FNH N° 1025

Découvrez le numéro 1025 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 3 juin 2021 - 8 DH - N° 1025

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Egalité genre Le modèle de développement tord le cou aux clichés P. 12

RELANCE ÉCONOMIQUE

L'argent bon marché est-il durable ? -i

P. 8

Réouverture des frontières

Banque de projets

Transport aérien

«Les Low cost ont très clairement pris l'avantage dans cette crise»

73 nouveaux investissements pour 2,8 Mds de DH

«La» condition pour la reprise

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie

Xavier Tytelman, expert en économie de l’aéronautique

P.18

P. 16/17

Les banques retrouvent de l'allant Résultats trimestriels P. 10

L’heure de la réforme a sonné au FMI Gestion multilatérale des DTS

● Selon la Chaire Pégase, une croissance de 10% du trafic aérien dans une région entraîne localement une hausse de 0,1 à 0,5 % du PIB. P. 13 à 15

P. 9

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

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Voyons voir : Espace aérien - Couvre-feu, les derniers remparts Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 3 4 5 6

> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Les haussiers dominent toujours Finances publiques : L'argent bon marché de la relance est-il durable ? Gestion multilatérale des DTS : L’heure de la réforme a sonné au FMI Résultats trimestriels : Les banques retrouvent de l'allant Trimestriels des entreprises : Des revenus améliorés grâce au secteur financier 7 8 9 10 11

Par Fatima Ouriaghli

M émoire sélective, stérilité intellectuelle, mauvaise foi… ? Peu importe. A ceux qui, au sein du gouver- nement espagnol, feignent d’oublier les actes forts posés par le Maroc au nom d’une amitié qu’il croyait sincère, le ministère des Affaires étrangères a fait une petite leçon d’histoire. Leur rappelant, si besoin est, que le Royaume, dans son engagement aux côtés de l’Espagne, a toujours été entier, trans- parent, loyal et solidaire, loin de toute arithmétique politicienne. C’était le cas lors de la crise catalane, quand le Maroc a pris position, sans ambiguïté, pour l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de son voisin du Nord. C’était le cas en 2012 lorsque le Maroc a souscrit aux demandes du gouvernement espagnol de ne pas recevoir à haut niveau une délégation catalane en visite dans le Royaume. UNE BELLE LEÇON D’HISTOIRE

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> Economie

Egalité genre : Le modèle de développement tord le cou aux clichés Reprise économique : Les professionnels redoutent le… Go and Stop Réouverture des frontières, «la» condition pour la reprise Entretien avec Xavier Tytelman : Transport aérien : «Les Low cost ont très clairement pris l'avantage dans cette crise» Banque de projets : 73 nouveaux investissements pour 2,8 Mds de DH Entretien avec Fay Cowper : Entrepreneuriat rural, «Nous avons travaillé avec plus de 100 jeunes béné- ficiaires» Entretien avec Abbes Sekkat : Dossiers juridiques, «les suspensions des audiences ont eu un impact social et économique» Entretien avec Khalid Amediaz : Construction, les nou- velles technologies réinventent le secteur

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C’était le cas en 2002, lorsque le Maroc a ouvert gracieuse- ment ses eaux territoriales à 64 bateaux de pêche espa- gnols, alors que les accords de pêche n’étaient pas encore conclus.

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Le Maroc ne saurait tolérer que son voi- sin du Nord s’allie aux adversaires du Royaume pour porter atteinte à son intégrité territoriale.

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> Focus Agricole OCP-Al Moutmir : Le système du semis direct confirme sa pertinence et son efficacité 23 > Société Entretien avec Youssef El Haouat : Natation, «notre travail consiste à faire évoluer cette discipline noble» 24

C’était également le cas en 2008, quand le Maroc a procédé à des dérogations pour accueillir à bras ouverts des travailleurs et entrepre- neurs espagnols, alors que l’Espagne était en pleine crise économique.

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> Développement durable

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Performance énergétique : Hubgrade, une solution aux multiples avantages

Les exemples ne manquent pas (www.laquotidienne.ma). Et tout cela n’est pas si loin que ça. Les milieux politiques hostiles au Maroc s’en souviennent très bien, même si leur mémoire subit les affres du temps. Il faudrait donc qu’ils reviennent à la raison et fassent preuve de discernement. Car le Maroc ne saurait tolérer que son Sahara soit instrumentalisé pour servir à de basses manœuvres politiques. Il ne saurait aussi tolérer que son voisin du Nord s’allie aux adversaires du Royaume pour porter atteinte à son intégrité territoriale. Aujourd’hui, la confiance est rompue, quand bien même le dénommé Brahim Ghali, chef du polisario, à l’origine de cette crise diplomatique majeure, a été entendu par la justice espagnole. Et plus que le Maroc, les victimes de ce tortionnaire n’attendent pas une justice cosmétique pour apaiser les intelligences rebelles, mais simplement que justice leur soit rendue. u

> Culture

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Arts plastiques : Farid Belkahia, l’empire des signes et des formes Rencontre : Un petit rôle, un grand acteur !

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> Tribune libre

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La réforme universitaire Bachelor : Gap entre les promesses et la réalité socioéconomique

> High-tech

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Cybersécurité : Les opérateurs sur le qui-vive face à la recrudescence des risques

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Espace aérien - Couvre-feu

Les derniers remparts Par D. William

L e gouvernement desserre l’étau, et nous ne pouvons que nous en féliciter. Réouverture des plages, piscines, musées, salles de fêtes, mosquées… Le Maroc reprend petit à petit vie, même s’il y a tou- jours ces impératifs à respecter : la dis- tanciation physique, les règles d’hygiène et le port des masques de protection. Il faut convenir que la situation sanitaire actuelle milite en faveur de cet allège- ment des restrictions. La situation épi- démiologique est globalement maîtrisée, soutenue par une campagne de vacci- nation parfaitement coordonnée et très bien ficelée. Au 1 er juin, 8.772.982 per- sonnes ont reçu la première dose du vaccin, alors que ​5.640.992 vaccinés ont reçu la 2 ème dose. Malgré ce contexte sanitaire favorable, le gouvernement reste prudent. On n’a pas encore atteint l’immunité collective et les

variants restent toujours une menace. Ils sont britannique, indien, sud-africain, mais aussi vietnamien. Ce dernier, appa- ru récemment, est une combinaison des variants britannique et indien. Il serait hautement contagieux. «La concentra- tion de virus dans la gorge et la salive augmente rapidement, et il se répand très vite dans l'environnement proche», selon le ministre vietnamien de la Santé, Nguyen Thanh Long. Raison pour laquelle certainement les autorités marocaines n’ont pas encore complètement ouvert les vannes. Elles gardent sous le coude deux boucliers qui servent à lutter contre la propagation du coronavirus. Le premier rempart est le couvre-feu nocturne encore en vigueur. Il a été instauré au niveau de la préfecture de Casablanca depuis le 7 septembre 2020, avant d’être étendu à l’ensemble du ter-

ritoire national à partir du 23 décembre, pour les horaires allant de 20H, 21H ou 23H à 5 ou 6H, selon les circonstances. Au 7 juin, les Casablancais connaitront donc leur dixième mois de couvre-feu. L’autre rempart, peut-être le plus impor- tant pour beaucoup d’acteurs écono- mique, l’espace aérien toujours fermé. Alors que la période estivale arrive, les opérateurs touristiques en particulier, fortement sinistrés à cause de la pandé- mie, espèrent bien voir le Maroc ouvrir ses aéroports. C’est déjà à l’étude, avec notamment une réouverture de l’espace aérien à la carte (www.laquotidienne. ma). Ce sera l’une des dernières étapes pour oxygéner l’économie nationale et per- mettre une reprise normale des «acti- vités» . A moins que la Covid-19 n’en décide autrement. Comme elle l’a sou- vent fait. ◆

Au 7 juin, les habitants de Casablanca connaitront leur dixième mois de couvre-feu.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L e ministère des Habous et des Affaires islamiques indique que la réouverture des mosquées se fera en 4 étapes : 1) mardi 8 juin : réouverture du reste des grandes mosquées, au nombre de 12.000; 2) mardi 22 juin : réouverture de 9.000 mosquées dédiées aux cinq prières; 3) mardi 6 juillet 2021: réouverture de 9.000 mosquées dédiées aux cinq prières; 4) mardi 20 juillet 2021 : réouverture 10.000 mosquées dédiées aux cinq prières. ■ Mosquées fermées : Le calendrier de réouverture

Le Roi ordonne le rapatriement des mineurs marocains non accompagnés

BEI - CIH Bank

L e Roi Mohammed VI a réitéré ses ins- tructions aux ministres chargés de l'In- térieur et des Affaires étrangères afin que la question des mineurs marocains non accompagnés, se trouvant en situation irrégu- lière dans certains pays européens, soit défi- nitivement réglée. Un communiqué des minis- tères de l’Intérieur et des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger indique que le Roi avait souligné, à plusieurs reprises, y compris à des chefs d'Etat étrangers, l'engagement clair et ferme du Royaume du Maroc à accepter le retour des mineurs non accompagnés dûment identifiés. Des mécanismes de coopération ont été mis en place à cet effet avec certains pays, notamment la France et l'Espagne et qui ont abouti au retour au Maroc de plusieurs dizaines de mineurs. Les lenteurs constatées dans la concrétisa- tion de cette coopération sont essentielle- ment liées à des blocages dus aux procé- dures (administratives et judiciaires) com- plexes dans certains pays européens, ajoute L e gouvernement a décidé l’application, à compter du mardi 1 er juin, d’une bat- terie de mesures d'assouplissement. Ces mesures comprennent l’autorisation des rassemblements et des activités dans les espaces fermés pour moins de 50 per- sonnes et les rassemblements et les activi- tés dans les espaces ouverts pour moins de 100 personnes, avec l’obligation d’obtenir une autorisation auprès des autorités locales en cas de dépassement de ce nombre. Ces mesures, qui fixent également à 75% la capacité d’accueil des moyens de trans-

Accord de financement de 60 millions d’euros

la même source, précisant que le Maroc est le premier pays concerné par certains cercles de la société civile, voire même des réseaux criminels, qui prennent prétexte des condi- tions soi-disant précaires des mineurs pour les instrumentaliser. Le Maroc est disposé à collaborer, comme il l'a toujours fait, avec les pays européens et l'Union européenne (UE), pour le règlement de cette question, poursuit le communiqué. Le Royaume espère que l'UE et les pays concernés sauront dépasser les contraintes procédurales pour faciliter cette opération. Le Maroc regrette à nouveau que la question migratoire, y compris la question des mineurs non accompagnés, soit utilisée comme alibi afin de contourner les véritables causes de la crise politique actuelle avec l'Espagne, dont les origines et les fondements sont bien connus. Les autorités marocaines se réservent le droit d'apporter, au moment opportun, les réponses appropriées aux accusations infon- dées du gouvernement espagnol, conclut le communiqué. ■

L a Banque euro- péenne d’investis- sement (BEI) et CIH Bank ont signé ce mer- credi 2 juin leur premier partenariat de finance- ment d’un montant glo-

bal de 60 millions d’euros (soit 640 millions de dirhams) pour renforcer le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) et aux entreprises de taille intermédiaire (ETI). Cet appui s’ins- crit dans le cadre des mesures de soutien de CIH Bank aux entreprises marocaines pour stimuler la relance économique dans le contexte de la COVID-19. Ce financement s’insère plus largement dans le cadre du mandat de prêt extérieur de l’Union européenne (UE) et fait partie de la réponse Covid-19 de la Banque et du programme Team Europe. Cet appui vise en effet à soutenir le développement du secteur privé en met- tant l’accent sur les PME, l’accroissement de la compétitivité et la création d’emplois. Cet accord de financement bénéfi- ciera de l’expertise de la BEI pour notamment favoriser les financements verts et optimiser l’offre de services financiers en faveur des PME, et plus particulièrement les entreprises les plus petites. ■

Covid-19 : Allègement des mesures de restriction

port public, concernent aussi l’autorisation d’ouverture des théâtres, salles de cinéma, centres culturels, bibliothèques, musées et des monuments à hauteur de 50% de leur capacité. De même, ces mesures per- mettent aux salles de fêtes d’opérer à hau- teur de 50% de leur capacité d’accueil, à condition que le nombre des personnes présentes ne dépasse pas 100, autorisent l’accès aux plages avec le respect de la distanciation physique et l’ouverture des piscines publiques à hauteur de 50% de leur capacité d’accueil. ■

39.336.145 C’est le nombre d’opérations de paiement durant les 5 premiers mois de l’année 2021, pour 15.146.499.040 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +40,5% en nombre et +34,1% en montant par rapport à la même période de 2020.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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L'UE débloque 300 millions d'euros

Contrat de 10 milliards de dollars entre le Nigeria et les majors de l’industrie pétrolière

Afrique du Sud Le taux de chômage atteint 32,6% au premier trimestre 2021

au profit de la Tunisie

Q uatre cadors de l'industrie pétrolière, à

savoir Shell, Exxon Mobil, Total et Eni vont investir 10 milliards de dollars dans un projet au Nigeria suite à la conclusion d'un accord avec le gouvernement du pays. Cet accord, conclu tout récemment, inter- vient après qu'une issue a été trouvée à un différend entre ces majors et l'État nigérian au sujet d'une nouvelle taxation visant à accroître les recettes étatiques en lien avec le secteur pétrolier. Depuis novembre 2019, le Nigeria a adopté une nouvelle loi sur le pétrole qui sou- met dorénavant les compagnies pétrolières internationales à une taxe forfaitaire de 10% sur les champs en mer et de 7,5% sur les champs on-shore, contre 5% auparavant. ■

Sénégal : Un soutien de la Banque mondiale pour la gestion des inondations L a Banque mondiale (BM) a approuvé un financement de 155 millions de dollars au Sénégal en appui aux efforts visant à réduire les risques d'inondation dans les zones périurbaines de Dakar. Il s'agit de la première tranche de ce programme signé entre la Tunisie et l'UE en novembre 2020, et ratifié par l'Assemblée des représentants du peuple en avril 2021. Le responsable européen a ajouté que ce décaissement de 300 millions d'euros « arrive à un moment important, alors que la Tunisie a besoin de financements pour continuer à faire face à l'impact social et économique de la Covid-19 ». ■ L’ Union européenne (UE) a versé, mardi, 300 millions d'euros d'assistance macro-financière à la Tunisie dans le cadre de son programme d'assistance macro- financière (AMF). Selon l'ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, la Commission européenne a versé 300 mil- lions d'euros à la Tunisie dans le cadre de son AMF de 600 millions d'euros en réponse à la crise Covid-19.

L e taux de chômage en Afrique du Sud a augmenté au cours du premier trimestre de cette année pour atteindre 32,6%, soit le taux le plus élevé depuis 2008, selon l'Agence nationale des statistiques «Stats SA». « Le taux de chômage officiel a aug- menté de 0,1 point de pourcentage, passant de 32,5% au quatrième tri- mestre de 2020 à 32,6% au premier trimestre de 2021 », selon l'enquête trimestrielle sur la population active, qui précise que le nombre de chô- meurs a augmenté de 8.000 per- sonnes pour atteindre actuellement 7,2 millions. La même source révèle égale- ment que le nombre de personnes employées dans le pays était resté presque inchangé durant cette même période avec 15 millions, bien qu'il y ait eu une légère baisse de 28.000 emplois. ■

La CEDEAO suspend le

Mali

Ce financement, approuvé par le Conseil d’administration de la BM, vise également à améliorer les capacités de planifica- tion et de gestion intégrées des risques d’inondation dans certaines villes du pays avec le Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP 2).

L es chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), réunis dimanche à Accra en Sommet extraordi- naire sur la situation au Mali, ont décidé de suspendre ce pays de l'Organisation sous-régionale, a annoncé la cheffe de son Conseil des ministres, Shirley Ayorkor Botchway. Au nom des dirigeants de ce bloc régional, elle a indiqué que le Mali avait pour tâche de respecter le calendrier de transition et de rétablir un régime démocra- tique avant février 2022. « Les chefs d'Etat ont décidé, conformément au traité de démocratie et de bonne gouvernance, de suspendre le Mali de la CEDEAO avec effet immédiat », a dit Botchway. ■

« Ce soutien va renforcer les efforts du Sénégal dans la lutte contre les inondations dans la zone de Keur Massar et d’autres régions du pays », a souligné, à l’occasion, Oumar Guèye, ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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L'UE va commencer à débloquer des fonds au titre de son plan de relance

L e Conseil de l'Union européenne a annoncé avoir reçu «des notifications formelles» de la part des vingt-sept États membres de l'UE concernant l'ap- probation de la décision relative aux ressources propres permettant de débloquer des fonds au titre de la faci- lité pour la relance et la résilience de l'instrument «Next Generation EU». Dotée d'une enveloppe de 672,5 mil- liards d'euros sous forme de subventions et de prêts, la facilité est l'élément central du plan de relance post- Covid «Next Generation EU» de 750 milliards d'euros financé par un mécanisme inédit de dette commune. « L'Union européenne est désormais en mesure d'obte- nir les financements nécessaires à la relance sociale et

économique européenne. Les gouvernements et les par- lements nationaux de l'UE à 27 ont fait preuve d'un sens aigu de la solidarité », s'est félicité le Premier ministre portugais, Antonio Costa. ■ La Chine relève les réserves obligatoires de change des banques réserves de change imposé aux banques, une décision dans laquelle des analystes voient la volonté de Pékin de freiner l'appréciation du Yuan, actuellement au plus haut depuis trois ans face au Dollar américain. La Banque Populaire de Chine (BPC) portera le 15 juin ce ratio à 7% contre 5% actuellement. Pour les banques chinoises qui détiennent environ 1.000 milliards de dollars de dépôts en devises, cette mesure aura pour effet une augmentation du coût de la détention d'avoirs en dollars. Des analystes estiment que cette nouvelle mesure pour- rait contraindre les banques à immobiliser une partie de leurs avoirs en dollars, avec pour effet de freiner la hausse du Yuan en décourageant les afflux de Dollars à plus long terme. ■ L a Banque centrale chinoise a relevé lundi le ratio de

L’OCDE table sur une croissance de 5,8% du PIB mondial en 2021

L’ OCDE a révisé à la hausse ses pro- jections de croissance des grandes économies mondiales, tablant désormais sur une croissance de 5,8% du PIB mondial pour 2021 contre 4,2% en décembre dernier. L’Organisation de coopération et développe- ment économiques, basée à Paris, explique cette révision par une reprise tirée par le plan de relance public des États Unis. Si l’économie mondiale a désormais retrouvé ses niveaux d’activité d’avant la pandémie, le revenu réel mondial sera malgré cela, à fin 2022, toujours inférieur d’environ 3.000 mil- liards USD à ce qu’il aurait été en l’absence de la crise, note l’OCDE qui a dévoilé lundi L es Français ont épargné quelque 142 milliards d'euros de plus qu'en temps normal entre la fin du premier trimestre 2020, peu après le début de la pandémie de la Covid-19 et la fin du premier trimestre 2021, selon des estimations de la Banque de France (BdF). Le surplus d'épargne, calculé par rapport aux « flux qu'on aurait obtenus en prolon- geant la tendance pré-Covid », s'est consti- tué surtout lors des mois de confinement en 2020, en mars, avril, mai et novembre et « son accumulation s'est poursuivie au premier trimestre 2021 », précise la Banque centrale. Toutefois, la BdF relève qu'il n'y a pas eu d'accélération notable de cette accumu-

ses perspectives économiques. Pour 2022, année qui devrait voir la plu- part des économies retrouver leur niveau de 2019, l’OCDE s’attend à une croissance de 4,4% en contre 3,7% en décembre dernier. ■

États-Unis : La croissance du 1 er

trimestre confirmée à 6,4%

142 milliards d’euros de plus épargnés par les Français pendant la pandémie

L a croissance de l'économie américaine s'est accé- lérée au premier trimestre pour atteindre l'un de ses plus hauts niveaux de ces 20 dernières années, confirme la deuxième estimation du produit intérieur brut publiée. Le PIB des Etats-Unis a augmenté de 6,4% en rythme annualisé, un chiffre inchangé par rapport à la première estimation publiée fin avril. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une révision en légère hausse à 6,5%. ■

lation en avril avec la fermeture des com- merces non essentiels, dans l'ensemble de la France, ajoutant que sur l'ensemble de l'année 2020, qui comprenait donc deux mois et demi sans Covid-19, ce surplus avait été estimé à 115 milliards d'euros. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis juin 2020

Les haussiers dominent toujours ◆ Bien orienté, le Masi boucle un nouveau mois de hausse. ◆ L'exigence de rentabilité des investisseurs envers les actions est sur un plus bas historique.

la Bourse, s'est établie à 5,6% en mai 2021, contre 6,1% en septembre 2020, selon Attijari Global Research (AGR). Ainsi, l'exigence de rentabilité annuelle des investisseurs envers le marché Actions s'est située à un plus bas his- torique de 8%, et ce pour un horizon de placement supérieur à 5 ans, indique la filiale d'Attijariwafa bank. S'agissant de la prime de risque histo- rique, elle a enregistré une hausse de 1,9 point à 5,8%, fait savoir AGR, attri- buant cette hausse à l’évolution de la rentabilité moyenne de l’indice Masi sur un horizon de 15 ans, de 8,7% à 10,5%. Comportements du marché sur la semaine Le Masi a gagné 0,16% à 12.165 points sur la semaine. Sur le plan sectoriel, 8 compartiments des 24 représentés à la cote ont terminé la semaine sur une note négative. Les secteurs «Mines» (-5,65%), «Services de transport»

(-1,74%) et «Loisirs et Hôtels» (-1,57%) ont enregistré les plus forts replis. Du côté des gagnants, le secteur «Immobilier» (+8,40%) a réalisé la meilleure performance de la semaine, devançant le secteur «Distributeurs» (+2,52) et «Sociétés de portefeuille et Holdings» (+1,30%). Pour ce qui est des meilleures per- formances hebdomadaires, elles ont été signées par Résidences Dar Saada (+10%), Douja Prom Addoha (9,35%) et Oulmès (+7,52%). En revanche, SMI et Fenie Brossette ont accusé les plus forts replis en cédant 3,44% et 6,12% respectivement. Dans la foulée, le volume global des échanges s’est chiffré à plus de 646 MDH. Avec un volume transactionnel de plus de 55,65 MDH, Attijariwafa bank a été l’instrument le plus actif de la semaine en s’accaparant 8,89% des transactions, devant HPS (7,06%) et AGMA (7%). ◆

Par Y. Seddik

A la Bourse de Casablanca, le camp des haussiers reste soudé et veille au grain. Toutes les attaques baissières sont répliquées, comme on a pu le remarquer durant ce mois. D’ailleurs, c’est le troisième mois de hausse consécutive où le Masi a gagné 2,57%. Force est de constater que le marché profite toujours d’un alignement des planètes favorable. Et si toutes les informations positives sont considérées intégrées dans les cours, les interve- nants tablent sur un nouveau relais pour la hausse du marché, notamment l’accélération de l’ouverture de l’écono- mie avec les récentes annonces faites par le gouvernement. En ce sens, la prime de risque du marché actions marocain, calculée par sondage auprès des investisseurs de

8 comparti- ments des 24 représentés à la cote ont termi- né la semaine sur une note négative.

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BOURSE & FINANCES

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Finances publiques

◆ Déficit public, récession, chômage, risques multiples..., les taux résistent aux pressions haussières. Mais est-ce durable ? L'argent bon marché de la relance est-il durable ?

explique cette situation par une confrontation offre/demande globalement maîtrisée. En effet, nous avons d'une part, une évolution plus soutenue de la demande des investis- seurs en bons du Trésor qui, malgré la baisse des rende- ments, y trouvent une sécurité et, d'autre part, une offre globalement contenue du Trésor qui profite de la situation confortable des finances publiques sur la première moitié de l'année et des excédents de tré- sorerie accumulés après les deux dernières sorties à l’international en 2020. Ceci se traduit donc par un recours modéré du Trésor au marché intérieur, n’induisant pas des pressions haussières. Et qui devrait se prolonger le reste de l'année... Face aux besoins de la relance, les investisseurs s'at- tendent à ce que la politique budgétaire de l’Etat poursuive son orientation expansionniste et contra-cyclique à travers un déficit de 6,3% du PIB en 2021 contre 7,6% en 2020. En d'autres termes, l'Etat a encore besoin d'argent. Face à cette situation, trois types de réactions existent : ceux qui pensent que les taux res- teront bas par complaisance. En d'autres termes, que les investisseurs accepteront de vendre leurs liquidités moins chères malgré la demande pressante de l'Etat. Il y a éga- lement une partie du marché pour qui la hausse des taux n'est qu’une question de mois.

La troisième catégorie d'opé- rateurs adhère et partage les calculs d'AGR. Ces investis- seurs font le pari que l'Etat ne mettra pas tout le poids sur la dette intérieure en mobilisant d'autres ressources comme les privatisations et les dettes extérieures. Pour AGR, sur la base des prévisions de la Loi des Finances 2021, le besoin de financement brut moyen du Trésor par mois devrait s’éta- blir, de ce fait, à 8,1 Mds de dirhams d’ici la fin de l’année 2021. Autant dire pas de quoi créer des tensions. C'est d'ail- leurs ce qui les poussent à anticiper une stabilité des taux obligataires durant les deux prochains trimestres. Le reste des financements proviendrait des autres sources citées plus haut (pri- vatisations, financements extérieurs...). Cette lecture est réconfortée par le rapport de la Commission sur le nouveau modèle de développement, qui conclut que le financement de ce nouveau modèle pas- sera inévitablement par une diversification des ressources de l'Etat. A ce titre, la perspec- tive d'un emprunt national et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement devront sou- lager les tensions et permettre à leur tour à l'Etat de conti- nuer à financer la relance dans des conditions extrêmement avantageuses. En revanche, ne pas concrétiser ces projets rapidement et ne pas utiliser les financements extérieurs en 2021 constituent les risques majeurs qui pèsent sur cet équilibre fragile. ◆

Les conditions accommodantes d'endettement de l'Etat se sont prolongées en 2021 sans que Bank Al-Maghrib ne touche à ses taux une nouvelle fois.

au financement de la relance. 2020 s'est terminée avec des taux au plus bas historique. Objectif atteint. Une tendance qui s'est poursuivie au premier tri- mestre 2021 Si les taux d'emprunt appli- qués aux entreprises et aux ménages ont connu quelques tensions au premier trimestre, provoquant une multitude de réactions (www.fnh.ma), ce n'est pas le cas de l'Etat qui a profité d'une nouvelle baisse de 17 à 25 points de base sur les maturités à court terme, tandis que les maturi- tés du segment moyen-long terme ont oscillé dans un inter- valle compris entre 11 et 30 points de base. Les condi- tions accommodantes se sont prolongées sans que Bank Al-Maghrib ne touche à ses taux une nouvelle fois en mars. Dans un document signé Lamyae Oudghiri et Meryeme Hadi, Attijari Global Research

E té 2020. L'économie est toujours à l'ar- rêt et le gouverne- ment, bien aidé par la Banque cen- trale, sitôt la crise de liquidité gérée, doit s'attaquer au plan de relance de 120 Mds de dirhams annoncé par le Roi. Il s'agit de trouver les finan- cements pour un pays qui va connaître sa pire récession en 2020, un déficit historique et une dégradation de sa note souveraine. En amont, Bank Al-Maghrib, en s'interdisant la planche à billets, a agi avec 2 baisses successives du taux directeur. Puis, dans la fou- lée, le Trésor a bien orchestré deux sorties à l'international, couplée à une gestion active de sa dette intérieure. Les deux protagonistes du marché des taux ont pu de la sorte assommer les taux et éviter un renchérissement du coût de l'argent, qui serait nuisible Par A. Hlimi

Les inves- tisseurs

s'attendent à ce que la poli- tique budgé- taire de l’Etat poursuive son

orientation expansion-

niste et contra- cyclique à tra- vers un déficit de 6,3% du PIB en 2021.

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Gestion multilatérale des DTS

◆ En raison de leurs quotes-parts très importantes, les pays riches s’accaparent la part du lion lorsque le FMI procède à une émission globale de droits de tirage spéciaux. L’heure de la réforme a sonné au FMI

à accroître la transparence et la responsabilisation dans l’utilisation des DTS, tout en examinant comment les pays membres riches pour- raient réaffecter leurs DTS au profit des pays vulné- rables et à faible revenu. Vers une réforme en profondeur ? L’enjeu est de taille sur- tout si l’on sait que les DTS sont répartis en fonction des quotes-parts de chaque pays au FMI. Pour rappel, la quote- part d’un pays membre déter- mine le montant maximum de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI et le nombre de voix qui lui est attribué en conséquence. Elle détermine le montant de l’aide financière qu’il peut recevoir de l’institution de Bretton Woods. Dans la configuration actuelle, les quotes-parts représentent une composante essentielle des ressources financières du FMI. Or, en raison de leurs quotes-parts très importantes, les pays riches s’accaparent la part du lion. En revanche, l'Afrique, qui, bien avant la crise, avait un besoin d’inves- tissement en infrastructures de l’ordre de 100 milliards de dollars par an, ne bénéficierait que de 34 milliards de dol- lars sur les 650 milliards de dollars d’allocation de DTS. D’ailleurs, à ce titre, il convient de rappeler que l’une des prin- cipales idées défendues lors du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines est que les pays aisés puissent réallouer leurs

DTS (réserves du FMI), pour porter les 34 milliards à 100 milliards de dollars. A ce stade de la réflexion, toute la ques- tion est de savoir si cette réal- location augure d’une réforme en profondeur du système de gestion multilatérale des DTS en faveur des pays du Sud, et surtout à des conditions favo- rables. Il incombe à ceux-ci de poser le débat et surtout de vaincre les Etats-Unis, puisque la France, dont la voix compte beaucoup en Europe, a montré sa bonne volonté en la matière lors du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines. Pour rappel, les Etats-Unis, qui ont la quote- part la plus importante au FMI, disposent d’un droit de véto. Ce qui prouve qu’il est diffi- cile d’envisager une réforme en profondeur du système de gestion multilatérale des DTS en faveur des pays du Sud sans l’accord des Etats- Unis. Pour un pays comme le Maroc, à l’instar des autres pays du continent, l’avantage est qu’une fois émis, les DTS peuvent être utilisés soit en monnaie de réserve permet- tant de stabiliser la valeur de la monnaie intérieure. Ils peuvent aussi être convertis dans des monnaies plus fortes afin de financer des investisse- ments (Euro, Dollar, etc.). De plus, pour les pays du conti- nent africain, les DTS, dont le taux d’intérêt est proche de 0%, présentent l’avantage de se procurer des devises fortes sans avoir à débourser des montants colossaux pour payer des intérêts. ◆

En mars 2021, Kristalina Georgieva, DG du FMI, a fait savoir sa position sur ce sujet central à l’issue d'un débat informel du Conseil d’admi- nistration du FMI.

la communauté internationale depuis plusieurs mois main- tenant. L’approbation d’une nouvelle allocation de DTS per- mettrait d’injecter une quantité importante de liquidités sup- plémentaires dans les pays, sans alourdir leur endettement. Rappelons qu’en mars 2021, Kristalina Georgieva, DG du FMI, a fait savoir sa position sur ce sujet central à l’issue d'un débat informel du Conseil d’ad- ministration du FMI, notam- ment sur les arguments tech- niques en faveur d'une alloca- tion générale des DTS. En effet, la DG du FMI proposera for- mellement au Conseil d’admi- nistration d’ici juin 2021 d’envi- sager une nouvelle allocation à hauteur de 650 milliards de dollars. Et ce, sur la base d’une évaluation des besoins globaux de réserves des pays membres du FMI à long terme, et confor- mément aux statuts et au man- dat de l’institution. Toujours, à en croire Kristalina Georgieva, les services du FMI établiront de nouvelles mesures visant

Par M. Diao

“A ux grands maux les g r a n d s remèdes» , dit l’adage. La crise liée à la pandémie, qui a mis à terre aussi bien les économies des pays riches que les Etats moins dévelop- pés, a poussé les gouverne- ments et les institutions finan- cières internationales à mettre en place des plans de relance massifs afin de permettre le redémarrage de l’activité éco- nomique, pourvoyeuse de richesse, d’emplois et surtout de stabilité sociale. En dépit de ces efforts, l’ampleur de la crise économique induite par la pandémie est telle qu’il est nécessaire d’injecter de nou- velles sommes pour relancer la machine économique des pays. D’où l'idée d'une émis- sion globale des droits de tirage (DTS) de 650 milliards de dollars par le FMI, soutenue par

Les Etats- Unis, qui ont la quote-part, la plus impor- tante au FMI, disposent d’un droit de véto.

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Résultats trimestriels

◆ La capacité bénéficiaire du secteur bancaire a rebondi au premier trimestre 2021, mais reste toujours en dessous du niveau d’avant crise (T1-2019). ◆ La reprise des marchés financiers a tiré les résultats des opérations de marché des 3 principales banques de la place. Les banques retrouvent de l'allant

MDH, après un déficit de 52,84 MDH à la même période de l’année passée. Toutefois, il faut noter que le niveau de profitabilité global dégagé lors de ce trimestre est

marqué par la bonne perfor- mance du résultat sur opéra- tions de marché ainsi que par la bonne tenue du Core Business. Cette bonne tenue a permis au PNB consolidé de croître de 11% à 3,4 milliards de DH. Bonne tenue de l’activité commerciale Du côté commercial, les per- formances sont plutôt bonnes pour les établissements qui ont communiqué sur ce chapitre. Chez CIH Bank, avec une col- lecte nette de 581,4 MDH, l’en- cours des dépôts de la clientèle s’établit à 54,4 Mds de DH. Les encours crédits consoli- dés accordés à la clientèle ont atteint 59,5 Mds de MDH, en hausse de 2,5% par rapport à décembre 2020. BCP continue de renforcer ses ressources avec une collecte additionnelle de 1,7 milliard de DH sur le premier trimestre 2021. Pour sa part, l'encours net des crédits consolidés à la clientèle s'est stabilisé à près de 255 milliards de DH. Crédit du Maroc affiche à fin mars 2021 une progression des ressources bilan de 7,1% à 45.597 MDH. À fin mars 2021, les emplois clientèle du Crédit du Maroc progressent de 4,6% sur une année glissante. Les crédits à la clientèle chez BMCI ont atteint 50,8 Mds de DH à fin mars 2021, en légère baisse de 0,1%. Les dépôts ont enregistré une baisse de 1,1%, pour atteindre 44,1 milliards de dirhams à fin mars 2021, avec une part des ressources non rémuné- rées représentant 76%. ◆

inférieur à celui du premier trimestre 2019 (2,9 Mds de DH). Les activités de marché dope le PNB Le produit net bancaire (PNB) global agrégé des 6 banques cotées pour

La plus forte progres- sion des bénéfices est à mettre au crédit de Bank Of Africa dont le RNPG a bondi de 261% à 443 MDH.

le premier trimestre ressort à 16,45 milliards de DH. La reprise des marchés financiers s’est reflétée sur la structure du PNB des trois cadors du secteur, dont les résultats des opérations de marché ont net- tement grimpé. Ainsi, le PNB du Groupe AWB affiche une croissance de 13% à 4,8 milliards de DH. Une per- formance attribuable, entre autres, essentiellement à la forte évolution du résultat des activités de marché qui se ren- force de 794 MDH, profitant d'un contexte des marchés financiers plus favorable que l'année précédente. Le produit net bancaire de la BCP s'élève à 6,2 Mds de DH, en progression de 2,2% par rapport à la même période en 2020. Cette évolution intègre la hausse de la marge d'intérêt (+2,7%) et des résultats des activités de marché (+38,4%) et la baisse de la marge sur com- missions (-2,5%). Bank Of Africa indique dans sa communication financière que le premier trimestre 2021 est

portées principalement par un effet de base (la non-récurrence des dons Covid), mais aussi par un redressement vigoureux de l’activité. La première banque par la capi- talisation, Attijariwafa bank, affiche un résultat d'exploita- tion en progression de 23,6%, pour s'établir à 2,6 Mds de DH grâce à la maîtrise des charges d'exploitation (-2,5%) et l'amé- lioration du coût du risque (-25,6%). Son RNPG ressort à 1,3 Md de DH, en croissance de 21,6%. La plus forte progression des bénéfices est à mettre au crédit de Bank Of Africa dont le RNPG a bondi de 261% à 443 MDH. Hors impact du don Covid-19 constaté l’année dernière, la progression serait de 30%. Le RNPG de BCP, lui, s'est affermi de 103,6% à 500 MDH. Retraitée de l'impact du don sur les comptes du premier tri- mestre 2020, la croissance du RNPG se serait établie à 24%. Les bénéfices de CIH Bank, quant à eux, ressortent à 87,42

L’ an dernier, au moment de clôturer leurs comptes au pre- mier trimestre, les banques, comme l’ensemble des entreprises cotées, étaient en pleine panique à cause de la pandémie : l’économie était tor- pillée de toutes parts et beau- coup d’entreprises étaient alors forcées de fermer leurs portes. On était, il faut se le rappeler, au bord du cataclysme et encore bien loin de penser à une solu- tion vaccinale à grande échelle. Aujourd’hui, les banques sortent d’un premier trimestre avec de nettes empreintes de reprise. Comme en dénotent leurs résultats trimestriels. Sur ces trois premiers mois de l’année, l’ensemble du secteur a en effet dégagé 2,49 mil- liard de DH de profits, avec des hausses qui oscillent entre 21% et 261%, par rapport à la même période de l’année dernière. De grosses variations Par Y. Seddik

Le PNB glo- bal agrégé des 6 banques cotées pour le premier trimestre res- sort à 16,45 milliards de DH.

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Trimestriels des entreprises Des revenus améliorés grâce au secteur financier ◆ Selon les calculs de BMCE Capital Research, les entre- prises cotées ont dégagé 61,8 milliards de DH de revenus au premier trimestre 2021.

Le chiffre d'affaires global des socié- tés cotées est en hausse de 1,3% au premier trimestre.

flux en agence comparativement au T1 2020 et à celle des commissions de change manuel sous l’effet de la fermeture des frontières. Signalons enfin l’amélioration de 1,9% du CA du secteur Assurance & Courtage à 6,8 Mds de DH, tenant compte de la bonne orientation de l'activité Vie (4,7% à 1,9 Md de DH) constatée chez l'ensemble des opé- rateurs cotés, particulièrement pour

AtlantaSanad (48 MDH). Cette situa- tion s'explique vraisemblablement par l’agressivité commerciale du nouvel ensemble. En face, les ana- lystes de BKR font état d'une légère progression de 0,8% de la branche non-Vie à 4,8 Mds de DH, intégrant un recul de 5,3% de cette activité chez Wafa Assurance en raison des répercussions du ralentissement éco- nomique lié à la crise sanitaire. ◆

revenus de Maroc Telecom (-4,2% à 8,9 Mds de DH) plombés par le seg- ment Mobile au Maroc, notamment en raison de l’intensification de la concurrence, particulièrement sur le segment Data prépayé. Hors Maroc Telecom et opérateurs d’agro & de distribution alimentaire, le CA des industries aurait progressé de 3,6%. Concernant les sociétés finan- cières, l'on note une hausse de 6,4% du PNB à 16,8 Mds de DH, redevable principalement à la forte progression de 91% du résultat sur opérations de marché, tirée notamment par BCP (794 MDH), Attijariwafa bank (220 MDH) et Bank Of Africa (202 MDH) en raison d'un contexte des mar- chés financiers davantage favorable au T1-2021 et la bonne tenue de la marge d’intérêts (+2,1% à 11,2 Mds de DH), portée principalement par Attijariwafa bank (103 MDH). En revanche, la marge sur commis- sions recule de 2% à 3 Mds de DH, suite notamment à la diminution des

Par Y. Seddik

A l’issue du premier tri- mestre 2021, le chiffre d’affaires global des sociétés cotées s’amé- liore de 1,3% à 61,8 Mds de DH, selon les calculs de BMCE Capital Research. En effet, les revenus des entreprises cotées sont portés principalement par la bonne tenue de l’activité des financières (+6,4% à 16,8 Mds de DH) ayant absorbé le léger retrait des revenus des industriels (-0,9% à 38,2 Mds de DH), explique le bureau de recherche. Dans le détail, la cote industrielle affiche des revenus en léger repli de 0,9% à 38,2 Mds de DH (Vs. quasi-stagnation au T1 2020), principalement en raison de la dégra- dation des ventes des opérateurs agroalimentaires (-6,8% à 5,4 Mds de DH ) et de la distribution alimentaire (-10%), ainsi que la contraction des

SONAC : Société Anonyme au capital 100.000.000,00 Dhs spécialisée dans le financement d’achats à crédit.

Les associés de la société Nordafricaine de crédit SONAC S.A, au capital de 100 000 000 DH, réunis en Assemblée générale ordinaire tenue le 31/5/2021, et après la lecture du rapport du conseil d’administration et le rapport du commissariat aux comptes, ont décidé d’approuver les comptes de l’exercice 2020 et de reporter le déficit au compte REPORT A NOUVEAU. Communiqué

EN BREF Attijariwafa bank poursuit son programme de titrisation de créances Le groupe Attijariwafa bank poursuit son programme de titrisation de créances avec le lancement d'un nouveau compartiment de son fonds de titrisation. Cette opération porte sur 1 milliard de DH et permet- tra à la banque de diversifier ses sources de financement. L’AMMC vient de viser le document d'information du compartiment «MIFTAH Fonctionnaires III» du Fonds de Placements Collectifs en Titrisation «FT MIFTAH». L’opération porte sur la titrisation de créances hypothécaires détenues par Attijariwafa bank. Le plafond du montant total de l’émission est fixé à 1 Md de dirhams. La souscription aux obligations du comparti- ment est réservée aux investisseurs qualifiés de droit marocain du 7 au 9 juin inclus. ◆

Siège 29, Bd Mohammed V (V.N) Fès - Maroc Tél. 05 35 62 13 90 / 05 35 62 63 22 / 05 35 62 64 12 - Fax : 05 35 65 19 22 R.C. FES 15357 - I.F. : 4500273 - C.N.S.S. 1015115 - Patente : 13600958 - ICE : 001545565000018 - Agence Tanger : Complexe - Chahba C 4 ème Etage N° 211 Rue Ibn Tachfine - Tanger - Maroc - Tél. 05 39 32 37 86 - Fax : 05 39 32 10 13 Site web : www.sonac.ma / E-mail: contact@sonac.ma

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