FNH N° 1095

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 9 février 2023 - 8 DH - N° 1095

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Budget Marges de manœuvre serrées en 2023

Facture énergétique Le Maroc trinque sévèrement

P. 20/21

P. 10/11

La team Maroc dans les starting-blocks PROMOTION DE L'INVESTISSEMENT

P. 26 à 29

«L’offre destinée aux TPE est quasi inexistante au Maroc» Financement

Médias Bientôt des formations au droit de la concurrence

Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine de TPE-PME

P. 30

P. 12 à 14

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Gouvernement – Syndicats : La lune de fiel tiendra-t-elle ?

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

> Economie 10

Point Bourse Hebdo : Le Masi remonte légèrement la pente Budget : Des marges de manœuvre serrées en 2023 Entretien avec Abdellah El Fergui : Financement, «L’offre destinée aux TPE est quasi inexistante au Maroc» Hausse du taux directeur : Pourquoi ce n’est pas fini Entretien avec Ilyas El Harti : Groupe Akdital, «Nous commençons à ressentir l’effet de la généralisation de l’AMO» Préparer son IPO : Les ingrédients d'une bonne intro- duction en Bourse

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Par Fatima Ouriaghli

L e Maroc fait face à un chômage structurel. En la matière, les différents gouvernements qui se sont succédé semblent incapables de baisser drasti- quement et durablement le taux de chômage, que l’économie nationale traine comme un boulet. En 2022, il y a certes eu un léger mieux : le nombre total de chômeurs a reculé de 66.000 personnes au niveau national, s’établis- sant à 1.442.000, résultat d’une baisse de 70.000 chômeurs en milieu urbain et d’une hausse de 4.000 en milieu rural. Le taux de chômage est ainsi passé de 12,3% à 11,8% au niveau national, de 16,9% à 15,8% en milieu urbain et de 5% à 5,2% en milieu rural. Il est plus élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans (32,7%), les diplômés (18,6%) et les femmes (17,2%). Ce taux de 11,8% reste cependant élevé par rapport aux ambitions du Royaume. Pourtant, on ne peut dire que le gouvernement actuel est avare en initiatives. Bien au contraire. Le programme Forsa montre, au demeurant, qu’il y a une réelle volonté de donner aux jeunes des opportunités d’intégrer le marché du travail. Pour sa première édition, les objectifs ont été atteints à 100%, à savoir financer 10.000 projets. Ce succès a poussé le gouvernement à lancer une nouvelle édition, à laquelle a été allouée une enveloppe financière de 1,25 Md de DH. L’objectif est clair : encoura- ger l'investissement et l'emploi, notamment chez les jeunes porteurs d’idées ou de projets d’entrepreneuriat, en leur proposant deux dispositifs qui allient accompagnement et financement. La finalité étant de les aider à intégrer le secteur formel, créer des emplois et contribuer au dévelop- pement local. Autre dispositif lancé lundi dernier : le plan opération- nel «Génération Entrepreneurs». A l’initiative de l’Agence nationale de promotion des emplois et des compétences (ANAPEC). L’auto-entrepreneuriat serait-il donc la «solution magique» face au chômage endémique auquel fait face le Royaume ? Il reste une bonne alternative en tout cas et s’inscrit en complément de l’emploi salarié. Mais, de toute évidence, il faudrait en parallèle que le Maroc franchisse un nouveau palier de croissance pour pouvoir don- ner des opportunités à tous ces jeunes qui se présentent sur le marché du travail chaque année, afin qu’ils ne viennent pas grossir le rang des chômeurs. C’était ça l’objectif nourri par le nouveau modèle de développement, qui avait fixé le cap de manière précise, l’ambition étant d’atteindre un rythme moyen annuel de croissance supérieur à 6% afin de pouvoir doubler le PIB par habitant à l’horizon 2035. Une ambition qui ressemble de plus en plus à une vue de l’esprit. u CHÔMAGE ENNEMI

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Facture énergétique : Le Maroc trinque sévèrement Matières premières : Poursuite de la détente sur les prix Entretien avec Moulay Abdelkader Alaoui : Marché du blé, «En 2022, l’Etat a payé une restitution d’une valeur de 10 milliards de DH» Budget : Explosion des dépenses de compensation en décembre Promotion de l'investissement : La team Maroc dans les starting-blocks Entretien avec Abdellatif Maâzouz : «La convergence des politiques publiques ne peut se faire qu’au niveau des territoires» Entretien avec Mbarka Bouaida : «Booster le partena- riat public-privé est plus que jamais prioritaire afin de doper l’investissement national» Charte de l’investissement : Jazouli détaille les dispo- sitifs de soutien Médias : Bientôt des formations au droit de la concur- rence Régularisation des constructions non réglementaires : La tutelle prépare un nouveau texte de loi moins contraignant Certification/Normalisation : Près de 1.100 normes homologuées en 2022

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> L'univers des TPME Entrepreneuriat : Forsa, acte 2 33

> Santé 34

> Focus Agricole

Prix des tomates : Vives inquiétudes à l’approche du Ramadan 34

Entretien avec Abdelmadjid Belaïche : Assurance maladie obligatoire, de la nécessité des protocoles thérapeutiques 36

> Politique 35 Parlement européen : La cabale rebondit !

> Société

Grippe et corticoïdes : Une association qui peut être très dangereuse 38 > Culture Musique : Il était une voix… Exposition : Amina... trait à l'aise à Marrakech ! Entretien avec Fadila El Gadi : Confidences, A la vie à la mode 40 41 42

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> High-tech

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Interface cerveau-ordinateur : Révolutionner la pensée

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Gouvernement - Syndicats La lune de fiel tiendra-t-elle ? Par D. William

V ivre pour travailler ? Travailler pour vivre ? Travailler plus pour gagner plus ? Travailler moins pour vivre mieux ? La question des retraites suscite bien des questions philosophiques, pour ne pas dire existentielles. Et ce, dans tous les pays où il est question de réfor- mer le système de retraite. La France est dans ce cas de figure. Depuis plusieurs jours, des manifestations ont lieu réguliè- rement pour dénoncer la réforme portée par la Première ministre Elisabeth Borne. L’un des points qui fâche : le recul de l’âge de départ de la retraite à 64 ans vivement dénoncé par les syndicats et l’opposition politique. Et entre les démagos, ceux qui veulent préserver des privilèges aujourd’hui décriés et ceux qui s’y opposent parce que jugée inéquitable et injuste, cette réforme est surtout très impopulaire en ce qu’elle n’est pas perçue comme une réforme ayant une dimension collective positive.

Entendons-nous bien cependant : le gouvernement marocain suit de près ce qui se passe en France. Et il doit s’en inspirer d’ailleurs pour, lui aussi, pouvoir faire passer la pilule de la réforme des retraites. Tous les gouvernements qui se sont succédé ont préféré ne pas avoir à manipuler cette patate chaude, qui peut s’avérer être une véritable bombe sociale, tant les enjeux socioécono- miques sont importants. Au plus, a-t-on initié la réforme paramétrique, en atten- dant celle plus globale. C’était en 2016. Question équilibre et pérennité du sys- tème, il faut passer à la seconde étape, où il est aussi question de relever l’âge de départ à la retraite. Le gouvernement a saisi l’urgence de la situation. Et reste conscient que cela ne va pas du tout être facile, surtout face à des syndicats très vindicatifs et qui s’enflamment faci- lement dès lors que l’on aborde le sujet des retraites. Mardi au Parlement, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, reconnaissait, sans langue

de bois, qu' «il n'y a pas de solutions faciles» , soulignant que «le système de retraite était déjà sur la table des gou- vernements précédents pendant des années, et les mesures prises n'ont pas permis d'aboutir à une solution». Elle promet que le dialogue reprendra avec les différents partenaires à partir de mars prochain pour se mettre d'accord sur les éventuelles solutions, dans la perspective de clore ce dossier d'ici l'été ou septembre prochain, faisant remar- quer que la question de l'âge et les coti- sations seront certainement soulevées. D’ici là, une réunion se tiendra ce mois-ci pour mettre à jour les statistiques sur lesquelles l'étude élaborée par le minis- tère de l'Economie et des Finances était basée et qui remontent aux années 2018 et 2019. Les discussions autour de cette réforme promettent d’être houleuses. On verra bien si la lune de fiel actuelle gouverne- ment – partenaires sociaux résistera à la nécessité de boucler cette réforme. ◆

Tous les gou- vernements qui se sont succédé

ont préféré ne pas avoir à manipuler cette patate chaude.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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U ne commission thématique ad-hoc consacrée à la réévaluation des relations avec le Parlement européen (PE) et composée de représentants des deux Chambres du Parlement a été créée mardi à Rabat. La création de cette commission a été annoncée à l’issue d’une réunion du bureau de la Chambre des représentants. «Après un débat approfondi, il a été décidé la création d’une commission thématique ad-hoc consacrée à ladite réé- valuation, composée de représentants des deux Chambres», fait savoir la Chambres des représentants. Dans le même contexte, il a été également décidé la tenue, hier mercredi, d’une importante rencontre d’étude et d’information sur les attaques et allégations mensongères formulées par certaines parties au sein du PE à l’encontre du Royaume. ■ Création d’une commission dédiée à la réévaluation des relations avec le Parlement européen

L'AMMC dévoile ses priorités pour l’année 2023 L ’ Autorité marocaine du marché des capi- taux a présenté, mardi 7 février 2023 à Rabat, ses actions prioritaires de

Collectivités territoriales

35 milliards de dirhams de recettes fiscales à fin décembre 2022

l’année 2023 qui font l'objet d'échanges entre l'Autorité et les acteurs du marché pour concor- der au mieux avec les attentes de l'écosystème. Intervenant lors de cette rencontre, la pré- sidente de l'AMMC, Nezha Hayat, a précisé que ces actions s'articulent autour de cinq axes : «œuvrer pour un marché des capitaux durable, inclusif et plus efficient» , «dynamiser la gestion d'actifs en faveur de la mobilisation de l'épargne» , «accompagner les nouveaux marchés et les nouveaux acteurs» , «renforcer l'approche de supervision par les risques» et «poursuivre la transformation digitale et le ren- forcement des capacités». Elle a, en outre, insisté sur l'importance de cet exercice initié pour la troisième année consé- cutive par l'Autorité dans le cadre de son plan stratégique pour le développement d'un mar- ché des capitaux au service du financement de l'économie et de l'investissement productif. Revenant sur l'accompagnement des nou- veaux acteurs et des nouveaux marchés, Nezha Hayat a souligné que l'AMMC se mobilisera en faveur de l'accompagnement du déploiement de l'activité des conseillers en investissement financier, ainsi que du démarrage de l'activité de financement collaboratif (Crowdfunding). Aussi, l'Autorité continuera à rendre plus effi- cace son approche de contrôle basée sur les risques, a-t-elle fait savoir, notant que la première mission de l'AMMC est de protéger l'épargne investie en instruments financiers et ce, dans un cadre de plus en plus digital et moderne. Cette rencontre a été également l'occasion de revenir sur les réalisations de l'AMMC en 2022, dont l'opérationnalisation

de l'offre petite et moyenne entreprise (PME), le développement continu du marché de la dette privée à travers l'ouverture de ce marché à de nouveaux acteurs, en l'occurrence les collectivités territoriales, et la consolidation du rôle de la gestion d'actifs dans le finan- cement de l'économie. Il s'agit, en outre, de la contribution à la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire moderne, flexible et évolutif, la finalisation du dispositif régle- mentaire régissant le financement collaboratif, l'élargissement de l'offre de finance participa- tive, l'accompagnement du développement des Fintech, l'engagement continu en faveur du développement de la finance durable et du lancement de plusieurs actions d'éducation financière. L'AMMC a également intensifié les contrôles, ce qui a été traduit par une augmen- tation du taux de couverture à 97% en 2022 contre 50% en 2021, en plus de la multiplica- tion des actions de sensibilisation des acteurs du marché en matière de lutte contre le blan- chiment de capitaux et le financement du ter- rorisme -LBC&FT- (publication de la circulaire n°02/2022 relative au devoir de vigilance et de veille interne), de cyber résilience et de lutte contre la corruption. ■

L es recettes fiscales ont atteint 35 milliards de dirhams à fin décembre 2022, en augmentation de 8,2% par rapport à leur niveau une année auparavant, selon la Trésorerie générale du Royaume (TGR). Cette augmentation recouvre une hausse de 2,9% des impôts directs et de 12% des impôts indirects. Ces recettes fiscales ont constitué 77,3% des recettes globales des collectivités territo- riales à fin décembre 2022. Ainsi, les ressources transférées se sont établies à 29,1 Mds de DH à fin décembre 2022 contre 26,2 Mds de DH un an auparavant, en hausse de 11%. Ceci résulte de l'augmentation de la part des collectivités terri- toriales dans le produit de la TVA (+1,79 Md de DH), de la part des régions dans le produit de l’IS et de l’IR (+843 MDH), des fonds de concours (+711 MDH) et de la part dans le produit de la taxe sur les contrats d'assurance (+239 MDH), conjuguée à la diminution des subventions (-703 MDH). Pour ce qui est des ressources gérées par l’Etat pour le compte des collectivités territoriales, elles ont atteint 7,40 Mds de DH contre 7,72 Mds de DH un an auparavant, soit une diminution de 4,2%, provenant de la baisse de la taxe de services communaux (-186 MDH), de la taxe professionnelle (-114 MDH) et de la taxe d’habitation (-27 MDH). ■ L e volume global des ressources en eau a atteint

Le taux de remplissage des barrages proche de 32%

augmentation de 88%. De même, la moyenne de la superficie enneigée a atteint 5.720 km 2 contre 4.480 km 2 l'année précédente, soit une augmentation de 30%, tandis que la superficie maximale de neige a atteint 28.480 km 2 au 29 janvier dernier. Le taux de remplissage des barrages a frôlé les 31,9% (5 milliards et 100 millions m 3 ), a poursuivi le ministre, affirmant que le taux enregistré l'année dernière, soit 33,8%, est en passe d'être franchi.

Le ministre a toutefois souligné qu'il existe des écarts en matière de taux de remplissage des barrages entre les différentes régions. Ce taux a atteint environ 55% dans la région de Loukous et 25% dans la région de l'Oriental, alors qu'il reste faible dans la région de Oum Rbii et Tensift. Baraka a dans ce sens mis l'accent sur la nécessité de prendre des mesures rapides pour éviter les répercus- sions de la pénurie d'eau dans ces régions. ■

deux milliards et 110 millions de mètres cubes, enregistrant un excédent de 207% par rapport à la même période de l'an dernier, selon le ministre de l’Équipement et de l’Eau, qui s’exprimait cette semaine au Parlement. Nizar Baraka précise que la moyenne nationale de pluviométrie enregistrée de septembre 2022 à aujourd'hui est de 72 millimètres, contre 38 millimètres l'année dernière, ce qui représente une

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Sénégal : Lancement d’un nouveau programme de modernisation de l’agriculture

Le FMI presse le Cameroun de réduire ses subventions aux carburants

Côte d’Ivoire Nouvelle stratégie d’inclusion sociale et économique

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Afrique du Sud : Les patronats appellent à un remaniement ministériel pour l'efficacité gouvernementale L e président sénégalais, Macky Sall, a procédé, à Dakar, au lancement d'un programme d'acquisition de matériels agricoles, de construction de magasins de stockage et d'entrepôts de conservation de produits hor- ticoles pour une enveloppe d’environ 140 millions de dol- lars. Le programme permettra l'acquisition de 3.000 unités motorisées sous forme de tracteurs, de batteuses multicul- ture, de motopompes pour l'irrigation, de matériels de trai- tement, de chambres frigorifiques pour la conservation de produits horticoles et de magasins de stockage d'intrants agricoles, a dit Macky Sall. « Ce programme (…) traduit la priorité que le gouvernement accorde à la modernisation du secteur agricole », a ajouté le président de la république, annonçant une « subvention de 60 à 80% pour l’acquisition » de matériels. ■ L e remaniement ministériel imminent, prévu après les élections tenues en décembre dernier par le Congrès national africain (ANC au pouvoir), doit se concentrer sur l’amélioration de l’efficacité du gouvernement en rédui- sant sa taille et en nommant des ministres compétents, ont indiqué les patronats sud-africains. Dans une lettre

L e Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau pressé les autorités came- rounaises de réduire leurs coûteuses subventions aux carburants à la pompe, considérées comme non-viables selon les projections actuelles des prix internationaux du pétrole et mal ciblées par rapport à ceux qui en ont besoin. Au lendemain d'une mis- sion de revue dans le pays, il a estimé dans un communiqué que ces soutiens « évincent les dépenses prioritaires », représentant six fois le budget alloué à l'agriculture, quatre fois celui de la santé et plus de trois fois ceux de l'énergie et de l'eau. ■ Dangote Cement Construction d’une nouvelle cimenterie L e groupe Dangote Cement, propriété du milliardaire nigérian Aliko Dangote, a annoncé la signature d'un accord avec la société d’ingénierie chinoise Sinoma International Engineering pour la construc- tion d’une cimenterie d’une capacité de 6 millions de tonnes par an. Cette quatrième cimenterie de Dangote Cement au Nigeria sera implantée dans l'État d'Ogun (Sud-Ouest), a-t-on ajouté de même source. Elle devrait porter la capacité de produc- tion du groupe au Nigeria de 35,25 millions de tonnes à 41,25 millions de tonnes pour répondre à la demande locale et augmenter les volumes exportés vers d’autres pays africains. ■

L a Côte d'Ivoire et la Banque mondiale (BM) ont conclu une nouvelle stratégie visant à sou- tenir, sur la période 2023-2027, une transformation économique et sociale plus inclusive et durable du pays. Ce nouveau cadre de coopération, dénommé Cadre de partenariat pays (CPF), est axé sur « une amélioration du capital humain, une réduction des disparités, un renforcement de la rési- lience et la création d'emplois éma- nant du secteur privé » pour la trans- formation économique et sociale de la Côte d'Ivoire, selon une note d'infor- mation de la BM. Avec le nouveau CPF, l'appui de la BM vise à aider le gouvernement à assurer l'accès à l'électricité pour 80% des ménages d'ici 2026. La BM ambi- tionne également de multiplier par dix le nombre de personnes détentrices d'un titre foncier ou pouvant utiliser une propriété foncière sécurisée. ■

conjointe, les Directeurs généraux de Business Unity SA (Busa), Cas Coovadia, et de Business Leadership South Africa (BLSA), Busi Mavuso, ont déclaré qu’ « une petite équipe concentrée peut accomplir bien plus qu'un grand groupe peu maniable ». « Un gouvernement +cellule de crise+ plus serré, axé sur les réformes et uni autour de solutions rapides aux blocages, pourrait être plus efficace, compte tenu des crises auxquelles l'Afrique du Sud est confrontée », ont-ils souligné. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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L'Espagne a reçu 71,6 millions de touristes en 2022

L’ Espagne a reçu l'an dernier un total de 71,6 millions de touristes internationaux, soit plus du double du chiffre de l'année précédente (129,5 %), qui avait souffert des conséquences de la pandémie, selon les données de l'Institut national de la statistique (INE). L'institut chiffre à 87.061 millions d’euros les dépenses des visiteurs, avec une augmentation particu- lièrement notable de la dépense quotidienne moyenne, qui a augmenté de 15,3% pour atteindre 145 euros. Les données sur les mouvements de touristes aux fron- tières montrent que les chiffres pour la fin de l'année

2022, qui avoisinent les 72 millions de touristes enregis- trés, sont encore inférieurs de 14,3% à ceux enregistrés en 2019, année record pour le tourisme espagnol qui a dépassé les 83,7 millions de visiteurs étrangers. ■ L’inflation dans la zone OCDE ralentit à 9,4% en décembre 2022 mesurée par l’in- dice des prix à la consommation (IPC), a ralenti à nouveau en décembre 2022 pour atteindre 9.4% en glissement annuel, en baisse par rapport à son pic d’octobre 2022 (10.8%). Il s’agit de son plus bas niveau depuis avril 2022, indique un communiqué de l’organisation basée à Paris, ajoutant que des baisses de l’inflation ont été enregistrées entre novembre et décembre dans 25 des 38 pays de l’OCDE. Quinze pays de l’OCDE ont enregistré une inflation à deux chiffres en décembre 2022, les taux les plus élevés ayant été enregistrés en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie et en Turquie (au-dessus de 20% pour tous ces pays), alors que l’inflation dans la zone OCDE a plus que doublé en 2022 par rapport à son niveau de 2021 (9.6%, comparé à 4.0%), atteignant sa moyenne annuelle la plus élevée depuis 1988. ■ L’ inflation dans la zone OCDE, Le trafic aérien a dépassé en 2022 les deux tiers de son niveau d'avant-crise

USA : Les créations d'emploi dépassent les attentes

en janvier

L es créations d'emploi aux États-Unis ont rebondi en janvier et le taux de chô- mage a chuté à son plus bas niveau en 53 ans, signe d'un marché du travail robuste qui laisse entrevoir de nouvelles hausses des taux d'intérêt. Le département du Travail a fait état de la création de 517.000 emplois, dépassant de loin les attentes. Il s'agit d'une forte aug- mentation par rapport aux 260.000 emplois créés en décembre. Le taux de chômage, lui, s'est établi à 3,4%, le plus bas depuis 1969. Même si l'embauche a bondi, la croissance des salaires a légèrement ralenti à 0,3% par rapport à décembre, d'après les mêmes données. Les chiffres élevés de l'embauche L a secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a réitéré lundi son appel au Congrès « pour relever le plafond de la dette afin d'éviter une catastrophe » après que les États-Unis ont atteint leur limite d'emprunt le mois dernier. « L'Amérique a payé toutes ses factures à temps depuis 1789, et ne pas le faire produirait une catastrophe économique et financière, et chaque membre responsable du Congrès doit accepter de relever le pla- fond de la dett e», a souligné Yellen dans une déclaration à la chaîne de télévision améri- caine ABC. Les États-Unis ont atteint leur limite d'em- prunt d'environ 31,4 mille milliards de dollars en janvier.

attestent, selon les analystes, les défis aux- quels fait face la Réserve fédérale améri- caine (FED), qui tente de refroidir le marché du travail afin de maîtriser l'inflation galo- pante. ■

USA : Yellen appelle le Congrès à relever le plafond de la dette pour éviter «une catastrophe»

E n 2022, le trafic aérien mondial a atteint 68,5% de son niveau d'avant la pandémie de Covid-19, mar- qué par un important rebond du trafic international et de fortes disparités régionales, a annoncé l'Associa- tion internationale du transport aérien (Iata). Mesuré en passagers-kilomètres payants (RPK), l'un des indices de référence du secteur, le trafic domestique a grimpé de 10,9% par rapport à l'année précédente. ■

La Maison Blanche et de nombreux démo- crates font pression pour augmenter rapi- dement la limite d'emprunt, tandis que les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, exigent au préalable des réductions des dépenses fédérales. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis janvier 2022

Le Masi remonte légèrement la pente ◆ Le Masi démarre février sur de bonnes bases, appuyé par une détente sur le front des taux obligataires.

mesure de soutenir les niveaux de valo- risation historiques du marché boursier. De façon générale, la hausse du taux directeur influe directement sur la valo- risation des sociétés, compte tenu de son impact sur le CMPC (Coût moyen pondéré du capital), et ce à travers l’aug- mentation du taux sans risque. D’ailleurs, la hausse des taux de la Banque cen- trale a récemment conduit BMCE Capital Global Research à revoir sensiblement à la baisse le potentiel de son scope de 40 valeurs, qui passe de +19% à seulement +5%. Au terme de cette semaine, 14 secteurs ont terminé en hausse, 8 en baisse et un secteur est resté stable. Le secteur de la Chimie a réalisé la meilleure per- formance de la semaine (9,45%), devant ceux des Services de transport (5,05%) et du Bâtiment et matériaux de construction (3,89%). Du côté des perdants, le secteur du Transport (-3,61%) a accusé le plus fort repli, suivi du secteur des Loisirs et hôtels (-1,47%) et de celui des Boissons

(-1,22%). Au titre de cette semaine, le volume glo- bal des échanges s'est élevé à 391,89 MDH sur le marché central actions. Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent Marsa Maroc avec un volume transactionnel de 71,56 MDH, Attijariwafa bank (59,17 MDH) et Itissalat Al Maghrib (47,41 MDH). Après un début d'année hautement volatil, le marché obligataire semble avoir trouvé des niveaux d'équilibre, permettant au marché de consolider et aux acteurs de reprendre leur souffle. Le Trésor a effec- tué une levée assez importante, mardi, sur le marché des BDT se chiffrant à 14 Mds de DH, répartis sur plusieurs lignes à court terme, face à une demande des investisseurs de plus de 25 Mds de DH. La nouvelle ligne du 2 ans à taux révi- sable (13 semaines+ spread de 20 pbs) a connu une demande importante de 13 milliards de DH. Le Trésor y a finalement levé 7 Mds de DH, avec un taux retenu de 3,37%. ◆

A vec une détente visible sur le marché des taux, la Bourse démarre le mois de février du bon pied. Bien que le niveau de participation des opé- rateurs demeure faible, l’indice Masi a assez bien progressé durant la semaine, en gagnant 2,63% à 10.335,31 points. Il a effacé les pertes du jeudi noir du début janvier, profitant essentiellement d’une bonne orientation des grandes capitalisa- tions, les bancaires en premier lieu. Malgré cette reprise momentanée, les stratégistes de la place estiment que les actions perdent en attractivité et s’orientent vers un nouveau para- digme. En clair, l’écrasement des spreads de rendement «actions-BDT» dans un contexte inflationniste s’est traduit par une hausse sensible de la prime de risque envers les actions. La nouvelle ère des taux élevés conjuguée au profil de crois- sance des bénéfices ne semblent pas en Par Y. Seddik

La hausse du taux directeur influe direc- tement sur la valorisation des sociétés.

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BOURSE & FINANCES

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Budget ◆ Le Trésor doit faire face à une forte augmentation des charges de la dette après l’envolée des taux en 2022. ◆ Un recours au marché international est peu plausible en 2023 au vu des conditions actuelles de financement. Des marges de manœuvre serrées en 2023

tional en raison du relève- ment des taux de la FED et de la BCE en 2022, le Trésor a eu recours quasi-exclusivement au marché intérieur, créant des tensions marquées sur les taux. Le marché domestique s’est en fait accaparé près de 90% de son besoin annuel face à une estimation de 72% de la LF 2022. Ce déca- lage a été visible au niveau des financements extérieurs qui n’ont représenté que 9% en 2022 contre une estima- tion de 28% de la LF 2022. Pour cette année, en prenant en compte les recettes et les dépenses liées au budget général, y compris l’amortis- sement de la dette publique, ainsi que les recettes et les dépenses des SEGMA et des CST, les besoins de finan- cement du budget de l’État s’élèvent à un total d’environ 193,08 Mds de DH (Vs 103 Mds de DH en 2022).

Les besoins de financement du budget de l’État s’élèvent à un total d’environ 193,08 Mds de DH contre 103 Mds de DH en 2022.

à mobiliser les ressources nécessaires, permettant de couvrir un besoin de finan- cement qui s’est amplifié au fil de l’année, et à maîtriser son déficit budgétaire. Les recettes fiscales, les finan- cements innovants et les performances de l’OCP ont permis en effet de combler une bonne partie des coûts budgétaires additionnels de l’État.

En matière de financement et en plus du tirage de la LPL auprès de la Banque centrale pour 21 Mds de DH, le Trésor a fait preuve d’inno- vation en 2022 à travers le recours à de nouveaux ins- truments (émissions à très court terme 32 jours, 45 jours et les BDT à taux révisables). Le seul hic était qu’avec le durcissement des conditions de financement à l’interna-

E ntre une charge de compensation qui a explosé (42 Mds de DH vs une pré- vision initiale de 17 Mds de DH) et des condi- tions de financement qui se sont corsées, l’année 2022 n’a pas été de tout repos pour les finances publiques. Le Trésor a pourtant réussi Par Y. Seddik

AVIS D'EXPERT FINANCEMENT EXTÉRIEUR : Une sortie du Trésor est nécessaire

Face à un besoin de financement important du Trésor en 2022 et tenant compte d’une absence de sortie à l’international pour la seconde année consécutive, le Trésor a eu recours au marché domestique. La part du financement intérieur a représenté 91% du financement global en 2022 contre 89% en 2021, et une moyenne de 50% durant la période 2019-2020. Pour l’économiste Omar Bakkou, une sortie du Trésor à l’international s’avère nécessaire en 2023, tenant compte du contexte actuel, «d’abord parce qu’elle est prévue par la Loi de Finances et qu’il n’y pas eu de sortie l’année dernière. Puis, pour améliorer les conditions de financement du Trésor afin de ne pas mettre trop de pression sur le mar-

ché interne». L’autre élément important mis en en exergue par Bakkou a trait aux importantes tombées prévues cette année, à l’image du mois d’avril, avec un remboursement de pas moins 40 milliards de DH. «Il est nécessaire pour le Trésor de sortir à l’inter- national pour faire face aux multiples tombées prévues les mois prochains. Des tombées qui se sont accentuées dernièrement, puisque l’argentier du Royaume s’est principalement financé sur du court terme en 2022», explique-t-il. Il y a par ailleurs un autre volet concernant les rem- boursements de la dette extérieure. «Si on ne sort pas sur le marché international, il y aura certaine- ment une baisse des avoirs officiels du Royaume.

Cette variable est également prise dans l’équation de financement du

Trésor», rappelle-t-il. Tous ces éléments plaident en faveur d’une sortie à l’internatio- nal en 2023, résume Bakkou.

Notons que la contribution des financements exté- rieurs s’est, elle, limitée à 11% durant la période 2021-2022, soit des levées extérieures nettes hors amortissement de 8,2 Mds de DH et 6,1 Mds de DH respectivement et ce, principalement à travers des emprunts bilatéraux et multilatéraux. ◆

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est également impactée par les fluctuations des cours de change, dont l’impact est encore plus important que l'effet taux. Car dans l’hypothèse d’une appré- ciation de l’Euro face au Dirham de 1%, le service de la dette extérieure du Trésor enregistrerait une hausse de 24,1 MDH au titre

de l’exercice suivant. Par contre, dans l’hypothèse d’une apprécia- tion du Dollar face au Dirham de 1%, le service de la dette exté- rieure du Trésor enregistrerait une hausse de 39,6 MDH ou 0,28% au titre de l’exercice suivant. En définitive, à côté des méca- nismes classiques d’endettement,

l’État doit donc miser davantage sur les financements innovants qui lui permettent de fournir de la liquidité immédiate tout en rédui- sant ses besoins d’endettement, mais aussi ses charges d’intérêt. En 2022, les recettes des finan- cements innovants ont atteint 25 Mds de DH. ◆

Une situation identique à 2022

Pour couvrir ses besoins bruts de financement, notamment en ce qui concerne le financement de nouveaux projets d’inves- tissement, l’État dispose de la possibilité d’emprunter, pour une période déterminée, auprès des emprunteurs nationaux (banques, établissements financiers, parti- culiers,…), notamment en émet- tant des bons du Trésor et des obligations, dont la maturité varie entre 13 semaines et 30 ans, par- fois avec des montages spéciaux. Ou auprès d’emprunteurs inter- nationaux, qu’ils soient bilatéraux (États) ou multilatéraux (parte- naires techniques et financiers et institutions financières internatio- nales, tels que la Banque mon- diale ou le FMI), ou sur le mar- ché international et les créanciers privés, sur lequel les conditions d’octroi deviennent extrêmement difficiles. Avec très peu de latitude, la situa- tion ne devrait pas présenter de changements en 2023. L’État va devoir recourir aux mêmes méca- nismes de financement qu’en 2022, à un détail près toutefois : une ardoise des charges de la dette en forte hausse. Alors que le consensus table sur une poursuite de la hausse des taux sur le marché primaire des bons du Trésor, avec des relève- ments du taux directeur en pers- pective, le ministère des Finances mise, pour chaque augmentation de 1 pbs des taux d’intérêt sur le marché intérieur, sur un impact de 19,8 MDH ou de 0,08% du total des charges en intérêts de la dette intérieure pour l’exercice suivant. A titre de repère, les taux obligataires ont enregistré en 2022 des hausses variant entre 63 pbs et 167 pbs par rapport à fin 2021, selon les maturités. Quant à la dette extérieure, une augmentation de 1 point de base (0,01%) des taux d’intérêt engen- drerait un surcoût de 10,6 MDH ou 0,16% du total des charges en intérêts de la dette extérieure pour l’exercice suivant. La charge de la dette extérieure

AGENCE MCA-MOROCCO AVIS DE CLOTURE DU « COMPACT II » DU MAROC

Le Royaume du Maroc, représenté par son Gouvernement (le «Gouvernement»), et les Etats-Unis d’Amérique, représentés par Millennium Challenge Corporation («MCC»), ont conclu, le 30 novembre 2015, un accord dé- nommé le «Millennium Challenge Compact Programme» («Compact II») visant à rehausser la qualité du capital humain et à améliorer la productivité du foncier au Maroc, d’un montant de 460,5 millions de dollars américains («Financement MCC») auquel s’ajoute une contribution du Gouvernement d’une valeur équivalente à au moins 15% du Financement MCC.

Le Gouvernement a créé l’Agence MCA-Morocco et lui a confié la mise en oeuvre des activités du «Compact II» qui est entré en vigueur le 30 juin 2017 et qui prendra fin le 31 mars 2023.

A ce titre, l’Agence MCA-Morocco informe l’ensemble de ses partenaires ainsi que les entreprises, fournisseurs et prestataires ayant conclu des conventions ou contrats avec elle que la date limite pour traiter vos factures correspondant aux travaux, fournitures, biens et services exécutés jusqu’au 31 mars 2023, est le 30 mai 2023. De même, aucune activité mise en oeuvre après la date de fin du « Compact II » ne sera financée par MCC, à l’exception de quelques activités liées exclusivement à la clôture du «Compact II» qui durera jusqu’au 29 juillet 2023. Par conséquent, l’Agence invite vivement tous les fournisseurs, entreprises de travaux prestataires de services, consultants et bénéficiaires de subventions à soumettre toutes les factures certifiées bien avant cette date limite, de préférence au terme de leurs contrats ou à la date de fin du «Compact II», selon l’hypothèse qui se réalise en premier. Les entreprises, fournisseurs et prestataires de services et de biens dont les contrats resteront en vigueur pendant la période de clôture (du 1er avril au 29 juillet 2023) seront informés individuellement des procédures de paiement. Pour toutes informations complémentaires relatives à la Clôture du «Compact II» ou à votre contrat, nous vous invitons à nous contacter à l’adresse suivante : Agence Millennium Challenge Account-Morocco Complexe administratif et culturel de la Fondation Mohammed VI de promotion des oeuvres sociales de l’Education - Formation, Avenue Allal El Fassi- Madinat Al Irfane, Hay Riad, Rez-de-chaussée, Rabat - Maroc Tel /Fax : +212 (0) 5 38 01 32 50 / +212 (0) 5 38 01 32 46 E-mail : procurement@mcamorocco.ma

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«L’offre destinée aux TPE est quasi inexistante au Maroc» Financement

◆ Les TPE et PME marocaines luttent pour assurer leur survie. Pâtissant des effets de la crise économique mondiale provoquée par la pandémie ainsi que la guerre en Ukraine, bon nombre de ces entreprises qui, rappelons-le, constituent 95% du tissu économique et contribuent à hauteur de 40% au PIB, sont contraintes de mettre la clef sous le paillasson. ◆ Entretien avec Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine de TPE-PME.

Propos recueillis par M. Ait Ouaanna

Finances News Hebdo : Les TPE- PME marocaines subissent de plein fouet les effets de la succession des crises, en plus d’une inflation désor- mais structurelle. Quelle appréciation faites-vous sur cette situation ? Abdellah El Fergui : Les TPE-PME sont en difficulté depuis plus d’une décennie. Mais avec l’arrivée du Covid-19, la situation s’est fortement aggravée, suite notamment aux trois mois de confinement, au manque de soutien du gouvernement et à l’absence d’un pro- gramme de relance essentiellement dédié à cette catégorie d’entreprises. Ajoutons à cela les effets de la sécheresse et de l’inflation. Actuellement, les TPE-PME ainsi que les auto- entrepreneurs font face à une crise sans pré- cédent. Les prix de certaines matières pre- mières ont doublé, voire même triplé, et la hausse du prix du carburant impacte durement les activités de ces entreprises. Cette flambée des prix a réduit de moitié leurs déplacements territoriaux et leurs prospections des marchés. Ces conditions ont par conséquent entraîné une baisse des commandes, beaucoup d’inci- dents et de dysfonctionnements, et plusieurs impayés. Ça fait très mal de voir aujourd’hui des per- sonnes qui géraient autrefois leur propre entre- prise, à la recherche d’un emploi puisqu’elles ont déclaré faillite. Au Maroc, le gouvernement n’arrive pas à préserver les postes d’emplois créés par les 4 millions de TPE, les 300.000 auto-entrepreneurs et les 30.000 PME, alors qu’il cherche toujours à créer de nouveaux postes, en vain. F.N.H. : Selon une étude réalisée par le cabinet Inforisk, le nombre d’entre- prises défaillantes au Maroc s’est

Le gouverne- ment n’arrive pas à préser- ver les postes d’emplois créés par les 4 millions de TPE, les 300.000 auto-entre- preneurs et les 30.000 PME.

élevé à 12.397 en 2022, soit une hausse de 17,4% par rapport à 2021. 99,2% de ces défaillances concernent les TPE, alors que les PME en repré- sentent 0,7%. Quel commentaire faites-vous de ces chiffres ? A. E. F. : Pour une fois, le cabinet Inforisk est sur la même longueur d’onde que la Confédération, concernant l’augmentation du nombre d’entreprises qui ont fait faillite en 2022, et qui est en hausse de 17,4% par rap- port à 2021. En revanche, je n’approuve pas les autres données. Par exemple, le chiffre de 12.397 entreprises qui ont fait faillite n’est pas exact et ne reflète pas la réalité, tout sim- plement parce que ledit cabinet ne prend pas en considération les entreprises personnes physiques qui sont majoritaires parmi le total d’entreprises existant au Maroc. Ce constat est confirmé par le responsable d’Inforisk qui, lors de notre échange, m’a confirmé que son étude ne prend en compte ni cette catégorie d’entreprises, ni les auto-entrepreneurs, sou- lignant que son cabinet a mentionné cette information dans ladite étude, mais que cette

précision n’a pas été faite par les médias. Ainsi, si nous ajoutons les entreprises per- sonnes physiques et les auto-entrepreneurs et si nous prenons en considération les effets de l’inflation, le nombre des entreprises qui ont fait faillite en 2022 va certainement dépasser les 25.000. Notons que pour le compte de l’année 2021, ce nombre serait de 20.000. Malheureusement, nous sommes confrontés à une véritable guerre des chiffres face aux données publiées par les cabinets, l’observa- toire des TPME, Bank Al-Maghrib, les diffé- rents ministères et d’autres organismes qui se basent soit sur les données fournies par les tribunaux, la DGI ou l’OMPIC, soit sur une défi- nition erronée de la TPE, comme celle établie par l’Observatoire des TPME. A ce propos, le ministre de l'Inclusion écono- mique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, M. Younes Sekkouri, s'est basé, lors d’une séance des questions orales au Parlement, sur la définition donnée par l'Ob- servatoire des TPME, ce qui est très grave. Par ailleurs, je tiens à préciser que le programme «Génération Entrepreneurs», récemment lancé

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