FNH N° 1054

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 10 février 2022 - 8 DH - N° 1054

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Gestion d'actifs De nombreux chantiers réglementaires en 2022

Assurances

Wafa Takaful dévoile ses ambitions

P. 9

P. 12

2022, une année déjà compromise ? P. 14/15 CROISSANCE

Décès du petit Rayan

Reporting extra-financier

Sommet de l'UA à Addis-Abeba Maroc : Le leadership d’influence et de crédibilité

Emotion, bravoure et dérives

Comment converger vers les standards internationaux

P. 26/27

Habitat et urbanisme

Vers le développement de centres urbains émergents

P.10

Bourse

Sothema dans les petits papiers des analystes

P. 21

P. 16

P. 13

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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JEUDI 10 FÉVRIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

Voyons voir : A la recherche d’un pass pour la reprise

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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Editorial

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Dynamique haussière intacte Gestion d'actifs : De nombreux chantiers réglementaires en 2022 Reporting extra-financier : Comment converger vers les standards internationaux Assurances : Wafa Takaful dévoile ses ambitions Bourse : Sothema dans les petits papiers des analystes

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Par Fatima Ouriaghli

L a posture du Royaume est claire et immuable dans le dossier du Sahara marocain : résoudre ce conflit artificiel dans le cadre de l’initiative d’autonomie sous souveraine- té marocaine. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, vient de le réaffirmer encore une fois, dans un entretien à la chaîne de télévision française France 24 et la radio RFI, en marge de sa participation à Addis-Abeba au 35ème Sommet ordinaire de l’Union africaine. «Pour le Maroc, il y a une volonté pour trouver une solution dans le cadre de l’initiative d’autono- mie marocaine et rien que l’initiative d’autonomie marocaine. Le cadre est celui des tables-rondes avec la participation de la véritable partie à ce différend régional», a-t-il dit. Cette partie, c’est l’Algérie. Un pays où les caciques du pouvoir sont dans la manipulation et la désinformation continues, contribuant ainsi à maintenir le statu quo autour de ce conflit afin de mieux s’accrocher au pouvoir et d’en récolter indûment les dividendes. Le peuple algérien a compris depuis longtemps ce stratagème orchestré avec la marionnette qu’est le polisario. Et il a mieux compris la fourberie des dirigeants algériens depuis qu’ils ont commencé, de façon grotesque, à imputer la responsabilité de tous les maux de ce pays au Maroc. Cela va de la situation éco- nomique désastreuse du pays aux incendies qui ont frappé la Kabylie l’été dernier, en passant par une pelouse d’un stade qui a foutu le camp (www.laquotidienne.ma). Ridicule ! «Les volontés faibles se traduisent par des discours; les volontés fortes par des actes», disait le sociologue français Gustave Le Bon. Aujourd’hui, l’inaction d’Alger prouve bien sa volonté de laisser ce conflit s’enliser. De Rabat à l’Organisation des nations unies, les appels n’ont cessé afin qu’Alger assume ses respon- sabilités dans ce différend régional, qu’il attise secrètement, sournoisement et avec beaucoup de couardise. Le pouvoir algé- rien est constamment dans le déni, allant même jusqu’à rejeter, en octobre dernier, les résolutions du Conseil de sécurité. Le pouvoir algérien est dans la logique permanente d’entretenir les querelles et d’attiser les tensions, refusant toute initiative visant à pacifier les relations avec le voisin marocain. Le Roi lui a ainsi tendu la main à plusieurs reprises, il s’en est détourné, préférant rompre unilatéralement les relations diplomatiques avec le Maroc au lieu de faire preuve, ne serait-ce qu’une fois, d’intelligence. Pour qui suit la politique algérienne et ce système pervers au cœur du pouvoir en place, rien d’étonnant cependant. Cette posture est légitime : c’est le refuge des esprits faibles qui ont pour unique dessein de préserver leurs intérêts au détriment de ceux de la collectivité. u ESPRITS FAIBLES LE REFUGE DES

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> Economie

Croissance : 2022, une année déjà compromise ? Habitat et urbanisme : Vers le développement de centres urbains émergents Transformation digitale : Un puissant levier de croissance Réseaux sociaux : Faut-il un statut spécifique pour les influenceurs ?

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> L'univers des TPME

Accompagnement des porteurs de projets : Les régions de mieux en mieux loties

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> Focus Agricole

Cultures printanières : Les superficies dédiées en nette baisse par rapport à la normale

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> Société

Décès du petit Rayan : Emotions, bravoure et dérives Entretien avec Me Nesrine Roudane : Harcèlement sexuel, «La société marocaine est arrivée à un niveau de “maturité” suffisant pour briser l’omerta»

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> Politique

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Sommet de l'UA à Addis-Abeba : Maroc, le leadership d’influence et de crédibilité

> Culture

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Hommage : Saladi et ses chimères Cinéma : 2021, grise année pour le film marocain

> High-tech Phishing : Une escroquerie très en «vogue» 31

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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A la recherche d’un pass pour la reprise

Par D. William

L’ activité économique a… une épine de moins sous le pied. L’ouverture des frontières aériennes depuis lundi dernier va incontes- tablement faire du bien au monde des affaires. Et, surtout, dynamiser une éco- nomie nationale longtemps chahutée par les nombreuses restrictions initiées pour juguler la propagation de la pandémie. Mais cette reprise des vols internationaux est-elle véritablement un passeport pour la reprise ? A elle seule, assurément pas. Disons qu’elle fait partie d’un ensemble d’éléments qui participent à renforcer les fondamentaux macroéconomiques, le Maroc étant un pays dont l’économie prête le flanc à des facteurs tant exo- gènes qu’endogènes. Le tourisme en fait partie. La fermeture des frontières a

davantage asphyxié ce secteur en souf- france, qui a contribué à hauteur de 7% du PIB en 2019, mais qui a perdu depuis le début de la crise sanitaire 20 millions de voyageurs et 90 milliards de dirhams de revenus en devises. Aujourd’hui, l’espoir est de voir l’écosys- tème touristique reprendre vie et s’ins- crire dans une dynamique de croissance soutenue. C’est pourquoi différentes ini- tiatives ont été prises par l’Office natio- nal marocain du tourisme pour «vendre» la destination Maroc auprès des pres- cripteurs de voyages et des compa- gnies aériennes étrangères. Les touristes feront-ils pour autant du Maroc leur destination privilégiée ? L’avenir nous le dira. En attendant, le Royaume est confronté à une autre grosse difficulté. Et sur

laquelle, malheureusement, il n’a aucun pouvoir d’action : la sécheresse. En effet, le manque de pluie plombe l’activité éco- nomique et annihile toute chance de réa- liser les objectifs de croissance fixés par le gouvernement. Difficile de prétendre en effet à un taux de croissance du PIB de 3,2% avec le déficit hydrique actuel qui ne saurait permettre d’avoir une campagne agricole moyenne. Et c’est le handicap majeur du modèle économique marocain dont la croissance est essen- tiellement drivée par l’agriculture. Avec une pandémie moins prégnante, mais toujours là, et un manque cruel de précipitations, cet exercice risque d’être très difficile, avec à la clé une croissance faible qui ne va pas permettre d’absorber un chômage devenu structurel et problé- matique. ◆

Le manque de pluie annihile toute chance de réaliser les objectifs de croissance fixés par le gouver- nement.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

JEUDI 10 FÉVRIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO Ç A SE PASSE AU MAROC L a Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) et la Bourse de Casablanca ont signé, mardi à Rabat, une convention de partenariat d'adhésion au programme DATA TIKA. Elle vise à accompagner la mise en œuvre de la loi 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel. La convention, paraphée par le président de la CNDP, Omar Seghrouchni, et le DG de la Bourse de Casablanca, Tarik Senhaji, formalise l'adhésion de la Bourse de Casablanca à ce programme, lancé le 9 juillet 2020, dans le souci de protéger les usagers du système boursier marocain au sein de l’écosystème financier et de renforcer les mesures de protection des données à caractère personnel. ■ La Bourse de Casablanca adhère au programme «Data Tika» de la CNDP

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Visite au Maroc de la présidente de la Commission européenne

Takaful La filiale de la MCMA et de la BCP démarre ses activités T aawouniyate Taamine Takafuli, filiale de la Mutuelle Centrale Marocaine d’Assurances (MCMA) et de la Banque Centrale Populaire

L a présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,

ration d’un écosystème financier participatif dans notre pays. Taawouniyate Taamine Takafuli s’est fixée comme objectif de soutenir la croissance du marché de la finance participative tout en protégeant au mieux les intérêts des différentes parties prenantes. Elle répond à une demande de plus en plus exprimée d’une clientèle souhaitant avoir un «label participatif» , tout en innovant et diversifiant les produits d’assurance au Maroc. Taawouniyate Taamine Takafuli démarrera donc son activité avec 3 principaux produits : la protection de la famille par une couverture de financement; une couverture multirisque du bien financé «Multirisque Bâtiment»; et la constitution d’une épargne. ■

(BCP) a obtenu son agrément pour effectuer des opérations d’assurances Takaful. Cette entité spécialisée dans l’assurance participative opère selon le mode de fonctionnement Takaful, et l’ensemble de ses produits et services sont conformes aux avis du Conseil supérieur des oulémas (CSO). Ce nouvel assureur Takaful au Maroc, qui s’ins- pire de l’ADN mutualiste de MCMA et du Groupe BCP, base son fonctionnement sur la solidarité. Il propose des garanties pour les entreprises et les particuliers et confortera davantage l’instau-

est arrivée mardi à Rabat. La responsable européenne a été accueillie à l'aéroport de Rabat-Salé par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita.

Il s’agit de la première visite au Maroc de von der Leyen dans ses fonctions de présidente de la Commission européenne. Le Maroc et l'UE avaient lancé le 27 juin 2019 à Bruxelles le «Partenariat euro- marocain de prospérité partagée», un nouveau cadre statutaire qui régit leurs relations bilatérales. Il s’articule autour de quatre espaces structurants, à savoir un Espace de convergence des valeurs, un Espace de convergence économique et de cohésion sociale, un Espace de connaissances partagées et un Espace de concertation politique et de coopération accrue en matière de sécurité. Ce cadre repose sur deux axes fondamentaux à caractère horizontal qui feront aussi l'objet d'actions opérationnelles spécifiques : une coopération en matière d’environnement et de lutte contre le changement climatique et une coopération en matière de mobilité et de migration, qui se renforceront mutuellement... ■

ADM dévoile sa feuille de route pour 2022 L e Conseil d'administration de la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a approuvé, mardi à Rabat, le budget pour l’année 2022 qui table sur un chiffre d’affaires de 3,2 milliards de dirhams.

Tenu sous la présidence du ministre de l’Équipe- ment et de l'Eau, Nizar Baraka, le budget prévoit en effet un chiffre d’affaires de 3,2 Mds de DH, avec une hausse du trafic évalué à +2%, ainsi qu'une augmentation des abonnés Jawaz de 400.000 usagers, pour atteindre 1,9 million à fin 2022, indique un communiqué du ministère. ADM entend réaliser en 2022 un linéaire de travaux de grosses réparations de 87 km, avec un écosys- tème 100% marocain. Un investissement de 1,4 Md de DH a été affecté principalement pour la continuité des travaux de triplement de l’autoroute Casablanca- Berrechid et de l’autoroute de contournement de Casablanca, ainsi que pour le lancement des travaux de construction de l’autoroute Tit Mellil- Berrechid. Par ailleurs, dans le cadre des efforts continus et

des actions entreprises pour l’amélioration de la sécurité des usagers de l’autoroute, ADM a pré- senté son projet de lancement de la «Radio Info Trafic 107.7». L’objectif est de doter le Maroc d'une radio dédiée aux usagers de l'autoroute à l'instar de plusieurs pays du monde afin d'accompagner et conforter ADM dans sa nouvelle mission de société de service, de capitaliser sur l’inves- tissement déjà réalisé (Centre Info Trafic), de compléter la chaîne de l’info trafic pour interagir directement avec l’usager sur le réseau, et de moderniser la communication avec l'usager en temps réel. ■

1.865.095 C’est le nombre d’opérations de paiement en ligne durant le mois de janvier 2022, pour 704.645.577 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des sites des facturiers, des sites eGov et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +27,3% en nombre et +5,3% en montant par rapport à la même période de 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Post-Covid : Le FMI reconnait la résilience de l’économie ivoirienne

Le PIB du Malawi devrait

Zambie : Le PIB devrait croître de 3,5% en 2022

croître de 4,1 % en 2022

L e produit intérieur brut de la Zambie devrait croître de 3,5% en 2022, soit une légère aug- mentation par rapport aux 3,3% enregistrés l’année précédente, selon le ministère zambien de l’Éco- nomie. Les perspectives écono- miques pour 2022 et à moyen terme sont plus positives, alors que la pandémie de la Covid-19 continue de s'atténuer, a souligné le ministère dans le plan budgétaire à moyen terme 2022-2024. Il a noté en revanche que le pays fait toujours face à des défis écono- miques liés notamment à la crois- sance lente, l'inflation élevée et les niveaux d'endettement élevés, exa- cerbés par les effets de la crise sanitaire du coronavirus. «Les objectifs macroéconomiques à moyen terme viseront à relever ces défis afin de rétablir la stabi- lité macroéconomique», a signalé le ministère. ■

L’ économie du Malawi devrait croître de 4,1 % en 2022 contre 3,0% l’année précédente, a indiqué jeudi à Lilongwe le Président malawien, Lazarus Chakwera. «Le produit intérieur brut connaî- tra une hausse de 4,1% en raison des mesures de relance économique mises en œuvre par le gouvernement, telles que contenues dans le plan de relance socio- économique (SERP)», a déclaré Chakwera lors de son discours sur l'état de la nation (SONA) au Parlement. Il a ajouté que « la normalisation des chaînes d'approvisionne- ment mondiales actuellement en cours per- mettra d’améliorer le commerce et les prix des matières premières, tout en contribuant à la croissance du PIB ». ■ Clôture du 35 ème Sommet ordinaire de l'Union africaine L e Sommet de l’Union africaine qui a réuni, deux jours durant à Addis- Abeba, les chefs d’Etat et de gouver- nement des 54 pays membres de l’organi- sation panafricaine, a clôturé dimanche soir les travaux de sa 35 ème session ordinaire. Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a représenté le Roi Mohammed VI à cette 35 ème session placée cette année sous le thème « Bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle sur le continent africain : renforcer l’agriculture, accélérer le développement socioéconomique et du capital humain ». ■

A l’issue d’une visite virtuelle d’une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) en Côte d’Ivoire, effectuée du 25 janvier au 3 février, Luca Antonio Ricci, qui conduisait la mission, a reconnu la résilience de l’écono- mie ivoirienne face à la pandémie de la Covid-19 et d’une reprise soutenue en 2021. Les réunions virtuelles des services du FMI ont eu lieu avec le Premier ministre Patrick Achi, le ministre Secrétaire géné- ral de la Présidence, Abdourahmane Cissé, et plusieurs membres du gouvernement, rapporte le portail officiel du gouvernement. «L’économie ivoirienne continue de montrer des signes de résilience face à la pandémie et d’une reprise soutenue en 2021» , a déclaré Luca Antonio Ricci, rappelant par la même occasion que la croissance économique du pays devrait rester robuste en 2022. ■

3% de croissance pour le Nigeria

en 2021

L e Nigeria devrait enregistrer une hausse de sa crois- sance économique 2021 à 3%. C'est ce qu’a indiqué le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport publié récemment sur le pays. Selon l’institution, cette estimation est motivée par l’amélioration des cours du pétrole et l’obtention par le gouvernement fédéral de soutiens

internationaux qui ont permis d’appuyer l’activité économique contre les conséquences de la crise sanitaire. Cette croissance devrait donc s’inscrire dans la dynamique de reprise qui caractérise l’économie nigériane, après la récession de 1,8% enregistrée en 2020, au plus fort de la pandémie de Covid-19. «L'économie nigériane se remet d'une récession historique, grâce au soutien des pou- voirs publics, à la hausse des prix du pétrole et à l'aide financière internationale» , indique le FMI. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Vaccin et pilule anti-Covid : Pfizer prévoit d'engranger 54 milliards de dollars en 2022

L e groupe pharmaceutique américain Pfizer a indi- qué, mardi, qu’il envisage d’écouler, durant l’année en cours, 32 milliards de dollars de son vaccin contre le Covid-19, et 22 milliards de dollars de sa pilule destinée à traiter le coronavirus. Le vaccin, basé sur la technologie de l'ARNm, qui est également à l'origine des vaccins de son rival Moderna, est utilisé dans plus de 160 pays, dont les États-Unis. L’entreprise US a largement profité du vaccin qu’il a développé en partenariat avec la biotech allemande BioNTech sous le nom de Comirnaty. Son chiffre d’affaires a bondi de 95% en 2021 à 81,3 milliards de dollars, et son bénéfice net a plus que doublé à 22 mil-

liards de dollars. Le groupe s’attend au total à un chiffre d’affaires compris entre 98 et 102 milliards de dollars pour cette année. ■ Zone OCDE Le taux de chômage baisse à 5,4% en décembre 2021

L e taux de chômage continue de dimi- nuer dans la zone

OCDE pour atteindre 5,4% en décembre 2021, selon des chiffres publiés par l'Organisa- tion de coopération et de développement économiques.

France : Déficit commercial record de 84,7 milliards

d'euros en 2021

L a France a enregistré en 2021 un déficit commercial record de 84,7 milliards d'euros, ont rapporté les douanes. Il s'agit du pire déficit commercial de l’his- toire du pays. Le précédent record a été enregistré en 2011 et s’est établi à 75 mil- liards. En 2021, le solde des échanges a été plombé principalement « par l'énergie, et dans une moindre mesure, par les produits manu- facturés », ont précisé les douanes dans un communiqué. L'aggravation du déficit s'explique «par un rebond plus marqué des importations (+18,8% après -13% en 2020) que des expor- tations (+17% après -15,8%)», selon la même

Le taux de chômage mensuel de la zone OCDE a diminué pour le huitième mois consécutif, pour atteindre 5,4% en décembre 2021, après 5,5% en novembre, soit seulement 0,1 point au-dessus de son niveau d'avant la pandémie observé en février 2020, indique l'OCDE. Le nombre de personnes au chômage dans la zone OCDE a également continué de baisser (de 0,7 million), pour atteindre 36,1 millions, soit 0,5 million de plus qu’avant la pandémie. En décembre, le taux de chômage était en- dessous de son niveau d’avant la pandémie en Australie, au Chili, en France, en Islande, en Italie, en Lituanie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande, au Portugal, en Espagne et en Turquie. ■

source. Les exportations françaises sont res- tées en 2021 inférieures de 2% à leur niveau d'avant-crise et leur croissance est due pour les deux tiers à celle des prix, détaillent les douanes. ■

BNP Paribas annonce les meilleurs

La Chine publie un plan quinquennal de normalisation

résultats annuels de son histoire

financière

L es régulateurs financiers chinois ont publié un plan visant le renforcement de la normalisation du secteur financier du pays durant les cinq prochaines années (2021-2025). Les autorités entendent améliorer la norma- lisation dans un large éventail de domaines, dont la supervision, la prévention du risque, la technologie financière, la finance verte et la devise numérique dans le but de mettre en place un système de normalisation finan- cière à même de relever les nouveaux défis financiers. Le plan a été conjointement éla- boré par la Banque Populaire de Chine, l’Administration étatique pour la régulation du marché, la Commission de régulation des secteurs des banques et de l’assurance et la

L e groupe bancaire BNP Paribas a annoncé les meil- leurs résultats annuels de son histoire, effaçant en 2021 les stigmates de la crise sanitaire grâce au dynamisme de sa banque de détail et de ses activités de financement et d'investissement. La plus grande banque française a réalisé un bénéfice net de 9,488 milliards d'euros en 2021, en forte hausse par rapport à 2020 (+34,3%) et à 2019 (+16,1%), selon le communiqué de ses résultats trimestriels. ■

Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières. Le plan devra permettre au pays d’améliorer le contrôle et l’alerte précoce aux risques financiers, en particulier ceux se rapportant à la finance électronique. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis février 2021

Dynamique haussière intacte ◆ Le Masi a titillé le seuil symbolique des 14.000 points cette semaine. ◆ Les taux obligataires se stabilisent après un mois agité.

tions, devançant Maroc Telecom avec plus de 74,85 MDH (11,9%) et BCP avec plus de 70,89 MDH (11,27%). Nette détente sur les taux L’autre élément favorable aux actions a trait aux perspectives stables des taux obligataires primaires. Ainsi, la détente sur les taux s’est poursuivie cette semaine après un mois de janvier marqué par des tensions haussières sur toutes les parties de la courbe obliga- taire. Pour la séance d’adjudication de mardi dernier, le Trésor a levé 2 milliards de DH pour une demande d’investisseurs dépassant les 9 milliards de DH. Les levées ont concerné le 5 ans qui a reculé de 3,7 pbs par rapport au dernier TMP pour s’établir à 2,07%. Sur cette ligne, la DTFE a levé 1,8 milliard de DH. Le 15 ans a baissé légèrement de 0,4% pbs à 2,69%. Sur 772 MDH proposés, le Trésor a levé 200 MDH. ◆

ainsi que l’arbitrage toujours favorable pour l’action, amenant les institutionnels locaux à renforcer leurs positions des- sus» , ont noté les stratégistes de BKGR. Cette semaine, 15 secteurs cotés ont marqué des variations positives. L'indice des «Industrie Pharmaceutique» (+7,57%) est arrivé en tête du classe- ment, devançant «Electricité» (+4,17%) et «Chimie» (+2,99%). Parallèlement, les meilleures perfor- mances hebdomadaires ont été réa- lisées par Timar (+10,49%), Sothema (+8,20%) et Oulmès (+8,03%), alors que les plus fortes baisses ont été accu- sées par Stroc Industrie (-5,75%), Fenie Brossette (-4,7%) et Balima (-3,97%). Le volume global des échanges de la période a atteint plus de 633,80 MDH. Les trois premières capitalisations du marché ont été les plus travaillées cette semaine. Attijariwafa bank a été l'ins- trument le plus actif avec près de 94,87 MDH et une part de 15,09% des transac-

Par Y. Seddik

L e marché actions poursuit son bonhomme de chemin, signant une nouvelle semaine haus- sière pour le Masi. Chemin plat puis en légère montée en fin de semaine, permettant une progres- sion hebdomadaire de 0,89% à 13.985 points. Il faut dire que la micro et la macro, au beau fixe, font durer la hausse des indices. Les indicateurs sectoriels s’améliorent, les premiers résultats des entreprises s’inscrivent dans la lignée de la réouverture de l’économie et le volet sanitaire est rassurant, avec une nette baisse des contaminations depuis quelques semaines. «Le marché boursier a démarré l’année sur les chapeaux de roue (…), profitant de l’anticipation toujours favorable des investisseurs quant à l’orientation des réalisations 2021 des sociétés cotées

Les premiers résultats des entreprises s’inscrivent dans la lignée de la réouver- ture de l’écono- mie.

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BOURSE & FINANCES

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Gestion d'actifs

◆ Le développement de la dette privée érigé en priorité par l'AMMC. ◆ Les collectivités locales pourront, à partir de 2022, faire appel au marché des capitaux pour se financer, notamment à travers la titrisation. ◆ La nouvelle loi sur les OPCVM très attendue. De nombreux chantiers réglementaires en 2022

tées par des initiatives destinées au grand public pour favoriser

dépositaires, rapports d’exper- tise…). Les nouvelles procédures tiendront également compte des catégories d’investisseurs ciblés par les fonds, permettant ainsi d’instaurer des procédures allé- gées pour les fonds destinés aux investisseurs qualifiés.

l’accès des particuliers aux instruments d’investisse- ment à long terme. Le régu- lateur semble accorder une grande attention à l’élabora- tion des textes d’application de la nouvelle loi régissant les OPCVM, qui permettra d’enrichir la palette des pro- duits offerts sur le marché.

L’AMMC a amorcé en 2021 plusieurs

actions visant à mieux faire

connaître les instru- ments de la gestion collective.

Les priorités de l’AMMC en 2022

L’AMMC a publié ses actions prioritaires pour l’année 2022, en ligne avec son plan straté- gique triennal et après échange avec les acteurs du marché. En cinq actions clés, on y trouve en tête de liste l’encouragement du financement des entreprises par le marché, favoriser la mise en place de produits innovants, la finance durable, la vulgarisa- tion du marché auprès du grand public et l’adoption de nouveaux outils, notamment digitaux, pour adresser les risques émergents. En 2021, le régulateur s’était attelé à ces sujets tout en accé- lérant sur d’autres chantiers, notamment l’opérationnalisa- tion du dispositif encadrant les conseillers en investissement financier (CIF) et l’intensification des contrôles. ◆

L’AMMC accompagnera égale- ment le ministère de l’Economie et des Finances dans l’opéra- tionnalisation des fonds de dette introduits par la loi sur la titri- sation et dans l’amendement du cadre légal des OPCC, qui permettra de dynamiser le rôle de cet instrument dans le finan- cement de la relance. Aussi, une nouvelle approche visant à fluidifier les procédures d’octroi des agréments des orga- nismes de placement collectif sera adoptée en 2022. Cette approche sera basée sur la stan- dardisation des documents remis par les sociétés de gestion lors des demandes d’agrément de nouveaux véhicules (règlements de gestion, documents d’infor- mation, conventions avec les

seront menés afin d'encoura- ger la transparence relative aux transactions ainsi que le recours à la notation et à des contrats d’émission aux meilleurs stan- dards. Consolider le rôle de la ges- tion d’actifs dans le finance- ment de l’économie Par ailleurs, l’AMMC a amorcé en 2021 plusieurs actions visant à mieux faire connaître les ins- truments de la gestion collec- tive (OPCVM, OPCC, OPCI et FPCT) auprès des investisseurs et des entreprises en quête de financement. Ces actions seront poursuivies en 2022 et complé-

T rois décrets adoptés en Conseil de gouver- nement, permettant aux collectivités locales de diversifier leurs sources de financement à travers la dette, ont été publiés au Bulletin officiel en janvier. Cette réforme ouvre la voie aux collectivités locales pour se financer à travers des mécanismes de marché, notam- ment avec la titrisation. Un chantier qui fait partie des priorités de l'AMMC en 2022, puisque le régulateur a indiqué qu'il contribuera notamment à la mise en place du cadre permet- tant aux collectivités locales de recourir aux financements via le marché des capitaux. Outre les collectivités locales, l'AMMC souhaite continuer à développer le marché de la dette privée, avec notamment «l’amé- lioration de la sécurité du mar- ché en introduisant des outils et mécanismes permettant au mar- ché une appréciation plus fine du risque lié aux titres de dette». Dans ce cadre, des travaux Par A. Hlimi

Une nouvelle approche, visant à flui- difier les pro- cédures d’oc- troi des agré- ments des organismes de placement collectif, sera adoptée en 2022.

Le régulateur promet qu’une attention particulière sera portée aux Fintech à travers diverses actions qui seront menées en 2022, telles que la mise en place d’un espace dédié sur le site de l’AMMCpourpermettre auxacteurs opérant dans les technologies enrelationavec ledomaine financier de pouvoir échanger avec l’Autorité sur leurs projets et le cadre légal et réglemen- taire qui leur est applicable. Le lancement de PoC (Proof of Concept), utilisant notamment la Blockchain afin de tester la valeur ajoutée que peuvent apporter ces nouvelles technologies à notre marché des capitaux est également prévu. Dans le cadre de l’éducation financière, il est programmé l’élaboration de guides à destination du public et des professionnels afin d’expli- quer ces nouveaux concepts et outils (Robo-advisors, Blockchain et Initial CoinOffering, etc). L’AMMC attendue sur l’encouragement des Fintech

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Reporting extra-financier

◆ Omar Amine, associé fondateur du cabinet de Conseil OFINANCE, livre un diagnostic détaillé sur le reporting extra- financier au Maroc et propose des pistes pour converger vers les standards internationaux. Détails. Comment converger vers les standards internationaux

a indiqué François Lenoir, associé fondateur de Conso & Co. Omar Amine, associé fonda- teur du cabinet de Conseil OFINANCE, a pour sa part livré un diagnostic détaillé et a proposé des pistes pour converger vers les standards internationaux. Il a d’entrée de jeu rappelé que le cadre réglemen- taire marocain est moins étoffé et sophistiqué qu’en France. Les entreprises non cotées n’ont aucune obli- gation d’avoir un reporting extra-financier. «Au Maroc, on a fait un choix d’effica- cité et de rapidité d’aller vers les entreprises faisant appel public à l’épargne à travers la circulaire de l’AMMC. On y retrouve plus ou moins les standards internationaux notamment l’obligation de se baser sur un référentiel international» , explique-t-il. Car, pour diffuser les don- nées les plus pertinentes en matière de RSE et répondre aux attentes des parties pre- nantes, les entreprises faisant appel public à l’épargne au Maroc utilisent les principaux référentiels internationaux qui permettent d’assurer une cer- taine standardisation. «54% des émetteurs utilisent le référentiel ISO 26000, alors que 46% utilisent les Global Reporting Initiative GRI, et 2 banques le reporting inté-

gré, qui permet de conci- lier les deux aspects finan- cier et extra-financier dans une logique de création de valeur» , nous apprend le fon- dateur de O Finance. «Concrètement, sur 90 émet- teurs, la moitié assure une bonne qualité de communi- cation et l’autre est en phase d’apprentissage», estime-t-il. État de l’art du reporting extra-financier au Maroc Le premier constat relevé par Omar Amine est que la trajectoire de réforme euro- péenne basée sur les initia- tives privées et de longues périodes d'expérimentation/ d'acclimatation/encadrement réglementaire des entreprises, a conduit à un foisonnement des normes et de référentiels et une complexité du chantier actuel d'harmonisation euro- péenne. Est-ce le bon bench- mark à suivre au Maroc ? Pour O. Amine, «sur les 5-10 pro- chaines années au Maroc, ce n’est pas le bon benchmark à suivre. Pour la simple raison qu’aujourd’hui, nous n’avons ni le temps, surtout avec des échéances comme 2023 (taxe carbone pour les entreprises marocaines), ni les moyens suffisants en ressources». Il souligne aussi l’absence d'initiatives publiques concrètes pour le développe- ment du reporting extra-finan- cier hors marché des capitaux

Le reporting extra- financier constitue un fondement important de la politique RSE de l’entreprise vis-à- vis de ses parties prenantes.

nisation. Il constitue un fonde- ment important de la politique de responsabilité sociétale de l’entreprise vis-à-vis de ses parties prenantes. Pour faire le point sur ce sujet d’importance, l’Association marocaine des consolideurs financiers a organisé récem- ment un webinaire sous le thème : «Reporting extra- financier : état des lieux au Maroc et convergence vers les standards internationaux». Sous d’autres cieux, notam- ment en France, «la mise en œuvre du reporting extra- financier s’est faite via une prise de conscience pro- gressive. En analysant des contraintes, mais aussi des opportunités, par l’implica- tion croissante des directions financières et également par la pression de la finance verte» ,

Par Y. Seddik

C’ est un exer- cice de com- mu n i c a t i o n assez nou- veau (et par- fois contraignant) pour les émetteurs marocains. Le reporting extra-financier peine à se démocratiser chez les entreprises faisant appel public à l’épargne. A ce jour, à peine 90 émetteurs s’y sou- mettent. Le reporting extra-financier se définit comme la commu- nication par une entreprise d’informations sociales, envi- ronnementales, sociétales et de gouvernance, contribuant ainsi à une meilleure trans- parence sur ses activités, ses caractéristiques et son orga-

A date d’au- jourd’hui, le reporting

extra-financier est limité à 90 sociétés faisant appel public à l'épargne, sans obligation de vérification ou de certification.

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au Maroc (plateforme, obser- vatoire, société civile, minis- tère...). A date d’aujourd’hui, le repor- ting extra-financier est limité à 90 sociétés faisant appel public à l'épargne, sans obli- gation de vérification ou de certification (publications 2019-2020), alors qu’il n’y a pas d'obligation légale pour les entreprises non cotées, contrairement à la France où une déclaration extra-finan- cière est obligatoirement intégrée dans le rapport de gestion selon des critères de taille. L’expert constate aussi une utilisation marginale de l'in- formation extra-financière dans les notes de recherche des analystes financiers ou les prospectus d'introduc- tion en Bourse. «En exami- nant l’ensemble des notes de recherche des SDB ou des banques d’affaires, nous res- tons sur les dimensions finan- cières classiques» , explique- t-il. Amine fait remarquer que la notation extra-financière reste limitée à de grands groupes privés et peu utilisée par les investisseurs et analystes financiers, au moment où les entreprises labélisées CGEM ne publient pas systématique- ment de rapports extra-finan- ciers. Dernier constat : les entre- prises publiques à vocation commerciale et impacts éco- nomique et social importants ne réalisent pas pour la majo- rité de rapports extra-finan- ciers, «sachant que c’est une recommandation du code de bonne gouvernance des EEP». 10 mesures pour une convergence vers les standards internationaux Pour pallier cette probléma- tique et faire converger le reporting extra-financier vers les standards internationaux, Omar Amine propose 10

mesures claires et rapidement déployables : 1/ Instaurer une obligation légale (code de commerce, loi sur la SA et SARL) de publier des informations extra-finan- cières au niveau du rapport de gestion du CA ou rapport de gérance pour des entre- prises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 500 MDH, ou un seuil de bilan effectif tout en incluant les entreprises publiques et concession- naires de services publics et les entreprises ayant conclu une convention d'investis- sement avec l'Etat marocain (subventions, aides...). 2/ Instaurer l'obligation de revue limitée «de conformité» par un tiers indépendant habi- lité des publications extra- financières (ex- commissaire aux comptes). 3/ Parachever les textes de loi liés audéveloppement durable et instaurer des mécanismes de sanctions efficaces. 4/ Obligation pour les entre- prises labélisées «RSE- CGEM» de publier un repor- ting extra-financier selon le modèle ESG-AMMC. 5/ Initiative publique du minis- tère de tutelle pour lancer des plateformes collaboratives en vue de mobiliser les experts et les différents intervenants autour de l'expertise RSE et le reporting extra-financier. 6/ Mettre en place une ins- tance publique-privée de coordination et de suivi des différents chantiers et initia- tives lancées (observatoire, plateforme, comité national...). 7 / Mobilisation des experts- comptables, le CNC et les experts métiers pour la mise en place de normes nationales adaptées aux entreprises marocaines et à la stratégie de développement durable du pays. Ces normes devraient permettre de traiter, au sein des questions RSE, les risques et enjeux les plus significatifs et converger progressivement vers les standards européens

harmonisés. L'entreprise gar- dera l'option de choisir un référentiel international admis en cas d'exigence des parties prenantes (notation, investis- seurs, actionnaires...). 8/ Initier un programme volontariste de mobilisation des entreprises à travers des actions de sensibilisation et de vulgarisation (guide à mettre en place, programme de formation, rôle important des banques, conseillers, commissaires aux comptes, société civile...). 9/ Développer les solutions de financement durable et les mécanismes de garan- tie et imposer systématique- ment des études d'impact en amont et des publications extra-financières post-finan- cement (pour la durée du

crédit). 10/ Promouvoir le développe- ment de l'investissement ISR (Socialement responsable) à travers des incitations fis- cales pour orienter les finan- cements ou levées de fonds vers des projets impactant avec obligation de reporting extra-financier. Pour Anass Radi, président de l'Association marocaine des consolideurs financiers (AMCF), «faire évoluer le cadre règlementaire et légal est une nécessité aujourd’hui. Redoubler l’effort de sensibi- lisation des acteurs, instau- rer un climat de confiance et s’approprier les outils de reporting extra-financier sont à mon avis les facteurs clés de succès de ce chantier si important» . ◆

54% des émet- teurs utilisent le référentiel ISO 26000, alors que 46% utilisent

les GRI, et seulement 2 banques le reporting intégré.

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Assurances

◆ Présentée mercredi à la presse, la filiale participative du groupe Wafa Assurance ambitionne de truster les premières places dans ce marché estimé à 1 Md de dirhams à horizon 5 ans. Wafa Takaful dévoile ses ambitions

Un marché drivé par les financements immobiliers Mohamed Ibrahimi, direc-

L'offre de Wafa Takaful L'offre de Wafa Takaful sera donc constituée dans l'immédiat d’une protection de la famille par une couverture décès et des pro- duits de couverture de biens. Progressivement, la compagnie proposera des produits d'épargne, et ce dès le deuxième semestre de cette année. Elle fera ensuite évoluer son catalogue de produits au gré de la demande. Mohamed Ibrahimi indique que le business plan de Wafa Takaful prévoit l'at- teinte du seuil de rentabilité au bout de 3 ans. Wafa Takaful veut assumer le leadership du marché Mohamed Ibrahimi ne s'en cache pas. Wafa Takaful doit faire comme toutes les autres filiales du groupe Wafa Assurance en visant le podium en matière de parts de marché. «Wafa Takaful veut assu- rer le leadership au Maroc, et à moyen et long terme, étudier une extension à l'international. Ce lea- dership n'est pas exclusivement en lien avec les parts de marché. Mais également en matière d'in- novation» , explique-t-il. ◆

teur exécutif chargé du projet Takaful de Wafa Assurance, estime que le marché du Takaful pour- rait atteindre le milliard de dirhams à horizon 5 ans. Mais le démarrage sera plus modeste et les reve- nus initiaux seront initiale- ment issus de la couverture du financement immobilier

L'offre de Wafa Takaful sera consti- tuée dans l'immé- diat d’une protec- tion de la famille par une couverture décès et des pro- duits de couverture de biens.

(Décès et multirisque habita- tion), tandis que les produits d'épargne se développeront dans un second temps. Cette hiérarchisation de l'offre s'ex- plique par les caractéristiques du marché bancaire participatif, principal gisement de primes pour le Takaful. Ce marché connait une forte croissance des financements Mourabaha, avec des encours qui totalisent 19 Mds de dirhams fin 2021, alors que la collecte peine à décoller aussi vite, provoquant un décalage entre les emplois et les ressources des banques participatives.

comportait une identité diffé- rente de Wafa Assurance. Mais l'étude approfondie du marché et la concertation avec les parte- naires, notamment Bank Assafa qui sera le distributeur privilégié mais non exclusif des offres de Wafa Takaful, a fait évoluer la position pour faire ressortir l'ap- partenance au groupe et rassurer la clientèle et les partenaires. «Nous avons conclu que rassurer est mieux que de se démarquer» , résume Ramsès Arroub.

T out juste après avoir décroché son agré- ment, le management de Wafa Assurance s'est empressé de présenter son nouveau-né à la presse. Wafa Takaful est la 11 ème filiale du groupe et sa 9 ème acti- vité avant l’arrivée prochaine de la réassurance, faisant de Wafa Assurance l’une des compagnies les plus universelles du marché. Quant à Wafa Takaful, elle adres- sera une clientèle nouvelle, inté- ressée essentiellement par les produits dits participatifs. Pour positionner cette filiale, le leader de l'assurance au Maroc a fait le choix d'une iden- tité visuelle qui combine entre le logo de Wafa Assurance et des codes couleurs propres à la marque Wafa Takaful (vert et bleu). Questionné sur ce posi- tionnement qui peut provoquer une confusion chez la clientèle, Ramsès Arroub, PDG de Wafa Assurance, a avoué que le pre- mier dossier adressé à l'ACAPS Par A. Hlimi

Wafa Takaful veut assurer le leadership au Maroc, et à moyen et long terme, étudier une extension à l'internatio- nal.

Au démarrage, les compagnies Takaful ne commercialiseront que des produits dits Vie. Il n'y aura donc pas d'offres dans la non-Vie (dans l'automobile par exemple). A la différence de l'assurance conventionnelle où l'assurance Vie lie la compagnie à l'assuré, le Takaful est une relation tripartite entre un opérateur Takaful (compagnie), les participants (assurés) et le fonds Takaful indépendant de la compagnie. Les participants cotisent dans le fonds qui est une personnalité morale autonome de la compagnie. Cette dernière gère le fonds à travers un mandat de gestion rémunéré un peu à l’image d’un OPCVM. Mais à la grande différence du conventionnel, lorsque le fonds dégage un excédent en fin d'année (Sinistres inférieurs aux cotisations), cet excédent est restitué aux assurés. Inversement, ce sont les actionnaires de la compagnieTakaful qui avancent le reliquat au fonds pour le récupérer les années suivantes s’il dégage des excédents. Questionné sur lemode de restitutionqui sera appliqué en cas d'excédents, Ramses Arroub a précisé qu'il peut être en cash ou en soustraction des prochaines cotisations. «Wafa Takaful offrira les deux possibilités à ses clients», nous dit-il. Takaful : Comment çamarche ?

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