Hors Série 41

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°41 ]

Conjoncture : Où va l’économie nationale ? 6 Economie

97 Patrimoine

Droit de succession : Pas aussi simple qu’il n’y paraît Entretien avec Jad Aboulachbal : Droit de succession, ces subtilités juridiques qu’il faut absolument connaître Droit de succession : Le rôle central de l’adoul Droit de succession : L’indivision, une source de tracas pour les propriétaires Transmission de biens immobiliers : Concomitance de deux systèmes juridiques au Maroc

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Régions du Sud La région, un levier de développement rationnel

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Dakhla-Laâyoune : Les symboles de la réussite de la diplomatie marocaine Entretien avec Nouzha Bouchareb : «Notre ministère s’est engagé à appuyer les provinces du Sud afin d’en faire un hub africain» Fiscalité : Un régime particulièrement avantageux pour les entreprises Dakhla-Oued Ed-Dahab et Laâyoune-Sakia Al Hamra :

Les PDR changeront-ils la donne économique ? Energies renouvelables : Un avenir prometteur

Entretien avec Abderrahim El Hafidi : «Les régions du Sud du Maroc bénéficient d’un gisement en énergies renouvelables exceptionnel» Laâyoune-Sakia El Hamra : Nouvelle vision et nouvelles ambitions Attractivité : Les CRI, une pierre angulaire pour les régions du Sud Entretien avec Zine El Abidine Iraa Sbai : «Laâyoune-Sakia El Hamra se positionne sur plusieurs produits» Laâyoune-Sakia Al Hamra : Nouvelle vision de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme Entretien avec M’Barka Bouaida : «Les spécificités de Guelmim-Oued Noun donnent à cette région une dimension singulière» Dakhla : La destination s’est taillée une renommée mondiale Entretien avec Khattat Yanja : «Le rythme de mise en œuvre des projets programmés est encourageant» Agriculture à Dakhla : Des filières de niche à fort potentiel Entretien avec Moulay M’hamed Hammou : «Notre principal défi est que toutes les administrations locales partagent notre vision» Entretien avec Mounir Houari : «Il est crucial de travailler sur la chaîne de valeur des secteurs porteurs de la région» Sport : Le sud marocain, lieu de tous les challenges Entretien avec Réda Chami : «Le groupe King Pelagique exporte vers 53 pays» Musique : Le Sud en rythme Souss-Massa : Vers la diversification des relais de croissance économique Entretien avec Brahim Hafidi : Plan de développement régional, «24 projets structurants ont été identifiés pour un budget de 24 milliards de dirhams» Dynamique entrepreneuriale : La région Souss-Massa accélère le rythme Entretien avec Marouane Abdelati : «L’investisseur a besoin d’être accompagné pour l’identification du foncier qui matche avec ses besoins» Plan de développement urbain d’Agadir : La métamorphose bienfaitrice Entretien avec Rachid Dahmaz : «Une station balnéaire comme Agadir doit être dotée d’au moins une capacité de 100.000 lits» Fruits et légumes : Souss-Massa, eldorado de la filière Entretien avec Jawad Hilali : «Le plan Halieutis a donné des résultats impressionnants» Développement social : Un chantier prioritaire de la région Souss- Massa

103 Economie 103 105

Automobile : Le Maroc, futur ogre de l’industrie mondiale Reprise de l’immobilier : Ces signes qui ne trompent pas

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EDITO

Directeur Général, responsable de la publication Fatima Zahra OURIAGHLI Directeur Administratif et Financier Leïla Ouriaghli Directeur des rédactions & développement David William Journalistes Charaf Jaidani Adil Hlimi Momar Diao Youssef Seddik Badr Chaou Khalid Aourmi Ibtissam Zerrouk Réda Kassiri Houdaifa Révision Mohamed Labdaouat Directeur technique & maquettiste Abdelillah Chamseddine Mise en page Zakaria Beladal Assistante de direction Amina Khchai Administratif Fatiha Aït Allah Nahla Sehlal Département commercial Salma Benmakhlouf Samira Lakbiri Rania Benchaib

Fatima Zahra OURIAGHLI

AU CŒUR D’UNE RICHESSE NATIONALE

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otre engagement à consolider la marocanité du Sahara au niveau international n’a d’égal que notre action soutenue pour que nos provinces sahraouies deviennent un moteur du développement régional et continental. Aussi, afin de parachever les grands projets en cours de réalisation dans nos provinces du Sud, le moment est venu de mettre en valeur les nombreuses potentialités que recèle leur domaine maritime» . C’est, en substance, ce qu’avait affirmé le Roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion du 45 ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte.

Il faut dire que depuis plusieurs années déjà, les provinces sahariennes sont dans un processus de développement et de modernité ininterrompu, grâce à la forte volonté

royale d’en faire d’importants pôles de compétitivité. Les 77 Mds de DH mobilisés à cet effet s’inscrivent dans cette optique. Aujourd’hui, le Sahara marocain n’est plus ce désert qu’il était avant sa libération en 1975. Grâce à la vision éclairée du Souverain, il s’est résolument tourné vers la modernité. Oui, les provinces du Sud se sont littérale - ment métamorphosées à la faveur des investissements importants qui y ont été consentis, au service du pro - grès et de la prospérité. L’objectif étant d’en faire un moteur de développement de la coopération sud-sud dans toutes ses dimensions, et une plateforme régionale servant de trait d’union entre le continent africain et le reste du monde.

Les provinces saha- riennes sont dans un processus de dévelop- pement et de modernité ininterrompu, grâce à la forte volonté royale d’en faire d’importants pôles de compétitivité.

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La dynamique que connaît cette région, légitime d’ailleurs le fait que plus d’une ving - taine de pays aient décidé d’y ouvrir des représentations diplomatiques. Cet intérêt est justifié, sur le plan économique, par les nombreuses opportunités qu’offre la région, et, d’un point de vue politique, par le soutien explicite apporté par tous ces pays à la préservation de l’intégrité territoriale du Royaume et à la marocanité du Sahara. Ce qui, tant s’en faut, crédibilise la position marocaine basée sur la légalité internationale et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Il nous paraissait donc important, à la lumière de cette réussite diplomatique et de l’essor économique que connaissent les provinces du Sud, de leur consacrer ce hors-série qui fait également un focus sur Agadir. Bonne lecture.

Fax : (0522) 98.40.22 Site web : www.fnh.ma

Édition JMA Conseil Autres éditions du groupe : Finances News Hebdo, Autonews, Laquotidienne et Boursenews.

F. Ouriaghli

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conomie E

Conjoncture

Où va l’économie nationale ?

Convalescent, le soldat Maroc continue de lutter contre les variants qui pénalisent la reprise économique.

L es perspectives éco- nomiques mondiales continuent de s’amé- liorer grâce à l’ouver- ture graduelle des acti- vités dans plusieurs grandes économies, qui profitent d’un déploiement plus ou moins réussi de leur campagne de vacci- nation. Mais attention. Ces perspec- tives restent entourées d’un niveau élevé d’incertitudes avec la multi- plication des variants, tantôt plus virulents, tantôt plus contagieux. Aux Etats-Unis, locomotive mondiale de la croissance, l’économie devrait rebon- dir cette année avant de ralentir en 2022, avec notamment la dissipation de l’impact du plan de soutien bud- gétaire. Les institutions monétaires prédisent un scénario similaire pour la zone Euro. De même, le Royaume- Uni enregistrerait une forte reprise de la croissance en 2021, suivie d’un

ralentissement en 2022.

un assouplissement des restrictions sanitaires au niveau national. «Les indicateurs à haute fréquence dispo- nibles laissent indiquer une bonne tenue de l’activité économique», expliquait Abdellatif Jouahri lors du Conseil de politique monétaire pour l’année en cours. Toutefois, «les perspectives demeurent largement conditionnées par l’évolution de la situation sanitaire, eu égard notam- ment à l’apparition de nouveaux variants du virus et à l’efficacité des campagnes de vaccination». D’où va venir la croissance L’économie nationale renouera avec la croissance cette année, avec un taux de 5,3%, prévision inchangée comparativement aux projections de mars. Du côté de l’offre, cette amélio- ration reflète un rebond de 3,6% de la valeur ajoutée non agricole conju- gué à une hausse de 17,6% de celle du secteur agricole et ce, compte tenu en particulier d’une récolte céréalière de 98 MQx. Du côté de la demande, la croissance devrait être portée par sa composante intérieure. Celle-ci gagnerait en dynamisme, à la faveur du redressement prévu des revenus agricoles et non agricoles dans un contexte d’inflation modé- rée, d’un regain de confiance des opérateurs économiques ainsi que des mesures de relance budgétaire et de l’orientation accommodante de la politique monétaire. En revanche, la participation des exportations nettes à la croissance ressortirait négative, l’accroissement prévu des impor- tations en volume de biens et ser- vices devant plus que compenser le rebond attendu des exportations. Pour 2022, et compte tenu des pré- visions de la croissance économique et d’un alourdissement de certaines dépenses courantes, le déficit bud-

Effet de base favorable Le Maroc s’inscrit dans le même schéma. Il profitera en 2021 d’un effet de base favorable, mais moins important qu’initialement prévu par Bank Al-Maghrib. En effet, les der- nières données des comptes natio- naux annuels font ressortir une régression du PIB de 6,3% en 2020, au lieu d’une moyenne de -7,1% qui ressort des données des comptes trimestriels. Ainsi, nous ne parti- rons pas de plus bas. Sur le marché du travail, la situation s’est légère- ment améliorée avec une nette atté- nuation des pertes d’emploi à 202 mille postes. Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib prévoit une poursuite de la reprise de l’activité économique, confortée par un deuxième trimestre 2021 marqué par un progrès notable de la campagne de vaccination et par

L’activité agri- cole a progressé de 20,5% au premier trimes- tre 2021.

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Les exportations automobiles ont bondi de 62,6% les 6 premiers mois de l’année.

tion prévue de l’activité économique. Les prévisions des dépenses ont été, pour leur part, marquées par un ajustement à la hausse de la charge de compensation, incorporant notamment les nouvelles hypothèses relatives aux cours du gaz butane et de change. Pour 2022, et compte tenu des prévisions de la croissance économique et d’un alourdissement de certaines dépenses courantes, le déficit budgétaire devrait s’établir à 6,6% du PIB, en allègement de 0,1 point de pourcentage par rapport à l’exercice de mars 2021. Autant dire que si stabilisation il y a, il faudra au moins attendre 2023. Toujours pas de risques infla - tionnistes Si plusieurs Banques centrales de pays émergents ont remonté leurs taux en prévision d’un retour de l’in-

flation et que les taux US s’excitent par peur d’une hausse généralisée des prix, la Banque centrale maro- caine n’exprime pas de craintes par- ticulières concernant l’inflation, du moins pour le moment. Les quelques tensions observées sur les matières premières sont considérées comme étant passagères. L’inflation devrait donc rester modérée, malgré une orientation globalement haussière. «Après un taux faible de 0,7% en 2020, l’inflation s’inscrirait en hausse, tout en restant à un niveau modéré sur l’horizon de prévision. Elle serait notamment stimulée par la reprise attendue de la demande intérieure et ce, dans le contexte de la réouverture de l’économie et de l’amélioration prévue des revenus et, dans une moindre mesure, par la dépréciation prévue du taux de change effectif réel» , prévoit Bank Al-Maghrib. En outre, d’autres facteurs temporaires liés au renchérissement du pétrole et de certains produits alimentaires importés devraient également exer- cer des pressions haussières sur les prix à la consommation en 2021 en particulier. Ainsi, l’inflation s’accélé- rerait à 1% en 2021, puis à 1,2% en 2022 et sa composante sous-jacente augmenterait de 0,5% en 2020 à 1,2% en 2021 et à 1,5% en 2022. Des pré- visions quasiment inchangées com- parativement à celles communiquées en mars par Bank Al-Maghrib. u

gétaire devrait s’établir à 6,6% du PIB, en allègement de 0,1 point de pourcentage par rapport à l’exercice de mars 2021. Situation budgétaire difficile Les finances publiques restent le plus grand point d’interrogation dans cette relance. L’endettement public devrait en effet se creuser, et la situation budgétaire est qualifiée de difficile par Bank Al-Maghrib. En effet, le déficit budgétaire devrait se situer à 7,1% du PIB au titre de l’an- née 2021, en atténuation de 0,1 point de pourcentage comparativement à l’exercice de mars et ce, tenant compte des réalisations budgétaires à fin mai 2021 et des projections macroéconomiques de BAM. Dans le détail, les recettes fiscales devraient augmenter, en ligne avec l’améliora-

L’arrêté des comptes nationaux fait ressortir une croissance de l’économie nationale à 1% au premier trimestre 2021, au lieu de 0,9% durant le même trimestre de l’année précédente, indique le haut-commissariat au Plan (HCP). Cette évolution est le résultat d’une forte hausse de l’activité agricole de 20,5% et d’une contraction de 1,4% des activités non agricoles, explique le HCP qui vient de publier une note d’information sur la situation économique nationale au cours du T1-2021. La croissance a été ainsi tirée par la demande intérieure dans le contexte d’une inflation maîtrisée et d’une amélioration du besoin de financement de l’économie nationale, relève la même source. A prix courants, le PIB a connu une augmentation de 1,8% durant le premier trimestre 2021. De ce fait, la hausse du niveau général des prix a été de 0,8% au lieu de 0,7% une année auparavant. Croissance : 1% au premier trimestre

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R égions du S ud

La région, un levier de développement rationnel

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L e Maroc a fait le pari du dévelop- pement économique, qui passe par l’essor régional comme assise mobile sur laquelle peuvent se construire des croissances autonomes, partant des particularités de chaque région, dans une vision globale du progrès. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre les éclairages de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à propos de ce processus, toujours en marche : «Un tel processus doit être mené en accord avec une politique publique intégrant la dimension régionale, s’appuyant sur une économie forte et efficiente, génératrice de croissance, pourvoyeuse d’emplois et garante de justice sociale et s’attachant à conférer une efficacité accrue aux programmes et aux projets entrepris au niveau ter- ritorial pour qu’ils puissent profiter réellement aux bénéficiaires ciblés». L’idée porteuse est limpide : on ne peut réussir la régionalisation en tant que concept et en tant que fai- sabilité efficiente qu’en pensant la région comme un ensemble de paramètres à la fois politiques, écono- miques, sociaux et culturels, sans oublier les dimen- sions géographiques, climatiques et territoriales, qui sont les seules garantes d’un développement intégré. «Nous avons mis en chantier un modèle de dévelop- pement intégré, respectant les spécificités de la région et s’appuyant sur un large éventail de chantiers struc- turants, mis au service de sa population et destinés à satisfaire ses attentes», souligne le Souverain. C’est exactement ce modèle qui a pris place dans les régions du sud marocain : Souss-Massa, Laâyoune, Dakhla ou encore Guelmim-Oued Noun. Chacune a ses propres spécificités qui en font une zone unique, avec une histoire séculaire, des terroirs ancrés dans l’identité régionale et une géographie particulière entre la montagne, le désert et le littoral, le tout offrant un large éventail d’opportunités économiques se basant d’abord sur l’agriculture, la pêche et le tourisme. Territoires riches en niches économiques, ils drainent une forte demande en investissements, tous azimuts, avec des projets structurants dont la viabilité va au-delà de la région pour impacter l’ensemble de la théorie économique marocaine, dont l’ossature est la croissance, l’emploi et le développement social. Trois axes capitaux qui ont fait leurs preuves dans les diverses régions du Royaume, notamment dans le grand Sud qui se targue aujourd’hui d’avoir accumulé les bons résultats faisant de ce territoire important une des locomotives de l’économie nationale, grâce à une agriculture adaptée au climat saharien. Concrètement, le secteur agricole dans la région du Sahara, qui est de type oasien, est basé principalement sur la production animale de type pastorale associée à des activités d’agriculture irriguée dans les oasis, avec des produits phares, comme la datte marocaine, qui participe grandement aux exportations marocaines dans le monde. A ceci s’ajoute l’élevage, entre noma- disme et sédentarisation, surtout l’élevage camelin. Et comme la région souffre d’une pluviométrie basse, tout un système efficace d’irrigation est mis en place, dans les différentes zones du Sud marocain.

Sans oublier d’autres atouts pour le développement agricole : d’abord, l’existence d’un potentiel appré- ciable en ressources naturelles favorisant le dévelop- pement d’une agriculture oasienne et pastorale. Cette agriculture, par son caractère ancestral, permet la préservation de la biodiversité; ensuite un savoir-faire traditionnel et ingénieux des agriculteurs en matière de gestion des parcours des ressources hydriques et agricoles des oasis et, enfin, des températures hiver- nales clémentes sur les zones côtières, permettant la production de cultures maraîchères en hors saison. Ceci pour l’agriculture et son corollaire l’élevage. En ce qui concerne la pêche maritime, le secteur a connu un développement exponentiel, qui s’est concrétisé par l’accroissement des unités de pêche, que ce soit la pêche artisanale, la pêche côtière ou la pêche hauturière ainsi que l’augmentation du nombre de pêcheurs exerçant dans les unités de la pêche maritime. Le modèle structurant mis en place dans les provinces du Sud est un modèle de réussite. C’est devenu aujourd’hui, après vingt ans d’efforts et de projets, un axe stratégique de développement économique et social de la région. Ce modèle se caractérise par la réalisation d’investissements spécialisés tant par le secteur privé pour la flotte de pêche et les indus- tries de valorisation, que par le secteur public pour les infrastructures d’accueil et d’encadrement. Sans oublier le fer de lance du secteur qui est l’élément humain, constituant une composante importante du programme de développement du secteur des pêches maritimes dans la région du Sahara. Le tourisme, quant à lui, connaît un essor considé- rable, avec différents projets s’appuyant sur une diversité unique de territoires et de niches. Au niveau des infrastructures et des équipements, des efforts ont été accomplis, avec un important réseau routier desservant le littoral, un aéroport international et le grand port de Laâyoune, pouvant recevoir des bateaux de croisière et des Ferry-boats. Sans oublier les sports nautiques, les arts sahariens, l’héritage hassani, dans sa grande richesse. L’attrait touristique principal reste donc la découverte de la nature, du milieu désertique et le tourisme d’exploration qui peut être complété par la pratique du kitesurf ou par la pêche, dans une des zones les plus poissonneuses du Maroc. De nombreuses localités sont appelées à augmenter leur capacité hôtelière, comme Sidi Ifni, Tarfaya, Boujdour ainsi que des zones de l’arrière-pays saharien comme Tata, Smara, Bir Anzarane, Gueltat Zemmour ou encore Bir Guendouz. Ce sont là des niches uniques, avec un climat particulier, avec des paysages naturels exceptionnels, entre dunes, oasis et grand désert. On le voit bien, les régions du Sud du Maroc comptent parmi les plus importantes dans le modèle écono- mique national, tourné résolument vers le déve- loppement et la croissance. Adossé aux Plans de développement régionaux (PDR), le Sud du Royaume incarne déjà la vision stratégique du Souverain, qui a fait de cette partie du Royaume l’une des priorités nationales. u

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R égions du S ud

Dakhla-Laâyoune

Dakhla et Laâyoune sont sous les projecteurs grâce à plusieurs représentations diplomatiques qui y ont été ouvertes ces derniers mois. Des initiatives qui renforcent la réalité que le Sahara est marocain par le droit, mais aussi par l’histoire. Les symboles de la réussite de la diplomatie marocaine

Inauguration du consulat général des Emirats Arabes Unis à Laâyoune.

L es provinces du Sud connaissent un ballet diplo- matique sans précédent depuis quelques mois. Au total, ce sont plus de vingt pays qui ont ouvert des représentations à Laâyoune et Dakhla. Cet intérêt manifeste pour les provinces saha- riennes peut être appréhendé sous deux prismes : politique et économique. Dynamique de développement Les provinces du Sud connaissent une forte dynamique de développement, grâce à de multiples projets structurants qui y ont été

lancés sous l’impulsion du Roi Mohammed VI. Objectif : assurer, dans le cadre du nou- veau modèle de développement des pro- vinces du Sud, leur insertion définitive dans la patrie unifiée et renforcer le rayonne- ment du Sahara comme centre économique et comme trait d’union entre le Maroc et son prolongement africain. C’est pourquoi une enveloppe budgétaire conséquente de 77 milliards de DH a été mobilisée. Comme le rappelle Nouzha Bouchareb, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, «les provinces du Sud connaissent une dynamique de déve-

loppement importante en termes d’équi- pements et d’infrastructures, d’éducation, d’emploi des jeunes, de promotion de l’au- to-entrepreneuriat, de santé et, surtout, des perspectives de développement d’une société tournée vers l’avenir». Les propos tenus récemment par l’ambas- sadeur du Maroc à Nairobi, El Mokhtar Ghambou, lors d’une interview diffusée par la chaîne KTN News, l’une des stations de télévision du Kenya, s’inscrivent dans la même veine. «Avant sa libération en 1975, le Sahara marocain était un simple désert dépourvu d’infrastructures et d’équipe-

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s’en faut, une reconnaissance interna- tionale de la marocanité du Sahara, tout en confortant le Royaume dans sa juste cause. En cela, la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara aura été l’une des plus grandes réussites de la diplomatie marocaine, d’au- tant qu’elle crédibilise le projet d’autono- mie des provinces du Sud soumis par le Royaume aux Nations unies. Une initiative sérieuse, crédible et réaliste, reconnue par le Conseil de sécurité et à laquelle adhère la communauté internationale. Aujourd’hui, la diplomatie marocaine a réussi à passer de la phase de fortification des acquis réalisés en matière de défense de la cause nationale à celle d’imposer une nouvelle réalité fondée sur la reconnais- sance internationale croissante de la légiti- mité de l’initiative marocaine d’autonomie comme solution «réaliste» et «durable» à ce conflit artificiel, analyse, à ce propos, Atik Essaid, chercheur et analyste politique, dans un entretien à la MAP. Selon lui, l’ouverture de consulats géné- raux de plusieurs pays africains dans les provinces du Sud du Maroc, légalement fondée sur les normes et pratiques diplo- matiques, (…) reflète également la vision de ces pays vis-à-vis du Sahara marocain en tant que source de rayonnement et point axial du Royaume dans le continent, ainsi qu’un appui «réel» et «franc» à l’intégrité territoriale du Maroc et une reconnaissance de la stabilité et sécurité dont jouissent les provinces du Sud malgré un contexte régional perturbé. Du côté d’Alger et de sa marionnette le polisario, ces actes politiques forts, sym- boles de la pertinence, de l’offensive et de la réussite de la diplomatie marocaine, agacent forcément. Au point que le pouvoir algérien n’a pas hésité à brandir la carte de l’intimidation pour dissuader certains pays d’ouvrir des représentations diplomatiques dans les provinces du Sud. Une manœuvre vaine, symbole de l’impuissance d’Alger qui accumule les échecs dans ses tentatives désespérées de torpiller les acquis réalisés par le Royaume sur la scène internationale à propos du dossier du Sahara marocain. Mais qu’importe. Car, comme le dit Bourita, l’ouverture de ces consulats est un «geste politique et diplomatique qui a une forte portée symbolique» et «vient renforcer la réalité que le Sahara est marocain par le droit, par l’histoire, par la volonté de sa population et par le soutien de la com- munauté internationale et les amis du Maroc». u

Signature à Dakhla de deux accords de coopéra- tion et d’un mémorandum d’entente, en marge de l’inauguration du consulat du Sénégal à Dakhla.

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bon augure pour un développement rayon- nant et fructueux entre les deux pays», a-t-elle fait savoir. Dans le même sens, l’ouverture attendue d’un consulat américain à Dakhla aura une vocation essentiellement économique, en vue d’encourager les investissements amé- ricains et la contribution au développement économique et social, au profit notamment des habitants des provinces du Sud. «Les États-Unis ont annoncé des investissements par le biais de l’International Development Finance Corporation d’environ 5 milliards de dollars pour la promotion d’opportuni- tés économiques et commerciales dans la région», rappelle Mihajlo Vucic, chercheur à l’Institut de politique et d’économie internationales de l’université de Belgrade, précisant que «la nouvelle administration Biden devrait s’appuyer sur l’accord tripar- tite signé avec le Maroc et Israël pour la poursuite du développement économique dans les provinces du sud du Maroc et, au- delà, en Afrique subsaharienne». Cette réalité que vivent les provinces du Sud «balise la voie à l’accélération du rythme de développement de la ville et permet de drainer les investissements, créer les opportunités d’emploi et favoriser un développement socioéconomique» , fait notamment savoir Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. Une dynamique qui sera sans doute davantage renforcée grâce au nouveau modèle de développement. Marocanité du Sahara La seconde lecture est éminemment poli- tique. Car la présence de tous ces pays dans cette région s’est faite dans une démarche souveraine et symbolise, tant

ments économiques. Aujourd’hui, il est devenu l’un des pôles économiques et com- merciaux les plus importants du Maroc», a-t-il affirmé, appelant le gouvernement kényan, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à soutenir le plan d’autonomie présenté par le Royaume pour trouver une solution au conflit artificiel autour de la question du Sahara marocain. Il faut dire que les différents projets réali- sés et en cours ont créé un élan de progrès dans ces régions, devenues des pôles de développement économique qui devront permettre de consolider et de donner une impulsion importante aux relations d’af- faires entre le Maroc et les pays qui y ont ouvert des représentations diplomatiques. Ce que confirme, entre autres, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères de la RDC, Marie Tumba Nzeza, dont le pays a ouvert un consulat général à Dakhla en décembre dernier. Selon elle, ce consulat général se veut un cadre administratif qui maintient le lien physique avec la communauté congolaise et un lieu de concertation et de promotion des relations économiues, commerciales, culturelles et scientifiques. «Beaucoup de potentialités existent dans cette région, et nous espérons vivement que le geste éta- tique que nous posons aujourd’hui soit de

Aujourd’hui, le Sahara marocain est devenu l’un des pôles économiques et commerciaux les plus importants du Royaume.

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Entretien

Les provinces du sud connaissent un essor urbanistique important. Pour accompagner cette dynamique, le département de tutelle a lancé un ensemble de programmes pour soutenir les domaines qu’il supervise. Entretien avec Nouzha Bouchareb, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville. «Notre ministère s’est engagé à appuyer les provinces du Sud afin d’en faire un hub africain»

Finances News Hebdo : Les provinces du Sud connaissent une dynamique écono- mique et démographique importante, ayant engendré un essor urbanistique. Quelles sont les mesures prises par votre département pour accompagner cette évolution ? Nouzha Bouchareb : Nul n’ignore l’im- portance des provinces du Sud au vu de leur rôle en tant que centre d’unité et d’ancrage historique et civilisationnel du pays, ainsi que l’intérêt porté par SM le Roi à ces régions du Royaume afin d’assurer à leurs populations un cadre de vie sain et adéquat. Les provinces du Sud, comme vous le

savez, connaissent une dynamique de développement importante en termes d’équipements et d’infrastructures, d’éducation, d’emploi des jeunes, de promotion de l’auto-entrepreneuriat, de santé et surtout des perspectives de développement d’une société tour- née vers l’avenir. Cette dynamique est engendrée grâce au modèle de dévelop- pement dédié à ces provinces en vue d’assurer leur résilience et leur capacité d’adaptation aux nouveaux défis, et ce conformément aux hautes orientations royales incitant à la mise en place d’une gouvernance territoriale intégrée, réno- vée et résiliente, basée sur la régionali- sation avancée. Une dynamique qui sera sans doute ren- forcée davantage par le nouveau modèle de développement, dont le rapport géné- ral a été présenté à SM le Roi le 25 mai 2021 et qui consacre un axe important aux territoires et à leur durabilité. Aussi, la reconnaissance internationale de la souveraineté du Maroc sur notre Sahara a marqué un tournant important pour le Royaume que nous allons accom- pagner par le développement de nou- veaux programmes d’habitat et d’amé- lioration du cadre de vie des populations locales, permettant de renforcer l’essor économique que connaissent nos pro- vinces du Sud. Je tiens à rappeler aussi que l’interven- tion de notre ministère porte sur plu- sieurs volets : un volet stratégique pour le renforcement de l’armature urbaine,

un deuxième portant sur la mise en œuvre des programmes de développe- ment et, enfin, un autre relatif à l’habitat et la politique de la ville. Les provinces du Sud bénéficient dans ce sens d’actions prioritaires en matière de planification urbaine permettant l’ac- compagnement de la dynamique de développement et des projets et pro- grammes structurants. Une planification stratégique innovante et axée sur le développement durable, qui permet la territorialisation des stratégies et pro- grammes sectoriels et la mise en place d’une offre territoriale d’investissement porteuse de développement économique et social intégré et durable. F. N. H. : Justement, Madame la ministre, pouvez-vous nous éclairer davantage sur le renforcement de l’armature urbaine ? N. B. : Afin de garantir un développe- ment cohérent du territoire sur tous les plans aussi bien économique, que social et environnemental, les provinces du Sud sont actuellement dotées d’impor- tants outils stratégiques de planification territoriale, notamment le Schéma natio- nal d’armature urbaine (SNAU), le Cadre d’orientation de la politique publique de l’aménagement du territoire (COPPAT), les Schémas directeurs d’aménagement urbain (SDAU) et le Schéma régional de l’aménagement du territoire (SRAT), qui constituent un référentiel pour l’élabo- ration du programme de développement

Nouzha Bouchareb

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R égions du S ud

Les provinces du Sud comptent 7 chartes architecturales, dont 4 achevées et 3 en cours d’élaboration.

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conomique et l’amélioration du cadre de vie des populations. Concernant les pro- vinces du Sud, la stratégie a préconisé, entre autres, la promotion des centres frontaliers en pôles d’équilibre afin de répondre aux objectifs d’attraction, de stabilisation et de regroupement des populations. Ajoutons à cela la promo- tion de la compétitivité des petites villes du Sud, en se basant sur un certain nombre d’actions prioritaires, ainsi que l’adoption d’un modèle urbain durable adapté aux spécificités climatiques de la zone. En matière d’urbanisme, notre ministère a adopté une approche anti- cipative de la dynamique de développe- ment territorial, à travers la couverture en documents d’urbanisme dépassant aujourd’hui plus de 80% du territoire des régions du Sud, et veille à leur actuali- sation de façon continue pour être en phase avec les dynamiques et chan- gements économiques et sociaux que connaissent ces territoires. Notons éga- lement que cinq SDAU sont homologués, traçant une vision de développement intégré à l’horizon de 20 ans, et trois sont en cours de réalisation, permettant ainsi de traduire et territorialiser les orientations futures de développement économique et social des provinces du Sud. Aussi, en s’inscrivant dans le processus de la régionalisation et la déconcentration administrative, notre ministère a signé des contrats objectifs régionaux avec l’ensemble des compo- santes sous tutelle. Ces conventions,

basées sur une vision intégrée, visent une meilleure convergence des inter- ventions de notre ministère en matière d’aménagement du territoire, d’urba- nisme, de lutte contre l’habitat insalubre et de mise à niveau urbaine et ce, pour une amélioration continue du cadre de vie des citoyens. F. N. H. : Par rapport à cet aspect de développement territorial, et plus parti- culièrement l’amélioration du cadre de vie, comment votre ministère s’active pour y répondre, tout en respectant les spécificités climatiques de la région ? N. B. : Sur ce registre, une réflexion sur de nouveaux modèles et instruments est engagée en vue d’assurer leur résilience et leur capacité d’adaptation à l’échelle des nouveaux défis et ce, en implé- mentation des hautes directives royales lancées dans son discours historique de la ville de Laâyoune, à l’occasion du qua- rantième anniversaire de la Marche verte triomphante (2015), mais aussi pour s’inscrire dans la logique et les orienta- tions issues de NMD. A cet effet, notre ministère s’est engagé à appuyer les provinces du Sud à plu- sieurs niveaux, et ce dans la perspective d’en faire un hub africain et portail vers l’Afrique subsaharienne. A l’échelle macro, nous aspirons répondre aux dif- férents défis qu’affrontent ces provinces, particulièrement les défis relatifs à l’ar- mature urbaine. En effet, l’encadrement

régional et du contrat État-région. Il est, toutefois, important de signaler que les orientations stratégiques issues de ces documents confortent celles du nouveau modèle de développement, conformé- ment aux hautes directives royales qui visent la restructuration de l’armature urbaine et le renforcement de la syner- gie fonctionnelle des différentes strates de villes. Les orientations du SNAU sont structurées sur la base d’une vision prospective du paysage urbain du Sud, autour de deux principaux axes qui sont l’aménagement et le développement de l’aire métropolitaine de Laâyoune ainsi que le développement des systèmes urbains territoriaux, renforçant les pôles de développement de Dakhla et de Guelmim. Par ailleurs, et dans l’objec- tif d’encadrer la dynamique urbaine, le département de l’Aménagement du territoire national et de l’Urbanisme, en étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur, a établi une stratégie nationale pour la promotion des petites villes, qui a pour objectif la requalifica- tion et la promotion de la compétitivité de ces territoires, visant la création des dynamiques de développement socioé-

Les orientations stratégiques issues des documents d’urbanisme confortent celles du nouveau modèle de développement, confor- mément aux hautes directives royales.

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R égions du S ud

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de l’armature urbaine de ces provinces passe par le développement de l’aire métropolitaine de Laâyoune, qui sera favorisée par le renforcement du sys- tème d’interface formé par cette ville, son port et son aéroport et sa fonction de nœud routier. Ceci de manière à jouer un rôle dans la connexion des régions sahariennes avec l’Afrique de l’Ouest et avec les Îles Canaries, l’amélioration de la connectivité interne de l’ensemble du territoire par la création d’un réseau routier en étoile autour de Laâyoune avec des axes express, le long du littoral ou en direction de Boukraâ et Smara, ainsi que le renforcement de l’attractivité des villes pour les activités classiques (phosphates et pêche), les activités innovantes (ensei- gnement universitaire). Un chantier qui concerne également le développement et la diversification de l’infrastructure et des sites d’accueil (centrales solaires, centrales éoliennes, stations de dessale- ment de l’eau de mer, etc.), sans oublier l’amélioration du cadre urbain et des conditions de vie de la population via le lancement de projets urbains dans toutes les villes, avec des projets de villes vertes, équitables et intelligentes et des éco-quartiers. Quant à l’appui au développement terri- torial, notre action consiste en l’accom- pagnement de la mise en œuvre du NMD des provinces du Sud à travers le finance- ment des projets de développement via le Fonds de développement rural et des zones montagneuses, notamment ceux dédiés au tourisme rural. Actuellement, notre ministère réalise avec le dépar- tement de l’Intérieur le Programme national de développement intégré des centres ruraux émergents, qui a permis l’identification de centres ruraux qui se distinguent par leur capacité à jouer le rôle de pôle de développement rural local. Au niveau des provinces du Sud, et en concertation avec les acteurs locaux, 38 centres ont été identifiés, dont 15 centres faisant partie d’un programme prioritaire qui prévoit le montage de

Les villes du Sahara seront dotées de tous les ingrédients nécessaires pour assurer leur développement urbanistique.

projets de territoires des centres cibles. Lesdits projets ont pour objet de réduire les inégalités spatiales et améliorer le bien-être de la population rurale, d’im- pulser le développement rural en foca- lisation sur ces centres, de même que l’encadrement de l’investissement public dédié à ces territoires cibles. Les outputs de ce programme permettront de ren- forcer l’armature urbaine existante et la promotion des centres ruraux. A titre d’exemple, au niveau de la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab, 8 pro- jets bénéficient de l’appui financier de notre département, dont 3 d’entre eux concernent les centres ruraux visant à créer des pôles compétitifs. Ces projets portent sur la création de zones pour l’artisanat et les activités de service dans des communes rurales pour un montant global de 22 millions de DH, dont 10 millions de DH financés par notre minis- tère. Par ailleurs, 5 centres émergents ont été sélectionnés pour bénéficier de l’appui financier dans le cadre de pro- jets de développement intégré, visant à regrouper des projets locaux, en plus de 3 centres ruraux qui sont inscrits dans le cadre d’un plan d’urgence afin de réduire les répercussions de la crise sanitaire. F. N. H. : Dans quelle mesure l’action de votre ministère contribue-t-elle à préser- ver l’aspect architectural des provinces du Sud ? N. B. : Nous attachons une grande impor-

tance à l’amélioration et le rehaussement de la qualité de l’aspect architectural et paysager. Les chartes architecturales, urbanistiques et paysagères constituent un outil, essentiellement incitatif et mobilisateur, qui a pour objectif principal d’encadrer et d’accompagner les diffé- rents gestionnaires et intervenants dans l’acte de bâtir. La nouvelle génération de ces chartes propose des actions opérationnelles relatives au ravalement des façades, à l’aménagement paysager et à un certain nombre de détails relatifs au mobi- lier urbain et même aux espèces végé- tales appropriées. Les provinces du Sud comptent 7 chartes architecturales, dont 4 achevées concernant les villes de Tarfaya, Boujdour, Laâyoune et Dakhla et 3 en cours d’élaboration concernant les villes de Guelmim, Assa Zag et Dakhla (la ville est dotée déjà d’une charte mais une nouvelle est en cours de création). Concernant le programme d’assistance architecturale et technique en milieu rural, figurant parmi les engagements du programme gouvernemental 2017-2021, il vise à améliorer les conditions de vie de la population rurale par la réhabilitation et la restructuration des groupements de population dans ces zones, fournir une assistance technique, à titre gracieux (plans architecturaux et béton armé en plus du suivi du chantier), au profit des populations démunies, produire des logements adaptés au contexte local,

En étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur, notre département a établi une stratégie nationale pour la promotion des petites villes.

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Guelmim et Tan-Tan, ainsi que le projet de valorisation de la ville de Dakhla et des centres émergents de la Province de Oued Ed-Dahab. F. N. H. : Quelles sont les réalisations en matière de lutte contre l’habitat insa- lubre ? N. B. : Des programmes de grande enver- gure ont été lancés grâce à la vision éclairée de SM le Roi au niveau de toutes les provinces du Sud, notamment ceux relatifs à la lutte contre l’habitat insa- lubre. Dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, un investissement de plus de 4,5 milliards de dirhams a été mobilisé pour combler le déficit en matière de logements, dont 3,470 milliards de DH financés par notre département. Le recasement des habitants des campe- ments Al Wahda a permis de déclarer la ville de Laâyoune sans bidonvilles en juil- let 2008 et la ville de Boujdour en février 2010. Aussi, différents programmes de logement ont été opérés dans la région de Dakhla et Oued Ed-Dahab pour un coût total estimé à plus de 1,533 milliard de DH, dont 853 millions de DH pris en charge par notre ministère. A signaler qu’au niveau des trois régions, un inves- tissement global de 1,272 milliard de DH a été déployé par notre département, dans le cadre du programme Al Aouda et Al Wahda pour la réalisation de près de 20.000 unités de résorption. Au cours du mois de janvier 2021, une visite de terrain a été effectuée pour s’enquérir de l’état d’avancement des projets et des différents programmes menés par notre ministère dans les régions du Sud. Lors de ces visites, nous avons tenu des rencontres de concer- tation, d’échanges et d’écoute avec les acteurs régionaux et locaux ainsi qu’avec tous les intervenants dans l’acte de bâtir afin d’identifier les nouveaux besoins des territoires en matière d’urbanisme et d’habitat et de les accompagner pour relever les nouveaux défis, suite à la dynamique impulsée par la vision clair-

respectant les normes d’hygiène et de sécurité ainsi que les exigences liées au développement durable, et enfin pré- server et promouvoir les spécificités architecturales ainsi que les cultures de constructions locales. Une convention- cadre pour l’assistance architecturale en milieu rural dans la région de Dakhla- Oued Ed-Dahab a été signée en 2017 avec le Conseil de la région. Une autre convention spécifique pour les modalités pratiques de l’opération- nalisation du programme a été signée en 2019 avec le Conseil régional de l’Ordre des architectes et le Conseil régional des ingénieurs géomètres topographes. Les conventions-cadres des autres régions du Sud, à savoir Guelmim-Oued Noun et Laâyoune-Sakia El Hamra, sont en cours de finalisation en concertation avec les Conseils des deux régions. J’aimerais signaler que la réussite de ce processus contribuerait à la mise à niveau de ces centres, qui revêtent une importance particulière en tant que points de transit reliant les régions du Nord du Royaume et la zone de transit de Guergarat vers les pays subsahariens. F. N. H. : Outre les offres en logements, quelles sont les dispositions prises pour renforcer les zones d’activités, les locaux professionnels ou industriels ? N. B. : Nous sommes très conscients de l’importance de la planification territoriale et de l’urbanisme comme levier à l’inves-

tissement et à la création de l’emploi. En effet, l’accélération de la cadence de réalisation et d’homologation des docu- ments d’urbanisme, représentant des outils d’anticipation du développement et de gestion du territoire, permettent un développement économique et social des collectivités territoriales et facilitent la mobilisation du foncier nécessaire à l’accueil des projets de développement. Pour relever ces défis, notre minis- tère participe aux commissions locales chargées du choix de l’emplacement des différents projets contenus dans le nouveau programme de développement et de l’évaluation foncière ainsi qu’aux commissions régionales d’investissement chargées de la mobilisation du foncier public. Notre Département contribue éga- lement à l’élaboration d’études prélimi- naires nécessaires à la réalisation des projets de développement. Ainsi, notre ministère a accompagné techniquement et juridiquement d’impor- tants projets de développement. Citons, à cet égard, le projet de technopôle de Foum El Oued, les ports de pêche, le CHU et la Faculté de médecine de Laâyoune, la zone industrielle et logistique d’El Marsa, l’hôpital provincial de la région de Guelmim, la voie régionale reliant Tiznit à Laâyoune, un centre d’exposi- tion et de vente des produits d’artisanat à Guelmim, un centre de préservation et conservation des gravures rupestres, les ceintures vertes pour les villes de

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Des programmes de grande envergure ont été lancés grâce à la vision éclairée de SM le Roi au niveau de toutes les pro- vinces du Sud, notamment ceux relatifs à la lutte contre l’habitat insalubre.

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