FNH N° 1091

Découvrez le numéro 1091 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 12 janvier 2022 - 8 DH - N° 1091

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Comptes d’épargne Du mieux pour les rendements en 2023

Marché des capitaux Attention à l’effet d’éviction !

P. 14

P. 10

Les bonnes feuilles de Fatim-Zahra Ammor P. 16/17 TOURISME

Détention préventive Un recours trop facilement usité ?

Bons du Trésor BAM peut-elle calmer la volatilité du marché obligataire ?

P. 9

Immobilier Une année 2023 difficile en perspective

Entretien avec Nabil Haddaji, avocat au Barreau de Casablanca.

P. 32 à 35

P. 18

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

www.facebook.com/FNhebdo

S OMMAIRE

2

JEUDI 12 JANVIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

> Actualité

Voyons voir : Abdellatif Ouahbi, un ministre

4

ne devrait pas dire ça

Ça se passe au Maroc

5

Ça se passe en Afrique

6

Ça se passe dans le monde

7

Editorial

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Début d’année noire pour les

8

N ous étions sur une dynamique positive à la fin de l’année 2022. Et ce, malgré la conjoncture économique toujours délicate, avec notamment une inflation qui nous colle aux basques, rognant substantiellement le pouvoir d’achat des citoyens. Mais au travers de cette morosité économique ambiante, se disséminait un léger parfum d’opti- misme, né de deux principaux éléments : l’arrivée de la pluie, qui ravit les agriculteurs et permet tout au moins d’espérer une campagne agricole moyenne, et la formidable épopée des Lions de l’Atlas lors du Mondial 2022, qui a réuni tout un peuple autour de la bannière Maroc. Nous espérions tous surfer sur cette dynamique positive encore quelques semaines, s’en imprégner pour démarrer 2023 sous de bons auspices et en faire source de motivation afin de pouvoir faire face au mieux aux différents défis structurels auxquels le Maroc qui se modernise est confronté. Nous croyions que quelle que soit la situation, quels que soient les remparts qui se dressent devant nous, quelles que soient les difficultés, nous serions désormais capables, à force de déter- mination et de volonté, de les surmonter. Car nous croyions surtout que le formidable état d’esprit dont ont fait preuve les Lions de l’Atlas lors du Mondial était annon- ciateur d’un changement radical d’attitude. Pas seulement dans la manière de pratiquer le foot ou le sport. Mais également dans notre rapport à la chose économique, sociale, politique… Car cet état d’esprit est indiscutablement l’électrochoc dont le Maroc a besoin dans le cadre du processus de modernisation de son économie. Oui, nous y croyions. Mais nos hommes politiques ont franche- ment du génie. Ils ont vite fait de saper notre enthousiasme. De nous faire revenir brutalement à la réalité. D’enrayer cette dynamique positive, alors même que nous ressentons encore l’arrière-goût savoureux du parcours du Onze national au Qatar. En effet, la vive polémique relative au concours d’accès à la pro- fession d’avocat (voir page 4) et au centre de laquelle on retrouve le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, nous rappelle, dans la forme et dans le fond, que le Maroc n’est malheureusement pas prêt de sortir de ses travers. Et que le clivage entre les politiques et les citoyens reste assez profond, entretenu cependant par ceux qui sont aux affaires. Car de par leur comportement et leurs propos, ils cultivent cette méfiance et cette distance vis-à-vis de la collectivité. Et, conséquemment, il y a rupture de confiance. Gouvernants et gouvernés peuvent-ils alors cheminer ensemble quand les seconds ne font pas confiance aux premiers ? That is the question. u NOS POLITIQUES ONT FRANCHEMENT DU GÉNIE Par Fatima Ouriaghli

actions

8

Bons du Trésor : Bank Al-Maghrib peut-elle calmer la

9

volatilité du marché obligataire ?

Marché des capitaux : Attention à l’effet d’éviction !

10

Banques : Les nouveautés qui attendent le secteur

11

> Economie

en 2023

Tourisme : Les bonnes feuilles de Fatim-Zahra Ammor

16

OPCVM : Les fonds qui surperforment leurs

12

Immobilier : Une année 2023 difficile en perspective

18

benchmarks malgré la succession des crises

Transformation digitale : Une nécessité, non un choix

20

Comptes d’épargne : Du mieux pour les rendements

14

Coupe du monde 2022 : La valeur marchande des

22

en 2023, mais…

joueurs marocains monte en flèche

> L'univers des TPME

Engagement en faveur des TPME : Tamwilcom met le

25

paquet

> Focus Agricole

Circuits de distribution : Une nouvelle génération de sites à l’horizon 2030 26

16

> Culture Musique : Andalouse dans les peaux 27

> Santé 26

28

Services des urgences : Le SOS d’une structure

28

asphyxiée

Entretien avec Dr Richard Abittan : Chirurgie baria-

30

trique, «Son succès réside dans la perte de poids

durable»

> Société

32

Détention préventive : Un recours trop facilement

usité ?

34

34

Code pénal : Les enjeux de la réforme

> High-tech Cryptomonnaies & NFT : Dans le creux de la vague ! 36

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

4

JEUDI 12 JANVIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Abdellatif Ouahbi Un ministre ne devrait pas dire ça Par D. William

L e ministre de la Justice fait les choux gras de la presse. Laminé par l’opposition, flingué sur les réseaux sociaux et vertement criti- qué par les robes noires, Abdellatif Ouahbi est politiquement au plus mal. En effet, à peine les avocats ont-ils décidé de regagner les tribunaux après plusieurs semaines de grève pour protester contre le nouveau régime fiscal qui leur est appli- qué, voilà qu’il est au cœur d’une nouvelle polémique. Ce qui cristallise les débats : le concours d’accès à la profession d’avo- cat, organisé le 4 décembre dernier, qui aurait été entaché de nombreux «dysfonc- tionnements» et «irrégularités». Dès que la liste des candidats admis (2.081 sur 70.000 dossiers déposés validés) à passer les épreuves orales a été publiée le 30 décembre, des voix se sont élevées pour crier au «népotisme», «conflit d’intérêts», «clientélisme» et à l’absence «d’égalité des chances». Et pour cause, sur cette fameuse liste des admis, on retrouve des noms de famille similaires à ceux d’élus, anciens ministres, membres de cabinets

ministériels ou d’avocats connus. Et sur- tout, celui du fils du ministre de la Justice. Ce qui pousse logiquement les esprits rebelles à affirmer qu’il y a une tentative de filialiser la profession d’avocat, voire d’en faire un métier «héréditaire». Mais convenons-en : ce n’est pas tant le fait que les «fils de» ou les «filles de» se présentent et réussissent aux concours qui pose problème. Non, ce sont des citoyens comme les autres…, qui ont (seulement) plus de moyens (sic !). Comme nous le confirme d’ailleurs Ouahbi himself : : «Mon fils a deux licences qu’il a eues à Montréal. Son père est riche et lui a payé des études à l’étranger» . Ahurissant ! Ce qui dérange, c’est cette forme d’arro- gance, de suffisance, voire de mépris envers les citoyens. Un ministre ne devrait pas dire ça. Ce qui dérange, ce sont les carences dans l’organisation et le manque de transpa- rence qui ont toujours entouré le concours d’accès à la profession d’avocat. Et vu la faiblesse des admis par rapport au nombre important de candidats, forcément il y a

beaucoup de mécontents, forcément cela engendre des polémiques. Et encore davantage si parmi les heureux candidats il y a des «fils de» ou filles de» … Pas étonnant, actuellement, que les appels à la démission se multiplient. Ouahbi céde- ra-t-il pour autant son fauteuil douillet face à la fronde populaire ? Pas sûr. Surtout qu’il semble avoir pris le goût d’être sous pression. Car, dès sa prise de fonction, il s’est attiré la foudre des avocats pour les avoir accusés d’être des adeptes de la fraude fiscale. Il s’est aussi mis à dos la profession qui lui reproche ses déci- sions unilatérales, son approche discré- tionnaire dans l’élaboration des projets de loi concernant la Justice, ou encore la réforme relative à la loi sur le métier d’avocat. Bref, le moins que l’on puisse dire, c’est que Ouahbi reste pour le moment l’un des ministres les plus en vue de cette légis- lature. Mais pas forcément en bien, en ce sens qu’il élargit considérablement le fossé qui se creuse entre les politiques et la collectivité. ◆

Pour les esprits rebelles, il y a une tentative de filialiser la profession d’avocat, voire d’en faire un métier «hérédi- taire».

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

JEUDI 12 JANVIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO Ç A SE PASSE AU MAROC C ontrairement au marché de l’automobile neuve qui a accusé une baisse de 8%, celui de l’occasion a enregistré en 2022 une hausse de 2%. En effet, 677.222 mutations ont été concrétisées contre 662.031 en 2021. Dans le détail, le nombre de véhicules particuliers a atteint 471.571 unités, celui de l’utilitaire 153.248 et les motos 52.403. Véhicules d’occasion : Le marché en hausse de 2% Par ailleurs, les importations de véhicules d’occasion ont atteint 11.486 unités, soit +45%. Une performance qui s’explique essentiellement par les importations de VO par les MRE âgés de 60 ans et plus (7.570 unités, soit près de 66% du volume total de VO importés) et qui bénéficient d’un abattement sur les droits de douane. ■

5

www.fnh.ma

La confiance des ménages au plus bas depuis 2008

Délais de paiement

La Commission des secteurs productifs adopte le projet de loi N°69.21 L a Commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants a adopté, lundi 9 janvier 2023 à l'unanimité, le projet de loi N°69.21 modifiant la loi N°15.95 formant code de commerce et édictant des dispositions particulières relatives aux délais de paiement, en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. Selon le président de la Commission, Jamal Diwany, ce projet de loi permettra aux petites entreprises de se procurer les liqui- dités leur assurant une garantie face aux risques du marché. Ce projet de loi, explique-t-il, vise à remédier aux lacunes et obstacles qui entravent le respect des délais de paiement, puisqu’il prévoit des dispositions fixant le délai de paiement des créances sur les opérations à 60 jours dans le cas où les parties concernées n'ont pas convenu un délai. Il ne doit pas dépasser 120 jours lorsque les parties concernées fixent un délai contrac- tuel et ce, à compter de la date d'émission de la facture. Ledit projet de loi, élaboré selon une approche participative avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le ministère de l’Economie et des Finances et le minis- tère délégué chargé du Budget, vise à réduire les retards de paiement afin d'améliorer le climat des affaires et permettre aux industries et start-up d'obtenir des flux de trésorerie suffisants pour couvrir leurs besoins. ■

L ’ indice de confiance des ménages (ICM) s'est établi à 46,6 points (pts) au 4ème trimestre 2022, au lieu de 61,2 points au T4-2021, selon le haut- commissariat au Plan. Qui précise que les résultats de l'enquête permanente de conjoncture auprès des ménages montrent qu'au quatrième trimestre de 2022, le moral des ménages continue sa tendance bais- sière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l'enquête en 2008. Ainsi, 83,1% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 11,8% un maintien au même niveau et 5,1% une amélioration. Le solde d'opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 78 pts, contre moins 74,6 pts au trimestre précédent et moins 55,2 pts une année auparavant. Au cours des 12 prochains mois, 52,4% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie, 38,2% à un maintien au même niveau et 9,4% à une amélioration, le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’étant établi ainsi à -43 pts contre -41,6 pts

au trimestre précédent et -1,4 pt au même trimestre de l’année passée. En ce qui concerne l’évolution du chômage, 85% contre 5,4% des ménages s’attendent à une hausse au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opinion est resté ainsi négatif à -79,6 pts contre -83,5 pts enregis- trés un trimestre auparavant et -77,6 pts au même trimestre de l’année passée. Par ailleurs, le HCP souligne qu’au T4-2022, 79,9% contre 9,6% des ménages consi- dèrent que le moment n’est pas oppor- tun pour effectuer des achats de biens durables. Il indique aussi que 52% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 45% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 3% affirment épargner une partie de leur revenu. Quant à l’évolution de leur situation finan- cière au cours des 12 derniers mois, 57,8% contre 4,8% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée. Pour l’année prochaine, 17,5% contre 25,2% des ménages s’attendent à une amélioration de leur situation financière. ■

149.039.402 C’est le nombre d’opérations de paiement durant l’année 2022, pour 64.549.565.161 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines et étrangères, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +33,2% en nombre et +40,4% en montant par rapport à l’année 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

6

JEUDI 12 JANVIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Crise de l’électricité La Zambie envisage de renforcer le rôle des producteurs indépendants

Burkina Faso Le gouvernement de la transition sollicite les marchés financiers

Sénégal Légère progression de l’activité économique

L e gouvernement de la Transition a levé sur le marché financier la bagatelle de 173 milliards FCFA (près de 300 mil- lions de dollars), a rapporté le ministre de l’Économie, Aboubacar Nacanabo. A mi-décembre, à travers un appel public à l'épargne dénommé TPBF 6% 2022-2027, le pays sollicitait les investisseurs pour la levée de fonds sur le marché financier sous régional pour un montant de 150 milliards de FCFA. « A la clôture de ladite opération, les sous- criptions enregistrées s'élèvent à 173 mil- liards de FCFA, soit un taux de couverture de 115,33% », a expliqué le ministre Nacanabo. ■ Le nouveau ministre chinois des AE en tournée africaine L e nouveau ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, effectue une tournée africaine du 9 au 16 janvier, a annoncé le porte-parole du ministère. Dans le cadre de cette tournée, Qin se rendra en Éthiopie, au Gabon, en Angola, au Bénin et en Égypte, a dit Wang Wenbin, lors d’un point de presse. Il s’agit du pre- mier déplacement à l’étranger du nouveau chef de la diplomatie chinoise depuis sa désignation à ce poste en remplacement de Wang Yi, qui a pris les commandes du bureau de la Commission centrale des affaires étrangères du Parti communiste, le poste diplomatique le plus élevé en Chine. ■

L e gouvernement zambien envisage de renforcer le rôle des producteurs d’électricité indépendants afin de faire face à la crise énergétique qui s’est aggravée durant les dernières semaines, a indiqué le président Hakainde Hichilema. « Les producteurs d'électricité indépendants devraient se joindre au gouvernement pour remédier à cette situation, alors que toute loi qui entrave ce processus devrait être traitée de toute urgence» , a déclaré Hichilema lors d’une réunion d'urgence avec les différentes parties prenantes du secteur de l'énergie. Les coupures de courant imposées par la Compagnie d’électricité zambienne «ZESCO» se sont accentuées dernièrement, atteignant désormais 12 heures par jour. En cause, la baisse du niveau de production dans les centrales hydrauliques du pays. ■

L’ activité économique interne hors agriculture et sylvicul- ture, mesurée par celle de l’Indice général de l’activité (IGA), est ressortie à 0,8% au troisième trimestre 2022, en variation trimes- trielle, indique une note de conjonc- ture trimestrielle de la Direction générale de la planification des poli- tiques économiques (DGPPE). Sur une base annuelle, une hausse de 1,6% de l’activité économique est notée au troisième trimestre de l’année 2022, à la faveur principale- ment des secteurs tertiaire (+8,2%) et primaire (+6,1%). ■

Angola : La Banque centrale prévoit

une stabilité des prix en 2023

L’ Angola prévoit une plus grande stabilité des prix en 2023 par rapport à l’année passée, marquée par les

répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, a indiqué le gouverneur de la Banque nationale d'Angola (BNA), José de Lima Massano. En revanche, il a mis en garde que des risques, tant externes qu'internes, pourraient toujours influencer cette tendance à la baisse des taux d’inflation, car l'économie angolaise reste fortement dépendante des importations et des revenus des exportations de pétrole. « Les revenus du pétrole, principale source de fonds en devises étrangères, dépendent de la quantité exportée et du prix du marché, lui-même lié à la performance des principales économies mondiales », a-t-il expliqué. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

7

JEUDI 12 JANVIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Zone Euro : L'inflation poursuit son

Les salaires vont

L e déficit commercial de la France a conti- nué sa décélération en novembre dernier pour le deuxième mois consécutif en novembre, s'établissant à 13 milliards d'euros, ont annoncé les douanes. Après avoir atteint 14,1 milliards d'euros en octobre, le déficit s'est résorbé de 1,1 milliard grâce à un recul des importations (-1,5 milliard) plus important que celui des exportations (-0,4 milliard). Comme au mois précédent, ce regain est essentiellement porté par l’amélioration de la balance énergétique. En cumul sur douze mois, il « poursuit toutefois sa dégradation et atteint 159,5 milliards d'euros », précise la même source, ajoutant qu’au total, le pays a importé des biens pour 64,3 milliards d'eu- ros en novembre contre des exportations de l’ordre de 51,3 milliards. ■ France Le déficit commercial continue à décélérer en novembre

reflux en décembre grâce à l'énergie L e taux d'inflation annuel de la zone Euro a reculé en décembre pour le deu-

L a hausse des salaires en zone Euro devrait être «très forte» dans l'année à venir, en dépassant les références his- toriques et rattrapant en partie l'inflation débridée depuis 2021, selon un article de la Banque centrale européenne (BCE). « La croissance des salaires au cours des prochains trimestres devrait être très forte par rap- port aux tendances historiques », affirment les auteurs d'un article publié dans le bulletin mensuel de l'institut monétaire. ■ fortement croître à court terme face à l'inflation, selon la BCE

xième mois consécutif, à 9,2% après 10,1% en novembre, grâce à la poursuite de l'accal- mie sur les tarifs de l'énergie, a annoncé Eurostat. La hausse

des prix à la consommation retombe sous la barre symbolique des 10% pour la première fois depuis octobre, quand elle avait atteint un record à 10,6%, après un an et demi de hausse inin- terrompue. Le reflux est plus fort que ce qu'avaient anticipé les analystes de Bloomberg et Factset qui tablaient respectivement sur une inflation à 9,5% et 9,7% en décembre. Le ralentissement de la hausse des prix concerne uniquement le secteur de l'énergie (électricité, gaz, pétrole...). Cette composante reste celle qui connaît le taux annuel de hausse des prix le plus élevé en décembre, mais il diminue fortement à 25,7%, après 34,9% en novembre. ■

B OURSE & F INANCES

8

JEUDI 12 JANVIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis janvier 2022

Début d’année noire pour les actions ◆ 9,35% : c’est la perte enregistrée par la Bourse de Casablanca durant cette première semaine de l’année. ◆ Les rendements obligataires ont enregistré une hausse de 82 pbs en moyenne durant les premiers jours de 2023.

sur le marché primaire, accordant aux investisseurs un pouvoir de négocia- tion important et provoquant une nou- velle correction haussière des taux court terme de +23 pbs en moyenne. L’autre élément qui a exacerbé la volati- lité sur le marché est l’ajustement de la courbe des taux par les autorités durant la journée du 6 janvier, afin de réguler les niveaux de taux traités sur le mar- ché. Une intervention qui a engendré une hausse supplémentaire de 74 pbs en moyenne des taux en une journée. Grosso modo, les rendements obliga- taires ont enregistré une hausse de 82 pbs en moyenne durant les premiers jours de l’année 2023. Un fait rarissime qui a alimenté davan- tage la volatilité des marchés et l’aver- sion au risque des investisseurs, provo- quant des rachats massifs sur le marché actions en quelques jours, et donc un retrait hebdomadaire de 9,35% pour le Masi. Le secteur de l'électricité (-19,49%)

a accusé le plus fort repli, suivi de celui des services de transport (-16,20%) et des sociétés de portefeuille-holdings (-15,33%). A la hausse, le secteur des loisirs et hôtels a réalisé la meilleure performance (+4,3%), devançant celui des sociétés de placement immobilier (+0,36%). Le volume échangé durant la semaine a atteint 405 MDH, dont 50% échangés durant les journées de jeudi et vendredi en réponse aux corrections de taux. 76% de ce volume se sont concentrés sur les 10 valeurs les plus actives du marché, qui ont facilité la baisse du Masi. Techniquement, à très court terme, c’est le dépassement en clôture des 10.350 points qui signalerait un rebond technique intermédiaire avec les 11.000 points comme résistance. A moyen terme, seul le dépassement des 11.270 points signifierait la mise à l’arrêt de la dynamique baissière de moyen terme. ◆

Par Y. Seddik

C’ est un début d’année éprouvant que vivent les opérateurs du marché financier en ce moment. En une semaine, la Bourse de Casablanca a lâché 9,35% en ligne droite pour revenir sur les bas du printemps 2020. En cause, le sur- saut des rendements obligataires sur les marchés primaire et secondaire qualifié d’«historique». En effet, les pressions haussières du marché des taux se sont accentuées en ce début d’année en réponse à plusieurs facteurs, dont un besoin de financement de l’État conséquent pour le mois de jan- vier (22,5 milliards de DH) lui permettant d’honorer ses engagements en termes d’emprunts. Le Trésor a notamment levé durant la première séance d’adjudica- tion en BDT du mois un montant supé- rieur au besoin de financement annoncé

Le volume échangé durant la semaine a

atteint 405 MDH, dont

50% échangés durant les jour- nées de jeudi et vendredi.

9

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 12 JANVIER 2023

www.fnh.ma

Bons du Trésor

◆ Bank Al-Maghrib a démarré cette semaine son programme de rachat d’actifs auprès des banques. Il portera en totalité sur 25 Mds de dirhams. Mais malgré cette annonce inédite, les opérateurs sont sceptiques sur son issue. Bank Al-Maghrib peut-elle calmer la volatilité du marché obligataire ? E n décembre, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, a révé- lé que la Banque Par A. Hlimi

couplée à un manque cruel de liquidité sur le marché où, pendant plusieurs séances de l’année, le Trésor n’a pas pu se financer, refusant les exigences des investisseurs jugées élevées. Ces derniers intégraient dans leurs prix une inflation galopante et un resserrement de la politique monétaire de BAM. Il n’y a donc pas eu de conciliation entre l’offre et la demande. Mais, on le sait, le Trésor a besoin de ressources. En face, la force de frappe des banques commerciales pour continuer à financer le Trésor est de plus en plus limitée. Leur déficit de liquidité devrait atteindre les 90 Mds de dirhams en 2023 et leurs bilans ne peuvent plus détenir plus de BDT après des années fastes où elles se sont mon- trées boulimiques en ache-

tant des obligations à tour de bras quand les taux étaient sur un trend baissier. Cela leur permettait, d’une part, de faire des plus-values sur le portefeuille trading et, d’autre part, de maintenir la rentabilité de leurs autres portefeuilles, notamment de placements et d’investissements. La Banque centrale a donc dégainé ce mode d’interven- tion pour remettre du cash dans la machine. Comment BAM va-t-elle intervenir ? «Les interventions se feront au prix du marché sur les bons à court terme unique- ment pour un montant de 25 Mds de dirhams», indique CDG Capital Insight dans ses perspectives économiques et taux pour 2023. De l’avis des opérateurs de

pas en faire plus au risque d’orienter le marché, contre- dire sa propre politique res- trictive et sortir de son cadre de politique monétaire. Car, cet outil, bien que inédit, fait bien partie des outils de politique monétaire considé- rés comme des «opérations structurelles» à l’image des rachats de titres ou la réserve obligatoire, instruments plus communs. Vers une poursuite de la hausse des taux ? Le scénario central de CDG Capital Insight s’appuie sur une poursuite de la hausse des taux en 2023. Pour les ana- lystes de la banque d’affaires, le cadre monétaire devrait res- ter restrictif, et même si le Trésor pourrait maîtriser son besoin, la demande des inves- tisseurs demeurera faible. Tout cela, en plus d’une exécution incertaine du programme de financement à l’international, pousse CDG Capital à consi- dérer «une hausse mécanique de la courbe des taux, avec un nouveau dérapage des par- ties moyenne et longue de la courbe». Un scénario alternatif dépen- drait de la demande des investisseurs si la visibilité s’améliore. Mais, là aussi, l’on s’attend à «une stabilité de la partie courte et une légère hausse des parties moyenne et longue de la courbe». ◆

centrale envisage de mener des opérations d’Open Market pour «fluidifier» le marché obli- gataire et le «réguler». Ces opérations consisteraient en des achats de bons du Trésor sur le marché secondaire, une opération inédite de la part de BAM, mais qui est tout à fait possible en vue de ses statuts. Pourquoi BAM veut-elle acheter des obligations d’Etat sur le marché secon- daire ? En 2022, le marché des obli- gations d’Etat a connu une hausse significative des taux,

De l’avis des opérateurs de salles de mar- chés, l’impact serait positif mais mar- ginal sur la flambée des taux.

salles de marchés, l’impact serait limité sur la flambée des taux. D’abord, parce que les interventions ne concernent que les matu- rités courtes, et ensuite parce que le montant des interventions est limité à 25 Mds de dirhams. Un

Le scénario central de CDG Capital Insight s’appuie sur une poursuite de la hausse des taux en 2023.

chiffre bas vu les dépenses du Trésor, où rien qu’en tombées (les remboursements de bons du Trésor), le montant estimé pour 2023 serait autour de 140 Mds de dirhams. L’impact attendu est donc limité. Mais la Banque centrale ne peut

10

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 12 JANVIER 2023

www.fnh.ma

Marché des capitaux

◆ Malgré une baisse de plus de 9% en une semaine et de 30% en moins de 12 mois, le marché actions n’offre toujours pas de rendements supérieurs aux rendements anticipés sur les bons du Trésor. Les investisseurs craignent un effet d’éviction qui maintiendrait les actions à un niveau bas pendant un bon moment. Attention à l’effet d’éviction !

tendance la semaine prochaine. Mais d’une ampleur qui reste à définir. «Si l’on prend en benchmark le secondaire, le 10 ans devrait dépasser 4% sur le primaire la semaine prochaine» , indique un gérant. Dans la tête d'un investisseur institutionnel, ce rendement est bien plus intéressant que les ren- dements actuels de la Bourse, même après une baisse de 10% des indices cette semaine. Car aux niveaux actuels, avec un MASI à 9.700 points, le marché affiche un rendement dividende de 4% sur la base des pro- jections de bénéfices de CFG Bank pour l’année 2022 publiées auparavant et que l'on retrouve dans la récap hebdomadaire du courtier. Autant dire qu’une prise de risque sur les actions n’est pas correctement rémuné- rée, même après cette baisse. A regarder les grandes capi- talisations de manière indi- viduelle, des actions comme Maroc Telecom, Cosumar ou LafargeHolcim affichent des rendements sur la base des projections de bénéfices 2022 de respectivement 3,3%, 4,3% et 5,6%. Là aussi, le risque n’est pas rémunéré malgré les fortes baisses de ces titres. Selon un sondage réalisé par Attijari Global Research auprès des investisseurs profession- nels en octobre 2022, l’exigence de rentabilité annuelle des investisseurs dans les condi- tions du marché à l’époque était de 11% pour un horizon de pla- cement supérieur à 5 ans. Une prime de risque qui s’est sans doute appréciée depuis.

Cette situation fait dire aux opé- rateurs que nous risquons de vivre une année sous le signe de l’effet d’éviction, où les inves- tisseurs préféreront financer l’Etat à de meilleurs taux plutôt que le privé, qu’il soit coté ou pas d’ailleurs. «Private Equity, foncier, OPCI, immobilier non côté ou titrisation et finance- ments innovants…, tout perdrait de son attractivité si les rende- ments obligataires se stabilisent à des niveaux élevés», résume un gérant obligataire. Reprise en «W» ou «WW» Dans cette configuration, les actions pourraient garder un niveau durablement bas et ne retrouver un trend haussier qu’après un renversement de tendance sur les taux ou une nette amélioration de la situa- tion économique. C’est donc une reprise en «W», voire en «WW», sur plusieurs mois, qui semble faire consensus plutôt qu’un rebond vif après le point bas comme en 2020. Le FMI avait alerté sur ce risque d’effet d’éviction dès 2021, justement en observant le niveau de taux extrêmement bas qu’avait atteint le marché obligataire, alors qu’en face l’Etat augmentait sensiblement ses dépenses pour amorcer la relance post-Covid. Outre le niveau des rendements obligataires, la stabilisation de la Bourse dépendra aussi de la campagne agricole, des futures décisions de la Banque centrale et de la capacité des entreprises à enjamber l’impact de la hausse des coûts et des charges financières. ◆

La Bourse a perdu plus de 9% depuis le début de l'année.

ont ainsi alimenté un rebond durable de la Bourse pendant plus de 20 mois. Cette année, les conditions financières sont restrictives et le resteront tant que Bank Al-Maghrib cherche à mater l’in- flation. Le marché obligataire, que le Trésor a longtemps cher- ché à maintenir à des niveaux qui lui conviennent et qui ne reflètent pas les vraies anticipa- tions du marché, connait désor- mais un ajustement qualifié de violent et même d’historique par certains traders. En l’espace d’une semaine, les taux à 10 ans ont gagné 100 points de base sur le marché secondaire et près de 200 points de base sur le 30 ans, et cela pourrait se poursuivre en fonction des anticipations sur la politique monétaire. Effet d’éviction Le marché primaire, où le Trésor émet directement des titres de première main pour se finan- cer, devrait connaitre la même

“C ette crise est plus difficile que la crise Co v i d » , nous dit l’un des nombreux gérants ou traders taux qui ont bien voulu nous éclairer sur la situation durant cette semaine mouvementée. Il faut dire qu’un consensus marché se met en place en faveur d’une crise durable, alors que celle du Covid, bien que spectacu- laire, s’est caractérisée par un plongeon vif de la Bourse suivi d’un rebond en «V». Un scénario écarté aujourd’hui. «En 2020, Bank Al-Maghrib a assoupli les conditions d’accès aux finance- ments dès le mois de mars. Elle a triplé la possibilité de recours des banques tout en élargissant le collatéral. Le taux directeur avait été ramené à ses plus bas historiques quelques semaines après le début de la crise» , nous rappelle-t-on. Les flux financiers Par A. Hlimi

En l’espace d’une semaine, les taux à 10 ans ont gagné 100 points de base sur le marché secondaire.

11

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 12 JANVIER 2023

www.fnh.ma

Banques

◆ L’entrée en vigueur du nouveau ratio maximum du risque de taux d’intérêt a été actée le 1er janvier 2023. ◆ La mise à jour du système des règlements bruts du Maroc connaîtra une mise à niveau en 2023. Les nouveautés qui attendent le secteur en 2023 L’ année écoulée n’a pas été de tout repos pour Bank Al-Maghrib, qui a finalisé et de taux d’intérêt est entrée en vigueur le 1 er janvier 2023. Des dispositions transitoires ont été fixées pour une mise en œuvre graduelle en 2021 et 2022. Directive fixant les modalités d'information des deman- deurs de crédit Par Y. Seddik

de taux d’intérêt dans les por- tefeuilles bancaires relève du deuxième pilier du dispositif de Bâle sur les fonds propres. Au Maroc, une nouvelle circulaire a été adoptée à l’effet de définir la mesure du risque de taux d’intérêt inhérent au portefeuille bancaire auquel les marges et les fonds propres des banques sont exposés, en raison de mou- vements défavorables des taux d’intérêt. Cette circulaire définit divers scénarios de chocs de taux d’intérêt à retenir par les banques pour évaluer leur rési- lience à ces chocs. En vertu de la nouvelle circulaire, les banques doivent veiller à ce que les impacts des différents chocs de taux d’intérêt n’ex- cèdent pas un seuil maximum de 15% de leurs fonds propres de catégorie1. Tenant compte des résultats de l’étude d’impact menée avec les banques, le nou- veau ratio maximum du risque

de préparation avant l’entrée en vigueur du texte courant 2023.

Mise à jour du système SRBM

Sur le volet interbancaire, Bank Al-Maghrib a lancé en 2021 un projet intitulé «Upgrade du sys- tème SRBM» ayant trois prin- cipaux objectifs : la conformité du système SRBM au nouveau standard d’échange SWIFT MX ISO 20022; la revue de l’archi- tecture applicative et technique de la solution et l’intégration de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux besoins métier, notamment la gestion avan- cée de la liquidité, la prise en charge de la PKI (Public Key Infrastructure) Barid eSign et le renforcement des contrôles. Notons que Barid eSign est la seule autorité de certification agréée par l'État marocain. Elle fournit les services d’authenti- fication dont la signature élec- tronique. Le cahier des charges métier de la nouvelle solution a été finalisé; les travaux avancent conformément au planning ini- tial et la mise en œuvre du projet est prévue pour 2023. Pour rappel, le SRBM est un système structurant pour la place financière constituant une infrastructure de paiement qui permet des transferts effi- caces et sécurisés entre les institutions financières partici- pantes et contribue à renfor- cer l’efficacité de la politique monétaire. ◆

adopté une série de textes régle- mentaires relatifs notamment au Cloud Computing, à la clôture des comptes, au Crowdfunding, ou encore l’aspect genre. Pour ce début d’année 2023, alors que la qualité du crédit devrait se dégrader avec la hausse des taux d’intérêt et le ralentisse- ment de la croissance écono- mique, les banques de la place devront se plier à deux nou- velles règles, tandis que sur le volet interbancaire, le système SRBM connaîtra un upgrade. Nouveau ratio maximum du risque de taux d’intérêt Très attendu par les banques, le ratio maximum du risque

Une nouvelle circulaire a été adoptée à l’effet de défi- nir la mesure du risque de taux d’intérêt inhérent au portefeuille bancaire.

BAM a préparé en 2021 un projet de directive fixant les modalités d’information des demandeurs de crédit au cours du processus d’instruction de leur demande. Ce texte intro- duit des obligations incombant aux établissements de crédit en matière d’informations à four- nir aux entreprises au moment de la demande de crédit, à savoir les types de crédit sus- ceptibles de leur être adaptés et les mécanismes auxquels elles sont éligibles (produits de garantie, programmes d’appui public). Selon la suite donnée à leurs demandes de crédit, une copie du projet de contrat en cas d’accord pour l’octroi du crédit et les motifs de rejet en cas de refus. Par ailleurs, les banques doivent tenir un registre sur les demandes de crédit ayant fait l’objet d’un refus et mettre en place une orga- nisation et des procédures adéquates pour fixer et suivre en interne les délais d’instruction des demandes de crédit adaptés à chaque typologie de financement. Les banques disposent d’un délai

Plusieurs nouveau- tés attendent le secteur bancaire en 2023, année qui s'annonce toujours aussi compliquée.

12

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 12 JANVIER 2023

www.fnh.ma

OPCVM

◆ L'industrie des OPCVM a perdu 100 Mds de dirhams de valorisation en 2022, dont les trois tiers à cause des flux sortants. ◆ Seuls les OPCVM monétaires et contractuels ont pu tirer leur épingle du jeu. Mais à dézoomer un peu, certains fonds affichent des performances intéressantes depuis la crise sanitaire. Les fonds qui surperforment leurs benchmarks malgré la succession des crises

ailleurs, le fonds peut consa- crer au maximum10% de son actif net à des opérations en devises à l'étranger, dans les limites, règles et condi- tions de la réglementa- tion en vigueur. FCP Attijari Gold (+25,94%) • Classification : Contractuel • Indice de référence : L’indice de référence est le cours London Gold Fixing exprimé en USD pour une once d’or, tel que publié par The London Gold Market Fixing Limited à 15H00 heure de Londres sur Bloomberg sur la page GOLDLNPM : IND. • Objectif de gestion : L’objectif de gestion du FCP est de reproduire l’évolution de l’or en dirham, en minimisant au maximum l’écart de suivi entre les performances du FCP et celles de l’or. • Stratégie d'investissement : Le FCP Attijari Gold détient un portefeuille de valeurs mobilières «bons de Trésor, obligations, certificats de dépôt, bons de sociétés de financement, billets de tréso- rerie, opérations de pension, liquidités et OPCVM», dans la limite de la réglementation en vigueur, et ce pour un montant représentant au minimum 90% de son actif. La mise en place de l'indexa- tion sur l'or est atteinte à tra-

Depuis 3 ans, mal- gré de nombreuses crises, quelques OPCVM sortent du lot avec des perfor- mances notables.

Voici donc le classement des 5 meilleurs fonds, toutes caté- gories confondues, basé sur leurs performances annuali- sées au cours des 3 dernières années, selon le tableau de performance de l’ASFIM arrêté à fin 2022. Attention cepen- dant à bien prendre en compte le fait que les performances historiques de tout placement financier ne préjugent pas ses performances futures, sans exception. RMA Expansion : (+29,34%) • Classification : Actions • Indice de référence : 100% MASI • Stratégie d’investissement : Le fonds RMA Cap Expansion est en permanence investi à

hauteur de 60% au moins de ses actifs, hors titres d’OPCVM «actions» et liquidités, en actions, certificats d’investis- sement et droits d’attribution ou de souscription, cotés à la Bourse de Casablanca ou sur tout marché réglementé en fonctionnement régulier et ouvert au public • Objectif de gestion : L'objectif du FCP est d’offrir à ses por- teurs de parts un placement permettant de maximiser la plus-value du capital à long terme, par le biais d’une ges- tion dynamique et sélective de valeurs mobilières. Dans cette optique, le FCP investit son actif dans les valeurs Small Caps tout en respectant la réglementation en vigueur. Par

E n 2022, l’indus- trie des OPCVM a été impactée par la baisse du marché boursier et par les tensions haussières entrete- nues sur le marché obliga- taire. Elle a également subi une décollecte au niveau de plusieurs catégories de fonds, avec des indices de perfor- mance en net recul par rapport à l’année d’avant. Toutefois, depuis 3 ans, malgré la suc- cession des crises, certains fonds se sont écartés positi- vement de leurs benchmarks pour aller chercher un surplus de performance par rapport au marché (alpha). Par Y. Seddik

Sur les 10 dernières années,

le marché marocain des OPCVM a servi un rendement de 6,7% par an avec un risque limité.

13

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 12 JANVIER 2023

www.fnh.ma

vers une réplication synthétique : le FCP Attijari Gold met en place un SWAP au terme duquel il échange un taux fixe contre la performance de l’indice suivi (conformément au Term Sheet qui sera annexé à la note d’information dudit FCP, qui stipule que la valeur du SWAP ne dépasse pas 10% de l’actif). Attijariwafa bank garantit à chacun des porteurs de parts du FCP Attijari Gold, qu’entre la date de souscrip- tion audit FCP et la date de rachat (durée de la garantie pour chaque souscripteur), la performance du FCP Attijari Gold sera égale au mini- mum à la performance de l’or - (moins) 1% l’an (voir formule de garantie). Si la performance de l'or - (moins) celle du FCP Attijari Gold est supé- rieure à 1% (annualisé), dans ce cas, l'établissement garant (Attijariwafa bank) verse au porteur de parts, sur son compte personnel, le différen- tiel dans un délai de 3 mois, et ce conformément à l'engagement de garantie. Maroc Opportunité (+20,31%) • Classification : Diversifié. • Indice de référence : 50% Indice MBI Global et 50% Indice MASI Flottant. • Objectif de gestion : Le fonds Maroc Opportunité a pour objectif d’assurer un rendement optimal à moyen et long terme à travers des investissements en produits de taux et une diversification en actions. • Stratégie d'investissement : L’OPCVM est investi au maximum à hauteur de 60% sans les atteindre, de ses actifs, hors liquidités, en actions, certificats d’investisse- ments et droits d’attribution ou de souscription cotés à la Bourse des valeurs de Casablanca ou sur tout marché réglementé en fonctionne- ment régulier et ouvert au public, parts d’organismes de placement en capital risque, parts de fonds commun de titrisation et à aucun moment ne peut atteindre 90% de ses actifs, hors liquidités et créances représentatives des opérations de pension qu'il effectue en tant que cessionnaire, en titres de créances. Par ailleurs, le fonds peut consacrer au maximum 10% de son actif à des

opérations de placement portant sur des actifs libellés en devises à l’étranger dans le respect des condi- tions règlementaires en vigueur. L’objectif du FCP est d’optimiser pour ses souscripteurs le couple risque-rendement, à travers des investissements en produits de taux et une diversification en actions. Al Ijtima Protection (+15,26%) • Classification : «obligations moyen et long terme». Pour cela, la sensibi- lité du portefeuille peut varier dans une fourchette allant de 1,1 (exclu) à 7 (inclus) selon les conditions du marché. • Indice de référence : L’indice de référence est le MBI Global (publié par BMCE Capital). • Objectif de gestion : L’objectif du FCP est d’offrir aux souscripteurs un outil de placement qui autorise une perspective de rentabilité com- parable à celle du marché des taux d’intérêts à moyen et long terme. • Stratégie d'investissement : le FCP sera investi en permanence à hau- teur de 90% au moins de ses actifs, hors titres d’OPCVM «obligations moyen et long terme», créances représentatives des opérations de pension qu’il effectue en tant que cessionnaire et liquidités, en titres de créances. Le FCP pourrait éga- lement investir une partie de ses actifs en actions, certificats d’inves- tissement et droits d’attribution ou de souscription, parts ou actions d’OPCVM, d’organismes de place- ment en capital risque (OPCR) et de fonds de placement collectifs en titrisation (FCPT) tout en respec- tant la réglementation en vigueur. Toutefois, et chaque fois que les intérêts des porteurs de parts l’exigent, le FCP peut intervenir sur le marché monétaire conformément à la réglementation en vigueur. • Souscripteurs concernés : CNSS, sans exclure les autres personnes morales ou personnes physiques. RMA Corporate Bond (+13,84%) • Classification : Obligations court terme. • Indice de référence : 100% MBI CT • Objectif de gestion : L’objectif est d’offrir aux souscripteurs un outil de placement qui permet une espé-

rance de rentabilité et un profil de risque comparables à ceux du mar- ché des taux d’intérêt court terme, en profitant du spread additionnel de la dette privée. • Stratégie d’investissement : Le FCP investit son actif à hauteur de 90% au moins de ses actifs, hors titres d’OPCVM «obligations court terme», créances représentatives des opé- rations de pension qu’il effectue en tant que cessionnaire et liquidités, en titres de créances. 60% de l’actif susvisé sera investi en dette privée. RMA Corporate Bond est investi exclusivement en produits de taux et dépôts à terme permettant de générer une performance positive cible du portefeuille en investissant dans : bons de Trésor, obligations privées et titres de créances négo- ciables; opérations de pension; dépôts à terme; OPCVM monétaire.

La sensibilité du FCP est comprise entre 0.5 et 1.1. Le fonds peut également investir 10%de son actif net dans des opé- rations ou produits financiers en devises à l’étranger, et ceci dans les limites et conditions fixées par la réglementation en vigueur. Enfin, notons que sur les 10 der- nières années, le marché marocain des OPCVM a servi un rendement de 6,7% par an avec un risque limité, selon l’ASFIM. En effet, en termes de rapport risque/rende- ment, l’indice composite marocain diversifié surperforme tous ses comparables internationaux. Aussi, les OPCVM sont un véhicule de placement qui bénéficie d’une liqui- dité croissante, avec notamment un ratio «souscriptions-rachats/ encours sous gestion» qui avoisine les 380%. ◆

JOURNALISTES CONFIRMÉS Nous sommes à la recherche de deux profils spécialisés en Economie et en Finances. Si vous justifiez d’une expérience et d’une formation en économie, en gestion, en finance ou en journalisme et que vous disposez d’une bonne culture générale, nous vous proposons d’évoluer dans une entreprise qui valorise les compétences.

Profil 

Contribuer à la production de tous types de contenus (Articles, vidéos, interviews, etc.) en respectant la ligne éditoriale du journal.

Participer activement aux conférences de presse et événements.

Apporter votre réflexion autour de l’offre médias.

Collaborer au développement du lectorat de Finances News Hebdo auprès du public et des milieux financiers, politiques, économiques.

Représenter la rédaction auprès de nos lecteurs, clients ou partenaires.

Si vous disposez d’une solide expérience dans la presse économique écrite ou digitale, merci d’adresser vos CV à khchai.amina@yahoo.fr.

Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36 Page 37 Page 38

fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker