Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 11 novembre 2021 - 8 DH - N° 1043
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
France Les transferts MRE s’invitent à l’élection présidentielle
Distribution digitale La peur bleue des intermédiaires en assurance
P. 18/19
P. 10 à 12
Les compagnies Takaful face au défi de la rentabilité P. 8/9 ASSURANCES
Secteur de la santé
Contrôle fiscal
COP26
«Notre système a besoin plus d’un électrochoc que d’une acupuncture»
«Le Royaume est bien outillé pour appréhender les enjeux climatiques»
Vers un nouveau tour de vis de la Direction générale des impôts ?
● Les défis à relever par le système de santé sont tels que le budget qui lui est alloué reste largement insuffisant. ● Entretien avec Abdelmajid Belaiche, expert des marchés pharmaceutiques et chercheur en économie de santé.
Taoufiq Boudchiche, économiste
P. 30 à 32
Enseignement privé
P.13
BAMmuscle encore son dispositif Verdissement du secteur financier
Le joli pactole des établissements scolaires
P. 20 à 22
P. 16
P. 27
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Covid-19 : Pass vaccinal ou vraie passoire ?
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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique
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> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Le marché reprend son souffle Assurances : Les compagnies Takaful face au défi de la rentabilité Distribution digitale : La peur bleue des intermé- diaires en assurance Entretien avec Farid Bensaid : Intermédiaires en assu- rances, «ceux qui assurent le secteur hôtelier ou de l’évènementiel sont encore en forte difficulté» Contrôles fiscaux : La DGI a les moyens de sa «poli- tique» Bourse de Casablanca : Retour en grâce des small caps ? Verdissement du secteur financier : BAM muscle encore son dispositif
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Par Fatima Ouriaghli
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“P our le Maroc, son Sahara n’est pas à négocier. Aujourd’hui comme dans le passé, la marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation. En fait, si nous engageons des négociations, c’est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel». Dixit le Roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion du 46 ème anniver- saire de la Marche verte. Des mots transparents pour qui sait lire et qui ne souffrent d’aucune ambiguïté. Confirmant, surtout, l’intransigeance du Royaume autour de ce dossier : la marocanité du Sahara ne peut faire ni l’objet de compromis ni être sujette à un quelconque mar- chandage. Le Sahara, mon Sahara, notre Sahara nous appartient. Il est nôtre et le restera à jamais. SAHARA, MON SAHARA
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> Economie
Investissement privé : Premier grand oral de Mohcine Jazouli à la CGEM France : Les transferts MRE s’invitent à l’élection présidentielle Entretien avec Abdelmajid Belaiche : Secteur de la santé, «Notre système a besoin plus d’un électrochoc que d’une acupuncture» Textile : Un faisceau de facteurs rassurants pour les exportateurs Politique foncière : Plaidoyer pour un système plus efficient Industrie automobile : De nouvelles filières à investir pour augmenter le taux d’intégration Location de voitures : 3.200 entreprises marocaines déclarent faillite Enseignement privé : Le joli pactole des établisse- ments scolaires
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Ceux qui croyaient fausse- ment le contraire se trompent lourdement. Et doivent convoquer leur bon sens pour se résoudre définitive- ment à faire leur cette vérité historique, afin de mettre fin à cette farce trop longtemps entretenue par les ennemis du Royaume. Mais pendant qu’ils our- dissent des complots pour déstabiliser le Maroc; pen- dant qu’ils s’échinent à trafi- coter l’Histoire pour se don- ner une certaine légitimité imaginaire; pendant qu’ils
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Le Royaume, conforté par le processus politique en marche sous la houlette onusienne, développe
> Focus Agricole
Filière menthe : Une activité de niche à fort potentiel de développement 28 > L'univers des TPME Compétitivité des entreprises exportatrices : Au-delà des doléances fiscales 29
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ses provinces sahariennes.
hantent, comme des fantômes en errance, les couloirs des ins- tances internationales pour faire entendre leurs voix inaudibles, le Royaume, lui, conforté par le processus politique en marche sous la houlette onusienne, développe ses provinces sahariennes. Lesquelles sont appelées à être de véritables plateformes de développement économique, grâce aux multiples projets struc- turants qui y ont été lancés sous l’impulsion du souverain. C’est pourquoi d’ailleurs les provinces du Sud sont devenues le ter- rain de jeu de nombreux investisseurs étrangers, au regard des énormes potentialités de cette région, mais également vu le trem- plin qu’elles offrent pour accéder à d’autres marchés du continent africain, voire de l’Europe. C’est pourquoi, également, les opérateurs économiques natio- naux, la société civile et toute la population marocaine font corps avec leur Roi pour défendre la Cause nationale, mais aussi soutenir cet élan de progrès que connaissent les provinces saha- riennes. L’effervescence économique qu’ont connue Dakha et Laâyoune la semaine dernière en témoigne. u
> Développement durable
Entretien avec Taoufiq Boudchiche : COP26 / Climat, «Le Royaume est bien outillé pour appréhender les enjeux climatiques» 30 > Culture «Haut et fort» en salle : Une fresque de la plus belle eau Confidences : Nabil Ayouch nous dit tout 34 35
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> Tribune libre
Meta ou comment Mark Zuckerberg va métamor- phoser le net 36 > High-tech Caritatif gaming : La tendance monte crescendo 38
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Covid-19 Pass vaccinal ou vraie passoire ? Par D. William
L’ instauration du pass vac- cinal depuis le 21 octobre dernier suscite toujours polémique. Le week-end dernier encore, des protes- tataires ont battu le pavé dans plusieurs villes du Royaume pour signifier leur désapprobation et dénoncer ce dispo- sitif qui, pour eux, constitue une entorse à leurs libertés individuelles. Surtout qu’aujourd’hui le défaut de pass vacci- nal reste très préjudiciable quand il s’agit d’effectuer ne serait-ce que des formali- tés administratives. Mais la réalité est là. Le pass vaccinal, en ce qu’il octroie comme «privilèges» pour ceux qui en disposent, constitue le sésame qui ouvre désormais toutes les portes : accéder aux administrations publiques, aller au boulot, au café, aux centres commerciaux… Pour les autres, rien. Walou. Ce qui crée
un certain clivage au sein de la société, avec deux catégories de citoyens : ceux qui semblent avoir tous les droits et les autres qui sont privés de tout et pour lesquels le pass vaccinal a valeur de vaccination obligatoire, un acte qui est censé être volontaire. Pourtant, malgré les cris d’orfraie lancés par les esprits rebelles, le gouvernement semble avoir bien réussi son tour de passe-passe. Car la campagne de vacci- nation a connu une nouvelle dynamique. De l’aveu même du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, plus de 2 millions de primo-vac- cinés ont été enregistrés depuis l’instau- ration du pass. Une adhésion ? Pas for- cément. Une nécessité plutôt, si tant est que ces récalcitrants ne veulent pas se voir privés de leurs droits d’aller au tra- vail ou d’accéder aux services publics. Cela étant, le pass vaccinal est-il si
nécessaire que ça ? Les profession- nels de la santé répondent unanimement «oui». Mais encore faut-il que sa mise en place s’accompagne du contrôle nor- malement en vigueur. Ce qui est loin d’être le cas. Si dans les administrations publiques il y a une certaine rigueur dans le contrôle, ce n’est pas le cas par- tout. Dans certains cafés, restaurants ou encore boutiques de commerce, l’accès est open. Pas le temps de fliquer les clients : c’est plutôt le temps de faire du business en cette période de crise, au lieu de s’embarrasser d’un contrôle qui peut vite dégénérer en altercation et qui, pour certains, devrait relever d’un agent assermenté. Alors, pas étonnant que ce filet de sécu- rité supplémentaire qu’est le pass vac- cinal, objet de tensions au sein de la collectivité, se transforme, petit à petit, en vraie passoire. ◆
Dans certains cafés, restau- rants ou encore boutiques de commerce, l’accès est open.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
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L e gouvernement a décidé de prendre une série de mesures dont la levée, depuis le mercredi 10 novembre, de l'interdiction du déplace- ment nocturne sur l'ensemble du territoire national. D'autres mesures ont été également prises, dont le maintien de l'obli- gation de présenter le pass vaccinal ou l'attestation d'exemption de la vaccination pour le voyage à l'étranger, l'accès à tous les espaces fermés (locaux de travail, établissements touristiques, commerces, cafés, restau- Covid-19 : Fin du couvre-feu nocturne
rants, salles de sport, hammams ainsi que les autres services publics). Il s'agit également de l'autorisation du déplacement entre les préfectures et les provinces sans la présentation d'aucun document, de l'organisation des funérailles, des cérémonies et des fêtes, dans le strict respect des mesures préventives en vigueur, outre le maintien de la fermeture des espaces abritant les grands rassemblements ou ceux enregistrant une affluence d'un grand nombre de citoyens. ■
PLF 2022
Les confidences de Ryad Mezzour L e ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a révélé, lors de la présentation du projet de budget du ministère à la Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants, mardi 9 novembre, que 41% des composants d'avions sont fabriqués au Maroc, et que le Royaume aspire à une industrie aéronautique complète. Entre janvier et septembre 2021, le secteur a enregistré au Maroc une baisse de 87% par rapport à la même période en 2019, en raison des répercussions de la crise pandémique de la Covid-19. Selon les données fournies par le ministre, 17.500 emplois supplémentaires devraient être créés dans l’industrie de l’aéronautique en 2026, contre 11.627 à fin septembre der- nier. Dans le domaine de l'industrie automobile, le ministre de l'Industrie et du Commerce a déclaré que la Dacia Sandero, fabriquée par le groupe Renault à Tanger, est la voiture la plus vendue sur le continent européen, tout en se félicitant des progrès réalisés par le Royaume dans fabrication de la voiture électrique, notamment la «Citroën Ami» entièrement conçue et fabriquée à Kénitra. «Le Maroc a une forte ambition de renforcer la souveraineté nationale dans l’industrie automobile» , a déclaré Ryad Mezzour, ajoutant qu’il y a près de 3.800 ingénieurs maro- cains travaillant dans la conception et la fabrication de voitures électriques. Pour rappel, ce secteur a permis la création de 140.559 emplois à fin septembre 2021, avec un chiffre d'affaires à l'exportation s'élevant à 72,2 milliards de DH à fin 2020. ■ Industries aéronautique et automobile
La première partie adoptée en commission L a Commission des finances et du déve- loppement économique à la Chambre des représentants a adopté à la majorité, mardi, la première partie du Projet de Loi de Finances (PLF) au titre de l’exercice 2022.
Les membres de la commission ont aupara- vant approuvé une série d'amendements pro- posés par le gouvernement et les partis de la majorité et de l'opposition. Les principaux amendements retenus ont porté, entre autres, sur l'Institut de technolo- gie hôtelière et touristique de Tanger qui sera désormais un institut spécialisé, en vertu de la décision de l'autorité gouvernementale char- gée du tourisme n°98.296, et portera le nom suivant : «Institut spécialisé de technologie appliquée hôtelière et touristique de Tanger» . Les amendements concernent aussi les asso- ciations œuvrant dans le domaine de la lutte contre les effets des catastrophes naturelles qui vont bénéficier des subventions octroyées par le Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles. De même, les ressources et dépenses relatives au Fonds spécial pour la promotion du sys- tème d'éducation et de formation et l'amélio- ration de sa qualité seront désormais prises en charge par l'autorité gouvernementale chargée de l'éducation nationale et l'enseignement préscolaire, et par celles chargées de la for- mation professionnelle et de l'enseignement supérieur. Selon les amendements approuvés, l'autorité gouvernementale chargée du sport sera désor- mais responsable des ressources et dépenses du compte du Fonds national de développe- ment du sport. Il s'agit aussi de la répartition de 240 millions de dirhams du budget d'investissement du minis- tère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences en faveur du budget d'investissement du minis-
tère de l'Industrie et du Commerce, et ce conformément aux dispositions des décrets relatifs aux spécialités des ministres. En outre, les membres de la commission ont préconisé la baisse des frais d'importation appliqués au plastique du type téréphtalate d'éthylène de 10% à 2,5%, qui constitue une matière importante notamment dans le textile, ainsi que l'application de frais d'importation sur les tubes et les lampes au taux de 5,17% au lieu de 40% fixés dans le PLF-2022, pour aller progressivement dans l'exonération de ces produits encore consommés au Maroc et prenant en considération le pouvoir d'achat des citoyens. Ils ont également introduit la baisse des taxes imposées sur les tablettes électroniques et les télévisions ayant un écran égal ou inférieur à 32 pouces, en faveur notamment des étudiants, et prenant en considération les effets de la crise de la Covid-19 qui a montré l'importance de l'enseignement et du travail à distance. L’exonération des batteries des fauteuils rou- lants pour les personnes en situation de han- dicap, des batteries des bicyclettes électriques et celles des motos et des triporteurs, utilisés généralement dans le transport des marchan- dises, figurent aussi parmi les amendements retenus. ■
16.121.402 C’est le nombre d’opérations de paiement en ligne durant les 10 premiers mois de l’année 2021, pour 5.984.471.414 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des sites des facturiers, des sites eGov et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +46,4% en nombre et +28,6% en montant par rapport à la même période de 2020.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
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Côte d’Ivoire: Lancement d’un nouveau régime de retraite au profit des fonctionnaires
La Côte d’Ivoire et le Nigeria signent plusieurs accords bilatéraux de coopération
Afrique du Nord
La BAD prévoit une croissance du PIB de 4% en 2021 et 6% en 2022
L es gouvernements ivoirien et nigérian ont signé, au terme de la seconde session de leur grande commission mixte de coopération, neuf accords bila- téraux pour renforcer leurs relations dans plusieurs domaines. « Les deux chefs de délégations ont procé- dé à la signature de neuf accords. Dix pro- jets d’accords sont en cours de négociation et dix nouveaux projets d’accords ont été initiés, ouvrant ainsi de nouveaux axes de coopération », a déclaré la ministre d’Etat ivoirienne, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, Kandia Camara. ■ Le 13 ème Forum africain des infrastructures, les 25 et 26 novembre à Abidjan L a 13 ème édition du Forum africain des infrastructures (FAI-2021) sera orga- nisée à Abidjan, en Côte d'Ivoire, les 25 et 26 novembre courant, sous le thème «Infrastructures de transport : Entre vision et action». Cette édition vise à accompagner et accé- lérer la dynamique de développement des infrastructures routières, portuaires et aéro- portuaires en Afrique centrale, indiquent les organisateurs. Le Forum se tiendra dans un contexte particulier marqué par les plans de relance post-Covid et l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale afri- caine (Zlecaf). ■
L a Banque africaine de déve- loppement (BAD) prévoit une croissance du PIB des pays de l'Afrique du Nord de 4% en 2021 et 6% en 2022. En 2021, «l’Afrique du Nord pourrait rapidement retrouver son niveau d'avant la pandémie (de covid-19) si les risques sanitaires et les incertitudes à l'échelle mondiale sont éliminés» , précise le dernier rap- port de la BAD sur les Perspectives économiques en Afrique du Nord 2021. Selon le document, la rapidité de la reprise devrait être, en partie, induite par le rebond du tourisme au Maroc, en Egypte et en Tunisie, et les prix du pétrole en Algérie et Libye. La reprise devrait être éga- lement soutenue par l'amélioration de la production, la distribution de vaccins et la reprise chez les par- tenaires commerciaux européens, relève la même source. ■
Lutte contre la Covid-19 Macky Sall appelle à la mobilisation L e président sénégalais, Macky Sall, a souligné que «la résilience et la mobilisation nationale» devaient rester de mise pour lutter contre la pandémie de la Covid-19. S'exprimant lors de la célébration à Dakar de la Journée des forces armées, le président sénégalais a souligné que «la résilience et la mobilisation nationale doivent rester de mise, notamment pour la réactivation de la campagne de vaccination». L e ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Adama Kamara, a procédé au lancement officiel du Régime de retraite complémentaire par capitalisation au profit des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire. Dénommé «La complémentaire», ce 2 ème régime est désor- mais en vigueur dans le pays, après celui de base dit «par répartition» axé sur la solidarité intergénérationnelle, rapporte l’Agence ivoirienne de presse. Selon le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, ce nouveau régime vise à améliorer le système des pensions publiques. «La finalité de ce régime étant de donner la possibilité au fonctionnaire et agent de l’Etat de bénéficier, en fonction de son effort d’épargne, d’une pension de retraite bonifiée» , a-t-il dit. ■
Macky Sall a rappelé que malgré la tendance baissière, la nouvelle flambée de virus dans d'autres pays expose le Sénégal aux risques de propagation. «Seule la vaccination reste, à ce jour, le moyen de prévenir les cas graves de la maladie» , a dit le président Macky. A signaler que les nouvelles contaminations et les décès liés à la Covid-19 se sont stabilisés au Sénégal. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis novembre 2020
Le marché reprend son souffle ◆ Légitime consolidation sur le marché casablancais après la forte progression au mois d’octobre.
Autant dire que pour l'instant, le beau temps persiste, du moins sur le marché.
performances hebdomadaires ont été réalisées par Delattre Levivier Maroc (+33,76%), Cartier Saada (+26,30%) et Stokvis Nord Afrique (+21,09%). Les plus fortes baisses ont été accusées par Addoha (-8,56%), AGMA (-7,81%), et Centrale Danone (-7,02%). Éléments techniques : L'indice Masi est dans l'incapacité, dans l'immédiat en tout cas, de se hisser au-dessus d'un niveau technique de résistance à 13.500 points, et conso- lide (condition nécessaire au ralliement de nouvelles franges d'acheteurs). La situation technique de fond reste natu- rellement très saine, et le biais de fond haussier. Bien que la tendance reste haussière au-dessus de 13.050 points, la correction court terme devrait se prolon- ger à la recherche du prochain support à 13.250 points. Le risque baissier sera écarté en cas de dépassement de 13.500 points en clôture journalière. ◆
Par Y. Seddik
L’ humeur du marché s'est quelque peu calmée après un mois d’octobre exaltant à la Bourse de Casablanca où le Masi a rallié ses niveaux de 2008. Les investis- seurs les moins confiants ont commencé à avoir le vertige sur ces sommets. Conséquence : le Masi a reflué cette semaine de 1,04% à 13.380 points. Ce mouvement de consolidation est donc légitime, d'autant qu'aucun catalyseur n'a animé cette semaine. Les actions conservent malgré tout une forme d’optimisme. Cette consolidation est sans impact sur la hausse solide enclenchée depuis fin juillet dernier. Notons que ce mouvement de progres- sion a également été accompagné par un flux d’affaires en amélioration. Le volume moyen quotidien traité en octobre sur le marché central est de 187 MDH.
Physionomie du marché sur la semaine
Sur le plan sectoriel, 14 indices ont perdu du terrain et 8 autres ont fini en hausse, alors que ceux des «Équipements élec- troniques et électriques» et «Électricité» n'ont enregistré aucun changement. L'Immobilier a accusé la plus forte baisse de la semaine (-7%), suivi des «Services aux collectivités» (-5,19%) et «Bâtiment et matériaux de construction» (-3,35%). A la hausse, le secteur « Ingénieries et Biens d'équipement industriels» s'est envolé de 22,58%, devançant «Sylviculture et Papier» (+7,47%). En termes d'échanges, le volume a atteint 1,1 milliard de DH. BCP a été l'instrument le plus actif avec 113,4 MDH, soit 13,51% du volume d'échanges, devant Maroc Telecom (10,85%) et Ciments du Maroc (8,17%). Durant cette période, les meilleures
Sur le plan sectoriel,
14 indices ont perdu du ter- rain et 8 autres ont fini en hausse.
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Assurances
Les compagnies Takaful face au défi de la rentabilité
◆ Le dispositif réglementaire complet. ◆ Démarrage effectif de l’activité au printemps. ◆ Un ticket d’entrée à 50 MDH difficile à rentabiliser les premières années.
ajoute à cette liste les produits d’épargne qui disposeront des mêmes avantages fis- caux que l’épargne conventionnelle. Ces 3 produits devront servir de test grandeur nature des échanges et de la coopération entre les futures compagnies et les régu- lateurs : ACAPS et Conseil supérieur des oulémas (CSO). Viendront ensuite d’autres produits comme l’accident de travail, les décès groupes, la maladie, etc… Il s’agit de plu- sieurs risques qui pourront être couverts pour les entreprises qui souhaitent voir
leurs finances rester dans un éco- système participatif. Mohamed Nadi insiste également sur le caractère inclusif du Takaful, qui devrait ame- ner une tranche de la population à découvrir l’assurance à travers ces produits en ciblant, entre autres, la
Le démarrage effectif de l’activité début 2022 serait «un délai raison- nable».
microfinance.
compagnies sont complets, le démarrage effectif de l’activité début 2022 serait «un délai raisonnable» . Les chantiers urgents Pour les opérateurs, l’attente a trop duré. Surtout pour les banques participatives, dont les montants des financements Mourabaha immobilière atteignent les 16 Mds de dirhams, sans aucune couver- ture contre le décès des emprunteurs. D’ailleurs, les premiers produits de cette nouvelle industrie seront en lien direct avec les financements immobiliers. Il s’agit des contrats décès emprunteurs et la mul- tirisque habitation. Mohamed Nadi, direc- teur Takaful Axa, qui témoignait lors d’une rencontre de l’Académie de la finance par- ticipative (APAF) organisée cette semaine,
Le défi de la rentabilité Si la feuille de route est toute tracée pour les premières années d’activité, le chemin ne sera pas de tout repos et les action- naires ne manqueront pas de faire pres- sion. Ces derniers ont mis des minimums de 50 MDH en fonds propres pour pouvoir prétendre à un agrément. Mais face à une liste restreinte de produits et à un univers de placement étroit (voir encadré), il sera difficile d’atteindre le seuil de rentabilité. Un constat confirmé par Khalid Boussaid, directeur Takaful MAMDA-MCMA, qui a avoué durant cette rencontre que «beau- coup d’assureurs ne seraient pas partis dans le Takaful si leur objectif était simple- ment de rentabiliser immédiatement leur investissement» . Mais cela n’est pas une raison pour laisser à l’industrie le temps
C oup d’accélérateur pour les compagnies Takaful. Après la publication de l’arrêté minis- tériel fixant les modalités de l’activité, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) s’est empressée de publier fin octobre sa circulaire la régis- sant. Un texte complet qui permettra d’ac- compagner le développement du secteur. L’ACAPS en a profité pour révéler qu’elle planche désormais sur les agréments des futures compagnies. Un processus que le régulateur veut mener activement, selon Issam Achiki, chef de service Veille et Normalisation au sein de l’ACAPS. Selon le responsable, si les dossiers des futures Par A. Hlimi
Face à une liste restreinte de produits et à un univers de placement étroit, il sera difficile d’at- teindre le seuil de rentabilité.
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de s’installer doucement. Il faudra gagner du temps et les pistes sont nombreuses. La première, selon Mohamed Nadi, est de capitaliser sur la mutualisation des res- sources avec les maisons-mères conven- tionnelles. Cela réduira les coûts de struc- ture (ressources humaines, locaux, etc…). L’autre défi est le lancement de l’indice boursier Charia Compliant pour rapide- ment élargir le champ du possible en matière d’investissement et offrir de meil- leurs rendements aux compagnies. Enfin, il s’agit d’intensifier la vulgarisation et la formation pour rendre ces produits plus accessibles. En matière de distribution, les compa- gnies Takaful pourront compter sur le réseau classique des agents et courtiers, à condition que ces derniers valident des formations exigées par le régulateur pour pouvoir distribuer le Takaful. Bonne nou- velle pour le secteur qui pourra compter sur un réseau de distribution éprouvé. Chose qui bloque considérablement le développement des banques participa- tives. La circulaire de l’ACAPS prévoit égale- ment que toutes les branches de l’assu- rance conventionnelle se retrouvent dans le Takaful, a confirmé Issam Achiki, qui exclut un ou deux produits seulement. Libre ensuite aux compagnies de dévelop- per ces produits et de les commercialiser, après avis du régulateur et du Conseil supérieur des Oulémas. C’est d’ailleurs ainsi que des contrats-types de place pour les 3 produits de lancement ont été développés et validés. Les assureurs tra- vaillent uniquement sur les clauses spéci- fiques à chaque compagnie. Un dispositif qui ressemble à celui mis en place pour les produits des banques participatives. Une faible mutualisation des risques au démarrage A la différence de l’assurance conven- tionnelle, le Takaful disposera d’une faible profondeur au démarrage. Ainsi, pour garantir la viabilité du modèle, il faudra s’attendre à des primes plus élevées que dans le conventionnel. Mais la tarification ne doit pas être un frein, comme l’ont sou- ligné les deux experts. Car les excédents techniques et financiers du fonds Takaful reviennent aux participants (assurés). Ce qui en fait d’ailleurs un argumentaire com- mercial de taille pour le Takaful. La com- pagnie ne se rémunère que sur les frais de gestion du fonds. ◆
L’univers de placement des compagnies Takaful
T out d'abord, il faut rappeler que l'assurance Takaful est organisée à l'image du secteur de la gestion d'actifs. Ainsi, de la même manière que dans un OPCVM, on distingue un fonds et la société de gestion qui le gère. Dans le Takaful, il y a une distinction entre les fonds Takaful et la compagnie Takaful. La circulaire de l’ACAPS montre que l'univers de placement des fonds akaful est plutôt restreint, ce qui est moins le cas pour les réserves techniques des compagnies. Placements des fonds Takaful Le fonds Takaful, dont les excédents reviennent aux participants aux fonds, c'est-à-dire aux assurés, peut détenir plusieurs classes d'actifs, selon cette circulaire de l'ACAPS. Citons en premier les biens immobiliers bâtis dans les périmètres urbains ou tout autre bien immobilier dans ces zones. Chacun de ces types de placement ne doit pas dépasser 10% des placements du fonds. Le fonds peut également détenir des certificats de Sukuks, des actions cotées en Bourse après avis du Conseil supérieur des oulémas, des certificats d'investissements auprès de banques participatives et les placements monétaires auprès de ces banques. Ces différents placements peuvent atteindre 12,5% du fonds pour chaque ligne quand l'émetteur est une banque participative, une assurance Takaful ou lorsqu'il fait appel public à l'épargne (APE). Autrement, l'exposition ne doit pas dépasser 7,5% du fonds. D'autres placements peuvent être effectués après accord de l'ACAPS, qui les étudiera au cas par cas. Placements des compagnies Takaful Quant aux réserves techniques des compagnies, les actifs acceptés sont plus nombreux. Il s'agit tout d'abord des Sukuks souverains, des avances sur les contrats de la branche vie et autres participa- tions au Fonds de solidarité des assurances. Ces actifs représentent au minimum 30% des réserves techniques, qui permettent aux compagnies de faire face à leurs engagements. D'autres actifs comme les OPCI, les placements étrangers, les biens immobiliers, les parts et actions dans des entreprises immobilières - y compris les avances en compte courant associé -, les sukuks autres que ceux assortis du risque souverain, les actions cotées et parts d'OPCVM autorisées par avis du Conseil supérieur des oulémas etc., doivent représenter au maximum 70% des réserves tech- niques des compagnies Takaful. Les opérateurs attendent désormais la validation par le CSO d'un indice boursier Charia Compliant permettant à ces nouveaux gestionnaires d'actifs d'avoir un référentiel sur le plan boursier. ◆
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Distribution digitale
◆ Face à une clientèle plus exigeante, disposant de moins de temps et de plus en plus connectée, le secteur des assurances cherche depuis plusieurs années à élargir ses canaux de distribution en intégrant le digital. Un virage qui fait peur aux intermédiaires. La peur bleue des intermédiaires en assurance M ercredi 10 n o v e m b r e . Grand-messe des agents d'assurances Par A. Hlimi
réunis pour discuter, en l'es- pace d'une journée, des pistes de sortie de cette crise qui touche le secteur depuis belle lurette, bien avant la pandé- mie qui a précipité la morta- lité des plus faibles d'entre eux. Le président de l'Auto- rité de contrôle des assu- rances et de la prévoyance sociale (ACAPS) par inté- rim, Othman Khalil El Alamy, et le président de la Fédération marocaine des sociétés d’as-
surances et de réassurance (FMSAR), Mohamed Hassan Bensalah, ainsi que les patrons des grandes compa- gnies ont tous fait le déplace- ment. Un parterre idéal pour le réquisitoire du président de la FNACAM, Farid Bensaid, qui n'a pas mâché ses mots quand il s'agissait de rele- ver les maux du secteur. Par équité, l’hôte de l'événement s'en est pris tour à tour aux agents et courtiers, dont cer-
membres de la Fédération nationale des agents et cour- tiers d’assurance au Maroc (FNACAM), l'une des princi- pales organisations d'inter- médiaires, et sans doute la mieux structurée. Ils étaient
tains font preuve de laxisme, aux compagnies, qui rému- nèrent mal l'effort fourni et aux autorités qui retardent l'arrivée des textes, créant anxiété et doute. 4 points à éclaircir Si le secteur a fait preuve de résilience durant la crise sanitaire, avec un chiffre d'af- faires en croissance de 1,9% en 2020, en pleine crise, pas tout le monde en a profité. Beaucoup d'agents ont mis la clé sous la porte et ce, malgré les aides fournies à la fois par le régulateur et les compagnies, avec notam- ment des prêts à taux pré- férentiels, etc. Pourtant, et de l'avis même de Mohamed Hassan Bensalah, «le secteur aurait été fragile si nous ne disposions pas d'un réseau de distribution solide et per- formant» . Mais les intermé- diaires demandent plus que de la reconnaissance. Les sujets qui les préoccupent le plus, sont au nombre de 4 : la distribution digitale, la TVA, la politique de commission-
Pour clore son interventionà l'occasionde laplénièred'ouver- ture, Mohamed Hassan Bensalah a énuméré 3 priorités, en plus de la distribution, pour la relation compagnies-agents : • Le premier est lié au recouvrement et au reversement des primes. Le système actuel mérite d’être revisité afin d’obtenir une remontée d’infos sur l’encaissement en temps réel et un reversement dans des délais très courts. Nous gagnerons à mettre en place un dispositif visant à sécu- riser l’intermédiaire, fiabiliser l’information et à remonter le cash plus rapidement. Nous menons d’ailleurs une réflexion dans ce sens, afin de faire évoluer ce process et éviter des situations douloureuses, comme celles que nous avons vécues récemment. • Le deuxième enjeu est lié à la pression concurrentielle qui tire les prix vers le bas, ce qui n’est ni dans l’intérêt de la com- pagnie, ni dans l’intérêt de l’intermédiaire, ni celui du client. Nous espérons que la provision pour risque tarifaire, qui tarde malheureusement à sortir, permettra de moraliser la tarification et la course aux primes. Le choix des assurés doit êtrebasé, avant tout, sur des aspects liés à laqualitéde lapres- tation et au conseil. -Le troisième enjeu, auquel nous devons faire face et qui n’est pas des moindres, concerne la généralisation de l’assurance Les priorités des compagnies
Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMSAR
maladie. Véritable projet de règne, il impose un recentrage de notre rôle au niveau des complémentaires santé. Il s’agit d’un viragemajeur pour notre secteur, qu’il faudra gérer avec beaucoup d’intelligence, pour protéger les intérêts des com- pagnies et ceux des intermédiaires.
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de Finances 2022 n'ayant pas prévu de réforme à ce sujet. La relation avec les com- pagnies est également une source de préoccupation pour les intermédiaires. Là aussi, ils demandent un com- missionnement des affaires pour faire face à une charge opérationnelle de plus en plus élevée, qui rend les modèles économiques de moins en moins viables. Enfin, le sujet des encaissements doit être remis à plat. Ce sujet a fait des drames par le passé lorsque les intermédiaires faisaient de la rétention de primes jusqu'à
conséquence de la crise sani- taire. Pour les compagnies, et comme l'a affirmé Hassan Bensalah (voir encadré), c'est l'enjeu premier après la distri- bution, sur lequel compagnies et agents doivent travailler. Le recouvrement mérite, selon lui, d'être revisité afin d'ob- tenir une remontée d'infor- mations sur l'encaissement en temps réel et un rever- sement dans des délais très courts. Un chantier sur lequel l'ACAPS travaille également, puisque Othman Khalil El Alamy a annoncé que l'Auto- rité planche sur deux chan- tiers concernant les créances sur intermédiaires : une solu- tion pour apurer les créances dues par les intermédiaires et une autre pour résoudre dans le futur, et de manière défini- tive, ce problème qui, selon lui, consomme du temps et des efforts à toutes les parties prenantes. ◆
La digitalisa- tion fait peur à beaucoup d'agents. Il y aura de la casse sur ce volet.
atteindre un point de rupture où ils ne pou- vaient plus rembourser leurs dettes envers les compagnies. Une circu- laire de l'ACAPS en 2019 avait apuré la situation et avait coûté quelques
Farid Bensaid n'a pas mâché ses mots quand il s'agissait de relever les maux du secteur.
provisions aux compagnies. Mais le sujet revient avec insistance, sans doute une
nement et le problème des encaissements. Le premier fait particulièrement peur aux intermédiaires, qui appré- hendent un monde où leur rôle sera de moins en moins déterminant. En effet, 80% des agents font principale- ment de l'assurance auto- mobile. Permettre une vente directe de ce produit par les compagnies à travers les canaux digitaux réduirait sen- siblement le chiffre d'affaires des intermédiaires. Farid Bensaid n'y va pas par 4 chemins pour décrire la situa- tion : «La digitalisation fait peur à beaucoup d'agents. Il y aura de la casse sur ce volet», a-t-il assuré. Il préconise une cla- rification de la situation de la part de l'ACAPS, avec notam- ment la publication du livre IV du Code des assurances dont la réforme tarde à voir le jour. Les compagnies, elles, tiennent à la vente en ligne de leurs produits. Les nouvelles habitudes de consommation, la démocratisation de la vente en ligne et les exigences des clients en font un passage
incontournable. «Pour pouvoir toucher des clients de plus en plus exigeants et connectés, nous n'aurons d'autres choix que d'élargir nos canaux de distribution. Que ce soit via le digital ou d'autres canaux phy- siques, tels que les opérateurs télécoms, les organismes de paiement ou encore les agences bancaires», a insisté Hassan Bensalah lors de son discours. Autant de canaux qui écartent les intermédiaires classiques. La TVA est également un sujet de préoccupation pour la FNACAM. Une vieille doléance à laquelle les gouvernements n'ont jamais donné suite. Il faut rappeler que les agents payent une TVA sur les com- missions, qui elles-mêmes sont prélevées des primes sur lesquelles la TVA a déjà été payée. Ceci réduit consi- dérablement leurs revenus puisqu'ils ne récupèrent pas cette TVA. Là aussi, force est de constater que ces agents devront encore supporter cette charge une année sup- plémentaire, le Projet de Loi
Les chantiers de l'ACAPS
Othman Khalil El Alamy, président de l'ACAPS par intérim
Sur l'ensemble de ces sujets, El Alamy a assuré qu'ils sont prioritaires et pris en charge par l'Autorité. Concrètement, l’amendement du livre IV du Code des assurances relatif à la présentation des opérations d’assurance se trouve ainsi parmi les grands chantiers aux- quels l’Autorité devra s’atteler dans un futur proche, selon lui. Cette révision permettra de mettre en place un cadre réglementaire plus adapté à l’évolution de la distribution des produits d’assurances, à l’avènement des nouvelles technologies, mais également pour corriger un certain nombre d’insuffisances qui sont apparues au fil des ans avec la mise en œuvre effective du Code des assurances. L’Autorité compte également initier avec le secteur, très prochainement, une réflexion sur une réforme profonde dudit Code. Parmi les objectifs de cette réforme, figure la mise en place d’un cadre légal et réglementaire pour les prochaines années, anticipant les évolutions futures sur toute la chaîne de valeur (de la souscription à la gestion des sinistres), encourageant l’innovation et permettant de profiter pleinement de la dynamique induite par la révolution numérique.
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Intermédiaires en assurances «Ceux qui assurent le secteur hôtelier ou de l’évènementiel sont encore en forte difficulté» ◆ Farid Bensaid, président de la FNACAM, nous parle des mesures qui peuvent aider les intermédiaires en assurances à retrouver leur santé financière après la pandémie.
Propos recueillis par A. Hlimi
Finances News Hebdo : Quels ont été les impacts de la crise sani- taire sur les agents et courtiers d'assurances ? Avez-vous des statistiques sur la mortalité des entreprises du secteur ? Farid Bensaid : L’impact de la crise sani- taire s’est fait ressentir sur un bon nombre d’intermédiaires, surtout ceux de petite taille, dont l’activité était principalement axée sur l’automobile. Aussi bien la res- triction des déplacements que la baisse du pouvoir d’achat ont fortement impacté l’acte d’achat de l’assurance. Cela a également touché les intermé- diaires qui assuraient les opérateurs des secteurs en difficulté, comme le tourisme, le transport, l’évènementiel…Un certain nombre d’intermédiaires ont dû fermer leurs cabinets à cause de cette crise. Nous ne disposons pas de chiffres exacts sur ce sujet. F.N.H. : Les mesures d'accompa- gnement mises en place par les compagnies et l'ACAPS étaient- elles suffisantes pour soutenir les opérateurs ? F. B. : Les mesures d’accompagnement mises en place par les compagnies d’as- surances et l’ACAPS, tout en étant utiles et appréciées, étaient loin d’être suffisantes pour soutenir les opérateurs en difficulté. F.N.H. : Ressentez-vous une reprise de l'activité en 2021 chez les membres de la FNACAM ? F. B. : L’activité d’assurance est un baro- mètre de l’activité économique de notre pays. La reprise ressentie par notre sec-
Il y a des sujets de fond que défend la FNACAM depuis des années, comme la TVA sur les com- missions qui n’a aucune rai- son d’exister.
teur est liée à l’activité économique natio- nale et à celle des secteurs qui sont assu- rés par l’intermédiaire. Ceux qui assurent plus particulièrement le secteur hôtelier, ou de l’évènementiel, sont encore en forte difficulté. La FNACAM reste à l’écoute de ses membres pour justement les accom- pagner dans cette période de crise. F.N.H. : Quelles sont les mesures d'accompagnement nécessaires pour soutenir votre secteur et l'ai- der à sortir définitivement de la crise qui a démarré bien avant la pandémie ? F. B. : Il y a plusieurs mesures qui peuvent soutenir notre secteur et l’aider à s’en
sortir de manière générale, et plus parti- culièrement pendant cette crise sanitaire : • Il y a des sujets de fond que défend la FNACAM depuis des années, comme la TVA sur les commissions qui n’a aucune raison d’exister, et qui fait doublon avec la taxe sur les primes d’assurance; • Il en est de même pour le revenu de l’intermédiaire qu’il faudrait revoir pour tenir compte de sa charge de travail qui ne cesse d’augmenter, et ce dont il a pâti pendant cette pandémie; • Certains comités paritaires FNACAM/ FMSAR travaillent sur ces mesures, et nous pensons que ce dialogue instauré entre les 2 Fédérations pourra rapidement porter ses fruits. ◆
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