Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 10 novembre 2022 - 8 DH - N° 1084
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Marché des taux Les investisseurs naviguent à vue
Provinces du Sud
Une stratégie à double impact
P. 9
P. 18/19
TRANSFORMATION DIGITALE
Quel rôle pour les régulateurs et autorités de la concurrence ?
P. 16/17
Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence
Fintech «Si nous restons passifs, des milliards de dollars échapperont au Royaume»
Equilibres macroéconomiques Warning sur les marges de manœuvre budgétaires et monétaires limitées
P. 10/11
Lutte contre l’inflation L’approche court-termiste montre ses limites
● L'écosystème fintech en Afrique a levé plus de 2 milliards de dollars en 2021; le Maroc n’a récupéré que 0,1% de ces investissements. ● Entretien avec Sofiane Gadrim, co-fondateur d’Atela.
P. 12 à 14
P. 20
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 10 NOVEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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> Actualité
Voyons voir : CoMondial 2022, la magie du foot
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Ça se passe au Maroc
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Ça se passe en Afrique
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Ça se passe dans le monde
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Editorial
> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Le Masi tombe sur des plus bas
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de 2020
Par Fatima Ouriaghli
Marché des taux : Les investisseurs naviguent à vue
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Equilibres macroéconomiques : Warning sur les
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COP 27
marges de manœuvre budgétaires et monétaires
C hefs d’Etat, hommes politiques, acteurs gouvernemen- taux, opérateurs privés, organisations non-gouvernemen- tales…, tous sont réunis en Egypte depuis le 6 novembre pour parler climat. Jusqu’au 18 novembre, soit pendant 13 jours, il s’agira de débattre, entre autres, des mesures à prendre pour atteindre les objectifs climatiques convenus dans l’Accord de Paris, adopté le 12 décembre 2015 lors de la COP 21 à Paris, et entré en vigueur le 4 novembre 2016. Son objectif : limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2, de pré- férence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel. Mais 7 ans après ce fameux Accord, où en sommes-nous ? Clairement, nous sommes mal barrés. Un nouveau rapport d'ONU Climat montre que les pays infléchissent certes à la baisse la courbe des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais souligne que ces efforts restent insuffisants pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle. Bien au contraire, estime le rapport, l’on s’acheminerait vers un réchauffement d'environ 2,5 degrés Celsius d'ici la fin du siècle, tandis que les émissions de CO2 devraient augmenter de 10,6% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010. Les conséquences de la faiblesse des actions pour lutter contre les changements climatiques sont d’ores et déjà visibles : les phé- nomènes météorologiques extrêmes sont amplifiés et deviennent de plus en plus récurrents partout dans le monde. Cela coûte des vies humaines et des centaines de milliards de dollars de pertes et dommages. Depuis la COP 21 pourtant, les mêmes diagnostics sont posés. Les mêmes alertes sont lancées. Et les mêmes conclusions sont tirées. Sans que cela ne change fondamentalement les choses, faute de volonté politique. Parce que les grandes puissances économiques, soit les plus grands pollueurs, ceux-là qui bombent le torse en prenant toujours plus d’engagements cosmétiques, ne jouent pas le jeu. Alors, forcément, les pays pauvres, et en développement, eux, tirent la gueule, espérant cependant rece- voir l’aide à l’adaptation climatique d’une valeur de 40 milliards de dollars promise par les pays riches aux pays en développement. Au final, l’on se surprend à s’interroger sur le sens de ces COP, tant on a l’impression, depuis 7 ans, d’appuyer sur le bouton «Replay». Car les COP se suivent et se ressemblent, se résumant davantage en des rencontres entre bons copains autour de petits- fours. Conséquence : les climato-sceptiques ricanent, les écolo- radicaux montrent les crocs, pendant que la planète se délite… u RETROUVAILLES ENTRE BON COPAINS
limitées
Entretien avec Sofiane Gadrim : Fintech, «Si nous
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restons passifs, des milliards de dollars échapperont
> Economie
au Royaume»
Conjoncture : Le diagnostic de Fitch Ratings
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Transformation digitale : Quel rôle pour les régula-
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teurs et autorités de la concurrence ?
Provinces du Sud : Une stratégie à double impact
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Lutte contre l’inflation : L’approche court-termiste
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montre ses limites
Entretien avec Jawad Kerdoudi : Medays 2022, «Les
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pays africains peuvent s’inspirer de l’expérience
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marocaine en matière de lutte contre le terrorisme»
Villes nouvelles : Que faut-il espérer des nouveaux
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programmes de relance ?
> L'univers des TPME
Promotion de l’entrepreneuriat féminin : La BERD et
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l’UE additionnent leurs efforts
> Focus Agricole
Campagne agricole : Face à une sécheresse persis-
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tante, faut-il craindre le pire ?
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> Développement durable La COP 27 en questions 26 > Société
Cimetières : Pourquoi il faut une réforme de la poli- tique publique en matière funéraire 28
> Culture
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Biographie : Arthur Rimbaud, l’enfant brûlé
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Entretien avec Ahmed Ghayat : Confidences ,
la bonne leçon d’Ahmed Ghayat
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Exposition : Amrani, musicalement correct
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> High-tech 34 Meta : Enorme sac de nœuds autour de Zuckerberg
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Mondial 2022 La magie du foot
Par D. William
L e Qatar accueille, du 20 novembre courant au 18 décembre prochain, la Coupe du monde de football. On en oublierait presque que c’est dans seulement 10 jours que s’oppo- seront le Qatar et l’Equateur en match d’ouverture. Parce que l’on ne sent pas cette ferveur et cette effervescence qui entourent généralement cette compé- tition internationale. A la veille de cet événement planétaire, habituellement on parle foot, on réfléchit foot, on parle foot. Que se passe-t-il donc ? Tentatives d’ex- plication. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce manque d’enthousiasme du moment. Primo : La compétition se déroule dans une contrée qui semble si lointaine et, qui plus est, n’est pas une terre de foot. De plus, depuis que le Qatar a été désigné pays organisateur, ce pays est la cible de diatribes sévères. D’une
part, les défenseurs de l’environnement dénoncent une hérésie écologique avec ces stades climatisés. D’autre part, des ONG ont décrié les «traitements inhu- mains» dont ont été victimes les ouvriers qui ont construit ces stades et autres infrastructures devant servir au Mondial. Elles demandent à ce titre au Qatar de créer un fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants tués ou blessés sur les chantiers, ce que les autorités refusent. Secundo : Globalement, le malaise est bien palpable autour de cette compéti- tion qualifiée par certains de «Mondial de la honte». Si bien que dans plusieurs pays, certaines villes se sont interdites de mettre en place des fan zones pour retransmettre les matchs. Tertio : Actuellement, partout dans le monde, les citoyens ont d’autres préoc- cupations. Ou plutôt une : leur pouvoir d’achat qui a fondu comme neige à
cause de la flambée des prix alimen- taires et énergétiques. Et ce, dans un contexte où la guerre fait rage entre l’Ukraine et la Russie. Si cet environnement délétère crée for- cément une distance par rapport à ce Mondial, le foot, en ce qu’il est fédéra- teur et universel, finira cependant par prendre le dessus, le 20 novembre, dès le premier coup de sifflet de ce tournoi. Les stades seront bondés. On ne parlera plus que ballon rond, but, VAR, hors- jeu… Des centaines de millions de télés- pectateurs seront scotchés devant leurs télévisions, en communion derrière leur équipe. Les couleurs politiques céderont la place aux couleurs du drapeau natio- nal. Chaque peuple sera un et indivisible, le patriotisme chevillé au corps, pour soutenir son onze national. C’est ça la magie du football. On y noie nos sou- cis et il nous fait oublier, un instant, les affres de la vie. ◆
Chaque peuple sera un et indivisible, le patriotisme chevillé au corps, pour soutenir son onze national.
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JEUDI 10 NOVEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO Ç A SE PASSE AU MAROC L’ opération d’inscription pour l’obtention du soutien exceptionnel supplémentaire destiné aux professionnels du transport routier aura lieu à compter du vendredi 11 novembre. Cette opération, qui intervient suite à la décision du gouvernement lors de son Conseil tenu le 3 novembre 2022, se déroulera via la plateforme mouakaba.transport.gov.ma. Elle s’inscrit dans le cadre de la décision prise par le gouvernement de soutenir les professionnels du transport routier dans le but de préserver le pouvoir d'achat des citoyens, assurer la continuité des services de transport des personnes et l’approvisionnement des différents marchés et chantiers, compte tenu de la conjoncture marquée par la persistance de la hausse des prix des carburants. ■ Transport routier : Soutien exceptionnel supplémentaire aux opérateurs du secteur
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Assemblées annuelles de la BM et du FMI Akhannouch préside une réunion préparatoire L e chef du gouvernement Aziz Akhannouch a présidé, mardi 8 novembre, une réu- nion consacrée à l'examen de l'état
Maroc-BAD
Signature de deux accords de prêts d’un montant global de 3,1 Mds de DH D eux accords de prêts pour le financement de deux programmes portant sur le développement de la céréaliculture et la généra- lisation de la couverture sociale, ont été signés, lundi à Rabat, par le ministre chargé du budget, Fouzi Lekjaa, et le Représentant résident du Bureau national de la Banque africaine de développement (BAD) à Rabat, Achraf Tarsim. Il s'agit du Programme d’appui au développement compétitif et résilient de la céréaliculture (PADCRC), d’un montant de 199 M€ (soit environ 2,16 milliards de dirhams), et du Programme d’appui à la généralisation de la couverture sociale (PAGCS), d’un montant de 87 M€ (soit environ 944 millions de dirhams). Le premier programme vise à contribuer à la mise en œuvre des réformes visant le développement de la productivité et de la rési- lience de la céréaliculture, afin de garantir la sécurité alimentaire et réduire la dépendance vis-à-vis des importations de céréales. Quant au deuxième programme, il vise l’accompagnement du chantier prio- ritaire de la généralisation de la protection sociale, notamment l’appui à l’atteinte de la couverture sanitaire universelle, l’extension du régime de retraite, la généralisation des allocations familiales et l’amélioration de la gouvernance et de l’efficacité du système de la protection sociale. Ces deux accords ont été signés en présence du ministre de l’Agri- culture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, et du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb. ■
d'avancement des préparatifs pour la tenue des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, prévues à Marrakech en octobre 2023, et qui devraient connaître la participa- tion de 14.000 personnes issues de 189 pays membres de ces deux institutions internatio- nales. Cette réunion préparatoire sera suivie d'une série de rencontres visant à assurer la réussite de cette manifestation internationale organi- sée, pour la première fois depuis 50 ans, sur le continent africain. Cette réunion a permis de passer en revue les étapes franchies dans le cadre des préparatifs pour la tenue de cet évènement au Maroc, ainsi que son plan de communication. Cette rencontre s'est déroulée en présence du ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains rési- dant à l’étranger, Nasser Bourita, de la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khaled Ait Taleb, du ministre des Transports et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, du ministre délégué chargé de l’In- vestissement, de la Convergence et de l’Eva- luation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, du ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. Ont également pris part à cette réunion, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, le secrétaire général du ministère de l'Economie et des Finances, Nabil Lakhdar, la directrice du Trésor et des Finances exté- rieures au ministère de l'Economie et des Finances, Fouzia Zaaboul, ainsi que le direc-
teur des Affaires administratives et générales au ministère de l'Économie et des Finances, Mohamed Al Kharmoudi. Les assemblées annuelles de ces instances internationales se tiennent généralement pen- dant deux années consécutives au siège du Groupe de la BM et du FMI à Washington DC et la troisième année dans l'un des pays membres. Dans le cadre de ces réunions annuelles, les gouverneurs des Banques centrales, les ministres des Finances et du Développement, les dirigeants du secteur privé, les représen- tants de la société civile et des médias ainsi que les universitaires se réunissent pour dis- cuter de questions d'intérêt mondial, notam- ment les perspectives de l'économie et la sta- bilité financière mondiales, l'éradication de la pauvreté ainsi que la croissance économique, la création d'emplois, le changement clima- tique et d'autres thématiques d'actualité. Notons que le chef du gouvernement a ren- contré la semaine dernière des représentants de la BM et du FMI, à l'issue de leur visite consultative annuelle qui avait débuté le 24 octobre dernier. Réunion au cours de laquelle les représentants des deux institutions ont été informés des préparatifs en cours pour accueillir lesdites Assemblées annuelles au Royaume. ■
16.940.032 C’est le nombre d’opérations pour 20.054.283.672 DH, effectuées par les cartes étrangères au Maroc durant les 9 premiers mois de l’année 2022. Ces opérations incluent les paiements auprès des commerçants et des sites marchands affiliés au CMI et les retraits sur les guichets automatiques des banques. L’activité est en progression de +88,8% en nombre d’opérations et de +89,7% en montant par rapport à la même période de l’année 2021.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Sénégal : Le président Macky Sall baisse le loyer et les prix des denrées
Forum pour l’investisse- ment en Afrique : 63,8 milliards de dollars d’intérêts de finance- ment récoltés en 2022
L'Afrique du Sud compte l'intensité car- bone la plus élevée parmi les pays du G20
Des centaines de Ghanéens manifestent contre la vie chère P lusieurs centaines de Ghanéens sont descendus dans les rues de la capitale Accra pour dénoncer l'inflation record et la gestion de la crise économique par le gou- vernement, appelant notamment à la démission du président Nana Akufo-Addo. Très critiqué, Akufo-Addo a exhorté la semaine dernière les Le président Sall a annoncé à la télévision publique des mesures de baisse relatives notamment au logement, au riz, à l'huile, aux sucre et fournitures scolaires, à l'issue d'une rencontre sur la consommation à Dakar, en présence des commerçants et des industriels. La baisse est de 5% pour les loyers de plus de 500.000 FCFA (750 euros), de 10% pour ceux allant de 300.000 FCFA (457 euros) à 500.000 FCFA et de 20% pour ceux inférieurs ou égaux à 300.000 FCFA. ■ L e président sénégalais Macky Sall a annoncé une baisse du loyer, en hausse de «plus de 200%» en huit ans, ainsi que des prix des denrées pour soulager les ménages confrontés à une inflation galopante. Le Sénégal, comme tous les pays africains, subit les effets de la période post-covid et de la guerre en Ukraine qui ont renchéri le coût de plusieurs produits.
L ' Afrique du Sud compte l'in- tensité carbone la plus élevée parmi les pays du G20, le sec- teur de l’énergie étant le pire émet- teur de gaz à effet de serre dans le pays, a révélé le «Rapport sur la transparence climatique 2022», publié dans le cadre d’un parte- nariat entre plusieurs organisations internationales. « Pour chaque kWh d'électricité produit en Afrique du Sud, 866,5 g de CO2 sont émis dans l'atmosphère », a souligné le rapport, qui fait le point sur l’action clima- tique du G20 et fournit une ana- lyse par pays des émissions et des efforts déployés pour lutter contre le changement climatique. Notant que cette situation est largement liée à la part élevée du charbon dans le mix énergétique du pays, le rapport rap- pelle qu’environ 90% de l'électricité de l'Afrique du Sud étaient produites à partir du charbon en 2021. ■
A u terme de trois jours de transac- tions physiques comptant pour le 3 ème Forum pour l’investissement en Afrique (AIF), tenu du 2 au 4 novembre à Abidjan, ce sont 31 milliards de dollars d’intérêts de financement qui ont été reçus des investisseurs, pendant que les salles de transaction en ligne (boardrooms virtuelles) de l’AIF de mars 2022 ont attiré 32,8 mil- liards de dollars d’intérêts d’investissement. Les transactions physiques et virtuelles de l’AIF 2022 ont donc donné au total 63,8 mil- liards de dollars d’intérêts d’investissement pour la seule même année, rapporte le por- tail officiel du gouvernement ivoirien. L’annonce a été faite par le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina. ■ Tunisie : L’inflation augmente à 9,2% en octobre
Ghanéens à soutenir sa décision de solliciter un prêt du FMI, lui qui avait autrefois promis un «Ghana sans aide». Déjà accablé par une forte dette, le Ghana cherche à obtenir un crédit de 3 milliards de dollars pour faire face à l'inflation record de 37%, à l'effondrement de sa monnaie - le Cedi -, et des difficultés économiques aggravées depuis l'invasion russe en Ukraine. ■
L e taux d'inflation annuel en Tunisie a augmenté légèrement à 9,2% en octobre dernier, après s’être établi à 9,1% au mois précédent, selon l’Institut national de la statistique (INS). Cette évolution reflète l'accroissement des prix des produits alimentaires de 12,9% sur un an, suite à l’augmentation des prix des œufs de 33,3%, des viandes ovines de 21,1%, des huiles alimentaires de 20,8%, des légumes frais de 18,5% et des viandes de volaille de 15%, explique l'INS, dans une note relative à l'indice des prix à la consom- mation du mois d'octobre. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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L’ inflation dans la zone OCDE, mesurée par l’in- dice des prix à la consom- mation (IPC), a augmenté en sep- tembre dernier pour atteindre 10.5% en glissement annuel, après 10.3% en août, annonce l’Organi- sation de coopération et de déve- loppement économiques (OCDE). Une inflation à deux chiffres a été enregistrée en septembre dans 19 des 38 pays de l’OCDE, les taux les plus élevés ayant été enregis- trés en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie et en Turquie (supérieur à 20% pour l’ensemble de ces pays). ■ L’inflation dans la zone OCDE augmente à 10,5% en septembre
Royaume-Uni Sunak promet des mesures «justes» pour faire face à la crise
L a première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé la création d’un fonds de solidarité alimentaire, doté de 60 mil- lions d’euros pour 2023, destiné à permettre aux plus démunis d’accéder à une nourriture de qualité et de proximité. « Ces 60 millions d'euros iront à la fois aux grands réseaux nationaux qui proposent de l'aide alimentaire, dans des appels à projets que nous allons lancer, mais également à des projets locaux, au travers des préfets de région », a indiqué Borne à la presse à l'issue d'une visite d'une banque alimentaire à Reims. Ces derniers, a-t-elle poursuivi, pourront soutenir des ini- tiatives entre des agriculteurs, des produc- teurs qui pourront aussi proposer des circuits courts pour une alimentation de qualité. ■ France/Précarité Création d’un fonds de solidarité alimenataire
L e Premier ministre britannique Rishi Sunak a promis que le budget qu'il doit présenter mi- novembre serait «juste», tout en répé- tant que les décisions à prendre étaient «difficiles», face à la crise économique et financière que traverse le Royaume- Uni. Le gouvernement doit dévoiler le 17 novembre ses arbitrages budgétaires,
au moment où le pays connaît une inflation record et est la proie d'inquiétudes financières provoquées par le précédent gouverne- ment conservateur de Liz Truss. Selon plusieurs médias britanniques, le Premier ministre et son chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances), Jeremy Hunt, envisagent jusqu'à 50 milliards de livres de hausses d'impôts et de baisses de dépenses pour rassurer sur la stabilité à long terme des finances publiques, laissant augurer un retour à l'austérité. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis novembre 2021
Le Masi tombe sur des plus bas de 2020 ◆ Le marché actions enchaîne une 5 ème semaine de baisse consécutive. ◆ Sur les taux, les tensions haussières devraient se poursuivre durant le 4 ème trimestre.
qui représente également le retrace- ment de 61,8% de la hausse depuis les plus bas de 2020) risque de prolonger la baisse jusqu’à la prochaine zone de sou- tien à 10.500 points. Au terme de cette semaine soldée par une baisse de 2,11%, seulement 4 secteurs des 23 représentés à la cote casablancaise ont terminé dans le vert. Il s'agit des indices des ingénie- ries et biens d'équipement industriels (+4,97%), des loisirs et hôtels (0,89%), de la distribution (0,13%) et des sociétés de placement immobilier (+0,03%). Du côté des perdants, le secteur des boissons (-6,12%) a accusé le plus fort repli de la semaine, suivi de celui des ser- vices aux collectivités (-5,92%) et celui du pétrole et gaz (-3,14%). Le volume global des échanges s'est élevé à plus de 3,12 milliards de DH, dont 349 MDH réalisés sur le marché central actions et 2,76 Mds de DH sur le marché de blocs actions. Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent BMCI avec un volume transac-
tionnel de 87,07 MDH, Cosumar (35,46 MDH) et Maroc Telecom (35,44 MDH).
P as d’embellie à la Bourse de Casablanca où le cli- mat devient de plus en plus pesant. Le cumul de faiblesses depuis fin septembre a créé une psychologie négative sur le marché. Les opérateurs évitent toute prise de risque, en attendant d'éventuels évène- ments capables de leur faire changer de perception. Parallèlement, les quelques haussiers restants ne font plus poids à court terme, et ne répliquent que par des rebonds, trop faibles pour inverser la donne. Depuis le début du resserrement moné- taire, le marché ne fait que refluer. Ne trouvant plus aucun soutien, il tombe cette semaine (du 2 au 8 novembre) sur des plus bas de 2 ans à 10.680 points, avec au compteur annuel 20% de pertes. Techniquement, la cassure cette semaine du support majeur à 10.880 points (niveau Par Y. Seddik
Marché obligataire : tension haussière
Les tensions haussières sur la courbe primaire du marché obligataire devraient se poursuivre durant le quatrième tri- mestre de 2022, prévoit Attijari Global Research (AGR). La demande devrait tou- jours s'orienter, pour sa part, vers les maturités courtes dans un contexte de faible visibilité et de forte volatilité. Revenant sur la première séance d'adju- dication du mois de novembre, la société de recherche souligne que le mouvement haussier des taux primaires semble plus maîtrisé, avec une hausse de 4 pbs du taux de rendement de la maturité 2 ans concernée par la levée. En dépit d'un besoin important au cours de ce 4 ème trimestre, le faible recours du Trésor au marché intérieur se poursuit, avec une levée de seulement 500 MDH au cours de cette séance. ◆
Au terme de cette semaine, seulement 4 secteurs des 23 représentés à la cote casa- blancaise ont terminé dans le vert.
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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
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Marché des taux ◆ La visibilité sur le marché obligataire est extrêmement réduite en cette fin d’année 2022. Les investisseurs naviguent à vue
écrit BKGR dans son habituelle lettre de taux hebdomadaire. Par ailleurs, durant la semaine écoulée, le Trésor a effectué sa première levée sur une maturité «traditionnelle» depuis près de
allonger la maturité de la dette et réduire la pression sur les finances publiques à court terme, on comprend aisément que les impératifs à court terme auront un coût dans le futur. … En attendant Bank Al-Maghrib en décembre Si les investisseurs ne savent toujours pas à quoi s’attendre en novembre, ils doivent prendre leur courage à deux mains et se projeter en décembre où un consensus se forme autour d’une hausse du taux directeur entre 25 et 50 points de base. BKGR en résume les causes : «la per- sistance des pressions infla- tionnistes et la poursuite du resserrement monétaire par les Banques centrales des principales puissances écono- miques mondiales». Le FMI pour désamorcer les pressions ? «L’un des principaux leviers de financement dont dispose le Trésor pour réduire les pres- sions futures sur la liquidité domestique est l’activation de la ligne LPL ou encore le tirage des DTS auprès de Bank Al-Maghrib» , écrivait Attijari Global Research fin octobre. Autrement, les taux obliga- taires devraient continuer à subir des tensions haus- sières en raison du relèvement attendu de l’offre du Trésor en BDT, conjuguée au rehausse- ment des exigences de renta- bilité des investisseurs dans un contexte inflationniste qui s’annonce, selon la même source, «plus soutenable que prévu» . ◆
4 semaines pour un volume plutôt modeste de 500 MDH, écrit le bureau de recherche, marquant ainsi le cours de la ligne 2 ans au taux limite de 2,44%. Ce taux est très proche de la précédente sortie, qua- lifiée de «surprise» par les
Les opérateurs expliquent que le Trésor multiplie les gymnastiques pour ne pas marquer les taux long terme à la hausse.
investisseurs, portant sur 45 jours seulement, et réalisée à 2,38%. Emprunter à des taux proches à 45 jours et 2 ans peut être assimilé à une ano- malie de marché. Les opérateurs expliquent que le Trésor multiplie les gymnas- tiques pour ne pas marquer les taux long terme (10 ans et plus) à la hausse. Ceci se traduit par un «soulèvement» de la partie court terme et moyen terme de la courbe des taux sur laquelle il pratique une plus grande pres- sion. Rien que sur le troisième trimestre 2022, les taux courts et moyens ont enregistré des accroissements notables, par rapport au trimestre précédent, oscillant entre +24 points de base et +42 points de base, après une fourchette comprise entre +8 points de base et +19 points de base au deuxième trimestre 2022. Mais au-delà de l’allure de la courbe, ceci réduit la durée de vie de la dette intérieure du Trésor en lui faisant perdre 4 mois de maturité moyenne, la ramenant à 6 ans, soit son niveau de l’année 2018. Quand on sait les efforts que four- nit la direction du Trésor pour
gataire court terme, puisque les sorties ont dépassé les 28 Mds de dirhams rien qu’en septembre, faisant basculer la collecte dans le rouge (-15 Mds) sur 9 mois. Une tendance à confirmer. Et pour cause, des institutionnels ajustent leurs allocations d’actifs pour faire face à la hausse des taux. Mais que l’on ne s’y trompe pas : ce marché en décol- lecte devrait attirer beaucoup d’investisseurs lorsque des signaux de stabilisation des taux seront détectés. Et qu’on se le dise, même les investis- seurs particuliers devront s’y intéresser à ce moment-là.
C arburant essentielle- ment à la macro, le marché obligataire a souvent une lon- gueur d’avance sur les autres compartiments du marché des capitaux, notam- ment le marché actions, dont les valorisations dépendent en bonne partie des rendements sans risque constatés sur le marché obligataire. Mais depuis quelques mois, force est de constater que les investisseurs en taux naviguent à vue. Sur ce marché plutôt cartésien, l’on constate depuis quelques mois une charge émotionnelle grandissante chez des opéra- teurs pris en sandwich par le resserrement de la politique monétaire, l’inflation galopante et le manque de visibilité sur l’issue de la crise en Ukraine et son impact sur la croissance au Maroc et chez les partenaires. La décollecte chez les fonds obligataires moyen long terme a atteint 50 Mds de dirhams à fin septembre. Une hémorragie qui s’étend peut-être à l’obli- Par A. Hlimi
L’un des principaux leviers de financement dont dispose le Trésor pour réduire les pressions futures sur la liquidité domestique est l’activa-
Des craintes à court terme…
Mais en attendant, la visibilité reste réduite. Le 7 novembre et au moment où nous rédigions ces lignes, le Trésor n’avait tou- jours pas communiqué sur ses besoins pour le mois en cours. «N’ayant pas encore communi- qué ses besoins pour le mois de novembre, les investisseurs semblent ne pas disposer de suffisamment de visibilité…»,
tion de la ligne LPL.
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Equilibres macroéconomiques
◆ Le FMI, qui salue plusieurs actions du gouvernement, appelle à l’accélération des réformes structurelles. ◆ L’Institution de Bretton Woods table sur une croissance d’environ 1,25% du PIB en 2022 et un déficit du compte courant de 4,25% du PIB. Warning sur les marges de manœuvre budgétaires et monétaires limitées
creu ser pour atteindre 4,25% du PIB». Ces prévisions confortent quelque part la méforme de l’économie nationale. Toutefois, à en croire l’équipe de l’Institu- tion de Bretton Woods, l’acti- vité devrait mieux se compor- ter durant l’année 2023. «Dans l’hypothèse d’une amélioration progressive des conditions extérieures et d’une saison agricole moyenne, la crois- sance devrait s’accélérer pour atteindre environ 3% du PIB en 2023 et le déficit du compte courant se réduirait à environ 3,5% du PIB, mais de fortes incertitudes planent encore sur ces perspectives», concède Roberto Cardarelli.
Trois postes ont sauvé les meubles Roberto Cardarelli, chef de l’équipe du FMI, qui a séjourné au Maroc, a dévoilé quelques prévisions majeures portant
sur l’économie nationale avant de répondre à bâtons rompus aux questions des représentants de la presse nationale. Les inter- rogations ont porté, entre autres, sur l’opportunité de la hausse du taux direc- teur par BAM, le PLF 2023,
La réforme de la Caisse de compen- sation devrait, selon les experts du FMI, élargir les marges budgétaires.
l’implication des tendances inflationnistes, la réforme de la Caisse de compensation et le financement des principales réformes (santé, protection sociale, éducation). « L’économie marocaine a connu une confluence de chocs négatifs en 2022 qui ont freiné le rebond rapide après la pan- démie. La sécheresse a affecté négativement la production agricole, tandis que les chocs des termes de change liés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont davantage alimenté l’inflation et réduit le pouvoir d’achat», explique le chef de mission du FMI pour le Maroc. Et d’ajouter: «La reprise du secteur du tourisme, la rési- lience des envois de fonds des migrants et des exportations ont compensé partiellement ces chocs négatifs. La crois- sance du PIB s’établirait à envi- ron 1,25% en 2022 et le déficit du compte courant devrait se
rognées, entre autres, par l’ex- plosion des charges de com- pensation, se sont amenuisées considérablement au cours des dernières années. Dans ce contexte, il est clair que la question du financement du nouveau modèle de développe- ment, lequel nécessite la mise en œuvre de réformes structu- rantes et coûteuses (protection sociale, santé, éducation…), se pose avec acuité. A ce titre, rap- pelons qu’en octobre dernier, le Souverain a fixé l’objectif de la mobilisation de 550 Mds de DH d’investissements de capitaux privés sur la période 2022-2026. De même, le secteur public est aussi appelé à jouer sa partition en matière de financement dans le cadre de la mise en œuvre du NMD. C’est dans un contexte particulier que les services du FMI ont achevé récemment leur mission de 2022 au titre de l’ar- ticle IV avec le Maroc.
S ur le front écono- mique, il n’est pas exagéré de dire que le Royaume est à la croisée des chemins. Le Maroc, qui aspire légitime- ment à l’émergence, s’est fixé un objectif ambitieux. Celui de bâtir un nouveau modèle de déve- loppement (NMD), avec à la clef une pérennité de la croissance durable et inclusive. Toutefois, ce dessein porté au plus haut sommet de l’Etat se télescope avec un contexte particulière- ment défavorable sur le plan national (sécheresse récurrente) et international (flambée des cours des matières premières, pandémie Covid-19, etc.). Cette donne complique l’équation de l’émergence, surtout si l’on sait que la croissance sera atone en 2022 (autour de 1% du PIB) et que les marges budgétaires Par M. Diao
Ces actions salutaires, selon le FMI
Sur la question de l’augmen- tation de 50 points de base du taux directeur par BAM (à l’issue de son dernier Conseil), et ce dans l’optique de conte- nir l’inflation, l’équipe du FMI a adopté une position qui ne souffre d’aucune ambivalence. Elle salue la décision de l’Ins- titut d’émission, bien que les causes des pressions inflation- nistes proviennent des chocs mondiaux sur l’offre et les prix des matières premières. Par ailleurs, le FMI, qui s’attendait pour 2023 à l’amorce du repli de l’inflation (sous l’effet de la baisse prévue des prix mon- diaux des matières premières) suggère : «Assurer un retour
Assurer un retour de l’in- flation à près de 2% d’ici 2024 pourrait nécessiter de nouvelles hausses des taux direc- teurs.
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ainsi que la propension du PLF 2023 à garantir le financement des réformes majeures citées plus haut. La réforme de la Caisse de compensation via l’amélioration du ciblage grâce à l’introduction du Régime social unifié, devrait, selon les experts du FMI, élar- gir les marges budgétaires et déboucher sur la réduction rapide de la dette publique à moyen terme. Notons tout de même que la dette publique globale observe un trend haus- sier notoire depuis l’année 2020, marquée par la proliféra- tion de la Covid-19 à l’échelle mondiale. D’après les prévi- sions du HCP, le taux d’endet- tement public devrait passer de 82,5% à 83,3% du PIB entre 2021 et 2022, avant de pro- gresser encore à 83,6% du PIB
en 2023. Concernant le régime de change, les experts du FMI suggèrent la poursuite de la
réforme lorsque les incertitudes et les chocs au niveau mondial baisseront d’intensité. ◆
de l’inflation à près de 2% d’ici 2024 pourrait nécessiter de nouvelles hausses des taux directeurs. Et ce, afin d’ancrer davantage les anticipations d’inflation». Notons que si l’institution de Bretton Woods reconnaît que des hausses successives du taux directeur pourraient impacter négativement les demandes de crédits bancaires et, par extension, la croissance, par contre, elle explique que le rehaussement de 50 de PBS du taux directeur effectué par BAM aura peu d’impact sur la demande des crédits bancaires et la croissance. L’équipe du FMI partage aussi l’orientation réformiste impri- mée par le PLF 2023, notam- ment en matière d’IS (baisse et harmonisation des taux) et d’IR
Le FMI salue les actions initiées en matière de protection sociale (même si le chantier reste inachevé), tout en appelant à l’accélération des réformes structurelles dans un contexte d’incertitudes exceptionnel et de marges de manœuvre budgétaires et monétaires limi- tées. L’équipe dirigée par Roberto Cardarelli est formelle. Des réformes profondes des sys- tèmes de santé et d’éducation devraient améliorer l’accès, l’efficacité et la qualité des ser- vices. De plus, du point de vue des experts basés à Washington, les récentes réformes des entreprises publiques, l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI ainsi que la mise en œuvre de la nouvelle charte de l’investissement, sont de nature à booster l’investissement privé. Dans le même ordre d’idées, précisons que le Royaume est astreint à réduire son fort taux de dépendance énergétique, tout en initiant des actions à même de lui permettre de remédier à l’amenuisement des ressources hydriques. Ce qui, à l’évidence, commande la mobilisation de ressources financières conséquentes. Par ailleurs, il importe de préciser que le Maroc et le FMI mènent des discussions depuis plusieurs mois dans le cadre du renouvellement de la Ligne de précaution et liquidité (LPL). Cette dernière permet au FMI d'apporter des financements pour répondre aux besoins réels ou potentiels de balance des paiements des pays qui mènent de bonnes politiques économiques. Accélération de la mise en œuvre des réformes
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◆ L’industrie de la fintech au Maroc est émergente. Il y a une vraie infrastructure bancaire qui pourrait drainer l'éclosion et l'explosion de ce secteur. ◆ L'écosystème fintech en Afrique a levé plus de 2 milliards de dollars en 2021; le Maroc n’a récupéré que 0,1% de ces investissements. ◆ Entretien avec Sofiane Gadrim, directeur des nouvelles technologies (CTO) et co-fondateur d’Atela. «Si nous restons passifs, des milliards de dollars échapperont au Royaume» Fintech
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Tout d’abord, quel état des lieux faites-vous de l’industrie de la Fintech au Maroc ? Sofiane Gadrim : L’industrie de la fintech au Maroc est émergente, mais c’est très en deçà de ce que l’on pourrait attendre d’un pays comme le nôtre. Nos voisins ont compris l’importance de ce secteur qui représentera plus de 30 milliards de dollars en 2025 en Afrique; on escompte une crois- sance de 800% de ce secteur d’ici 3 ans. Si nous restons passifs, des milliards de dollars échapperont au Royaume. Heureusement, il y a une prise de conscience de ce retard depuis quelque temps. Des démarches sont entreprises un peu partout dans le Royaume par différents acteurs nationaux, régionaux et financiers pour résorber cet attentisme. J’en veux pour exemple la démultiplication de centres de formation et d’incubateurs comme le tech- nopark, des programmes de financement de projets et la création d’un ministère dédié à la transition digitale. Atela a pu profiter de ces initiatives et des infrastructures dédiées aux start-up; c’est donc dans ce contexte d’écosystème nais- sant qu’Atela a vu le jour. F.N.H. : Quelle appréciation faites- vous du niveau d’investissement dans les fintech au Maroc en com- paraison avec certains pays afri- cains (plus avancés que nous) ? S. G. : L'écosystème fintech en Afrique a levé plus de 2 milliards de dollars en 2021; le Maroc n’a récupéré que 0,1% de ces
Si l’on veut créer de futurs cham- pions dans les fintech, je pense que tout se joue au niveau de la formation, l’éducation et plus d’inves- tissements sur les por- teurs de pro- jets.
investissements. Ce retard ne peut se justifier au regard de la place que le Maroc occupe dans le conti- nent (rappelons que le Maroc représente dans les environs de 6,5% du PIB africain). Nous disposons de 2 mastodontes que sont la Banque Populaire et Attijariwafa bank qui ont un rayonnement dans toute l'Afrique. Il y a donc une vraie infrastructure bancaire qui pourrait drainer l'éclosion et l'explosion du secteur fintech. Ceci est une opportunité à saisir; la marge de progres- sion étant grande, c'est donc le moment de mettre un coup d'accélérateur. C'est très bien parti avec toutes ces initia-
tives entreprises par les différents acteurs marocains. On voit Bank Al- Maghrib initier la création d'un sandbox permettant aux fintech d'éprouver leurs concepts dans un cadre spécifique. La Bourse de Casablanca est très active auprès de la jeunesse en effectuant des partenariats avec des univer- sités. Enfin, les banques et autres institu- tions financières commencent à s'intéresser aux innovations des fintech. J’en profite pour lancer un appel aux institu- tions de notre pays à organiser des tables- rondes, des colloques qui regrouperaient des banques et des fintech. Cela permet- trait de réfléchir sur des collaborations,
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comment pourrions-nous créer des synergies, et explorer ensemble les opportunités en Afrique. F.N.H. : Il est clair que l’éco- système des fintech peine à décoller au Maroc. Qu’est- ce qui bloque selon vous ? Et comment peut-on pallier cela ? S. G. : Je tiens à reconnaître des avancées salutaires. Peut-on mieux faire ? Oui, nous avons la chance d'avoir un grand potentiel. Ce qui bloque pour les fintech, c’est aussi ce qui bloque pour les start-up en géné- ral. Premièrement, j’évoquerais les problèmes liés à une administration qu’il faudrait alléger. Cela permettra à l’entrepreneur de se concentrer sur sa tâche, c’est-à-dire innover et créer. Je sais que des efforts sont entre- pris à ce niveau, j’espère que cela continuera. Deuxièmement, parlons de la difficulté d'accès aux appels d'offres. Comment une start-up pour- rait-elle être compétitive lorsqu’on lui demande de remplir 70 pages pour répondre à un appel d’offres ? Cela disqualifie d’emblée ces petites struc- tures, bien qu’elles puissent avoir des solutions parfois plus innovantes et efficaces que des acteurs plus gros. Troisièmement, j’aimerais parler d’une problématique liée à l’acquisition de talents. Lorsque l’on parle de pro- fils informatiques, les start-up sont aujourd’hui en concurrence avec de grosses entreprises de services du numérique (ESN). Ces dernières exercent une forme de dumping au niveau des salaires; cela fait bais- ser la compétitivité et désorganise le marché. Si l’on veut créer de futurs champions dans les fintech, je pense que tout se joue au niveau de la formation, l’éducation et plus d’investissements sur les porteurs de projets. C’est pour cela qu’à Atela, nous intervenons à ces niveaux-là en accompagnant et en formant nos collaborateurs sur les technologies que l’on utilise. F.N.H. : Le Royaume a-t-il les moyens et les acquis pour devenir leader régional dans ce domaine ? S. G. : Le Maroc a certainement les moyens et les acquis pour devenir le leader régional, voire du continent,
dans le domaine des fintech. Je vais même aller plus loin. Le Maroc a le devoir de devenir leader, car à défaut, il risque de perdre le leader- ship dans les domaines où il est déjà à la première place du podium. Les banques n’ont pas d'autres choix que d’adopter les dernières technolo- gies dans leur process. Si elles ne le font pas, elles ne risquent pas seule-
ment de perdre des parts du marché au Maroc, mais également à l’échelle continentale. Le Maroc a déjà un leadership dans le continent via les acteurs bancaires traditionnels. Les fintech sont un moyen d’étendre et de pérenniser cette avance. Je crois que c’est une question de volonté et de vision. Ceci passe par le renforcement et le support des fintech à l’échelle
nationale. C’est un peu comme le football. C’est parce que la Botola Pro est compétitive que nous avons pu gagner les 2 coupes continentales. F.N.H. : Pour vous, comment la fintech peut-elle aider à pro- mouvoir l’inclusion financière dans le Royaume ? S. G. : La fintech a les moyens de
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