Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Jeudi 16 et vendredi 17 jui l let 2020 - 8 DH - N° 991
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Projet de Loi de Finances rectificative «Le gouvernement agit dans le sens de la récession» P. 10/11
Najib Akesbi, économiste
CHÔMAGE
L'autre épidémie ◆ Le taux de chômage devrait atteindre près de 15% en 2020. P. 15
Réforme de l'Administration
◆ Pensé d'abord poxw< POINT BOURSE HEBDO
Le super-ministère de Benchaâboun
Evolution de l'indice Masi depuis juin 2019
Baisse de régime significative
P. 7
P. 8
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 16 ET VENDREDI 17 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Actualité Voyons voir : Les autorités en colère
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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique
Bourse & Finances Point Bourse Hebdo : Baisse de régime marquée sur les actions
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Réforme de l'Administration : Le super-ministère de Benchaâboun voit le jour Immobilier : Les dispositions du PLFR 2020 insuffisantes pour relancer le secteur Entretien avec Najib Akesbi : «Le gouvernement agit de façon manifeste dans le sens de la récession»
Editorial Par Fatima Ouriaghli
Entretien avec Alain Gauvin : La bi-bancarisation, «un facteur d’accroissement des transferts d’argent vers l’Afrique» Entretien avec Brahim Berrada : HPS, «L'acquisition de IPRC va renforcer les services externalisés que nous proposons à nos clients»
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L’ETAT SAPEUR-POMPIER
L’ Etat n’en a pas encore fini de jouer au sapeur-pompier. Les entreprises sont en souffrance et la machine écono- mique est sévèrement grippée. Et c’est maintenant que la crise économique montre ses pre- miers symptômes effrayants, sur fond d’un taux de chômage qui risque d’exploser. Le haut-com- missariat au Plan (HCP) prévoit d’ailleurs que ce dernier devrait s’établir à 14,8% en 2020 (voir page 15). Pourtant, si l’Etat s’est saigné pour soutenir les entreprises, c’était justement pour tenter de sauvegarder les emplois. C’est l’essence même du projet de Loi de Finances rectificative 2020, qui s’assigne trois objectifs : éta- blir des mécanismes d'appui à la reprise progressive de l'activité économique, préserver l'emploi grâce à des mesures pratiques pour améliorer l'efficacité de l'Administration et accélérer la mise en œuvre des réformes administratives. Raison pour laquelle l’Etat a fait preuve de largesses autant pour les entreprises privées que publiques en multipliant les initia- tives, quitte à exploser le déficit budgétaire. L’Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) a, de ce fait, bénéficié d’un accompagnement spécial à travers le transfert d'urgence d'un montant d'un milliard de dirhams du Budget général de l'Etat. Idem pour la compagnie
nationale Royal Air Maroc qui s’est vu octroyer la coquette somme de 6 Mds de DH. Si des établissements aussi bien organisés ont fait les frais de la crise liée à la covid-19, que dire donc de toutes ces petites et moyennes entreprises structu- rellement fragiles ? Beaucoup d’entre elles ont été emportées par les flots de cette crise et dis- paraîtront. Surtout que, jusqu’à présent, le monde des affaires
Economie Chômage : L'autre épidémie Loi de Finances rectificative : Les collectivités territoriales fortement touchées par les coupes budgétaires Hausse du droit d’importation : Gare au retour de manivelle ! Nouveau modèle de développement : La commission spéciale livre un bilan d’étape Transition énergétique : La baisse des coûts, élément clé pour réussir la stratégie Tourisme : Les opérateurs dans le flou total Entretien avec Hakam Boubker : Gaming, une industrie naissante, mais fortement prometteuse
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L’économie nationale est en liberté condi- tionnelle et restera
Focus Agricole Aïd Al-Adha : Intérêt croissant pour les ventes online 22 L'univers des TPME Transformation de la CCG en S.A : Un gage de reconnaissance 23 Développement durable Réchauffement climatique : Pas d’atténuation en perspective Objectifs de développement durable : Nezha El Ouafi fait le point à l’ONU 24 25
encore pendant longtemps otage du coronavirus.
tourne en mode ralenti. Parce que les opérateurs n’ont aucune visibilité. Parce qu’ils sont inca- pables de se projeter dans l’avenir. Parce que, tout simple- ment, le coronavirus maintient les milieux d’affaires dans une totale incertitude, avec l’appa- rition sporadique de foyers épi- démiques. L’économie nationale est en liberté conditionnelle et reste- ra encore pendant longtemps otage du coronavirus. Du moins, tant qu’un vaccin n’aura pas été trouvé. u
Société Entretien avec Mohammed Haitami : «La loi a mis fin à l’exploitation des petites ‘bonnes’» 26
Culture Livre : Les délicieuses tribulations de Lady Bobblehead 28
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Chaimaa Abounaim, Khalid Aourmi • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Les autorités en colère
Par D. William
L a covid-19 circule toujours, des foyers épidémiques appa- raissent, les cas cri- tiques se multiplient et le nombre de décès aug- mente. Tout cela irrite passa- blement les autorités maro- caines qui, pourtant, après le déconfinement, comptaient sur le sens de la responsabili- té des citoyens pour respec- ter les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Mais elles commencent à
obligatoires édictées. L’Intérieur, lui, a été moins diplomate, dénonçant les «comportements irrespon- sables» observés chez cer- tains citoyens. Face à ce laisser-aller cou- pable, les autorités vont appli- quer la tolérance zéro pour faire respecter les mesures préventives adoptées. Et cela passera, s’il le faut, par la mise sous cloche des quar- tiers où apparaissent des clusters. Nous sommes donc avertis. ◆
des décès et des cas cri- tiques d'infection à la Covid- 19 est dû au non-respect des mesures préventives instau- rées par les autorités. Même son de cloche du côté du chef de gouvernement, Saad Eddine El Otmani, qui a exprimé son profond regret quant à l'apparition derniè- rement de plusieurs foyers de contamination dans cer- taines villes, à l'instar de Tanger, en raison du non- respect par certains citoyens des mesures de prévention
une désinvolture déconcer- tante. Le port du masque, pourtant obligatoire, n’est plus de rigueur. La distancia- tion physique reste de moins en moins respectée, tout comme des gestes simples comme le lavage régulier des mains. Conséquence : les autori- tés sont en colère. Rien que lundi, elles ont fait trois sor- ties médiatiques pour sonner l’alerte. Le ministère de la Santé a été pour le moins clair : le nombre croissant
déchanter. Parce que, visi- blement, certains citoyens sont dans le déni de la réa- lité actuelle, voire sont com- plètement inconscients des risques auxquels ils s’ex- posent. Le déconfinement a sonné comme une libération, faisant sauter tous les verrous disci- plinaires auxquels la popu- lation était astreinte pen- dant le confinement. Si elle avait scrupuleusement suivi les consignes sanitaires, aujourd’hui s’est installée
COMMUNIQUÉ FINANCIER RÉSULTATS ANNUELS 2019 ALLIANZ MAROC
Conformément à la Circulaire du Président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale n° 01/AS/19 du 02 janvier 2019 prise pour l’application de certaines dispositions de la loi n°17-99 portant code des assurances, Allianz Maroc, société anonyme au capital social de 147.000.000 de Dirhams, sise à Casablanca, 166, Boulevard Mohamed Zerktouni, entreprise d’assurances et de réassurance régie par la loi n° 17-99 portant code des assurances, publie le présent communiqué comportant un relevé des résolutions de l’assemblée générale ordinaire d’Allianz Maroc du 30 juin 2020 portant sur les états de synthèse : «L’Assemblée Générale Ordinaire, après avoir entendu lecture des rapports du Conseil d’Administration et des Commissaires aux Comptes, approuve l’ensemble de ces documents dans leur intégralité et sans réserve les comptes annuels arrêtés à la date du 31 décembre 2019 tels qu’ils ont été présentés, ainsi que les opérations traduites dans ces comptes ou résumées dans ces rapports. L’Assemblée Générale approuve les actes accomplis par le Conseil d’Administration au cours de l’exercice écoulé, dont le compte rendu lui a été fait, et donne aux Administrateurs quitus entier, définitif et sans réserve de l’exécution de leur mandat durant l’exercice 2019. L’Assemblée Générale approuve les diligences accomplies par les Commissaires aux Comptes au cours de l’exercice 2019, et leur en donne quitus entier, définitif et sans réserve. Cette résolution est adoptée à l’unanimité des voix des membres présents ou représentés.» Les états de synthèse de l’exercice clos le 31 décembre 2019 publiés au journal L’Opinion du 31 mars 2020 ont été approuvés sans subir aucune modification.
L’Assemblée Générale
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A SE PASSE AU MAROC Ç
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L ’ État prend en charge les factures de la première et la deuxième tranches de consommation d'eau et d'électricité, soit l'équivalent de 75% de la consommation des Marocains, selon le ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, Aziz Rebbah. Devant les parlementaires, Rebbah a expliqué que la tarification y afférente a été fixée en 2014 en six tranches. «Les factures de 75% des Marocains n'ont subi aucun changement, d'autant plus que ce sont le gouvernement et l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) qui en supportent les coûts», précise-t-il. ■ Eau/Électricité : L’État prend en charge les factures de 75% des Marocains
Fête du Trône : Toutes les activités reportées
Baisse inquiétante des réserves des barrages
L a faiblesse des pré- cipitations depuis l'année 2015 s'est
L e ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, accompagné des ministres de la Santé, de l'Industrie et du Tourisme, a tenu, mardi à Rabat, une réunion avec les représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dédiée à l'examen de l'évolution de la situation épidémiologique liée à la Covid- 19 au sein de plusieurs unités industrielles et de production. Au cours de cette réunion, les intervenants ont souligné que la volonté des autorités publiques de relancer et renforcer la dynamique éco- nomique du Maroc ne justifie nullement la négligence par certains des mesures sanitaires nécessaires, ni la désinvolture d’autres face au strict respect des mesures. Les intervenants ont ainsi appelé les représentants de la CGEM à assumer plus que jamais leurs responsabilités en continuant à sensibiliser les employeurs à la nécessité de respecter les mesures de précau- tion en place, et de se conformer au protocole sanitaire en vigueur afin d'éviter l'apparition de foyers de contamination à l'intérieur des unités industrielles et de production. Laftit a vivement déploré le non-respect des mesures de pré- caution que les autorités publiques n'ont cessé de recommander. Selon lui, cette négligence a P renant en considération les mesures préventives prises dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, déclaré pour lutter contre la propagation du virus covid-19, il a été décidé de reporter toutes les activités, festivités et cérémonies pré- vues à l'occasion de la célébration du 21 ème anniversaire de l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI. Selon un communiqué du ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie, dans ce cadre, il a été décidé de reporter la cérémonie de réception que préside le Roi à cette glorieuse occasion, ainsi que la cérémonie de prestation de serment des nouveaux lauréats des diffé- rentes écoles et instituts militaires, parami- litaires et civils. Il a également été décidé de reporter la cérémonie d'allégeance à
répercutée négative- ment sur les réserves des barrages et les eaux souterraines, selon le ministre de l'Équipe- ment, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, Abdelkader Amara.
Amir Al-Mouminine, ainsi que la retraite aux flambeaux organisée par la garde royale et tous les défilés et manifestations auxquels assistent un grand nombre de citoyens. En cette glorieuse occasion, Sa Majesté le Roi adressera un discours à son peuple fidèle, qui sera diffusé sur les ondes de la radio et à la télévision, le 29 juillet à 21h. Le Roi présidera également, à titre symbo- lique, une réception le 30 juillet 2020. ■
Les bassins hydrauliques ont ainsi enregistré des déficits avec des proportions variables. Selon lui, le volume total des apports en eau dans l'ensemble des barrages du Royaume, depuis le 1 er septembre, s'élève à environ 3,8 milliards de m 3 , soit un déficit de 66% par rapport à la moyenne annuelle. Le volume des réserves en eau dans les barrages a atteint environ 7,5 milliards de mètres cubes, soit un taux de rem- plissage total d'environ 45%, contre près de 54% l'année dernière, souligne le ministre. Sur la base de cette situation, le Roi a donné ses hautes instructions pour mettre en place un programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. Le coût de ce programme est estimé, selon lui, à 115 milliards de dirhams. ■
Covid-19 : Laftit appelle le patronat à «assumer ses responsabilités»
contribué à la propagation de l'épidémie et à l'apparition de foyers de contamination dans de nombreuses unités de production à l’instar de la région de Lalla Maimouna, dans la province de Kénitra (Frigodar, Natberry Maroc) et de la province de Safi (Unimer Etamar ...). Selon Laftit, les cas enregistrés parmi les employés de l'ensemble des entreprises et des unités de production, de leurs familles et des personnes qui les côtoient avoisinent les 47% des cas confirmés, et ce depuis le lancement de la reprise graduelle de la dynamique écono- mique dans le Royaume. Ainsi, depuis cette date, il a été procédé à l'émission de 514 décisions de fermeture d'uni- tés industrielles et commerciales dans 34 pré- fectures et provinces, et ce pour non-respect des mesures sanitaires en vigueur. ■
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Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Nigeria : Un budget
Sénégal / Covid-19 Le port obligatoire du masque prolongé pour 3 mois supplémentaire
La Tunisie négocie le report du paiement de sa dette
record pour 2020
L e président nigérian, Muhammadu Buhari, a donné son accord final pour un budget 2020 record de 28,38 mil- liards de dollars. « Je viens juste de promulguer un budget de dépenses de 10.810 milliards de nairas, ce qui représente une augmentation de 216 milliards de nairas (environ 557 millions de dollars) par rapport à ce qui avait été pro- posé », a déclaré le chef de l'Etat lors d'une cérémonie à Abuja. Buhari a expliqué que cette hausse est due notamment aux dépenses supplémentaires provoquées par la crise sanitaire. ■
Zambie : La dette publique dépassera 110% du PIB en 2020 (Moody's) L a dette publique de la Zambie devrait dépasser 110% du produit intérieur brut (PIB) en 2020, a indiqué l’agence de notation Moody’s. Cette aggravation de la dette est due principalement au défi- cit budgétaire et la baisse de la valeur de la devise locale, a expliqué l'agence dans un rapport sur l'économie zam- bienne, notant que la capacité de ce pays d’Afrique australe de recourir aux bailleurs de fonds internationaux restera très faible à court terme. L e port obligatoire du masque de protection est prolongé pour 3 mois supplémentaires au Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, a annoncé le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique. « Est prescrit le port obligatoire du masque de protection pour une période de trois mois afin de limiter la propagation de la maladie de la Covid-19 dans les lieux publics et privés ci- après : les services de l’Administration publique, quel qu’en soit le mode de gestion, les services du secteur privé, les lieux de commerce, les moyens de transport », peut-on lire dans l’arrêté signé par le ministère de l’Intérieur. Pour rappel, parmi toutes les mesures prises dès le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal, seul le port du masque de protection est maintenu. ■
L a Tunisie est en cours de négociation avec un certain nombre de pays arabes et européens pour reporter les paie- ments des échéances de prêts programmées pour cette année, selon le ministre tunisien du Développement, de l'Investisse- ment et de la Coopération inter- nationale, Slim Azzabi. La Tunisie négocie actuellement le retardement du paiement de sa dette programmée pour 2020, avec quatre pays, à savoir l'Ara- bie Saoudite, le Qatar, la France et l'Italie, a précisé Azzabi. Le ministre du Développement a de même expliqué que le gou- vernement « a déjà mis à jour les données de croissance à l'horizon 2020, projetant que le ratio sera de l'ordre de 6,5% négatif, en raison de la crise des six premiers mois de cette année », en grande partie due à la Covid-19. ■
L'Afrique du Sud face à une «tempête de la faim»
« La faiblesse du profil de crédit de la Zambie l'a rendue extrêmement vulnérable », a noté l'agence, ajoutant que cette situation devrait pousser le pays à procéder à une restructuration de sa dette souveraine pour résoudre ses problèmes de viabilité de la dette. ■
P lusieurs régions en Afrique du Sud font face à une «tempête de la faim» à cause de la détérioration des condi- tions socioéconomiques dans le pays, a indiqué, lundi, la ministre sud-africaine du Développement social, Lindiwe Zulu. « Nous devons réagir le plus rapidement possible. La tempête est là et il n'y a pas de temps à perdre », s'est alarmée la ministre, notant que plusieurs foyers de famine ont été identifiés dans le pays. Les provinces du Cap Oriental, du Cap occidental, du Cap-Nord et de Mpumalanga sont les plus affectées par cette situation, a-t-elle dit. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis juin 2019
Baisse de régime marquée sur les actions ◆ Le manque d'engagement devient criant à la Bourse de Casablanca. ◆ Malgré un flux d'informations garni, le marché a réa- lisé une semaine sans relief.
0,65% pour la volatilité sur la période. Sur le volet micro, certains investisseurs s'attendent à une série de profit warnings du côté des émetteurs sur fonds de crise. Après CMT, c'est Total Maroc qui a alerté sur ses résultats semestriels 2020, pré- voyant une chute de 70% de ses revenus. Parallèlement, une opération de croissance externe pour HPS et un contrat d’approvisionne- ment de 100 millions de dollars de Managem avec BMW ont été annoncés et salués par le mar- ché. La minière s’est d’ailleurs distinguée par une progression de 15,52% sur la semaine. Côté macro, le tant attendu
PLFR 2020 a été présenté par le gouvernement, sans beaucoup (pas?) de surprise pour le mar- ché. La tutelle a en effet décidé de repousser le programme des privatisations de l’Etat pour les années 2021 et 2022. Le déficit budgétaire, quant à lui, devrait s’accentuer en 2020 pour atteindre près de 7,4% du PIB, dépassant largement le niveau atteint en moyenne annuelle entre les années 2011 et 2013, soit 6,1% du PIB. Pour couvrir ses besoins, le Maroc aurait recours aux emprunts extérieurs, dépas- sant le plafond des finance- ments extérieurs fixé par la Loi de Finances 2020 à 31 Mds de DH. Ces conditions devraient
porter l’encours de l’endette- ment global du trésor à 74,4% du PIB en 2020. Enfin, si le gouvernement s'at- tend à une récession de 5% en 2020, le HCP, lui, table sur un -5,8% avec un taux de chô- mage de 14,8%. Éléments techniques Techniquement, la posture actuelledumarchése traduit par une zone de congestion sous une résistance à 12.200/250 points. Les moyennes mobiles de moyen et long terme restent baissières alors qu'à plus court terme, la moyenne mobile à 20 jours est plate, indiquant une absence de tendance sur un horizon court. ◆
C ette semaine encore, le parcours hebdo- madaire de l'indice a été sans inspiration. La période du 6 au 13 juillet s'est soldée par une perte symbolique de 0,43% à 10.177 points. En effet, l'indice fait du sur- place depuis une dizaine de séances où les échanges se tassent dans un couloir entre 10.080 et 10.250 points. Ceci malgré un flux d'informations (macro & micro) plutôt fourni. Le niveau de participation et la volatilité ne se sont, pour leur part, pas améliorés. On compte 244 MDH pour les volumes et Par Y. Seddik
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Réforme de l'Administration
◆ Fusion de la DEPF et de la direction du Trésor, supervision de la concurrence, réforme de l'Administra- tion ou encore accompagnement et financement de la régionalisation avancée..., le projet de décret activant la réforme du ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration discuté ce jeudi au Parlement. Le super-ministère de Benchaâboun E n gestation depuis quelques années, cette réforme a pour but d'ac- compagner les défis actuels du Royaume et en a découlé la nécessité d'une nouvelle organisation avec les orientations suivantes : • Réorganisation du ministère autour de groupes homogènes de missions. article, prévoit la création de 3 grandes directions. Par A. Hlimi
La création de ces direc- tions s'ac- compagne, entre autres, d’une refonte de l'organi- gramme du ministère.
• Renforcer la dimension écono- mique dans la préparation des politiques publiques, sectorielles et régionales. • Renforcer les prérogatives du ministère en intégrant la fonction publique, la réforme de l'Adminis- tration et les affaires générales et la gouvernance. • Prendre en compte la décentra- lisation en renforçant la représen- tativité régionale du ministère. Pour atteindre ces objectifs, le projet de décret qui sera discuté en Conseil de gouvernement ce jeudi, après la publication de cet
de la Direction du trésor et la Direction des études et des pré- visions financières (DEPF). Cette super-direction aura également pour missions d'évaluer les poli- tiques publiques du Royaume, gérer la relation avec le groupe de la Banque mondiale ou encore gérer les sujets en relation avec le climat des affaires. Cette direc- tion aura également un rôle de conseils auprès du gouverne- ment. Enfin, la création d'une Direction générale de la réforme de l'Administration avec deux directions : la première est rela- tive à la modernisation de l'Admi- nistration et la gouvernance et la seconde consacre la réforme de la fonction publique. La création de ces directions s'accompagne, entre autres, d’une refonte de l'organigramme du ministère, qui comprendra désormais 7 Directions géné- rales, en plus de la Direction des douanes, l'Inspection générale des finances, la Trésorerie géné- rale du Royaume, l'Agence judi- ciaire du Royaume et le secréta- riat général du ministère. Les Directions existantes seront mises à niveau pour intégrer ces évolutions. Il sera aussi question de renforcer la représentativité régionale du ministère. ◆
prend en compte les dernières orientations royales en la matière, notamment sur la régionalisation avancée, l'efficacité budgétaire et l'amélioration du service public. Elle donne également une place centrale à la transformation digi- tale et à la réforme, promise en profondeur, de l'Administration. A cet effet, une étude avait été lancée dans le cadre du plan stra- tégique 2017-2021 du ministère, prenant en compte l'élargisse- ment de ses missions en 2019 à la réforme de l'Administration. Il
La première est une Direction générale du budget et du soutien aux politiques publiques. Il s'agit de réorganiser l'actuelle direc- tion du budget, en renforçant ses missions avec l'introduction des missions de l'ex-ministère des Affaires générales et de la Gouvernance, ainsi que la super- vision de la concurrence et la compensation. Deuxièmement, la création de la Direction de l'Economie et du Trésor, avec la fusion
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Immobilier
◆ Pour certains observateurs, les délais pour les conventions relatives aux programmes de logements sociaux doivent être étendus à plus d’un an. Les dispositions du PLFR 2020 insuffisantes pour relancer le secteur F igurant parmi les sec- teurs les plus dyna- miques de l’économie nationale, l’immobilier a été fortement tou- Par C. Jaidani
Le coût d’acquisi- tion élevé, principale contrainte
pour booster l’immobilier.
ché par la crise de la Covid-19. C’est pourquoi le projet de Loi de Finances rectificative (PLFR) 2020 a prévu une batterie de mesures en vue de lui insuffler un nouveau souffle. L’objectif est de redonner confiance aux acqué- reurs et d’inciter les investisseurs à maintenir leur programme en leur donnant plus de visibilité. Les mesures fiscales déclinées comportent la prorogation du délai des conventions relatives aux programmes de construc- tion de logements sociaux, qui arrivent à expiration pour l’an- née en cours, de six mois. Le PLFR 2020 prévoit également la réduction de 50% des droits d’enregistrement applicables aux acquisitions de biens immobi- liers à usage d’habitation. Il y a aussi le report des échéances de mesures dérogatoires relatives à la régularisation spontanée de la situation des contribuables (entreprises) au 15 décembre 2020 au lieu d’octobre 2020. Les réactions à ces dispositions sont mitigées. Mais la plupart des opérateurs du secteur inter- rogés estiment qu’elles sont insuffisantes pour déclencher une véritable reprise. «La prorogation de six mois pour les délais des conven- tions relatives aux programmes de construction de logements
sociaux est courte, il faut l’étendre à un, voire deux ans», souligne Mohamed Lahlou, pré- sident-fondateur de l’Association marocaine des agents immobi- liers (AMAI). Concernant la baisse de 50% des droits d’enregistrement, il recom- mande que «cette baisse soit pro- posée par tranche, chacune avec un taux spécifique. Plus le prix d’acquisition est élevé plus le taux baisse, en prévoyant un taux de 0% pour les biens d’une valeur de 4 millions de DH et plus». Outre les dispositions à carac- tère fiscal, d’autres mesures sont en cours pour booster l’immobi- lier, comme la dématérialisation des autorisations notamment celles délivrées par les agences urbaines. L’objectif est de facili- ter les procédures et l’activation des déblocages au profit des acteurs publics. «Le plus important est de réussir
le démarrage du secteur. Les chantiers ont été à l’arrêt pendant quatre mois. Ils n’arrivent pas encore à retrouver leur rythme habituel. Il faut augmenter les délais pour pouvoir achever les programmes conclus avec l’Etat dans de bonnes conditions» , sou- ligne-t-on auprès de la Fédération nationale des promoteurs immo- biliers (FNPI). C’est peu dire que le secteur immobilier traverse la pire crise de son histoire. Une enquête de la CGEM a révélé que l’activi- té a enregistré une baisse de 65% de son chiffre d’affaires et 70% des emplois lors de la période du confinement. Force est de reconnaître que le secteur était déjà sous l’effet d’un véri- table marasme depuis quelques années et cette crise a compli- qué davantage la situation. «Les mesures proposées par le PLFR 2020 n’auront pas d’effets
notoires pour stimuler l’immo- bilier. Elles agissent plutôt sur la production et très peu sur le coût des produits (principal obs- tacle à la relance du secteur). Les campagnes publicitaires des projets immobiliers maintiennent quasiment la même tarification d’avant crise. Pour écouler un stock important et séduire les acquéreurs touchés par la fai- blesse du pouvoir d’achat, on s’attendait à une forte baisse d’au moins 20% des prix, sur- tout pour les biens d’un certain standing », explique Chafik Alami, expert en immobilier. Et d’ajouter : «La demande existe, mais elle ne peut suivre l’offre. Pour y remédier, les promoteurs et les banques doivent jouer le jeu; autrement, le marché res- tera toujours biaisé. La plupart des acquéreurs potentiels sont incapables de répondre aux exi- gences des promoteurs». ◆
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idéologiques. Les chefs d’entreprise et les ménages les moins favorisés ont demandé l’aide du gouvernement afin de faire face aux chocs économiques, causés par la pandémie. Les besoins d’Etat et de services publics ont quelque part suscité de fortes attentes autour du PLF rectificative 2020. Dans un contexte de crise en proie à l’inexorable baisse des recettes fiscales, l’augmentation sensible des dépenses publiques afin de répondre aux besoins précités soulève la question du finan- cement du déficit budgétaire. Le gouverne- ment avait la latitude de recourir à la fiscalité, l’endettement et la politique monétaire pour assurer le financement du déficit budgétaire. Or, aujourd’hui, il est regrettable de consta- ter que l’Etat n’a montré aucun signe allant
dans le sens d’une sortie de crise via la réforme fiscale. J’ai l’impression que le gouvernement a oublié ses engage- ments pris lors des dernières Assises de la fiscalité de mai 2019. Pour rappel, la mise en place de la loi-cadre portant sur la réforme fis- cale promise pour juin 2019, n’a tou- jours pas vu le jour.
«Les responsables publics ont pour prio- rité et obsession la sauvegarde des équi- libres macroécono- miques au détriment de toute autre consi- dération».
«Le gouvernement agit de façon manifeste dans le sens de la récession» ◆ Le projet de Loi de Finances rectificative 2020 a suscité beaucoup d’espoir. ◆ Il était censé traduire le dessein de l’Etat de sortir de la crise par le haut. ◆ Najib Akesbi, économiste et professeur, exprime sa déception dans cet entretien, et fustige l’obsession du gouvernement à vouloir maintenir les équi- libres macroéconomiques au détriment des considérations sociales et de relance économique.
Or, quatorze mois se sont écoulés depuis la tenue des dernières Assises de la fiscalité de Skhirat. Il ne fallait pas également compter sur la politique monétaire pour la relance, puisque celle-ci est menée par la Banque centrale. Cette dernière continue d’être le chantre du dogmatisme néolibéral. BAM ne fait pas d’effort en matière de politique moné- taire non conventionnelle. Au regard de ce qui précède, le recours à l’endettement, qui a aussi des limites, semblait être inévitable pour sortir de la crise par le haut. Contre toute attente, l’Etat, à travers le PLF rectificative 2020, a visiblement décidé de remédier au déficit budgétaire. F.N.H. : Par quel mécanisme l’Etat a-t- il supprimé le déficit budgétaire dont vous faites mention ? N. A. : Le tableau d’équilibre de la Loi de Finances 2020 comportant les ressources et les charges présentait un déficit budgétaire de 41,7 Mds de DH. Ce qui équivaut en réa- lité au besoin résiduel de financement. En se penchant sur le PLF rectificative 2020, l’on relève un déficit budgétaire de 45,8 Mds de DH. D’où l’écart insignifiant de près de
liée au coronavirus avait créé depuis le mois de mars une quasi unanimité à l’échelle natio- nale quant à la nécessité pour l’Etat d’utiliser le budget et la fiscalité pour répondre aux multiples besoins accentués par la pandémie, notamment dans les domaines de la santé, l’éducation, la couverture médicale, la créa- tion du revenu universel et la résilience pro- duction. Au pic de la crise, tous les regards se sont tournés vers le gouvernement, y compris ceux des partisans du moins d’Etat qui s’appuient sur des raisons purement
Propos recueillis par M. Diao
Finances News Hebdo : Quel regard portez-vous sur le PLF rectificative 2020, notamment sa propension à soutenir la relance économique par le haut ? Najib Akesbi : Le projet de Loi de Finances rectificative (PLF) 2020 est une immense déception. La montagne a accouché moins d’une souris. Il est important de situer cette appréciation par rapport au contexte. La crise
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4 Mds de DH entre la LF 2020 et sa rectification à travers le nouveau PLF rectificative 2020. Ce qui veut dire que l’augmen- tation du besoin résiduel n’équi- vaut même pas à un demi-point du PIB. Ces chiffres montrent l’immobilisme et l’attitude timo- rée du gouvernement qui n’a pas augmenté substantiellement les dépenses publiques dans les secteurs où les besoins ont été exacerbés par la pandémie, qui d’ailleurs sévit toujours au Maroc. Pire encore, en analysant les détails du PLF rectificative 2020, l’on remarque la baisse des dépenses de fonctionnement (-6 Mds de DH) et celles relatives à l’investissement. Dans le même temps, l’endettement augmente également. Il est déplorable de constater la contraction de la masse salariale (-1.6%) qui a un impact direct à la fois sur le pou- voir d’achat et la consomma- tion. Jusque-là, l’on a rarement constaté un recul des dépenses inhérentes aux salaires des fonc- tionnaires en valeur absolue. Ce repli s’explique, entre autres, par une révision à la baisse de la modeste création de 23.000 postes de travail prévus par la LF2020. Or, dans cette période de crise marquée par l’affaiblis- sement du secteur privé, il était plus logique de procéder à l’aug- mentation des créations d’em- plois publics dans l’optique de relancer l’économie nationale. D’autant plus que l’économie marocaine peine à créer chaque année suffisamment d’emplois. En gros, pour avoir un ordre de grandeur, seule 1 personne sur 4 arrive à trouver un emploi au Maroc. Au regard de ce qui précède, nous sommes tentés de dire que l’Etat s’inscrit volon- tairement dans une trajectoire d’aggraver la crise en enfon- çant l’économie. Le gouverne- ment agit de façon manifeste dans le sens de la récession. La suppression des postes de tra- vail traduite par le PLF rectifica- tive conforte cela. L’autre raison explicative de la baisse de la masse salariale est le report de
l’avancement des fonctionnaires qui s’attendent de façon légitime à l’amélioration de leur revenu. Le gouvernement n’a pas l’inten- tion de relancer la consomma- tion. F.N.H. : Comment inter- prétez-vous la baisse du volume global de l’inves- tissement contenue dans le PLF rectificative 2020 ? N. A. : L’annonce de l’augmen- tation de 15 Mds de DH pour le poste de l’investissement est une diversion. Le volume global de l’investissement public consi- gné dans la LF2020 est de 198 Mds de DH. Ce chiffre décroît à 182 Mds de DH au niveau du PLF rectificative 2020. Ce qui équivaut à une baisse de 16 Mds de DH, soit -8%. Dans le détail du PLF rectificative, au niveau du budget général de l’Etat (BGE), certes l’investissement a aug- menté de 15 Mds de DH. En revanche, l’investissement des établissements et entreprises publics (EEP), qui représente le plus gros paquet, passe de 101 à 72,5 Mds de DH (-28%). Il s’agit là d’un jeu d’écriture manifeste, qui ne peut pas cacher la réduction drastique de l’effort d’investisse- ment public. Même son de cloche pour les collectivités territoriales qui devraient investir moins au regard du PLF rectificative 2020 (-23%). Visiblement, le gouverne- ment n’a pas tiré les leçons des fâcheuses conséquences engen- drées par la baisse de l’investis- sement public de 15 Mds de DH en 2013. Une décision prise sous l’ère de Abdelilah Benkirane, en tant que chef du gouvernement de l’époque. L’investissement est le moteur de la croissance. En baissant l’effort d’investisse- ment, l’Etat programme de facto la récession. Tout cela montre que les responsables publics ont pour priorité et obsession la sauvegarde des équilibres macroéconomiques au détri- ment de toute autre considéra- tion. Sachant que la crise liée au coronavirus a accru la vul- nérabilité d’une large frange de
la population. Pour rappel, près de 5 millions de ménages maro- cains privés de revenus ont sol- licité l’aide financière de l’Etat pour faire face aux dépenses de première nécessité pendant le confinement. F.N.H. : Enfin, quel regard portez sur la structure et le niveau de l’endettement prévu dans le PLF rectifi- cative 2020 ? N. A. : Il est clair que l’actuel gouvernement fait la fuite en avant, avec un déni de la réalité. Les choix qui s’imposent n’ont pas été opérés pour affronter les difficultés du moment. L’Etat a encore pris l’option de la facilité
en recourant à l’endettement en l’absence d’une réforme fiscale ambitieuse et d’une politique monétaire idoine. L’endettement prévu par la Loi de Finances 2020, qui devrait tourner autour de 97 Mds de DH, passe à 136 Mds de DH avec le PLF rectifica- tive 2020, avec une particularité inquiétante par rapport aux dix dernières années antérieures. Celle de la prépondérance de la dette extérieure qui représente près de 3/4 de l’endettement. Ce recours massif à l’endettement extérieur traduit quelque part la volonté de l’Etat d’alléger les fortes pressions qui s’exercent de plus en plus sur les réserves en devises. ◆
Société anonyme au capital de 34 880 000 dirhams Siège social : 2, Zankat Tihama – Rabat R.C n° 1971 Rabat
«Erratum du communiqué du jeudi 2 et du vendredi 3 juillet 2020 : La date de mise en paiement du coupon n°66 a été fixée au jeudi 13 août 2020 au lieu du mercredi 29 juillet 2020.
COMMUNIQUÉ
L’Assemblée générale ordinaire de la Société Immobilière BALIMA s’est réunie le lundi 29 juin 2020 à 16 heures au siège de la société, 2 Zankat Tihama à Rabat. Elle a approuvé les états de synthèse de l’exercice 2019 certifiés par les Commissaires aux comptes, ainsi que les résolutions proposées par le Conseil d’administration. La mise en paiement du coupon n°66 a été fixée au jeudi 13 août 2020 Les états de synthèse et les résolutions ont été publiés dans le journal «Finances News Hebdo» n° 984 du 27/28/29/30/31 Mai 2020. Ce communiqué peut être consulté également sur la page web de la société Immobilière Balima à l’adresse suivante : https://sites. google.com/a/balima.com/balima-com/communication-financiere- du-16-07-2020
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cette crise a soulevé deux questions : une première qui revient comme un leitmotiv, l’aide à l’Afrique, une seconde question qui est plus récente, est portée par le Président de la République française, Emmanuel Macron. Il s’agit de voir dans l’Afrique, non plus l’enfant malade au chevet duquel le monde accourt, mais un partenaire. Or, la bi-bancarisation peut favoriser la naissance d’une relation renouvelée entre l’Afrique et la France, en particulier, et plus largement l’Europe… F.N.H. : De quelle façon ? A. G. : La bi-bancarisation est un facteur d’accrois- sement des transferts d’argent, notamment vers l’Afrique. Ces transferts sont une source de finan- cement considérable du développement des pays destinataires. Par exemple, en 2019, le montant des transferts au profit de pays africains très différents
les uns des autres, s’est élevé à 7 mil- liards de dollars pour le Maroc, à environ 2,5 milliards de dol- lars pour le Sénégal, 2,8 milliards pour le Kenya, 0,6 milliard pour le Soudan, 2 mil- liards pour la Tunisie, 1,8 milliard pour l’Al-
En 2019, le montant des transferts au Maroc s’est élevé à 7 milliards de dollars.
gérie. Le montant total des transferts au profit des pays à revenu faible ou moyen s’élève à plus de 550 milliards de dollars, représentant jusqu’à plus de 30% du PNB dans certains pays ! Et, il est démontré que les transferts d’argent sont une source de financement des pays en développe- ment plus pérenne et plus stable que l’aide publique au développement (APD), qui pèse sur le budget des Etats contributeurs, et que les investissements directs étrangers (IDE) sensibles aux crises de diverses natures (politique, économique, etc.). F.N.H. : Instrument de développement, facteur d’inclusion financière, érigeant l’Afrique en partenaire de l’Europe. Si la bi-bancarisation est si vertueuse, pour- quoi alors n’est-elle pas mise en œuvre de manière générale ? A. G. : La France et certains pays en Europe ont commencé le travail. En revanche, l’UE, elle, n’a depuis plus de 10 ans maintenant, absolument rien fait pour anéantir les obstacles à la bi-bancarisation. Une banque africaine, comme toute banque étran- gère à l’UE, qui souhaite offrir ses services ban- caires en Europe s’expose à d’importants risques de nature pénale : violation du monopole bancaire, violation de la loi sur le démarchage, sur l’intermé- diation des opérations de banque, des lois sur la publicité et la protection du consommateur, de la loi sur la collecte et le traitement des données per- sonnelles.
La bi-bancarisation
«Un facteur d’accroissement des transferts d’argent vers l’Afrique» ◆ Des propositions d’amendement sont actuellement portées à l’Assemblée nationale française, dans le but d’accélérer la bi-bancarisation, car seules Attijariwafa bank et la Banque Centrale Populaire bénéficient de l’autorisation de commercialisation en France (loi de 2014). ◆ Interview avec Alain Gauvin, avocat associé à Asafo & Co.
moyens de paiement, ce qui est juridiquement facile, mais aussi de pouvoir, depuis l’Europe, bénéficier de services bancaires dans son pays d’origine, ce qui est plus compliqué qu’on ne le pense. F.N.H. : Pourquoi parle-t-on de bi-bancari- sation en ce moment ? Est-ce lié à la crise sanitaire ? A. G. : C’est en partie lié à la crise sanitaire : d’abord, parce que les transferts d’argent ont fortement chuté pendant le confinement. Ensuite, parce que
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Qu’est-ce que la bi- bancarisation ? Alain Gauvin : La bi-bancarisation peut s’entendre comme un processus favorisant l’accès des diaspo- ras, en particulier africaines, aux services bancaires non seulement dans leur pays d’accueil, mais aussi dans leur pays d’origine. Par exemple, il s’agit pour un immigré en Europe de pouvoir y ouvrir un compte bancaire, y souscrire un prêt ou y obtenir des
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F.N.H. : Des députés français ont proposé il y a quelques jours de nouvelles mesures en faveur de la bi-bancarisation. De quoi s’agit-il concrètement ? A. G. : La France a adopté, en 2014, une loi dont les dispositions sont codifiées aux articles L. 318-1 à L. 318-5 du Code monétaire et financier (CMF) et un arrêté du 4 décembre 2014 qui ouvrent le droit aux banques étrangères, sous réserve d’obtenir l’autorisation de l’ACPR, qui n’est pas sans condition, d’offrir leurs services bancaires en France. Cette loi a fait l’objet de propositions d’amende- ments actuellement, portées à l’As- semblée nationale française par Sira Sylla, députée de la Seine maritime et membre de la Commission des affaires étrangères, dans le but d’accélérer la bi-bancarisation. Aujourd’hui, seules deux banques étrangères, en l’oc- currence, deux banques marocaines, Attijariwafa bank et la Banque Centrale Populaire, sont autorisées à commer- cialiser leurs services en France. On peut expliquer ces deux exceptions, sans doute par une certaine ignorance de nombreuses banques étrangères de ce dispositif, mais surtout par une ouverture limitée de ce dispositif et par l’application sévère qui en est faite à ce jour. Il convient donc d’ouvrir l’exercice de la commercialisation à une large palette d’acteurs du secteur finan- cier : établissements de paiement et de monnaie électronique, inter- médiaires en opérations de banque, courtiers et agents généraux d’as- surances, réseaux de démarcheurs. Ici encore, tout le monde y trouve son compte : les banques africaines accroissent leurs chances de trouver un intermédiaire pour offrir les pro- duits, et les professionnels français de la distribution bancaire et finan- cière y trouvent une nouvelle oppor- tunité commerciale. F.N.H. : Et l’Europe, comment peut-elle s’y prendre ? A. G. : Aujourd’hui, l’UE, en matière de commercialisation de services ban- caires étrangers, c’est l’auberge espa- gnole ! La France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne l’autorisent, mais selon des schémas très différents, tandis que d’autres pays, tels les Pays-Bas
ou la Belgique ne semblent pas voir d’un bon œil le projet que l’on puisse commercialiser sur leur sol des ser- vices bancaires étrangers, en dépit de l’intérêt que cela présente pour ces pays. Dans l’idéal, l’UE, qui devrait être convaincue de l’intérêt que la bi-bancarisation présente pour elle, devrait adopter une directive d’har- monisation des législations nationales ou, mieux, un règlement d’application
immédiate et impérative dans tous ses termes.
l’UE, pour, notamment, tenir un rôle dans le cadre des relations interna- tionales, l’histoire démontre que la réciproque est vraie. Par exemple, l’ex-CEE (Communauté économique européenne) a pu faire émerger sa représentation extérieure au moyen de délégations créées au sein de pays africains. La bi-bancarisation peut être un des instruments de l’existence symbiotique de l’UE et de l’UA. ◆
F.N.H. : Il y aurait donc une synergie d’intérêts entre l’Afrique et l’Europe ? A. G. : Absolument et plus encore. Je partage l’avis d’un auteur selon lequel «l’UA et l’UE se ‘font exister’». Car s’il est communément admis que l’UA trouve avantage à s’appuyer sur
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F.N.H. : Parlez-nous un peu plus de IPRC sur le plan financier. B. B. : Au 31 décembre 2019, IPRC a enregistré un chiffre d’affaires d’environ 15 millions de dirhams pour une marge d’exploitation d’envi- ron 30%. F.N.H. : Vous réalisez cette opération au moment où la majorité des entreprises essaie de préserver sa trésorerie. Quel signal envoyez-vous au marché ? B. B. : Je voudrais rappeler à ce stade que le Groupe dispose d’une position financière solide au niveau de ses fonds propres et de sa trésorerie. Le management a proposé à notre dernière AGO de renoncer à la distribution du dividende au titre de l’exercice 2019. Cette résolution, votée à l’unanimité par nos action- naires, avait pour objectif le renforcement des capacités d’investissement du Groupe dans un contexte où l’industrie mondiale du paie- ment connait des changements profonds et un dynamisme encore plus prononcé en raison de la crise sanitaire actuelle. Cette opération s’inscrit donc pleinement dans cette dyna- mique. F.N.H. : Avez-vous encore de l'appétit pour de la croissance externe ? B. B. : Le Groupe HPS reste très attentif à toutes les opportunités offertes par le marché du paiement pour continuer à déployer son plan stratégique visant à renforcer le posi- tionnement de HPS en tant qu’acteur mondial dans notre industrie. ◆
HPS
«L'acquisition de IPRC va renforcer les services externalisés que nous proposons à nos clients» ◆ Tandis qu'une majorité d'entreprises se met à la défensive et essaie de pré- server sa trésorerie en cette période d'incertitudes, HPS, elle, continue acti- vement de saisir les opportunités de développement pour défendre son statut d'acteur mondial de son industrie. ◆ Brahim Berrada, Managing Director chez HPS Group, répond à nos questions.
IPRC Leader national de supervision et de télégestion des systèmes monétiques
IPRC est un leader national dans la super- vision et la télégestion des systèmes monétiques. À fin 2019, la société super- vise 5.500 guichets automatiques ban- caires pour le compte d’une trentaine de banques au Maroc et en Afrique, gère la fraude monétique de plus de 7 millions de cartes bancaires et contrôle près de la moitié du flux monétique marocain. Cette acquisition viendra compléter l’offre de HPS avec de nouveaux services à forte valeur ajoutée autour des solutions PowerCard, ce qui permettra à ses clients de bénéficier de l’expertise combinée des équipes de HPS et IRPC.
vité switching au Maroc, puis s’est poursuivie par de la croissance organique, avec notam- ment la signature d’un contrat important avec la Société Générale pour l’ensemble de ses filiales africaines, puis la signature d’autres clients en Afrique, en Europe et au Moyen- Orient. L’acquisition de IPRC va venir renforcer les services externalisés que nous proposons à nos clients, IPRC étant spécialisée et leader sur le marché marocain de la supervision des guichets automatiques bancaires (GAB) et de la supervision de la fraude par cartes ban- caires.
Propos recueillis par A. Hlimi
Finances News Hebdo : Vous avez récemment annoncé une croissance externe en ache- tant 100% du capital de IPRC. Que vous apporte concrètement cette acquisition en termes de business potentiel ? Brahim Berrada : Depuis 2016, HPS a amorcé un virage stratégique avec la création de l’activité Processing, qui consiste à distribuer nos tech- nologies et services par un nouveau canal et proposer ainsi des services d’externalisation de l’activité monétique de nos clients. Cette stratégie a démarré avec l’acquisition de l’acti-
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