FNH N° 1112

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 8 juin 2023 - 8 DH - N° 1112

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Fonds Mohammed VI Benchaaboun veut lancer un fonds de dette

Résultats trimestriels Pic de forme pour les banques cotées

Mohamed Benchaaboun, DG du Fonds Mohammed VI pour l'investissement

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La Bourse pour écrire une nouvelle histoire TRANSMISSION DES ENTREPRISES FAMILIALES

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Le tableau n’est pas si sombre que cela Conjoncture

Gestion de la migration «Le Maroc est en train de devenir un modèle en Afrique grâce à ses politiques innovantes»

● Entretien avec Abdelkhalek Hassini, conférencier, expert

en migration et développement,

président du Collectif des

associations pour le développement de l’Oriental Europe.

● La croissance est faible, l’inflation persiste, le taux de chômage augmente…, mais les investisseurs étrangers tambourinent toujours aux portes du Royaume.

P. 17

P. 32/33

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Détresse hydrique Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Consolidation après la conquête des sommets annuels Fonds Mohammed VI pour l’investissement : Benchaaboun veut lancer un fonds de dette Private Equity : Attirer les institutionnels, une prio- rité absolue ! Transmission des entreprises familiales : La Bourse pour écrire une nouvelle histoire Alliances : «Nous allons honorer tous nos engage- ments» Sociétés cotées : Décélération sans surprise de la croissance des revenus Résultats trimestriels : Pic de forme pour les banques cotées SG Impact Fund : Un OPCVM à caractère social et solidaire Assurances : Comment fonctionne la distribution digitale

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L e Maroc et les Etats-Unis filent le parfait amour. Les relations entre les deux pays ont franchi un tournant majeur, quand, un certain 10 décembre 2020, les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur l’ensemble de la région du Sahara marocain. Sous la férule du nou- veau locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, l’idylle a continué, au demeurant confirmé par le renforcement de la coopération bilatérale tant sur les plans économique que politique. Symbole fort du vent chaud qui circule entre Rabat et Washington, l’exercice African Lion, co-organisé par les Forces armées royales et les Forces armées américaines, dont le coup d’envoi de la 19 ème édition a été donné le 5 juin à Agadir. Se tenant jusqu’au 16 juin courant, cet exercice multinational interarmées reste un rendez-vous annuel qui contribue à consolider la coopération militaire maroco-amé- ricaine. Il permet également de renforcer l’échange entre les forces armées de différents pays en vue de promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région. Devant se dérouler dans sept régions du Maroc, à savoir Agadir, Tan-Tan, Mehbes, Tiznit, Kénitra, Benguérir et Tifnit, il connaît la participation de près de 6.000 soldats prove- nant d’une vingtaine de pays africains et internationaux, y compris le Maroc et les États-Unis, ainsi que de plusieurs pays observateurs. Au programme : exercice de planification opérationnelle pour les cadres des États-Majors de la «Task Force», exercices tactiques terrestres, maritimes, aériens et combinés, de jour et de nuit, exercice combiné des forces spéciales, opérations aéroportées, exercices de lutte contre les armes de destruction massive… Bref, la totale. La visite au Maroc de la Première Dame des Etats-Unis, Jill Biden, deux jours avant le début d’African Lion 2023, est un autre signal fort des liens d’amitié qui unissent les deux pays. Elle n’a d’ailleurs pas manqué de souligner que le Maroc reste « l'un des pays amis les plus anciens » des Etats- Unis, non sans faire part de ses vifs remerciements au Roi Mohammed VI pour l'accueil qui lui a été réservé. L’on s’en doute, ce raffermissement des liens séculaires maroco-américains irrite passablement l’Algérie. Dont les dirigeants sont devenus encore paranoïaques, plus agressifs et vindicatifs depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Et, aujourd’hui, l’alliance Maroc – USA – Israël est le pire cau- chemar du locataire du palais d’El Mouradia. u CAUCHEMAR AU PALAIS D’EL MOURADIA Par Fatima Ouriaghli

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> L'univers des TPME

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«Moukawala Raqmiya» : Une boussole pour orien- ter la transformation digitale des TPME 25

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> Focus Agricole

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Aïd Al-Adha : La tutelle rassure quant à l’abondance de l’offre 26

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> Développement durable

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Green Deal : Quel plan d’action pour le secteur privé marocain ? Hydrogène : Il va falloir se faire certifier pour exporter vers l’UE Mobilité durable : La Koica finance 20 bus élec- triques pour Marrakech 27 28 29

> Société

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Gestion des chiens errants : L’abattage est loin d’être la solution «miracle» Entretien avec Abdelhak Hassini : Gestion de la migration, «Le Maroc est en train de devenir un modèle en Afrique grâce à ses politiques inno- vantes»

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> Culture

Lecture : Quand les mots se taisent, la vie s’efface Gouttes de lumière : Un salon d’une puissante por- tée symbolique Coup de cœur du SIEL 2023 : Zefzaf, l’homme tour- menté 34 35 36

> High-tech

Taxe YouTube : Un fardeau pour les créateurs de contenus ? 37

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> Economie

Conjoncture : Le tableau n’est pas si sombre que cela Entretien avec Heuda Farah Guessous. : Plantes à parfum, aromatiques et médicinales, «Le Maroc est le 7ème exportateur mondial» Entretien avec Mehdi Laachach : Technologie & Innovation, «inwi dispose d’un grand vivier de star- tups qu’il accompagne» Cafés et débits de boissons : La grogne des proprié- taires semble prendre de l’ampleur et toucher de nombreuses villes Villes sans bidonvilles : L’Intérieur renforce le dispo- sitif

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Détresse hydrique

1 49 grands barrages d'une capa- cité totale de plus de 19 mil- liards de mètres cubes, 137 petits barrages, 88 stations de traitement d'eau potable, dont 9 unités de dessalement d'eau de mer (qui fournissent 147 millions de mètres cubes par an), 158 usines de traitement des eaux usées, 16 installations de déri- vation des eaux, des milliers de puits et de forages pour extraire les eaux sou- terraines… : voilà tout l’arsenal dont dis- pose le Maroc. Pourtant, cela ne semble pas suffire pour faire face au déficit hydrique structurel et sévère auquel fait face le Royaume. Selon le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, ces cinq dernières années près de 6,5 milliards de m 3 d'eau ont été perdus, dont 700 millions de m 3 en 2022 et 300 millions de m 3 de septembre à aujourd’hui. Face à cette situation, le Maroc ne reste cependant pas passif et ne fait pas d’économie dans l’effort, puisque le mon- tant des investissements programmés dans le cadre du Programme d'approvi- sionnement en eau potable et d'irrigation

Par D. William

2020-2027 a été porté de 115 à 150 Mds de DH, tandis que les travaux de 20 grands barrages se poursuivent pour un coût total de 31 milliards de dirhams. Au-delà des moyens financiers mobili- sés, il faudra visiblement faire preuve de beaucoup d’imagination pour juguler ce déficit hydrique chronique. Voire changer de paradigme, d’autant que les facteurs exogènes comme la sécheresse et le changement climatique mettent à nu les limites actuelles du modèle de gestion hydrique du Royaume. Ce qui pousse à miser sur les interconnexions hydrau- liques, la promotion des technologies innovantes dans le domaine de l’eau, comme notamment le dessalement d’eau de mer, ou encore développer de façon soutenue la réutilisation des eaux usées et améliorer l’efficacité hydrique. C’est pourquoi il est prévu la réalisation d’uni- tés de dessalement d'eau de mer à Casablanca, Nador, Safi, Dakhla, El Jadida, Marrakech, Essaouira, Guelmim, Tan-Tan et Tiznit… L’autre grand projet dans le pipe est l'in- terconnexion des bassins hydrauliques

du Sebou et du Bouregreg, légitimée par la diminution des ressources en eau, la succession des années de sèche- resse et la pression sur le barrage d'Al Massira qui assure l'approvisionnement en eau potable de plusieurs villes, dont Casablanca, Settat et Berrechid. Cette interconnexion permettra la mobilisation de 180 millions de m 3 des eaux des barrages de Bin El Ouidane et d'Ahmed El Hansali pour l'irrigation de plus de 176.000 ha de terres agricoles. Toutes ces initiatives permettront certes d’améliorer la mobilisation des res- sources en eau, mais ne suffiront cer- tainement pas à sortir le Royaume de la liste des pays avec un stress hydrique «élevé». Car le changement climatique a enclenché un processus qui semble irréversible à travers le monde : les pénu- ries d’eau seront plus régulières et plus sévères, et en 2025, 1,8 milliard de per- sonnes vivront dans des pays ou régions touchés par une pénurie d'eau complète et les deux tiers de la population mon- diale pourraient vivre dans des condi- tions de stress hydrique. ◆

Ces cinq der- nières années, près de 6,5 milliards de m 3 d'eau ont été perdus, dont 700 millions de m 3 en 2022.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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P lus d’un million de personnes ont bénéficié, jusqu’au 23 avril 2023, des prestations de santé dans les hôpitaux et les centres hospi- taliers concernés par la couverture médicale, tan- dis que le secteur privé a totalisé plus de 45.000 bénéficiaires. Selon le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, qui s’expri- mait mardi à la Chambre des conseillers, 9,4 mil- lions de bénéficiaires ont été inscrits de manière automatique à la Caisse nationale de sécurité sociale, ce qui leur a permis de bénéficier des prestations des établissements publics de santé. Afin de garantir la continuité des prestations de services de santé dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire de base pour les anciens bénéficiaires du régime RAMED qui sont inca- pables de payer les frais de souscription, deux circulaires ministérielles ont été émises invitant les responsables des services et établisse- ments de santé et hospitaliers à continuer à prodiguer les services de santé à toutes les catégories bénéficiaires jusqu’au parachève- ment de l’arsenal juridique du chantier de la protection sociale. ■ Couverture médicale : Plus d'un million de bénéficiaires des prestations de soins au sein des hôpitaux publics

Hajj 2023

La Banque mondiale table sur une croissance de 2,5% cette année

Les détails du dispositif mis en place par l’ONDA

L a phase «Aller» de l’opération Hajj 2023 a commencé vendredi 2 juin 2023 et elle durera jusqu’au 24 juin courant. La phase «Retour», quant à elle, se déroulera du 3 au 22 juillet. A cet effet, les aéroports du Royaume sont mobilisés pour accueillir les 34.000 pèlerins, qui emprunteront environ 86 vols dédiés (aéro- port Casablanca Mohammed V : 37 vols, Rabat Salé :19 vols, Agadir Al Massira : 7 vols, Fès Saiss : 7 vols, Marrakech Menara : 6 vols, Oujda Angad : 6 vols et Tanger Ibn Batouta : 4 vols) et ce, en plus des vols réguliers liant le Maroc à l’Arabie Saoudite. Dans ce sens, et en application de la pro- cédure relative au traitement des pèlerins, visant la facilitation et l’assistance particulière à accorder à cette catégorie de voyageurs, l’ONDA a mis en place un important dispositif dans les aéroports concernés. Le but étant d’assurer une fluidité du passage des pèle- rins. Pour ce faire, plusieurs mesures ont été déployées, dont le renforcement des équipes «assistants passagers», le renforcement des effectifs au niveau des comptoirs d’enregis-

L a croissance économique du Maroc devrait atteindre 2,5% cette année avant de progresser à 3,3% en 2024 contre seulement 1,1% en 2022, selon les dernières projections du Groupe de la Banque mondiale publiées mardi. Cette progression sera rendue possible grâce à «la résilience du tourisme et de l’industrie automobile», ajoute l'institution financière internationale qui table sur une croissance de 3,5% en 2025. La Banque mondiale note que «des conditions météo- rologiques défavorables retarderont la normalisation de la production agricole après plusieurs années consécutives de sécheresse» . «Au Maroc, la sécheresse persistante et l’inflation élevée fragilisent la croissance, le chômage ayant dépassé son pic pandémique en mars 2023» , souligne l’institution basée à Washington. ■

trement et des formalités aux frontières, la présence intensifiée du personnel médical, la diffusion systématique d’informations sur les vols (téléaffichage, annonces sonores), ou encore l’ouverture permanente de l’ensemble des commodités et commerces (restaurants, cafés, kiosques à journaux, pharmacie, gui- chets bancaires de change, plastification de bagages, etc.) lors de tous les vols program- més. ■

Concours des avocats

Ciment

La date fixée

Les ventes en baisse à fin mai L es livraisons de ciment ont atteint plus de 5,15 millions de tonnes à fin mai dernier, soit une baisse de 2,3% par rapport à la même période en 2022, selon l'Association profession- nelle des cimentiers (APC).

L e ministre de la Justice a annoncé mardi 6 juin l’organi- sation des épreuves écrites pour l’obtention du certificat d’admissibilité à la profession d’avocat. Il a ainsi arrêté la date du dimanche 9 juillet 2023. Il s’agira de deux épreuves écrites (Q.C.M) et d’un examen oral. Ces examens seront organisés dans plusieurs centres du Royaume : Marrakech, Rabat, Casablanca, El Jadida, Fès, Safi, Meknès, Agadir, Laâyoune, Tanger, Tétouan, Settat, Béni Mellal, Oujda, Nador, Kénitra, Taza, Ouarzazate, Errachidia, Khouribga, Al Hoceima, Guelmim, ainsi que dans d'autres centres si néces- saire. Il est à rappeler que cette décision confirme la recommandation du médiateur soumise au chef du gouvernement le week-end dernier. ■

Pour le seul mois de mai, les livraisons de ciment des membres de l'APC ont atteint 1.189.136 tonnes, contre 945.706 tonnes pour la même période en 2022, soit une hausse de 25,7%, selon des données des membres de l'associa- tion, à savoir Asment Temara, Ciments de l’Atlas, Ciments du Maroc et LafargeHolcim Maroc. Les livraisons de ciment cumulées à fin avril 2023 avaient atteint plus de 3,96 Mt, soit une baisse de 8,46% par rapport à la même période en 2022. ■

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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La côte d’Ivoire veut porter les investissements

Le Sénégal ferme provisoirement

du secteur privé à 30% du PIB d’ici 2030

ses consulats à l'étranger

L e gouvernement ivoirien ambitionne de porter les investissements du sec- teur privé à 30% du PIB d’ici 2030. L’information a été donnée par le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, dans une intervention à l’occasion de la 9ème édition de Africa Ceo Forum qui s’est tenu à Abidjan les 5 et 6 juin courant. Pour le chef du gouvernement, le secteur privé est d’ores et déjà un moteur structurel de l’investissement, puisqu’il assume plus de 50% de l’investissement total. Il a rap- pelé que l’atteinte des objectifs du développement de la Côte d’Ivoire nécessite la promotion d’un développement massif du secteur privé ainsi que l’amélioration de la gouvernance et la modernisation de l’administration. ■ L es prix à la pompe ont quasiment triplé dans les stations-service du Nigeria depuis l'annonce du nouveau président de mettre fin aux subventions sur le carburant. Investi lundi président, Bola Tinubu avait déclaré la fin des sub- ventions sur le carburant, l'une de ses promesses de campagne, ce qui a provoqué de longues files d'attente devant les stations-essence des grandes villes du pays. Le gouvernement prenait jusqu'ici en charge une partie des coûts du carburant, permettant ainsi aux stations-service de vendre une essence à des prix très en- dessous du marché. ■ Nigeria : Hausse du prix du carburant avec l'annonce de la fin des subventions

L e Sénégal a décidé de fermer provisoirement ses consulats généraux à l'étranger, et ce en raison « d’une série d'agressions récemment perpétrées contre les missions diplomatiques et consulaires du pays », a annoncé le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur. Le ministère souligne que « cette mesure conservatoire fait suite à la série d'agressions récemment perpétrées contre les missions diplo- matiques et consulaires du Sénégal à l'étranger, notamment à Paris, Bordeaux, Milan et New York ». « Ces actes ont entraîné de sérieux dommages particulièrement au consulat général du Sénégal à Milan où les machines de production des passeports et cartes nationales d'identité ont été détruites », selon la même source. ■ Tunisie L’inflation recule à 9,6% en mai dernier L e taux d'inflation annuel en Tunisie a reculé à 9,6% en mai der- nier, contre 10,1% en avril, suite à la décélération du rythme d'augmentation de certaines catégories de produits, selon l'Institut tunisien de la statistique (INS). Dans une récente note relative à l'indice des prix à la consomma- tion au mois de mai, l'INS fait état d'un ralentissement du rythme d'augmentation des prix de logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles (0,4% après 2,5%), des prix des services de trans- port (0,3% après 1%) et des prix de meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer (0,5% après 1,2%). Le taux d'inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) s'est replié pour s'établir à 7,5%, après 7,7% le mois précédent, fait remarquer l’INS. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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FMI : L'immigration utile pour faire baisser l'inflation au Royaume-Uni

avoir des travailleurs qui peuvent remplir les manques de person- nel dans les secteurs où nous en voyons, peut aider à faire baisser l'inflation », affirme Gita Gopinath dans un entretien retranscrit mardi sur le site de la BBC. « Donc, je pense qu'il y a des béné-

fices dans le fait de faire venir des travailleurs » étrangers au Royaume- Uni, insiste Gopinath. L'inflation au Royaume-Uni atteint 8,7%, la plus élevée pour un pays du G7. L'inflation alimentaire est encore bien plus élevée à près de 20%. ■

La croissance économique mondiale

L’ immigration, en permettant de répondre à des pénuries de travailleurs sur le mar- ché du travail, peut aider à atténuer l'inflation très élevée au Royaume-

devrait tomber à 2,1% en 2023

Uni, affirme Gita Gopinath, directrice adjointe du Fonds monétaire inter- national (FMI). « Dans le contexte actuel, avec l'in- flation aussi élevée qu'actuellement,

Cryptomonnaies : La SEC attaque Binance pour

contournement de la régulation

L e gendarme américain des mar- chés financiers, la SEC, a assi- gné en justice la plus importante plateforme d'échanges de crypto- monnaies au monde, Binance, ainsi que son patron, Changpeng Zhao, pour contournement de la règlemen- tation. Selon le document déposé auprès d'un tribunal fédéral de Washington, Binance a notamment laissé des rési- dents américains utiliser sa plate- forme alors que la société n'était pas enregistrée auprès des autorités américaines. C'est un nouvel assaut contre Binance après celui lancé par l'auto- rité américaine de régulation des pro- duits financiers, la CFTC, qui l'avait

L a croissance économique mondiale devrait marquer le pas en 2023, pour tomber à 2,1% contre 3,1% en 2022, selon les dernières estima- tions de la Banque mondiale. La croissance a nettement ralenti et le risque de tensions financières dans les économies de marché émergentes et en développement s'intensifie dans un contexte de taux d'intérêt éle- vés, indique l’institution financière internationale dans un communiqué publié mardi. En excluant la Chine, les économies émergentes et en développement devraient voir leur croissance ralentir à 2,9% cette année, contre 4,1% l'année dernière, ajoute l’institution de Bretton Woods, notant que ces anticipations font état d’une révision à la baisse généralisée. « Le moyen le plus sûr de faire reculer la pauvreté et de favoriser la prospérité est l'emploi, et le ralentissement de la croissance rend la création d'emplois beaucoup plus difficile », souligne le nouveau président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga. « Il est important de garder à l'esprit que les prévisions de croissance ne sont pas une fatalité. Nous avons la possibilité d'inverser la tendance, à condition d’y œuvrer tous ensemble », ajoute Banga. Jusqu'à présent, la plupart des économies émergentes et en développement n'ont été que peu affectées par les turbulences bancaires récentes dans les économies avancées, mais elles évoluent désormais dans des eaux dangereuses. Avec le durcissement croissant des conditions de crédit au niveau mon- dial, 25% d'entre elles ne peuvent plus accéder aux marchés obligataires internationaux. La situation est particulièrement critique pour celles qui présentent des vulnérabilités sous-jacentes telles qu'une faible solvabilité. Les projections de croissance pour 2023 sont inférieures de moitié à celles d'il y a un an, ce qui rend ces économies très vulnérables à de nouveaux chocs. ■

assignée fin mars pour des motifs similaires. La SEC reproche à Binance de ne pas avoir enregistré aux Etats-Unis sa plateforme, ses propres crypto- monnaies comme le BNB ou ses autres produits financiers. ■

L’inflation dans la zone recule à 7,4%

en avril

L’ inflation en glissement annuel dans la zone OCDE, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a diminué pour atteindre 7,4 % en avril 2023, après 7.7 % en mars, annonce l’organisation de coopé- ration et de développement écono- miques. Entre mars et avril 2023, l’inflation a diminué dans 27 des 38 pays de l’OCDE, mais elle dépassait 10%

dans 10 pays et 20% en Hongrie et en Turquie, précise l’OCDE. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis juin 2022

Consolidation après la conquête des sommets annuels ◆ Cette semaine (31 mai au 6 juin), les forces se sont équilibrées à la Bourse de Casablanca, alors que le Conseil de Bank Al-Maghrib approche à grands pas.

le porter à 2,5%. Ceci a provoqué une augmentation de la volatilité des cours sur les marchés financiers nationaux qui sont aujourd’hui plus stables. Il convient de noter que les premiers resserrements de politique monétaire entamés par Bank Al-Maghrib n’étaient pas curatifs et avaient essentiellement pour objectif d’agir sur les anticipations d’inflation des opérateurs économiques. Pour juin, le consensus table sur une hausse du taux dans la fourchette des 25 à 50 pbs. Cette semaine, les opérateurs ont tou- tefois dû composer avec des messages divergents concernant l'activité éco- nomique, avec une Banque mondiale qui revoit à la baisse ses perspectives de croissance au Maroc à 2,5%. Mais comme on l’écrivait dans le précédent débrief, les opérateurs préfèrent voir le verre à moitié plein, malgré les incerti- tudes qui persistent au niveau macroé- conomique. Sur le marché des taux, la détente pour- rait se poursuivre d’ici la fin du 2ème tri- mestre 2023, selon AGR, qui relève une

poursuite de l’évolution baissière des taux sur le compartiment primaire au cours de cette semaine. Les rendements des maturités 26 semaines et 10 ans ont reculé de 6 et 8 pbs respectivement. Sur le compartiment secondaire, un mouvement mitigé a été observé avec des variations allant de -1pb à +3 pbs. Pour eux, la situation confortable de la trésorerie de l’État, conjuguée à l’intérêt marqué des investisseurs envers les BDT, a permis de contenir l’évolution haussière des taux primaires observée au début de ce trimestre sur le marché domestique. Éléments graphiques Après une semaine particulière pour le Masi, marquée par une bougie heb- domadaire de type «Marubozu», dont une bonne partie du corps est consti- tuée de sommets historiques successifs, l'heure est à la consolidation, même si le message haussier de fond reste entier, comme le marque la reconquête de la moyenne mobile à 200 jours. ◆

P eu d'écart à signaler entre les derniers niveaux d'ouver- ture et de clôture hebdoma- daires sur l’indice, qui a ter- miné cette semaine en légère baisse de 0,26% à 11.017 points, à proximité immédiate de ses sommets historiques. Une consolidation à l'allure saine au terme d’une saison des résultats d'en- treprises qui prend une coloration toute particulière, alors que l'inflation com- mence à peine à donner des signes de décélération. Si les revenus globaux de la cote sont toujours tirés par un effet prix favorable, ce dernier commence toutefois à se diluer si l’on compare avec les trimestres d’avant. Maintenant que la page des trimestriels est tournée, les investisseurs ont dans le viseur la prochaine réunion sur la poli- tique monétaire. La Banque centrale a pris la décision, au mois de mars, d’aug- menter le taux directeur de 50 pbs pour Par Y. Seddik

Sur le compar- timent secon- daire, un mou- vement mitigé a été observé avec des variations allant de -1pb à +3 pbs.

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BOURSE & FINANCES

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Fonds Mohammed VI pour l’investissement

◆ Mohamed Benchaaboun annonce la préparation d'un fonds de dette subordonnée pour accompagner la stratégie du Fonds Mohammed VI. ◆ Il révèle sa vision globale pour le Private equity lors des réunions annuelles de capital-investissement organisées par l'AMIC. Benchaaboun veut lancer un fonds de dette

des projets pour s'assurer de leur viabilité économique et, plus tard, en participant au tour de table ou en par- ticipant au financement. L'intervention du fonds au capital des sociétés a plu- sieurs objectifs. Le premier, pour accompagner des sec- teurs qui ont un caractère stratégique pour l'Etat. Le deu- xième objectif est de réduire la perception de risque liée à certains projets à travers l'inter- vention du fonds souverain aux côtés du privé. Les interventions indirectes Dans ses interventions indi- rectes, le fonds sera beaucoup plus regardant sur ce que font les SDG. «L'un des principaux objectifs du fonds est de contri- buer à l'émergence d'une indus- trie du capital-investissement plus robuste. L'impact sur l'éco- nomie doit être beaucoup plus perceptible. Pour cela, les SDG doivent évoluer significative- ment sur certains sujets, notam- ment sur les fonds levés. Mais également en matière d'exper- tise et de gouvernance», a-t-il averti les prochains adjudica- taires. «Le relèvement des capa- cités de gestion des SDG est un prérequis pour renforcer la crédibilité auprès des investis- seurs, qui est le préalable à la levée de fonds conséquents», a-t-il reppelé. Le fonds entend financer jusqu'à 150 Mds de dirhams de projets sur les 5 années à venir. Les sociétés de gestion qui seront présélectionnées, se feront accompagner par le fonds dans

la limite d'un tiers des capacités prévues pour chaque fonds. «Il s'agit-là d'un premier appel d'offres du fonds qui concerne l'ensemble des domaines d'in- tervention du Private equity, à l'exception des startups et de l'infrastructure. Ces deux domaines feront l'objet d'une structuration séparée, de par leurs spécificités» , a précisé Mohamed Benchaaboun. Le fonds envisage de struc- turer un nouveau produit : Un fonds de dette Ce produit sera proposé aux entreprises de manière jumelée avec la dette bancaire classique sur une durée plus longue que la dette senior, et ce dans le but d'inciter les entreprises à réali- ser leurs investissements tout en levant la contrainte d'apport en fonds propres généralement exigée par le système bancaire. «Ce produit présente certains avantages pour les entreprises en permettant de renforcer les fonds propres sans être dilutif, et dispose de modalités souples pour sa mise en place avec l'appui du système bancaire» , a expliqué Benchaaboun. «Le succès de ce produit pas- sera par la mobilisation de l'en- semble des acteurs de la place, dont le secteur bancaire qui sera chargé de sa commercialisation, les institutionnels qui seront mobilisés dans le cadre du véhi- cule qui sera lancé à cet effet, et enfin les SDG, qui seront char- gées de gérer ce fonds de dette subordonnée pour le compte du fonds Mohammed VI», a-t-il ajouté. ◆

Le fonds va inter- venir pour doter les secteurs productifs d'un soutien finan- cier dans le cadre de partenariats public-privé.

Mohammed VI. Ce fonds va intervenir pour doter les secteurs productifs d'un soutien financier dans le cadre de partenariats public-privé. Mohamed Benchaaboun a rap- pelé que le fonds a lancé les appels à manifestation d'inté- rêt pour sélectionner des SDG durant le mois de mai. Ces der- nières auront jusqu'au 13 juil- let 2023 pour présenter leurs dossiers. «Le fonds souverain proposera des mécanismes de financement variés et innovants. Ils seront adaptés aux besoins de développement des entre- prises au Maroc et à l'internatio- nal, pour accélérer la transition vers une économie durable...» , a-t-il souligné. Le fonds pourrait intervenir également de manière directe, sans passer par des SDG, bien que son Directeur général souligne que cela n'est pas une obligation. Les interventions directes Les interventions directes se feront en deux niveaux. D'abord en amont, dans la préparation

I ntervention très attendue du Directeur général du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, Mohamed Benchaaboun, lors de la grand-messe des capital-inves- tisseurs le 31 mai à Casablanca. Devant une salle comble pour les réunions annuelles de l'AMIC, il est revenu sur les objectifs du fonds, son fonctionnement, ce qui est attendu des sociétés de gestion qui vont l'accompagner, ainsi que son agenda. Le Fonds Mohammed VI devrait donner un nouveau coup de fouet à l'industrie du Private equity. Ce fonds de fonds va s'appuyer sur les sociétés de gestion de capital-investisse- ment pour jouer son rôle initial tel que défini par le Souverain au moment de son annonce où, pour rappel, à la sortie de la pandémie, le Roi avait dans un discours indiqué que le plan de relance économique du Royaume repose sur le fonds d'investissement stratégique Par A. Hlimi

L'un des prin- cipaux objec- tifs du fonds est de contri- buer à l'émer- gence d'une industrie du capital-inves- tissement plus robuste.

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Private Equity

◆ Les investissements des institutionnels dans cette classe d'actifs ne dépassent pas les 18 Mds de dirhams. ◆ La ministre de l'Economie et des Finances appelle à tourner la page des expériences passées en capitalisant sur la dynamique qui sera apportée par le Fonds Mohammed VI. Attirer les institutionnels, une priorité absolue ! “N otre indus- trie est majoritai- r eme n t f i n a n - Par A. Hlimi

ral de la FMSAR, explique pour sa part que les institutionnels marocains disposent de 18 Mds de dirhams d'investissements dans cette classe d'actifs que le régulateur, l'ACAPS, accepte en couverture des réserves à hauteur de 15%, ce qui repré- sente un potentiel de 30 Mds de dirhams. Mais pour cela, il faut présenter un deal flow intéres- sant et, surtout, faire évoluer les perceptions des dirigeants des compagnies d'assurances qui ont gardé en tête les mésaven- tures du passé, où le secteur avait détruit de la valeur à la première génération de fonds. Il rassure sur le fait que de plus en plus d'institutionnels s'y inté- ressent dans le contexte actuel du marché des capitaux où les rendements ne sont pas à la hauteur. Mais pour les professionnels du Private equity, ce n'est pas suffisant. «Les DFIs eux-mêmes nous font le reproche régulière- ment de ne pas réussir à mobi- liser suffisamment de capital local. Il est en effet évident pour tous que les priorités des poli-

tiques publiques étrangères ne sont pas toujours alignées avec les nôtres, que les priorités des investisseurs privés étrangers ne sont pas toujours les nôtres. D’ailleurs, la chute du volume de fonds levés en 2022 n’est pas due à une baisse de taille du marché africain ou marocain, mais à un shift des priorités de certains bailleurs de fonds : Europe de l’Est notamment ou lutte contre le changement climatique ou contre l’inflation dans leur pays. Ce déséquilibre est totalement anormal et cela doit changer» , alerte le président de l'AMIC. Pour ce faire, il propose jus- tement d'améliorer la commu- nication entre les investisseurs nationaux et nos sociétés de gestion. «Il faut établir ou réta- blir la confiance. En tout cas, côté capital-investisseurs, nous avons fait nos devoirs : désor- mais, une grande majorité des opérateurs sont indépendants (62% à fin 2022) et ce chiffre augmente et ira rapidement vers les 70%. Nous délivrons des rendements en ligne avec les standards du capital-déve- loppement... Nous délivrons de

donné dans le capital produc- tif marocain qui sera, demain, ce qui générera ces primes et cotisations. Ces institutionnels d’ailleurs investissent déjà dans le capital-investissement. Notre enjeu collectif est d’augmen- ter massivement les montants alloués. D’autant plus que l’envi- ronnement réglementaire y est tout à fait favorable», indique Ben Ahmed. Faire une croix sur le passé L'avènement du Fonds Mohammed VI pour l'investisse- ment est qualifié d'événement «stratégique» par Nadia Fettah, ministre de l'Economie et des Finances. Pour elle, la 20 ème des équipes de gestion actuellement sur le marché n'est pas suffi- sante pour accompagner la nou- velle dynamique qui sera insuf- flée par le fonds. Elle ajoute qu'il est anormal que le capital maro- cain ne soit pas assez mobi- lisé. «Il faut davantage expliquer, communiquer et rassurer. Il faut faire un examen post-mortem de façon officielle pour aller de l'avant» , note-t-elle. La ministre rappelle que les institutionnels sont accompagnés par les régu- lateurs financiers et qu'il faut les intégrer dans cette réflexion pour pouvoir aller de l'avant. Nadia Fettah attire l'attention du marché sur la profondeur du Deal flow : «On ne peut plus être pas- sif et attendre les bons dossiers qu'ils viennent à nous. Il faut aller sur le terrain, rechercher et créer du Deal flow». Et de conclure que le capital-investissement maro- cain ne peut pas se satisfaire de sa position sur le marché afri- cain, notamment l'Egypte, que le Maroc doit rattraper. ◆

cée par du capital étranger, et notamment du capital étranger public, par le biais des DFIs. Sur le continent, nous sommes à 86% de capital étranger, dont 56% de DFIs (Organismes inter- nationaux de développement)» , explique le président de l'AMIC, Hatim Ben Ahmed, à l'occasion de l'ouverture des réunions annuelles de l'AMIC mercredi 31 mai à Casablanca Selon lui, cette situation n'est pas soutenable : «On ne peut durablement soumettre une stratégie nationale d’investisse- ment dans les PME aux évolu- tions des politiques publiques étrangères ou à des probléma- tiques des investisseurs privés étrangers. Et ce n’est pas être protectionniste ou particulière- ment souverainiste que de dire cela» , a-t-il expliqué. Bachir Baddou, Directeur géné-

On ne peut durablement soumettre une stratégie nationale d’investisse- ment dans les PME aux évolutions des politiques publiques étrangères.

la liquidité à nos investis- seurs. En 2022, c’est 1,3 milliard de dirhams qui ont été remontés à nos inves- tisseurs, plus que ce qui a été déployé. Je suis très optimiste, car lorsque nous discutons avec les instits marocains, certains com- prennent parfaitement que lorsque l’on collecte des primes, des cotisations ou de l’épargne au Maroc,

La chute du volume de fonds levés en 2022 n’est pas due à une baisse de taille du marché africain ou maro- cain, mais à un shift des priorités de certains bailleurs de fonds.

auprès de Marocains, on se doit aussi investir à un moment

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Transmission des entreprises familiales

◆ Dans le secteur du BTP, la transmission des entreprises familiales représente un défi majeur, nécessitant une réflexion approfondie. ◆ Le marché boursier se présente comme un levier pour assurer la continuité des activités. ◆ Décryptage d'une problématique qui concerne de nombreux acteurs du secteur. La Bourse pour écrire une nouvelle histoire

treprise tout en assurant sa croissance future.C'est dans ce contexte que le mar- ché boursier se positionne comme une alternative intéressante pour faciliter cette transition. Jacobs Engineering, Balfour

Beatty, Vinci ou encore Bouygues sont autant d’exemples de socié- tés internationales et centenaires mises en exergue par Mokdad pour illustrer l’importance de la Bourse dans ce processus de transmission. En tant qu'alternative à la trans- mission traditionnelle, la Bourse offre plusieurs opportunités aux

En tant qu'alterna- tive à la transmis- sion traditionnelle, la Bourse offre plusieurs opportuni- tés aux entreprises familiales du sec- teur du BTP.

entreprises familiales du secteur du BTP, leur permettant de surmonter les défis liés à la transmission. Tout d'abord, elle permet aux propriétaires de partager le risque avec un plus grand nombre d'in- vestisseurs, réduisant ainsi la pression financière sur la famille. Aussi, une IPO peut donner accès à des capitaux impor- tants pour financer la croissance future de l'entreprise. Les entreprises familiales choisissant cette voie royale peuvent également bénéficier d'une plus grande transparence et d'une gouvernance ren- forcée, éléments attractifs pour les inves- tisseurs. «La Bourse est une solution pérenne pour répondre au défi majeur dans notre tissu économique qu’est celui de la transmis- sion des entreprises. Le secteur du BTP fait face à ce défi dont le marché boursier répond par deux leviers. D’abord, la gou- vernance et, ensuite, la transparence du pricing», a précisé Mokdad. En plus des ressources financières, la valorisation de l'entreprise sur le marché et la possibilité d'accélérer facilement la croissance et son expansion de l’acti- vité sont d’autres avantages offerts par la Bourse. Pour Tarik Senhaji, Directeur général de la Bourse de Casablanca, Dari Couspate en est le parfait exemple. Elle

contre organisée conjointement avec la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) sur le rôle du marché boursier dans la transmission des entreprises familiales du secteur du BTP. En effet, les entreprises familiales du secteur BTP ont souvent un héritage riche, forgé par des décennies d'expé- rience, de savoir-faire et de relations durables. Mais lorsqu'une de ces entre- prises atteint un stade de maturité et se retrouve confrontée à la nécessité (et la réalité) de sa transmission, les enjeux se multiplient. Les fondateurs qui gèrent seuls au départ, ont tous les pouvoirs et ont souvent du mal à lâcher prise le moment venu. En outre, les questions de gestion, de gou- vernance, de financement et de leadership sont parmi les préoccupations auxquelles les familles entrepreneuriales pensent. Au-delà de la simple transmission patri- moniale, il s'agit de préserver l'identité et les valeurs qui ont fait le succès de l'en-

S i les entreprises de BTP repré- sentent un pilier essentiel de l'économie marocaine, leur influence se reflète nettement sur le marché boursier. Avec 60 à 70 milliards de DH, le secteur du BTP représente 10% de la capitalisation bour- sière du marché casablancais. Il est éga- lement classifié 3 ème secteur en termes de poids avec plusieurs entreprises qui ont écrit de belles histoires. «Durant les 20 dernières années à la Bourse de Casablanca, plus d’une IPO sur 5 s’est faite par une entreprise opé- rant dans le BTP. La dernière IPO, celle de TGCC, a connu un fort engouement de la part des investisseurs, avec un montant offert par le marché de 13 mil- liards de DH pour un montant demandé de 600 MDH, soit 20 fois la demande initiale» , a déclaré Kamal Mokdad, pré- sident du Conseil d’administration de la Bourse de Casablanca lors d’une ren- Par Y. Seddik

A l’échelle internatio- nale, 81,08% des entre- prises fami- liales n’ont pas mis de plan de suc- cession.

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s’est introduite en Bourse quelques temps après Maroc Telecom en 2005, avec un montant inférieur à 30 MDH et son activité a fortement augmenté depuis. «La Bourse de Casablanca a d’ail- leurs réussi la transmission de plu- sieurs entreprises familiales avec la conservation d’un patrimoine industriel de plus de 10 milliards de DH, comme en témoigne le cas de Sothema, Dari Couspate et Colorado» , a ajouté de son côté Mokdad. Des défis à relever Bien que le marché boursier offre des opportunités prometteuses, la transition vers ce nouvel environne- ment pour les entreprises familiales n'est pas dénuée de défis. Ces der- nières doivent se conformer à des réglementations strictes, comme la publication d’informations finan- cières périodiques et l'application de bonnes pratiques de gouvernance. «L’information financière et la gou- vernance sont les deux éléments centraux qu’il faut préparer avant d’aller en Bourse. Il n’y a pas de garanties demandées pour s’intro- duire en Bourse, mais en contre- partie, il faut offrir une information transparente et de bonnes pra- tiques de gouvernance pour créer une relation de confiance avec les investisseurs» , a noté sur ce point Nasser Seddiqi, directeur des opé- rations financières et des marchés à l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Des exi- gences qui peuvent nécessiter des investissements considérables en termes de ressources humaines et de technologie de l'information. De plus, l'ouverture du capital peut entraîner une dilution du contrôle familial, ce qui peut être difficile à accepter pour les membres de la famille qui ont bâti l'entreprise sou- vent avec passion et dévouement. La présence de nouveaux action- naires peut également modifier la culture d'entreprise et les prises de décision. Selon le baromètre 2021 du cabinet BDO, la transmission d’entreprise reste une option plausible pour 60% des dirigeants. La transmis- sion est de plus en plus question de

‘’nécessité’’ tant pour les cédants que pour les repreneurs, et encore plus lorsqu’elles sont des entre- prises familiales. Les dirigeants décident de céder avant tout pour des raisons liées à la conjoncture du secteur d’activité ou des difficul- tés internes de l’entreprise. L’appât d’un bon deal vient en second lieu.

«Aujourd’hui, on en est encore loin, puisque le sujet est toujours considéré comme tabou. A l’échelle internationale, 81,08% des entre- prises familiales n’ont pas mis de plan de succession. Au Maroc, le dirigeant se détache difficilement par souci d’assurer le suivi de près ou de loin. La mise en place d’outils

structurants permet de faire ses «homeworks» et de promouvoir la culture de la transmission, néces- saire à lever ce tabou et dédramati- ser le passage de relais au bénéfice de toutes les parties prenantes et in fine de l’économie marocaine» , a schématisé Zakaria Fahim, pré- sident de BDO Maroc. ◆

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