02-2016 F

TEMPS forts

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MÉDECIN-CHEF malgré MOI Une demes chères amies autochtones m’avait écrit par SMS qu’elle avait très mal au ventre et à la tête. Ça allait de plus en plus mal chaque jour. Un dimanche matin, elle m’a téléphoné pour me proposer de me vendre quelques habits pour pouvoir se permettre d’aller à l’hôpital, car elle n’avait pas les moyens d’y aller. SOLLICITÉE POUR DONNER DES CONSEILS Je lui ai proposé de l’accompagner à l’hôpital à Télimélé et de prendre en charge les premiers frais. Là, elle reçut immédiatement une infusion, avant tout diagnostic. En tant que femme blanche, j’ai tout de suite été repérée et traitée très courtoisement. Plusieurs médecins sont venus me parler et m’ont raconté leurs pro- blèmes professionnels oum’ont demandé conseil – une femme médecinm’a même appelée vers elle dans une chambre à part et m’a montré une mère avec son bébé arrivés à l’hôpital peu avant. Elle me dit que les mères venaient toujours trop tard. Elle voulait une confirmation de ma part qu’en tant que médecin, elle ne pouvait plus rien faire pour sauver le bébé. Le bébé mourut quelques instants après. Bouleversée, j’ai présenté mes Comme mon amie devait encore passer quelques tests, je me suis assise sur un banc à l’air frais. Après toutes ces émotions, la pause m’a fait du bien. Il a fallu deux heures jusqu’à ce que les résultats de la prise de sang soient disponibles et que nous soyons informés qu’il s’agissait d’une fièvre typhoïde qui, avec de bons mé- dicaments, peut très bien se traiter. Ce n’est qu’après versement de l’argent, que mon amie reçut en infusion l’antibiotique adapté et que je pus dire au-revoir. Une journée impressionnante et épuisante – et je ne vais sûrement pas oublier si vite comment je me suis soudain retrouvée contre mon gré presque médecin-chef. condoléances à la maman et suis sortie. MÉDICAMENT PAR INFUSION

Priska MÜLLER, collaboratrice dans le projet ActionVIVRE Télimélé, Guinée

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SOMMAIRE

EDITORIAL LE MOT DU PRÉSIDENT

TEMPS forts

2015

Il est bon de s’arrêter et de regarder en arrière le chemin par- couru. «Dieu vit tout ce qu’il avait fait; et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le sixième jour. […] Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite ; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite.» (Genèse 1:31 & 2:2). Nous avons besoin de ce regard en arrière sur la journée qui s’achève, la semaine écou- lée ou, comme dans ce numéro, sur l’année dernière. Nous ne sommes pas encore arrivés au but, mais nous avons besoin de cet arrêt régulier dans notre marche, un genre de shabbat, un retour au calme. Nous pouvons alors revoir calmement avec Dieu le chemin parcouru et en parler avec Lui. Il y a tant de choses pour lesquelles nous pouvons remercier Dieu et Lui rendre gloire: des victoires petites ou grandes, la protec- tion, la réussite d’un projet, des progrès visibles dans une tâche, des transformations de vies, Son aide pour tenir le coup lorsque le parcours est difficile, Sa fidélité inlassable et le renouvellement de nos forces lorsque nous avons l’impression de ne plus y arriver. Nous ne voyons certaines choses qu’avec du recul – les progrès quotidiens paraissent parfois si lents qu’on les remarque à peine. Mais lorsque nous nous rappelons où nous en étions il y a une an- née, alors nous sommes surpris de tout ce qui s’est passé depuis. DÉPOSER ses FARDEAUX et RECEVOIR LE PARDON Lorsque nous regardons en arrière avec Dieu, nous pouvons également lui apporter les choses que nous préférerions enfouir: les moments où nous n’avons pas été à la hauteur, où nous avons mal réagi, ne Lui avons pas fait confiance et avons raté des occa- sions. Certaines personnes et situations nous ont déçus, blessés ou oppressés; parfois nous nous sommes sentis incompris. C’est tellement libérateur de pouvoir déposer nos fardeaux auprès de Lui, de recevoir le pardon, de ressentir Son amour infini et d’ensuite pouvoir continuer le chemin libérés et joyeux. ABORDER L’ÉTAPE SUIVANTE AVEC COURAGE Faire le bilan de l’étape qui est derrière nous nous aide à abor- der la suite du parcours avec courage. Nous regardons vers Dieu avec espérance et lui demandons, ce qu’Il a préparé pour nous. En même temps, ce retour en arrière nous donne l’occasion de retenir les leçons de nos expériences. Nous pouvons nous laisser transformer par Dieu et grandir intérieurement afin de devenir des collaborateurs toujours plus utiles pour Lui. Cette perspective me donne personnellement aussi le courage et la joie de pouvoir contribuer par mon nouveau rôle de président de l’AME à remplir fidèlement la mission que Dieu nous a confiée. Quel privilège immérité!

MÉDECIN-CHEF MALGRÉ MOI LE MOT du PRÉSIDENT RAPPORT de la DIRECTION MOUVEMENTS DU PERSONNEL ANGOLA

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CHINE BRÉSIL GUINÉE

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CAMEROUN SRI LANKA TCHAD

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BURKINA FASO MISSIOLOGIE en FRANCOPHONIE

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RAPPORT FINANCIER 2015 La BASE AU PAYS de A à Z IMPRESSUM ACTIVITÉS de l’AME en CHIFFRES

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Hans STAUB, président de l’AME

Le MONDE change –

comment réagiss

L'année 2015 a connu 44 conflits armés et beau- coup de crises et de défis. Tel est le résumé donné par le conseiller fédéral Didier Burkhalter lors de la conférence annuelle de la DDC début 2016. Nous avions choisi pour thème en 2015 «Un monde en mutation – comment réagissons-nous?», et le mon- de a bel et bien changé: des groupes islamistes mili- tants provoquant de grands troubles dans nos pays d'engagement en Afrique, un afflux de réfugiés ja- mais vu dans notre génération et des attentats ter- roristes partout dans le monde et même en Europe! Comment réagissons-nous? ÊTRE DES MESSAGERS DE LA RÉCONCILIATION Didier Burkhalter souhaitait que cet environnement soit façonné par une politique étrangère créant des passerelles. En 2 Corinthiens 5:20, Paul affirme que nous sommes des ambassadeurs de la réconciliation. Quel mandat! Nous avons essayé de le mettre en oeuvre en 2015 et d'aider des êtres humains à se réconcilier, que ce soit avec autrui, le conjoint, la famille, les membres d'autres ethnies, les dirigeants avec lesquels ils sont en conflit, que ce soit avec Dieu qui nous offre Son pardon et Sa restauration ou qu’il s’agisse de la réconciliation avec leur propre histoire, ce que nous avons par exemple pu expérimenter lors des visites dans les prisons ou les éta- blissements pour mineurs. Nous nous sommes aussi engagés dans la formation et le perfectionnement des pasteur(e)s dans nos pays d'engagement, car ils doivent être tout spécialement des messagers de la réconciliation et s'approcher avec compréhension et sensibilité des adeptes d'autres groupes religieux. NONPAS DIRE: NE VENEZ PAS CHEZ NOUS EN EUROPE, MAIS PLUTÔT: NOUS VENONS À VOUS... Beaucoup de réfugiés arrivent actuellement, parce que leur pays n'est pas sûr. Mais ce n'est pas la seule raison: tant que les jeunes de nombreux pays d'Afrique

n'auront aucune perspective de formation et de travail pour sortir de la pauvreté, l'Europe restera attractive. La situation sur place doit s'améliorer. C'est pourquoi nous nous sommes investis l'an der- nier dans la formation scolaire: Une nouvelle école primaire a démarré à AmSénéna, au Tchad. A Maroua, au Cameroun, nous avons aidé notre église partenaire à construire un nouveau bâtiment pour le cycle secon- daire, car de nombreuses familles de la zone frontière ayant fui à cause de Boko Haram, certaines classes comptaient plus de 100 élèves. A Belém, au Brésil, les efforts ont continué pour établir des jardins d'enfants dans les favelas. A Conakry et à Gaoual, en Guinée, le nouveau séminaire pour enseignants nous a réjouis ainsi que les 90 à 100 pourcents de nos élèves de l'école primaire ayant réussi à passer en classe suivante, au lieu des 30 à 40 pourcents habituels! La formation professionnelle reste prioritaire. Nous aimerions que les gens du pays apprennent quelque chose qui leur ouvre des perspectives et les aide à ga- gner un jour suffisamment pour sortir de la pauvreté. Les écoles professionnelles au Sri Lanka (Trincomalee) et en Guinée (Kissidougou, Télimélé et Gaoual) se sont développées; elles sont utiles et appréciées. Malgré le retour en Suisse de notre spécialiste Daniel Berger, le travail agricole a continué. Plusieurs centai- nes de riziculteurs ont nettement augmenté leur ren- dement par des méthodes de culture améliorées. Des banques de riz ont été lancées dans plusieurs villages pour apprendre aux paysans à bien gérer eux-mêmes les récoltes au lieu d'être exploités. Quand on a assez à manger, le désir de s'en aller ou de se faire acheter par un réseau terroriste diminue. Les soins médicaux nous tiennent toujours à coeur. En Angola, la clinique ophtalmologique continue à bien fonctionner sous la direction de responsables locaux. Nous sommes très reconnaissants d'avoir pu mainte- nir le travail du Centre Médical durant toute l'épidémie d'Ebola en Guinée. Malheureusement, notre médecin

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MOUVEMENTS du PERSONNEL 2015

ns-nous ? de longue date Stefan Strahm, atteint d'une tumeur au cerveau, doit suivre une longue thérapie, ce qui augmente considérablement le travail de l'autre médecin, David Leuenberger. L'un des accents l'an dernier a été d'étudier la pos- sibilité pour l'AME d'un engagement plus impor- tant en Asie, le continent le plus peuplé du mon- de. Ulrich Haldemann et moi-même avons donc visité la Chine, l'Inde, le Sri Lanka et le Cambodge et décidé de développer le travail au Sri Lanka et en Chine dans la mesure du possible et d'essayer de prendre pied en Inde et au Cambodge. Bien des choses restent à vérifier. Deux partenaires ont déjà été identifiés en Inde et il est avéré que nous aime- rions commencer par fournir du personnel pour les écoles de langues dans les villes où vivent surtout des peuples minoritaires musulmans. Nous avons aussi noué de bons contacts au Cambodge, promis à des développements, car il reste beaucoup à faire dans ces deux pays. COMMENT RÉAGIR FACE AUX PORTES QUI S’OUVRENT EN ASIE C'est notre slogan pour 2016. Il ressemble à celui de 2015, mais nous voulons mettre plus l'accent sur la mise en oeuvre. Non seulement réfléchir comment réagir, mais bouger et s'y atteler. C'est valable au- tant pour les nouveaux secteurs d'activité que pour la remise des projets et des domaines aux respon- sables locaux. Autre effet du monde qui change: nous réfléchissons à notre nom. Il y aura du neuf! Heureusement, nous avons un bon GPS et Dieu sait dans quelle direction l'AME doit aller. Avec Lui, nous serons en mouvement! «LE MONDE EN MOUVEMENT ET L'AME EN MOUVEMENT»

Douze collaborateurs à plein temps ont quitté l’AME en 2015, et seule une nouvelle collaboratrice est partie pour le Brésil – c’est malheu- reusement un record négatif! Heureusement, la statistique des nou- veaux engagements en 2016 fera à nouveau meilleure figure: quatre personnes ont été acceptées pour un engagement à long terme et d’autres sont dans le processus de candidature. Malgré tout, ces chif- fres sont un reflet de la tendance actuelle qui voit baisser les engage- ments à long terme au profit des engagements à court terme. Avec ces départs, les chiffres actuels des collaborateurs à long terme sont tombés à 60. Dans le domaine des engagements à court terme, les chiffres sont restés stables : 13 personnes ont tenté un engagement Mini (jusqu’à neuf mois et sans contrat) et huit se sont lancées dans un « engage- ment Midi » (six à douze mois avec contrat de travail). CHANGEMENTS À LA BASE AU PAYS La Base au pays a aussi dû gérer des changements de personnel du- rant l’année dernière: Michael Dettwiler, directeur des finances et de l’administration, nous a quittés au printemps, après avoir accompa- gné son successeur Peter Röthlisberger, jusqu'à l'établissement des comptes annuels. Le départ de Damaris Peter (relations publiques) a suivi en juillet, puis celui de Gundula Hepperle (coordination des court-termes) en août. Sarah Brühwiler s’est ajoutée à l’équipe et a repris les secteurs de Damaris et Gundula. Dans le domaine de la communication, nous avons reçu du renfort en la personne d’Esther Esenwein, une bénévole de longue date, qui est maintenant engagée à temps partiel. Un changement supplé- mentaire est arrivé en automne, lorsqu’Adrian Förster (responsable de la mission au Cameroun et au Tchad) a remis ses responsabilités à Andreas Zurbrügg. Nous sommes particulièrement reconnaissants à Dieu de nous avoir envoyé un successeur au bon moment pour ce poste exigeant. Käthi Huber nous a quittés à la fin de l’année, elle travaillait ces dernières années à 40% à la comptabilité des dons. Ses tâches ont été réparties en interne. C’est ainsi qu’à fin décembre, l’AME comptait en tout 82 collabora- teurs sous contrat. Nous prions que Dieu continue à appeler des col- laborateurs, afin que les postes à long terme continuent à être pour- vus à l’avenir aussi.

Beatrice RITZMANN, Directrice du personnel

Jürg PFISTER, directeur de l'AME

gAn ola Boa Vista

Oeuvre Médicale de l‘IESA Barquinho ISTEL Travail radiophonique Lutte contre la lèpre

angola sole Solidariedade Evangélica

Les activités de l'AME en Angola sont remises de plus en plus dans des mains angolaises. En plus du partenariat avec TWR (TransWorld Radio), l'hôpital de l'IESA à Kalukembe, l'Institut Supérieur deThéologie à Lubango ISTEL, il y a également les projets de SOLE comme le travail ophtalmologique et la lutte contre la lèpre qui ont passé à 100% sous la responsabilité des Angolais. Les deux Comités de SOLE Angola et de l’AME tiennent à poursuivre leur collaboration aussi dans l'avenir. Cela n’est et ne sera pas sans difficultés, mais cela vaut la peine!

Markus BOSSHART, coordinateur des projets en Angola

SOLE ANGOLA C'est en juillet 2015 que SOLE Angola a fêté son premier anniversaire. Jusqu'à juillet 2014, l'AME portait la responsabi- lité pour les projets de SOLE en Angola. Ensuite, SOLE Angola a pu être enregis- trée et reconnue officiellement comme Association autonome et reprendre la responsabilité pour les projets de l'AME. 2015 est donc la première année com- plète où SOLE Angola est indépendante. L'Angola passe par un temps difficile au point de vue économique. La chute du prix du pétrole en est la cause prin- cipale, car normalement 70% des re- venus du gouvernement proviennent de l'exploitation du pétrole. L'inflation a aussi atteint son niveau le plus haut depuis la fin de la guerre en 2002. Au marché parallèle, le change du dollar a augmenté de 125% en une année. Pro- portionnellement, le taux de pauvreté dans la population qui était très haut, a maintenant grimpé encore plus haut. AUGMENTATION DE LA PAUVRETÉ

par an à Boa Vista, surtout pour la forma- tion des jeunes ophtalmologues. Un an- cien rêve qui va commencer à se réaliser! Le Dr Diavingana Keyazeko, connu sous le nomdeDr Lupsi, est l'unde nos ophtal- mologues qui ont déjà été formés pour opérer la cataracte. En 2015, la Dr Fanice Helena Taba a commencé la même for- mation, et dans le même temps, le Dr Ernesto Ussengue a commencé la même spécialisation en ophtalmologie, à la Fa- culté Katiavala Buida à Benguela. Depuis le départ du Dr Afonso, les Dr Lupsi et Taba ont continué à opérer à Boa Vista. L'Ambassade suisse en Angola a financé une recherche sur les effets des opéra- tions pratiquées à Boa Vista. Voici deux exemples: Madame Germana João était devenue aveugle des deux yeux à cause de la cataracte. Tout ce qu'elle voyait encore était du gris. Elle ne reconnaissait son mari qu'à sa voix. Désormais, elle peut se rendre à nouveau toute seule à l'église ou à son petit champ. Madame Engracia Manuel est venue jusqu'à Luanda pour assister à la ren- contre, malgré la distance de 300 km depuis chez elle. «J'ai retrouvé la vue», dit-elle, «et quand je suis invitée, je viens volontiers pour témoigner, peu importe la distance». Sa fille raconte que sa mère ne retrouvait plus le chemin pour ren- trer seule à la maison, avant l'opération. DES OPÉRATIONS QUI TRANSFORMENT LA VIE

sionnalisme et qualité. Dans ce domai- ne, les résultats peuvent encore être améliorés. Pendant l'année écoulée, deux organi- sations établies en Angola, «Africa Inno- vation Foundation» et «Original Foun- dation» ont soutenu financièrement les projets de SOLE Angola. C'est un déve- loppement réjouissant. BOA VISTA Le nombre de patients à la Clinique oph- talmologique Boa Vista à Benguela, a nettement diminué durant l'année écou- lée. L'une des raisons est la crise éco- nomique. Beaucoup de personnes ne peuvent pas se payer le voyage jusqu'à la clinique, ni les traitements d'urgence, malgré les prix très bas. Une autre raison est qu'il y a maintenant d'autres instal- lations où l'on peut recevoir des soins ophtalmologiques. Cependant la crise économique pro- voque aussi le départ de beaucoup de spécialistes étrangers. Ainsi il y a des cli- niques qui n'ont plus d'ophtalmologues formés. Cela pourrait de nouveau faire monter le nombre de patients à Boa Vis- ta.

CHANGEMENT DE PERSONNEL

SOUTIEN POUR SOLE ANGOLA

Après 15 ans de service à Boa Vista, le Dr José Afonso de Moraes est retourné définitivement au Brésil avec sa famille, à la fin de l'année 2015. Il voudrait cepen- dant continuer à se rendre plusieurs fois

Pour le moment, la préoccupation de la Direction de SOLE Angola, est d'améliorer l'efficience de ses employés. Son mot d'ordre est: discipline, profes-

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Pro LiD (Projet Direction et Développement)

Maintenant ce n'est plus un problème. Elle aime s'occuper de ses petits-enfants et refait son ménage toute seule. LUTTE CONTRE LA LÈPRE En 2015, huit villes dans quatre provinces différentes ont été visitées dans le cadre du projet. Ce travail se fait avec ARPAL (Association d'intégration des anciens malades de la lèpre), qui poursuit trois buts principaux: • Informer sur le fait que la lèpre peut être guérie et encourager sa détection précoce. • Développer le traitement des malades en offrant une formation supplémentaire aux agents sani- taires. • Sensibiliser les milieux gouvernementaux afin que les patients des régions éloignées aient accès au traitement et aux médicaments MDT. Dans les villes visitées, 74 malades de la lèpre ont parti- cipé aux rencontres, dont 43 étaient des nouveaux cas. Dans la Province de Cabinda, la lèpre avec des dégâts irréversibles a même été diagnostiquée chez des en- fants. Dans les régions visitées, 30 nouveaux agents ont été formés pour détecter rapidement cette maladie et 13’000 personnes ont assisté aux rencontres organi- sées par ARPAL. SOLE Angola est la seule ONG qui s'investit dans la lutte contre la lèpre. Au niveau du gouvernement, la lèpre est une maladie négligée NTD (Neglected Tropical Di- seases) et les rapports sont souvent basés sur le travail de SOLE Angola. En 2015, le Dr Jean-Pierre Bréchet, notre Directeur du Projet Lèpre pendant de longues années, a pris sa re- traite, aussi dans ce domaine. Nous remercions vive- ment Jean-Pierre et sa famille pour leur grand engage- ment. Pour lui succéder, le Dr. Moisés Chitumba a été nommé.

Ce projet de SOLE Angola se trouve encore dans une phase ini- tiale, mais quelques pas ont déjà pu être faits: en octobre, le CICA (Conseil des Eglises Chrétiennes en Angola) a organisé une rencontre avec la participation de l'Eglise norvégienne. J’ai été invité comme orateur pour ProLiD. Lors de cette réunion, le vœu a été émis de préparer un «Agenda 2030» avec les églises angolaises. Maintenant, les négociations sont en cours entre le CICA et l'AEA (Alliance Evangélique en Angola), afin de concré- tiser cette idée.

Faustino Paulo MANDAVELA, secrétaire général de SOLE Angola

OEUVRE MÉDICALE de L’IESA (Eglise Evangélique Synodale en Angola)

L'arrivée de Priscila et Daniel Cummings avec leurs trois fils, au mois d'août, fut le point culminant de l'an 2015. Priscila est gy- nécologue et Daniel médecin généraliste. Ce couple avait déjà fait un petit stage à Kalukembe il y a trois ans en arrière, et main- tenant ils sont revenus pour un long terme. C'est un grand pri- vilège pour l'hôpital régional de Kalukembe, qui n'a fonctionné depuis des années qu'avec les infirmiers soutenus par les visites de médecins «de passage» non-résidents à Kalukembe. Fin novembre, 118 personnes ont terminé leur formation de quatre ans à l'école d'infirmiers et laborantins. Plusieurs colla- borateurs de l'hôpital suivent encore des cours dans d'autres institutions supérieures en Angola.

LES PARALYSÉS MARCHENT

Dans les Centres de Réhabilitation des handicapés physiques, nous voyons toujours à nouveau des miracles de Dieu. Des personnes partiellement, parfois totalement paralysées, réap- prennent à marcher.

D'autres vivent, malgré leur handicap, une réintégration dans la vie spirituelle, sociale et économique, et cela représente un grand pas en avant pour des gens qui avaient souvent été ex- clus de la société et du marché du travail. Etant donné que ces patients arrivent souvent de régions très éloignées, les quatre chambres dont nous disposons à Mapunda pour les héberger, ne suffisent pas. Nous avons donc débuté avec un projet de construction de 8 chambres supplémentaires pour recevoir 16 patients de plus. L'école d'Etat pour les métiers paramédicaux, offre maintenant des cours pour physiothérapeutes. Depuis le mois de mai, les étudiants font des stages pratiques de deux semaines au Cen- tre de Réhabilitation de l'IESA à Mapunda (un quartier de la ville de Lubango). DES AUTRES TRANSFORMATIONS L'an passé, nous avons de nouveau vu des patients transfor- més, quand ils mettent leur confiance en Jésus-Christ, alors qu'ils assistent aux cultes matinaux. Cela nous réjouit beau- coup et nous sommes reconnaissants de pouvoir parler libre- ment de Jésus ici en Angola.

LES PROGRAMMES RADIOPHONIQUES: UNE SOURCE, UNE ÉGLISE, UN REFUGE

En 2015, 365 émissions de TWR ont pu être diffusées sur on- des courtes du Swaziland jusqu’en Angola, parmi elles notre fameuse émission Yeva Ondaka qui est soutenue par l’AME. Ce programme qui existe maintenant depuis 39 ans joue un rôle très important pour atteindre notamment les personnes qui vivent dans les montagnes, loin de la civilisation. Les émissions diffusées dans de nombreuses langues locales ont produit beaucoup de fruit. Un auditeur témoigne: «Il n'y a pas d'église dans ma région. Le programme «Yeva Ondaka» est mon recours, mon ami et mon église. C'est ma source spiri- tuelle, merci de nous envoyer la Bonne Nouvelle par ce moyen pour nous encourager.» Isac SILVANO, collaborateur de TWR Angola INSTITUT THÉOLOGIQUE SUPÉRIEUR ISTEL Une de nos plus grandes joies est de voir les étudiants qui terminent bien leur formation après plusieurs années. Nous l'avons vécu chaque année et aussi en 2015: Le 5 décembre, 10 élèves ont obtenu leur Bachelor en Théologie. Nous avions 18 étudiants en 1ère année, 15 en 2ème, 21 en 3ème, 10 en 4ème et une personne en 5ème. Au total, 65 jeunes adultes. A côté des études pour le Bachelor, nous avons différents cours: dans les études réparties en modules, nous avons 60 person- nes. Dans le cours intégral de base, il y a 9 étudiants et 1270 qui suivent les cours à distance. Nos étudiants viennent de 16 dénominations différentes et de 11 des 18 provinces d'Angola. Nous remercions Dieu pour les femmes et les hommes qu'Il nous envoie afin que nous puissions les préparer intégrale- ment pour leur tâche. Pour la nouvelle année, nous avons encore 20 places de libres au cours de théologie et au cours de base intégral. Priez avec nous pour que Dieu nous envoie les personnes qu'Il a choisies. Avelino RAFAEL, directeur de l'ISTEL

Elisabeth GAFNER - Collaboratrice avec l'IESA en Angola

TRANS WORLD RADIO (TWR) Angola DIRECTION ET ADMINISTRATION

Au cours de l'an 2015, le nouveau directeur de TWR Angola a dû évaluer le travail des dix dernières années. Résultat: TWR Angola a besoin d'une nouvelle vision, d'une direction dyna- mique et d'une collaboration étroite avec les Eglises. Des chan- gements et un sérieux engagement de la part des dirigeants des Eglises sont nécessaires. Un plan stratégique quinquennal a été établi. A la Direction, plusieurs nouveaux membres ont été nommés. Ils prennent la responsabilité d’accomplir le man- dat et la vision de TWR: «La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ pour le maximum de personnes.»

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Chine Elaboration du travail Hua Mai CRDF H U A M E I

Une ANNÉE de TRANSFORMATIONS

fin 2015. Il continuera de s’engager en faveur des projets avec Hua Mai et la Fondation CRDF. Nous en profitons pour remercier Martin de tout cœur pour son engagement durant des années! Nous avons déjà trouvé en Hanspeter Bamert un nou- veau responsable compétent du groupe de sou- tien. Il a débuté cette fonction en janvier. Ulrich HALDEMANN, Responsable pays pour l’Asie CRDF Les 30 et 31 octobre, la CRDF (Chinese Relief and Development Foundation) a pu fêter un premier jubilé! Depuis sa fondation en 2010, cinq années ont passé. D’après les lois chinoises, après ce laps de temps, il faut procéder à un renouvellement complet du comité national. En présence des au- torités et d’invités de l’étranger, les membres du comité sortant ont été honorés et les nouveaux installés. Le point culminant a constitué en un re- pas de bienfaisance le 31 octobre qui a réuni 120 invités. Des fonds ont été récoltés en faveur des projets de la CRDF lors du banquet. Cet événe- ment a pu être organisé grâce à des mécènes de la Fondation. Diverses contributions lors de cette fête ont don- né un aperçu de tout ce qui a pu être réalisé du- rant ces cinq années. Des habitants du village ont par exemple évoqué comment ils avaient souffert du manque d’eau potable. CRDF les avait aidés à mettre sur pied un projet d’eau qui avait permis d’améliorer significativement la vie des villageois, et ce malgré divers conflits locaux. Le contraste entre ces gens simples et les personnes partici- pant au gala était énorme – une réalité chinoise. Un groupe de jeunes musiciens aveugles a en ou- tre interprété divers chants durant la journée. Le moment fort a été leur interprétation du chant «Amazing Grace» (Merveilleuse grâce). Ce jubilé a aussi attiré l’attention de la sphère publique, ce qui montre que la Fondation a déjà acquis un bon degré de considération après cette première phase pionnière de cinq ans. AMÉLIORER DES SITUATIONS DE VIE

Ce n’est pas seulement la Chine qui change à une vitesse folle – mais, pour l’AME, il y a aussi beau- coup de choses qui ont changé l’année dernière par rapport à la Chine. Dès le début de l’année 2015, la direction de l’AME et le Comité se sont penchés sur ce que devait devenir l’engagement de l’AME en Chine. Depuis 1951, l’AME n’a plus de collaborateurs à elle en Chine. Elle soutient plutôt des projets de partenaires locaux – nous avons par exemple une étroite collaboration avec l’œuvre d’entraide Hua Mai et la Chinese Relief and Development Foun- dation (CRDF). Lors des réunions du Comité de cette année, il est apparu clairement que l’AME s’engagerait volontiers à nouveau en Chine avec ses propres collaborateurs. Richard Cai est le directeur responsable de Hua Mai et de CRDF. Lors de sa visite en Suisse en avril 2015, il a, en tant qu’orateur, motivé les parti- cipants à la Fête de l’AME 2015 et à l’apéro-Chine à s’engagerdavantagepourcepays.LaSuisseabeau- coup à donner à la Chine mais la Chine a aussi quelque chose à offrir à la Suisse. Un partenariat vivant et équilibré pourrait changer beaucoup de choses. Pour mieux définir le développement possible de nos activités en Chine, Jürg Pfister et moi-même avons entrepris un voyage visionnaire à travers la Chine en juillet. Nous avons pu visiter divers projets encourageants et nous nous som- mes étonnés de toutes les possibilités qu’offre ce pays. Nous sommes revenus avec l’impression que Dieu nous ouvrait des portes et nous cherchons de nouveaux collaborateurs pour la Chine. Avant tout sont recherchés ici des enseignants disposant d’un Master. VOYAGE VISIONNAIRE ET ENCOURAGEANT

NOUVEAU RESPONSABLE DU GROUPE DE SOUTIEN

Dans le groupe de soutien pour la Chine, des choses ont changé: Martin Voegelin a décidé de quitter la direction du groupe lors de sa retraite à

Martin VOEGELIN, responsable du groupe de soutien Chine

ProSERTÃO

Brésil

Lors de ma visite au Brésil en juin 2015, nous avons effectué de façon structurée une évaluation de chacun des projets. Nous avons passé en revue les cinq à dix dernières années en nous posant diverses questions: les buts fixés ont-ils été atteints? Quels résultats avons-nous obtenu? Travaillons- nous de manière durable et efficiente? Un processus qui s’est avéré passionnant et qui a donné lieu à beaucoup de discussions intéressantes et animées. Il en est ressorti que les résultats de nos efforts n’étaient pas per- ceptibles partout à la même vitesse. Selon le type de projet et la nature du travail, un délai plus long était nécessaire. Mais au terme de l’évaluation, nous avons pour chaque pro- jet été reconnaissants de ce qui avait pu être réalisé durant l’année écoulée. VOICI QUELQUES EXEMPLES: Pour Pro RIBEIRINHO , il est clairement apparu que ces dernières années, la situation des familles au bord des fleu- ves s’était fortement améliorée dans des domaines comme celui de la santé par exemple. Pour Pro VIDA , grâce aux écoles maternelles Pepe, de nom- breux enfants n’ont pas seulement réussi sans problèmes leur entrée à l’école, mais leur comportement s’est tellement amélioré que cela a touché également les membres de leurs familles qui ont changé à leur tour. C’est ainsi que dans cer- taines familles des favelas, on se lave les mains avant de manger, on s’assied tous ensemble à table et on prie avant de manger, plutôt que de manger tout seul en regardant la télévision. Dans le cas d’un de ces enfants Pepe, la mère a été tellement motivée par les progrès de son enfant qu’elle a désiré elle aussi se remettre à apprendre. Elle va aujourd’hui à l’école pour passer ses examens finaux. Pour Pro SERTÃO , grâce à de bonnes relations, les riches églises du sud ont pu être impliquées dans le projet et deve- nir donateurs. Ce qui a contribué à ce qu’un puits soit creusé dans un village. Je reviens ainsi de ce voyage, reconnaissante et encouragée, car au travers de nombreux petits exemples, on voit que Dieu est à l’œuvre.

Beatrice RITZMANN, responsable de pays pour le Brésil et l’Angola

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Pro SERTÃO LE «RANCHO DA LUA»: DE NOUVEAUX AMÉNAGEMENTS

maine de stage pratique pour les visiteurs du congrès. Deux jeunes du Paraguay sont venus nous rejoindre. Le Sertão est un champ idéal pour faire ses premières expériences dans la collaboration au développement transculturel. Pour cette raison, nous aimerions déve- lopper de tels expériences, séjours et visites. Ces sta- ges permettent à des jeunes de devenir de précieux porte-paroles pour notre région. L’année prochaine un congrès de ce genre aura lieu pour la première fois au Brésil. Un autre point important de l’année passée a été la recherche d’un directeur. Le but est que ProSERTÃO, malgré le partenariat avec l’AME, devienne une entité brésilienne. A fin 2015, deux offres nous sont parve- nues: nous espérons pouvoir vous présenter le nou- veau directeur lors du prochain rapport annuel! Nous nous sommes également intensivement mis à la recherche d’un nouveau siège social. Nous aimerions que ce centre puisse être utilisé par plusieurs organi- sations. Jusqu’à présent nous n’avons rien trouvé qui nous convienne mais la recherche se poursuit actuel- lement. Nous avons accueilli cette année de nouveaux mem- bres dans notre équipe: un jeune couple de Térésina d’une part, Davi et Andressa qui s’investiront dans le travail parmi les enfants et les jeunes. Davi nous aidera de plus à réaliser du matériel d’information et de pu- blicité. Et d’autre part, notre fils Joël Roggensinger qui a été engagé par l’AME et qui accompagnera en 2017 les nombreux visiteurs, stagiaires et courts termes. Pour l’instant, Joël effectuera, à titre de préparation, une année avec notre organisation partenaire Movida au Costa Rica et aidera à mettre sur pied un congrès de jeunesse international. CROISSANCE DE L’ÉQUIPE RECHERCHE D’UN DIRECTEUR ET D’UN SIÈGE SOCIAL

Notre centre de formation et de conférence «Rancho da Lua» a pu être constamment amélioré ces der- nières années au niveau de ses bâtiments. De plus, il est occupé par des groupes et des églises presque chaque week-end. Cela est très réjouissant, car il se dirige de plus en plus vers l’autonomie financière. DE L’EAU POTABLE, UNE RESSOURCE TRÈS IMPORTANTE De l’eau potable est en certains endroits du Sertão une ressource rare. Nous avons donc construit deux puits durant les dernières années et nous en plani- fions encore d’autres –la qualité de vie des habitants s’en trouve nettement améliorée. * tables de multiplication Dans le domaine de la formation, nous avons égale- ment pu réaliser des progrès: en divers endroits, on a ouvert de petites classes dans les communautés où les écoliers viennent durant leur temps libre pour ob- tenir de l’aide pour faire leurs devoirs. Dans le même temps, des valeurs importantes leur sont enseignées. A la suite de cela, la direction de l’école locale est ve- nue trouver Ursula Roggensinger, et lui a demandé d’enseigner et d’encadrer les maîtresses et les maî- tres d’école en mathématiques. En effet, bon nombre d’entre eux ne disposent pas des bases nécessaires comme le livret par exemple et ne peuvent donc pas faire progresser les élèves. Grâce à ce travail, nous avons établi beaucoup de précieux contacts avec les familles et les enseignants. LE LIVRET*: POUR LES ÉLÈVES ET LES INSTITUTEURS!

NOUVEAUX PORTE-PAROLES POUR LE SERTÃO

Beat ROGGENSINGER, directeur de projet de ProSERTÃO

ProSERTÃO a participé en janvier à un congrès de jeunesse au Paraguay. Celui-ci a été suivi par une se-

ProRIBEIRINHO

Pro RIBEIRINHO

vacciné et donné des informations sur l’hygiène corporelle, les vers parasitaires et la maladie de la lèpre. AGRICULTURE Dans les régions où se situent nos commu- nautés des bords du fleuve, la demande en nourriture ne cesse de croître. Notre équipe s’est consacrée à ce problème et aide les habitants du fleuve à mettre sur pied leurs propres élevages de poules pour avoir ainsi une rentrée d’argent. L’année dernière, 1583 poules ont été achetées dans ce but. Des cours ont également été dispensés sur la manière de s’occuper d’un élevage. Nous avons obtenu 381 kilos de riz produits par les habitants du fleuve. On a également creusé huit puits qui profi- tent à 60 personnes. Le support logistique de ProRIBEIRINHO a pu aider à mettre sur pied une coopérative agricole pour les ha- bitants du fleuve. CENTRE SOCIAL PRORIBEIRINHO Nous avons poursuivi notre partena- riat avec une école de la localité de Portel. L’école s’est ainsi déroulée l’année entière dans nos locaux et cela a très bien fonc- tionné. Cent enfants ayant des difficultés d’apprentissage ont pu profiter les leçons de rattrapage. Dix écoliers ont bénéficié de notre cours d’alphabétisation. Trois d’entre eux sont maintenant suffisamment avancés pour pouvoir passer à l’école standard et être capables de suivre – un précieux pas en avant pour eux! Nous avons également or- ganisé d’autres activités – par exemple une semaine pour enfants avec 38 participants, deux «Kids Games» avec 255 participants, des entraînements hebdomadaires de uni- hockey avec environ 40 personnes, des ren- contres régulières des clubs de jeunes avec également 40 participants et des cours d’informatique pour jeunes.

TRAVAIL AU BORD DES FLEUVES Avec nos deux bateaux «Salem» et «SOS Ri- beirinho», nous avons pu réaliser douze vo- yages vers les habitants du fleuve Amazone l’année passée. De plus, nous avons emplo- yé ces deux bateaux pour des missions so- ciales, comme par exemple le transport de matériel pour la construction d’un puits ou pour des consultations dentaires. Notre bateau «SOS Ribeirinho» doit être remplacé car il est trop vieux – nous som- mes donc, depuis un certain temps déjà, en train de construire «SOS Ribeirinho 2». La coque du bateau a pu être terminée et nous espérons qu’il sera déjà opérationnel en 2016. APPORTER LA BONNE NOUVELLE Lors de nos visites des communautés le long du fleuve, 15 personnes se sont déci- dées pour Jésus et 16 se sont fait baptiser. De plus, nous avons pu mettre sur pied di- vers cours et manifestations – il y a eu un cours pour responsables, une retraite, un événement pour les jeunes, un cours pour groupe d’ados et un cours de théologie de base, qui ont tous été bien suivis, aussi par les jeunes. Il y a également eu la présenta- tion à Dieu de six enfants l’année passée. Grâce à ces événements, les communau- tés ont été encouragées dans leur foi tout à nouveau par les contacts ainsi établis. Elles ont commencé à s’engager plus et à parler plus librement de leur foi. Les jeunes se sont intéressés davantage à connaître la Bible et ont suivi des cours bibliques. SANTÉ Cette année, notre projet dans le domaine de la santé a pu être conduit en collabora- tion avec d’autres églises et avec le minis- tère de la santé. Un total de 1964 personnes ont pu être traitées: nous avons distribué des vitamines, mesuré la pression, fait des examens gynécologiques et dentaires,

Daniel DE SOUZA DA SILVA, directeur de projet de ProRIBEIRINHO

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ProVIDA

Pro VIDA

CAMP D’ENFANTS ET ÉCOLES DE FOOT AU GIRASSOL

Le terrain de Girassol a de nouveau été investi pour beaucoup d’activités annexes: nous y avons organisé pour la première fois un camp réunissant 60 enfants des favelas. Dans le même temps, des écoles de foot ont à nouveau été organisées, occasion propice qui permet toujours de précieuses discussions. Nous avons aussi profité de développer des projets d’entraide et de prévention. Des clubs d’enfants sont régulièrement proposés, ainsi que diverses fêtes réunissant les enfants et leurs familles. VISITES DANS LES PRISONS DE JEUNES «Jamais personne n’est venu s’asseoir à côté de moi dans la saleté ou ne s’est vraiment intéressé à moi!», nous a raconté un jeune homme après la longue discussion que nous avons eue avec lui. Victime d’abus dans sa jeunesse, il est ensuite tombé dans la criminalité et a été incarcéré dans la prison où nous lui avons rendu visite. Nous avons en tout effectué 308 visites dans 7 prisons pour jeunes gens. Nous nous asseyons avec le jeune, l’écoutons et le conseillons, nous l’accompagnons spirituellement, et lui prodiguons des cours et des études bibliques. En plus de cela nous pouvons toujours y organiser des activités - l’an dernier c’était un programme de vacances d’une durée de trois semaines. Au cours des 20 dernières années, notre équipe s’est régulièrement investie dans les homes d’enfants de l’État, les EAPI. Ceux-ci ont maintenant été fermés suite à une restructuration. Nous pouvons toutefois continuer d’assurer nos visites et programmes d’activités dans de nouvelles structures d’accueil pour les enfants et dans deux autres foyers. Les partenariats sont d’une importance vitale pour nous. C’est au travers de ceux-ci que beaucoup de personnes nous viennent en aide, bénévoles ou professionnels. Nous obtenons par là également du matériel pour nos projets, des centaines de kilos de denrées alimentaires, des services variés, et par eux également nos jeunes sont mis en contact avec des familles de référence et ont accès à des formations importantes. ACTIVITÉS DANS LES HOMES D’ENFANTS PRÉCIEUX PARTENARIATS

AvecProVIDA,nousdésironsnousinvestirenfaveurdel’enfance défavorisée et de la jeunesse afin que leur vie change – par la prévention d’un côté, mais aussi par l’accompagnement et l'encadrement. Sans cesse nous entendons des témoignages de vies durablement transformées par notre action.

PRÉSCOLARITÉ PEPE

Au travers des PePe’s, nous atteignons les plus jeunes: nous travaillons dans des favelas (slums, bidonvilles) en collaboration avec les écoles maternelles des églises locales. Là, nous préparons les enfants à la scolarité d’une part, mais parlons aussi avec eux des valeurs fondamentales. Grâce aux églises partenaires et au bénévolat, nos PePes touchent non seulement 175 enfants, mais permettent également le contact avec plus de 120 familles! Quelques partenaires se sont malheureusement retirés du programme cette année, considérant que le travail dans les favelas est devenu trop dangereux. Les mères des enfants elles-mêmes se sont alors investies pour assurer la continuité de notre travail - elles participent ainsi à l’oeuvre des PePes. Cette collaboration porte ses fruits puisque l’an dernier, nous avons pu rendre visite à des familles qui autrefois avaient leurs enfants dans les PePes. 80 pourcent des parents témoignent que les enfants suivent l’école sans problème et qu’ils ont même de l’avance sur les autres. Quelques-uns ont même ajouté que, grâce aux PePes, toute l’ambiance familiale s’était améliorée, et que la criminalité avait reculé - quel cadeau! Les administrations brésiliennes cherchent aujourd’hui plus volontiers à confier les enfants à des personnes de leur parenté qu’auprès de Foyers d’accueil. Le nombre de jeunes à fréquenter Girassol a dès lors nettement diminué, au point que nous devons désormais réfléchir à l’avenir de notre Foyer. L’année écoulée a toutefois été très bonne: nous avons pu constater des changements positifs significatifs chez tous les jeunes – devenus plus souvent capables d’accomplir leurs tâches par eux-mêmes, de participer activement, de cesser la consommation de médicaments et autres drogues agissant sur le psychisme, ou du moins à y recourir nettement moins fréquemment. Pour terminer, tous les jeunes gens ont réussi leur année, certains d’entre eux ayant même pu réintégrer leur milieu familial avec succès. FOYER DE JEUNES GIRASSOL

Martin HOLLENSTEIN, collaborateur de ProVIDA jusqu’à fin 2015 et depuis début 2016, engagé dans le projet «Mãos que Criam».

Guinée Equipe de Conakry ActionVIVRE ProESPOIR ProTIM 2-2-2 ProAGRO

ble la Bible dans leur maisons plutôt que de joindre tout de suite une église déjà existante.

Depuis 2014 et 2015, beaucoup de gens savent enfin où se trouve la Guinée mais pour une raison bien malheureuse: les médias ont sou- vent mentionné ce pays à cause de l'épidémie persistante d'Ebola. Nous sommes reconnaissants que la Guinée ait été déclarée libérée d'Ebola fin 2015, car l'épidémie a paralysé plusieurs domaines du pays. Les écoles sont par exemple restées longtemps fermées. Nos collaborateurs ne se sont pas lais- sés arrêter par cela et ont continué comme avant... ils forcent mon ad- miration, car l'an dernier encore, ils ont été de formidables porteurs d'espoir! L'élection présidentielle, qui a eu lieu en octobre, s'est déroulée de manière étonnamment correcte et calme pour l'Afrique. Le sémi- naire que nous avions prévu s'est donc tenu en décembre à Mamou, réunissant 70 Guinéens et 15 occi- dentaux, tous collaborateurs trans- culturels, venus de tout le pays. L'orateur et co-auteur du livre «Ihr sollt ein Segen sein» (vous devez être une source de bénédictions) nous a mis au défi de considérer les musulmans comme des cou- sins; Abraham n'est pas seulement le père d'Isaac, mais aussi d'Ismaël, «l'ancêtre» des musulmans. Selon lui, afin de réduire les problèmes, nous devrions encourager les mu- sulmans qui commencent à suivre Isa (Jésus) à demeurer dans leur communauté et à étudier ensem- DE NOUVELLES PERSPEC- TIVES POUR LE TRAVAIL

Macenta, Kankan, Labé et Gué- ckédou, depuis notre magasin de Matoto, un quartier de la capitale Conakry. En ce qui me concerne, j'ai pris ma retraite en juillet et suis rentrée en Suisse. J'ai pu remettre le travail à trois Guinéens, un directeur et deux vendeurs, qui dirigent seuls les librairies depuis le milieu de l'année. Je continuerai cependant à les visiter de temps en temps, pour les encourager et les accompagner. Florence DUBATH, ancienne colla- boratrice à Conakry CLINIQUE OPHTALMOLOGIQUE BARTIMÉE La clinique ophtalmologique Bar- timée, sous direction uniquement guinéenne, a bien fonctionné l'an dernier, malgré l'épidémie d'Ebola et l'agitation liée à l'élection prési- dentielle. 1’284 opérations impor- tantes et près de 15’000 consul- tations initiales représentent une légère augmentation par rapport à l'année précédente. Les opérateurs engagés pour rem- placer le médecin chef en perfec- tionnement à Dakar n'ont hélas pas travaillé de manière satisfaisante et ont dû être remplacés. Quelques temps forts de 2015: on nous a fait don d'un groupe élec- trogène de 60 kVA, ce qui a stabi- lisé l'alimentation et ménage les appareils délicats. Claire-Lise WIHER, fondatrice de la Clinique ophtalmologique

DIFFICULTÉS ET ENCOURAGEMENTS

L'an dernier, notre église partenaire guinéenne a malheureusement connu de sérieuses difficultés au ni- veau de la direction. Nous en avons aussi souffert, sans pouvoir faire grand chose. Il y a eu néanmoins des exemples positifs: nous avions soutenu quatre pasteurs pour sui- vre au Sénégal une formation au travail parmi les enfants. En Gui- née, cette activité est très négligée et aucune formation n'est disponi- ble sur place. Ils sont revenus avec beaucoup de savoir-faire, de pas- sion et d'élan et sont maintenant engagés dans le ministère parmi les enfants, ce qui est un grand en- couragement! Jürg PFISTER, directeur de l'AME et responsable pour la Guinée TRAVAIL LITTÉRATURE AEMEG L'an dernier, nous avons vendu en tout 13’132 articles dans nos li- brairies. Les Bibles ont eu un succès particulier, représentant presque la moitié des ventes! Les calendriers avec des versets bibliques et les guides de lecture biblique se sont aussi bien vendus. L'assortiment comporte également beaucoup d'autres livres ainsi que des CD et des DVD. Les articles sont diffusés dans tout le pays, à N’Zérékoré, Kissidougou,

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ADMINISTRATION et MAISON D’ACCUEIL Le secrétariat de l'administration de Conakry est au centre de tout. Chaque semaine, nous transférons en moyenne 40 millions de Francs Guinéens en espèces, soit environ 5000 € et nous virons par la banque plus de 100 millions de Francs Gui- néens aux différents projets. S'y ajoutent près de 20 m3 de médi- caments que nous allons chercher pour les envoyer au Centre Médi- cal, notre hôpital à Macenta. Ce ne sont que deux aspects de notre travail varié. Nous sommes recon- naissants d'avoir une bonne équi- pe de collaborateurs autochtones pour nous assister dans toutes nos tâches. En 2015, la maison d’accueil a été bien occupée avec une cinquantai- ne de nuitées par mois. Chaque hôte est venu avec son histoire et nous avons partagé les joies et les peines. Marianne et Daniel JAKOB, collabo- rateurs à Conakry Pro TIM 2-2-2 CONAKRY L'an dernier, nous avons cherché en Europe un collaborateur pour le projet ProTIM 2-2-2 , malheureuse- ment en vain jusqu'à présent. Mais nous avons pu engager d'autres collaborateurs autochtones. Nous soutenons deux pasteurs qui travaillent avec les étudiants et les élèves, dans le cadre de ProTIM 2-2-2 et en collaboration avec les grou-

pes bibliques universitaires gui- néens GBEEG. Nous couvrons aussi depuis l'été dernier le salaire d'un spécialiste en informatique qui est engagé dans un centre de jeunesse chrétien à Conakry. Nous soutenons en outre deux futurs pasteurs de Conakry, qui suivent une formation pour le tra- vail parmi les enfants à Dakar, au Sénégal. Ils veulent maintenant s'engager à plein temps dans ce travail souvent négligé en Gui- née. Bien que les enfants forment presque la moitié de la population, on ne leur attribue pas beaucoup de valeur. Marianne et Daniel JAKOB, collabo- rateurs à Conakry Action VIVRE Gaoual UN CHANTIER À GAOUAL, C'EST COMME UN ROMAN POLICIER PASSIONNANT En janvier 2015, nous avons réflé- chi ensemble à ce qui pourrait être l'infrastructure idéale d'un centre de formation professionnelle à cons- truire pour de jeunes maçons et mécaniciens. A cause de la chaleur de Gaoual, on a décidé de construi- re un atelier ouvert, avec un sol de béton et un toit mais sans parois.

bois de chauffage. Mais aucun ma- çon de Gaoual ne savait utiliser ces parpaings. Nous avons demandé à Maître Emmanuel, un entrepreneur de Macenta, d'envoyer un maçon compétent à Gaoual pour former les maçons locaux. Maître Emma- nuel avait été formé vers 1990 par un collaborateur de l'AME et il a depuis exécuté plusieurs mandats pour l'AME, tels la construction de l'école ActionVIVRE à Gaoual ou di- vers travaux au Centre Médical de Macenta. Il nous a envoyé un contremaître qualifié et digne de confiance. A notre grand étonnement, il a été difficile de trouver à Gaoual des maçons disposés à se former. Fi- nalement, deux maçons ont été formés directement sur le chantier du centre de formation profes- sionnelle. Pendant la construction, plusieurs artisans ont demandé de pouvoir travailler chez nous, mais en fin de compte, ils ne cher- chaient pas vraiment de travail et voulaient seulement encaisser un salaire. Pour les travaux de me- nuiserie, nous n'avons pu trouver qu'un seul spécialiste, mais avec le temps, un groupe de manœuvres s'est formé, travaillant bien, fidèle- ment et de manière fiable.

UNE SOLUTION DE DERNIÈRE MINUTE

UNE DIFFICILE RECHERCHE DE MAÇONS

L'approvisionnement en matériaux nous a causé bien des soucis: le ci- ment et les fers à béton n'ont pas été livrés comme promis en sept à dix jours, mais le plus souvent après plus d'un mois. On a pourtant

Les bâtiments devaient être cons- truits avec des parpaings pressés terre et ciment. Ils sont écolo- giques, car ils sont fabriqués sans

DÉFIS ET CHANGEMENTS POSITIFS

aidée de multiples manières et a as- sumé une partie de l'enseignement pour les 22 enfants. Tous ont expri- mé leur satisfaction pour le nou- veau jardin d'enfants lors de la pe- tite fête de clôture. Matthias RYCHEN, chef de projet d'ActionVIVRE à Gaoual

toujours pu continuer à travailler, car quand tout est fait à la main, l'ouvrage ne manque jamais. Durant tout ce projet, les questions et les grands défis n'ont pas man- qué, mais on a toujours fini par trou- ver une solution, parfois au dernier moment. L'étape de la construction proprement dite fut passionnante – un vrai roman policier exigeant des nerfs solides! Mais tout le monde est content du résultat et les bâti- ments sont de bonne qualité. L'ÉCOLE Action VIVRE L'école ActionVIVRE n'a pu ou- vrir ses portes qu'en janvier 2015 au lieu d'octobre 2014, à cause de l'épidémie d'Ebola. L'année sco- laire a donc duré six mois au lieu de neuf, et toute la matière a dû être transmise pendant cette période écourtée. De plus, un instituteur a disparu sans laisser de traces après deux mois d'enseignement. Fati- gués par l'année scolaire intensive, nous avons été réjouis par les résul- tats des examens: 44 élèves de 6e année sur 45 ont passé l'examen de l'Etat, et 28 élèves sur 30 ont réussi l'examen de fin de 10e année. Dans les écoles officielles, par contre, le taux de passage est inférieur à un tiers.

Les premiers apprentis de notre formation des artisans ont déjà suivi un an et demi de cours. Ce sous-projet qui marche très bien est devenu un secteur autonome et significatif d'ActionVIVRE Télimélé. Le travail varié avec les jeunes gens plaît beaucoup à Philippe Toggen- burger et Michi Müller même si les défis ne manquent pas. Sur les onze apprentis qui ont commencé, neuf ont persévéré. Nous avons pu ob- server beaucoup de changements positifs chez eux durant ces der- niers dix-huit mois, tant en matière artisanale que dans les relations in- terpersonnelles. Notre jardin d'enfants fonctionne lui aussi depuis un an et demi. A la fin de la première année, la moi- tié des enfants sont entrés dans la 1ère classe, libérant de la place pour d'autres fillettes et garçons. Dix enfants fréquentent donc à nouveau quotidiennement le jar- din d'enfants. C'est encourageant de voir tout ce que les enfants ont appris et qui leur a assuré un excel- lent démarrage de leur parcours scolaire. Sandra Toggenburger a continué son travail pour les victimes de brûlures et a pu soigner 20 person- nes en 2015, ce qui implique 160 consultations. PRÉPARATION OPTIMALE POUR L'ÉCOLE

Action VIVRE Télimélé

BienquelafamilleMülleraitvécupo- sitivement l'étape d'apprentissage de la langue à Labé, elle s'est ré- jouie, et nous tous avec eux, de leur déménagement début 2015 à Télimélé, pour renforcer l'équipe sur place. Pleins d'élan, ils ont com- mencé d'aménager leur nouvelle maison, s'y sentant bien dès le dé- but, malgré l'absence d'eau sur leur terrain, le puits n'étant pas encore achevé. Le forage du puits, et sur- tout le puisatier, ont mis nos nerfs à l’épreuve, car il n'est pas souvent venu travailler. Michi a finalement pris les choses en mains et terminé lui-même le puits. A peine une année après leur arrivée, la cour des Müller est méconnaissable: il y a maintenant de belles fleurs dans la cour, des ar- bres qui ont été plantés, et en plus un bac à sable, un foyer et une ba- lançoire, sans oublier trois chiens, quelques chèvres et le château d'eau de construction maison.

JARDIN D'ENFANTS DE QUARTIER

Elian Meier a enfin pu commencer le jardin d'enfants au début officiel de l'année scolaire. Un Guinéen l'a

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