Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 29 mars 2024 - 8 DH - N° 1146
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Complicité et discontinuité Panier de la ménagère et budget de l’État
P. 10
Les banques françaises jettent l'éponge AFRIQUE
● Avec l'acquisition de Crédit du Maroc par Holmarcom et l'annonce du retrait envisagé de la Société Générale, le secteur bancaire marocain traverse une période de transformation sans précédent qui donne le pouvoir au capital local. P. 7 à 9
Gaz butane
Politique Tebboune et le Maroc, une obsession unilatérale ! P. 32 à 34
Industrie Les chiffres choc du secteur
La bonbonne à 50 DH dès le 1 er avril prochain
P. 23
P. 20
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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VENDREDI 29 MARS 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
SOMMAIRE
Editorial
Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication
Voyons voir : Bassirou Diomaye Faye : Le triomphe de l’inattendu 4 4 ACTUALITÉ 11 12 6 BOURSE & FINANCES Point Bourse Hebdo : Fin de trimestre sous haute intensité Secteur bancaire : Les banques à capital français jettent l’éponge Afrique : Comment les banques marocaines profitent du désengagement français Panier de la ménagère et budget de l’État : La com- plicité et l’inévitable discontinuité Akdital : Locomotive du secteur Stratégie : Sonasid voit grand pour son avenir 6 7 8 10
30 POLITIQUE
endredi 22 mars, le cœur de la Russie a été ensan- glanté par un acte de terreur d'une ampleur inouïe revendiquée par Daech; un sombre rappel de la réalité impitoyable du terro-risme. L'attaque dévastatrice qui a frappé le Crocus City Hall à Mos-cou a laissé derrière elle un lourd tribut : près de 140 vies fauchées, plus de 180 personnes blessées et des familles en-tières plongées dans V Moscou saigne, le monde s’inquiète l'abîme de la douleur et du deuil. Ce si-nistre événement nous rap- pelle la cruauté implacable du ter-rorisme, mais interpelle également sur la série de défaillances qui ont précédé cet acte ignoble : les services de renseigne-ments russes avaient été avertis par les États- Unis, mais malgré ces alertes, le pire a pu se produire. Pourtant, au lieu de faire face à cette réalité, le président russe Vladimir Poutine a choisi la voie de la diversion et de la désinfor- mation. Plutôt que de reconnaître la menace posée par Daech, il persiste à blâmer l'Ukraine, alimentant ainsi une dangereuse théorie du complot. Cette obstination à détour-ner l'attention de l'ennemi réel est non seulement irrespon-sable, mais elle nuit également aux efforts visant à éradiquer le fléau du terrorisme. Car l'attentat de Moscou révèle de manière poignante le re-tour sinistre de Daech sur la scène mondiale. Surtout, il ré-vèle les limites des stratégies actuelles de lutte contre le ter-rorisme et met en lumière la nécessité urgente de mettre en place une approche collective face à cette menace existen-tielle. Encore une fois, ce groupe terroriste montre sa capacité à semer la terreur et la destruction. C’est dire qu’aucun pays n'est à l'abri de cette organisation qui s’abreuve insidieuse-ment de la pauvreté, la marginalisation sociale, l'extrémisme religieux et politique, ainsi que des conflits régionaux. Autant de facteurs qui doivent être traités de manière holistique et intégrée. Dans ce contexte, le Maroc se dis- tingue comme un exemple de détermination et d'engagement dans la lutte contre le ter-rorisme, quand bien même l’on consent que le risque zéro n’existe pas. Avec le Bureau central d'investigations judi-ciaires (BCIJ) en première ligne, le Royaume a démontré sa capacité à être un rempart contre l’extrémisme violent et l’obscuran- tisme. Pour preuve, depuis sa création en 2015, le BCIJ a démantelé près de 100 cellules terroristes et arrêté plus de 1.500 individus. Mais alors que Daech refait surface… de façon sanglante, les regards se tournent vers Paris, où les Jeux olympiques de 2024 se préparent à illuminer la ville lumière. Derrière les feux d'artifice et les performances sportives, se profile une autre réalité : les JO de Paris seront bien plus qu'un simple spectacle sportif, ils constitueront un test majeur pour les services de sécurité français, confrontés à la lourde tâche de protéger les athlètes et les spectateurs dans un contexte de menace terroriste persistante. u
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Algérie : Mal élu en 2019, Tebboune rempile le 7 septembre Diplomatie : Tebboune et le Maroc, une obsession unilatérale !
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L'UNIVERS DES TPME
Innovation en Afrique : Et de 4 pour le StarTech Africa
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Industrie : Les chiffres choc du secteur Campagne agricole 2023/2024 : Une année noire pour l’agriculture marocaine Commande publique : Une institution pour assainir le secteur Gaz butane : La bonbonne à 50 DH dès le 1er avril prochain Emploi des femmes : Entre progrès et défis Entretien avec Adil Lamnini : Optimisation des coûts, «En réduisant les dépenses, une entreprise peut augmenter ses bénéfices et réinvestir ces fonds» Hôtellerie : Une capacité litière encore loin des objectifs
tion juste 34 34
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Politique climatique : Le Maroc mise sur la transi- DEVELOPPEMENT DURABLE
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• Directeur des rédactions & Développement : David William
• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
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VOYONS VOIR
Bassirou Diomaye Faye
Le triomphe de l’inattendu
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’
Par D. William
dements de l'establishment politique. Mais dans cet élan de renouveau, l'ambiguïté demeure quant à la signification réelle du terme «antisystème», que son camp et lui revendiquent âprement. Sachant que tous, à des degrés et échelles divers, ont bénéficié, à un moment ou un autre, du système, cette posture semble plus être une stratégie de communication. De même, ses discours qui convoquent les promesses de restauration de la souverai- neté nationale, la lutte contre la corruption et une meilleure répartition des richesses, sont autant d’objectifs en phase avec une popu- lation désireuse de reprendre le contrôle de son destin. Cependant, ses assertions restent parfois énigmatiques, laissant planer le doute sur la substance concrète de ses propositions. L’espoir de toute une jeunesse Bassirou Diomaye Faye sera-t-il à la hauteur de la tâche qui l'attend, ou sa victoire ne sera-t-elle qu'un chapitre éphémère dans le microcosme politique sénégalais ? Car, derrière les slogans enflammés et les discours envoûtants, se cachent des défis socioéconomiques colossaux, notamment le chômage endémique et un endette- ment public important, avec un ratio dette publique/PIB qui a grimpé à environ 79,6% l'année dernière, dopé par les investisse- ments massifs dans les infrastructures. Au seuil d'un changement potentiellement radical, le peuple sénégalais se tient donc, à l’évidence, en équilibre, entre l'espoir d'un avenir meilleur et la crainte des désillusions à venir. Faye incarne en effet l'espoir pour une jeunesse en quête d'opportunités face à un taux de chômage élevé, qui tourne autour de 20% en 2023. Malgré les progrès économiques réalisés ces dernières années, le Sénégal, avec une population où 50% ont moins de 19 ans et 75% moins de 35 ans, demeure confronté à une crise de l'emploi qui frappe particulièrement la jeunesse. Le programme de Diomaye Faye, sobrement
intitulé «Le Projet» et articulé entre autres autour de la formalisation du secteur informel et de l'insertion professionnelle des jeunes, promet des lendemains radieux. Mais le réalisme impose de se demander si ces pro- messes sont réalisables ou s'il s'agit simple- ment d'une rhétorique électorale bien ficelée, destinée à séduire les électeurs. En tout cas, il devra trouver un équilibre déli- cat entre la poursuite du développement éco- nomique et la gestion prudente des finances publiques, afin de créer les conditions d’une croissance inclusive susceptible d’absorber la masse de jeunes qui se retrouvent chaque année sur le marché du travail, mais aussi ceux qui usent, depuis fort longtemps, leurs pantalons sur les bancs du chômage. Il semble utile de le rappeler de temps à autre : au-delà des promesses électorales, se profile l'ombre des déceptions passées. L'histoire politique regorge d'hommes et de femmes qui, une fois au pouvoir, ont oublié les engagements pris lors des campagnes électorales, choisissant de faire de leurs électeurs de parfaits cocus. En cela, les dissonances entre les discours flamboyants pré-électoraux et les réalités post-électo- rales doivent servir de marqueur aux citoyens sénégalais, appelés à être vigilants face aux promesses mirifiques des politiciens. Dès lors, Bassirou Diomaye Faye doit s’inspirer de l’histoire politique récente du Sénégal pour tirer les bons enseignements de cette alternance, qui marque la maturité d'une nation résolument engagée sur la voie du progrès : ces citoyens qui portaient en bandoulière le dégagisme en 2012 et ont délogé Abdoulaye Wade pour installer Macky Sall, sont les mêmes qui, aujourd’hui, se sont retournés contre ce dernier parce que déçus et désabusés, pour le porter, lui, le novice en politique, en triomphe…. Alors, à lui de prouver que les Sénégalais ont voté pour lui et non contre Macky Sall, afin que les livres d’histoire ne donnent à lire : «Bassirou Diomaye Faye, président par défaut». Voire… par accident. ◆
élection présidentielle au Sénégal : une saga politique aux rebondissements aussi saisis- sants qu'un roman épique. Ni plus ni moins. Dans cette théâtralité de la démocratie, un protagoniste émerge des limbes de l'oppo- sition pour accéder aux ors du pouvoir : Bassirou Diomaye Faye, qui n’a jamais occupé de fonction élective, encore moins ministérielle. Surgissant des cendres de l'opposition, Faye cristallise les aspirations d'une bonne partie de la population sénégalaise, notamment cette jeunesse désabusée, et incarne l'espoir d'une nation assoiffée de changement. Une nation qui ouvre un nouveau chapitre de son histoire politique, avec la défaite cuisante des ténors du pouvoir traditionnel au profit d'un candidat «antisystème». Son ascension fulgurante met en lumière le désir du peuple de voir émerger de nouveaux visages et de nouvelles idées au sein du paysage politique. Le portrait de cet homme politique intrigue autant qu'il fascine. À 44 ans, cet énarque, qui a posé ses baluchons à la Direction générale des impôts et domaines, accède au sommet de l'État, devenant ainsi le plus jeune Président de l'histoire du Sénégal. Son âge en fait un symbole de la nouvelle génération politique, portant en lui l'espoir d'une rupture avec les pratiques du passé. Sa récente libération de prison après 11 mois derrière les barreaux, dans le sillage d'une loi d'amnistie, ajoute une dimension dramatique à son ascension politique. Antisystème, dites-vous ? Faye se présente comme le champion du «changement de système» et d'un panafri- canisme éclairé, et ses partisans voient en lui le messie capable de secouer les fon-
Sa récente libération de prison après 11 mois derrière les barreaux, dans le sillage d'une loi d'amnistie, ajoute une dimension dramatique à son ascension politique.
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BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo Fin de trimestre sous haute intensité
Alors que la saison des résultats bat son plein, le marché actions connait une hausse de l’activité.
Evolution de l'indice Masi depuis début mars 2023
L
Par Y . Seddik
e verdict de Bank Al-Maghrib est tombé cette semaine sans surprise et sans réaction sur le marché. La Banque centrale était exactement là où le mar- ché l'attendait. Elle a décidé d'un statu quo monétaire - il n'y avait aucune surprise sur ce point - et a revu nettement à la baisse sa prévision de croissance à 2,1% pour 2024 contre une prévision de 3,2% en décembre. La bonne surprise de la semaine a émané du HCP et des chiffres de l'inflation pour le mois de février, avec un IPC en hausse 0,3% en rythme annuel, largement en deçà des attentes des financiers. Côté Bourse, le marché a cédé à des prises de bénéfices après avoir pris de la hauteur la semaine dernière. Il a reculé de 0,65% à 12.979 points sur des volumes d’activité de 808 MDH, dont plus de 184 MDH drainés par Addoha, qui gagne 7,50% sur la semaine. Résultats annuels : le BTP et l'immobilier sous les projec- teurs La vague de publications des
résultats annuels se poursuivra la semaine prochaine, avec des poids lourds du secteur du BTP et de l'immobilier attendus au tournant. Après une année 2023 marquée par certaines incerti- tudes, mais surtout un mouve- ment désinflationniste impor- tant, les investisseurs scruteront attentivement les performances de ces sociétés pour jauger la santé du secteur et la solidité des valorisations actuelles. Parmi les publications les plus attendues, on peut citer Jet Contractors et TGCC, ou encore Addoha et Alliances. Des résul- tats solides pourraient apaiser les inquiétudes quant à la stabili- té et à la croissance à long terme de ces secteurs, tandis que des résultats décevants pourraient raviver les craintes d'une correc- tion profonde.
TOP Performances
FLOP Performances
Delta Holding Agma Oumes
-7,11%
+12,83% +8,70%
SMI SNEP Cartier Saada
-6,89%
-5,99%
+6,26 %
une période de haute importance pour les gérants d'actifs. Ces pro- fessionnels du marché évalueront leurs performances trimestrielles et réajusteront leurs portefeuilles en conséquence, en fonction des résultats obtenus et des perspec- tives pour le trimestre à venir. Ils communiqueront également leurs performances avec les clients et s'assureront de la conformité réglementaire. Notons que la clôture du pre-
mier trimestre est souvent asso- ciée à une augmentation des volumes de transactions et de la volatilité sur le marché, car les investisseurs et les ges- tionnaires de fonds cherchent à tirer parti des derniers jours pour optimiser leurs positions. Bref, cette année ne devrait pas faire exception, avec des mou- vements de marché attendus, à la hausse comme à la baisse. À suivre. ◆
Clôture du trimestre : un rendez-vous important pour les gérants d'actifs
En parallèle, la semaine marque également la fin du premier tri- mestre de l'année, qui constitue
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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 29 MARS 2024
BOURSE & FINANCES
Secteur bancaire
Les banques à capital français jettent l’éponge
L Le microcosme bancaire connaît des changements significatifs. Avec l'acquisition de Crédit du Maroc par Holmarcom et l'annonce du retrait envisagé de la Société Générale, le secteur traverse une période de transformation sans précédent qui donne le pouvoir au capital local. lement pignon sur rue ? Alors que des Groupes comme Attijariwafa bank, Banque Populaire ou encore Bank of Africa sont montés en puissance ces der- nières années, les banques à capi- tal majoritairement français ont en effet connu des croissances beau- coup plus timides, voire ont perdu du terrain. Par D. William
e microcosme bancaire est en train de connaître des change- ments majeurs. Le premier acte de la reconfiguration du secteur a été posé par Holmarcom, qui a concrétisé en décembre 2022 l’acquisition d’une participation majoritaire dans Crédit du Maroc. Le second acte est en cours, avec notamment l’intention du Groupe Société Générale de se retirer du marché marocain. Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, l’a confirmée, précisant qu’il a reçu la visite du top management du groupe français qui lui a fait part des contraintes prudentielles qui pèsent de plus en plus sur le groupe en Afrique et de son souhait de se retirer. Le marché annonce l’ex-ministre et homme d’affaires Moulay Hafid Elalamy comme repreneur potentiel de la Société Générale. Si cela se concrétise, ce sera ainsi la seconde banque française à tomber sous le giron d’un opérateur marocain. Restera alors sur le marché BMCI, la filiale du Groupe BNP Paribas. Pourquoi ce désengagement des groupes français ? Est-ce lié uni- quement aux «contraintes pruden- tielles» ? Le marché marocain n’est- il plus aussi porteur ? Arrivent-ils encore à se développer dans un secteur bancaire très concurrentiel où les banques locales ont globa-
En 2022, les banques à capital privé majoritairement étranger ont vu leurs parts du total-actif, des dépôts et des crédits reculer respectivement à 11,4%, 11,1% et 14,5%.
cier marocain, elles font face à des contraintes structurelles et straté- giques qui limitent leur expansion et leur compétitivité sur le marché national. Initialement créées pour soutenir les investisseurs français, ces institutions ont progressive- ment diversifié leurs activités pour accompagner également les inves- tisseurs et les particuliers maro- cains. Leur intérêt pour le marché marocain s'est donc développé assez tardivement. Les banques locales, quant à elles, n’avaient pas initialement accès aux investisseurs étrangers et s’étaient principalement concen- trées sur la clientèle locale. De fait, une certaine spécialisation existait au début, mais qui s’est estompée avec le temps. Par ailleurs, l’autre contrainte majeure à laquelle sont confron- tées les banques filiales de groupes français, reste leur étroite dépen- dance vis-à-vis des décisions stra- tégiques de leur maison-mère, qui restreint leur capacité à prendre des initiatives locales et à répondre aux besoins spécifiques du mar- ché marocain. En période de crise notamment, ces banques sont contraintes de suivre les politiques d'octroi de crédit fixées par leur siège, ce qui limite leur agilité et leur capacité à s'adapter aux fluc- tuations économiques locales. De plus, la politique de cash pooling,
largement pratiquée par les mai- sons-mères, peut restreindre la possibilité des filiales françaises à investir localement en réorientant les excédents de trésorerie vers d'autres filiales du groupe. Cette contrainte financière peut entraver leur capacité à financer des projets locaux et à soutenir le développe- ment économique du Maroc. Plus généralement, les relations entre ces filiales et leur maison- mère sont à double tranchant. D'une part, ces liens offrent aux filiales un accès à l'expertise et aux ressources du groupe, ce qui peut être bénéfique pour leur développement. D'autre part, ils limitent leur autonomie et leur pro- pension à prendre des décisions adaptées au contexte local. Les stratégies de développement de ces banques reflètent donc sou- vent celles de leur maison-mère, ce qui limite leur ancrage local et peut parfois les empêcher de saisir pleinement les opportunités de croissance sur le marché maro- cain. Cela explique certainement pour- quoi elles semblent être à bout de souffle, avec des positionne- ments devenus plus fragiles dans un marché où les banques locales, qui évoluent dans leur marché naturel, sont très dynamiques, assez agressives et pour le moins conquérantes. ◆
Les chiffres publiés par la Banque centrale en attestent. En 2022, les banques à capital privé majori- tairement marocain détenaient 57,9% des guichets contre 53,6% en 2021. Cette part atteint 66,5% en termes de total-actif, 68,4% pour les dépôts et 65,8% pour les crédits, contre respectivement 63,6%, 64,1% et 61,5% une année auparavant. Parallèlement, l’évolution de la part de marché des banques à capital privé majoritairement étranger en termes de guichets s’est repliée de 5,1 points. Leurs parts du total- actif, des dépôts et des crédits ont reculé respectivement à 11,4%, 11,1% et 14,5%. A contrario, les banques à capital majoritairement public ont renforcé leur part de marché en termes de réseau à 30,7% (+0,8 point), de total-actif à 22,1% (+0,7 point), de dépôts à 20,5% (+0,4 point) et maintenu leur part de marché de crédits à 19,7%. Des contraintes différentes L'évolution des banques filiales de groupes français au Maroc a suscité un intérêt croissant ces dernières années. Malgré une présence historique et une forte empreinte dans le secteur finan-
Malgré une présence historique et une forte empreinte dans le secteur financier marocain, les banques filiales de groupes français font face à des contraintes structurelles et stratégiques.
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BOURSE & FINANCES
perte d'influence croissante de la France en Afrique. Mais là où certains voient des défis, d'autres voient des oppor- tunités. Les banques marocaines ont rapidement identifié le vide (lucratif) laissé par le désenga- gement des banques françaises et ont intensifié leurs efforts pour étendre leur présence en Afrique. Ces derniers ne cessent de gagner du terrain sur ce marché. Attijariwafa bank, Bank of Africa et la BCP contrôlent désormais près de 22% du marché de l'UE- MOA, soit plus du double de leur part de marché en 2007. En Afrique, les groupes ban- caires marocains sont présents à travers 45 filiales et 4 succursales réparties au niveau de 10 pays en Afrique de l’Ouest (dont 8 dans la zone UEMOA), 6 pays en Afrique centrale, 6 en Afrique de l’Est, 3 en Afrique du Nord et 2 pays en Afrique australe, selon le rapport sur la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib.
Le retrait progressif des banques françaises d'Afrique a ouvert de nouvelles pers- pectives pour
les banques marocaines.
Afrique
participations sur le continent, notamment au Gabon, au Mali et aux Comores. Les chiffres sont parlants : la part de marché des banques fran- çaises en Afrique de l'Ouest a fondu de moitié en 15 ans, pas- sant de 27% en 2007 à 11,6% en 2022. Cette tendance est loin de s'inverser, avec des cessions récentes de la part de la Société Générale au Congo, en Guinée Équatoriale, en Mauritanie et au Tchad, annoncées en juin der- nier. E Comment les banques marocaines profitent du désengagement français Longtemps dominé par les mastodontes français, le marché bancaire africain voit aujourd'hui une montée en puissance des banques marocaines, qui tirent profit du retrait progressif des acteurs hexagonaux. Explications. Par Y. Seddik
Les chiffres parlent d'eux-mêmes
Les chiffres du rapport de la com- mission bancaire de l'UEMOA pour l’année 2022 sont sans équi- voque : les banques marocaines dominent désormais le marché bancaire ouest-africain. Plus en détail, le rapport indique que sur les 25 principaux établissements bancaires présents dans la région de l'UEMOA, 20,2% de la part de marché, 22% des dépôts, 21% des crédits octroyés à la clientèle et 24,6% du résultat net global sont concentrés entre les mains des acteurs marocains. Ils repré- sentent également 27,3% des implantations, 22,9% des GAB, 28,1% des comptes bancaires et 22,7% des effectifs, démontrant ainsi leur influence grandissante dans la région. Il faut dire que l'un des principaux atouts des banques marocaines est leur proximité géographique et culturelle avec l'Afrique. Cette proximité facilite la compréhen- sion des marchés locaux, ainsi que l'établissement de relations commerciales solides avec les
n Afrique, le vent tourne pour les banques françaises. Autrefois leaders incontestés du marché bancaire africain, elles se retirent progressivement pour laisser la place à des acteurs locaux et panafricains plus agiles et mieux adaptés aux réalités du terrain. Après la crise financière de 2008, Crédit Agricole a été le premier établissement français à se désengager de ses filiales en Afrique de l'Ouest. En 2018, le groupe mutualiste BPCE (Banque Populaire, Caisse d'Épargne, Natixis) a suivi en cédant la majorité de ses banques afri- caines. BNP Paribas a également adopté une stratégie similaire en se séparant de plusieurs de ses
groupes à se recentrer sur leurs marchés domestiques face à des pressions réglementaires de plus en plus accrues. Ensuite, la faible rentabilité de certaines filiales africaines a également pesé, tout comme la concurrence des banques panafricaines et l'émer- gence de nouveaux acteurs, notamment marocains, chinois et turcs. L'environnement géopolitique en Afrique n'est pas non plus étran- ger à ce désengagement. Les tensions politiques et sociales dans certains pays ont incité les banques françaises à adop- ter une approche plus prudente. Enfin, ce retrait des institutions françaises va de pair avec la
Plusieurs facteurs expliquent en effet cette réduction de voilure. Tout d'abord, la crise financière de 2008 a mis fin à une expan- sion tous azimuts, poussant les
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BOURSE & FINANCES
entreprises et les gouvernements africains. En outre, celles-ci bénéficient d'une solide réputation en matière de ges- tion des risques et de conformité réglementaire, qui est crucial dans un environnement financier de plus en plus complexe et réglementé. Leur expertise dans la gestion des flux financiers internationaux et dans la fourniture de services ban- caires adaptés aux besoins locaux constitue également un avantage concurrentiel de taille. A cela, s'ajoute une autre opportu- nité unique au marché africain : la faible pénétration bancaire du conti- nent, avec un taux de bancarisation d'à peine plus de 15%. Là aussi, les banques marocaines ont capitalisé sur leur expérience sur le marché national, où le taux de bancarisation avoisine les 53% en 2022. La recette fonctionne La stratégie expansionniste de ces mastodontes porte bien ses fruits. Leurs filiales africaines contribuent de manière significative aux béné- fices nets, avec près de 27% pour la Banque Populaire, 38,9% pour Attijariwafa bank et 46% pour Bank of Africa en 2022. En somme, les profits réalisés en dehors du Maroc par les trois groupes bancaires, ont observé une amélioration significa- tive de 37,4% à 4,5 milliards de DH à fin 2022. Leur contribution au RNPG s’est aussi renforcée de 4 points à 41%, selon le dernier rapport sur la supervision bancaire de BAM. À fin 2022, le total-actif des filiales implantées à l’étranger des 3 groupes bancaires marocains trans- frontaliers a observé une progres- sion de 12,7% à 407,9 milliards de dirhams, contribuant en moyenne à hauteur de 27% au total-bilan consolidé de ces groupes, soit un point de plus par rapport à fin 2021. L’activité opérée à l’étranger a géné- ré un PNB en hausse de 14,1% à 24,1 milliards de dirhams, contribuant à 39% du PNB des 3 groupes ban- caires concernés. L’activité d’octroi de crédits a progressé de 14,5% à 205,7 milliards de dirhams, après 2,4% une année plus tôt. Sa part dans le portefeuille global d’activités s’est renforcée de 2 points à 24%.
De même, les dépôts collectés par les filiales transfrontalières se sont chiffrés à 293,7 milliards, en hausse de 14%, après 7,6% une année auparavant. Leur part s’est consoli- dée de 2 points à 29% du total des dépôts de ces 3 groupes bancaires. Ces chiffres illustrent parfaitement la manière dont les banques maro- caines tirent parti de leur expansion
africaine pour générer une crois- sance substantielle de leurs profits et de leurs opérations. Les filiales africaines constituent désormais un pilier essentiel des résultats nets des groupes bancaires, avec une part croissante dans le total du bilan et du produit net bancaire. Au final, le retrait des banques fran- çaises en Afrique sonne le glas d'une
époque et annonce une nouvelle, où les banques marocaines s'affirment comme les nouveaux maîtres du jeu. Mues par une profonde connais- sance des marchés locaux et une agilité face aux défis du continent, ces institutions semblent bien pla- cées pour accompagner la crois- sance économique de l’Afrique pour les années à venir. ◆
Société anonyme au capital de 34 880 000 dirhams Siège social : 2, Zankat Tihama – Rabat R.C n° 1971 - Rabat
COMMUNIQUE FINANCIER RELATIF AUX RESULTATS DE L’EXERCICE 2023
Le Conseil d’administration de la Société Immobilière Balima s’est réuni le 28 mars 2024, sous la présidence de Madame Jacqueline MATHIAS, pour examiner l’activité de la Société et a arrêté les comptes sociaux et consolidés au 31 décembre 2023. Les indicateurs de la société affichent un chiffre d’affaires stable ainsi qu’une amélioration du résultat net de la Société Immobilière Balima par rapport à l’année 2022. La Société Immobilière Balima conserve une structure bilancielle stable et résiliente avec une trésorerie excédentaire (y compris les titres et valeurs de placement).
1. COMPTES CONSOLIDES
En KDH
Au 31/12/2023
Au 31/12/2022
Evolution
Chiffre d’affaires Résultat d’exploitation Résultat courant Résultat net
51 615 9 916 13 803 8 891
49 330 9 459 9 426 18 486
5% 5% 46% -52%
Le chiffre d’affaires consolidé à fin décembre 2023 s’établit à 51 615 KDH en augmentation de 5% par rapport à l’année précédente. Le résultat d’exploitation consolidé affiche également une augmentation de 5% en passant à 9 916 KDH contre 9 459 KDH au titre de l’exercice précédent. Le résultat courant consolidé présente une augmentation de 46% avec 13 803 KDH en 2023 contre 9 426 KDH en 2022.
2. COMPTES SOCIAUX DE LA SOCIETE IMMOBILIERE BALIMA
En KDH
Au 31/12/2023
Au 31/12/2022
Evolution
Chiffre d’affaires Résultat d’exploitation Résultat courant Résultat net
48 489 10 601 14 591 9 971
47 210 11 211 11 187 19 749
3% -5% 30% -50%
Le chiffre d’affaires à fin décembre 2023 s’établit à 48 489 KDH en augmentation de 3% par rapport à l’année précédente. Le résultat d’exploitation affiche une baisse de 5%, de 10 601 KDH en 2023 contre 11 211 KDH au titre de l’exercice précédent. Un repli attendu expliquée par la hausse des charges externes ainsi que celle des dotations aux amortissements et aux provisions. Le résultat net au titre de l’exercice 2023 ressort à 9 971 KDH, contre 19 749 KDH au titre de l’exercice 2022, soit une baisse de 50% due principalement à des cessions d’immobilisations exceptionnelles de l’exercice précédent. Les travaux de réhabilitation de l’hôtel Balima se poursuivront en 2024. Balima continue d’accroître son offre de location d’appartements meublés à travers sa filiale Balima Résidences. La Société Immobilière Balima entretient ses atouts de différenciation sur le marché du locatif à Rabat : • Entretien régulier du parc immobilier, • Rénovation des locaux • Proximité avec ses clients. L’opération de lotissement d’un terrain porté par la filiale JR Vanlec prendra fin en 2024. 3. PERSPECTIVES
: Ce communiqué peut être consulté également sur le site web de la Société Immobilière Balima à l’adresse suivante www.balima.com
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VENDREDI 29 MARS 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
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(division aliments) ont connu une inflation quasi nulle en 2023. Ces prix dits réglementés, maintenus inchangés, s’ajoutent aux efforts budgétaires déployés depuis des décennies pour atténuer l’inflation au Maroc et préserver le pouvoir d’achat des Marocains. C’est dire qu’au Maroc, les prix subvention- nés et réglementés font partie du roman national. Ils sont là depuis relativement longtemps et sont perçus comme une redistribution des revenus et un partage des richesses du pays. La triste réalité est que ces sub- ventions universelles génèrent des coûts budgétaires impor- tants, explicites et implicites, et se révèlent économiquement inef- ficaces. Elles induisent une sous- tarification et une surconsomma- tion, entraînant une allocation inef- ficace des ressources vers des activités à forte intensité d’intrants subventionnés et une surutilisa- tion des biens à prix réglemen- tés. De plus, elles provoquent un effet d’éviction public-public en détournant le budget de l’État vers des dépenses non productives. En revanche, les transferts moné- taires ciblés constituent un filet de sécurité sociale plus adéquat et offrent aux ménages à revenu faible une flexibilité dans le lissage et la répartition de leurs dépenses de consommation. Cependant, il est possible d’envi- sager une règle budgétaire per- mettant d’activer systématique- ment un mécanisme de subven- tion universelle lorsque l’inflation dépasse un certain seuil. Cela substituerait l’approche discrétion- naire actuelle, où le gouvernement choisit ponctuellement d’activer le bouclier tarifaire, par une règle de conduite basée sur le taux d’infla- tion domestique. Car, pour garan- tir l’irrévocabilité et l’acceptabilité sociale de la décompensation des prix, il est crucial d’éviter une rup- ture définitive entre le panier de la ménagère et le budget de l’État. En effet, la prochaine réforme devrait être une simple discontinuité du lien entre les deux, et une nouvelle trajectoire vers un mode d'interac- tion plus équitable. ◆
Comparé au même mois de l’année précé- dente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 0,3% au cours du mois de février 2024.
C La complicité et l’inévitable discontinuité Pas touche au pouvoir d’achat, c’est une affaire de budget d’État. Par Hachimi Alaoui, professeur d’économie monétaire Panier de la ménagère et budget de l’État
ertes, la stabilité des prix est du ressort exclusif de la Banque cen- trale, qui jouit d’une autonomie de décision en termes de politique monétaire. Et on connait tous le sortilège des bien-pensants : la montée du taux directeur freine l’inflation. Bon, on ne sait pas trop quand ni comment, mais on sait qu’il suffit juste d’y croire et d’anti- ciper. C’est du «trust the process» version BAM. Mais quand les prix explosent et que le taux d’inflation frôle les 11% (février 2023), un dis- cours ésotérique sur les canaux et les délais de transmission de la politique monétaire n’aurait pas suffi. Surtout pour un chef de gouvernement habituellement auditionné en darija, sur le Bach et le Kifach de remplir le panier de la ménagère. Tout à la sauvegarde du pouvoir d’achat, l’exécutif devait agir en urgence et s’est montré dépen- sier au moment où les ménages
l’étaient de moins en moins. Prise en charge des droits de douane sur les importations de beurre et du lait en poudre. Suppression des droits de douane sur les importations du blé tendre, des huiles brutes et des plantes oléa- gineuses. Suspension du droit d’importation sur les veaux des- tinés à l’abattage et les bovins domestiques. Soutien des intrants agricoles et subvention de l’orge et des aliments importés destinés au bétail et à la volaille. Maintien des subventions aux prix de l’électrici- té et pas moins de onze tranches d’aides aux transporteurs routiers. Telles sont, entre bien d’autres, les mesures prises en vue de soutenir le pouvoir d’achat des Marocains. Sous haute tension sociale, on a donc décidé de budgétiser la politique monétaire et de monéti- ser la politique budgétaire. En ce sens que le gouvernement s’est approprié l’objectif de stabilité
des prix, qui est statutairement assigné à la Banque centrale. Et cette dernière, quoiqu’elle s’en défend, s’est impliquée dans le maintien des équilibres budgé- taires. L’explosion des créances nettes de BAM sur l’administra- tion centrale, dès novembre 2022, amplifiée par une série d’opéra- tions d’achat inédites de titres publics à partir de janvier 2023, en témoignent. C’est ainsi qu’on a implémenté une politique de lutte contre l’inflation Made in Morocco. Un cas d’école, c’est le moment de le dire, car au vu des derniers chiffres de l’IPC au cours de février 2024 (0,3% d’inflation en glissement annuel), c’est pari réussi. Le coup de frein à l’inflation était, une fois de plus, budgétaire et fiscal. Par ailleurs, l’observation de l’évo- lution de l’IPC par divisions révèle que les sections eau, gaz et élec- tricité (division logement) et sucres
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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 29 MARS 2024
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Akdital Locomotive du secteur
Actuellement, le Maroc dispose d'environ 400 cliniques. Selon Rochdi Talib, toutes ne sont pas capables de gérer diverses patholo- gies et urgences. «Il est nécessaire de renforcer la généralisation de l'AMO avec des cliniques conformes aux normes», explique-t-il. Akdital prévoit l'ouverture de 15 nouveaux établissements en 2024, ce qui représentera l'année la plus ambitieuse en termes d'expansion depuis sa création. À la fin de l'an- née, le groupe comptera pas moins de 36 établissements et 3.622 lits, représentant 20% de l'offre natio- nale privée. Le groupe étend sa présence à 20 villes (contre 9 actuel- lement) et se rapprochera des 7.000 collaborateurs. En ce qui concerne son expansion internationale, la direction indique qu'elle continue d'examiner ses options en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient en vue d'une première opération à partir de 2026. ◆
Pour le PDG du groupe Akdital, l'élargissement de l'offre privée est une aubaine pour le sec- teur de la santé. Par A. Hlimi
L
e groupe Akdital boucle une nou- velle année de forte croissance. Il a inauguré 5 nouveaux éta- blissements en 2023 et a vu son chiffre d'affaires ainsi que ses bénéfices doubler par rapport à 2022. À fin décembre, le groupe disposait de 21 établissements
à suivre, parfois avec des schémas de financement similaires à ceux d'Akdital. Interrogé à ce sujet, le top management de la société cotée en Bourse accueille positivement cette tendance. «J’encourage vive- ment les groupes de santé pri- vés dans leur démarche de déve- loppement. Le Maroc a besoin de cliniques structurées dotées de plateaux techniques de très haut niveau. Les cliniques villas ont eu leur utilité pendant un temps, mais les conditions n'étaient pas idéales.
Aujourd'hui, il y a de la place pour des cliniques et des hôpitaux struc- turés afin d'améliorer le paysage sanitaire du Royaume», commente Rochdi Talib. Le PDG d'Akdital rappelle que le Maroc compte environ 1,2 lit pour 1.000 habitants, un chiffre bien en deçà des normes. Pis encore, pour lui, ce chiffre n'est pas pleinement indicatif car «il y a lit et lit», faisant référence à certains lits d'hospi- talisation dépourvus de plateaux techniques.
et était présent dans 9 villes. Cependant, ces chiffres seront très vite obsolètes, puisqu'en 2024 le groupe prévoit d'ouvrir plus d'une clinique par mois. Cette expansion rapide est un modèle que d'autres groupes de santé cherchent
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résultats, effaçant complète- ment les gains sur les volumes. Mais cet effet a été contré par la diversification annoncée, avec notamment la fibre d'acier et une stratégie ambitieuse dans le recyclage qui génèrent res- pectivement 18 et 14 MDH de marges; la performance opéra- tionnelle - le groupe étant dans le top 3 des filiales d'ArcelorMit- tal dans le monde en la matière - génère 49 MDH de marges. Pour le reste, le groupe a pu compter sur sa bonne structure financière pour limiter la baisse du résultat à 42 MDH. Les relais de croissance à horizon 2028 Le marché de la construction dans le Royaume connaît un rebond important qui devrait profiter à l'acier, matériau clé que l'on retrouve dans tous les chantiers, allant de l'infrastruc- ture à l'habitat. Le groupe s'est greffé à cette perspective en présentant un nouveau plan stratégique à horizon 2028. À court terme, la demande devrait être soutenue par le programme de reconstruction d'Al Haouz et les aides au logement qui relancent la production immo- bilière. Les préparatifs pour la Coupe d'Afrique 2025, notam- ment à travers l'extension de 6 stades et la mise à niveau du Stade Mohammed V de Casablanca, sont également cités comme relais de crois- sance. À cela s'ajoutent les projets d'infrastructure hydrau- liques (stations de dessalement, barrages, etc.) et les autres pro- jets structurants comme les nouvelles zones industrielles, les extensions de LGV, le renou- velable, les préparatifs pour le mondial, etc. Assia Baraka explique que la demande sur les projets d'in- frastructures se fait déjà res- sentir, notamment dans les infrastructures sportives, les ports et les projets hydrau- liques. Elle devrait s'accélérer dans la construction et l'im- mobilier à partir du deuxième semestre, qui serait plus pro-
En 2023, Sonasid a pu augmenter ses volumes de vente de 9% dans un marché
qui est resté plutôt stable.
023 a été une année assez com- pliquée pour Sonasid, mais 2024 et les années à venir s'annoncent sous de bons auspices». C'est ainsi qu'Ismail Akalay, Directeur général du sidérurgiste national, a résumé la situation lors d'une conférence de presse tenue mardi dernier à Casablanca. «Les projets annoncés dans le Royaume sont nombreux et Sonasid est tout à fait prêt pour les accompagner. Nous avons également une grande ambition 2 Sonasid voit grand pour son avenir Plusieurs relais de croissance devraient soutenir à la fois les volumes de vente et les marges dès cette année. Par A. Hlimi Stratégie d'augmenter nos exportations, notamment de fibre d'acier. Nous l'avons fait en 2023 au Canada, en Europe, aux Émirats Arabes Unis, en Afrique du Sud et dans d'autres régions... et nous allons continuer à déve- lopper notre portefeuille de produits à haute valeur ajoutée pour soutenir cette croissance», promet-il. Il faut dire que le groupe a connu une année 2023 marquée par des prix bas qui ont impacté “
significativement ses marges. Mais il a pu contenir tout cela grâce à une plus grande effi- cacité opérationnelle et au mix produit qui génère bel et bien des effets qui amortissent la morosité ambiante. Pour le comprendre, il faut décom- poser les marges et les expli- quer. Un exercice auquel se sont attelés, tour à tour, Assia Baraka, directrice commerciale, marketing et communication, et Youssef Hbabi, directeur financier du groupe. En 2023, Sonasid a pu augmenter ses volumes de vente de 9% dans un marché qui est resté plutôt stable, comme en attestent les volumes de ciment écoulés en 2023. Cet effet volume a généré à lui seul 60 MDH de marges additionnelles. Mais les prix de vente ont baissé, sous la pres- sion des exportations chinoises qui ont explosé de 36% et inon- dé toutes les régions de la pla- nète. Le management chiffre à 176 MDH l'impact négatif de la baisse des marges sur les
La baisse des résultats en 2023, due à la compression des marges, a masqué les avancées du groupe dans la génération d'un cash flow opérationnel plus important malgré le contexte de marché. En effet, selon Youssef Hbabi, directeur financier du groupe, les flux opérationnels se sont élevés à 235 MDH en 2023, contre 167 MDH en 2022. Cette amélioration permet de soutenir la nouvelle politique de distribution de dividendes du groupe, devenue régulière avec le nouveau management, tout en favorisant des investissements de l'ordre de 100 MDH par an. De quoi préserver le trésor de guerre de Sonasid : une trésorerie excédentaire massive (756 MDH à fin 2023) qui est destinée, en fin de compte, à être investie dans des projets à fort taux de rendement interne (TRI), autour de 30% selon Youssef Hbabi. Ainsi, le taux de distribution de dividendes (payout) a atteint 104% cette année, un effort qui se veut un signal de respect des engagements en matière de dividendes. Une plus grande génération de cash
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