FNH N° 1018

Découvrez le numéro 1018 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 8 avri l 2021 - 8 DH - N° 1018

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Marché des capitaux Des taux condamnés à rester durablement bas

Private Equity

Un secteur dynamique malgré la crise

A. Jouahri, wali de BAM

Tarik Haddi, président de l'AMIC

P. 10

P. 11

TOURISME INTERNE

«Un dispositif est prêt à être déployé»

Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, de l'Artisanat, du Transport aérien et de l'Economie sociale

P. 20/21

La titrisation dans les starting-blocks Financement de la relance

Résultats annuels

Reprise économique

Les variants chahutent les plans du gouvernement

2020, incident passager ?

● De récents textes réglementaires ont enfin permis le démarrage de la titrisation dite synthétique au Maroc. ● Houda Chafil, Directeur général de Maghreb Titrisation, acteur de référence en la matière au Maroc, nous explique les enjeux de ce mécanisme.

P.15

BMCI met le paquet Refonte du système d'information

P. 16

Campagne agricole

Voilà pourquoi un record de récoltes ne sera pas réalisé

P. 12/13

P. 14

P. 26

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Coronavirus, Le temps traitre Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 3 4 5 6

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Semaine «flat» sur les actions Assurance inclusive : Pour un renforcement de la coo- pération régulateurs-professionnels L’innovation, ce maillon devenu incontournable Marché des capitaux : Des taux condamnés à rester durablement bas Private Equity : Le secteur est resté dynamique mal- gré la crise Entretien avec Houda Chafil : Financement de la relance, la titrisation dans les starting-blocks Refonte du système d'information : BMCI met le paquet Résultats annuels : 2020, incident passager ?

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Editorial

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Par Fatima Ouriaghli

Alger

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S i la réussite de la diplomatie marocaine pouvait tuer, le pouvoir algérien en serait la première vic- time, mort par asphyxie. Car à chaque fois qu’une plaque d’un pays étranger est accrochée sur les murs de Dakhla ou Laâyoune, comme vient de le faire le Sénégal, Alger suffoque et s’automutile l’esprit. Comment diable font les Marocains pour qu’en à peine un peu plus d’un an, plus d’une vingtaine de pays aient ouvert des représentations diplomatiques dans les provinces du sud, se demandent-ils certainement ? Pour peu que les calciques du pouvoir algérien aient un peu de jugeote, la réponse est à puiser dans cette phrase : la vérité finit toujours par triompher, quand bien même elle est obscurcie par le mensonge. Si tous ces pays, et bien d’autres, se joignent à la justesse de la cause nationale, c’est d’abord parce qu’ils sous- crivent à une vérité historique, la marocanité du Sahara, et qu’ils ne peuvent laisser leur esprit pollué par les contrevé- rités distillées depuis des décennies par le pouvoir algérien. Le Maroc s’appuie sur un seul postulat, la vérité, quand Alger use de coups foireux et de manœuvres dilettantes, à des fins mesquines, pour entretenir ce conflit artificiel autour du Sahara. Le Maroc, comme l’a réaffirmé le ministre des Affaires étran- gères, Nasser Bourita, «est attaché au processus politique et accompagne de manière constructive les démarches entreprises par le secrétaire général des Nations unies dans ce cadre», quand, de son côté, Alger use et abuse de la fourberie pour torpiller ce processus. Le règlement du conflit autour du Sahara marocain reste tri- butaire d’un dialogue sérieux et responsable entre les deux véritables parties que sont le Maroc et l’Algérie. Mais ne soyons pas dupes ! En maintenant ce statu quo, en men- tant notamment tout le temps à tout le monde, le pouvoir algérien est dans sa zone de confort. C’est là où il excelle. C’est la posture qu’il adopte, de façon immuable, depuis des décennies. Et à chaque fois qu’un cadre sérieux de négociations est établi, il se défile, pour ensuite se défouler sur le Maroc afin d’ouvrir un autre champ d’hostilités. C’est la tactique des gens qui ont la duplicité dans le sang, tel un virus. u MENSONGE ET DUPLICITÉ

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> Economie

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Reprise économique : Les variants chahutent les plans du gouvernement Relance économique : La nouvelle charte de l’investis- sement, un dispositif suffisant ? Tourisme : Sans clients étrangers, le secteur toujours mal en point Entretien avec Nadia Fettah Alaoui : Tourisme interne, «un dispositif est prêt à être déployé» Justice : Avec la pandémie, le secteur contraint d’accélérer les réformes Créations d’entreprises au Maghreb : L’exception marocaine LafargeHolcim Maroc : L'usine nouvelle génération d'Agadir opérationnelle en juillet 2021 16 17 18 20 22 23 24

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> L'univers des TPME Evènementiel : Certaines PME font de la résistance 25

> Focus Agricole

Campagne agricole : Voilà pourquoi un record de récoltes ne sera pas réalisé 26

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> Politique

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Campagne électorale/Collectivités territo- riales : Marges de manœuvre serrées pour les élus

> Développement durable

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Décarbonation des entreprises exporta- trices : Le nouveau cheval de bataille de l’ASMEX Financement en faveur du climat : Ces efforts consentis par la BAD

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> Culture Image : La photo ou l’éternel instant 30

> Société

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Entretien avec Pr Abdallah Badou : «Le stress peut avoir un impact négatif dans diverses situa-tions et cas sur le système immunitaire»

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> HIgh-tech

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Jeux vidéo : Le marché explose les comp- teurs, inquiétudes à l’horizon

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Coronavirus

Le temps traitre

Par D. William

U n an après le début de la crise sanitaire, on a l’amère impres- sion que notre quotidien n’a pas vraiment changé. Tantôt les autorités haussent le ton et durcissent les restrictions, tantôt elles lâchent un peu de lest, permettant ici et là la reprise de quelques activités. Et cela fait plus de 365 jours que cela dure, s’ins- crivant même dans une certaine normalité. Il faut cependant comprendre que l’ac- ceptation par la population de toutes ces privations de leurs libertés individuelles n’est nourrie que par une seule chose : l’espoir. L’espoir de retrouver une vie normale. Un espoir, toujours, fondé non pas sur une vue de l’esprit, mais sur du concret. On nous a tantôt vendu le confinement strict comme une solution pour circons-

crire la propagation du coronavirus. La population a adhéré et cela a marché. Mais l’on s’est très vite rendu compte que cette mesure radicale n’est pas viable à long terme, au regard de ses conséquences socio-économiques désastreuses. On nous a alors vendu la potion magique : le vaccin, développé en un temps record par des laboratoires très innovants, mais mus aussi par l’appât du gain. Ici et ail- leurs, la course à l’immunité collective a été donc lancée, en vaccinant en priorité ceux qui sont au front dans la lutte contre la Covid-19, mais aussi les personnes âgées et celles vulnérables. Là aussi, cela a marché. Moins de cas de contamination, moins de morts. Mais il y en a toujours. On est donc encore dans le pétrin, si tant est que l’on puisse s’exprimer ainsi. Parce que, justement, les chaînes de production

de vaccins sont saturées : tout le monde n’aura pas ses doses en temps voulu. Le temps. Notre pire ennemi et le meil- leur allié de notre ennemi commun. Car pendant qu’on attend en scrutant le ciel pour espérer voir atterrir sur les tarmacs de nos aéroports ces fameuses doses, le coronavirus poursuit son raid meurtrier et, surtout, s’adapte et mute. Notre ennemi a plein de ressources pour contrecarrer nos plans. L’on s’en rend compte maintenant. Nous ne l’avons pas sous-estimé, c’est juste que, jusqu’à présent, il est entouré de mystère. Peut-on gagner la bataille contre un tel adversaire ? Avec le temps, peut-être. Oui, avec le temps, le temps trahira peut- être son compagnon d’aujourd’hui pour devenir, demain, notre allié. Mais à quel prix ? ◆

Aujourd’hui, il y a moins de cas de contamination et moins de morts. Mais il y en a toujours.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L e gouvernement a décidé l'interdiction des déplacements nocturnes à l'échelle nationale de 20H00 à 06H00, à compter du 1 er Ramadan 1442 de l'Hégire, sauf pour les cas exceptionnels, avec le maintien des différentes mesures préventives annoncées précédemment. Cette décision intervient sur la base des recommandations du Comité technique et scientifique au sujet de la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des mesures nécessaires visant à lutter contre la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19), essentiellement avec l'apparition de nouveaux variants dans le pays. ■ Covid-19 : Couvre-feu de 20H à 6H durant le Ramadan

La CGEM et le CCME main dans la main pour mobiliser les Marocains entrepreneurs du monde

Encore une fake news Suspension des cours

K arim Amor, président de MeM by CGEM, 13 ème région de la Confédération dédiée aux Marocains entrepreneurs et hauts potentiels du monde, et Abdellah Boussouf, secrétaire général du Conseil de la commu- nauté marocaine à l’étranger (CCME), viennent de procéder à la signature d’une conven- tion cadre de coopération. En vertu de ce partenariat, MeM by CGEM et le CCME travailleront de manière étroite en vue de mobiliser les compétences et entrepre- neurs marocains à l'étranger pour investir au Maroc et ainsi contribuer au développement économique de leur pays. Cette collaboration portera également sur l'identification et le management de profils de Marocains du monde. Jouissant d’une expérience de 14 ans dans le domaine des évolutions de l’émigration et des débats qu’elle suscite tant au Maroc que dans les pays de résidence et au sein des instances internationales, le Conseil apportera réguliè- rement à la CGEM son expertise acquise depuis de nombreuses années, notamment sur le profilage des Marocains entrepreneurs et hauts potentiels du monde. À noter que la CGEM met ses 13 CGEM régions, ses 37 fédérations sectorielles repré- L es horaires des vols de la Royal Air Maroc seront avancés d’une heure au départ et à l’arrivée des différents aéro- ports marocains entre le dimanche 11 avril 2021 à 03h00 et le dimanche 16 mai 2021 à 02h00. Cette décision intervient suite au retour du Royaume du Maroc à l’heure GMT

L e ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la formation professionnelle a catégoriquement démenti mardi toute suspension des cours dans tous les cycles et niveaux à partir du 13 avril. Dans une mise au point en réaction à un faux com- muniqué diffusé sur les réseaux sociaux selon lequel les cours devraient être suspendus à partir de lundi prochain jusqu'à nou- vel ordre, le département a démenti les données erronées qui y sont contenues en assurant que le déroulement des études n'a subi aucun changement. Le ministère affirme qu'il se réserve le droit de poursuivre en justice les personnes qui diffusent délibé- rément ce genre de Fake news. ■

sentant plus de 155 métiers, ses 17 commis- sions thématiques, ainsi que le Groupe par- lementaire à la Chambre des conseillers à la disposition des MeM afin de les accompagner à établir leurs projets au Maroc. Institution nationale consultative et de pros- pective placée auprès de SM le Roi, le CCME est chargé du suivi et de l'évaluation des politiques publiques du Royaume envers ses ressortissants à l'étranger. Il a en outre pour mission d'émettre des avis en vue de veiller à la défense des intérêts des Marocain (e)s de l'étranger à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, de renforcer leur contribution au développe- ment économique, social, culturel et solidaire du pays et de consolider les rapports d'amitié et de coopération entre le Maroc et les pays de résidence. ■

Royal Air Maroc réaménage ses horaires

à l’occasion du mois de Ramadan. La compagnie nationale invite les clients à se présenter suffisamment à l’avance aux guichets d’enregistrement à l’aéroport.

Ils peuvent aussi se renseigner sur le pro- gramme de leurs vols auprès des services de la compagnie. ■ 4.358.676 C’est le nombre des opérations de paiement en ligne durant le 1er trimestre 2021, pour 1.764.376.358 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, sur les sites des facturiers et les sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +61,4% en nombre et +36,6% en montant par rapport à la même période de 2020.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Côte d'Ivoire : Nomination d’un

Paiement mobile La BCEAO autorise la techno- logie du QR Code

Le Cameroun mobilise près de 227 millions $ sur le marché sous-régional

nouveau gouvernement

L e président ivoirien Alassane Ouattara a procédé à la signature de plusieurs décrets portant nomination des membres du nouveau gouvernement du pays, un mois après la victoire de son parti, le RHDP, aux élections législatives. Le nouveau cabinet, composé de 37 membres, est marqué par le maintien de ministres à leurs postes, des changements de fauteuil, quelques entrants et une dizaine de départs. Au titre des promus dans le gouver- nement du Premier ministre Patrick Achi, figurent Kandia Camara (devenue cheffe de la diplomatie ivoirienne), Téné Birahima Ouattara (Défense) et Kobenan Kouassi Adjoumani (Agriculture), tous élevés ministres d’Etat, selon un com- muniqué de la présidence ivoirienne. Les ministres sortants sont, entre autres, Moussa Dosso, Joseph Séka Séka, Mamadou Sanogo et Albert Flindé. ■

L a Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a donné l'autorisation aux établissements financiers qui dépendent d'elle, l'utilisation de la technologie dite «QR Code» (code à réponse rapide) pour les paiements inte- ropérables dans les pays de la zone de l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Très populaire en Chine, les paiements par QR code sont l'un des quatre moyens de paiement mobile pouvant être utilisés dans un commerce, avec les services financiers sur mobile (Mobile money, ndlr), les cartes bancaires et les smartphones utilisant le mode sans contact. ■ Afrique du Sud Accord pour l'acquisition de 20 millions de doses du vaccin Pfizer Covid-19

L’ Etat du Cameroun a mobi- lisé 127 milliards de FCFA, environ 227 millions de dol- lars, sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) au cours du pre- mier trimestre 2021. La troisième et dernière émission des obligations du Trésor assimi- lables (OTA) a permis de lever 41 milliards de FCFA (plus de 74 mil- lions de dollars), rapporte la presse locale, notant que ces résultats confortent la place de plus en plus importante de ce mécanisme de financement dans les pays de la Communauté économique et moné- taire de l’Afrique centrale (CEMAC). Selon la Loi de Finances 2021, l’Etat camerounais devrait procéder à d’autres émissions de titres pour financer des projets de développe- ment se rapportant notamment aux secteurs sociaux. ■

Sénégal : Les élections locales auront lieu, au plus tard, le 31 janvier 2022 L es élections locales, initialement prévues le 28 mars dernier au Sénégal, seront organisées, au plus tard, le 31 janvier 2022. L'Assemblée nationale (parlement) a adopté un projet de loi portant report des élections territoriales et prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux. Ces élections se tiendront «au plus tard le 31 janvier 2022», selon le texte voté. Dans l’exposé des motifs du report de ces consultations locales, le ministre de l’Intérieur, Antoine Felix

Diome, a donné des raisons liées notamment à l’évaluation du processus électoral et à l’audit du fichier. Initialement prévues en juin 2019, ces consultations locales devaient théoriquement être organisées au plus tard le 28 mars 2021, après deux reports. ■

L’ Afrique du Sud a signé un accord avec Pfizer Inc pour l’acquisition de 20 millions de doses du vaccin Covid-19, a indiqué le Directeur général adjoint du ministère de la Santé, Anban Pillay. Ces doses devraient s'ajouter aux 31 millions de doses uniques de Johnson & Johnson qui devraient arriver au plus tard en avril, a déclaré Pillay à la presse, notant que ce nouvel accord devrait per- mettre au gouvernement de relancer l’opé- ration de vaccination qui a pris beaucoup de retard. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Le Portugal entame la 2 ème étape de son plan de déconfinement

A près plus de deux mois de fermeture, le Portugal a entamé la deuxième étape d'un plan de déconfine- ment progressif pour éviter une reprise de l'épidémie qui a durement frappé le pays en début d'année. Après la réouverture des écoles primaires le 15 mars der- nier, c'était au tour des collégiens de reprendre le chemin de leurs établissements. «On tourne une page en espérant qu'il n'y aura pas de retour en arrière», a salué le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa. Les autres secteurs d'activité qui rouvrent au public devront observer des règles sanitaires strictes. Les cours collectifs restent interdits dans les salles de sport et les ras- semblements sont limités à quatre personnes par table sur

les terrasses de café. Pour mener à bien ce plan de déconfinement, le gouver- nement s'appuie sur un dépistage de masse et un plan de vaccination du personnel enseignant. ■ La croissance mondiale dopée par les États-Unis et relancée par la vaccination diale se remet désormais plus vite que prévu de la pandémie, stimulée par la robuste croissance américaine et relancée par la vaccination, a annoncé le FMI, qui s'inquiète toutefois d'une reprise «à plusieurs vitesses» . «Malgré la grande incertitude sur l'évolution de la pandé- mie, on discerne de plus en plus la sortie de cette crise sanitaire et économique» , a estimé Gita Gopinath, l'écono- miste en chef du Fonds monétaire international. L a récession 2020 avait été historique. L'économie mon- L'institution de Washington, qui a publié ses dernières prévisions mondiales à l'occasion de ses réunions de prin- temps, table à présent sur une croissance du PIB mondial de 6% cette année (+0,5 point comparé à sa projection de janvier), et de 4,4% l'an prochain (+0,2 point). ■ L'idée d'un taux d'imposition minimum pour les sociétés à l'échelle mondiale avance à grands pas

Les objectifs climatiques de Pékin menacés par le succès des mines de bitcoins chinoises

L es mines de bitcoins chinoises, gour- mandes en électricité, qui alimentent près de 80% du commerce mondial de crypto-monnaies, risquent de compromettre les objectifs climatiques du pays, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature. Une mine de bitcoins n'est pas un trou dans le sol dont on extrairait des bitcoins, mais un site plein de microprocesseurs qui tournent pour effectuer des calculs mathématiques pour le réseau de la monnaie virtuelle. Ces ordinateurs, à l'origine donc de la créa- tion de bitcoins, consomment d'énormes quantités d'électricité, tirées en partie de centrales au charbon. L e Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde mardi contre la prise de risques excessifs sur les marchés, qui alimente une survalorisation des actifs. Les mesures de soutien budgétaire des gouvernements ont permis de maîtriser les risques de déstabilisation financière, mais elles peuvent aussi avoir «des conséquences fortuites», souligne l'institution dans son rapport sur la stabilité mondiale financière (GFSR) publié dans le cadre de ses réunions de printemps. Outre la survalorisation des actifs, le Fonds cite «l'aggravation de facteurs de vulnérabi- lité financière» qui «pourrait, en l'absence de remèdes, laisser derrière elle des problèmes

Selon l'étude de Nature, si rien n'est fait, les mines de bitcoins chinoises produiront 130,50 millions de tonnes métriques d'émis- sions de dioxyde de carbone d'ici 2024, soit près du total des émissions annuelles de gaz à effet de serre de l'Italie ou de l'Arabie Saoudite. ■

Le FMI met en garde contre la prise de risques excessifs sur les marchés

M ise sur la table par le Trésor américain, soute- nue par le FMI et saluée par des pays comme la France et l'Allemagne, la perspective se rap- proche d'établir à l'échelle mondiale un taux d'imposition minimum sur les sociétés. Cette réforme, qui vise à mettre fin à la concurrence fiscale entre les pays, a été au menu de la rencontre virtuelle des grands argentiers du G20 qui a eu lieu hier, mercredi, avec peut-être la perspective d'un accord d'ici la réunion des ministres des Finances et banquiers cen- traux des pays membres les 9 et 10 juillet. ■

structurels». Notons que les marchés boursiers ont connu une embellie fulgurante depuis le troisième trimestre 2020, anticipant une reprise éco- nomique mondiale rapide et la poursuite de l'aide des gouvernements. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis avril 2020

Semaine «flat» sur les actions ◆ Le marché va basculer vers une période peu volatile qui coïnci- dera avec le mois de Ramadan. ◆ La semaine a été marquée par une hausse des taux de rendement sur le marché des taux.

guration qui, habituellement, pousse les investisseurs particuliers à s’éloigner du marché, alors que les institutionnels deviennent passifs en attendant les résultats trimestriels/ semestriels. Sur le plan sectoriel, 7 compartiments des 24 représentés à la cote ont terminé la semaine sur une note négative, les secteurs «Chimie» (-3,45%), «Matériels, logiciels et services informatiques» (-2,94%) et «Loisirs et Hôtels» (-1,72%) ayant enregistré les plus forts replis. Du côté des gagnants, le secteur «Industrie pharmaceutique» (+9,26%) a réalisé la meilleure performance de la semaine, devançant le secteur immo- bilier (+4,51) et «Ingénierie et biens d'équipements industriels» (+4,41%). Marché obligataire : hausse tech- nique des taux secondaires La 1 ère séance d’adjudication du mois d’avril a été marquée par une levée importante de plus de 2,5 Mds de DH contre une demande modérée des investisseurs, portant le taux de satis-

faction à 50%, soit l’un des niveaux les plus élevés en 2021. En parallèle, une évolution haussière des taux de rendement sur les com- partiments primaire et secondaire cette semaine a été relevée. Cette hausse est davantage visible sur les maturités court terme et s’explique principale- ment par un réajustement haussier des taux de rendement qui se sont écartés du taux directeur fixé à 1,50% depuis juin 2020. À cet effet, les maturités 2 ans et 20 ans se sont appréciées de 5,0 PBS et 1,0 PB à 1,72% et 2,83% respectivement. «Tenant compte de la situation confor- table des finances publiques en raison de la rentrée de la 1 ère tranche de l’IS, nous restons convaincus que ce récent mouvement haussier est ponctuel. Ainsi, nous maintenons notre scéna- rio concernant une stabilité, voire une baisse des taux de rendement durant le T2-21», expliquent par ailleurs les ana- lystes d’Attijari Global Research dans une récente note. ◆

I l n'y a rien de nouveau sous le soleil à la Bourse de Casablanca où les actions latéralisent depuis plusieurs semaines. L’indice Masi est certes parvenu à enregistrer une nouvelle semaine positive (la 3 ème d’affilée) avec un gain de 0,64% à 11.538 points, mais aucun signal direc- tionnel clair ne s’est encore dégagé. Les opérateurs se tiennent toujours à carreau en attendant d'éventuels évé- nements capables de leur faire chan- ger de perception. Les flux échangés cette semaine ne s’éloignent pas des moyennes observées (440 MDH) et tra- hissent un manque d'engagement per- sistant. Côté perspectives, le marché a glissé doucement vers la phase post-résultats annuels. Une période rarement propice à de grands rallyes et qui, en plus, coïncidera avec le mois de Ramadan, où les séances sont courtes et généra- lement creuses en volume. Une confi- Par Y. Seddik

7 comparti- ments des 24 représentés à la cote ont termi- né la semaine sur une note négative.

Dans un monDe qui change, la sécurité est une clé de performance

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La banque d’un monde qui change

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BOURSE & FINANCES

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Assurance inclusive

◆ Les assureurs, régulateurs et gouvernements doivent davantage coopérer ensemble afin de trouver des moyens efficaces pour rendre les produits d’assurances plus accessibles. ◆ La 7 ème édition du «Rendez-vous de Casablanca de l'assurance» a permis d’aborder les difficultés engendrées par la crise actuelle. Pour un renforcement de la coopération régulateurs-professionnels

inclusive et permettre l’élar- gissement de la couverture en assurance à toutes les tranches de la population.

services est un moyen effi- cace pour accompagner l’as- surance inclusive et appuyer le déploiement des produits d’assurances, il faudrait être attentif aux risques de fraudes ainsi qu’aux attaques cyber- criminelles pouvant engendrer des pertes de données per- sonnelles, voire des détourne- ment de fonds. «La cybersécurité est aussi un élément important, car plus nous opérons via le digital, plus le risque de fraude aug- mente. Il faut bien évidemment utiliser la technologie qui per- mettra d’améliorer l’inclusion, mais tout en se dotant d’outils pour protéger les consomma- teurs, de sorte à améliorer leurs expériences clients et les couvrir face à d’éventuels risques» , avertit Forgeron. Il a également été question lors de ce débat de rappe- ler les difficultés que traverse le secteur des assurances actuellement. Pour les profes- sionnels, le retour à «la nor- male» sera une mission très difficile et dépend en grande partie de la rapidité de la reprise des autres secteurs économiques au moins à leurs niveaux d’avant-crise. Cela permettrait, selon eux, de revenir à des échelles de prix des produits d’assurances plus «réalistes». ◆

Pour Don Forgeron, président de la Global Federation of Insurance Associations (GFIA) et président et CEO du Bureau des assurances du Canada (BAC), «le secteur doit travailler avec les régulateurs et les gouvernements pour trouver les moyens qui rendraient les pro- duits d’assurances plus

La 7 ème édition du «Rendez-vous de

Casablanca de l'assu- rance» aura permis de débattre et de proposer des pistes pour faire face aux différentes pro- blématiques auxquelles sont confrontés les assureurs actuellement.

accessibles, surtout en cette période de crise. Il ne s’agit pas de se réinventer, mais de trouver de nouveaux moyens efficaces d’opérabilité et de coopération avec toutes les parties prenantes afin de venir avec des solutions durables s’inscrivant dans une vision long terme». «Ceci permettrait au secteur d’être plus résilient et, au final, ce sont les consommateurs qui en bénéficieront avec des offres bien adaptées. Il faut une implication de tous si on veut réussir ce pari», ajoute- t-il. D’autres sujets importants ont également été soulevés lors de ce panel, dont notamment celui de la cybersécurité. En effet, si la digitalisation des

7 ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l'assurance au thème : «Inclusion en assu- rance & résilience aux pan- démies». Un événement qui a connu la participation de plusieurs experts et grands acteurs nationaux et interna- tionaux du secteur. Diverses thématiques ont pu ainsi être abordées et débat- tues durant ce meeting orga- nisé sous format digital. Parmi elles, «Comment la crise de la covid-19 a changé le secteur de l’assurance ?». Il a été question lors de ce panel de discuter des futurs enjeux et défis de l’assu- rance, et des moyens à mettre en place afin d’encourager l’émergence de l’assurance

Par B. Chaou

L a notion d’assurance inclusive a davan- tage pris place dans le débat avec la crise. Car la hausse des niveaux de risque a rendu encore plus difficile l’accès aux produits d’assurances, surtout pour les tranches de population les plus vulné- rables. Se penchant sur cette pro- blématique, et dans la pers- pective de l’amélioration du cadre inclusif de l’assurance au Maroc, la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassu- rance (FMSAR) a consacré sa

La cyber- sécurité est un volet très important, car plus nous opérons via le digital plus le risque de fraude aug- mente.

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BOURSE & FINANCES

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◆ Plusieurs exemples concrets montrent que l’innovation dans le domaine des assurances est un moteur de l’inclusion des personnes vulnérables. ◆ Axa Climate France a mis à profit la technologie afin de développer un indice de sécheresse pour le déclenchement automatique de l’indemnisation des coopératives agricoles. L’innovation, ce maillon devenu incontournable L’ un des plus grands défis des pays en développement et des Etats d’instruction, possession de mobile ou non…). Améliorer la simplicité des process via l’innovation est le leitmotiv de Bima, qui propose en outre un accès illimité aux consulta- tions en télémédecine à partir d’1 euro par mois. Par M. Diao

leur offre, tout en ajustant les canaux de distribution. Et ce, dans l’optique de répondre aux besoins et au pouvoir d’achat de personnes à faible revenu. C’est en cela que le panel en visioconférence sous le thème: «Comment l’inno- vation rend l’assurance plus inclusive» , organisé récem- ment lors du Rendez-vous de Casablanca de l’assurance, revêt un intérêt particulier. Quand l’innovation fait la différence Les témoignages des diffé- rents intervenants laissent légitimement penser que l’in- novation, qui s’appuie notam- ment sur les nouvelles techno- logies, constitue un puissant vecteur d’inclusion dans le secteur des assurances. Antoine Denoix, DG d’Axa Climate France, implantée dans 10 pays, est formel : l’assurance paramétrique, adaptée aux secteurs impac-

tés par le climat (agriculture, transport, énergie, etc.), est révolutionnaire à plusieurs égards. Elle repose sur une base indicielle et permet de corréler l’indemnisation aux pertes réelles en déclenchant le paiement de manière auto- matique. Axa Climate France a mis à profit la technologie, par exemple, afin de développer un indice de sécheresse pour le déclenchement automa- tique de l’indemnisation des coopératives agricoles. Elle s’est appuyée sur le déve- loppement technologique afin de mettre sur pied une équipe chargée de surveiller la météo. L’entité française peut ainsi alerter ses clients à temps. Une telle démarche peut contribuer à la limitation de l’ampleur des sinistres. Pour sa part, Damien Gueroult, DG de Bima Malaisie, a rappe- lé que l’inclusion est au cœur du business model de l’entité qu’il dirige. En effet, Bima, qui revendique la stature de premier acteur de la santé et de l'assurance mobile sur les marchés émergents, propose des polices d’assurances à moins de 50 centimes d’euros par mois. Le groupe installé également au Ghana a mis au point une offre de télé- médecine en faveur de ses clients. Sachant que plusieurs

émergents, dont le Maroc, est de bâtir une croissance inclu- sive et durable, qui constitue une digue contre l’accroisse- ment des inégalités et la pau- vreté. La crise liée au corona- virus, qui continue de sévir au Maroc et dans plusieurs pays, a montré une fois de plus l’im- pératif pour le Royaume d’ac- célérer le rythme d’inclusion des personnes vulnérables. A l’instar des banques et des associations de microfinance (AMF), les compagnies d’assu- rances ont un rôle de premier ordre à jouer dans le combat contre la vulnérabilité écono- mique et sociale au Maroc. D’ailleurs, les assureurs maro- cains en mesurent l’enjeu et se mobilisent afin d’adapter

Au Maroc, la MAMDA- MCMA joue sa partition La MAMDA-MCMA, comme l’a démontré son Directeur général délégué, Mohamed Abdou Dassouli, œuvre éga- lement en faveur de l’inclusion des petits agriculteurs en pro- posant, par exemple, des pro- duits d’assurance qui ont plu- sieurs avantages pour cette cible (souscription simplifiée, indemnisation rapide et faible coût). Et ce, grâce en par- tie aux outils digitaux (drone, tablettes, etc.). Pour rappel, l’assurance multirisque cli- matique mise en place par le leader de l’assurance agri- cole au Maroc, en partenariat avec le ministère de tutelle, a permis de couvrir 1 million d’hectares et 40.000 agricul- teurs. En termes de célérité des remboursements, rappe- lons que la MAMDA-MCMA a eu à procéder à l’indemnisa- tion anticipée des agriculteurs assurés grâce aux nombreux investissements réalisés dans la digitalisation des proces- sus depuis plusieurs années. Il s’agit notamment de la géo- localisation des parcelles des agriculteurs assurés et la réa- lisation des expertises, dont les rapports se transmettent via une application mobile dédiée. ◆

La MAMDA- MCMA œuvre également en faveur de l’in- clusion des petits agricul- teurs.

personnes vulnérables éprouvent parfois des dif- ficultés pour se rendre à l’hôpital pour différentes raisons. L’assureur a su adapter son parcours client en fonction de plu- sieurs éléments (niveau

Bima propose des polices d’assu- rances à moins de 50 centimes d’euros par mois.

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Marché des capitaux

◆ Dans un contexte de croissance faible, d'absence d'inflation durable et de déficits qui s'accumulent, il sera difficile d'obser- ver une hausse des taux. Des taux condamnés à rester durablement bas

Des taux durablement bas Pour le wali de la Banque centrale, le secteur se trouve aujourd'hui face à des change- ments de paradigme et à des mutations profondes. «L'un des défis importants auxquels fait face le secteur de l'assurance aujourd'hui est le niveau bas des taux d'intérêt. Une baisse des taux n'a pas que des conséquences positives sur l'économie, avec certes la possibilité de relancer la demande et l'investissement. Mais elle a également un impact néfaste sur l'épargne, et en par- ticulier la petite. Ce débat est un débat général : regardez ce qui se passe en Europe avec la BCE et les taux négatifs. Cette ten- dance pourrait peser sur l'équi- libre des fonds de retraite et sur la rentabilité des entreprises d'assurances et, partant, sur la stabilité financière. Malheureusement, l'environ- nement des taux bas, et pour longtemps, est une nouvelle réalité que les acteurs du sec- teur sont appelés à prendre en compte dans leurs stratégies

et leurs décisions. En effet, la stagnation séculaire de l'écono- mie et le mouvement désinfla- tionniste induit par des facteurs structurels comme la techno- logie et la démographie, main- tiendront vraisemblablement la pression sur les taux dans les années à venir. Dans le contexte national, les taux bas, conjugués à l'étroitesse du marché boursier, constituent un véritable défi pour le déve- loppement de l'épargne et de certains segments de l'assu- rance. Des enjeux dont nous sommes bien conscients à la Banque centrale et qui font par- tie des critères d'élaboration de la politique monétaire», explique Jouahri. Le wali a également évoqué le défi du changement climatique pour le secteur, précisant que «le verdissement est une ten- dance qui prend de l'ampleur, avec une orientation progressive de ce sujet dans les normes et les standards de régulation et de supervision». Il appelle les acteurs du secteur à s'appro- prier cette tendance au lieu de la subir dans les années à venir. ◆

Pour le wali de la Banque centrale, le secteur se trouve aujourd'hui face à des changements de paradigme et à des mutations pro- fondes.

la gestion d'actifs avec des investissements de 123 Mds de dirhams sous forme d'actions et de parts sociales. «Ces don- nées montrent qu'il s'agit d'une composante centrale du sec- teur financier, contribuant à son développement et à sa stabi- lité», ajoute-t-il. La pandémie aura détruit 30% des plus-values latentes du secteur, a déclaré plus tôt dans la conférence Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR).

L e wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a évoqué dans une allocution, lors de la cérémonie d'ou- verture des Rendez-vous de Casablanca de l'assurance, le contexte des taux historique- ment bas face aux patrons de ce secteur, qui constituent des investisseurs majeurs sur le marché financier. Le wali a tout d'abord relevé que l'assurance, en tant qu'in- dustrie, contribue de manière significative à la mobilisation de l'épargne. Les placements des entreprises d'assurances et de réassurance représentent, en effet, selon les statistiques dis- ponibles, 180 Mds de dirhams, avec 40 Mds investis dans des titres de dettes, dont 23 Mds de DH sous forme de bons du Trésor. «C'est dire le niveau élevé de participation du sec- teur au financement de l'écono- mie» , a indiqué le wali. Cette industrie contribue éga- lement à la dynamisation de la Bourse et de l'industrie de Par A. Hlimi

L'environnement des taux bas, et pour longtemps, est une nouvelle réalité.

EN BREF

Réda Hilali élu à l'unanimité à la tête de l'ASFIM GESTION D'ACTIFS

L'ASFIM (Association des sociétés de gestion et fonds d'investissement marocains) a tenu récemment son Conseil d'administration. Il a été procédé à l’élec- tion, à l’unanimité, d’un nouveau président du Conseil d’administration en la personne de Réda Hilali ainsi qu’à la nomination d’un nouveau Bureau exécutif. Ainsi, les nouveaux membres du Bureau exécutif de l’ASFIM sont : • Réda HILALI, Directeur général de Wafagestion, président; • Myriem Bouazzaoui, Directrice générale de BMCE

Capital Gestion, vice-présidente; • Karim El Hnot, Directeur général Sogecapital Gestion, vice-président; • Mostafa Hassani, Directeur général de Valoris Management, vice-président. Par ailleurs, le Conseil d’administration a adressé ses vifs remerciements au président sortant Omar Alami, pour le travail remarquable qui a été effectué, son engagement sans faille et sa contribution impor- tante à l'évolution du secteur de la gestion d'actifs au Maroc durant ses deux mandats. ◆

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Private Equity

Le secteur est resté dynamique malgré la crise L e Private Equity marocain continue de grandir. Et mal- gré les freins his- toriques auxquels Par A. Hlimi

◆ Le capital investissement a pu mobiliser plus de 1,35 Md de dirhams en 2020, soit sa 3 ème meilleure année en termes de collecte en 10 ans, et ce malgré la crise sanitaire.

20 sociétés (dont 2 réinves- tissements) ont pu profiter de 804 MDH d'investissements l'année dernière, avec un poids de plus en plus élevé des petits tickets, confirmant une tendance sous-jacente en place depuis l’instauration de l'initiative Innov Invest par la CCG. Ainsi, un quart des 20 investissements réalisés par les membres de l'AMIC en 2020 est en amorçage, soit 11 tickets inférieurs à 10 MDH. Les membres de l'AMIC se félicitent également de la résilience des entreprises accompagnées, qui ont vu leur chiffre d'affaires moyen baisser de 20% l'an dernier contre une moyenne natio- nale de 32%.

lement sur le marché secon- daire où les participations des fonds sont reprises par des acteurs industriels ou le management des entreprises investies.

Des sorties toujours difficiles à réaliser

L'un des principaux maux structurels auxquels sont confrontées les sociétés de gestion du secteur, réside dans la difficulté de sor- tir de leur position. La voie royale, celle de l'introduction en Bourse, reste compliquée pour plusieurs raisons. La première est la taille des tic- kets, pas suffisamment éle- vée pour constituer un tour de table institutionnel ni pour intéresser les banques d'af- faires dont les commissions sont relativement élevées, ce qui décourage les entrepre- neurs. Tarik Haddi et les membres de l'AMIC espèrent d'ailleurs la mise en place d'une assis- tance technique au profit de ces entreprises pour facili- ter les IPO. La Bourse de Casablanca et l'AMMC ont mis en place un cadre favo- rable pour faciliter ces opé- rations par un marché dédié aux PME, avec des règles plus souples et un Fast track pour les entreprises Elite auprès de l'AMMC. Mais l'ef- fet taille continue vraisembla- blement de limiter l'intérêt de ces entreprises aux yeux des banques et des investis- seurs potentiels. En 2020, 10 actes de désinvestis- sement ont tout de même été réalisés pour un mon- tant de 220 MDH, principa-

sont confrontés les acteurs du secteur, notamment en matière de fiscalité et de dif- ficultés de sortie, auxquels s’ajoutent les conséquences de la crise sanitaire, les sociétés de gestion ont pu mobiliser 1,35 Md de dirhams en 2020. «C'est la troisième meilleure année de la décen- nie» , s'est félicité Tarik Haddi, président de l'AMIC, associa- tion qui regroupe les acteurs du secteur, à l'occasion d'une conférence de presse ce 7 avril.

Les institutionnels boudent toujours

A fin 2020, les sorties affichent un TRI brut moyen de 13%, ce qui représente un net pour les investisseurs compris entre 8 et 9%. Ceci, pour des durées d'investissement moyennes de 6,3 ans. Autant dire que cette classe d'actifs affiche des rendements qui défient toute concurrence sur le mar- ché des capitaux. Pourtant, les institutionnels ne se bousculent pas pour implé- menter ce type d'investisse- ments. Outre les mésaven- tures du passé que certains n'ont toujours pas digérées, les règles prudentielles et la taille des tickets sont là aussi des obstacles. Pour l'AMIC, qui compte rencontrer les assureurs et les caisses de retraite pour mettre à plat ces freins, les sociétés de gestion doivent également renforcer la recherche de cibles cré- dibles à fort potentiel pour séduire encore plus les bail- leurs de fonds. Et sur ce point, ils ont matière à faire, puisque le secteur dispose actuelle- ment de 3,2 Mds de dirhams disponibles pour financer de nouvelles participations. ◆

A fin 2020, les sorties affichent un TRI brut moyen de 13%.

Tarik Haddi, président de l'AMIC

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◆ De récents textes réglementaires ont enfin permis le démarrage de la titrisation dite synthétique au Maroc, ce qui va permettre aux acteurs du secteur financier de dégager des fonds propres et renforcer leur rôle dans le financement de la relance. ◆ Houda Chafil, Directeur général de Maghreb Titrisation, acteur de référence en la matière au Maroc, nous explique les enjeux de ce mécanisme. La titrisation dans les starting-blocks Financement de la relance

Propos recueillis par A. Hlimi

Finances News Hebdo : Nous connais- sions la titrisation «classique», mais pas la titrisation synthétique. En quoi consiste ce mécanisme ? Houda Chafil : La titrisation synthétique est le dernier-né de la titrisation au Maroc. En effet, nous sommes passés par plusieurs étapes sur ce marché, avec une première loi en 2001, puis une réforme en 2008 et la loi de 2013 qui a véritablement ouvert ce marché, avec l'élargissement de la titrisation à différents initiateurs et à différents types d'actifs sous-jacents et de titres à émettre, avec la possibilité notamment d'émettre à l'étranger, les sukuk, etc. Mais la loi de 2013 ne pouvait pas être appliquée en totalité car elle renvoyait à des textes d'application supplémentaires sur certains sujets comme la titrisation synthé- tique. Laquelle a nécessité près de 7 ans pour être en partie opérationnelle, avec un arrêté ministériel publié en septembre 2020 qui concerne la garantie du risque de finan- cement. Maintenant, pour répondre à votre ques- tion, je rappelle que la titrisation classique consiste en l'acquisition temporaire ou défi- nitive d'actifs par un fonds de titrisation qui va procéder à l'émission de titres sur le marché des capitaux pour l’acquisition de ces actifs. A Maghreb Titrisation, nous avons réalisé beaucoup d’opérations de titrisations clas- siques, avec comme actifs sous-jacents des créances bancaires, commerciales, des actifs immobiliers et même le droit d’usufruit dans le cadre des certificats de sukuk sou- verain. Cette forme de titrisation classique permet de sortir les actifs concernés du bilan des établissements initiateurs et de bénéficier d'une trésorerie immédiate. A la différence de la titrisation classique, la

A la diffé- rence de la titrisation classique, la titrisation synthétique permet à l’établisse-

ment ini- tiateur de

garder dans son bilan les engagements dont le risque

de finance- ment a été transféré.

titrisation synthétique permet à l’établisse- ment initiateur de garder dans son bilan les engagements dont le risque de financement a été transféré. La titrisation synthétique n’apporte donc pas de cash à l’établisse- ment initiateur. Elle l’aide plutôt à améliorer ses ratios prudentiels et garantir le risque de son portefeuille client. F.N.H. : Pouvez-vous nous présenter un exemple ? H. Ch. : Prenons le cas d'une banque qui opte pour une titrisation synthétique de ses

créances. L'opération consiste en un trans- fert du risque de financement lié à ce porte- feuille de créances à un fonds de titrisation. Le FPCT devient ainsi une sorte de «garant» vis-à-vis de l’établissement initiateur et sup- porte de ce fait tous les retards ou défauts de paiement des engagements des clients de l’établissement initiateur envers ce der- nier. Pour l'établissement initiateur, qui est une banque dans notre exemple, la créance demeurant dans son bilan va continuer à lui générer des intérêts, et donc du PNB. En revanche, elle n'aura plus besoin de mettre

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F.N.H. : Ceci nous amène au finan- cement de la relance. Pensez-vous que cet outil sera utilisé par les opérateurs ? H. Ch. : Je suis plus que convaincue que c'est bien le moment de dynamiser le recours à la titrisation dans toutes ses formes pour répondre aux besoins de la relance économique. 2021 pourrait être l'an- née de la titrisation au Maroc. Le ministère des Finances a travaillé d'arrache-pied pour mettre en place un mécanisme de titrisation sécurisé et un cadre réglementaire adéquat. Nous avons d'ailleurs remonté plusieurs propositions aux autorités de tutelle, qui se sont montrées réceptives pour faire de la titrisation un axe fondamental du dévelop- pement du marché des capitaux et de la relance. Je souligne encore une fois que cet outil permet d'alléger les bilans, libérer des capacités financières et donner aux acteurs qui financent l'économie et aux grands groupes industriels de nouvelles ressources nécessaires à la relance. En face, nous res- sentons de plus en plus d’intérêt de la part des investisseurs pour la titrisation, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, le risque lié aux opérations de titrisation est de mieux en mieux appréhendé et il y a une meilleure lec- ture du risque lié aux opérations de titrisa- tion par les investisseurs, bien qu'un travail d'explication et de pédagogie soit encore nécessaire vis-à-vis de tout l’écosystème. F.N.H. : Où placez-vous le curseur du couple rendement/risque de cet instrument par rapport aux autres classes d'actifs ? H. Ch. : On ne peut pas placer la titrisa-

des fonds propres, sinon moins de fonds propres, en face de cette créance en fonc- tion de la structuration choisie pour le fonds. Si cette banque a, par exemple, un gise- ment de 1 milliard de dirhams de créances qu’elle souhaite couvrir contre le risque de financement, au lieu de titriser ce montant en totalité, elle ne ciblera que le risque de financement sur ce portefeuille, qui peut être, pour l'exemple, que de 100 MDH. F.N.H. : Comment quantifier ce risque ? H. Ch. : On commence d’abord par analyser la performance historique de ces créances, leur typologie, ce qu'elles génèrent comme impayés, défaut, récupération sur ces défauts, etc. On arrive finalement à quan- tifier un pourcentage de risque de crédit probable sur le portefeuille à titriser ou sur un portefeuille de créances équivalent. F.N.H. : Pensez-vous que les banques vont exploiter cette méthode de titrisation à l'avenir ? H. Ch. : La titrisation synthétique présente plusieurs avantages pour les banques, comme je viens de l'expliquer dans l'exemple. Jusque-là, certains établisse- ments de crédit ont utilisé la titrisation clas- sique pour libérer des ressources, et parfois même des fonds propres. Aujourd'hui, pour les établissements de crédit qui n’ont pas besoin de ressources, utiliser la titrisation synthétique va leur permettre de libérer des fonds propres et accroître automati- quement leurs capacités d’octroi de cré- dits. D'ailleurs, un texte réglementaire de la Banque centrale est attendu bientôt pour fixer les règles prudentielles applicables à la titrisation synthétique chez les établisse- ments de crédit. Cette circulaire complète la première circulaire sur la titrisation clas- sique de créances et va expliciter le traite- ment prudentiel des positions de titrisation synthétique chez les établissements de cré- dit, qu'ils soient investisseurs ou initiateurs. F.N.H. : Aujourd'hui, qui peut procé- der à ces opérations ? H. Ch. : A ce jour, les seules institutions qui peuvent recourir à la titrisation synthétique sont (i) les établissements de crédit (ii) la CDG (iii) la Société nationale de garantie et de financement de l’entreprise (ex-CCG) (iv) les institutions financières internationales autorisées à exercer des opérations de financement au Maroc (v) les Associations de microcrédit et (vi) les établissements et entreprises publics.

tion dans ce schéma de comparaison car chaque opération a son propre risque et son propre rendement. Ce qu'il faut éva- luer, en gardant en tête que la titrisation est un moyen et non une finalité, c’est que l'investisseur doit analyser finement la structuration de l'opération de titrisation qui lui est proposée, les mécanismes de couverture mis en place et disposer à tout moment d’une connaissance et une trans- parence complètes sur les actifs sous- jacents et leur performance. F.N.H. : Enfin, parlez-nous de Maghreb Titrisation et de ses ambitions sur ce marché ? H. Ch. : Je tiens à rappeler que nous sommes le premier acteur sur le marché marocain et nous avons été le seul opéra- teur pendant 14 ans. C'est l'amendement de la loi en 2013 qui a ouvert la voie à d’autres opérateurs pour se positionner sur ce marché et nous nous en réjouissons. Nous sommes pionniers sur le marché de la titrisation et restons précurseurs sur les nouvelles opérations proposées au marché. Nous avons, à ce titre, et depuis l’amendement de la loi, réalisé la première titrisation d'actifs immobi- liers, toutes les titrisations de créances commerciales, la première titrisation de créances à la consommation, le premier et l’unique Sukuk souverain. Récemment, nous avons arrangé la première opération de titrisation synthétique pour un grand groupe industriel marocain. Cette volonté d'être toujours précurseur est dans notre ADN, à l’image du groupe CDG auquel nous appartenons. ◆

Je tiens à rappeler que nous sommes le premier acteur sur le marché maro- cain et nous avons été le seul opéra- teur pendant 14 ans.

Maghreb Titrisation est intervenu en tant qu’arrangeur et gestionnaire de la toute première opération de titrisation synthétique au Maroc, le FT Damane Tamayouz où, pour la première fois, ce mécanisme a permis de garantir un risque de crédit. Lors de la phase d’arrangement, Maghreb Titrisation a colla- boré avec les équipes de CDG Capital qui était conseiller financier et coordinateur entre les différentes parties prenantes. Il s'agit d’un Fonds de placement collectif en titrisation (FPCT) souscrit par OCP, qui permettra de garantir, sous certaines conditions, des crédits accordés par Finéa aux fournisseurs éli- gibles du Groupe. Le fonds est d’une taille de 125MDH et pourrait garantir jusqu’à 950MDHde crédits. Les crédits couverts seront d’unmontant compris entre 100.000 DH et 15.000.000 DH et seront accor- dés aux fournisseurs éligibles d’OCP, au titre du financement de contrats de fournitures de biens ou de prestations de services conclus ou en cours d’exécution. Ce modèle, salué par la place, pourrait être élargi ultérieurement à d’autres établissements financiers. Concrètement, il permet de faire bénéficier les TPMEde l'écosystème OCPd’une couverture de leurs besoins de trésorerie générés par la réalisation desmarchés dès la signature des commandes, et ce jusqu’à 70%de la valeur dumarché. Ces TPMEpour- raient également bénéficier de conditions avantageuses sans présenter de garanties additionnelles. CDG Capital et Maghreb Titrisation derrière le conseil et la structuration du premier fonds de titrisation synthétique auMaroc

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