes, ainsi que des audits externes pour valider les résul- tats. La précision et la fiabilité des données garantissent une évaluation juste et crédible de l'impact de l'entreprise. Une fois les données collec- tées, il est essentiel de les analyser et de les interpré- ter correctement. Les entre- prises doivent se pencher sur les tendances, les écarts et les comparaisons par rapport aux objectifs fixés. Cette ana- lyse approfondie permet de prendre des décisions éclai- rées sur les actions à entre- prendre pour améliorer les per- formances en matière de RSE. L'interprétation des résultats offre également une opportu- nité de mettre en évidence les succès et les progrès réalisés, renforçant ainsi la crédibilité de l'entreprise dans son enga- gement envers la RSE. Enfin, la métrique de l'impact en matière de RSE doit être accompagnée d'une commu- nication transparente et claire. Les entreprises doivent parta-

de gaz à effet de serre peut utiliser des mesures telles que les émissions de CO2 évitées, l'utilisation d'énergies renou- velables ou l'efficacité énergé- tique. Ces mesures fournissent des données tangibles sur l'impact réel de l'entreprise. Dans le secteur financier, les banques de la place ont développé des stratégies RSE et défini des KPI spéci- fiques pour mesurer l’impact de leurs engagements, surtout en termes de financement. Ces KPI peuvent inclure l’ana- lyse de la satisfaction clients, l’engagement des employés, l’analyse financière, l’efficacité énergétique et la performance environnementale… «Nous disposons du système de gestion environnemen- tale et sociale, des principes de l’Équateur et nous avons également des normes pour évaluer l’impact environne- mental et social de tout projet d’investissement», a expliqué en substance Mamoun Tahri Joutei, directeur du Centre d'intelligence économique de Bank Of Africa. Et de préciser que «40% des engagements de la banque (BOA : ndlr) ont un impact positif en termes de RSE pour la partie entreprise. Quand on rajoute le crédit immobilier en faveur du loge-

chaque entreprise ? Cette pro- blématique a été au centre des débats lors des Rencontres de la finance durable organisées par l’ISCAE de Rabat. Une journée qui a réuni plusieurs experts et qui a traité en long et en large la thématique de la finance durable. Mesurer pour comprendre Selon les experts présents à cette journée, la métrique de l'impact en matière de RSE repose sur une idée fondamen- tale : nous ne pouvons amélio- rer que ce que nous sommes capables de mesurer. C'est en évaluant et en quantifiant l'im- pact de leurs actions que les entreprises peuvent véritable- ment comprendre l'étendue de leur contribution à la RSE. Cela leur permet également d'iden- tifier les domaines dans les- quels des améliorations sont nécessaires et de mettre en œuvre des stratégies ciblées pour un changement positif. La mesure d’impact néces- site en effet une sélection

À une époque où la conscience environ- nementale et sociale est en plein essor, les entreprises res- ponsables se retrouvent face à un défi majeur : mesurer et évaluer leur impact en matière de responsabilité sociale. La simple adoption de pratiques durables ne suffit plus; les entreprises doivent désor- mais démontrer de manière tangible les résultats concrets de leurs actions en faveur de la durabilité. C'est là qu'inter- vient la métrique de l'impact en matière de RSE, un outil essentiel permettant de quan- tifier et de communiquer l'im- pact réel de ces initiatives. La RSE est un sujet tellement vague qu’il est difficile de s’y retrouver et de différencier le concret de l’abstrait ou du théorique. Sur quels facteurs devons-nous nous baser ? Comment peut-on compa- rer correctement l’impact de Par Y.. Seddik

En matière de RSE, nous ne pouvons améliorer que ce que nous sommes capables de mesurer.

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