WEB_Allons_3_23

SAM ALLONS

03 | 2023

L’espoir au lieu de la terreur p. 6 - 7 Une espérance visible p. 12 - 13

L’ESPÉRANCE QUI SOUTIENT.

ÉDITORIAL

SOMMAIRE

Tobias Göttling Rédacteur du SAM Allons

02 Éditorial 03 Pris sur le vif 04 Aimeriez-vous vivre plus longtemps ?

« En effet, moi, je connais les projets que je forme pour vous, déclare l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jérémie 29.11) L’espérance est un moteur indispensable à chaque être hu- main. Elle apporte joie et envie de vivre, elle nous pousse à aller de l’avant. En revanche, lorsque l’assurance fait défaut, la vie devient morose. Ceux qui ont déjà vécu de telles périodes dans leur vie savent souvent d’autant mieux combien il est précieux de se ressourcer, de se réjouir pour quelque chose de nouveau, et de pouvoir profiter du mo- ment présent. Ils en éprouvent alors de la gratitude. L’attente biblique est une espérance qui, contrairement à nos concepts humains, ne sera pas déçue et qui tient bon comme une ancre solide ! Elle est bien plus qu’une simple supposition abstraite. Elle est plutôt une ferme as- surance dans la promesse que ce que nous ne voyons pas encore s’accomplira (selon Hébreux 11.1). Il s’agit d’ une vie d’une qualité nouvelle, que nous pouvons difficilement comprendre en tant qu’humains. « Si tu savais quel est le cadeau de Dieu… » a dit Jésus-Christ à la femme au bord du puits (Jean 4.10). Dans ce numéro du SAM Allons, notre thème annuel « l’espérance qui soutient » donne la parole à des per- sonnes très différentes les unes des autres, venant d’ho- rizons et d’âges différents, et d’organisations partenaires diverses. Voyons si l’espérance peut aussi être rendue vi- sible par des photos. À mon avis : oui ! Et vous pouvez y participer activement. Je ne vous en dis pas plus pour l’instant…

05 Un aperçu de l’Assemblée Générale

06 Un nouvel espoir fait place à la terreur

08 Que devient un grain de mou- tarde d’espoir ?

09 Un cas désespéré ? 10 La force de l’espoir

Salutations pleines d’espérance

Tobias Göttling Communication

02

PRIS SUR LE VIF

11 imp ACTES 12 Des gens remplis d’espérance Quelque chose à FAIRE... ...nous avons besoin de vous !

Depuis que nous vivons et travaillons en Guinée, les mots espoir et désespoir ont pris un sens tout à fait nouveau et différent. Lorsque je me promène dans les rues de Co- nakry, le désespoir et le découragement sont partout. Je me concentre surtout sur les femmes : dans la société d’ici, elles sont au bas de l’échelle. C’est sur elles que pèse la responsabilité des enfants, de leur alimentation et de leur éducation. Souvent, elles sont tombées enceintes à l’ado- lescence, n’ont pas ou peu reçu d’éducation scolaire et n’ont donc aucun outil pour maîtriser leurs vies. Beau- coup sont opprimées : d’abord par leurs pères, puis par leurs maris ou par les pères de leurs enfants, et par leurs belles-familles. S’y ajoutent également le mépris et l’op- pression pour des raisons religieuses. Voilà pourquoi leur désespoir est souvent total. Cette réalité nous a incités à fonder une école des métiers ménagers, à créer des places de formation pour les jeunes femmes et à leur proposer ensuite des emplois. Depuis, j’ai vu tant de choses encourageantes : elles commencent à rayonner quand elles obtiennent leur diplôme et qu’une partie de leur estime d’elles-mêmes revient. Ces personnes qui sont traitées avec amour chez nous, s’épanouissent et prennent conscience de leur dignité. Oui, la dignité et une bonne estime de soi font que l’espérance commence à re- naître dans leurs vies. Je ne suis pas ici par hasard. Stimulée par l’amour de Jésus, je peux faire quelque chose ici qui a une valeur éternelle. Cette espérance que je reçois grâce à mon Seigneur, je la transmets à d’autres. C’est une partie du ciel sur la terre, comme il est écrit : le Royaume de Dieu s’est approché. Je me joins aux paroles de William Booth, fondateur de l’Armée du Salut : « Tant que les femmes pleureront comme elles le font maintenant, je me battrai. Tant que des enfants auront faim comme aujourd’hui, je me battrai. Tant qu’il y aura dans la rue une pauvre fille perdue, je me battrai. Et je me battrai réellement jusqu’au bout ! »

14 L’EXPÉRIENCE d’autrefois NOUVEAU

15 JOBS 16 Au gré des événements 18 Pouls financier

Titre : À gauche, on voit Christine, l’une des deux coordinatrices du mouve- ment des veuves qui vient de naître au Cameroun. À droite, Hanatu, membre fon- datrice du premier groupe de 12, avec sa fille. Les veuves se donnent mutuellement de l’espoir et de nouvelles forces. Vous en apprendrez davantage en pages 6 et 7.

Luttons ensemble, pour que naisse l’espérance qui sou- tient !

Cornelia s ’ engage à Conakry avec son mari Peter

Pour des raisons de sécurité, nous ne mentionnons pas les noms de fa- mille de nos collaborateurs et collaboratrices à l’étranger.

03

Imaginez que toutes les choses pour lesquelles vous n’avez pas remercié votre Créateur ce matin vous soient reprises… …votre famille, votre santé, votre foi, le toit au-dessus de votre tête, votre salaire ou rente, le gazouillis des oiseaux le ma- tin, la table dressée, les journées d’été. La liste serait encore bien plus longue. AIMERIEZ-VOUS VIVRE PLUS LONGTEMPS ? « Les personnes reconnaissantes parlent toujours de leur niveau élevé de senti- ments positifs, d’optimisme et de joie de vivre, alors que l’humeur dépres- sive et le stress diminuent. Une atti- tude positive face à la reconnaissance semble améliorer le niveau de vie géné- ral – bien que les personnes reconnais- santes ne refoulent pas les aspects né- gatifs du monde. » 2

La recette est simple : nous devrions tous rassembler et retenir chaque jour consciemment les moments au cours desquels nous ressentons de la recon- naissance. Personnellement, je fais cela par de courtes prières. Cela fonctionne même pour qui souffre de maladies chroniques ou de mobili- té restreinte. Les personnes reconnais- santes attribuent moins de valeur aux choses matérielles et ne développent guère de sentiments de jalousie envers ceux qui ont une meilleure situation. L’une des études citées dit que les per- sonnes heureuses vivent environ 14 pour cent plus longtemps que celles qui se décrivent comme malheureuses. En tenant compte de notre espérance de vie actuelle, cela représenterait une vie rallongée de presque 12 ans. Souvent, des amis me disent que je suis une personne reconnaissante et géné- reuse. C’est le plus grand compliment qu’on puisse me faire. À partir de cette reconnaissance, j’aimerais donner une partie de mon temps bénévolement pour SAM global, afin que nous puis- sions offrir une perspective aux per- sonnes des régions les plus pauvres du monde – aussi bien en matière de for- mation que pour leur sortie de la pau- vreté. Et naturellement aussi pour ap- porter à nos contemporains la meilleure nouvelle libératrice du monde, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.

C’est paradoxal : bien que la plupart des habitants de l’Europe occidentale fassent partie des quelque pour cent les plus riches du monde , j’ai souvent l’impression que beaucoup n’en ont pas conscience. De tous côtés on réclame, on soupire, on se lamente. On demande davantage au lieu d’être reconnaissant, alors que la plupart auraient de nom- breuses raisons de remercier. Ce printemps, j’ai lu le titre suivant dans les médias : « Plus le pays est riche, plus sa jeunesse est malheureuse. » Une étude de l’Université de Corée dé- montre que les jeunes deviennent plus malheureux lorsque le revenu par ha- bitant du pays augmente. Selon les au- teurs de l’étude, ce paradoxe était in- connu jusqu’à présent. Cela ne dépend probablement pas que de l’âge, bien que cette tendance puisse être plus ac- centuée chez les jeunes. 1

Diverses études scienti- fiques disent que les personnes reconnaissantes

sont plus heureuses et vivent plus longtemps.

Je vous souhaite une longue vie dans la reconnaissance !

Christoph Ammann Nouveau président de SAM global

1 Journal of Happiness Studies: «The Paradox of Wealthy Nations Low Adolescent Life Satisfaction» 2 Étude de Emmons et McCullough, University of California à Davis et Miami

04

PORTRAIT

Activités bénévole / Loisirs Membre de la direction de la FEG Suisse (domaine du développement des églises), col- laborateur de la FEG Hochdorf / randonnées en montagne, cuisine Qu’est-ce qui me lie à SAM global ? Ce qui me lie, c’est l’étroite collaboration entre SAM global et la FEG depuis de nom- breuses années. Ensuite, j’ai aussi des contacts personnels (amitiés) avec des collabo- rateurs de SAM global. Qu’est-ce que j’aime chez SAM global ? Ce que j’aime chez SAM global, c’est son orientation claire et dynamique depuis des décennies et son engagement mondial dans la coopération au développement, basé sur des valeurs chrétiennes. Qu’est-ce qui me pousse à m’engager dans le comité de SAM global ? Ce qui me motive, c’est de conduire SAM global vers un avenir couronné de succès, de créer les structures nécessaires à cet effet et de relever les défis de notre époque, en me basant sur les valeurs de l’Évangile. Quel est mon souhait sur la direction dans laquelle SAM global de- vrait aller ? Je souhaite que nous puissions créer les conditions pour que davantage de jeunes se dé- cident à s’engager à long terme avec SAM global dans les régions les plus pauvres du monde et qu’ils se rendent compte que l’éphémère et la consommation de notre époque ne sont pas « la panacée », mais plutôt la gratitude et l’engagement qui en découle.

Nom / Prénom Ammann, Christoph Date de naissance 05.07.1962

Famille Marié à Irene depuis 38 ans, 2 filles (Rahel et Rebekka), 5 petits-enfants Formation / Travail Formation commerciale et de gestion, diplôme postgrade en gestion de projets, di- plôme postgrade en protec- tion des données et sécurité de l’information / entrepre- neur

Rapport de l’Assemblée Générale

di s’est poursuivi. Le groupe de travail « SAM global in progress » a présen- té le processus et le rapport de Christo- ph Ammann, qui avait pour mandat de passer l’organisation au crible et d’éla- borer une proposition sur la manière dont nous pourrions nous structurer de manière moderne en tant qu’organisa- tion et préparer à long terme la succes- sion de notre directeur. Il nous a pré- senté le Viable System Model comme forme d’organisation, qu’il a déjà mise en œuvre à plusieurs reprises. Les ques- tions des membres n’ont pas manqué non plus. Ce fut un échange passion- nant et tous sont désormais impatients de voir comment la restructuration sera abordée et comment SAM global se dé- veloppera. Beaucoup se réjouissent de se retrouver à la fête de SAM global (le 26 août à la HET - Emmaüs – St-Lé- gier) ou à la prochaine Assemblée Gé- nérale du 20 avril 2024, qui aura lieu à la FEG de Berne.

J’ai participé pour la première fois à l’organisation de notre As- semblée Générale, qui a eu lieu à l’église GfC de Berne. Nous avons fêté nos retrouvailles avec du café et de la tresse, et des discus- sions intensives. L’Assemblée a été présidée cette fois encore par le pré- sident sortant, Daniel Berger. Tous les membres qui en ont fait la demande ont été admis et nous n’avons enregis- tré qu’un seul départ. Beat Roggensin- ger et Christoph Ammann ont été élus membres du comité d’administration après leur admission. Les membres présents ont ensuite élu Christoph Am- mann comme nouveau président. Peter Röthlisberger a fait un rapport créatif et accessible des comptes annuels et a illustré les chiffres par des exemples tirés du travail parmi les Flambeaux. Beatrice Ritzmann et Jürg Pfister ont fait le tour des anniversaires, des hom- mages, des nouvelles ainsi que des chan- gements de personnel. Les responsables de pays ont relaté les temps forts de l’année écoulée dans « leurs » pays d’engagement et ont donné un aperçu

Agnès Berger et Daniel Berger nous disent au revoir

passionnant des différents projets et de leurs préoccupations. Nous avons dégusté le repas de midi préparé par Mundo Gastro et, après cette délicieuse collation, l’après-mi-

Michelle Vögeli Assistante de direction

05

QUAND L’ESPOIR remplace LA TERREUR

Une vision comme mise en route Durant cette période, elle commence un travail auprès d’une organisation qui travaille avec une grande église au nord du Nigeria et qui a été très affectée par l’arrivée de la terreur « Boko Haram ». Ces événements, avec aussi l’histoire de l’enlèvement des filles de Chibok et leur difficile retour, la marquent profondé- ment. Une nuit, Julia a une vision, dans laquelle elle lave les pieds d’une de ces femmes. Elle ne sait pas quoi leur dire, puisqu’elle n’est pas passée par la même chose, mais elle peut leur témoigner de l’amour de cette manière. Comme le dit Romains 12.15 : « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. » Alors, avec quelques amies, elle part à la recherche de ces femmes profondément blessées. Quand elles les retrouvent, elles leur lavent les pieds. Puis, Dieu leur montre qu’Il veut les bénir spiri- tuellement, mais aussi matériellement. Les Nigérianes confirment que c’est ce dont elles ont le plus besoin. C’est ain- si que naît l’idée de micro-finances et de groupes de veuves Plus fortes ensemble C’est la naissance du mouvement « Rings of Hope » (femmes d’espoir). Le travail a depuis été étendu au Ca- meroun, toujours dirigé bénévolement par Julia, mais soutenu par SAM glo- bal. Quatre dirigeantes sont formées, puis des groupes de douze se créent, in- dépendamment de leurs ethnies ou re- ligions. Le soutien moral est essentiel, mais les problèmes de tous les jours et les soucis financiers comptent aussi. Christine explique : « Nous ne savions pas comment épargner. En groupe, on fixe une somme d’argent que chacune doit apporter par semaine. Nous mettons tout cela dans une caisse commune de solidarité à trois clés. En- suite, quand un malheur ou un bonheur touche l’une d’entre nous, nous pou- vons agir. » En effet, une maladie en-

Madelène, Christine et Assabe ont une chose en commun : toutes trois sont veuves, après avoir per- du leur mari dans des circons- tances dramatiques, assassinés par la milice terroriste « Boko Ha- ram ». Elles en parlent ainsi : « La mort de mon mari m’a beaucoup traumatisée. » « Je me suis sentie déconnectée des autres. » « J’ai même souhaité ma mort. »

gendre évidemment des frais, mais une naissance ou un mariage aussi. Les femmes témoignent du changement : « Nous avons compris que nous ne sommes pas oubliées et abandonnées. Nous sommes soutenues par Dieu. » (Assabe) « Je me sens soulagée. Avant, je pensais qu’être veuve veut dire qu’on n’a plus personne. J’ai compris que Dieu est avec nous et que nous sommes comme les femmes qui ont leur mari. À mon retour, je partagerai tout ce que j’ai appris avec les veuves qui sont comme moi. » (Madelène) C’est ce que nous souhaitons aussi, chez SAM global : que ce travail se multiplie et que ces veuves soient consolées et re- prennent espoir.

Ces mots montrent le désespoir dans lesquelles elles ont été plongées. Au- jourd’hui, ces trois femmes et bien d’autres forment des groupes soudés où elles se sentent en confiance. Elles par- tagent leurs fardeaux, prient ensemble, avancent sur le chemin de la guérison, et se soutiennent les unes les autres pour des choses pratiques, comme les finances, la famille ou le travail. Mais commençons au commencement. Tout a commencé grâce à un autre dé- cès : Julia vient de Suisse. Elle s’est liée d’amitié avec une femme qui s’enga- geait au Nigeria et lui a rendu visite en 2013. Malheureusement, cette amie est décédée un an plus tard. Julia a ressenti un grand vide, mais aussi la conviction qu’elle avait quelque chose à faire pour continuer l’œuvre de son amie.

Madeleine Deriaz Assistante francophonie et traductrice

Madeleine traduit tous nos textes allemands en français, pour nos publications. Pour une fois, nous avons inversé les rôles en résumant un petit film en français sur ces trois femmes.

06

QUE DEVIENT un grain de moutarde D’ESPOIR ?

L’un de nos derniers projets au Burkina Faso se nomme « Projet pour l’Amélioration des Rendements Agricoles sur des petites surfaces ». Son but vise à augmenter le rendement agricole sur de petites sur- faces de culture. Au début du projet, je ne savais pas non plus à quel point ces surfaces pouvaient être pe- tites, mais il suffit d’un tout petit bout de bonne terre pour faire germer quelque chose d’utile. Sécheresses, inondations, sols épuisés ou érodés, invasions d’insectes : tout cela génère dans la région du Sahel de mau- vaises récoltes. Pour le 80% des Burkinabés, qui vivent de l’agriculture, tout cela est désastreux. Le responsable et coor- dinateur de projet de l’organisation de développement agri- cole Wity-Agro, Sosthène Nikièma, ajoute : « Pour compli- quer les choses, il faut ajouter à cela que notre population se multiplie à la vitesse de la lumière. » Il est nécessaire d’ap- pliquer urgemment des méthodes efficaces, faciles à mettre en œuvre et surtout durables pour améliorer la qualité du sol au lieu de l’épuiser. Pour les personnes déplacées en raison des groupes terro- ristes islamistes et pour leurs hôtes, il ne reste souvent qu’un petit champ, un bout de jardin ou parfois aussi seulement une petite cour à disposition. Il s’agit là de réussir à en ti- rer le maximum.

Élaboration de compost avec PARA-PS, ProAGRO Burkina Faso

« Apichi » ou « Bocachi » sont proposés en 2023 dans deux villages pour la première année du Projet pour l’Amélioration des Rendements Agricoles sur des petites surfaces. Plus de 130 bénéficiaires en ont profité rien qu’entre janvier et mai. Dans le contexte du changement climatique, il faut s’at- tendre à ce que les situations météorologiques extrêmes se poursuivent. Et pourtant, nous nous accrochons au but de notre projet et pouvons déjà constater que des personnes ont trouvé de nouvelles sources d’espoir et savent qu’elles ne sont plus seules. Beaucoup de gens, qui s’étaient déjà rési- gnés ou avaient abandonné, ont trouvé un nouveau courage. Comme il est beau de voir ces fruits et de pouvoir consta- ter l’impact de l’engagement des partenaires du projet enga- gés sur le terrain. Que leur engagement soit récompensé et que leur succès se propage. Nous souhaitons que cette pre- mière saison des pluies avec le Projet pour l’Amélioration des Rendements Agricoles sur des petites surfaces devienne la base pour une extension dans beaucoup d’autres villages et régions. J’aimerais pouvoir rencontrer dans les prochains 3 ou 4 ans encore beaucoup plus de personnes pleines d’es- poir, aussi et SURTOUT là où à vue humaine il y a souvent peu de raisons à cela.

Andreas Zurbrügg est notre responsable de pays pour la zone du Sahel. Il s’occupe de la gestion des risques chez SAM global.

Fabrication d’engrais biologique

« Il y a quelques mois, je ne me serais pas imaginé que je puisse faire pousser des légumes dans ma cour. », dit Almou- na, une participante au cours « Jardins de pneus et de bi- dons ». Ce qui est important, c’est de laisser une précieuse biomasse devenir de la bonne terre et de l’utiliser ensuite de manière ciblée. Dans ces micro-jardins faits de pneus ou de bidons coupés, cela se fait très bien. Les nutriments et l’eau peuvent être utilisés efficacement. Les cours pour l’élaboration d’engrais liquide biologique ou de compostage efficace ou encore sur des méthodes agri- co-écologiques aux noms exotiques de « Pfumvudza »,

« Ne confondez pas espérance et optimisme. L’optimisme peut être dangereux, si l’on minimise les risques. Qui espère, regarde les problèmes dans les yeux, tout en restant confiant. » (Andreas Kraff, psychologue et entrepreneur, dans une interview avec erf)

08

UN CAS DÉSESPÉRÉ ?

Nous avons besoin de plus que de l’opti- misme. Notre confiance ne doit pas être fondée uniquement sur les capacités des migrants ou sur notre système de for- mation duale. Ce n’est pas suffisant. Et Dieu a plus ! Il a l’espérance, et il veut la partager avec nous. Le Dieu de l’es- pérance peut nous remplir de joie et de paix face à toute situation, même la plus désespérée. Il veut que notre espérance ne soit pas juste suffisante pour nos propres besoins, mais que nous puis- sions aussi en remplir le monde déses- péré qui nous entoure et lui apporter Sa consolation. Dieu veut nous rendre toujours plus riches en espérance par Son Esprit ! L’espérance n’est pas une stratégie - mais sans espérance, toute stratégie n’est que chiffon. En fin de compte, c’est bien Moïse, le « migrant raté », le « cas désespéré d’Égypte », que Dieu a trouvé, comblé de Son espérance et utilisé pour faire sortir Israël de l’esclavage (Exode 12). Il est l’homme (le « migrant raté ») dont il est question au début de cet article. En tant que collaborateurs de MEOS, nous nous engageons pour cette es- pérance avec nos collègues de Pro- Connect et de nombreux autres minis- tères et églises. L’espérance donnée par Dieu nous permet de sortir ensemble de nos vieilles conceptions et de construire l’Église de l’avenir : recevoir et procla- mer l’espérance de Dieu pour notre gé- nération, avec ses multiples besoins et sans distinction de milieu ou d’origine.

Les défis sont nombreux dans le travail interculturel. Avec le temps, nous risquons d’apprécier les si- tuations avec un scepticisme crois- sant. Que pense Dieu de la ren- contre de différentes cultures dans nos sociétés sécularisées et post- modernes en Europe ? Que si- gnifie l’émergence de grandes différences culturelles pour la co- habitation future dans les églises ? Pensez à un homme au mauvais ca- ractère. Ayant formé son identité entre deux cultures, il ne se sent à l’aise que dans une culture encore différente. Il doit apprendre la langue, il est dépen- dant pour sa protection, l’aide dont il a besoin, la nourriture et le travail. Il est dépendant de la famille de sa fian- cée. Il ne peut pas exercer le métier qu’il a appris. Dans son activité actuelle, il n’y a pratiquement aucune possibilité d’évolution ou de promotion. Et il est sous le coup d’un mandat d’arrêt dans son pays d’origine.

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous débordiez d’espérance, par la puissance

du Saint-Esprit ! » (Romains 15.13)

Notre projet ProCONNECT (tra- vail transculturel en Europe, sous la direction de Rahel Strahm) est par- tenaire de CM/MEOS

Aimeriez-vous que votre fille soit l’épouse de cet homme ? Ce ne sont manifestement pas des réfé- rences et des conditions cadres encou- rageantes pour une candidature en tant que futur gendre, n’est-ce pas ? Qu’a bien pu penser Jéthro lorsque sa fille Séphora, est rentrée à la maison avec son Égyptien ? Quelle aurait été notre réaction ? Quelle attitude nous aide à être tolérants, tout en ayant des attentes, envers des personnes qui ont quitté leur lieu de vie et se sont réins- tallées chez nous ?

Joshua Haverland, Adliswil Conseiller transculturel de l’œuvre chrétienne MEOS

09

LA

DE L’ESPOIR

L’espoir qui porte (toujours) Sur quoi doit donc se fonder un espoir qui porte (toujours) ? Comme l’espoir est directement lié à l’avenir, il ne peut être porté ni par soi-même, ni par autrui. Des gens peuvent pro- mettre de réaliser ce qu’ils espèrent pour nous, mais ils ne peuvent pas le garantir à 100%. Je peux m’appuyer sur ma force, mon expérience et ma volonté, mais je ne suis pas en mesure de faire en sorte que ce que j’espère devienne tou- jours réalité. Une espérance qui porte doit donc s’associer à quelqu’un d’extérieur à nous, qui connaît l’avenir et permet au bien de se produire. Personnellement, je ne connais personne d’autre que Jésus-Christ, qui remplisse pleinement ces deux critères : Il connaît et façonne l’avenir et est en mesure non seulement de promettre le bien, mais aussi de le faire devenir réalité. Si nous nous lions à Lui, nous recevons une espérance qui sou- tient. Elle ne s’efface pas, même si ce que nous espérons ne se réalise pas comme nous le souhaitons. L’espérance en Jé- sus-Christ demeure, elle qui tient notre vie entre Ses mains et veut le bien pour notre vie. Les effets d’une espérance solide Cette espérance nous donne le courage d’agir là où l’engage- ment semble inutile, la force d’aller de l’avant là où le che- min est escarpé et pénible, la patience de persévérer même lorsque la situation semble se détériorer de plus en plus. C’est ce que je souhaite et que nous souhaitons chez SAM global : avancer avec cette solide espérance et apporter, par notre courage, notre force et notre patience, ce qui est bon et du- rable aux personnes de notre environnement et de nos pays d’engagement. « Je prie qu’Il illumine les yeux de votre cœur pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à Son appel, quelle est la richesse de Son glorieux héritage au milieu des saints. » (Éphésiens 1.18)

Une équipe est menée 4-0 dans un match. Comment peut-elle réagir ? Soit elle prend la décision d’ac- cepter la défaite et de perdre, ou alors elle résiste et puise sa force dans l’espoir de faire tourner le

match grâce à sa volonté, son savoir-faire et son expérience. De nombreuses his- toires de remontées extraordinaires ont été écrites dans le sport. L’es- poir est donc une force et une vie. Il rend possible ce qui est « impos- sible », il motive, inspire et conduit à des démarches courageuses. L’espoir peut être considéré comme le moteur et la motivation de nos actions et de nos activités, non seu- lement dans le sport, mais aussi dans toute notre vie.

Le problème de l’espoir Cependant, il existe un grand défi : l’espoir est directement lié à l’avenir. Une personne qui se trouve dans une situation difficile puise sa force dans l’espérance que cette situation changera en bien à l’avenir. Mais le problème, c’est que nous ne pouvons pas contrôler l’avenir. Nous ne savons pas si ce que nous espérons se réalisera, et souvent, il s’avère différent de ce que l’on imaginait : le match est perdu à 0-4 malgré un grand engagement. Quelqu’un espère que ses problèmes conjugaux se résoudront, mais le mariage se brise malgré tous les efforts. Dans une maladie grave, on peut avoir l’es- poir d’une amélioration, mais la situation s’aggrave à vue d’œil. La joie et la confiance s’effacent, le découragement et la résignation s’installent. Dans de telles situations, l’espoir se révèle être une promesse vide et déçoit, il ne porte pas.

Simon Gisin a été le responsable de ProTIM 2-2-2 Conakry en Guinée. Il s'investit dans la formation théologique.

10

IMP- ACTES Nous avons le plaisir de vous présenter un autre projet qui existe depuis quelques années déjà, mais qui n’est ni vieux, ni poussiéreux. Grâce à vos investissements, le CHRS a pu se développer sans cesse et agrandir son rayon d’action. Cette année encore, un appareil de radiographie digitale adapté aux tropiques doit être instal- lé et le personnel spécialisé formé à son utilisation – un jalon supplémentaire. Le CHRS – un succès particulièrement prometteur de la coopération au développement

Avec le projet ProESPOIR, SAM glo- bal a fourni depuis 1981 une grande contribution à l’amélioration de la cou- verture médicale dans la région fores- tière de Guinée. Au centre du travail fi- gure un hôpital, qui s’appelait jusqu’en 2018 « Centre Médical de la Mission Philafricaine » (Mission Philafricaine est le nom de SAM global en Guinée). Ces dernières années, le CHRS a connu de profonds changements. En 2013, l’hôpital appartenait encore à SAM global et c’est nous qui le di- rigions. Six collaborateurs étrangers y travaillaient à temps plein ou partiel. Il n’y avait que deux médecins du pays. Depuis 2023, l’hôpital est indépendant et entièrement en mains guinéennes. Depuis 2018, il s’appelle « Centre Hos- pitalier Régional Spécialisé » (CHRS). La direction est composée de cinq Gui- néens, depuis début 2023 sous la direc- tion de Daniel G-B. On n’y trouve plus

d’expatriés. Il y a maintenant six mé- decins locaux. La plus grande crise a certainement été l’épidémie d’ebola, qui a balayé la ré- gion entre 2014 et 2016 et mené l’hôpi- tal au bord de l’effondrement. Depuis, de grands investissements ont pu être réalisés. Nous avons une nouvelle phar- macie, un laboratoire rénové et agran- di, un atelier pour l’entretien des véhi- cules et outils, de nouveaux chemins et une barrière pour améliorer la sécurité. En 2019, un atelier d’orthopédie mo- derne a pu être inauguré au CHRS pour la fabrication de prothèses – le seul dans toute la région – et deux spécialistes ont été formés. Depuis 2022, l’hôpital dis- pose également d’un service d’urgences. Après l’introduction en 2017 des dia- gnostics par ultrasons, un projet d’ins- tallation d’un appareil de radiographie digital est en cours. Depuis 2020, tous les patients sont enregistrés électroni- quement. Le spectre des thérapies dis- ponibles s’est élargi. En plus du VIH,

de la tuberculose et de la lèpre, on traite également le diabète, l’hépatite B et des handicaps physiques de tous genres. Le laboratoire permet d’effectuer des tests de biologie moléculaires et des cultures de bactéries. Ce qui n’a pas changé, c’est l’idée de base : nous voulons servir de façon in- tégrale les malades chroniques, qui sont les plus pauvres et plus vulnérables de la société, et leur faire ressentir l’amour de Dieu. Entre 2014 et 2022, ce sont près de CHF 2 170 000 qui ont été investis au CHRS, dont 540 000 par des institu- tions publiques, 460 000 par d’autres œuvres d’entraide, 260 000 par des fon- dations et des associations. Près de CHF 900 000 ont été versés par des dona- trices et donateurs privés. Un chaleu- reux merci ! Dr David Leuenberger Médecin-assistant en infectiologie et préven- tion, pour la médecine tropicale et les voyages. En tant que responsable de projet, il s’engage à 20% pour SAM global et accompagne l’hô- pital de Macenta, du projet ProESPOIR.

11

Maintenant, c’est à VOUS de jouer, oui, à vous qui lisez ces lignes. Participez à ce journal en choisissant parmi les personnes présentées sur cette double page, celle que vous souhaite- riez voir à la une du prochain ALLONS. Le vainqueur sera interviewé et donnera des détails qui vous permettront de mieux connaître les sujets qui lui tiennent à cœur. Des gens remplis d’espoir

GUINÉE (ProTIM 2-2-2 Conakry) L’ESPOIR DE JUSTICE Fatou, mère de cinq enfants, a refusé de faire

CAMEROUN (ProSALAAM) DE L’ESPOIR À ENTENDRE ET À REGARDER

exciser ses quatre filles. Son mari l’a alors quittée en em- menant les enfants avec lui, et elles ont malheureusement subi l’excision. Le mari de Fatou est prêt à lui rendre ses enfants dès qu’elle sera autonome pour subvenir à leurs besoins. Elle est alors ve- nue chez nous et a suivi la for- mation de l’école des métiers ménager. Nous lui avons trou- vé un emploi, mais elle n’y ga- gnait pas assez pour subvenir aux besoins des siens. Elle s’est donc mise à son compte et a ouvert un restaurant. Grâce à des dons en provenance d’Eu- rope, nous avons pu financer l’agencement de la cuisine et

Ayouba a terminé premier de classe ses études de technicien multimédia, cofi- nancées par SAM global. Depuis, il met en œuvre ses dons créatifs et techniques de manière impressionnante. En tant qu’initiateur de « E-média du Sahel »,

le paiement anticipé de six mois de loyer. Le restaurant est stratégiquement situé, juste en face d’un hôpital pour enfants qui vient d’ou- vrir. Les choses se passent donc bien et Fatou a déjà une employée. Lorsqu’elle est arrivée chez nous, elle était désespérée. Maintenant, elle a repris espoir, s’intéresse à la foi chrétienne et participe à des réunions de prière. Et elle tra- vaille dur pour atteindre l’objectif de récupé- rer ses enfants. Nous avons également solli- cité l’intervention d’un avocat pour que son mari paie une pension alimentaire.

que l’on peut trouver sur Youtube, le jeune chrétien produit de la musique de louange dans différentes langues lo- cales. Il tourne et monte des clips pro- fessionnels sur la foi chrétienne, mais aussi sur la santé et l’hygiène, l’amitié et d’autres thèmes importants pour la société, à l’aide d’un appareillage mo- derne. L’année dernière, Ayouba a for- mé douze jeunes hommes et femmes à la prise de vue et de son et à leur traitement. Maintenant, son équipe s’est agrandie et les services d’E-média du Sahel (produc- tions vidéo, shootings photo, etc.) sont de plus en plus demandés. En lui ac- cordant votre voix, vous découvrirez la grande vision d’Ayouba : une station de radio et de télévision chrétienne.

« C’est pourquoi, tenez votre intelligence en éveil, soyez sobres et mettez toute votre espérance dans la grâce qui vous sera apportée lorsque Jésus-Christ apparaîtra. » (1 Pierre 1-13)

12

– Quelque chose à FAIRE CAMBODGE (Lighthouse Battambang) L’ESPOIR DES JEUNES

Donnez un visage à l’espérance, votez pour la personne d’espérance avec laquelle vous souhaitez faire plus ample connaissance, jusqu’au 22 septembre au plus tard.

Dyma a grandi dans une famille très pauvre et souhaite offrir des opportunités aux jeunes défa- vorisés. Petit, Dyma est entré en contact avec une église par l’intermédiaire d’une connaissance. Il a entendu parler de l’amour de Dieu et a découvert la foi en Jésus-Christ dans le programme pour en- fants. Il place toute sa confiance en Lui et souhaite se laisser guider pas à pas. À Battambang, ce jeune homme aux talents multiples a pu étudier l’infor- matique et acquérir une expérience pratique dans une entreprise. En parallèle, il a participé à l’or- ganisation d’activités et de camps chrétiens pour enfants. Il s’est aussi beaucoup intéressé à la mu- sique. Lorsque Lighthouse Battambang a cher- ché un collaborateur local pour son programme de formation, le chef de projet Vanna s’est sou- venu de lui et lui a parlé de ce poste. Dyma a répondu avec beaucoup d’enthousiasme, car sa prière était de travailler dans une œuvre chré- tienne après son diplôme universitaire. Depuis oc-

Le plus simple est d’utiliser ce code QR

Vous pouvez aussi envoyer un e-mail ou une lettre à Tobias Göttling, rédacteur du SAM ALLONS : E-mail : tobias.goettling@sam-global.org Poste :

SAM global, rédaction Wolfensbergstrasse 47 CH-8400 Winterthour Suisse

tobre 2023, Dyma di- rige avec Anna Buess notre programme de formation, qui per- met aux étudiants universitaires de bé- néficier d’une bourse et d’une expérience de travail pratique à Lighthouse Battam- bang, tout en étant soutenus et encou- ragés dans leur par-

« ...et nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance. » (Hébreux 6.11)

cours. En même temps, il donne des cours de guitare aux élèves de l’école secondaire de Ligh- thouse Learning.

Merci de votre participation. Nous nous réjouissons de votre vote et de celui des autres participants à ce petit « concours ». Bien entendu, il ne s’agit pas d’une compétition, mais du plaisir à participer et collaborer. Nous aimerions voir quelle histoire éveille votre curiosité et votre intérêt. Nous avons nous-mêmes du mal à prendre une décision et nous pensons qu’il n’y a pas de mauvais choix. Ces trois personnes d’espérance nous inspirent et témoignent toutes de manière impressionnante de Jé- sus-Christ et de l’amour qu’ils portent à leur prochain. Néanmoins, nous devons chaque trimestre choisir les textes que nous allons rédiger et publier. Pour une fois, nous vous laissons prendre cette décision et vous aurez la surprise de découvrir la- quelle de ces trois personnes vous retrouverez à la une du prochain SAM Allons. La participation est bien entendu gratuite et n’est pas liée à de la publicité ou à d’autres objectifs. Comme lecteur ou lectrice, vous êtes tout simplement digne d’être consulté/e et impliqué/e. Que vous participiez ou non, nous vous remercions chaleu- reusement de votre fidélité à la lecture.

13

Mais que fait au juste Ruth Sprunger ? Vécu AUTREFOIS

étaient certes vides, mais les églises étaient pleines (malgré une interdiction temporaire). Exactement l’inverse de nombreux en-

45. Non, ce n’est pas sa pointure, ni le numéro de la maison de Ruth Sprunger. Il s’agit du nombre de fois où cette femme joyeuse, accueillante et qui garde les pieds sur terre, née en 1938, a déménagé. Mais une constante reste depuis une décision prise dans sa jeunesse : Ruth veut que sa vie soit au service de Jésus-Christ. Toute personne qui la rencontre, le remarque immédiatement.

droits en Europe. Durant les guerres, l’Angola, 30 fois plus grande que la Suisse, ne disposait que de deux hôpitaux. À Luanda, Ruth a aidé

un projet de librai- rie chrétienne dirigé par Josette Messer- li et Christa Bez. Au sujet de sa vie per- sonnelle en Afrique, cette célibataire a écrit pendant son sé- jour, au cours du- quel elle a toujours essayé de rencontrer les gens de manière simple et cohérente et d’être ouverte à la culture locale :

Enfant déjà, la maman de Ruth lui li- sait la « feuille de la mission » et elle regardait des photos de ces pays loin- tains. Dans sa jeunesse, elle a pu assis- ter à plusieurs conférences sur les mis- sions à l’étranger et, lors de la visite d’une école biblique, elle a également entendu des témoignages de première main de personnes engagées. À 25 ans, contre l’avis de nombreux jeunes de son âge qui ne la comprenaient pas, elle n’a pas misé sur la carrière d’en- seignante en Suisse qui s’offrait à elle après son diplôme dans le canton de Neuchâtel, mais elle s’est lancée, pleine de curiosité, sur la route de la Côte d’Ivoire, puis de l’Angola, où elle a

« Nous vivons une vie particulière (...)

Ruth Sprunger et Hanni Nyffenegger, plongées dans leurs souvenirs.

servi dans une mul- titude de lieux. « Je n’étais pas une pion- nière. La base avait déjà été posée par le travail d’autres per- sonnes, qui avaient donné le meilleur d’elles-mêmes », se souvient-elle, à 84 ans aujourd’hui.

Nous sommes prêtes à être mutées, à déménager, à vivre une fois avec telle collègue, puis avec une autre, maintenant à tel endroit, demain à tel autre. Nous n’avons pas de problèmes d’achat ou de vente de mai- son. Cependant, nous sommes fortement attachés à un lieu où nous avons travaillé pendant quelques an- nées, et les changements sont souvent accompagnés de quelques larmes. »

« C’est pourquoi, toute personne qui se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour elle devant mon Père céleste. » Matthieu 10.32 (Le verset préféré de Ruth Sprunger)

Aujourd’hui encore, Ruth aime écouter les chansons angolaises d’anciens étudiants de la Bible et écrire des cartes. Pour les Angolais, elle se réjouit de la vitalité et de la crois- sance des églises, qui envoient depuis longtemps leurs propres collaborateurs dans de nouvelles régions. L’avenir a besoin de l’expérience du passé. Ce que nos an- ciens collaborateurs ont vécu a une valeur inestimable. C’est pourquoi nous souhaitons désormais leur donner la parole sur une page du SAM Allons, et nous laisser inspirer. Notre rédacteur Tobias Göttling a rendu visite à Ruth Sprunger à Brienz, dans l’Oberland bernois en Suisse. Il a aussi pu y ren- contrer Hanni Nyffenegger, et participer au culte avec elles. « Si j’étais jeune, je repartirais ». Leur conseil : « S’il vous plaît, n’attendez pas d’être vieux. N’attendez pas un seul jour pour faire des pas importants dans votre vie de dis- ciple, mais faites-le tout de suite. »

La vie dans ce magnifique pays qu’est l’Angola, a été mar- quée par de nombreuses incertitudes et par des décennies de guerre. Pourtant, cette chrétienne courageuse est restée et est toujours revenue après ses séjours dans son pays, même alors que de nombreuses personnes prenaient la fuite. Grâce à l’aide d’urgence, au troc, aux bananiers (l’or vert de l’An- gola) et aux potagers là où elle vivait, elle a pu trouver de la nourriture. « Je n’ai jamais eu le mal du pays. C’est un grand avantage. », se souvient la retraitée. Dans son article « Vivre à l’africaine – le point de vue d’une Européenne », Ruth écrivait, dans les années 1970 : « Vivre à l’africaine est une affaire de cœur. C’est apprendre à se contenter du peu ou du beaucoup que nous avons. » C’est dans ce sens que Paul aurait compris qu’il fallait vivre à l’africaine : être satisfait partout et en toutes circonstances (Philippiens 4.11). En Angola, les magasins

14

JOBS Nos postes vacants, aussi diversifiés que VOUS.

Vous êtes à la recherche de nouveaux défis ? Chez SAM global, vous trouverez du travail passionnant et qui donne du sens dans toute une variété de domaines et de pays. Commencez votre recherche ici :

Couple ayant des compétences administratives en Sri Lanka (long terme) Vous soutenez notre équipe dans le domaine ad- ministratif grâce à vos connaissances. Vous gérez le foyer d’apprentis (ou soutenez le responsable dans sa gestion). Vous encouragez et coachez une personne locale dans le domaine administratif. Si nécessaire, vous soutenez le contremaître / la di- rection de projet dans la coordination des com- mandes de construction et des chantiers ainsi que dans l’achat des matériaux. Vous pouvez vous in- vestir, selon les besoins, les intérêts et les capa- cités, dans l’enseignement de la théorie à l’école professionnelle. Vous partagez la vie d’un groupe d’apprentis d’origine ethnique mixte et leur trans- mettez vos valeurs fondées sur la Bible. Logopédiste/orthophoniste en Guinée (court terme) Tu soutiens une famille de collaborateurs dans le développement orthophonique et la formation préscolaire de leur fille. Tu conçois des activités lo- gopédiques pour l’apprentissage de l’allemand. Tu peux t’investir, selon les besoins et tes intérêts, dans d’autres domaines de ce projet dynamique. Intéressé/e ?

Enseignant/e d’anglais au Cambodge (court terme)

Tu aimes bien parler l’anglais et tu t’y connais en or- thographe et grammaire de cette langue ? Tu as peut- être même déjà enseigné une langue étrangère ? Alors c’est pour toi ! Les jeunes de Lighthouse Battambang ou Pursat se réjouissent de tes cours. Tu y trouveras une équipe engagée, des étudiants et étudiantes moti- vés et beaucoup de possibilités pour t’investir dans ce projet dynamique.

Collaborateur/trice interculturel/ le en Guinée (long terme) En collaboration avec notre église partenaire, aime- riez-vous aider notre équipe d’expatriés et de collabo- rateurs locaux à former des gens pour qu’ils puissent aller à la rencontre de leurs semblables de confession musulmane, de manière constructive et aimante ? Vous êtes prêt/e à apprendre au moins les bases de la langue locale ? Alors servez-vous de vos talents et votre expérience en tant que formateur/trice in- terculturel/le et coach d’autres chrétiens, planifiez des formations et organisez la collaboration avec les églises locales. Interpellé/e ? Nous nous réjouissons de recevoir votre candidature !

Personne de contact en milieu musulman au Tchad (long terme) Vous avez la culture africaine à cœur et vous aimeriez soutenir une équipe locale dans un travail transculturel ? Vous visiterez et accompagnerez des personnes chez elles, à l’hôpital ou en prison. Vous dirigerez également un groupe intéressé par ce travail. Vous avez terminé votre formation professionnelle ou vos études et vous avez de la facilité à travailler de manière indépendante. Vous avez l’esprit d’initiative, une personnalité communicative et vous voulez servir la population d’une manière pratique ? Un travail avec beaucoup d’indépendance et une grande liberté de création vous attend, ainsi qu’une expérience internationale inoubliable.

engagement@sam-global.org

Rien trouvé ? Nous en avons d ’ autres... parcourez nos postes vacants sur notre site internet, vous y trouverez plus d ’ offres d'emploi.--> fr/sam-global.org

15

AU GRÉ DES ÉVÉNEMENTS

SUISSE Nous remercions Hanni Hartmann de tout cœur pour son soutien à la comp- tabilité durant les six dernières années. Malgré la retraite, elle venait chaque semaine au bureau et a apporté toute l’aide possible à l’équipe. Son engage- ment s’est terminé fin mai. Nous sou- haitons à Hanni le meilleur pour la suite, et qu’elle puisse bien profiter de sa retraite. Ses tâches seront désormais réalisées par Franziska Aberer. Beat Roggensinger aussi a terminé son travail chez nous comme coach trans- culturel et conseiller, à la fin du mois de mai. Il fait désormais partie de notre comité. Nous sommes heureux que la collaboration se poursuive, même à un autre niveau. De plus, Bea continuera certaines de ses tâches actuelles, à titre bénévole. Nous le remercions chaleu- reusement pour tout le soutien qu’il nous a apporté et lui souhaitons beau- coup de joie et de bénédictions pour son activité au sein du comité.

trices. Nous remercions de tout cœur la famille G. et le couple P. pour leur enga- gement et sommes très heureux que Si- mon et Raphael continuent à travailler à temps partiel pour SAM global. Ra- phael s’engagera dans ProCONNECT et Simon continuera à coacher l’institut de théologie depuis la Suisse. Nous profitons de l’occasion pour dire un GRAND MERCI à nos nombreux courts-termes bénévoles ! Sans votre précieux engagement, de nombreux projets ne pourraient pas exister et cer- tains longs-termes ne pourraient pas continuer leur travail. Cet été, Rebekka K., Nathanja H., Carina & Jael N. et Salome E. sont rentrés de Guinée après un engagement de six à dix mois. Divers autres engagements Mini ont été réali- sés durant quelques semaines. DÉPARTS POUR LA GUINÉE Les personnes suivantes vont partir en Guinée, pour un engagement Midi : Léane J. comme au pair dans l’équipe ProESPOIR-Team, Jannina G. et Jean- Marc M. comme aide-enseignante et enseignant de maternelle à AV Sud. Nous leur souhaitons une bonne in- tégration et beaucoup de bénédictions dans leur engagement !

Simon et Mirjam G. avec leurs quatre enfants, sont partis à Conakry en Gui- née il y a une année, avec pour but de soutenir l’Institut de Théologie Évan- gélique et de l’aider à se développer. En raison de situations compliquées et d’un conflit interne dans notre église parte- naire, la collaboration a exigé beaucoup de patience et de doigté, deux qualités que Simon a su apporter. Malheureu- sement, des difficultés dans la scolari- sation des enfants n’ont pas rendu les choses plus simples, la réalité ne corres- pondant finalement pas à ce qui avait été prévu. Après avoir lutté et prié in- tensément, la famille a décidé qu’il va- lait mieux rentrer en Suisse.

Guinée RETOURS

Cambodge

Raphael et Mirela P. reviennent aus- si, après un peu plus d’un an en Gui- née. Après un temps d’introduction à la langue et la culture, ils se sont ins- tallés à Macenta, où ils se sont engagés de toutes leurs forces dans le « Minis- tère d’Envoi ». Lors de nombreux en- tretiens personnels avec des gens dans la rue, au cours de visites à domicile ou en prison, ils ont pris part à la vie de leurs prochains, les ont encouragés et bénis et ont transmis l’amour de Dieu en pa- roles et en actes. Ils ont également for- mé des collaborateurs locaux qui pour- suivent aujourd’hui ce travail. Même si nous pouvons comprendre les raisons de ces retours en Suisse, c’est à contrecœur que nous laissons partir nos précieux collaborateurs et collabora-

Bruno et Prisca L. avec leurs deux filles ont passé les deux dernières années dans l’équipe AV Sud. Bruno s’est en- gagé principalement comme formateur à l’école professionnelle, transmettant ses compétences aux apprentis dans le domaine du travail du bois. En plus de diverses tâches d’équipe, Prisca a ap- porté beaucoup d’attention au soin des victimes de brûlures. Elle a aussi for- mé des personnes locales à ce travail. Leur retour en Suisse laisse un grand vide derrière eux. Nous remercions la famille L. de tout cœur pour leur pré- cieux engagement et leur souhaitons une bonne réintégration dans leur pays.

En été 2022, Lukas et Somaly B. sont arrivés en Suisse pour un séjour d’une année. Lukas voulait permettre à sa femme et à ses enfants de ne pas connaître la Suisse uniquement comme un pays de vacances, mais aussi d’avoir la possibilité de s’immerger un peu plus dans la langue et la culture. Après ce sé- jour, les enfants souhaitaient pouvoir terminer leur scolarité et leur formation en Suisse. C’est pourquoi la famille B. restera en Suisse jusqu’à nouvel ordre.

16

Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online