FNH N° 1098

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 28 février 2023 - 8 DH - N° 1098

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Blanchiment des capitaux GAFI, «safi» !

Inflation

De qui se moque-t-on ?

P. 3/64

P. 2/10/11

Hausse des taux et montée des risques P. 32 à 63 BANQUES

Entretien avec Booder «Il n’y a rien de mieux que l’humour pour faire passer des messages» P. 70 à 72

Vers une très forte hausse de la demande en médicaments Marché pharmaceutique

P. 66/67

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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MARDI 28 FÉVRIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Ce numéro est en partenariat avec

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> Actualité

Voyons voir : Inflation : De qui se moque-t-on ? Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 3 4 6 7

> Bourse & Finances

Par Fatima Ouriaghli Editorial

Point Bourse Hebdo : Le marché salue la sortie du Maroc de la liste grise Blanchiment des capitaux : L'impact de la décision du GAFI sur les marchés Investissements verts : Penser à cocher la case décar- bonation Finance inclusive : Wafacash se lance dans la micro- assurance Inflation et taux : Les séquelles de la guerre en Ukraine BCP : Forte croissance des bénéfices BCP : PNB en hausse de 25% en 2022 Hôtellerie : Risma double son chiffre d'affaires en 2022, endettement en baisse Taqa Morocco : La performance au rendez-vous

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> Focus Agricole

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Cultures printanières : Les préparatifs vont bon train

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GAFI, «SAFI» !

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> L'univers des TPME

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E Entre le Maroc et le GAFI, c’est fini. Oui, GAFI, «safi». Et on a bien envie de pousser la chansonnette avec ce fameux air du tube «Capri, c’est fini». Sauf que si cette chanson de Hervé Vilard évoque avec tristesse et regret une rupture amoureuse, le Maroc, lui, se réjouit de sa «séparation» d’avec le Groupe d’action financière. Lequel a décidé, vendredi 24 février, à l’unanimité de ses membres, la sortie du Maroc du processus de surveillance renforcée, connu sous «liste grise», après évaluation de la conformité du dispo- sitif national avec les normes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et ce, depuis l’adoption par le GAFI en février 2021, du plan d’action spécifique au Royaume. Le chemin de cette rupture bienheureuse aura été long. Car, depuis plusieurs années, le Maroc a entrepris d’énormes chan- tiers pour être en phase avec les standards juridiques et fiscaux internationaux en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cet important effort a payé. Et comme s’en félicite le gouvernement, «la sortie du Maroc de la liste grise impactera positivement les notations souveraines et les notations des banques locales, tout comme elle renforcera l’image du Maroc et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’écono- mie nationale». Au-delà de ce satisfecit, cet acquis du système financier national est un véritable camouflet pour tous ces ennemis du Royaume tapis dans des institutions comme le Parlement européen, qui orchestrent depuis plusieurs mois une campagne de dénigre- ment du Maroc visant à lui coller l’image d’un Etat délinquant. Peine perdue. Le GAFI vient de leur répondre, s’il en est besoin, car sa décision positionne implicitement le Royaume en tant qu’acteur régional de référence en matière de gouvernance financière. Et nous vivons cette consécration sans triompha- lisme aucun. Alors, n’en déplaise à nos détracteurs, sous l’impulsion et la clairvoyance de son Souverain, le Maroc progresse. Se déve- loppe. Et poursuit lentement et sûrement le processus de modernisation de son économie. Et, ironie du sort, c’est au moment où le système national finan- cier est consacré que l’Afrique du Sud, soutien avéré de l’entité fantoche qu’est le polisario, est chopée par la patrouille. Ce pays vient d’être inscrit sur la liste grise du GAFI. Ce qui révolte l’opposition politique, laquelle fustige «la défaillance du gouver- nement» et estime que cette décision du GAFI «constitue un autre clou dans le cercueil de l’économie sud-africaine». u

Financement des TPME : Le secret pour une croissance économique durable

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> Culture

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Entretien avec Booder : Confidences, «Il n’y a rien de mieux que l’humour pour faire passer des messages» 70

> Société

Sécurité routière : Sinistralité en baisse et plein cap sur la digitalisation 74

> High-tech

Cybersécurité : Deloitte inaugure son cyber center à Casablanca 75

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> Economie

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Produits alimentaires : Attention à la spéculation ! Start-up : Orange Maroc lance un nouveau programme de soutien à l’entrepreneuriat Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Marché pharma- ceutique, «La généralisation de la couverture sani- taire universelle va générer une très forte demande sur les médicaments»

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> Spécial banques

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Un contexte macroéconomique très turbulent Régulation : Les banques à l’épreuve de l’inflation réglementaire Politique monétaire : Un resserrement parti pour durer Banques cotées : Vont-elles profiter de la hausse des taux ? Entretien avec Younes Zoubir : CIH Bank, «La hausse des crédits bancaires serait autour de 7%» Crédits bancaires : A quoi s’attendre en 2023 ? Entretien avec Me Abdelatif Laamrani : Accès au finan- cement, «Le processus d’octroi de crédit a été précisé et clarifié de manière réglementaire» Créances en souffrance : Le marché secondaire se fait toujours attendre M-banking : Les banques élargissent leur disponibilité Entretien avec Mustafa Chehhar : Crédit Agricole du Maroc, «La banque a fait du digital un levier straté- gique important de croissance et de différenciation» Transferts d’argent : Pourquoi les banques marocaines sont visées en Europe Factoring en devises : Un relais de croissance pour le secteur

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Crédit du Maroc : A nouvel actionnaire, nouveau départ Changement climatique : Une urgence financière Entretien avec Chama Bennani : Finance durable, «La BMCI est la première banque au Maroc à structurer un crédit SLL» Cybersécurité : Les banques musclent leur sécurité face aux risques de cyberattaques BOA : «Les crédits à impacts positifs représentent 32,5% du total des crédits entreprises Maroc Banques participatives : Des réalisations probantes sur les cinq dernières années Entretien avec Houda Mlahfi : Banques participatives, «Nous continuerons à ouvrir d’autres corners là où il y a un potentiel important pour l’activité

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Inflation De qui se moque-t-on ? Par D. William

R ebelote. Parlons encore de l’inflation ! Que faire ? On ne peut se soustraire de sujet qui préoccupe tous les Marocains. Des plus hautes instances de ce pays aux plus démunis, lesquels sont d’ailleurs les plus touchés par la hausse des prix à la consommation. Rappelons-le, l’inflation a enregistré une hausse de 8,9% au cours du mois de janvier 2023 sur une année glissante. Sur la période, la hausse de l’indice des produits alimentaires a atteint 16,8%. C’est justement l’augmen- tation du prix de la bouffe qui sus- cite la colère des citoyens. Certes, les prix de certains produits ont diminué, comme ceux de la viande rouge et des volailles, mais leurs niveaux restent toujours élevés. Ce qui fait que les citoyens ont l’amère impression que le gouvernement s’adonne à un vague exercice de communication pour calmer les esprits rebelles. Car malgré les multiples sorties des ministres et les mesures annoncées, les tensions sur les prix restent persistantes. Tantôt on impute les prix excessifs aux volumes trop importants des exportations, ce qui crée des pénuries sur le marché local. Tantôt on fustige les inter- médiaires qui s’adonnent à la spé- culation. Dans les deux cas, il y a débat. Puisque les mesures prises par l’Exécutif à cet effet sont sinon laxistes, pour le moins risibles. Primo : Les exportations. Le gou- vernement a décidé de geler pro- visoirement les exportations d’oi- gnons, de pommes de terre et de tomates. C’est de la pure com. Dans la pratique, cette décision est dif- ficilement applicable, d’autant que les exportateurs sont généralement liés à leurs clients par des contrats fermes. Par ailleurs, cela revient à renon- cer à une entrée conséquente de devises, ce sur quoi a été bâti le

Plan Maroc Vert. Difficilement ima- ginable. Secundo : Les intermédiaires. Ils sont actuellement jetés en pâture à la vindicte populaire. La probléma- tique que posent ces intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement n’est cependant pas nouvelle. Elle date de très longtemps. Mais hor- mis les contrôles sur le terrain dont se targue le gouvernement, aucune stratégie réelle n’a été mise en place pour justement court-circuiter ces intermédiaires. C’est pourquoi dans une note publiée cette semaine, le Conseil économique, social et environnemental «rappelle l’urgence d’une réorganisation des circuits de commercialisation et d’une régle- mentation du rôle des intermédiaires pour atténuer la hausse des prix des produits alimentaires» . Le CESE déplore ainsi : • l’absence d’un cadre de gouver- nance global et intégré du proces- sus de commercialisation des pro- duits agricoles, entraînant plusieurs insuffisances en matière d’organi- sation des marchés des produits agricoles (marchés de gros et souks hebdomadaires), et la prédominance des circuits parallèles de commer- cialisation (vente informelle); • la faible capacité des petits et moyens agriculteurs a s’organiser pour écouler, dans de bonnes condi- tions, leurs produits. A cela s’ajoute une digitalisation encore très faible des processus de commercialisa- tion et de valorisation des produits agricoles, qui ne facilite pas l’accès direct et fluide des petits et moyens agriculteurs aux différents marchés et débouchés; • une intermédiation excessive et peu contrôlée qui favorise la spécu- lation et la multiplication des inter- venants, pénalise le producteur, impacte la qualité des produits en rallongeant les circuits de distribu- tion et partant, renchérit le prix de vente final au consommateur. Le prix d’un produit peut, parfois, tri-

pler ou quadrupler avant d’arriver au consommateur. Partant de ce diagnostic, le CESE recommande d’accélérer la réforme des marchés de gros en adoptant un dispositif ouvert à la concurrence, développer les circuits courts de commercialisation a caractère coo- pératif et encourager les petits et moyens agriculteurs a se regrouper dans des coopératives et de mettre en place un cadre juridique enca- drant les pratiques de stockage des produits agricoles. Le CESE suggère aussi d’accélérer la transformation digitale de la commercialisation des produits agricoles, mettre en place

un cadre réglementaire précis et opposable pour repenser et réguler le rôle et les missions du métier de l’intermédiaire, élargir l’étendue et renforcer la fréquence des opéra- tions relatives au contrôle des prix et au respect de la concurrence pour lutter efficacement contre les pratiques spéculatives et de mettre en place un «observatoire des prix et des marges» , qui pourrait être abrite par le Conseil de la concurrence. Clairement, le gouvernement se doit de prendre des mesures plus concrètes et plus impactantes. C’est urgent. Car, en face, les ménages trinquent et la colère sociale monte. ◆

COMMUNIQUÉ FINANCIER 4 ÈME TRIMESTRE 2022

Au terme du quatrième trimestre 2022, Atlantasanad Assurance enregistre un chiffre d’affaires de 1 258 MDH en hausse de +4.6% par rapport à la même période de l’année 2021 soit une progression de +55 MDH. L’activité non-vie ressort avec un chiffre d’affaire de 984 MDH et présente une croissance de +13.6%, soit +118 MDH. Le chiffre d’affaire vie se situe à 274 MDH enregistrant une baisse de -18.7% soit -63 MDH en lien avec la dynamique de la collecte enregistrée sur les produits de capitalisation lors du 4 ème trimestre 2021.

Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaire d’Atlantasanad Assurance s’élève à 5 403 MDH marquant une stagnation par rapport à fin décembre 2021.

Le chiffre d’affaire de l’activité non-vie ressort à 4 179 MDH avec une progression de +3.3% soit+133 MDH.

L’activité vie ressort avec un chiffre d’affaire de 1 224 MDH marquant une baisse de -9.7%, soit -131 MDH.

Dans le cadre de la restructuration du pôle financier du Groupe Holmarcom, Atlantasanad Assurance a procédé lors du 3ème trimestre 2022 au transfert de la filiale Atlanta Côte d’ivoire à la holding Holmarcom Africa Financial Services. Le chiffre d’affaires consolidé à fin 2022 s’élève à 5 464 MDH en légère croissance de +0.3%. En non-vie, le chiffre d’affaires consolidé s’établit à 4 240 MDH en hausse de +3.6%. Le chiffre d’affaires de la vie reste identique à celui du social.

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Actifs immobiliers

Les prix en baisse en 2022 L ’ indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) s'est déprécié de 0,7% en 2022 par rapport à 2021, selon Bank Al-Maghrib (BAM) et l'Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). Cette baisse résulte des diminutions de 1,3% des prix des actifs résidentiels et de 1,7% de ceux des biens à usage professionnel, précisent BAM et l'ANCFCC dans leur récente note sur l'IPAI et la tendance globale du marché immobilier, notant que les prix des terrains ont augmenté de 0,7%. Pour ce qui est du nombre de transactions, il a enregistré une diminution de 15,4%, résul- tant de la baisse de 15,4% des ventes des biens résidentiels, de 18% de celles des terrains et de 9,8% de celles des biens à usage professionnel. Au détail, le repli des prix du résidentiel reflète la baisse de 0,3% des prix des appartements et la hausse de 0,5% de ceux des maisons et de 0,3% de ceux des villas. Pour ce qui est des transactions, leur nombre a affiché un recul de 3,5%, reflétant des baisses de 4,2% pour les appartements, de 0,2% pour les maisons et une hausse de 27,5% pour les villas. En glissement annuel, les prix du foncier se sont appréciés de 1,2% et les ventes ont diminué de 5,1%. Concernant les prix des biens à usage professionnel, ils ont augmenté de 0,5%, avec une hausse de 0,5% pour les locaux commerciaux et de 2,4% pour les bureaux. Pour leur part, les transactions ont affiché un recul de 16,2%, reflétant des baisses de 16,8% pour les locaux commerciaux et de 12,5% pour les bureaux. Par ville, les prix se sont dépréciés de 1,6% à Casablanca, de 0,3% à Rabat et de 1,4% à Tanger, alors qu'ils ont progressé de 0,5% à Marrakech. Au quatrième trimestre de 2022, l'indice des prix des actifs immobiliers a enregistré une baisse trimestrielle de 0,7%, recouvrant des diminutions des prix du résidentiel de 0,8% et des terrains de 0,7% et une stagnation des prix des biens à usage professionnel. En parallèle, le nombre de transactions a enregistré une baisse de 4,8%, reflétant le recul de 5,5% pour les biens résidentiels, de 1,3% pour les terrains et de 6,1% pour les biens à usage professionnel. ■

L es réserves en eau des barrages affichent, au 27 février 2023, un niveau dépassant celui de l’année dernière. Le volume de stockage s’établit à 5,37 milliards de m3, soit un taux de 33,3% contre 32,7% au cours de la même période de 2022. Le Maroc a bénéficié ces derniers temps de conditions climatiques favorables qui ont permis une amélioration du volume pluviométrique de 96% comparativement à la saison précédente. Pratiquement, tous les barrages du Royaume ont profité de cet apport en eau, surtout ceux des bassins hydrauliques du Souss, d’El Haouz et de Tafilalt-Draa fortement impactés par la sécheresse. Les crues et les intempéries ont permis de réduire le déficit. Mais quelques grands ouvrages, à l’image d’Al Massira et de Bine El Ouidane, respectivement deu- xième et troisième du Royaume en matière de capacité de stockage, sont toujours dans un état inquiétant. Le premier est à 127,1 millions de m 3 , soit un taux de 4,8% seulement, et le second affiche 149,8 millions de m 3 , soit un taux de 12,3%. Il faut attendre la fonte des neiges en avril pour espérer un redressement de la situation. ■ Les réserves des barrages dépassent leur niveau de l’année dernière

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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L a Banque centrale européenne (BCE) paie aussi la facture de sa politique de hausse des taux : ses comptes ont affiché une perte de 1,6 milliard d'euros en 2022, qu'elle a toutefois pu absorber en pui- sant dans des coussins financiers. Cette perte - avant reprise de provision - est la première enregis- trée par l'institution de Francfort depuis 2004 et représente le troisième recul annuel de suite du résultat, depuis le bénéfice de 2,4 milliards d'euros en 2019, selon un communiqué publié jeudi. Au final, la BCE affiche des comptes à l'équilibre car elle a pu éponger la perte grâce à des provisions déjà constituées. La remontée agressive des taux directeurs engagée par la BCE depuis l'été dernier pour combattre l'inflation a créé deux foyers de pertes pour la principale gardienne de l'Euro. ■ Les comptes de la BCE bousculés par la politique de hausse des taux

USA La croissance du PIB légèrement révisée à la baisse pour le 4 ème trimestre

AGENCE MCA-MOROCCO AVIS DE CLOTURE DU « COMPACT II » DU MAROC

Le Royaume du Maroc, représenté par son Gouvernement (le «Gouvernement»), et les Etats-Unis d’Amérique, représentés par Millennium Challenge Corporation («MCC »), ont conclu, le 30 novembre 2015, un accord dénommé le «Millennium Challenge Compact Programme» («Compact II») visant à rehausser la qualité du capital humain et à améliorer la productivité du foncier au Maroc, d’un montant de 460,5 millions de dollars américains («Financement MCC») auquel s’ajoute une contribution du Gouvernement d’une valeur équivalente à au moins 15% du Financement MCC.

L a croissance de l’économie amé- ricaine au 4 ème trimestre de 2022 a été légèrement révisée à la baisse à 2,7%, selon le département du Commerce. Il s’agit d’une baisse par rapport à une estimation précédente de croissance de 2,9%, contre une crois- sance de 3,2% au troisième trimestre. La révision à la baisse reflétait principa- lement un ralentissement des dépenses de consommation à la fin de l'année dernière par rapport aux estimations pré- cédentes. Au début de cette année, plu- sieurs analystes avaient prévu un ralen- tissement de l'économie, mais des don- nées récentes montrent que l'embauche et les dépenses ont bondi en janvier. Les employeurs ont ajouté 517.000 emplois et le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau en 53 ans, selon le Département du travail. Les ventes au détail ont bondi de 3% en janvier, inver- sant deux mois consécutifs de baisse, selon un rapport distinct du département du Commerce. Les récents signes de vigueur ont atté- nué les craintes que l'économie entre en récession au début de l'année, mais pourrait également soutenir la demande des consommateurs et maintenir une pression à la hausse sur les prix. La baisse rapide de l'inflation à la fin de l'année dernière s'est arrêtée en janvier. Le taux d'inflation a légèrement baissé à 6,4% le mois dernier, contre 6,5% en décembre et un récent sommet de 9,1% en juin. ■

Le Gouvernement a créé l’Agence MCA-Morocco et lui a confié la mise en oeuvre des activités du «Compact II» qui est entré en vigueur le 30 juin 2017 et qui prendra fin le 31 mars 2023.

A ce titre, l’Agence MCA-Morocco informe l’ensemble de ses partenaires ainsi que les entreprises, fournisseurs et prestataires ayant conclu des conventions ou contrats avec elle que la date limite pour traiter vos factures correspondant aux travaux, fournitures, biens et services exécutés jusqu’au 31 mars 2023, est le 30 mai 2023. De même, aucune activité mise en oeuvre après la date de fin du «Compact II» ne sera financée par MCC, à l’exception de quelques activités liées exclusivement à la clôture du «Compact II» qui durera jusqu’au 29 juillet 2023. Par conséquent, l’Agence invite vivement tous les fournisseurs, entreprises de travaux prestataires de services, consultants et bénéficiaires de subventions à soumettre toutes les factures certifiées bien avant cette date limite, de préférence au terme de leurs contrats ou à la date de fin du «Compact II», selon l’hypothèse qui se réalise en premier. Les entreprises, fournisseurs et prestataires de services et de biens dont les contrats resteront en vigueur pendant la période de clôture (du 1er avril au 29 juillet 2023) seront informés individuellement des procédures de paiement.

Pour toutes informations complémentaires relatives à la Clôture du « Compact II » ou à votre contrat, nous vous invitons à nous contacter à l’adresse suivante :

Agence Millennium Challenge Account-Morocco Complexe administratif et culturel de la Fondation Mohammed VI de promotion des oeuvres sociales de l’Education - Formation, Avenue Allal El Fassi- Madinat Al Irfane, Hay Riad, Rez-de-chaussée, Rabat - Maroc Tel /Fax : +212 (0) 5 38 01 32 50 / +212 (0) 5 38 01 32 46 E-mail : procurement@mcamorocco.ma

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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P lusieurs centaines de manifestants ont protesté, durant le weekend à Tunis, contre le discours du président Kais Saied qualifié de «raciste» envers les migrants subsahariens, demandant la présentation d’excuses officielles à la communauté subsaharienne. Rassemblés devant le siège du Syndicat national des journa- listes tunisiens (SNJT), les manifestants ont défilé jusqu'à l'Avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre de Tunis, faisant part de leur solidarité avec les migrants subsahariens qui subissent dernièrement des arrestations arbitraires, des expulsions de leur domicile, outre des agressions racistes. Cité par les médias, le porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhan Ben Amor, a indiqué que le discours présidentiel a véhiculé des messages de discrimination raciale envers les Africains. ■ Tunisie : Marche de protestation contre le discours officiel à l'encontre des migrants subsahariens

Blanchiment de capitaux

L'Afrique du Sud placée sur la liste grise du GAFI

L ' Afrique du Sud a été inscrite, vendre- di, sur la liste grise des pays dont les lois sont peu conformes aux normes de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a annoncé le Groupe d'action financière (GAFI). Cette décision, qui a été prise lors de l’As- semblée générale du GAFI, tenue du 20 au 24 février à Paris, place l'Afrique du Sud sur la liste grise en compagnie de pays tels que la Syrie, Haïti, le Yémen et le Mozambique. Selon le GAFI, davantage d’efforts doivent être déployés pour améliorer la confor- mité des lois sud-africaines, notamment en matière des enquêtes et des poursuites pour blanchiment d'argent, ainsi que la sai- sie des avoirs. La décision de cette institution de surveil- lance financière internationale était prévi- sible par les autorités sud-africaines, le ministre des Finances Enoch Godongwana ayant déclaré cette semaine que le pays devrait être «préparé à la possibilité» d’être placé sur la redoutable liste. Les conséquences de cette dégradation seraient, en effet, lourdes pour l’économie du pays, déjà embourbée dans un ralentis- sement économique qui dure depuis plu- sieurs années. Ainsi, le coût des affaires en Afrique du Sud devrait augmenter, entraînant une baisse des investissements étrangers. Les Sud- Africains peuvent également trouver plus onéreux d'envoyer des fonds à l'étranger et d'effectuer des transactions avec des banques internationales. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis février 2022

Le marché salue la sortie du Maroc de la liste grise ◆ Les marchés ont réagi illico à la décision du GAFI. ◆ La performance annuelle des actions passe dans le vert.

de la communication financière. Du lundi au vendredi, 11 indices ont clôtu- ré la semaine en bonne mine, et 12 indices en territoire négatif. Le secteur des mines a signé la meilleure performance de la semaine (+8,55%), devant celui de la santé (+6,85%) et celui des transports (+6,21). A l’inverse, l'indice de l'ingénierie et biens d’équipements industriels a enregistré la plus forte baisse (-9,27%), celui des socié- tés de l’électricité a laissé 3,09% et celui du pétrole et gaz 6,25%. Au titre de cette semaine, le volume glo- bal des échanges s'est élevé à 685 MDH sur le marché central. Sur le podium des valeurs les plus actives de la semaine, figurent Maroc Telecom avec un volume d’affaires de 197,86 MDH, suivie de BCP (155,44 MDH) puis d’Attijariwafa bank (111,82 MDH). Trésor : 33 milliards de DH levés en février À la clôture des levées du mois de février,

le Trésor enregistre une levée cumulée mensuelle de 33,5 Mds de DH. Rappelons que l’argentier de l’État n’a pas commu- niqué sur une estimation de son besoin mensuel pour le mois de février 2023. La dernière séance d’adjudication du mois de février 2023 s’est caractérisée par une forte hausse des taux LT de la courbe primaire. À cet effet, le taux de rendement de la maturité 10 ans s’est apprécié de 36 pbs en une semaine. Concernant les carac- téristiques techniques de la séance, la demande des investisseurs s’établit à 12 Mds de DH face à une souscription du Trésor de 5,1 Mds de DH, soit un taux de satisfaction de 43%. Dans une optique de lissage de ses tom- bées importantes à CT, le Trésor a pro- cédé pour la 2 ème fois au cours de ce mois à une séance d’échange. Le montant concerné par cette opération s’est établi à 3,2 Mds de DH, dont 62% sur la maturité 10 ans. ◆

L’ annonce de la sortie du Maroc de la liste grise du GAFI a propulsé le marché actions cette semaine. Le Masi a été tiré principale- ment par les valeurs bancaires dans la perspective d’une amélioration de leur notation, mais aussi la notation souveraine du Maroc. Une annonce qui coïncide avec la sortie à l’international que le Maroc prépare en ce moment. Ainsi, grâce à un sursaut de 1,74% vendredi dernier, l’in- dice retrouve un niveau de performance positive en Year to date et les niveaux de décembre 2022. En termes de résultats, nous avons assis- té encore une fois à un véritable bou- chon lors de la dernière séance avant la fin du délai légal de publications, où le flot de publications trimestrielles a été important. Une pratique devenue une habitude chez plusieurs émetteurs, entachant la qualité Par Y. Seddik

Le Masi retrouve un niveau de performance positive en Year to date et les niveaux de décembre 2022.

P ubli - rédactionnel

SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Elle place parmi ses priorités, l’investissement en infrastructure et nouvelles technologies, la formation et l’accompagnement des ressources humaines, ainsi que la communication rapprochée avec les usagers du réseau autoroutier. La Société Nationale des Autoroutes du Maroc intensifie ses efforts E n l’espace d’une année, plus de 3.200 per- sonnes ont perdu la vie sur les routes du Royaume. Face à ces

chiffres alarmants, la prévention des accidents de la circulation demeure au cœur des préoccu- pations des différentes parties prenantes. Acteur majeur de la promotion de la sécurité auto- routière, la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) place la sécurité des usagers du réseau autoroutier au centre de la planification de ses projets. Dans l’objectif d’assurer un déplacement sécurisé et confor- table sur autoroute, ADM construit l’infrastructure auto- routière conformément aux stan- dards internationaux, et soumet tous ses chantiers à des études stratégiques, et ce pour minimi- ser la gêne du trafic, optimiser les délais et assurer une sécurité maximale du personnel et des usagers de l’autoroute pendant la durée des travaux. De plus, ADM accorde une impor- tance cruciale à la maintenance du réseau autoroutier national, à travers la réalisation du pro- gramme 2021-2023 des grosses réparations de la chaussée, qui totalisent un linéaire de 226 kilo- mètres pour un coût global de 1,1 milliard de dirhams. L’objectif

étant de renforcer les conditions de sécurité et de confort des clients-usagers, mais aussi de préserver le patrimoine autorou- tier. Dans cette même optique, ADM a entrepris dès 2017 un vaste chantier d’automatisation et de modernisation des services offerts à l’usager de l’autoroute. L’automatisation de la supervi- sion du trafic, l’accès à l’informa- tion trafic en temps réel, le pilo- tage à distance des équipements de terrain et la digitalisation des moyens de péage sont les princi- paux axes dudit chantier. De surcroît, ADM œuvre conti- nuellement pour offrir aux usa- gers plusieurs services leur per-

mettant de voyager en toute sécurité. Parmi ces services figure l’assistance, qu’il s’agisse d’une question, d’une demande d’information ou encore d’une demande d’assistance en cas de situation de difficulté sur auto- route, ADM met en place toute une organisation humaine et technique opérationnelle 24h/24 et 7j/7. En matière de gestion de ses ressources humaines, ADM met en place une stratégie axée sur l’accompagnement, le dévelop- pement des compétences et l’ouverture vers les nouveaux métiers à forte valeur ajoutée. Il s’agit entre autres, des patrouil- leurs qui portent assistance aux usagers en détresse et signalent tout événement pouvant impac- ter la fluidité du trafic, des ins- pecteurs des ouvrages d’art qui veillent au bon fonctionnement du réseau autoroutier via des ins- pections de terrains détaillées, du manager de trafic qui super- vise le réseau et coordonne avec l’ensemble des intervenants, et bien d’autres fonctions dédiées au service et à la sécurité de l’usager de l’autoroute. Par ailleurs, la sécurité des clients-usagers sur autoroute est également assurée par différents

intervenants dont la gendarme- rie royale, la protection civile, les équipes d’assistance et les sociétés de dépannage, qui col- laborent ensemble pour la sécu- risation de la circulation. C’est pour cette raison qu’ADM tra- vaille en synergie avec ces diffé- rents intervenants et conclut dif- férents partenariats pour renfor- cer leur présence sur le réseau et améliorer la durée de leurs interventions. Outre cela, la Société mise beau- coup sur la communication rap- prochée avec le client-usager. En effet, ADM déploie régulière- ment des campagnes terrain et média, afin de mieux connaître le comportement du conducteur marocain et de le sensibiliser aux règles de conduite sur autoroute. Dans le cadre de ses multiples actions visant à apporter plus de sécurité et de confort à ses usa- gers, ADM prépare le lancement de la première radio autoroutière marocaine entièrement dédiée à l’information trafic en temps réel. Elle a pour objectif de renfor- cer la sécurité autoroutière, de fluidifier le trafic et d’offrir aux usagers un service info trafic, à l’instar des différents conces- sionnaires autoroutiers dans le monde. ◆

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Blanchiment des capitaux L'impact de la décision du GAFI sur les marchés L a sortie du Maroc de la liste grise impactera posi- tivement les notations souveraines du Maroc et les notations des banques nationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nationale. La sortie du Maroc de la liste grise lui permettra, dans l'immédiat, de bénéficier d'une meilleure notation lors de la sortie à l'international en devises qu'il négocie en ce moment même. Timing parfait ! de crédit modulable a été conçue pour répondre à la demande de financement émanant de pays qui présentent une politique et des antécédents économiques très solides pour prévenir et résoudre des crises. Par A. Hlimi ◆ Sursaut des banques en Bourse après la décision du GAFI. ◆ Baisse attendue des primes de risque sur la dette marocaine en devise.

de crédit modulable auprès du FMI. «Ce mécanisme de finance- ment est réputé pour sa souplesse et assure aux pays admissibles l'accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue» , avait expliqué Abdellatif Jouahri lors du point de presse à l'issue de la 4 ème et dernière réunion trimes- trielle de 2022 de BAM. La ligne

locales, tout comme elle renforcera l’image du Maroc et son position- nement lors des négociations avec les institutions financières inter-

À ce jour, cinq pays ont fait appel à la LCM (le Chili, la Colombie, le Mexique, le Pérou et la Pologne). Aucun d’entre eux n’a encore

Le Royaume pourra également prétendre à souscrire à la ligne

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effectué de tirage sur sa ligne de crédit, mais la LCM a fourni à ces pays une garantie précieuse et a aidé à renforcer la confiance des marchés en période d’accentua- tion des risques. Le coût de l’emprunt au titre de la LCM est identique à celui de l’ac- cord de confirmation traditionnel du FMI et de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Selon Jouahri, la signature de cette ligne de crédit interviendra probablement en mars si le Maroc remplit certaines condi- tions, dont la sortie de la liste grise. De plus, cette nouvelle donnée per- mettra au pays de se représenter auprès de bailleurs de fonds inter- nationaux bilatéraux qui refusent de financer les pays sous surveil- lance par le GAFI.

sous la coordination de l’Autorité nationale du renseignement finan- cier, en partenariat avec les per- sonnes morales soumises au droit public ou privé. Il faut dire que le Royaume a entrepris un effort colossal ces cinq dernières années pour pouvoir quitter la liste grise

relative au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. Réagissant à cette décision, le Royaume du Maroc réitère son engagement fort à poursuivre le renforcement du dispositif natio- nal de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du ter-

rorisme, conformément à l’évolu- tion des normes internationales en la matière. Il souligne que cet engagement revêt désormais un caractère stratégique et institution- nel visant la préservation du sys- tème financier national contre les dangers des crimes financiers. ◆

Détente anticipée sur le marché des taux

Le Trésor peut ainsi à la fois élargir la palette des investisseurs étran- gers auxquels il s'adresse pour se financer tout en réduisant, toutes choses égales par ailleurs, la prime de risque sur la dette en devises, favorisant ainsi une détente sur les taux sur le marché obligataire en interne. Le marché actions a réagi immé- diatement à l'annonce, notamment à travers les banques. Ces der- nières vont bénéficier d'une amé- lioration mécanique de leurs nota- tions et bénéficieront à terme des anticipations de détente sur les taux obligataires. En Bourse, le MASI gagnait 1,5% immédiatement après l’an- nonce, tiré par les valeurs ban- caires. Attijariwafa bank (+2%), BCP (+3,23%), CIH (+5%), BMCI (+5,32%).... Cette décision de sortie du Maroc du processus de surveillance ren- forcée, connu par «liste grise», vient couronner ses efforts et actions proactives, en application des hautes directives Royales. Lesquelles ont porté sur une bat- terie de mesures législatives, orga- nisationnelles, de sensibilisation et de contrôle, mises en œuvre par les différentes autorités et insti- tutions nationales concernées,

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Investissements verts

◆ Le Maroc est déterminé à atteindre ses objectifs de transition énergétique. ◆ Plusieurs dispositifs d’accompagnement et de financement visant à soutenir les entreprises vertes sont mis en place. Penser à cocher la case décarbonation

Group, en partenariat avec Tamwilcom, sous le thème : «Investissements verts : quelles solutions de finan- cement pour les PME marocaines ?». Dans le même ordre d’idées, Saïd Mouline a expliqué qu’il existe plu-

verts. Des outils de finance- ment sont mis en place par les différentes banques et bail- leurs de fonds ainsi qu’une panoplie de mécanismes de soutien à l’économie verte. Les dispositifs de finance- ment existent, il faut juste faire le premier pas et aller vers les organismes qui pro- posent ce genre de subven- tion» , confirme Fatima Zahra El Khalifa, Directrice générale du cluster EnR. Par ailleurs, Fatima Zahra El Khalifa a souligné que «la tran- sition énergétique ne consiste pas uniquement à mettre des panneaux solaires sur une ins- tallation, c’est beaucoup plus vaste. Il s’agit de toute une série d’actions qui permettent d'atténuer les émissions car- bone, à savoir l’utilisation d’une matière première recy- clable, la gestion des eaux au niveau des installations des usines, l’efficacité énergé- tique, les systèmes intelligents appliqués aux énergies renou- velables, la mobilité durable, en plus de l’encouragement des énergies propres à travers la promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat». De son côté, Taoufiq Lahrach, Directeur général délégué de Tamwilcom, a mis la lumière sur «Green Invest», une solu- tion de cofinancement mise en place par ladite institu- tion et qui consiste à finan- cer conjointement avec les banques des projets d’acqui- sition des biens matériels et/ ou immatériels ainsi que des installations techniques et des constructions en faveur des entreprises. Les projets éli- gibles à cette offre sont ceux

Il est primordial de lever toute une série de contraintes afin de garantir la pro- motion des investis- sements verts.

sieurs raisons d’opter pour un investissement vert. Et de citer tout d’abord l’aspect cli- matique, puis l’aspect écono- mique relatif à l’introduction de plusieurs règles pénalisant les entreprises non respec- tueuses de l'environnement, notamment la taxe carbone, ou encore l’interdiction aux banques de financer certains projets qu’ils considèrent comme n’étant pas assez verts. Face à l’aggravation des effets du changement climatique ainsi que la multiplication des contraintes de compétitivité, les entreprises marocaines, notamment les PME qui constituent 95% du tissu éco- nomique, sont désormais dans l’obligation d’aller vers des produits eco-friendly, ou du moins verdir leurs systèmes de production. Le financement à portée de main Pour contribuer à l’atteinte des objectifs fixés par le Royaume en matière de développement durable, plusieurs institutions ont mis en place des disposi- tifs d’accompagnement et de financement, visant à encoura- ger les investissements verts. «Comme c’est le cas au niveau international, au Maroc aussi, le contexte est favorable pour se lancer dans des projets

tissements verts, y compris des incitations fiscales et des soutiens financiers pour les projets qui contribuent à la transition énergétique. «Notre pays a la chance d’avoir une vision royale qui a démar- ré depuis plus de 10 ans, avec notamment une stratégie nationale de développement durable qui touche tous les secteurs. Aujourd’hui, ce concept d’in- vestissement vert n’est plus un luxe, ce n’est plus une question de pays riches et de pays pauvres, il concerne tout le monde. Depuis la COP22, l’Etat nous pousse à réduire le gaspillage et à utiliser au maxi- mum nos propres ressources. Nous n’avons plus le droit de gaspiller, non pas seulement pour des raisons écologiques, mais également pour des rai- sons économiques» , insiste Saïd Mouline, Directeur géné- ral de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE). Ce dernier intervenait lors d’une table-ronde orga- nisée, jeudi 23 février 2023 à Casablanca, par Horizon Press

L es investissements dans les énergies renouvelables et les technologies vertes sont en passe de devenir le nouveau moteur de l'économie marocaine. Considéré comme l’un des premiers pays africains à se lancer dans cette transition, le Royaume a réalisé des progrès considérables pour réduire ses émissions de carbone et limi- ter sa dépendance aux com- bustibles fossiles. Dans le cadre de sa stratégie énergétique adoptée en 2009, le Maroc ambitionne de porter la part des énergies renou- velables dans sa production électrique à 52% d’ici 2030, et de réaliser une économie d’énergie d’environ 20% à l’horizon 2030, à travers une meilleure utilisation de l’éner- gie dans tous les domaines d’activité économique et sociale. Par ailleurs, le Royaume a mis en place un cadre législatif pour encourager les inves- Par M. Ait Ouaanna

Dans un contexte d’en- chaînement des crises, le capital-inves- tissement demeure la solution de financement la plus effi- cace pour les PME vertes.

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liés aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique, à la dépollu- tion et à l’économie des ressources, à la valorisation des déchets, ou encore à la fabrication d’équipe- ments liés aux catégories précitées. «Ce financement, qui peut aller jusqu’à 10 millions de dirhams, est intéressant dans la mesure où il est accordé à un taux de 2,5%, couplé à un crédit bancaire. Il peut s’étaler sur des durées de rem- boursement assez longues, soit 12 ans. Aujourd’hui, l’investissement vert fait concurrence à l’investisse- ment conventionnel, sachant que le premier est très exigeant et par- fois même un peu plus cher que le second. En revanche, une contrainte s’impose à nous tous, celle liée à la réglementation des pays donneurs d’ordre de nos PME. Il est donc indispensable de penser à cocher la case décarbonation pour pouvoir accéder à tel ou tel marché» , précise le DG de Tamwilcom.

en capital, souligne que dans un contexte d’enchaînement des crises, à savoir la pandémie, la guerre en Ukraine, la sécheresse, l’inflation ainsi que l’augmentation du taux directeur, le capital-investissement demeure la solution la plus efficace. En ce sens qu’il va permettre aux entreprises de rétablir leur structure

financière et pousser les PME à aller vers l’innovation ouverte pour faire travailler les start-up de l’écosys- tème marocain. In fine, Haddi indique qu’il faut mas- sifier le capital-investissement, pro- céder à l’ouverture de certains mar- chés réglementés qui empêchent le déploiement rapide, développer des

formations dans les secteurs verts, mettre en place des laboratoires de recherche pour la green tech. Et enfin, concentrer l’appui de l’Etat et des institutions de financement autour d’incubateurs performants, avec des systèmes d’évaluation pour l’accompagnement des start- up. ◆

Le capital-investissement, une solution «efficace»

Le capital-investissement est perçu par Tarik Haddi, Directeur géné- ral du Fonds d’investissement Azur Partner, comme une solution de financement intéressante pour les PME vertes. «A travers le monde, l'émergence de nouvelles filières industrielles repose essentielle- ment sur le capital-investissement. Plusieurs études ont démontré que ce mode d’investissement apporte aux entreprises au moins 6 axes importants. Premièrement, la struc- ture financière, parce qu’il inter- vient en fonds propres, donc for- cément, il améliore les capacités d’endettement à long terme ainsi que les capacités d’investissement. Comparé aux autres financements, particulièrement le financement bancaire, le capital-investissement améliore la productivité, la com- pétitivité, l’adaptabilité des busi- ness models de l’entreprise et sa résilience face aux crises, puisqu’il s’agit d’un accompagnement sur longue durée et d’un financement actif et structuré» , insiste-t-il. Dans cette même veine, Tarik Haddi, également président de l’Associa- tion marocaine des investisseurs

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