FNH N° 1078 okk

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 30 septembre 2022 - 8 DH - N° 1078

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Pouvoir d’achat L'IR va baisser en 2023

Distribution de carburants Une activité très «lucrative»

Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'Eau

P. 26

P. 27

Bank Al-Maghrib change de logiciel P. 10/11/12 POLITIQUE MONÉTAIRE

Feuille de route du tourisme

BTP

Cryptomonnaies

Des chiffres et des lettres

L’appétit d’ogre des Marocains

Le plan anti-inflation de TGCC

P.20

BCP

P. 21

Des résultats en amélioration au premier semestre

Le statut de la discorde Enseignants-chercheurs

P. 24/25

P. 16

P. 36/37

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

www.facebook.com/FNhebdo

S OMMAIRE

2

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

10

> Actualité

Voyons voir : Alger : Perversité diplomatique Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 4 5 6 7

> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : BAM augmente son taux directeur, les actions décrochent Politique monétaire : Bank Al-Maghrib change de logiciel Lutte contre l’inflation : Le Maroc suit-il la bonne politique ? OCP : Les bénéfices dépassent les 16 Mds de DH au 1 er semestre BCP : Des résultats en amélioration au premier semestre AXA Crédit : Activité en forte croissance au premier semestre Automobile : Auto Hall multiplie ses relais de crois- sance BTP : Le plan anti-inflation de TGCC Cryptomonnaies : L’appétit d’ogre des Marocains PLF 2023 : Quel rebond économique ? 8 10 12 13 16 17 19 20

Par Fatima Ouriaghli

Taux directeur

L a conjoncture économique nationale et internationale a finalement eu raison de la posture jusqu’ici adoptée par Abdellatif Jouahri. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib s’est en effet plié à ce qui semble être «un consensus» auquel souscrivent pratiquement toutes les Banques centrales en ce moment : augmenter les taux directeurs pour juguler une inflation galopante, au risque de freiner la croissance. Le taux directeur passe ainsi de 1,5 à 2% à l’issue du Conseil de la Banque centrale tenu mardi dernier. Jouahri s’est pourtant montré pendant longtemps, notamment lors des deux derniers Conseils de mars et juin, réticent à relever ce taux, avançant entre autres arguments la nature des pressions inflationnistes, principalement d’origine externe. Mais il a fini par abdiquer car, aujourd’hui, la situation écono- JOUAHRI ABDIQUE

> Economie

Feuille de route du tourisme : Des chiffres et des lettres Concentration, marge des distributeurs, subven- tions… : L’avis du Conseil de la concurrence sur les hydrocarbures Pouvoir d’achat : Le gouvernement va baisser l'IR en 2023 Charte de l’investissement : De nouveaux amende- ments du projet de loi-cadre n° 03-22 attendus AMDIE : Le changement de tutelle ne fait pas l’unani- mité au sein du CA Entretien avec Khalid Karbouai : Programme Forsa, «La réussite ou l’échec de tout projet intervient dans la phase post-création» Souveraineté économique : Le «Made in Morocco», un enjeu vital et stratégique Valorisation d’entreprise : Les principales faiblesses des PME marocaines

24

21 22

26

24

27

28

29

30

mique a visiblement changé, avec un risque de stagflation de plus en plus prégnant. Les miasmes de l’inflation, laquelle est désormais ali- mentée à la fois par des pressions d’origine externe, mais également interne, se diffusent en effet de façon «plus large» dans l’économie. « La diffusion de la hausse s’élargit. Sur les 116 sections de produits et services qui composent le panier de réfé-

34

32

Aujourd’hui, la situa- tion économique a visiblement changé, avec un risque de stagflation de plus en plus prégnant.

33

> Focus Agricole

36

rence de l’indice des prix à la consommation établi par le haut- commissariat au Plan, plus de 60% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42% en janvier 2022 et 23% en moyenne entre 2018 et 2019 », reconnaît Jouahri. Ainsi, l’inflation s’est accélérée pour atteindre 8% en août après 7% en juillet, 3% en moyenne au deuxième trimestre et 4% au premier. A fin 2022, elle devrait se situer à 6,3%. Parallèlement, après un rebond de 7,9% en 2021, la croissance économique s’établirait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, à 0,8% cette année, avant de s’accélérer en 2023 pour se situer à 3,6%. Des projections bien plus pessimistes que celles du gou- vernement, qui table sur un taux de croissance économique de 1,5% en 2022 et 4,5% en 2023. Au-delà des écarts dans ces prévisions, c’est davantage la fai- blesse de la croissance qui interpelle : elle est en déphasage par rapport aux ambitions de développement du Maroc et, surtout, ne permet guère de remédier à la problématique du chômage structurel que l’économie nationale traîne comme un boulet. u

Oléiculture : Perspectives prometteuses en dépit des nombreux aléas 34 > L'univers des TPME Investing in Innovation Africa : La première cohorte de 30 start-up dévoilée 35 > Société Enseignants-chercheurs : Le statut de la discorde 36

38

> Culture

38 39

Tremplin L’Boulevard : Labo du beau ! Psykup : «Le Maroc m’a mis la fièvre !»

> High-tech 42 Emploi IT au Maroc : Alerte sur la pénurie des profils

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

4

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Alger Perversité diplomatique Par D. William

S ur hautes instructions du Roi, le ministre des Affaires étran- gères, Nasser Bourita, a reçu, mardi dernier, le ministre algérien de la Justice, Abderrachid Tebbi, émissaire du président algérien, Abdelmajid Tebboune, au Souverain. A cette occasion, Tebbi a remis la lettre d'invitation adres- sée au Roi pour assister aux travaux du Sommet arabe, prévu les 1 er et 2 novembre 2022 en Algérie. Le communiqué du minis- tère des Affaires étrangères a été bref et pour le moins laconique. Deux petites phrases, et hop ! Il ne pouvait cependant en être autrement. Et encore, le Maroc a eu l’élégance d’ac- cueillir sur son sol un dirigeant de ce pays ! Car cette visite-éclair de Tebbi convoque une seule lecture : elle témoigne de la per- versité et de l’hypocrisie du pouvoir algé- rien. Il tente un coup d’éclat diplomatique éphémère en exhibant une «invitation» enrobée dans un fourreau d’hypocrisie. Pour deux raisons essentielles : • Primo : Le régime algérien a-t-il oublié qu’il a décidé, depuis le mercredi 22 sep-

tembre 2021, la fermeture de l'espace aérien de l'Algérie à tous les aéronefs civils et militaires marocains ainsi qu'à ceux qui portent un numéro d'immatriculation maro- cain ? Accordera-t-il donc une dérogation spéciale à la délégation marocaine qui doit se rendre au Sommet arabe avant de reboucler son espace aérien ? • Secundo : Au moment où Tebbi est reçu par Bourita, le pouvoir algérien continue, parallèlement, son travail de déstabilisation du Royaume et manœuvre inlassablement pour empêcher le parachèvement de notre intégrité territoriale. La veille de l’arrivée de Tebbi au Maroc, soit le lundi 26 septembre, c’est le ministre algérien des Affaires étran- gères, Ramtane Lamamra, qui s’est en effet piètrement illustré à l’Assemblée générale de l’ONU, en lançant notamment un appel à l’ONU et à l’Envoyé personnel du SG pour le Sahara marocain, pour la reprise du processus onusien. Mais de qui se moque- t-on ? Les tables-rondes, avec la parti- cipation de toutes les parties prenantes (Maroc, Algérie, Mauritanie et polisario), sont actuellement le seul cadre mis en

place par le Conseil de sécurité pour pour- suivre le processus politique. Mais après y avoir participé deux fois, Alger refuse d’y prendre part à nouveau, pour demander des «négociations directes» entre le Maroc et le polisario. La raison de ce refus : une façon de maintenir le statu quo autour de ce différend artificiel. La réalité est que le pouvoir en Algérie instrumentalise à souhait la question du Sahara marocain. Tantôt il s’en sert comme arme politique interne pour manipuler la rue algérienne qui exige son départ et un changement de régime : c’était le cas lorsque Tebboune a accusé le Maroc d’avoir «tué trois ressor- tissants algériens dans un bombardement» , promettant que «leur assassinat ne restera pas impuni». Tantôt il l’utilise pour faire exister sa diplo- matie blafarde sur le plan international : c’est l’acte qu’il pose en refusant de se joindre aux tables-rondes. Alors, il ne faut pas s’attendre à ce qu’Alger change sa posture fourbe au sujet du Sahara marocain. ◆

Au moment où Tebbi est reçu par Bourita, le pouvoir algé- rien continue, parallèlement, son travail de déstabilisation du Royaume.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

5

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

L a ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, a reçu mardi 27 septembre, Sérgio Pimenta, vice-président régional de la Société financière internationale (SFI) pour l’Afrique, qui a effectué une visite de travail au Maroc, du 26 au 28 septembre 2022, à l’occasion du 60 ème anniversaire de la SFI au Maroc. A cette occasion, Fettah a remercié la SFI pour l’appui et l’accompagnement, tant financier que technique, que cette institution apporte à notre pays pour renforcer le rôle du secteur privé comme catalyseur de la croissance économique et de la création d’emplois, ainsi que pour son accompagnement aux entreprises marocaines en Afrique. De son côté, Pimenta s’est félicité de l’excellence des relations de coopération entre la SFI et le Maroc, en soulignant la disposition de cette institution à poursuivre son engage- ment au Maroc afin de soutenir la reprise économique et accompagner le développement du secteur privé marocain. ■ Rencontre entre Nadia Fettah et le vice-président régional de la SFI

Le DG de l’ONEE reçoit une délégation de la BAD L e Directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi, a reçu mercredi 28 septembre 2022 à Rabat, une importante délégation d’administrateurs de la Banque africaine de développement (BAD) qui effectue, du 26 au 30 septembre, une mission de consultation au Maroc. Lors de cette rencontre, le DG de l’ONEE a mis l’accent sur l’importance du partenariat privilégié et durable entre l’ONEE et la BAD qui couvre les trois portefeuilles stratégiques de l’Office dans les domaines de l’électricité, l’eau potable et l’assainisse- ment liquide. El Hafidi a aussi mis en exergue l’excellence de ce partenariat stratégique qui remonte à 1978 et qui s’est traduit par la réali- sation de plusieurs projets phares en matière d’alimentation en eau potable et d’assainissement liquide, mobilisant une enve- loppe totale de la BAD d’environ 9 milliards de dirhams. A l’issue de cette rencontre, la délégation de la BAD a effectué une visite de la station de traitement de Oum Azza, d’une capacité de 5.000 litres par seconde, qui contribue à assurer l’alimentation en eau potable de la zone côtière Rabat-Casablanca. Elle béné- ficie à une population d’environ 8 millions d’habitants et a été réalisée par l’ONEE avec un coût global de 1,85 Md de DH, dont un concours financier de la BAD d’environ 1,26 Md de DH. ■

Monnaie Jouahri explique la dépréciation du Dirham

D es «mouvements très importants» à l'import seraient derrière la déprécia- tion du Dirham depuis quelques mois, a indiqué, mardi à Rabat, le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri. «Nous avons tenu des réunions avec les res- ponsables des salles de marchés des banques pour se pencher sur les raisons de cette dépréciation de la monnaie nationale, et ce malgré une explosion des recettes touristiques et des MRE» , a dit Jouahri lors du point de presse tenu à l'issue de la 3 ème réunion du Conseil de BAM de l'année 2022. Expliquant cette tendance, le gouverneur de BAM a fait état de flux importants à l'import concernant les produits céréaliers, énergé- tiques et demi-produits, en dépit de la bonne performance des recettes de voyage et des MRE. Selon BAM, les importations devraient pro- gresser de 34,5% en 2022, reflétant principale- ment un alourdissement de la facture énergé- tique à 135,1 milliards de dirhams, contre 75,8 Mds de DH en 2021, et une augmentation des achats des demi-produits à 167 Mds de DH (après 115,5 milliards). Bénéficiant de la réouverture des frontières et de la régression notable de la pandémie

au niveau mondial, les recettes de voyage ont atteint 36,7 Mds de DH sur les sept pre- miers mois de 2022 et devraient ressortir sur l’ensemble de l’année à 79,8 milliards, après 34,3 milliards en 2021 et 78,7 milliards en 2019. Ayant déjà totalisé 58,2 Mds de DH sur les sept premiers mois de l’année, les transferts des MRE devraient, pour leur part, marquer une progression à près de 100 milliards en 2022 contre 93,7 milliards en 2021, avant de revenir à 92,4 milliards en 2023. «Si on va vers la borne de dépréciation, BAM va intervenir via des adjudications de devises pour le système bancaire pour contenir le Dirham dans le cadre de la bande de fluc- tuation», a-t-il assuré. Et de soutenir que la conjoncture «incertaine» tant à l'échelle natio- nale qu'internationale n'est pas favorable au passage à la prochaine phase de flexibilité du Dirham. Revenant sur la décision du Conseil de BAM de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2%, Jouahri a noté que cette décision a pris en considération l'ensemble de ces évolutions. «Si on n'avait pas augmenté le taux directeur, la dépréciation du Dirham aurait été importante et impacterait l'inflation», a-t-il dit. ■

9.228.911 C’est le nombre d’opérations de paiement durant la période des 8 premiers mois de 2022, pour 9.540.957.145 DH, effectuées par les cartes bancaires étrangères, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +136,6% en nombre et +170,5% en montant par rapport à la même période de 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

6

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Sénégal : Le président Macky Sall annonce une série de mesures pour lutter contre la cherté de la vie

Afrique du Sud : Hausse de plus de 44% des liquidations d'entreprises en août L e nombre total de liquidations d'en- treprises en Afrique du Sud a aug- menté de 44,8% en août dernier par rapport à la même période de 2021, a révélé l’Agence sud-africaine des statis- tiques «Stats SA». « Au troisième trimestre de 2022, le nombre total de liquidations a augmenté de 18,8 % », a déclaré Stats SA dans un rapport sur la situation des entreprises dans ce pays d'Afrique australe qui traverse un ralen- tissement économique depuis plusieurs années. Selon l’Agence gouvernementale, une augmentation des fermetures d'entre- prises de 0,8% a été également enregis- trée au cours des huit premiers mois de 2022 par rapport à la même période de 2021. ■

L e président sénégalais, Macky Sall, a annoncé une série de mesures visant à renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais et promouvoir « le consommer local ». Présidant une réunion de lancement des concertations sur la lutte contre la vie chère, à laquelle ont pris part le Premier ministre, Amadou Bâ, les ministres du Commerce et de l’Agriculture, les associations de consom- mateurs et de commerçants et des représentants L es revenus de l'Égypte provenant des expor- tations de gaz ont été multipliés par 13 au cours des huit dernières années, révèle un rapport du centre des médias du conseil des ministres. L'Égypte a réussi à renforcer ses capacités de production et d'exportation, grâce à des accords internationaux de recherche et d'exploration, outre le développement d’un réseau de ports, d'infras-

du patronat, entre autres, le chef de l’Etat a insisté auprès du gouvernement à appliquer, d’ici la fin du mois d’octobre, les décisions issues de ces concertations. Ces travaux vont durer trois semaines avant que des solutions « définitives et opportunes ne soient prises », a précisé le président Macky Sall, estimant par ailleurs que « des facteurs exogènes » sont la cause de la cherté de la vie notée au Sénégal. ■

Égypte : Les revenus des exportations de gaz multipliés par 13 en huit ans

tructures et de stations de liquéfaction et le lan- cement d’un plan national de rationalisation de la consommation d'électricité pour dynamiser les exportations de gaz, indique la même source. Le rapport fait état d'une croissance sans précé- dent des indicateurs de gaz naturel du pays, le secteur gazier ayant enregistré un taux de crois- sance initial de 4% au cours de l'exercice 2021- 2022, contre une baisse de 11% en 2015-2016. ■

L'économie angolaise devrait croître

de 3,5% en 2022 L’ économie angolaise devrait connaître une croissance de 3,5% cette année, soit le rythme le plus rapide depuis 2014, mais elle ralentira ensuite à 1,8% en 2023 en rai- son de la baisse du pétrole, a indiqué le Cabinet de conseil Fitch Solutions. «La forte croissance de l'Angola cette année ne se prolongera guère jusqu'en 2023, car la production de pétrole devrait renouer avec une tendance à la baisse », souligne Fitch Solutions dans une analyse de l’économie angolaise. Les analystes prévoient une réduction de la croissance en Afrique subsaharienne cette année, dans un contexte où la forte infla- tion limite les dépenses des ménages, et le ralentissement de la demande extérieure influence les exportations. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

7

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Italie : Début des négociations pour la formation du nouveau

L a Livre Sterling est tombée à un niveau record par rapport au Dollar, les marchés réagissant aux plus importantes réductions d'impôts au Royaume- Uni depuis 50 ans. Au début des échanges en Asie, la Livre Sterling a chuté à près de 1,03 dollar, avant de regagner un peu de terrain pour s'établir à environ 1,07 dollar lundi matin, heure britannique. Le ministre britannique des Finances, Kwasi Kwarteng, a promis d'autres réductions d'impôts en plus de l'enveloppe de 45 milliards de livres sterling qu'il a annoncée vendredi, alors que l'on s'attend à une forte augmentation des emprunts. La Livre Sterling a également été sous pres- sion en raison de la résistance du Dollar grâce à son sta- tut de valeur refuge. L'Euro a également touché son plus bas niveau en 20 ans par rapport au Dollar, les investis- seurs s'inquiétant du risque de récession à l'approche de l'hiver. ■ La Livre Sterling plonge à un niveau record suite aux réformes fiscales du Royaume-Uni

gouvernement

L a cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (FdI), Giorgia Meloni, arrivée en tête des élections législa- tives en Italie, a entamé avec ses alliés des négociations pour former le nouveau gou- vernement, rapportent les médias locaux. Meloni a besoin de ses alliés, à savoir le parti d'extrême droite de la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, pour avoir une majorité au Parlement et devenir ainsi la première femme à diriger l'Italie. ■ Zone Euro : La BCE prévoit de poursuivre la remontée de ses taux d'intérêt

L a Banque centrale européenne envisage de poursuivre la remontée de ses taux d'intérêt même si un « ralentissement important » de l'activité est à prévoir, a indiqué sa présidente Christine Lagarde. « Dans l'état actuel des choses, nous pré- voyons de relever davantage les taux d'intérêt au cours des prochaines réunions afin de frei-

ner la demande et de nous prémunir contre le risque d'une hausse persistante des anticipa- tions d'inflation », a affirmé Christine Lagarde lors d'une audition devant le Parlement euro- péen. Ce durcissement interviendra alors que la BCE s'attend à « un ralentissement impor- tant de l'activité au cours des prochains tri- mestres », a ajouté la Banquière centrale. ■

B OURSE & F INANCES

8

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis septembre 2021

BAM augmente son taux directeur, les actions décrochent ◆ Surprise par le resserrement monétaire opéré par Bank Al-Maghrib, la Bourse de Casablanca a flanché mardi dernier. Cette hausse du taux directeur est une première depuis 14 ans. Par Y. Seddik

endettées qui subiront le plus cette déci- sion, notamment les secteurs du BTP, du ciment, de l’agro et de l’immobilier qui ont essuyé de lourdes pertes. La pilule est donc amère pour les opéra- teurs boursiers et le remède administré par BAM doit encore démontrer son efficacité. En d’autres termes, on ne peut pas totalement exclure que le Banque centrale ne révise en décembre prochain à la hausse la posologie de ce traitement choc contre l’inflation, notamment «dans ce contexte empreint de plusieurs incer- titudes» , comme l’a, à plusieurs reprises, rappelé mardi Jouahri. Notons que les nouvelles prévisions éco- nomiques de la Banque centrale tablent désormais sur une accélération de l'infla- tion à 6,3% sur l'ensemble de l'année, contre 1,4% en 2021. Parallèlement, la croissance économique devrait nette- ment ralentir à 0,8% cette année, puis s'accélérer à 3,6% en 2023.

Au niveau du marché obligataire, le dur- cissement monétaire de BAM semble déjà été intégré au niveau des taux de rendement et les analystes anticipent la poursuite de la tendance haussière des taux obligataires primaires durant le mois prochain. «Tenant compte de la poursuite du recours exclusif du Trésor au marché intérieur, nous anticipons la poursuite de la tendance haussière des taux obli- gataires primaires durant le mois pro- chain», indique Attijari Global Research (AGR). En septembre, les levées du Trésor dépassent ses besoins initialement annoncés, soit un taux mensuel de satis- faction de 111%, fait savoir la même source, soulignant que les souscriptions cumulées durant ce mois s'établissent à 8 milliards de DH face à un besoin annoncé de 7,3 milliards de DH sur la même période. ◆

L a hausse du taux directeur de 50 points de base (pbs), jugée plus importante qu'anticipée par le marché qui voyait une hausse limitée à 25 pbs seule- ment, a envoyé les actions au tapis. Les 30 dernières minutes de cotation qui ont suivi l'annonce de Bank Al-Maghrib ont été marquées par une nette accélération de la baisse. Le Masi a, quelques minutes après l’an- nonce, décroché de 1,21% à 12.044 points (soit un plus bas de 6 semaines) sur des volumes supérieurs à 300 MDH. Attijariwafa bank a, elle seule, drainé 156 MDH et a baissé de 0,57% à 438 DH. Elle est suivie par Maroc Telecom qui a reculé de 1,66% à 115,80 DH sur plus de 40 MDH. Quasiment, l'ensemble des secteurs sont touchés. Mais ce sont les entreprises

Ce sont les entreprises endettées qui subiront le plus cette décision, notamment les secteurs du BTP, du ciment, de l’agro et de l’immobilier.

10

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022

www.fnh.ma

Politique monétaire

◆ Fini l’argent bon marché : Bank Al-Maghrib veut sabrer l’inflation et ancrer les anticipations des opérateurs sur le sujet. ◆ ◆ Un exercice périlleux et qui causera nécessairement des dommages collatéraux. Bank Al-Maghrib change de logiciel

les entreprises que pour l’Etat.

trale souhaite envoyer un signal aux opérateurs, en ancrant leurs anticipations d’inflation. En d’autres termes, en cas- sant la spirale des anticipations auto-alimentées.

Pourquoi un tel revirement de situation En juin dernier, le Wali de Bank Al-Maghrib expliquait claire- ment que le caractère impor- té de l’inflation ne demandait pas de réponse monétaire de la Banque centrale. 3 mois plus tard, la donne semble changer. «La conjoncture internationale reste mar- quée profondément par les séquelles de la pandémie et les implications de la guerre en Ukraine, à tra- vers notamment la persis- tance du renchérissement des produits énergétiques et ali- mentaires, ainsi que des pertur- bations des chaînes d’appro- visionnement. Ces évolutions poussent l’inflation vers des niveaux exceptionnellement élevés», a relevé le Conseil. Et d’ajouter : «L’inflation continue d’être alimentée par des pres- sions d’origine externe, mais les dernières données disponibles montrent une large diffusion vers les prix des produits non échangeables». Et Abdellatif Jouahri d’expliquer encore plus la décision de BAM en s’ap- puyant sur des chiffres : « La dif- fusion de la hausse de l’inflation s’élargit. Sur les 116 sections de produits et services qui com- posent le panier de l’indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier et 23% en moyenne entre 2018 et 2019», a-t-il expliqué. Outre la diffusion de l’inflation aux produits non échangeables, la Banque cen-

La croissance inférieure à 1%

Au niveau national, le Conseil a noté que l’économie conti- nue de pâtir de l’environnement externe défavorable et des répercussions d’une séche- resse particulièrement sévère, avec une nette décélération de la croissance et une forte accé- lération de l’inflation. Par rapport à ses prévisions de juin, Bank Al-Maghrib table désormais sur un niveau d’in- flation nettement plus élevé en 2022, suivi d’un ralentisse- ment moins marqué en 2023. Au niveau national, la crois- sance économique marquerait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, un net ralentisse- ment cette année à 0,8%, résul- tat d’un recul de 14,7% de la valeur ajoutée agricole et d’une décélération à 3,4% du rythme des activités non agricoles. En 2023, elle s’accélérerait à 3,6% en lien avec la hausse prévue de 11,9% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréa- lière moyenne de 75 millions de quintaux. Les activités non agri- coles continuent en revanche de ralentir, leur rythme devant revenir à 2,5%. Abdellatif Jouahri a expliqué que la décision prise en juin aura un impact limité compris entre 0,1% et 0,2% sur la crois- sance. Un chiffre qui ne fait pas

Bank Al-Maghrib opère sa première hausse du taux directeur depuis 2008.

tombé à 15H00, n’a d’ailleurs pas manqué de faire chavirer la Bourse pendant les 30 dernières minutes de cotation, provoquant une baisse de l’indice Masi de plus de 1% immédiatement après l’annonce. Pour les pro- fessionnels des placements, les marchés des capitaux vont pas- ser par des moments houleux à court terme, que ce soit sur la composante actions ou taux. Sur ce deuxième compartiment, les prochaines séances vont mécaniquement intégrer cette décision et consolider un mou- vement haussier qui inquiète déjà le Trésor depuis quelques mois. Et si la Bourse a agi de la sorte, c’est parce qu’elle anticipe ce qui risque de se passer pour l’économie réelle. Une hausse aussi franche du taux central aura des répercussions sur le coût du crédit bancaire, dont la croissance est déjà en berne, et ce aussi bien pour les ménages,

Par A. Hlimi

B ank Al-Maghrib a relevé son taux directeur de 0,5% mardi. C’est la pre- mière hausse depuis 2008. Qui plus est, elle porte sur 50 points de base. En confé- rence de presse post-Conseil, Abdellatif Jouahri concède que les discussions au sein du Conseil portaient sur le choix entre 50 et 75 points de base. Autant dire que l’on est passé à côté d’une décision encore plus radicale et inédite si la deuxième option avait été retenue.

L'impact de la hausse du taux direc- teur sur la croissance sera de -0,1% à -O,2%.

Réaction immédiate des marchés

Ce Conseil a duré plus long- temps que d’habitude. Et au final, la décision correspond au haut de la fourchette des antici- pations des analystes. Le com- muniqué de la Banque centrale,

11

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022

www.fnh.ma

l'unanimité auprès des opérateurs écono- miques. Mais pour Jouahri, «l’enclenche- ment de spirales inflationnistes auto-entre- tenues est jugé plus néfaste pour la crois- sance à long terme qu’un resserrement rapide». Comprenez par là qu'un sacrifice est nécessaire pour freiner la hausse des prix. En outre, Abdellatif Jouahri s’engage à contrôler la répercussion de la hausse du taux directeur par les banques sur les clients, pour éviter tout dérapage et la réa- lisation de marges indues. Quel rôle pour le gouvernement ? Stopper l’inflation n’est pas uniquement du ressort de la Banque centrale. Le gouvernement doit aussi jouer un rôle de régulateur dans des secteurs clés où la tentation de spéculer est importante en temps de crise. Le dernier avis du Conseil de la concurrence sur les pétroliers est là pour nous le rappeler. Ce rapport, qui conclut que «la concurrence par les prix

les projections de Bank Al-Maghrib, passer de 5,9% du PIB en 2021 à 5,5% en 2022 avant de s’atténuer à 5,0% en 2023. ◆

sur ces marchés est quasi-inexistante, voire neutralisée», montre qu’avec la poli- tique monétaire la plus restrictive qui soit, sans régulation de la part des politiques, la frontière entre anarchie et libéralisme demeure fine.

Revenant sur le sujet d'une éventuelle sortie du Trésor sur le marché international, Jouahri a souligné que le Trésor peut mobiliser l'ensemble des outils à l'extérieur sous toutes leurs formes, et ce auprès des organisations inter- nationales et des partenaires bilatéraux. Au niveau du financement du Trésor, «il existe au moins deux sources auprès de nous que le Trésor peut utiliser», à savoir la ligne de précaution et de liquidité (LPL) et les droits de tirage spéciaux (DTS), a précisé le gouverneur de BAM. «Rien ne s'oppose à ce que le Trésor utilise ces deux sources. Ce n'est pas contraire au statut de BAM ni aux statuts des organi- sations internationales, notamment le FMI avec qui nous avons négocié la LPL et les DTS», a-t-il assuré. Ces outils permettraient au Trésor d’éviter une sortie sur les marchés en Dollar alors que les spreads explosent un peu partout dans le monde. Sortie à l’international : C’est compliqué

Le déficit au-dessus de 5% en 2022 et 2023

Au niveau des finances publiques, l’exécu- tion budgétaire au titre des huit premiers mois de l’année fait ressortir une amélio- ration de 24,5% des recettes ordinaires, portée principalement par l’augmentation des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 13,1%, reflétant en par- ticulier la hausse de la charge de compen- sation. Tenant compte notamment de la progression attendue des recettes fiscales, de la mobilisation des ressources au titre des financements spécifiques ainsi que de l’évolution prévue de la charge de compen- sation, le déficit budgétaire devrait, selon

12

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022

www.fnh.ma

Lutte contre l’inflation

◆ L'inflation poursuit son inexorable hausse, avec un pic à 8% en août. Les mesures du gouvernement sont-elles suffisantes ? ◆ Bank Al-Maghrib a-t-elle fait le bon choix en décidant d’augmenter son taux directeur ? Le Maroc suit-il la bonne politique ? “L’ inflation est comme l’al- coolisme. Lorsqu’un h o m m e Par Y. Seddik

vernement a appliqué certaines mesures pour assurer la stabilité des prix et soutenir le pouvoir d'achat des Marocains. Il s'agit principalement de l'ouverture de crédits supplémentaires, au titre de l'année 2022, de 16 milliards de DH afin de continuer à sou- tenir les charges de la caisse de compensation. Il y a aussi le maintien de la paix sociale à travers la signature d'un accord dans le cadre du dialogue social conclu en avril 2022, notam- ment en augmentant le salaire minimum dans les secteurs de l'industrie, du commerce et du travail indépendant de 10% et dans le secteur agricole de 15% sur deux ans. A cela s'ajoutent l'augmentation du SMIG pour le secteur public à 3.500 DH, l'allo- cation d'un soutien exceptionnel de plus de 2 milliards de DH aux transporteurs au titre de l'année 2022, en vue d'assurer la stabi- lité du coût du transport pour les citoyens ainsi que du trans- port des marchandises, et tout récemment la revalorisation du niveau des pensions de retraite.

Or, certains observateurs esti- ment que l’État peut aller plus loin en termes de soutien au pouvoir d’achat, jugeant que les mesures actuelles n’apportent pas des réponses concrètes aux problématiques liées à l’in- flation. Toutefois, pour Omar Bakkou, économiste spécialiste des questions monétaires, «il faut essayer d’apporter un sou- tien mesuré et dosé. L’État ne doit pas chercher à compen- ser totalement l’augmentation des prix. Il faut qu’il y ait un mécanisme d’ajustement. C’est- à-dire que les citoyens et les ménages fassent jouer le méca- nisme d’élasticité». Pour lui, le soutien au pouvoir d’achat ne doit pas être total parce qu’il se traduira par des impacts néga- tifs sur le budget, et cela peut même encore accélérer la pro- pagation de l’inflation. «Dans les bonnes pratiques, il n’est pas conseillé de faire de l’indexation totale, parce que les inflations galopantes se pro- duisent justement lorsque l’État essaie de contrer l’inflation via

a finalement choisi de le faire passer de 1,5 à 2%. Si cer- tains perçoivent cette hausse du taux directeur comme punitive parce qu’elle risque de casser la croissance, d’autres estiment qu’agir sur le taux est néces- saire pour protéger l’épargne et combattre l’inflation. Sur ce sujet, O. Bakkou nous explique que «la politique monétaire est un instrument d’ajustement des dépenses et de la demande. Et dans le cas marocain actuel, ce n’est pas une inflation due à l’augmentation interne de la demande par rapport à l’offre. Théoriquement, le type d’infla- tion qui doit être combattu par la politique monétaire, c’est lorsque la demande est supé- rieure à l’offre. Aujourd’hui, c’est une inflation importée. Si on la combat à travers une politique monétaire, on va encore aggra- ver l’offre, ce qui va se réper- cuter sur la croissance écono- mique du pays». Au final, le Maroc devrait encore demeurer fortement exposé à l'inflation cette année, avec un taux attendu à 6,3%, selon la Banque centrale. L’outil bud- gétaire, manié à bon escient, reste selon notre expert le meilleur moyen pour enrayer ce phénomène économique. Il faut «apporter un soutien ciblé aux couches de la population les plus vulnérables sans pour autant avoir l’obsession de com- penser totalement la hausse des prix. Sur le plan monétaire, il faut temporiser puisqu’il ne s’agit pas d’une inflation endo- gène, c’est-à-dire un surplus de la demande par rapport à l’offre», conclut-il. ◆

se livre à une beuverie, le soir même cela lui fait du bien. Ce n’est que le lendemain qu’il se sent mal» , écrivait l'écono- miste Milton Friedman dans son ouvrage ‘Inflation et systèmes monétaires’ publié en 1968. Une analogie qui correspond parfai- tement à la situation actuelle où, depuis la crise sanitaire, les États ont déployé à coup de mil- liards des mesures budgétaires pour soutenir des économies alors en récession, alimentant de facto une spirale inflationniste. Depuis, les Banques centrales ont enclenché un cycle de res- serrement monétaire et les gou- vernements ont mis en place des plans anti-inflation pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, chacun selon ses moyens. Au Maroc, où le taux d’inflation atteint un pic à 8%, le gou-

Selon notre expert, l’outil budgétaire, manié à bon escient, reste le meilleur moyen pour enrayer ce phénomène économique.

une indexation totale. C’est le cas du Brésil actuel- lement» , note-t-il. L’on comprend ainsi que si les revenus sont parfaitement indexés sur les prix, et si les prix suivent parfaitement les coûts salariaux, l’infla- tion peut devenir très forte. Et l’on risque même d’en- trer dans une spirale prix- salaires.

Au Maroc, où le taux d’inflation

atteint un pic à 8%, le gouvernement a appliqué certaines mesures pour assu- rer la stabilité des prix et soutenir le pouvoir d'achat des marocains.

L’outil monétaire à oublier ? Après avoir écarté pendant longtemps la possibilité d’aug- menter son taux directeur, BAM

13

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022

www.fnh.ma

OCP Les bénéfices dépassent les 16 Mds de DH au 1 er semestre

A u premier semestre 2022, le chiffre d’affaires de l’OCP a affiché une hausse de 72% par rapport à la même période de l’année précé- dente, pour atteindre 56.018 millions de dirhams contre 32.479 millions de dirhams à fin juin 2021. La hausse des prix de vente a entraîné une augmentation du chiffre d’affaires de l’acide phosphorique de 24% par rapport à l’année précédente en mon- naie locale. Cette hausse de prix a été partiellement compensée par la baisse des volumes d’exportation d’acide vers l’Asie, en raison du report des importations d’acide phosphorique au deuxième trimestre. Le chiffre d’af- faires des engrais au premier semestre a augmenté de 69%, reflétant la hausse des prix qui a atténué l’impact de la baisse des volumes d’exporta- tion. La marge brute pour la période a atteint 37.976 millions de dirhams, largement supérieure aux 21.177 mil- lions de dirhams enregistrés un an plus tôt, bénéficiant des prix solides qui ont plus que compensé l’impact de la hausse des coûts des intrants, à savoir le soufre et l’ammoniac. L’Ebitda du premier semestre 2022 a augmenté de 124% d’une année à l’autre en monnaie locale pour atteindre 28.084 millions de dirhams, contre 12.533 millions de dirhams il y a un an. La marge d’Ebitda a atteint un record de 50%, reflétant des prix plus élevés et une efficacité opéra- tionnelle continue. Le résultat d’exploi- tation s’est élevé à 23.870 millions de dirhams, nettement supérieur aux 8.059 millions de dirhams enregistrés ◆ Avec un tel niveau d’activité, le groupe OCP constitue une bouffée d’air inestimable pour le budget de l’Etat en cette période de crise mondiale. Un divi- dende record est attendu cette année. Par A. Hlimi

il y a un an. Ainsi, le RNPG passe de 4,7 à 16,8 Mds de dirhams au premier semestre 2022, laissant entrevoir un dividende record cette année, qui va alimenter le budget de l’Etat, en plus

des réserves en devises constituées grâce aux exportations du groupe. Par ailleurs, à fin juin 2022, la tré- sorerie et équivalents de trésorerie se sont élevés à 19.835 millions de

dirhams (1,95 milliard de dollars). La dette financière nette a atteint 45.235 millions de dirhams avec un ratio de levier financier de 0,87x, comparé à 1,24x affiché à fin décembre 2021. ◆

Résidence KAYS - Sahat Rabia El Adaouia - Agdal - Rabat tél. (037) 77 00 29 / 39 - Fax (037) 77 00 88 COMMUNIQUÉ

Conformément aux dispositions légales, la Société FNAC a publié ses états de synthèse arrêtés au 31 décembre 2021 dans le journal Finances News hebdo N° 1060 en date du 31 MARS 2022 . Ces états, vérifiés par notre commissaire aux comptes Mr Youssef SEBTI. , ont été approuvés par l’Assemblée Générale Ordinaire réunie le lundi 02 JUIN 2022 au siège de la société et n’ont subi aucune modification.

SYMPOSIUM L’EAU de

MERCREDI 05 OCTOBRE 2022

PROGRAMME

8h 30 / Accueil et Inscriptions 9h à 10h /

1 ère table-ronde : Politiques publiques en matière de protection des ressources et d’efficacité hydriques LES PARTICIPANTS : • Monsieur Nizar Baraka, Ministre de l’Equipement et de l’Eau • Monsieur Abdellatif Maâzouz, Président de la région de Casablanca-Settat • Monsieur Abderrahim El Hafidi, Directeur général de l’ONEE • Monsieur Mohammed Fikrat, Vice-Président de la CGEM, Président de l’Association de la Zone Industrielle Aïn Sebaâ (AZIAN) • Monsieur Mohammed Jalil , Expert hydrologue : Représentant de la Fédération Marocaine du Conseil et de l’ingénierie (FMCI)

MODERATEUR : Monsieur Abdellah Tourabi

2 ème table-ronde : Bonnes pratiques en matière de gouvernance et de contrôle de l’eau LES PARTICIPANTS : • Monsieur Mathieu Delahaye, chef de marché Protection de la Ressource et des Milieux Aquatiques chez Suez • Madame Amal Kouraa, Chargée de la BU, Cadre de Vie et Environnement de Casa Baia • Madame Samira El Howat, Bassin Hydraulique Chaouia • Madame Zineb Benjelloun, Senior Manager External Engagement, Direction Sustainability & Green Industrial Development, OCP • Monsieur Hassan Mounir, Directeur Général de Cosumar • Madame Aïcha Kouraich, Directeur QHSE Les Eaux Minérales d’Oulmès

10h 15 à 11h 15 /

MODERATEUR : Monsieur Abdellah Tourabi

3 ème table-ronde : Les partenariats public-privé dans la gestion des ressources hydriques LES PARTICIPANTS : • Monsieur Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce • Madame Nabila Rmili, Maire de Casablanca • Monsieur Hammou Bensaadout, DG de la Direction générale de l’hydraulique • Monsieur Saâd Azzaoui, Directeur de la Maîtrise d’ouvrage au sein de la Lydec • Monsieur Hakim Hassani, Directeur Général Adjoint à la MAMDA • Monsieur Es-Saïd Kinana, Expert, juriste en Droit des ressources en eau et Droit de l’environnement

11h 30 à 12h 30 /

MODERATEUR : Monsieur Aziz Boucetta

ORGANISATEUR

PARTENAIRES MAJEURS

AVEC LE SOUTIEN DE

16

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022

www.fnh.ma

BCP

◆ Malgré une multiplication des risques, la banque au cheval a su tirer son épingle du jeu. Des résultats en amélioration au premier semestre L e premier semestre 2022 a été marqué par un net ralentis- sement économique occasionné essentiel- Par A. Hlimi

s'établir à 353,8 milliards de dirhams, tandis que les crédits bruts s'affermissent de 1,3% par rapport au 31/12/2021, à 292 milliards de dirhams. Indicateurs financiers En termes financiers, le produit net bancaire consolidé s'est apprécié de 3,0% à près de 10,5 milliards de dirhams, profi- tant essentiellement de l'évolu- tion de la marge d'intérêt et de la marge sur commissions qui se renforcent respectivement de 5,9% et de 6,7%. Une per- formance qui traduit les efforts consentis par le Groupe dans l'optimisation du coût des res- sources et de la bonne perfor- mance des filiales aussi bien au Maroc qu'en Afrique subsaha- rienne. Ces réalisations ont per- mis de compenser la baisse de 16,9% du résultat des activités de marché, du fait de l'impact de la hausse des taux sur le

portefeuille de trading. Les frais généraux évoluent de 4,4% au cours du premier semestre 2022 pour s'établir à 5,1 milliards de dirhams. En conséquence, le coefficient d'exploitation ressort à 48,7%. À l'instar de l'année 2021, le niveau des provisions conti- nue de s'améliorer dans un contexte marqué par une levée des restrictions sanitaires dans l'essentiel des pays d'implanta- tion. En dépit du ralentissement économique, le coût du risque consolidé s'est ainsi allégé de près de 18% pour s'établir à 1,8 milliard de dirhams. Le résultat net consolidé pour- suit son redressement et pro- gresse de 18,6% à près de 2,4 milliards de dirhams. De même, le résultat net part du groupe croît de 16,6% à 1,8 milliard de dirhams. Maroc : Des résultats en phase avec le contexte économique La Banque au Maroc affiche, au titre du premier semestre 2022, une évolution satisfaisante de ses indicateurs. En effet, les dépôts de la clientèle conti- nuent sur la même tendance de l'année précédente, avec une hausse de 3,8% (ou +10,2 milliards de dirhams) sur 6 mois à 278,5 milliards de dirhams. Cette évolu- tion provient aussi bien des particuliers (+5,6 mil- liards de dirhams) que des entreprises (+4,4 milliards de dirhams). Compte tenu de ces

évolutions, la structure des res- sources ressort améliorée avec une part non rémunérée qui se monte désormais à près de 74%. Par ailleurs, la Banque au Maroc réaffirme son engage- ment pour le financement de l'économie nationale, et porte son total encours de crédits à 202,3 milliards de dirhams. Enfin, dans un contexte de hausse des taux sur le mar- ché, le PNB de la Banque au Maroc a été impacté par une valorisation à la baisse du por- tefeuille de trading. Ce recul a été toutefois atténué par la bonne évolution de la marge sur commissions qui gagne 11,7%, comparativement à la même période en 2021. Une amélioration du risque Après deux années de fort pro- visionnement, le coût du risque poursuit son allègement, en lien avec l'amélioration de la situa- tion sanitaire et la levée des res- trictions qui en découle. Ainsi, le coût du risque consolidé s'est allégé de 18,3% pour s'établir à 1,8 milliard de dirhams à fin juin 2022. Parallèlement, l'encours du fonds de soutien, qui est un mécanisme spécifique au modèle coopératif du groupe BCP, se maintient à 4,2 mil- liards de dirhams. En social, la PRG (provision pour risques généraux) se stabilise à près de 5 milliards de dirhams, per- mettant ainsi à la Banque au Maroc de renforcer son assise financière. ◆

lement par la sécheresse et son impact direct sur le secteur agricole. À cela s'ajoute l'im- pact inflationniste des tensions géopolitiques mondiales, ayant entraîné un affaiblissement du pouvoir d'achat des popula- tions aussi bien au Maroc qu'à l'international. Dans ce contexte, le groupe BCP a intensifié ses efforts dans l'ensemble de ses pays d'implantation en vue de main- tenir la proximité avec ses clients, usant de l'ensemble de ses moyens humains et plate- formes technologiques. C'est ainsi que les dépôts du Groupe continuent de se ren- forcer à hauteur de 3,5% pour

Le groupe BCP a inten- sifié ses efforts dans l'ensemble de ses pays d'im- plantation en vue de main- tenir la proxi- mité avec ses clients.

Le produit net bancaire consolidé s'est apprécié de 3% à près de 10,5 Mds de dirhams.

Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36 Page 37 Page 38 Page 39 Page 40 Page 41 Page 42 Page 43 Page 44 Page 45 Page 46 Page 47 Page 48 Page 49 Page 50 Page 51 Page 52 Page 53 Page 54 Page 55 Page 56 Page 57 Page 58 Page 59 Page 60 Page 61 Page 62 Page 63 Page 64 Page 65 Page 66 Page 67 Page 68 Page 69 Page 70 Page 71 Page 72 Page 73 Page 74 Page 75 Page 76 Page 77 Page 78 Page 79 Page 80 Page 81 Page 82 Page 83 Page 84 Page 85 Page 86 Page 87 Page 88 Page 89 Page 90 Page 91 Page 92 Page 93 Page 94 Page 95 Page 96 Page 97 Page 98 Page 99 Page 100 Page 101 Page 102 Page 103 Page 104 Page 105 Page 106 Page 107 Page 108 Page 109 Page 110 Page 111 Page 112 Page 113 Page 114 Page 115 Page 116 Page 117 Page 118 Page 119 Page 120 Page 121 Page 122 Page 123 Page 124 Page 125 Page 126 Page 127 Page 128 Page 129 Page 130 Page 131 Page 132 Page 133 Page 134 Page 135 Page 136 Page 137 Page 138 Page 139 Page 140 Page 141 Page 142 Page 143 Page 144 Page 145 Page 146 Page 147 Page 148 Page 149 Page 150 Page 151 Page 152 Page 153 Page 154 Page 155 Page 156 Page 157 Page 158 Page 159 Page 160 Page 161 Page 162 Page 163 Page 164 Page 165 Page 166 Page 167 Page 168 Page 169 Page 170 Page 171 Page 172 Page 173 Page 174 Page 175 Page 176 Page 177 Page 178 Page 179 Page 180 Page 181 Page 182 Page 183 Page 184 Page 185 Page 186 Page 187 Page 188 Page 189 Page 190 Page 191 Page 192 Page 193 Page 194 Page 195 Page 196 Page 197 Page 198 Page 199 Page 200

fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker