FNH N° 1024 ok (1)

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 28 mai 2021 - 8 DH - N° 1024

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Entretien «Les finances du pays sont gérées au jour le jour»

Maroc-Espagne

Gare à la déflagration économique !

Najib Akesbi, économiste

P. 3/33

P. 42 à 45

14 ans pour relever les challenges NOUVEAU MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT

P. 34 à 38

Banques participatives

Secteur bancaire

Cannabis à usage médical Une aubaine pour le Maroc

Les leaders veulent plus d'accès au marché des capitaux

Les tendances de fond qui marqueront l'année 2021

P.20

Immobilier

Enfin les prémices d’une reprise !

Abdelmajid Belaïche, analyste des marchés pharmaceutiques

P. 48/49

Management

La pensée managériale vue par Rachid M’rabet

● Loin du discours alarmiste sur la faiblesse des ressources, les 3 leaders du marché réclament un meilleur accès au marché des capitaux pour accompagner une activité en croissance rapide. P. 18/19

P. 16/17

P. 46/47

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Insouciance coupable Ça se passe au Maroc

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> Bourse & Finances Point Bourse Hebdo : Mouvement haussier prolongé, la «value» en ligne de mire Minières cotées : Faut-il prendre des bénéfices ? TPE/PME : L'association marocaine des salles de marchés lance une vaste campagne de sensibilisation Immobilier : Enfin les prémices d’une reprise ! Banques participatives : Les leaders veulent plus d'accès au marché des capitaux Banques : Les tendances de fond qui marqueront 2021 8 9 10 16 18 20

Editorial

Par Fatima Ouriaghli

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DE LA CONFIANCE NAÎT LA TRAHISON

L a crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne risque-t-elle de s’enliser ? Difficile, compte tenu des développements actuels, de répondre par l’affirmative. Néanmoins, un début d’apaisement des tensions ne pourrait provenir que de l’Espagne. De ce qu’il va décider de faire de Brahim Ghali, chef du polisario, cet individu que le gouvernement espagnol a accueilli sur son territoire sous une fausse identité. Sera-t-il traduit devant la justice ou sera-t-il «exfiltré» en catimini, comme il est arrivé ? La décision qui sera prise pourrait infléchir considérablement les relations entre les deux pays, avec le risque d’une dégra- dation considérable du partenariat économique bilatéral. Mais quelle que soit cette décision, elle ne saurait gommer des tablettes de l’Histoire l’acte posé par l’Espagne, ressenti au Maroc comme une trahison émanant d’un pays qui se dit «ami». Aujourd’hui, il y a rupture de confiance. Au point que, forcé- ment, l’on craint, de part et d’autre, les répercussions écono- miques probables de cette brouille diplomatique. Une crainte légitimée par la connexion étroite entre ces deux économies (voir page 33) qui ont plusieurs domaines d’intérêt commun et qui ont des partenariats solides dans plusieurs domaines d’activités. D’ailleurs, d’ores et déjà, des incertitudes règnent sur le renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb – Europe, reliant l’Algérie à l’Espagne, via le Maroc. En cela, détricoter tout ce maillage économique serait forcé- ment préjudiciable. Alors, il est de bon ton de se demander si le gouvernement espagnol a réellement pris la mesure de son acte. A-t-il mis sur la balance toutes les implications politiques, économiques et sociales de ce coup tordu joué au Maroc ? L’Espagne ne peut pas courtiser le Royaume lorsqu’il s’agit des questions migratoires et de la lutte contre le terrorisme et le trafic international de drogue, pour ensuite ourdir de basses manœuvres politiques lorsqu’il s’agit de notre cause nationale, le Sahara marocain. Il est utile, de temps à autre, de le rappeler à certains dont la mémoire s’use dans le temps : l’intégrité territoriale du Maroc ne peut souffrir d’aucun compromis. Et si tant est que le gouvernement s’obstine dans sa posture, le Maroc prendra acte. Et ripostera à la mesure de l’offense qui lui est faite. Ou plutôt, de cette trahison ! u

> Economie

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Maroc-Espagne : Gare à la déflagration économique ! Nouveau modèle de développement : 14 ans pour relever les challenges Modèle de développement : Des idées novatrices, mais également beaucoup d’interrogations CSMD : La culture pour un développement avisé Digital : Avito étoffe son offre pour le marché de l’immobilier Entretien avec Najib Akesbi : «Les finances du pays sont gérées au jour le jour» Entretien : La pensée managériale vue par Rachid M’rabet Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Cannabis à usage médical, une aubaine pour le Maroc

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> Tribune libre Danse avec les flous 50

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Insouciance coupable Par D. William

L e gouvernement a décidé de lâcher du lest et de don- ner un peu plus de liberté aux citoyens. La situation épidémiologique a en effet plaidé largement en faveur d’un allègement des restrictions. Avec, notamment, un nombre de cas heb- domadaires de contamination en constante baisse, un taux de repro- duction du virus (R0) en dessous de 0,7, conformément aux objectifs du gouvernement, et une campagne de vaccination parfaitement maîtrisée et qui s’est accélérée ces dernières semaines grâce à la réception de mil- lions de doses Sinopharm. D’ailleurs, la campagne d’immunité collective

devrait entamer une nouvelle phase avec son élargissement aux citoyens âgés entre 45 et 50 ans. Tout va donc assez bien… pour le moment. L’envie de retrouver une vie normale ne doit cependant pas nous faire oublier l’essentiel : le corona- virus est toujours parmi nous. Et le Maroc, avec plus de 8 millions de primo-vaccinés sur une population cible de 25 millions de personnes, est encore loin d’avoir atteint l’immu- nité collective. D’où l’intérêt de rester vigilant et de ne pas céder à la tentation de croire que la pandémie est finie. Il semble utile de le rappeler de temps à autre, au regard notamment du comporte-

ment de certains citoyens. Le Dr Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération nationale de la santé, s’en est indigné dans nos colonnes la semaine dernière. «Nous avons un problème de discipline. Les gens continuent de se regrou- per pour fêter les anniversaires, les mariages… dans des lieux exigus, au mépris de toutes les règles sanitaires qui siéent en ce moment» , s’est-il offusqué. Cela s’est confirmé davan- tage avec la décision des autorités de porter le couvre-feu de 21 h à 23 h. Dans une insouciance coupable, les cafés, commerces, restaurants et pubs ont été pris d’assaut, au mépris parfois du respect des mesures bar-

rières. Et dans un quartier comme Mâarif, on pouvait encore voir des commerces ouverts et des familles se balader bien au-delà de 23H. Si les autorités font preuve de tolé- rance, il faut toutefois savoir raison garder. Car ce que le gouvernement nous a donné, il peut le reprendre, surtout si, par l’inconscience de cer- tains, la situation sanitaire venait à se dégrader. Et ce serait vraiment dommage. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient, les nombreuses épreuves que l’on a traversées, les sacrifices consentis, les pertes humaines, ceux qui se battent encore contre le virus dans nos salles de réanimation… ◆

Ç A SE PASSE AU MAROC

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O thman El Ferdaous, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des sports, a annoncé devant les parlementaires le regroupement de Soread 2M, Medi1 TV et la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) sous un nouveau pôle audiovisuel public. La première phase de cette opération de restructuration sera marquée par un coup d'accordéon sur les capitaux de Soread 2M et Medi1 TV. Deuxième phase : fusion entre la radio Medi 1 TV et de sa «Régie 3» (sa succursale à 100%) dans le secteur public, après évaluation par des experts indépendants. Ce projet de restructuration sera finalisé par la création d’une société Holding sous l'appellation «SNRT Holding». ■ Audiovisuel : 2M, Medi1 TV et SNRT regroupés dans un holding public

Cannabis

Tourisme

Le projet de loi adopté par la Chambre des représentants L a Chambre des représentants a adopté, mercredi à la majorité, lors d'une séance plénière, le projet de loi N°13-21 relatif à l’usage licite du cannabis. Le projet de loi a été adopté par 119 voix contre 48 lors de cette séance présidée par Habib El Malki, président de la Chambre. S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Inté- rieur, Abdelouafi Laftit, a indiqué que ce texte de loi inter- vient en phase avec les mutations qu'a connues le système mondial de contrôle des stupéfiants et dans un contexte spécial marqué par un engouement «sans précédent» des pays du monde pour développer la culture du cannabis et tirer profit des revenus issus de la commercialisation de ses produits licites. Laftit a souligné que les études exhaustives menées par le ministère ont démontré que le Maroc dispose de grandes potentialités à même d'attirer d’importants inves- tissements pour l’industrialisation du cannabis et l’accès aux marchés mondiaux de ces produits. Rappelons que le projet de loi préconise le regroupement des agriculteurs sous forme de coopératives qui seront en charge de signer les contrats avec les industriels et de veiller à la préservation des droits des agriculteurs. ■

Bientôt une ouverture des frontières à la carte

L e gouvernement marocain étudie la réouverture progressive de ses fron- tières aux voyageurs internationaux pour ne pas rater une deuxième saison touristique à cause de la pandémie. Selon nos informations, les consultations se sont intensifiées entre le gouverne- ment et le comité scientifique pour étudier l'opportunité d'un allègement du protocole sanitaire appliqué aux voyages interna- tionaux. Et ce, dans une perspective de relance de l’activité touristique, y compris le retour des Marocains résidant à l’étran- ger à l’occasion de la saison estivale 2021. Dans ce sens, et tenant compte d'une situation épidémiologique en constante amélioration à l'échelle mondiale, hormis en Inde, il est proposé d'ouvrir les fron- tières à partir de la mi-juin aux voyageurs en provenance de pays où la situation épidémiologique, sa tendance et la dis- ponibilité de données épidémiologiques crédibles sont rassurantes. Le territoire marocain restera fermé aux pays ne répondant pas à ces critères. La

proposition de la mi-juin n'est pas anodine, puisqu'à cette date, le nombre de citoyens complètement vaccinés, à la cadence de vaccination actuelle, dépasserait les 7 mil- lions, c’est-à-dire près de 30% de la popu- lation cible (25 millions). Le plan à l'étude consisterait à demander un test PCR négatif à l’embarquement datant de 48 heures maximum, un enga- gement à respecter les mesures préven- tives en vigueur et à contacter les services de santé en cas de survenue de symp- tômes et une fiche de renseignement sur la localisation de l’intéressé pendant les 10 jours qui suivent son arrivée sur le territoire national. Ceci serait accompagné par une vacci- nation plus axée sur les professionnels du tourisme, à l'image de la Tunisie qui a décidé de vacciner l'ensemble des pro- fessionnels du secteur pour préparer la saison touristique. Pour le moment, si le comité scientifique semble favorable à cette décision, seul le gouvernement peut définitivement l'acter. ■

30.875.229 C’est le nombre des opérations de paiement durant le 1er quadrimestre 2021, pour 11.948.800.322 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +28,2% en nombre et +22,9% en montant par rapport à la même période de 2020.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis mai 2020

Mouvement haussier prolongé, la «value» en ligne de mire ◆ Le marché actions profite d’un alignement des planètes toujours aussi favorable.

a trait à la tendance stable des taux obligataires primaires. D'ailleurs, sous l’hypothèse d’une absence de pression à court terme, les bureaux de recherche continuent d'anticiper une stabilité, voire un léger mouvement baissier de la courbe primaire des taux d’ici fin juin 2021, à l'image d'AGR récemment. Autant dire que le marché profite d’un alignement des planètes toujours aussi favorable. Retour en force de la «value» Le contexte actuel favorise en tout cas les choix d’allocation des actions «value». Bien que certains secteurs cycliques aient déjà bien récupéré de leurs points bas (par exemple l'automo- bile, les technologies, les minières, les bancaires), des poches d'opportunités existent encore sur les thèmes liés à la réouverture des économies (l’immobi- lier, le tourisme, le BTP...). Notons que le secteur des «Loisirs et Hôtels», repré- senté par Risma, a réalisé la meilleure performance de la semaine (+13,86)

avec un gain de 13,86%. L’immobilier, délaissé jusque-là par les investisseurs, reprend du poil de la bête. Addoha gagne 7,58% sur la semaine, après avoir fait état d’un chiffre d’af- faires trimestriel en hausse de 23%. L’indice sectoriel, lui, gagne 1,67% sur la même période. Aussi, il faut garder à l’esprit que pas toutes les valeurs value sont inté- ressantes. Et au sein d'un même sec- teur, l’on peut trouver des gagnants et des perdants potentiels. «Vous avez de la bonne et de la mauvaise 'value', avec des secteurs endommagés de manière pérenne et d'autres dégradés à court terme, mais présentant un fort potentiel de rebond» , comme nous l’expliquait le gérant Ouissem Barbouchi récemment. En clair, il faut faire preuve de sélectivité. Enfin, en termes d'activité, le volume global hebdomadaire des échanges s'est chiffré à près de 3,25 Mds de DH, dont 2,27 Mds de DH apports de titres et 977 MDH traités sur le marché central. ◆

L es haussiers gardent toujours la main à la Bourse de Casablanca. Cela depuis plus de deux mois et demi, puisque le Masi en est à sa dixième semaine de hausse consécutive. Il faut remonter à 2003 pour retrouver une série pareille (avec une hausse moins vigoureuse). La réaction contestataire enregistrée en fin de semaine (-1,26%) n’a pas freiné les velléités des acheteurs qui sont reve- nus à la charge. Au terme de la semaine écoulée, l’indice principal de la cote casablancaise a avancé de 0,84%, por- tant ainsi ses gains annuels à 7,58%. Il faut dire que la micro et la macro, au beau fixe, font durer la hausse des indices. Les indicateurs sectoriels s’amé- liorent, les résultats des entreprises s’inscrivent dans la lignée de la réouver- ture de l’économie et le volet sanitaire est rassurant, avec une campagne de vaccination menée au pas de charge. L’autre élément favorable aux actions Par Y. Seddik

Le contexte actuel favorise en tout cas les choix d’alloca- tion des actions «value».

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Minières cotées

de base favorable. La minière devrait voir son chiffre d'affaires progres- ser de 20,4% en 2021, avec des réalisations opérationnelles futures qui profiteraient de la progression des métaux de base. Pour l'analyste, 2021 sera pour CMT une année de retour à des niveaux normatifs de production et de rentabilité. L'action est ainsi valorisée à 1.553 DH. ◆

la phase de turbulences à cause de l'amenuisement de la teneur qui sera atténuée par des effets prix favo- ◆ En vogue depuis le début de l'année, le secteur minier est en proie à des prises de bénéfices. Faut-il prendre des bénéfices ? rables. SMI est valorisée par l'ana- lyste à 2.352 DH. Enfin, CMT devrait profiter d'un effet

Par A. Hlimi

F aut-il prendre des bénéfices sur les minières cotées ? C'est la principale question à laquelle s'est intéressé un webinaire organisé par l'As- sociation professionnelle des socié- tés de Bourse (APSB) et la Bourse de Casablanca, mardi 25 mai. Animé par Yousra Maarouf, analyste Senior chez Sogécapital Bourse, ce webinaire était dédié aux perspec- tives d'un des secteurs les plus sui- vis par les investisseurs depuis un an, avec des performances remar- quables pour certaines de ses com- posantes comme Managem, dont le cours s'est apprécié de près de 30% en 2021 et de près de 80% en intégrant 2020. D'ailleurs, les partici- pants n'ont pas manqué de deman- der à Yousra Maarouf son apprécia- tion du potentiel boursier des valeurs du secteur. Question à laquelle elle a répondu : «Nous pensons que c'est le moment de prendre des bénéfices», estimant que les cours des minières intègrent une bonne partie des pers- pectives favorables du secteur. Et les perspectives sont bel et bien favorables. A ce titre, la recherche de Sogécapital Bourse estime que le groupe Managem, dont le por- tefeuille est diversifié et profite de compensations entre les différents métaux, devrait connaître une hausse de 20,6% de son chiffre d'affaires en 2021. Managem profitera d'une progression des volumes de vente des métaux de base liée à la reprise économique amorcée. Sogécapital Bourse valorise ainsi Managem à 1.398 DH/action. SMI, la filiale de Managem, connaî- trait pour sa part une poursuite de

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TPE/PME

◆ Objectif : Favoriser l'accès des PME aux couvertures de change dans un contexte de plus en plus volatil. L'association marocaine des salles de marchés lance une vaste campagne de sensibilisation L’ Association maro- caine des salles de marchés (AMSM) lance «Infitah» , un vaste programme de tion du Dirham et des produits de couverture. Sous l’impulsiondeBankAl-Maghrib, et dans une dynamique d’accompa- gnement et de préparation de l’éco- système à la transition vers la flexibi- lisation du Dirham, l’AMSM a conçu ce programme de sensibilisation en faveur de la communauté entrepre- neuriale marocaine (importateurs et exportateurs de toute taille) pour la familiariser avec l’évolution du régime de change et la gestion des opérations de change. Un besoin naissant avec la flexi- bilité du Dirham des produits de couverture, est celui de la fiscalité. Car, à aujourd'hui, ces produits ne disposent pas d'un traitement dédié, provoquant un renchérissement du coût de la cou- verture. Abdelmalek Benabdeljalil, président de l'Association, explique que les professionnels ont pris le taureau par les cornes avec la réali- sation d'une étude qui a été présen- tée à la DGI. Par A. Hlimi communication et de sensibilisation autour des enjeux de la flexibilisa-

A l’heure de la seconde phase de la flexibilisation du Dirham, (élargisse- ment de la bande de fluctuation à + /- 5% le 9 mars 2020), les enjeux de cette campagne sont importants pour tous les opérateurs du marché de change. Elle joue un rôle d’infor- mation, de conseil et de vulgarisa- tion des concepts et fondamentaux de la flexibilisation du Dirham afin de mieux anticiper et appréhender le risque de change. Ce risque, de plus en plus prépondérant aujourd'hui, ne l'était pas il y a quelques années du fait de la faible marge de volatilité du Dirham. Aujourd'hui, les opéra- teurs sont dans l'obligation d'en tenir compte. Ceci, alors que le Maroc s’est doté d’une règlementation et a mis en place une infrastructure permettant aux entreprises de mieux apprécier et gérer leur exposition à l’international. Ainsi, «Infitah» , via sa campagne de communication à 360°, active plu- sieurs canaux. Parmi eux, une tour- née régionale qui favorise la proximi- té et l’échange avec les entreprises membres de fédérations régionales professionnelles, d’associations entrepreneuriales/professionnelles et chambres de commerce. Des défis à relever L'un des principaux défis à rele- ver pour rapprocher le tissu éco- nomique, particulièrement les PME,

Sur cet aspect, Mounir Razki, responsable de la direction des Opérations monétaires et de change à Bank Al-Maghrib, confirme qu'un travail a été réalisé pour identifier des pistes d'amélioration et d'opti- misation. Aujourd'hui, chaque ins- trument a une fiscalité propre et lorsqu'un opérateur combine deux instruments de couverture, cela crée des frictions. Il évoque une problé- matique d'interprétation qui est mise à plat actuellement pour l'intégrer dans le circuit législatif et l'incorpo- rer dans le prochain PLF. Du moins, c'est ce qu'espèrent les opérateurs qui se réjouissent de la posture compréhensive de la DGI. Un marché conséquent On parle de 7.000 exportateurs et 25.000 importateurs pour plus de 700 Mds de dirhams d'échanges extérieurs. Ces chiffres, avancés par Driss Bencheikh, secrétaire général de l'Office des changes, montrent l'ampleur du marché à couvrir. La plupart de ces entre- prises sont petites ou moyennes. Avec Infitah, les salles de mar- chés seront ouvertes à toutes ces sociétés, petites et grandes, même pour des sommes relativement modestes. ◆

COMMUNIQUÉ FINANCIER 1 ER TRIMESTRE 2021

Au terme du premier trimestre 2021, la Compagnie AtlantaSanad enregistre un chiffre d’affaires de 1 915 MDH en hausse de +3.1% par rapport à la même période de l’année 2020 soit une progression de +58 MDH. L’activité non vie ressort avec un chiffre d’affaire de 1 513 MDH et présente une légère croissance de +0.6% impactée par la contraction du volume des émissions de primes sur l’automobile et le social liée aux effets de la crise sanitaire.

Le chiffre d’affaire vie se situe à 402 MDH avec une progression de +13.7%.

Le chiffre d’affaire consolidé au 31 mars 2021 s’élève à 1 952 MDH en évolution de +4.0%.

Le chiffre d’affaire non vie consolidé s’établit à 1 551 MDH en progression de +1.7% alors que celui de la vie reste identique à celui du social.

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Immobilier Enfin les prémices d’une reprise !

L es déséquilibres du sec- teur immobilier ne sont pas récents. La crise sanitaire est venue quelque peu remuer le couteau dans la plaie. Confrontées à des problématiques d’endettement et de demande, les immobilières cotées à la Bourse de Casablanca ont affiché de grosses pertes sèches en 2020. Addoha a, par exemple, enregistré un déficit de résultat de 744 MDH. Cette perte est de 437 MDH pour Alliances et de 135 MDH pour Résidences Dar Saada. L’arrêt des chantiers, la dépréciation des stocks et la fermeture des bureaux de vente pendant plusieurs mois ont été un poids de plus à supporter par les opérateurs pendant cette année de crise. Mais, depuis le début de cette année, le ciel s’est éclairci, parallèlement à la réouverture progressive de l’éco- nomie. Des prémices de reprise du secteur de l’immobilier en 2021 se dessinent, dans l’attente d’une confir- mation de leur continuité. Deux tendances récentes indiquent un redressement de l’activité, selon les analystes de Valoris Securities. Il s’agit, d’une part, de la hausse des crédits a l’habitat depuis sep- tembre 2020, bénéficiant d’une mon- tée des financements participatifs sur ce segment. En 2020, les banques marocaines (conventionnelles & parti- Par Y. Seddik ◆ Les signaux de redresse- ment de l’activité du secteur s’accumulent. ◆ Les acteurs de l’immobi- lier coté restent optimistes par rapport aux perspec- tives de l’année 2021. ◆ Cette fois-ci, serait-ce la véritable relance ?

Communication financière premier trimestre 2021

Un premier trimestre 2021 impacté par la crise du covid-19 ➢ Taux d’occupation consolidé au 31 mars 2021 ➢ Chiffre d’affaires consolidé au 31 mars 2021 ➢ Chiffre d’affaires social au 31 mars 2021

29% 94 MDH 77 MDH

-26 pts -67 % -65 %

En ce début d’année, l’industrie hôtelière mondiale continue de traverser une crise sans précédent. De ce fait, l’activité des hôtels de Risma continue à être fortement impactée.

Ce premier trimestre 2021 a connu des reprises d’activité partielles et ponctuelles, corrélées à l’évolution de la crise sanitaire au Maroc. Néanmoins, la reprise total de l’activité des hôtels Risma reste conditionnée par l’ouverture des frontières. Comme en 2020 et dans ce contexte, le management de Risma reste prudent pour l’année 2021, alors que le déploiement de la vaccination au niveau mondial est en cours et que la crise subsiste. Toutes les mesures nécessaires pour traverser cette crise et préparer le rebond ont d’ores et déjà été prises.

❑ Indicateurs financiers trimestriels en consolidé:

Trimestriel

En MDH

T1 2020

T1 2021

Var. en val.

Var. en%

Taux d’occupation publié Chiffre d’affaires publié Investissements

55% 283 21

29% 94 11

(26) (189) (10)

N/A -67% -48%

La dette nette* en consolidé au 31 mars 2021 s’élève à 1 597 MDH.

(*): Dette nette = Dettes bancaires (court terme, long terme, leasing) - disponibilités

❑ Indicateurs financiers trimestriels en social(**):

Trimestriel

En MDH

T1 2020

T1 2021

Var. en val.

Var. en%

Taux d’occupation publié Chiffre d’affaires publié Investissements

59% 218 11

29% 77 12

(30) (141) 1

N/A -65% 9%

Le périmètre de consolidation est resté inchangé sur le premier trimestre 2021. Aucun désinvestissement n’a été réalisé en consolidé et en social lors du premier trimestre 2021. (**): Périmètre social composé des hôtels suivants: Sofitel Rabat Jardin des Roses, Sofitel Thalassa Agadir, Sofitel Marrakech, Sofitel Casablanca Tour Blanche, M’Gallery Diwan Rabat, Mercure Rabat Shéhérazade, Novotel CCC et Novotel Marrakech.

Ce communiqué est disponible sur le site internet de Risma: http://www.risma.com/investisseurs/

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cipatives) ont produit 7,3 milliards de DH de prêts destinés au financement de l'habitat. Près de 50% de cette production proviennent des banques participatives. Dit autrement, près de 1 DH sur 2 vient des financements participatifs, soit 3,5 milliards de DH. D’autre part, la hausse du volume des transactions immobilières a par- tir du troisième trimestre 2020, par- ticulièrement a Casablanca, sur la base des statistiques publiées par Bank Al-Maghrib. Les ventes avaient donc enregistré une augmentation de 117,6%. Après cette hausse excep- tionnelle, le nombre de transactions a baissé de 17,4% au T1-2021, avec toutefois un niveau qui reste supérieur à celui observé avant la crise sanitaire. L’explication de ces deux facteurs repose sur les mesures entamées par l’État en vue de dynamiser le secteur, a savoir la suspension du référentiel des prix de l’immobilier par la DGI et la suppression des droits d’enregistre- ment étendue par la Loi des Finances rectificative de 2020 jusqu’en juin 2021. «Ajoutons à cela que la baisse des prix en 2020 ainsi que le développement d’une épargne (par manque d’activité économique) inciteraient une partie des agents économiques à bénéficier des opportunités d’achat» , précisent les analystes de Valoris Securities. Des opérateurs plus confiants Malgré la crise, les acteurs de l’immo- bilier coté restent optimistes par rap- port aux perspectives de l’année 2021. Tôt dans l’année, Résidences Dar Saada écrivait dans sa communica- tion financière que «nous sommes très confiants par rapport à la reprise du secteur et à l'effet de rattrapage durant l'exercice 2021. En effet, le retard enregistré dans les achève- ments a provoqué un glissement dans le temps des livraisons prévues, récu- pérable à partir de cette année». «Compte tenu du décalage important qu’a subi le programme de produc- tion en 2020, de la reprise du rythme normatif de production dès le 4 ème tri- mestre de 2020 et de la production en cours en Afrique de l’Ouest, le chiffre d’affaires et le résultat net consoli- dés devraient connaitre une évolution favorable dès le 1 er semestre 2021» , notait, pour sa part, Addoha dans son rapport financier annuel.

Cette évolution favorable espérée s’est effectivement concrétisée. Le groupe Addoha annonce un chiffre d'affaires de 390 MDH au premier trimestre 2021, en hausse de 23% par rapport au premier trimestre 2020. Sur les 3 premiers mois de l’année 2021, les préventes ont connu une hausse de 9% par rapport au T1 2020 grâce à la bonne dynamique des projets en

Afrique de l’Ouest et la reprise partielle de l’activité commerciale au Maroc.

des mesures prises par l’État post- Ramadan en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique. Mais aussi de la stabilisation de la chaîne logistique mondiale et la limitation des dégâts des perturbations d’approvi- sionnement. Et, enfin, de la mise en confiance des agents économiques quant a la levée des restrictions et le retour a la normale. ◆

BTP : La relance en suspens Depuis le début de l’année 2021, les ventes de ciment parviennent légè- rement a dépasser le niveau moyen de 1.100 K tonnes par mois. Le main- tien de cette dynamique dépendra, selon Valoris Securities, de la nature

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Banques participatives

◆ Loin du discours alarmiste sur la faiblesse des ressources, les 3 leaders du marché réclament un meilleur accès au marché des capitaux pour accompagner une activité en croissance rapide. Les leaders veulent plus d'accès au marché des capitaux

Istitmar fournies par leurs actionnaires, et qui sont des crédits de trésore- rie intergroupe conformes à la Charia. Une autre approche, plus engageante encore pour les actionnaires, consiste à augmenter le capital à chaque fois que cela est nécessaire. Ce qui reste, somme toute, limité pour financer la demande. Une clientèle en besoin d'équipements Souvent, pour expliquer cette absence de ressources, les opérateurs pointent du doigt les clients potentiels des banques participatives qui s'y dirigent pour se financer, mais n'y transfèrent pas leur compte bancaire, considérant ces banques comme des sociétés de financement. L'on pointe également du doigt une sorte de trahison de la part des particuliers, qui ont longue- ment réclamé ces banques et qui, une fois arrivées, traînent les pieds pour y aller. Mouna Lebnioury, DG de Bank Al Yousr, l'une des trois banques parti- cipatives les plus actives du marché, ne souhaite pas se cacher derrière ces raisons liées à la perception. Pour elle, la problématique des ressources est réelle, mais inhérente à la jeunesse et à la croissance rapide de l'acti- vité. « Compte tenu des tickets moyens sur les compartiments financements et épargne, nous avançons beaucoup plus rapidement sur les financements que sur les ressources », explique-t-elle. Lebnioury avance également l'argument du taux d'équipement, expliquant que la clientèle des banques participatives est souvent bien équipée. « Plusieurs de nos clients viennent pour le finan-

(De G à D), Youssef Baghdadi, Mouna Lebnioury et Abdessamad Issami.

conventionnelles. Mais cette expansion rapide d'activité a un talon d'Achille que nous connaissons tous aujourd'hui, tant les banques participatives n'ont pas arrêté d'en avertir leur écosystème : la faiblesse des ressources, qui couvrent tout juste le tiers, voire la moitié des financements. Si dans le convention- nel les moyens de financement et les ressources sont quasi illimités en fai- sant appel, entre autres, au marché interbancaire, ce n'est pas encore le cas pour les banques participatives. Ces dernières ne peuvent compter que sur les dépôts de leurs clients, qu'ils soient à vue ou rémunérés (comptes d'investissement), ou sur les Wakala Bil

A près près de 4 années d'activité, les banques par- ticipatives commencent à avoir, doucement mais sûre- ment, pignon sur rue. Elles comptent 150 agences fin 2020, avec un nombre de clients en hausse de près de 50% en une année, pour un peu plus de 4 Mds de dirhams de dépôts à vue jusqu'à mars 2021 et quasiment 15 Mds de dirhams de financements. Le secteur a montré sa résilience en période Covid-19 avec notamment 3,5 Mds de DH de financements immobiliers en 2020, soit autant que les banques Par A. Hlimi

Nous avan- çons beau- coup plus rapidement sur les finan- cements que sur les res- sources.

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cement et ne sont pas de simples clients déposants, puisqu'ils disposent déjà de comptes auprès du convention- nel », souligne-t-elle à l'occasion d'une conférence organisée par l'ESCA. La DG de Bank Al Yousr avoue égale- ment que le secteur a, au démarrage, restreint sa cible aux particuliers étant donné le manque de produits existants. Mais les choses sont en train de s'amé- liorer avec l'ouverture des produits par- ticipatifs aux entreprises. Abdessamad Issami, président du Directoire de Umnia Bank, qui a fait une entrée fracassante sur le marché au lan-

cement, adopte lui aussi lesmêmes éléments explicatifs, refusant de se cacher derrière les obstacles. Pour lui, il est normal d'assister à des tensions au démarrage :

Le grand public ne connait pas encore convenablement le secteur.

« Il ne faut pas oublier que notre quo- tidien est de recruter des clients, dont une bonne partie est déjà bancarisée auprès d'un réseau conventionnel qui a bien équipé ses clients. Cela prend du temps, d'autant plus que notre réseau bancaire est jeune ». Dans un marché où le réseau est le principal point de contact avec le client, il faut dire que les 150 agences des banques participatives au Maroc ne font pas le poids devant les presque 7.000 agences détenues par les banques conventionnelles. « Notre industrie continue d'étendre son réseau et est de plus en plus visible. C'est ce qui nous permet d'afficher une croissance rapide de la clientèle », assure-t-il. Mieux informer Youssef Baghdadi, président du Directoire de Bank Assafa, actuel lea- der du marché, insiste sur le volet communication pour élargir la base de clientèle épargnante, et donc réduire les tensions sur les ressources. Il invite, à l'occasion de cette conférence, les clients et prospects à entrer en contact avec les banques participatives pour connaître la réelle valeur ajoutée des banques participatives et l'étendue de leur offre. « La banque participative offre tous les services bancaires classiques, avec plusieurs avantages pour les clients particuliers », note-t-il. D'ailleurs, il explique que les dépôts ont augmenté de 30% en 2020, malgré le contexte que nous avons traversé, grâce à la prise de conscience progressive des clients. Il se félicite de la résilience du secteur

et souhaite que l'ensemble des acteurs du marché se positionnent comme des banques qui accompagnent les clients au quotidien et non des sociétés de financement. Par ailleurs, Abdessamad Issami balaie également du revers de la main les arguments relatifs au prix. Les banques participatives ayant été taxées de banques chères au démarrage, force est de constater que l'encours des financements montre que beaucoup de clients y trouvent leur compte. En revanche, Issami avoue qu'il y a encore un effort à faire au niveau de la promo- tion. Le grand public ne connait pas encore convenablement le secteur et le patron de Umnia Bank avance pour cela un argument de budgets, qui restent limités pour une industrie financière naissante. Un gap de liquidité Outre le gap de ressources que les trois leaders du marché expliquent princi- palement par l'effet âge, Abdessamad Issami évoque un effet de liquidité : les emplois des banques participatives sont à 86% orientés immobiliers, alors que moins de 7% sont alloués à l'équi- pement des particuliers et 7% pour l'équipement industriel. « Quand on cal- cule la duration de nos emplois, nous obtenons le double de la duration du portefeuille des banques convention- nelles, ce qui crée des tensions de liqui- dité », fait-il remarquer.

Si les trois leaders participatifs du mar- ché au Maroc ne s'avouent pas vaincus face à la situation, ils concèdent néan- moins que pour le moment, les moyens de combler les gaps de ressources ou de liquidité ne sont pas encore là. Ils réclament des outils de marché pour pallier ces creux de liquidité, à l'image des émissions obligataires ou un mar- ché interbancaire dédié. Mais même si un marché interbancaire se mettait en place pour compléter le dévelop- pement des sukuks, de la wakala bil istitmar et des dépôts d'investissement, ces instruments ne pourraient résoudre que des problématiques de finance- ment à court terme. Reste le sujet de l'orthodoxie des financements à long terme avec les emplois à long terme. Ici, les banquiers participatifs devront faire appel au marché obligataire et à la titrisation sous contrainte, avec notamment le Sukuk Ijara. Selon Issami, l'ensemble des banques participatives, si elles décident de se regrouper, ont un potentiel d'émission ne dépassant pas les 100 MDH de Sukuk Ijara, ce qui est faible. Selon les opérateurs, des Sukuks d'in- vestissement et des Sukuks de finan- cement sont en train d'être instruits auprès des autorités pour faciliter les financements à long terme. Et, quoi qu'il en soit, le salut ne viendra que du marché des capitaux, en premier, et du développement des dépôts à vue, en second. ◆

Les emplois des banques participa- tives sont à 86% orientés immobiliers, alors que moins de 7% sont alloués à l'équipement des particu- liers et 7% pour l'équipe- ment indus- triel.

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Banques

◆ Dans un rapport de recherche, l’équipe de CDG Capital analyse les principales tendances qui devraient marquer l’année en cours. Revue. Les tendances de fond qui marqueront 2021 A près une année mar- quée par la crise sanitaire, le secteur bancaire reprend ses marques en ce début Par Y. Seddik

trise des coûts. Par ailleurs, suite à une baisse plus impor- tante du PNB comparativement à celles des charges, le coeffi- cient d’exploitation a connu une légère détérioration, passant de 48,5% en 2019 à 49,2% en 2020. «Nous soulignons que la contri- bution des banques au fonds covid-19 a été comptabilisée dans les charges non courantes au niveau des comptes sociaux. Nous pensons que les banques continueront à optimiser leurs coûts en ces temps de crise, ce qui devrait contribuer à une bonne tenue du résultat brut d’exploitation en 2021» , précise- t-on.

Hausse de la marge d’intérêt Les baisses du taux directeur ont entraîné une légère pression sur les taux débiteurs. En effet, la Banque centrale a réduit le taux directeur de 75 pb, passant de 2,25% à 1,5% à fin 2020. Il s’en est suivi une diminution de 50 pb du taux débiteur global. La recherche juge toutefois que cette baisse ne reflète pas entiè- rement la diminution du taux directeur, ce qui pourrait s’expli- quer à notre sens par l’augmen- tation de la prime de risque suite à la montée des créances en souffrance. «Par ailleurs, nous pensons que la mise en place du dispositif des prêts garantis à taux fixe à 3,5%, a probablement atténué cette appréciation de la prime de risque. Dans ce contexte, suite à la tendance haussière de la prime de risque combinée au ralentissement potentiel de la distribution des crédits Relance qui ont bénéficié d’un taux bas, nous tablons sur une légère hausse des taux débiteurs en 2021», notent-ils. Dans l’ensemble, ils estiment que la marge d’intermédiation du secteur devrait se stabiliser, voire augmenter en 2021. «Nous nous attendions à ce que le coût moyen des ressources demeure relativement stable, alors que nous tablons sur une légère hausse, voire une stabilité du taux de rendement moyen des financements» , concluent-ils. Au final, suite à la lecture des différentes lignes directrices du secteur, les banques maro- caines maintiendront leur apti- tude à dégager une croissance des bénéfices pour l’année à venir. ◆

bablement augmenter par rap- port à celui de 2020, mais sans pour autant atteindre le niveau de 10,8%. En révisant à la baisse la prévision de la Banque cen- trale pour l’année 2021 avec le décalage observé en 2020, il se situerait aux alentours de 9,3%. Ce qui représente une augmen- tation de plus de 12 Mds de DH de l’encours des créances en souffrance au cours de la prochaine année», lit-on dans le document de recherche. Bonne tenue du RBE Les analystes expliquent que les investissements réalisés par les banques pour la modernisation de leurs systèmes d’information ont pesé sur leurs charges d’ex- ploitation sur la dernière décen- nie. Une évolution plus rapide que celle du PNB qui s’est tra- duite par une détérioration du coefficient d’exploitation (pas- sant de 47,5% en 2009 à 50,2% en 2019). En 2020, le secteur coté a enre- gistré une légère diminution des charges générales d’exploita- tion, reflétant une bonne maî-

de 2021. Les premières réalisa- tions du premier trimestre confir- ment ce constat avec un rebond des bénéfices et des marges des principales banques cotées. Mais des craintes subsistent et sont principalement liées à la détérioration des indicateurs de risques. Selon les analystes, les ten- sions sur le risque d’impayés devraient persister en 2021. La montée des créances en souf- france constatée en 2020 devrait probablement se maintenir en 2021. Dans ce sens, la Banque cen- trale tablait en août 2020 sur un taux d’impayés aux alentours de 10,8% en 2021 et 9,9% en 2020, soit une prévision pour l’année 2020 plus inquiétante par rap- port aux réalisations. «Nous pensons donc que le taux d’impayés en 2021 devrait pro-

La marge d’intermédia- tion du sec- teur devrait se stabiliser,

Coût du risque, lanterne rouge

voire aug- menter en 2021.

Pour l’année 2020, le niveau du coût du risque consolidé du secteur dans son ensemble (pour lequel les chiffres ne sont pas encore disponibles) devrait fortement augmenter, à l’image de la montée des créances en souffrance. Selon les chiffres de CDG Capital, le coût du risque des banques cotées s’est établi à 8,7 Mds de DH contre 4,8 Mds de DH à fin 2019, soit une pro- gression de 81,9% (sur la base des comptes sociaux). «Nous pensons que les tensions sur le risque devraient persister en 2021 avec la montée des créances en souffrance antici- pée suite à un contexte éco-

nomique difficile. Dans ce sens, le niveau du coût du risque devrait probablement se maintenir à un niveau élevé comparable à celui de l'année 2020» , estime CDG Capital.

Le coût du risque du secteur devrait se maintenir au même niveau qu’en 2020.

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